II- LES DIFFERENTS TYPES D'EROSION À LA
PARCELLE
Les formes d'érosion à l'échelle
de la parcelle sont celles qui touchent les espaces cultivés. Pour mieux
appréhender le phénomène, nous avons fait des observations
sur les parcelles en fonction de leur position topographique.
II.1. les parcelles d'érosion II.1.1. Les
parcelles sur glacis
Ces parcelles (cf. tableau n° 6, page 58)
concernent les champs de culture localisés sur les glacis
d'érosion et glacis d'accumulation (41,3 %). Elles sont les plus
soumises à l'érosion. L'importance des défrichements, la
largeur et la faiblesse des pentes sont autant d'éléments
favorables.
On observe sur le terrain des espaces isolés
caractérisés par l'absence de végétation et le
phénomène de l'encroûtement. Dans les champs, ces espaces
sont le plus souvent aménagés en cordons pierreux, zaï,
paillage ou en demi-lune. Lorsqu'ils ne le sont pas, alors ils ne portent pas
de cultures. Le phénomène est très développé
dans les champs situés sur les glacis d'érosion.
La fumure organique et la paille répandues par
les paysans sont emportées par les eaux qui coulent en nappe. Sur la
parcelle, il ne reste que quelques petits tas de fumure ou de paille surtout
retenus par les pieds non brûlés des cultures de mil et de sorgho.
Ces débris sont également retenus par les ouvrages de cordons,
trous de zaï, demi-lunes, etc. le décapage laisse en surface de
petits dépôts de sable fin appelés micro-bancs, et de
gravillons. Il contribue à mettre à nu les cuirasses et les
affleurements rocheux.
Certains paysans affirment que la formation de
certaines ravines sur ces parcelles, s'est faite suite à la mise en
culture. D'après SANOU D.C. (1984), ce type de ravine est dit
"artificiel". Sa formation est liée à l'action
anthropique.
L'élargissement des ravines et se traduit par
l'éboulement des berges et le déchaussement des arbres
situés en bordure, les éboulements se faisant au détriment
des terres cultivables.
58
L'érosion éolienne est très
importante en saison sèche. Le transport de la fumure organique
répandue et l'accumulation du sable à l'aval des dispositifs de
lutte anti-érosifs constituent les marques visibles de l'action du vent.
Les glacis d'érosion restent les plus prédisposés à
la déflation éolienne.
L'importance de l'érosion sur les glacis
explique la présence et la diversité des ouvrages
anti-érosifs sur les parcelles de culture : la complexité du
phénomène est telle qu'une seule technique ne peut en venir
à bout.
II.1.2. Les parcelles sur les versant
Ce sont les champs situés sur les versants des
collines et de certaines buttes. Elles représentent 18 % de l'ensemble
des champs. Le décapage pelliculaire est très présent sur
ces parcelles. Les versants sont parsemés de galets et de cailloux qui
empêchent la concentration des eaux. On observe un dépôt de
gravillons ferrugineux sur les versants des buttes, et de débris rocheux
sur les collines. Les eaux de ruissellement transportent les matériaux
fins. Les parcelles présentent un aspect caillouteux. L'absence du
couvert végétal sur ces versants les expose parfois à la
déflation éolienne. Des aménagements tels que les cordons
pierreux sont réalisés sur place, à partir des moellons
qui parsèment le versant.
|