Conclusions et
perspectives
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Conclusions et perspectives
La salinisation des ressources en sols constitue un
problème majeur en Tunisie. De ce fait, le développement de
variétés tolérantes à des seuils
élevés de salinité constitue une solution durable pour
l'extension de la céréaliculture en irrigué, et plus
particulièrement dans les régions du Centre.
Notre travail a visé l'étude de la
variabilité génotypique de certains paramètres
morphologiques, agronomiques et physiologiques de quelques cultivars de
blé dur (Triticum turgidum ssp durum) sous un régime d'irrigation
au niveau de trois sites au Centre de la Tunisie caractérisés par
des niveaux de salinité différents.
Notre travail a permis de réaliser une partie de la
première phase de ce projet en aboutissant à faire ressortir que
le stress salin a un effet dépressif sur la croissance et le
développement des plantes, avec des degrés variables selon le
génotype et le traitement salin. Une différence
génotypique, notée pour tous les paramètres
étudiés, nous a permis de mettre en évidence que la
salinité réduit le taux de levée, la hauteur de la
végétation, la biomasse au stade floraison, le nombre
d'épis par unité de surface, le nombre de grain et le rendement
en grain et en paille. Ainsi, nous avons constaté que les
génotypes améliorés et les deux génotypes Jneh
Khottifa (2) et Bayadha (7) montrent une préservation de leur surface
foliaire afin de mieux préserver leurs potentialités
photosynthétiques et leur rendement en grain en comparaison aux
génotypes autochtones.
Concernant les critères physiologiques, nous avons
montré que les génotypes étudiés sont sensiblement
affectés par le degré de salinité et ceci est
montré par la teneur en sodium accumulé dans les feuilles
drapeaux. En effet, les génotypes améliorés et les quatre
génotypes autochtones Jneh Khottifa (2), Bayadha (7) Derbessi (9) et
Ward Bled (13) ont toujours présenté des taux faibles en sodium
dans leurs feuilles drapeaux comparativement aux autres génotypes.
D'après les travaux de Munns et James 2003, ces génotypes
seraient porteurs de caractères de tolérance à la
salinité et pourraient être de potentiels parents dans un
programme de sélection visant le développement de
variétés tolérantes à ce type de stress.
De point de vue rendement, l'analyse en composantes
principales a confirmé nos résultats cités
précédemment. Celle-ci a montré que les génotypes
améliorés ont été les plus productifs sous
différents régimes hydriques et salins comparativement aux
génotypes autochtones, à l'exception des deux génotypes
Jneh Khottifa et Bayadha qui ont tendance à se comporter de façon
meilleure et se caractérisent par un rendement considérable.
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Le développement de tels génotypes qui
différent par leur tolérance à la salinité
permettrait par la suite une étude pluriannuelle de la
variabilité inter spécifique des principaux génotypes
tolérants à la salinité qui pourrait nous permettre
d'établir des modèles d'élaboration du rendement. Il
permettrait aussi une étude des stratégies d'adaptation à
la contrainte saline des différents génotypes tolérants et
une étude éco physiologique pour élucider les
mécanismes clés de tolérance à la salinité
de ces génotypes.
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