II. LA CONTINGENCES DES PRATIQUES DE L'INFORMATION
SOCIETALE ?
Cette seconde partie est consacrée à l'analyse
des informations sociétales contenues dans les divers rapports
publiés (rapports annuels, bilan social, rapport de développement
durable) au sein d'un échantillon de 15 grands groupes internationaux
appartenant volontairement à des secteurs d'activités très
diverses (distribution, automobile, santé, transport aérien,
luxe..). En effet, notre objectif est de relever quelles sont les pratiques
communes aux groupes relativement de même taille et appartenant à
même secteur (privilégieront-ils les indicateurs relatifs aux
données environnementales, sociales....). En outre, nous
préciseront aussi que les rapports sociétaux sur lesquels nous
avons travaillés datent de 2007.
Nous étudierons comment les discours s'adaptent aux
différentes parties prenantes (grandes entreprises subissent plus de
pression face à leur envergure internationale), quelles sont les
différents thèmes qui sont abordés dans le cadre d'une
approche contingente à divers facteurs tels que la taille, le secteur,
le degré d'internationalisation. Par ailleurs, il s'agira de voir si les
groupes respectent les contraintes réglementaires spécifiques
à la publication des rapports sociétaux. Nous avons pour cela
étudié les rapports annuels ainsi que les rapports
sociétaux publiés sur les sites internet de ces organisations. Le
tableau ci-joint résume l'ensemble des entreprises que nous allons
étudier ainsi que leur milieu spécifique (taille,
nationalité, chiffre d'affaires, ...)
Milieux spécifiques des groupes
ciblés
|
Raison sociale
|
Métier/Activité
|
Nationalité
|
Statut juridique
|
Implantation
|
Taille
|
CA
|
Résultat net
|
Slogan
|
Lafarge
|
Production de matériaux de construction
|
France
|
SA
|
Mondiale
|
90 000 (2007)
|
17,6 Mds € (2007)
|
1,9 Mds € (2007)
|
"Les matériaux au coeur de la vie"
|
Danone
|
Production industrie agroalimentaire
|
France
|
SA
|
Nationale
|
76 000 (2008)
|
12,8 Mds € (2007)
|
4,2 Mds € (2007)
|
« l'équilibre et la
santé »
|
L'Oréal
|
production Cosmétique & beauté
|
France
|
SA
|
Mondiale
|
60 851 (2007)
|
17 Mds € (2007)
|
2,6 Mds € (2007)
|
« Parce que vous le valez bien »
|
Total
|
Production& raffinage d'énergie
|
France
|
SA
|
Mondiale
|
112 303 (2007)
|
180 Mds € (2008)
|
13,9 Mds € (2008)
|
« Pour vous, notre énergie est
inépuisable»
|
PSA Peugeot
|
Constructeur automobile
|
France
|
SA
|
Mondiale
|
|
-343 M
(2007)
|
54,356 M€
(2008)
|
|
Carrefour
|
Grande distribution
|
France
|
SA
|
Mondiale
|
490 082
(2007)
|
82,1 Mds€
(2008)
|
2, 299 Mds€
(2007)
|
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RAJOUTER TABLEAU NADIA
Nous structurerons ainsi notre analyse : dans une
première partie nous analyserons la structure des rapports
sociétaux, puis nous verrons quels sont les facteurs de contingence qui
déterminent les indicateurs et les thématiques utilisés.
Enfin, nous analyserons quels sont les récepteurs
privilégiés des rapports sociétaux et étudierons la
problématique de la qualité de l'information sociétale.
1. STRUCTURE DES RAPPORTS SOCIETAUX
a. La diversité des supports de diffusion des
rapports sociétaux
v Quelques constats de base:
ü Les rapports sociétaux étudiés
vont d'une quinzaine de pages (le cas de LVMH) à plus d'une centaine de
pages Danone, Peugeot, etc).
ü Les groupes diffusent 1 à 2 rapports
sociétaux. Lorsque le groupe diffuse 2 rapports sociétaux l'un
est intégralement dédié aux indicateurs de performance
(par exemple Danone, Total, Carrefour, etc.).
ü Il y a un consensus général en
matière de diffusion d'informations sociétales. La diffusion
d'information concerne à la fois la dimension environnementale, sociale,
l'éthique mais avec une importance diverse selon les entreprises.
Dès lors, nous remarquons qu'il existe une
diversité en matière de diffusion de l'information
sociétale. Il ya des leaders de diffusion de l'information
sociétale tels que Peugeot/PSA, Suez ou Lafarge qui publient
systématiquement un rapport de développement durable et d'autres
qui diffusent beaucoup moins (LVMH).
v Le multilinguisme
Globalement les groupes publient leurs rapports
sociétaux en plusieurs langues. Ouverts à l'international, ces
groupes s'adressent à des clients, des collaborateurs et fournisseurs
répartis partout dans le monde. Cette publication sous des langues
diverses (les plus utilisées étant le français, l'anglais
et l'allemand) n'est pas anodine car elle témoigne de l'ouverture de
l'entreprise au monde extérieur et de leur volonté de prendre en
compte leurs parties prenantes à l'échelle internationale. Ce
phénomène est encore un exemple qui témoigne de la
stratégie de communication des entreprises.
àLe multilinguisme apparait comme un symbole
d'ouverture vers les parties prenantes du monde entier même s'il
représente un coût.
v Le poids d'internet
Par ailleurs, nous avons constatés qu'une grande
majorité des groupes tels que Carrefour ou Danone utilisent uniquement
le support de diffusion électronique. Dans un contexte de
démocratisation de l'informatique et d'internet plus
particulièrement, ce mode de diffusion apparaît comme plus
pratique en permettant au groupe d'afficher pleinement ses politiques et ses
resultats en matière d'écologie. Plusieurs des entreprises de
notre échantillon consacre d'ailleurs des pages web spécifiques
à leur actions au sein de la responsabilité sociale.
Néanmoins, il se cache derrière cette pratique un enjeu de
coût. Il est beaucoup moins coûteux de mettre à disposition
les rapports sociétaux sur le site que des les éditer et les
envoyer aux utilisateurs par exemple.
à Le mode de diffusion électronique
prédomine et apparaît comme un mode de diffusion pratique (mise
à disposition d'informations en temps réel) mais surtout un
support de diffusion économique.
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