I.2.4. La pluie
Les pluies qui tombent sur le degré
carré de Ouahigouya sont agressives. Cela s'explique d'une part, par la
courte période de la saison des pluies (3 à 4 mois), et d'autre
part, par les averses qui sont le plus souvent de courte durée avec de
fortes intensités. Nous distinguons trois types de pluies selon la
classification de MIETTON M, 1981 et SANOU D.C. 1984 (les différentes
descriptions des types de pluies sont extraites du cour «processus
géomorphologiques actuels» de D.C. Sanou) :
- Les pluies du type I : elles se caractérisent
par leurs courtes durées et leurs faibles hauteurs (voir figure n°
1). Ce sont des averses qui présentent une forte intensité au
début et à la fin de la pluie. Ce type de pluie est
fréquent en début et en fin de saison des pluies. En début
de saison des pluies, il s'abat brusquement sur un sol
généralement peut couvert, entraînant des
conséquences morphologique important surtout dans le
détail.
- Les pluies de types II : elles sont moins intenses
que les précédentes. L'analyse de leur pluviogramme (voir figure
n° 2) fait ressortir une première portion semblable au type I puis
une deuxième portion. Cette dernière se présente sous la
forme d'une traîne d'allure variable mais étalée sur
plusieurs heures. C'est un type d'averse caractéristique de la pleine
saison des pluies (août). Elles sont favorables aux processus
pédogénique par infiltration.
- Les pluies du types III : il s'agit de pluie
composite à plusieurs maxima d'intensité au cours d'une
même averse. C'est un type de pluie fréquent en pleine saison des
pluies. Ce type est très important dans la naissance et le
développement des processus morphogéniques, surtout au niveau du
façonnement des berges.
- Les pluies du types IV : s'observent en fin de
saison pluvieuse (septembre). Elles sont de longue durée (3 à 4
heures) avec une intensité très faible (voir figure n° 3).
Sur le plan de la dynamique actuelle, les pluies du type IV sont favorables au
processus pédogénique. Celle du 27 septembre 2006, donne selon la
formule de WISCHMEIER, un indice d'agressivité (R) égal à
1,64.
- Les pluies du types IV bis : elles ont une
très forte intensité. Ce sont des averses
généralement inférieures à 10 mm de hauteur. Elles
sont de courte durée (30 mm). Il s'agit d'un type peu
caractéristique d'une période de la saison des pluies. Sur le
plan de la dynamique actuelle, les pluies du type IV bis sont également
favorables au processus pédogénique.
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Figure n° 1 : Pluie de type I (Ouahigouya - 20 Juin
2006)
Source : Direction National de la
Météorologie Mai 2007 Rabdo, A.
Hauteur d'eau = 28 mm Indice de WISCHMEIER (R) = 23,30
UA
Indice d'érosion spécifique (R') = 23,65
UA Energie cinétique = 89890 j/m2
Figure n° 2 : Pluie de type II (Ouahigouya - 22
Août 2006)
Source : Direction National de la
Météorologie Mai 2007 Rabdo, A.
Hauteur d'eau = 39 mm Indice de WISCHMEIER (R) = 31,06
UA
Indice d'érosion spécifique (R') = 32,82 UA
Energie cinétique = 85064 j/m2
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Figure n° 3 : Pluie de type IV (Ouahigouya - 29
Septembre 2006)
Source : Direction Nationale de la
Météorologie Mai 2007 Rabdo, A.
Hauteur d'eau = 7,9 mm Indice de WISCHMEIER (R) =1,5
UA
Indice d'érosion spécifique (R') = 1,48 UA
Energie cinétique = 12981 j/m2 I.2.5. Le travail du
sol
Dans le degré carré de Ouahigouya, la
daba est l'outil de travail le plus répandu pour les travaux de
préparation du sol. La profondeur des labours reste cependant faible
(inférieur à 5 cm). La croûte de battance est
brisée, mais la faible profondeur du labour limite l'infiltration des
eaux de pluie. L'érosion augmente car l'eau tombée ne s'infiltre
que dans une faible proportion et le ruissellement s'intensifie. L'infiltration
des eaux de pluie est améliorée par la destruction de la
pellicule de battance dû aux sarclages. Cependant, on constate une
augmentation de l'érosion si les cultures occupent mal le
sol.
La charrue à traction asine ou bovine et le
tracteur permettent des labours plus ou moins profonds. Ils favorisent une
meilleure infiltration des eaux. Cependant, le soc de la charrue ou du tracteur
doit tenir compte de la profondeur des sols. En effet, sur des sols peu
évolués, les labours ne doivent pas dépasser 10 cm de
profondeur. Dans le cas contraire, la roche mère est vite atteinte, et
tout l'horizon A peut être emporté par le ruissellement. Dans le
cas où les labours sont pratiqués dans le sens des courbes de
niveau, on observe une réduction de l'érosion. Or cela n'est
presque jamais le cas dans la zone.
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