1.1.4 Les parents, l'hospitalisation et l'école
Les effets de la séparation mère-enfant ont
été étudiés par R. Spitz, J. Bowlby, J.
Robertson16 Ils démontrent que la privation de ce lien
affectif occasionne chez l'enfant un désordre névrotique
consécutif à l'hospitalisation. Conscients de ces dangers, les
services de pédiatrie et chirurgie du CHT, recommandent aux mamans de
rester la première nuit au
17
chevet de l'enfant . Un lieu de résidence « Un
toit pour mes parents » est aussi proposé aux parents. Leur
rôle est essentiel en cas d'hospitalisation de longue durée
(toilette, repas, présence).
La rupture des liens affectifs et sociaux est un facteur
aggravant car la perte de contact affectif risque de rendre difficile le
rétablissement de ces liens lors du retour à la maison. La
mère souffre également de la séparation qui
concrétise selon elle sa culpabilité et son incompétence
(maladie-punition), ce sentiment amplifie le stress de son enfant. La position
des parents oscille entre l'abandon et la sur-protection dirigée contre
«l'intrusion» des soignants et enseignants. L'agressivité peut
être une réponse à la force injuste de la maladie.
L'école à l'hôpital, lieu d'accueil, de
rencontre et de vie, est adaptée aux enfants ainsi qu'à leurs
parents demandeurs d'une écoute. L'enfant petit, ou très
intimidé, a besoin le premier jour de la présence rassurante de
sa mère. Avec le temps, réconforté par l'entourage de ses
pairs et la sécurité des lieux, il arrive que l'enfant demande
à son accompagnateur de le laisser... et de lui permettre de rejoindre
le groupe. Apprivoisé, il s'approprie l'école, et se fait une
place dans la communauté.
« je trouve que l'école est indispensable, les
enfants oublient un peu ce qu'ils sont venus faire à l'hôpital.
L'école crée une ambiance familière » la
mère de Johana.
1.1.5 Les soignants et l'école
Les hôpitaux se sont adaptés, supprimant en
pédiatrie, les horaires de visite ; recommandant aux parents d'assurer
une permanence au chevet de l'enfant, les premiers jours d'hospitalisation. La
douleur est prise en compte dans chaque intervention par l'usage de moyens
palliatifs. L'information adaptée est intégrée à la
pratique hospitalière.
La prise en compte de l'école se fonde sur des
préoccupations élargies, allant au delà du besoin de
combler le désoeuvrement. Le tableau suivant, résume les avis
recueillis auprès des surveillants de chirurgie orthopédique,
service accueillant des enfants alités
1 6 Robertson J., Jeunes enfants à
l'hôpital, Le Centurion, Paris, 1972, 158 p.
17 Ce que préconise la Convention internationale des
droits de l'enfant« l'enfant en bas âge ne doit pas, sauf
circonstances exceptionnelles, être séparé de sa
mère».
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durant de longues périodes.
Avis des soignants : Incidence
de l'école sur le comportement des enfants
hospitalisés
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Temps scolaire
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Vacances
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enfants occupés
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enfants désoeuvrés
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journée rythmée rapports sociaux se laissent
soigner oublient la maladie l'école compense le manque de
visites
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ambiance morose
enfants isolés parmi les adultes anxieux
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Selon le mémoire anonyme d'une élève
infirmière au CHR de Purpan, salle Caube chirurgie infantile,
à propos de l'équipe soignante : Bien que l'enseignante
s'y sente étrangère, les membres de l'équipe
considèrent (11 sur 16), qu'elle y est parfaitement
intégrée. Ils pensent aussi qu'un enseignant doit avoir des
notions de pathologie et une formation scientifique. L'élève
infirmière précise que, les transmissions à l'institutrice
prévues au dossier infirmier, sont inexistantes ou
insuffisantes.
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