III.3. Les caractéristiques économiques
Les activités principales des populations de la
zone sont l'agriculture et l'élevage. Dans une moindre mesure, les
populations pratiquent également d'autres activités secondaires
(artisanat ; teinture, pisciculture et commerce).
III.3.1. L'agriculture
La quasi-totalité de la population de la zone
d'étude pratique l'agriculture (95 %). C'est une agriculture
essentiellement pluviale. Elle est donc dépendante des conditions
climatiques. Les pratiques agricoles restent traditionnelles.
III.3.1.1. Les cultures pratiquées
Les espèces cultivées sont faiblement
diversifiées. Cette situation est liée, d'une part aux sols
souvent pauvres, très sensibles à l'érosion, et d'autre
part aux habitudes alimentaires des populations. On rencontre deux grands
groupes de cultures, en fonction de leur importance : les cultures pluviales et
celles irriguées.
III.3.1.1.1. Les cultures pluviales
Les systèmes de productions pluviales sont
dominés par les céréales qui occupent 70 à 90 % des
superficies cultivées. Les principales espèces culturales sont
les cultures de niébé généralement en association
avec les céréales et celles d'arachide, de voandzou et de
sésame.
Le sorgho constitue la première culture de la
région, il occupait 190994 ha de terres cultivées en
céréales lors de la campagne 2006 -2007 (DGPSA/MAHRH). Dans le
même temps, le mil couvrait 169348 ha de terres cultivées en
céréales. L'importance accordée au sorgho est
corrélative non seulement aux habitudes alimentaires des populations
mais aussi à la disponibilité en sol de la région. Il est
cultivé sur presque tous les sols et même sur les flancs des
collines. La culture du sorgho rouge est très élevée dans
la province du Passoré, avec une production de 1708 tonnes pour la
campagne 2006 -2007. Le sorgho est la matière première de la
bière locale (dolo), bien consommée dans les provinces du
Passoré, Zondoma, Loroum et Sourou.
39
Le mil, moins exigeant que le sorgho, occupe souvent
les sols pauvres. C'est une culture qui, selon les paysans, résiste plus
a Striga hermonthica. La récolte du maïs intervient
généralement au moment de la période de soudure
(juillet/août). Il permet de pallier au manque de céréales
durant cette période.
Le niébé, l'arachide, le pois de terre,
l'igname, la patate douce, constituent les cultures secondaires. L'arachide et
le pois de terre sont cultivés sur de petites parcelles (quelques
dizaines de m2) appartenant le plus souvent aux femmes. Le
niébé, cultivé en association avec le sorgho ou le mil,
occupe aussi une place dans l'alimentation.
Les productions des principales cultures dans la zone
au cours de ces deux dernières années sont
présentées dans le tableau n° 1 ci-après.
Tableau n° 1 : Production (en tonnes) totale des
cultures céréalières 200662007
DRAHRH/PROVINCE
|
Mil
|
Sorgho blanc
|
Sorgho rouge
|
Maïs
|
|
Riz
|
Fonio
|
Ensemble
|
Passoré
|
13
|
320
|
63
|
776
|
1
|
708
|
1
|
303
|
|
26
|
|
-
|
80
|
133
|
Yatenga
|
104
|
225
|
116
|
451
|
|
-
|
2
|
083
|
1
|
035
|
|
881
|
224
|
675
|
Loroum
|
45
|
283
|
14
|
434
|
|
38
|
|
712
|
|
71
|
|
242
|
60
|
780
|
Zondoma
|
10
|
026
|
23
|
111
|
|
36
|
|
995
|
|
301
|
|
-
|
34
|
469
|
Sourou
|
25
|
481
|
22
|
847
|
|
-
|
9
|
489
|
7
|
616
|
|
-
|
65
|
433
|
Total
|
198
|
335
|
240
|
619
|
1
|
782
|
14
|
582
|
9
|
049
|
1
|
123
|
465
|
490
|
Source : Direction Générale des
Statistiques Agricoles/DGPSA/MAHRH/2007 Rabdo, A.
L'analyse du tableau montre que le sorgho blanc est la
principale culture céréalière de la zone d'étude.
Les autres cultures céréalières sont en seconde position.
Le Yatenga présente la plus grande production
céréalière dans la zone d'étude.
III.3.1.1.2. Les cultures irriguées
Le potentiel de bas-fonds aménageables de
l'ensemble de la zone d'étude est estimé à 53 098
ha11. Des possibilités d'irrigation existent à travers
la présence de lacs naturels et de nombreuses retenues collinaires dont
la plus importante est le barrage de Toécé. Les eaux de surface
sont exploitées pour diverses productions maraîchères
vendues soit sur les marchés locaux et nationaux, soit dans certains
pays limitrophes, ou exportées vers l'Europe (haricot vert par exemple.
Les deux centres provinciaux (Ouahigouya, Yako) et Ouagadougou constituent les
principaux marchés d'écoulement de ces produits.
Les cultures maraîchères sont
variées : haricot vert, pomme de terre, tomate, choux, oignon, etc.
Celles-ci connaissent un essor et jouent de plus en plus le rôle de
culture de rente.
11 Rapport de l'inventaire des bas-fonds
réalisé par le PNGT dans le cadre du SILEM : Sahel Integrated Low
Land Ecosystem Management (Gestion intégrée des
écosystèmes des bas-fonds et des plaines du sahel).
40
|