II - LES CONSEQUENCS DE L'EROSION DES SOLS
Il s'est agit de cerner la perception paysanne des
conséquences les plus significatifs de l'érosion, notamment la
dégradation des sols et la diminution de la production.
II.1. La dégradation des sols
L'existence des zipella et la perte des
éléments fertilisants, sont les deux principaux indicateurs que
les paysans utilisent pour évaluer la dégradation des sols. Les
zipella sont en fort nombre dans la zone d'étude et gagnent de plus en
plus les terres qui ne sont pas pourvu de dispositifs anti-érosifs. Ces
zones sont le plus souvent impropres à l'agriculture si des
aménagements n'y sont pas réalisés.
Selon les paysans, la perte des éléments
fertilisants est liée aux vents violents, et surtout au ruissellement en
nappe des eaux de pluie. En effet, l'eau de ruissellement emporte les
éléments nutritifs du sol (humus, fumures) et le sol se retrouve
donc appauvri.
L'absence de ces éléments nutritifs se
répercute sur le développement végétatif
(croissance, vigueur) des cultures, et partant, de la production agricole.
Lorsque les pertes sont considérables, les paysans mettent alors leurs
parcelles en jachère ou procèdent le plus souvent à un
épandage d'engrais minéraux ou de fumure organique.
II.2. La diminution des rendements
Les paysans établissent de plus en plus, une
relation entre la dégradation des sols et la baisse de la production.
Ils ont constaté que la perte des éléments minéraux
entraîne un mauvais développement des cultures. L'apparition des
zipella réduit considérablement les surfaces cultivables. Il s'en
suit une baisse des rendements.
Face à ces différents effets
négatifs de l'érosion sur les productions, les paysans de la zone
d'étude pratiquent une rotation de cultures en fonction du degré
de fertilité des sols. Ils arrivent à déterminer les types
de sols propices à une culture donnée. Lorsque la
pluviométrie est bonne, les paysans peuvent déterminer
approximativement à l'avance, le rendement et la production attendus.
Lorsqu'une culture (sorgho par exemple) connaît une baisse de production
sur un sol donné, elle est remplacée par une autre culture (mil)
sur ce sol, le mil étant moins exigeant.
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