TROISIÈME PARTIE
BIOSTRATIGRAPHIE
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I - Biostratigraphie
A - Biozonation des Foraminifères planctonique du
passage Cénomanien - Turonien.
1 - Historique
De nombreux travaux biostratigraphiques et
micropaléontologiques ont discuté la répartition
biostratigraphique de la microfaune du passage Cénomanien-Turonien et
ont abordé les limites de cet intervalle :
Sigal (1955), en se basant sur la microfaune, a définie
originellement la Zone à « Grandes Globigerines seules et
dominantes ». Considérées comme des «
Globigérines de grande taille et massives », elles ont
été observées par Schijfsma (1955) puis Lehmann (1962).
Bolli (1966) a définit la Zone à Praeglobotruncana gigantea
en se référant à Lehmann et à Van Hinte
(1965). Salaj (1976), quant à lui, définie en cet intervalle les
Zones à Rotundina cretacea (synonyme de W.
archaeocretacea) et Praeglobotruncana imbricata.
Et pour mieux cerner cette limite entre le Cénomanien
et le Turonien de multiples travaux concernant plusieurs groupes de fossiles
(Foraminifères planctoniques , Radiolaires, nannofossiles calcaires) de
l'intervalle Cénomanien supérieur - Turonien inférieur ont
été élaboré. Concernant les Foraminifères
planctoniques, les principaux sont :
Salaj (1980) a mentionné la zone à
Rotalipora turonica, caractéristique du passage
Cénomanien - Turonien. L'auteur précise que cette zone à
R. turonica détermine la partie supérieure de la zone
à Rotalipora cushmani s.l. Elle est succédée par
la zone à Rotundina cretacea - Praeglobotruncana imbricata
(qui correspond à la zone à grandes globigérines
seules de Sigal (1955) et détermine la partie supérieure du
Turonien inférieur.
Concernant Rotalipora turonica telle qu'elle a
été figurée par Salaj (idem, pl.8 fig.11) est très
proche de R. montsalvensisnt aussi à la zone à Rotalipora
cushmani cushmani sens large.
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La zone à Rotundina cretacea -
Praeglobotruncana imbricata. Elle correspond à la partie
supérieure du Turonien inférieur.
La zone à Helvetoglobotruncana helvetica
succédant la zone R cretacea - P imbricata indique le
Turonien moyen, il l'a subdivisé en trois sous-zones à savoir
:
· la sous-zone à Praeglobotruncana oraviensis
trigona.
· La sous-zone à Praeglobotruncana
biconvexa
· La sous-zone à Globotruncana turona.
La Formation Bahloul s'étend sur les Zones à
Rotalipora turonica et à R. creatacea-P. imbricata. Ainsi, pour Salaj,
elles est d'âge Cénomanien supérieur pp - Turonien
inférieur.
Le même auteur propose un tableau de corrélation
des ces biozones de Foraminifères planctoniques avec celles des
Ammonites (Tableau p.72). Il considère donc que la Zone à R.
turonica s'étend sur les Zones à Ammonite à C. naviculare
(partie supérieur) à C. crassum indiquant pour lui le
Cénomanien supérieur, à M. geslinianum et à F
supertes du Turonien basal à Turonien inférieur.
Bellier (1983), quant à lui, concernant Rotalipora
montsalvensis, il signale que cette espèce est rare. Il rajoute que
la sous-zone à Rotalipora montsalvensis, dont l'indicateur
apparaît avant Rotalipora cushmani, caractérise le
Cénomanien moyen. Ainsi, Bellier propose de subdiviser la Zone
à Rotalipora cushmani en remarquant que Dicarinella
algeriana s'individualise au sein de celle-ci. C'est pour cette
raison qu'il a conçu une zone accessoire, comprise entre l'apparition de
Dicarinella algeriana et la disparition de Rotalipora
cushmani.
Le même auteur propose une zonation différente
de celle de Salaj (1980), il attribue le passage Cénomanien - Turonien
à la zone d'intervalle à Whiteinela aprica.
La limite inférieure de cette est indiquée par la
disparition de Rotalipora cushmani. Sa limite supérieure est
définie par la première occurrence de Helvetoglobotruncana
helvetica du Turonien inférieur à moyen. Il a
constaté que la constance de l'apparition simultanée
de Whiteinela aprica, Whiteinella paradubia et
Dicarinela imbricata, coïncide assez bien avec
la disparition de Rotalipora cushrnani et de Rotalipora turonica.
Ainsi l'auteur n'a pas dégagé, en Tunisie, de
décalage entre l'apparition des « Grandes Globigérines
» (qui se confondent avec les Whiteinelles) et la disparition des
Rotalipores, conformément à ce qui a été
signalé par Sigal (1955).
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Sigal (1985) distingue dans le Cénomanien moyen et
supérieur la zone à Rotalipora cushmani qu'il l'a
subdiviséeen trois sous-zones à savoir :
· sous-zone à Rotalipora appenninica qui
caractérise la partie inférieure de la zone à
Rotalipora cushmani.
· sous-zone à Globotruncana algeriana
déterminant la partie moyenne de la zone à Rotalipora
cushmani.
· sous-zone à Helvetoglobotruncana
paradubia.
Sigal (1987) reprend l'intervalle le Turonien qu'il subdivise
en Zone à Whiteinella paradubia - Whiteinella aprica
(caractérisant le passage Cénomanien-Turonien).Il
dégage la zone à Globotruncana helvetica du Turonien
inférieur et la zone à Globotruncana sigali - Globotruncana
schneegansi du Turonien supérieur.
Robaszynski et al. (1990) ont attribué
l'ensemble de la Formation Bahloul affleurant dans la région de
Kalâat Senan au Cénomanien supérieur en s'appuyant sur
l'existence dans la partie supérieure de ladite Formation d'une
espèce d'ammonite Euomphaloceras cf. septemseriatum (CARGIN)
qu'il considère du Cénomanien terminal.
Maâmouri et al., (1994), en étudiant la
Formation Bahloul en Tunisie centro - septentrionale, admettent que le
Cénomanien supérieur est caractérisé par
l'extension de l'espèce Rotalipora cushmani qui est
associée à Whiteinella archaeocretacea ou à
Whiteinella brittonensis. Les mêmes auteurs indiquent que la
Formation Bahloul, dans les différents affleurements
étudiés, débute dans la partie supérieure de la
biozone à Rotalipora cushmani du Cénomanien
supérieur et persiste dans la biozone à Whiteinella
archaeocretacea du passage Cénomanien - Turonien. La zone à
H. Helvetica étant décrite dans la Formation sus-jacente, la
Formation Kef (Fournié, 1978)
Ils ont admis que la biozone à W. archaeocretacea
correspond à celle originellement nommée à «
grandes Globigérines seules et dominantes » par Sigal (1955), ou
à « Praeglobotruncana gigantea » par Lehmann (1962),
Van Hinte (1965) et de Bolli (1966), ou encore zone intervallaire à
Whiteinella aprica définie par Bellier (1983).
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Ils ont considéré aussi que l'espèce
Praeglobotruncana gigantea est synonyme de Whiteinella
archaeocretacea.
Ils ont attribué ainsi un âge Cénomanien
supérieur - Turonien inférieur à la Formation Bahloul dans
sa localité type qu'ailleurs.
Concernant les Ammonites,
Dans la même année Ben Haj Ali et al.,
(1994) arrivent à la même conclusion concernant l'âge
de la Formation Bahloul. Cette formation englobe la partie terminale de la Zone
terminal à Rotalipora cushmani d'âge Cénomanien
supérieur et la Zone à Whiteinella archaeocretacea
déterminant la passage C/T. Le toit de ladite Formation coincide
avec la zone à Praeglobotruncana helvetica.
Les mêmes auteurs reconnaissent dans la partie
inférieure de la Formation Bahloul. Des espèces d'Ammonites
indicatrices des zones à Metoicoceras geslinianum et à
Neocardioceras judii du Cénomanien supérieur. Les
Ammonites du genre Fagesia déterminant l'entrée au
Turonien, ont été récoltées au toit de la Formation
Bahloul
Dans leurs travaux sur la limite Cénomanien - Turonien
en Tunisie centrale et méridionale, Razgallah et al., (1994)
ont attribué le membre Gattar au Turonien basal en s'appuyant sur
l'existence de Pseudaspidoceras flexuosum qui indique le début
du Turonien.
Au cours de ses études sur la Tunisie du Centre et du
Sud, Abdallah (1995) a constaté que les dépôts
situés à la limite Cénomanien - Turonien au J. Asker et au
J. Zitouna (chaîne nord des Chotts), comprennent :
É des alternances argilo-carbonatées
d'âge Cénomanien supérieur à huîtres, rudistes
(Praeradiolites biskraensis), polypiers, foraminifères
(Thomasinella punica).
· des calcaires blancs micritiques à
huîtres naines et ammonites (Neolobites vibrayeaus, Calycoceras
sp.) qui indiquent le Cénomanien sommital.
· des alternances de la Formation Bahloul à
matière organique telles que à Khanguet Besbessa, ou bien leurs
équivalents calcaires blancs alternativement feuilletés et
massifs à organismes nectoniques et planctoniques d'âge
Cénomanien supérieur terminal - Turonien inférieur basal
(Abdallah, 1987 ; 1995)
·
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des dolomies du membre Gattar bioclastiques et à
stratifications obliques de grandes tailles sur la partie inférieure, au
J. Asker, contenant des rudistes au J. Zitouna.
Le même auteur ajoute que la transgression du
Cénomanien supérieur - Turonien inférieur est
considérée comme étant la plus importante parmi celles du
Crétacé, qui selon lui, toutefois, elle serait surestimée,
étant donnée qu'elle est secondée par une anoxie. Cette
anoxie a, en effet, maintenu l'apparition des groupes néritiques sur les
plates-formes carbonatées et a favorisé, au contraire,
1'etalement d'un faciès a caché bathyal sur des plates-formes
superficielles et ceci contrairement un reste des transgressions du
Crétacé qui avaient favorisé une importante vie
néritique sur les mêmes aires paléogéographiques
(Abdallah, 1995).
Rami et al., (1997) et Rami (1998) définissent
la zone à Whiteinella archaeocretacea comme étant une
zone intervallaire à Whiteinella archaeocretacea correspondant
à l'intervalle compris entre l'extinction de tous les Rotalipores et
l'apparition de Helvetoglobotruncana helvetica. Elle marque le passage
Cénomanien - Turonien comme elle a été adoptée par
Robaszynski et al. (1995). Ainsi ils la considèrent synonyme de
la zone à Whiteinella aprica de Bellier (1983). Dans la zone
à Whiteinella archaeocretacea,Les mêmes auteurs ont
constaté que de nombreuses autres espèces du même genre
s'épanouissent.
Dans les travaux inédits effectués par Bismuth
(1997, in Layeb et Belayouni 1999) dans le cadre d'un projet
pour l'Office Nationale des Mines dans la région de Oued
Bahloul, l'auteur a mentionné l'extinction des Rotalipora cushmani
au mur de ladite Formation et il a souligné l'absence des
Helvetoglobotruncana helvetica au toit de la Formation. Seule
Whiteinella praehelvetica est présente. Ceci est non-conforme
aux travaux de Maâmori et al., (1994) et de Bel Haj Ali et
al., (1994) et semble être non-conforme à la
réalité.
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