I.2. La pluie
Le rôle de la pluie est perçu à
travers l'impact de l'eau qui tombe et à travers l'action du
ruissellement. Mais, lorsque le sol est non protégé, on assiste
à des pertes en terre qui, selon leur ampleur peuvent compromettre la
production.
Les paysans enquêtés reconnaissent
unanimement l'agressivité des premières averses (cf. tableau
n° 9, page 64). Ils affirment que ce sont les pluies et les vents du
début de saison pluvieuse (33,3 % des enquêtés) qui cause
le plus de dégâts lorsque le sol est dénudé. Cela
est bien perçu par les paysans à travers deux constats
:
- L'apparition des zippella. Ces sols
dégradés ne peuvent porter de cultures sans aménagement.
Les paysans utilisent de la paille pour réduire l'intensité des
gouttes de pluies sur le sol, afin de lutter contre le phénomène
du zipellé. Cependant, des difficultés dans la pratique de cette
technique sont constatées. Après les récoltes, 93,3 % des
paysans ramassent les tiges contre 6,7 % qui ne le font pas. Les paysans
affirment que ces tiges sont destinées à l'alimentation du
bétail.
Ces tiges servent également de combustible (feu
de cuisine) ou à faire de la potasse et des nattes. Le reste des tiges
qui sont laissées sur les champs sont réservées aux
animaux en divagation. C'est seulement dans quelques rares parcelles que les
tiges sont laissées. Les
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tiges restées sur les parcelles jusqu'à
l'approche des travaux de préparation des champs, sont
systématiquement brûlées et réduites en cendre, ce
qui constitue un fertilisant pour les paysans. Avec les nouvelles techniques
(cordons pierreux, zaï amélioré, demi-lune, etc.), les
paysans tentent de récupérer les zipella.
- Le transport de terre et de matière organique
: les eaux de ruissellement et le vent sont les agents de ces transports. Les
paysans constatent des pertes de terre et de fumure après le passage
d'une grande pluie ou d'un vent violent. Les techniques utilisées pour y
remédier sont restées longtemps peu efficaces. Les nouvelles
techniques sont à présent très pratiquées (99,3 %
des paysans).
Les pluies de mi-saison ont moins d'impact sur le sol.
Les producteurs évoquent le rôle joué par les cultures :
elles favorisent l'infiltration des eaux de pluies. Ces pluies sont
généralement de faible intensité. Les dernières
pluies ont souvent une faible agressivité.
Tableau n° 9 : Périodes d'observation de
l'érosion sur les parcelles de culture
Province
Période
|
Loroum
|
Passoré
|
Sourou
|
Yatenga
|
Zondoma
|
total
|
Pourcen-tage (%)
|
0
|
|
|
2
|
1
|
3
|
6
|
4,0
|
Début saison
|
4
|
11
|
6
|
11
|
18
|
50
|
33,3
|
Mi-saison
|
7
|
1
|
|
20
|
13
|
41
|
27,3
|
Début saison+mi saison
|
4
|
3
|
12
|
33
|
1
|
53
|
35,3
|
Total
|
15
|
15
|
20
|
65
|
35
|
150
|
100,0
|
Source : Rabdo, A. Résultat des enquêtes -
mars à avril/2007. 0 : aucune action érosive sur la
parcelle
Le constat fait à travers ce tableau, est que
35 % des paysans constatent une agressivité des pluies à la fois
en début et à la mi-saison pluvieuse. Une agressivité qui
entraîne un fort ruissellement, et entraîne le terre et la
matière organique du sol.
|