II.1.1.6. Le zaï mécanique
Le zaï mécanique est une technique
introduite dans le Zondoma par les chercheurs28. Elle a
été vulgarisée par le Projet de Développement des
Capacités Locales en matière de Sécurité
Alimentaire dans le Zondoma (PDCL/SAZ), à partir de
2002/2003.
Dans le Passoré, cette technique commence sa
vulgarisation grâce au PDRD qui décide cette année (2007)
de l'expérimenter dans des champs pilotes. Tout comme dans le Zondoma,
les tests sont supervisés par les chercheurs de l'INERA en collaboration
avec les responsables de la structure d'appui.
Le zaï mécanique consiste à
réaliser les cuvettes grâce aux passages croisés de la dent
RS 8 ou IR 12 montée sur le bâti d'une charrue en traction
animale. C'est une technique peu répandue dans la zone. En effet, seul
14 % des paysans enquêtés affirment la pratiquer.
L'objectif de la technique est de : rendre la
réalisation du zaï moins pénible et plus rapide par le biais
de la mécanisation et de la traction animale, ameublir le sol et le
rendre plus perméable à l'eau, et améliorer ainsi le stock
d'eau du sol, diminuer les effets de l'irrégularité de la
pluviométrie sur les cultures, récupérer les terres
encroûtées.
II.1.1.6.1. Les étapes de la réalisation
Il est réalisé un premier passage dans
le sens de la pente du terrain. L'écartement entre les passages
correspond à l'écartement entre les poquets. Il est variable
d'une culture à l'autre. L'écartement recommandé est de 40
cm entre poquets, sur la même ligne, pour le sorgho, le maïs ou le
niébé, et 60 cm pour le mil.
Un second passage perpendiculaire à la pente
est réalisé. Les écartements entre passage correspondent
aux écartements entre lignes de semis. A l'installation de la culture,
les lignes de semis seront dans le sens des courbes de niveaux, ce qui est un
facteur de diminution de la vitesse du ruissellement. Les cuvettes de zaï
se situent aux intersections des deux passages de la dent. Pour ce faire, la
terre des points d'intersection est excavée à l'aide de daba ou
de pioche et déposée en aval de chaque cuvette.
Dans chaque cuvette, il est apporté une
poignée de fumier ou de compost. En moyenne, les paysans apportent 300 g
de matière organique par cuvette de zaï.
Les paysans qui pratiquent cette technique affirment
qu'elle exige peu d'investissement humain, et leur permet d'avoir du temps pour
s'occuper d'autres parcelles et de vaquer à d'autres activités
(élevage par exemple).
28 L'INERA SARIA à travers sa
cellule Gestion des Ressources Naturelles et Système de Production
(GRN/SP) est l'initiateur de cette technique. C'est une technique mise en place
par Albert BARRO, Robert ZOUGMORE, Patricia OUEDRAOGO, ZIGANI.
94
L'expansion de la technique reste cependant faible
dans la zone. Même dans le Zondoma où elle a été
introduite (cf. tableau n° 13), le taux d'adoption de la technique est
faible29. Et pour cause, les conditions d'application de la
technique ne sont pas à la portée du paysan moyen. Même
ceux qui la pratiquent reconnaissent que le zaï mécanique requiert
des animaux bien nourris et bien entretenus car, en plus de la
réalisation du zaï mécanique, ce sont ces mêmes
animaux qui serviront pour les différentes opérations
culturales.
Le zaï mécanique est une technique
innovatrice, mais le matériel de travail reste le plus grand handicap
pour sa vulgarisation dans une zone où la population est à
majorité pauvre.30
Tableau n° 13 : Pratique du
zaï mécanique
Province
Réponse
|
Loroum
|
Passoré
|
Sourou
|
Yatenga
|
Zondoma
|
Total
|
Pourcen- Tage (%)
|
Pourcen- tage
cumulé
|
Oui
|
1
|
4
|
|
7
|
9
|
21
|
14,0
|
14,0
|
Non
|
14
|
11
|
20
|
58
|
26
|
129
|
86,0
|
100,0
|
Total
|
15
|
15
|
20
|
65
|
35
|
150
|
100,0
|
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Source : Rabdo, A. Résultat des enquêtes -
mars à avril/2007.
On constate sur ce tableau, que le zaï
mécanique est faiblement adopté par les paysans de la zone
d'étude. En effet, 86 % des paysans ne la pratiquent pas. Les paysans,
trouvent la technique du zaï mécanique matériellement
coûteux.
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