DEDICACE
Ce dossier de politique économique, nous le dédions
à Dieu, Tout Puissant, qui nous a soutenu tout au long de cette
formation.
Damien A. AINAHON
REMERCIEMENT
Nous ne saurions introduire ce dossier de politique
économique, sans adresser nos sincères remerciements à
toutes les personnes sans lesquelles ce travail n'aurait pu être
réalisé.
Nous remercions principalement :
· Monsieur YOLI Bi Sani Martin, Docteur en Economie,
Enseignant-Chercheur à l'UFR-SEG de l'Université de Cocody-CIRES
qui, malgré ses occupations, a accepté de diriger nos travaux.
Nous lui disons sincèrement merci.
· Les Professeurs, pour la qualité des
enseignements qu'ils nous ont transmis au cours de notre formation.
· Les membres du Jury, pour avoir consacré une
partie de leur temps à apprécier ce dossier.
· Enfin, nous témoignons notre reconnaissance
à la Direction du Programme GPE Abidjan pour son soutien moral,
matériel et financier.
SOMMAIRE
Dédicace
Remerciements
Abréviations et acronymes
Note de synthèse
Introduction
I- Cadre théorique de l'étude et
méthodologie de recherche
I-1 Problème de recherche
I-2 Objectifs et hypothèses de recherche
I-3 Revue de littérature
I-4 Méthodologie de recherche
II- Aperçu sur la pauvreté et le commerce des
véhicules d'occasion au Bénin
II-1 Situation de la pauvreté au Bénin
II-1-1 Déterminants de la pauvreté au
Bénin
II-1-2 Niveau de la pauvreté au Bénin
II-2 Présentation du commerce des véhicules
d'occasion au Bénin
II-2-1 Acteurs du commerce et le coût de leurs
prestations
II-2-2 Cadre institutionnel et réglementaire
III- Incidences du commerce des véhicules d'occasion
sur la pauvreté au Bénin
III-1 Incidence sur le PIB
III-2 Incidences sur l'emploi et les revenus
Conclusion et recommandations
Référence bibliographique
Annexes
ABREVIATIONS ET
ACRONYMES
ACAD
|
: Association des Commissionnaires Agréées en
Douane
|
ACAM
|
: Association des Consignataires et Agents Maritimes
|
BAD
|
: Banque Africaine de Développement
|
BIC
|
: Bénéfice Industriel et Commercial
|
CA
|
: Chiffre d'Affaires
|
CBN
|
: Contribution au Budget National
|
CNCB
|
: Conseil National des Chargeurs du Bénin
|
CNSR
|
: Centre National de la Sécurité
Routière
|
CNUCED
|
: Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le
Développement
|
CNUT
|
: Conseil Nigérien des Utilisateurs des transports
|
COSAVAO
|
: Comité de Suivi des Activités relatives aux
Véhicules d'Occasion
|
DGDDI
|
: Direction Générale des Douanes et Droits
Indirects
|
DGID
|
: Direction Générale des Impôts et des
Domaines
|
DGTT
|
: Direction Générale des Transports
Terrestres
|
DSRP
|
: Document de Stratégie de Réduction de la
Pauvreté
|
FMI
|
: Fonds Monétaire International
|
INSAE
|
: Institut National de la Statistique et de l'Analyse
Economique
|
IPTS
|
: Impôt Progressif sur traitements et Salaires
|
OMC
|
: Organisation Mondiale du Commerce
|
OMD
|
: Objectif du Millénaire pour le
Développement
|
PAC
|
: Port Autonome de Cotonou
|
PAS
|
: Programme d'Ajustement Structurel
|
PIB
|
: Produit Intérieur Brut
|
PMA
|
: Pays les Moins Avancés
|
PNUD
|
: Programme des Nations Unies pour le Développement.
|
PTU
|
: Parc Tampon Unique
|
SOBEMAP
|
: Société Béninoise des Manutentions
Portuaires
|
TVA
|
: Taxe sur la Valeur Ajoutée
|
UEMOA
|
: Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
|
VO
|
: Véhicule d'Occasion
|
SYNTHESE
La lutte pour la survie à la fin des années 80 a
fait naître un commerce de type particulier et nouveau au
Bénin : le commerce des véhicules d'occasion. Ce commerce a
très tôt évolué et constitue aujourd'hui un des
secteurs vitaux de l'économie béninoise. Parmi les pays
participant à ce commerce en Afrique de l'Ouest, le Bénin vient
en tête, dépassant de loin le Togo, son concurrent direct. Le
commerce des véhicules d'occasion est devenu une
spécialité béninoise. Il est alors nécessaire pour
les autorités béninoises de porter une attention
particulière sur ce commerce en vue de connaître le rôle
qu'il joue dans la lutte contre la pauvreté.
La contribution du commerce de véhicules d'occasion
à la lutte contre la pauvreté au Bénin que nous avons
étudiée à travers une analyse descriptive, nous a permis
d'apprécier l'apport réel de ce commerce à réduire
la pauvreté au Bénin. Ainsi, ce commerce, qui fait intervenir
16 grandes catégories d'acteurs aussi bien publics que
privés, génère d'importantes ressources financières
à l'Etat béninois et des centaines d'emplois directs et
indirects, touchant toutes les classes sociales. En effet, sur la
période 2000 à 2004, notre étude a montré que
996.476 véhicules d'occasion faisant l'objet de vente
ont été importés au Bénin dont environ 99
648 véhicules endommagés lors du déchargement,
ont été réparés dans les garages et ateliers
béninois. Ce qui contribue au développement de petits
métiers et à l'amélioration de revenus de ces artisans.
Plus de 33% de la population béninoise se retrouvent
dans la filière des véhicules d'occasion; soit environ 2
millions de personnes qui gravitent de façon fructueuse autour
de la vente de ces véhicules. Le port, la douane, les importateurs et
les gestionnaires de parcs de vente des véhicules d'occasion sont les
principaux acteurs de la filière en terme de création d'emplois
et de richesses. Les recettes issues des véhicules d'occasion
représentent en moyenne 6% du PIB au Bénin.
Vu l'importance de ce commerce dans la création de
richesses et donc dans la lutte contre la pauvreté, nous avons
formulé des recommandations au Gouvernement béninois. Il devrait
promouvoir cette filière et en faire une des bases de la croissance
économique. Il ne s'agit pas pour lui de se substituer aux acteurs
privés, mais de créer l'environnement institutionnel favorable,
d'assurer l'encadrement et la régulation nécessaire au
développement de la filière sans perdre de vue la pollution
inhérente à la pratique de ce commerce.
INTRODUCTION
La pauvreté est de nos jours, un
phénomène mondial. Presque la moitié de la population
mondiale vit aujourd'hui avec moins de deux dollars par jour (Bureau
International du travail, 2003). Le constat amer est que la pauvreté
progresse en Afrique plus que dans les autres régions du monde. Le
Bénin n'échappe pas à cette triste réalité.
Toute la planète s'accorde sur le fait que la lutte contre la
pauvreté et particulièrement l'amélioration du
bien-être des pauvres constitue le défi majeur que devra relever
les nations pour poursuivre le développement. C'est ce qui justifie les
Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et les
Documents de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP),
recommandés par la Banque Mondiale et le FMI.
L'un des points les plus importants du DSRP est la promotion
des opportunités de création de richesses. Ceci pour faire
ressortir l'importance du volet monétaire et son caractère
indispensable dans toute action conduisant à la réduction de la
pauvreté. L'enjeu pour les pays en développement, notamment le
Bénin est alors l'identification et le développement de ces
créneaux porteurs de création de richesses.
Profitant de sa situation géographique, le Bénin
a opté pour un pays de transit et s'est engagé depuis une
vingtaine d'années dans le commerce des véhicules d'occasion (VO)
communément appelés « venus de France ».
Ce commerce a très tôt évolué et
constitue aujourd'hui l'un des secteurs vitaux de l'économie
béninoise. De 11.729 tonnes en 1989, son volume est passé
à 312.582 tonnes en 2001 (Statistiques du Port de Cotonou, 2004).
Le Bénin et le Togo sont les deux principaux pays
importateurs des véhicules d'occasion dans la sous-région. Selon
les statistiques du Port Autonome de Cotonou, le Bénin vient en
tête. La vente des véhicules d'occasion est devenue presque une
spécialité béninoise. Le Bénin doit donc pouvoir
tirer des avantages de ce commerce pour l'amélioration des conditions de
vie de sa population.
La présente étude qui porte sur la
contribution du commerce des véhicules d'occasion à la lutte
contre la pauvreté au Bénin sera structurée
autour de trois chapitres :
- le premier sera consacré aux fondements
théoriques et méthodologiques de l'étude,
- le deuxième abordera l'aperçu sur la
pauvreté et le commerce des véhicules d'occasion au
Bénin,
- le troisième montrera l'incidence du commerce des
véhicules d'occasion sur la lutte contre la pauvreté au
Bénin, puis débouchera sur les recommandations de politiques
économiques.
CHAPITRE I : CADRE
THEORIQUE ET METHODOLOGIE DE RECHERCE
I-1 PROBLEME DE
RECHERCHE
A la fin des années 1980, tous les efforts de
développement du Bénin se sont révélés
insuffisants. L'inadéquation des politiques économiques, la
mauvaise gestion des affaires publiques, et l'interventionnisme quelque peu
maladroit de l'Etat ont été à la base des
difficultés. Dans la recherche des mesures correctives et de
redressement de la situation, l'Etat béninois a été
appuyé par ses partenaires au développement à travers les
programmes d'ajustement structurel (PAS) à partir de 1989. Mais les
conditionnalités de ces programmes ont plus contribué à
l'aggravation de la situation, notamment:
- le licenciement d'un nombre important d'agents suite aux
privatisations,
- le départ volontaire à la retraite mal
organisé des fonctionnaires,
- la réduction des dépenses publiques surtout
les salaires.
A partir de 1990, le PAS est apparu comme l'origine de la
situation de misère que vit la population béninoise. Le bilan
économique et social de 2004, fait apparaître une situation
très précaire, caractérisée par une recrudescence
de la pauvreté: 49 à 50% de la population vivaient avec moins
d'un dollar par jour (CNUCED, 2004).
C'est dans le cadre de recherche de solutions pour sortir de
la misère au Bénin que le commerce des véhicules
d'occasion est né vers la fin des années 1980.
Commencé timidement, ce commerce va connaître
très rapidement un essor prodigieux et le trafic s'est
considérablement accru pour atteindre 251.405 véhicules en 2001;
donnant naissance à une véritable filière. De 1989
à 2001, ce trafic a connu une croissance régulière avec un
taux moyen annuel de 31% (Statistiques du Port de Cotonou, 2004). On parle
aujourd'hui de véritable filière parce qu'au fil des
années, ce commerce s'est ramifié en plusieurs activités
annexes exercées par divers acteurs très nombreux aussi bien
privés que publics. En effet, cette filière regroupe les
activités telles que: l'importation, le transit, la consignation,
l'acconage, le gardiennage, la vente, le regroupement, le convoyage jusqu'aux
frontières avec les pays voisins destinataires et bien d'autres
activités connexes. Ce commerce a drainé et continue de drainer
des flux financiers relativement considérables. Il génère
plus de 300 milliards de francs cfa pour l'ensemble du secteur (Benfrech A.,
2000). Tous les acteurs s'accordent à reconnaître que les
quantités de VO qui font l'objet de transactions commerciales sont
très importantes et méritent qu'on s'y penche
sérieusement.
Malgré ce poids non négligeable, ce secteur
d'activité florissant demeure encore inorganisé au Bénin.
Ainsi, l'insuffisance de la réglementation, l'inapplication des textes
en vigueur et l'anarchie qu'on observe actuellement dans la filière
dénote d'une mauvaise appréciation des avantages réels que
procure ce commerce et sa capacité à réduire la
pauvreté au Bénin.
En effet, l'Etat béninois n'a jamais mesuré
à sa juste valeur le nouvel enjeu économique que constitue la
filière des véhicules d'occasion pour le pays.
Voilà autant d'avantages mal perçus et qui
suscitent beaucoup d'interrogations quant à la rentabilité et
l'avenir de ce commerce. Il est donc nécessaire de porter une attention
particulière sur cette filière pour évaluer sa
contribution à l'amélioration des conditions de vie des
Béninois. C'est pourquoi nous avons estimé qu'il n'est pas sans
intérêt de porter nos réflexions sur ce sujet à
travers le thème : « Contribution du
commerce des véhicules d'occasion à la lutte contre la
pauvreté au Bénin ».
Il s'agit pour nous, de mettre en évidence les effets
positifs du commerce des véhicules d'occasion dans le cadre de la lutte
contre la pauvreté au Bénin.
I-2 OBJECTIFS ET HYPOTHESES
DE RECHERCHE
Pour mieux aborder le sujet, il convient de définir les
objectifs et les hypothèses qui serviront de base pour notre
étude.
I-2-1 OBJECTIFS
L'objectif général de cette étude est de
montrer l'importance du commerce des véhicules d'occasion et sa
capacité à réduire la pauvreté au Bénin.
De façon spécifique, il s'agit:
- d'évaluer la contribution du commerce des
véhicules d'occasion en terme de création de richesses,
- d'évaluer la contribution du commerce des
véhicules d'occasion en terme de création d'emplois,
- de voir la redistribution du revenu induit par le commerce
des véhicules d'occasion au Bénin.
I-2-2 HYPOTHESES
L'hypothèse globale de cette étude est que le
commerce des véhicules d'occasion a un effet positif sur la lutte contre
la pauvreté. Plus spécifiquement:
- Le commerce des véhicules d'occasion accroît le
PIB au Bénin, étant donné qu'il génère de
considérables flux de revenu.
- Le commerce des véhicules d'occasion crée des
emplois au Bénin, compte tenu du nombre important d'acteurs en
activité dans le secteur.
- Le commerce des véhicules d'occasion favorise une
meilleure distribution des revenus au Bénin.
I-3 REVUE DE
LITTERATURE
Beaucoup de travaux et surtout des rapports ont
été réalisés sur les questions du commerce et de
pauvreté. Nous focaliserons nos lectures sur ceux qui nous permettent de
clarifier certains concepts théoriques relatifs à l'objet de
notre étude, tout en commençant par la pauvreté.
La pauvreté est un concept diversifié,
nuancé et difficile à cerner.
Le concept de pauvreté est né avec la
théorie du choix social qui, elle-même prend son origine dans le
domaine de la philosophie politique à travers son concept
d'éthique social (Asselin, L.M et al., 2000). Il est donc
considéré d'abord comme une question d'éthique en ce sens
qu'il émane de situation d'injustice vécue dans la
société. Mais notons que ce concept a suffisamment
évolué. Quelques définitions et approches de mesure selon
le groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD, 2002) nous
permettrons d'apporter certains éclaircissements. Ainsi, la
pauvreté humaine est le manque de capacités
humaines essentielles comme savoir lire, écrire, et être
correctement nourri. La pauvreté extrême est
l'état d'indigence ou de misère, traduisant
généralement l'incapacité à satisfaire les besoins
alimentaires minimaux. La pauvreté
monétaire se définit comme le manque de revenu
adéquat le plus faible ou de la capacité d'engager les
dépenses correspondantes. La pauvreté
générale est le niveau de pauvreté moins
grave, généralement défini comme l'incapacité
à satisfaire les besoins alimentaires et non alimentaires essentiels. La
pauvreté relative est la pauvreté
définie selon des normes qui peuvent varier d'un pays à l'autre
ou dans le temps. Ce terme est souvent utilisé comme équivalent
approximatif de pauvreté générale. La
pauvreté absolue se définit par une norme
fixe, cette pauvreté désigne un état prononcé de
privations à la fois matérielles, intellectuelles et symboliques.
Ce terme est souvent utilisé comme équivalent approximatif de
pauvreté extrême.
La pauvreté ainsi définie, comment la mesure
t-on ?
Pour la BAD, trois approches sont à distinguer :
la première est quantitative et monétaire, la deuxième
s'attache aux capacités et la troisième passe par des
études participatives de la pauvreté. L'approche
monétaire est le principal outil des universitaires et des
praticiens du développement. Cette approche comporte plusieurs
déterminants. Elle postule que la première chose à faire
pour chiffrer la pauvreté consiste à s'entendre sur une mesure
exprimant le niveau de vie. C'est ainsi que pour les pays en
développement, il s'agit des dépenses de consommation par
habitant (y compris la consommation de sa propre production). Pour les pays
développés ou avancés, c'est le revenu qui a
été retenu. L'approche par les
capacités consiste généralement à
mesurer la pauvreté à partir des indicateurs synthétiques
corrélés à ce phénomène. C'est le cas de
l'espérance de vie à la naissance (qui renseigne sur
l'état général de santé dans une
société) et des taux de scolarisation (indicateurs de niveau
d'instruction). Pour le Professeur Amartya Sen (1976), le recours à
cette approche de mesure se justifie par les trois concepts suivants :
droits, capacités et réalisation. Cette approche reposant sur les
capacités, procède en fonction des différentes formes de
liberté. Ceci amène à dire que la pauvreté doit
être considérée comme un manque de capacités de base
et non simplement comme un faible niveau de revenu. Il est à noter qu'il
y a une relation entre les deux approches. D'un côté, la
pauvreté monétaire peut être l'une des causes majeures
d'analphabétisme et de mauvaise santé, ainsi que de faim et de
malnutrition. De l'autre, un meilleur niveau d'instruction et une meilleure
santé sont plus propices à l'obtention d'un revenu
supérieur. Quand à l'approche
participative, elle concerne plus l'étude que la mesure
de la pauvreté. Elle a été plus utilisée par les
praticiens du développement lors des évaluations des projets sur
le terrain. Le principe fondamental de cette approche est que les pauvres
connaissent mieux que quiconque leurs situations, leurs priorités et,
surtout les moyens qui leur permettraient d'échapper à leur
condition.
Quelles que soient sa définition et sa mesure, la
pauvreté, où qu'elle existe, constitue « une
véritable contrainte » pour la prospérité de
tous selon la déclaration de Philadelphie adoptée en 1994
par l'OIT. Alors, il faut la combattre avec toutes les armes. Pour ce faire,
certains organismes comme la CNUCED, ont choisi, entre autres remèdes,
le commerce, plus précisément le commerce international.
Le commerce des véhicules d'occasion au Bénin,
s'inscrit dans le cadre du commerce international. Ainsi, dans le rapport 2004
sur les Pays les moins Avancés (PMA), intitulé commerce
international et réduction de la pauvreté, le secrétaire
de la CNUCED, Rubens Ricupero, affirme que le commerce international est un
outil essentiel pour la réduction de la pauvreté dans tous les
pays en développement. Selon lui, les exportations et les importations
facilitent une croissance économique soutenue, le développement
des capacités de production, l'augmentation des possibilités
d'emplois et la création de moyens de subsistance durables. Et pour
faire du commerce international un mécanisme plus efficace de la
réduction de la pauvreté, il faut une approche du
développent reposant sur trois piliers à associer de
manière cohérente et synergique :
- de meilleures stratégies nationales de
développement qui fassent une large place aux objectifs commerciaux,
- des améliorations du régime commercial
international, notamment sur des questions relatives aux règles de
l'OMC,
- un renforcement de l'assistance financière et
technique internationale en vue de développer le potentiel de production
et les capacités commerciales.
La théorie du commerce international est
envisagée sous l'angle de la théorie des échanges et des
avantages comparatifs de Ricardo. Les échanges sont fondés sur
l'hypothèse de rendement et sont source de croissance
économique.
Madelin dans le « Monde » en 1994, en
défense de la liberté des échanges, rappelle que
l'ouverture des frontières n'est qu'un moyen parmi d'autres
d'accroître la productivité.
S'agissant des emplois, le Directeur Général du
BIT, lors de la 91e session de la conférence internationale
du travail à Genève en 2003, a déclaré qu'il n'est
pas possible de venir à bout de la pauvreté si l'économie
ne génère pas de possibilités de création
d'emplois, d'investir, d'entreprendre et des moyens d'existence durables. Le
travail est alors la principale issue à la pauvreté. Il conclut
en disant que pour réduire la pauvreté, il faut une croissance
à forte intensité d'emplois.
Signalons pour finir que, bien que ces différentes
analyses confirment l'effet bénéfique du commerce international
sur la croissance économique, elles n'ont pas ressorti de façon
spécifique l'inter-relation entre la pauvreté et ce commerce
particulier que constitue la filière des véhicules d'occasion au
Bénin.
I-4 METHODOLOGIE DE
RECHERCHE
Le cadre d'étude retenu est la ville de Cotonou,
capitale économique du Bénin. Ville la plus peuplée du
Bénin, elle abrite l'unique port de Cotonou et presque toutes les
activités relatives aux véhicules d'occasion s'y
déroulent.
Notre étude s'étend sur la période de
2000 à 2004. Les données utilisées sont essentiellement
des données secondaires suivies de quelques entretiens directs. Ces
données sont issues principalement des statistiques du Port Autonome de
Cotonou, de la douane, des impôts, de la direction des transports
terrestres et de l'Institut National de la Statistique et de l'Analyse
Economique (INSAE).
La méthode d'analyse utilisée est basée
essentiellement sur l'analyse descriptive.
Le premier objectif sera atteint à partir de l'analyse
de l'évolution du chiffre d'affaires des différentes structures
qui interviennent dans la filière notamment le port, la
société béninoise des manutentions portuaires, la douane,
les impôts et les gestionnaires des parcs.
Le deuxième objectif sera atteint à partir du
recensement et l'analyse des emplois directs et indirects créés
par l'exercice des activités de la filière. Une description des
activités du commerce des VO sera faite.
Quant au troisième objectif, il sera atteint par
l'étude du niveau des salaires et donc de la répartition des
revenus des travailleurs de la filière. Ces analyses seront soutenues
par des graphiques et des tableaux indiquant la part des ressources et emplois
générés par ce commerce. Ce qui permettrait
d'apprécier l'importance et la contribution de cette filière
à l'amélioration des conditions de vie des Béninois.
CHAPITRE II :
APERÇU SUR LA PAUVRETE ET LE COMMERCE DES VEHICULES D'OCCASION AU
BENIN
Un bref aperçu sur la situation de la pauvreté
et du commerce des véhicules d'occasion au Bénin nous permettra
de bien situer les contours de notre étude.
II-1 Situation de la
pauvreté au Bénin
II-1-1 Les déterminants
de la pauvreté au Bénin
Selon le Document de Stratégie de Réduction de
la Pauvreté pour le Bénin 2003-2005, la pauvreté au
Bénin est déterminée par un manque ou une
insuffisance de revenu et d'accès aux services sociaux de base.
Le manque ou l'insuffisance de revenu s'explique par la
fragile croissance économique au Bénin du fait de la faible
productivité de l'agriculture, de la compétitivité
insuffisante des secteurs d'offre et de leur vulnérabilité aux
chocs exogènes (sécheresses, fluctuations des cours des
matières premières). Cette croissance insuffisante ne garantit
pas un accès plus large des pauvres aux ressources
financières.
Quant au manque ou une insuffisance d'accès aux
services sociaux de base, il concerne la santé, l'éducation,
l'eau et les transferts sociaux.
Au niveau de la santé, il y a eu une forte
concentration des dépenses sanitaires dans les grandes villes. Les zones
pauvres et reculées sont caractérisées par une
insuffisance notoire d'infrastructures sanitaires et sociales avec un personnel
de santé très insuffisant, mal réparti et surtout peu
motivé.
Au niveau de l'éducation, les dépenses publiques
allouées à l'enseignement sont moins favorables aux couches les
plus pauvres traduisant une inégalité dans la
répartition.
Au niveau de l'eau, les ménages pauvres qui n'ont pas
accès à l'eau potable, s'approvisionnent essentiellement à
partir des couches d'eau non traitées s'exposant ainsi aux maladies
hydriques.
Au niveau des transferts sociaux, ils ont été
moins profitables aux pauvres. Les aides financières ont plus
profité aux riches qu'aux pauvres.
II-1-2 Niveau de la
pauvreté au Bénin
Le premier rapport d'avancement sur la mise en oeuvre du DSRP
mentionne que du point de vue des objectifs globaux de réduction de la
pauvreté, l'évolution de la situation entre 2000 et 2002
n'indique pas de progrès significatif. Globalement, l'incidence de la
pauvreté monétaire est restée presque stationnaire :
29,3% en 2000 et 28,5% en 2002 (FAD, 2005).
Selon le questionnaire de la Banque Mondiale sur les
indicateurs du bien être de base (QIBB) en 2003, le niveau de la
pauvreté est beaucoup plus important. En effet, en 2003, 39% de la
population sont des pauvres et 22% sont considérés comme
extrêmement pauvres. En milieu rural, la pauvreté frappe 3,3 fois
plus de personnes qu'en milieu urbain et surtout les femmes qui
représentent près de 51,5% de la population (INSAE, 2002).
Dans le domaine de l'éducation, le taux brut de
scolarisation est passé de 49,66% en 1991 à 79,99 en 2000 pour
atteindre 94,33% en 2002.
Dans le secteur de la santé, le taux de couverture des
infrastructures sanitaires est de 82% en 2002 avec quelques disparités
régionales. Cependant, le taux d'utilisation des infrastructures est
faible (34% en 2002).
Ce niveau peu réjouissant interpelle les
autorités béninoises et nécessite que les efforts soient
orientés vers les secteurs porteurs de création de richesses pour
corriger ses indicateurs.
II-2 Présentation du
commerce des véhicules d'occasion au Bénin
Les véhicules d'occasions sont des véhicules qui
ont déjà fait l'objet d'une utilisation. Venant pour la plupart
de l'Europe (France, Belgique, Allemagne etc), ces véhicules sont vendus
à des prix relativement bas, respectant la bourse des consommateurs
africains.
II-2-1 Les acteurs du commerce
et le coût de leurs prestations
Les activités de la filière sont exercées
par des acteurs aussi bien privés que publics.
2-1-1 Les acteurs
privés
Ils sont principalement au nombre de huit (8) et sont
spécialisés dans l'une ou l'autre des activités ou dans
plusieurs à la fois.
a - Les importateurs
Ils sont en amont de la filière et constituent les
acteurs sans lesquels la filière ne peut exister. Les plus gros
importateurs sont des étrangers (Libanais, Syriens, Jordaniens) qui
bénéficient de l'appui financier de leurs compatriotes d'Europe.
Ils sont constitués en association ou syndicat.
Les prix de vente des véhicules varient selon les
marques, l'âge et l'état physique. On en trouve de
500 000F CFA à 10 000 000F CFA,
toutes gammes et marques confondues. L'obtention de la carte
d'importateur est subordonnée au paiement des droits
d'établissement qui s'élèvent à
30 000F CFA et renouvelables tous les ans.
b - Les consignataires et
agents maritimes
Ils sont les représentants des armateurs. Ils
reçoivent le navire et en débarquent la cargaison. Ils
fournissent comme prestations aux importateurs, l'échange de
connaissements à 23 600F CFA/véhicule et la
rectification de manifestes à 35 400F
CFA/manifeste (tarif officiel de l'ACAM). Ils sont au nombre de 54 au
30 novembre 2004.
c - Les commissionnaires en
douane, enleveurs et transitaires mandataires
Ils sont chargés d'accomplir les formalités
douanières pour le compte du propriétaire du véhicule. Au
nombre de 105 au 30 novembre 2004, ils sont regroupés en association des
commissionnaires agréées en douane (ACAD). Cette corporation est
dominée par des courtiers appelés vulgairement transitaires
ambulants. Ils exercent en individuel et sont plus habiles et rapides à
faire les formalités. Ils font la saisie des déclarations chez
les commissionnaires agréées moyennant une
rémunération de 10 000F CFA
/véhicule. Le prix de leur prestation est passé à
50 000F CFA /véhicule depuis 2004.
d - Les gestionnaires de
parcs de vente de véhicules d'occasion
Ils se retrouvent dans plusieurs compartiments de la
filière (importation, gestion de parcs, escorte) et sont du point de vue
financier et politique, les plus importants. Ils sont agréés
contre paiement d'une caution de 25 000 000F CFA.
Ils sont au nombre de 31 officiellement agréés avant la
délocalisation sur les site de Sème-Podji et 37 nouveaux
agréés après la délocalisation jusqu'au 31/12/04.
Leurs principales prestations se présentent comme suit :
Tableau 1: Prestations des gestionnaires de
parcs de vente de véhicules d'occasion.
Nature des prestations
|
Coût/véhicule en f cfa
|
Transfert des véhicules du parc tampon sur les parcs de
vente
|
35 000
|
Gardiennage
|
25 000
|
Regroupement
|
23 000
|
Ticket
|
5 000
|
Bon de retrait
|
2 000
|
Prestation
|
6 000
|
Sécurité
|
7 000
|
Source : Tarif des prestations des parcs, 2004
e - Les compagnies
d'assurances
Elles interviennent dans la filière pour couvrir les
risques d'accident sur les parcours de l'escorte pour une durée de 5
jours. Leur prime est de 9 020F CFA pour les
véhicules moyens et de 11 000F CFA pour les gros
porteurs.
f - Les
sociétés d'escorte de véhicules d'occasion
L'escorte est l'activité par laquelle la douane suit
une cargaison de marchandises destinées à des pays tiers
jusqu'à une frontière terrestre. Pour des raisons de manque de
personnel, la douane béninoise a confié cette activité aux
gestionnaires de parcs avec la participation conjointe de la police et de la
gendarmerie. Entre 2001 et 2002, 29 sociétés ont
été agréées. Leur prestation est facturée
entre 25 000 et 35 000F
CFA/véhicule. Cette activité a été
confiée à une seule société (Défi Emploi
Jeune Escorte du Bénin) depuis mai 2004.
g - Les convoyeurs de
véhicules
Ils sont apparus pour combler les défaillances des
sociétés d'escorte en aidant les propriétaires de
véhicules à franchir les barrières policières et
douanières. Ils reçoivent en retour des sommes allant de
25 000 à 100 000F
CFA/véhicule.
h - La
société des plaques et accessoires du Bénin
Elle fournit au Ministère des Transports tous les
nécessaires pour l'immatriculation des véhicules au Bénin.
Ces prestations se chiffrent à 4 525 F CFA pour
les véhicules en transit et 16 625F CFA pour les
véhicules en consommation au Bénin.
2-1-2 Les acteurs
publics
Ils sont également au nombre de huit (8) et sont
constitués des sociétés d'Etat et des services de
l'administration publique.
a - Le port Autonome de
Cotonou (PAC)
Les prestations du PAC sur les véhicules d'occasions
font l'objet d'une redevance unique dite taxe de passage d'un montant actuel de
15 100F CFA/véhicule. Signalons qu'en dehors de cette
taxe, le PAC perçoit des redevances sur les navires qui y accostent.
b - La
Société Béninoise des Manutentions Portuaires
(SOBEMAP)
Elle intervient pour les opérations de manutention et
d'acconage. Le coût de ses prestations se présente comme suit en F
CFA.
Tableau 2 : Les prestations de la
SOBEMAP
|
Acconage (en f cfa)
|
Rapprochement (en f cfa)
|
Passage (en f cfa)
|
Véhicules
légers
|
8 500
|
2 500
|
4 000
|
Véhicules moyens
|
17 000
|
5 000
|
4 000
|
Véhicules lourds
|
51 000
|
15 000
|
4 000
|
Source : Tarif de la SOBEMAP, 2004
La SOBEMAP gère depuis mai 2004, le Parc Tampon Unique
(PTU) en facturant la prestation à 6 000F
CFA/véhicule. Le PTU est un point de collecte et de regroupement des
véhicules débarqués au Port de Cotonou.
c - Le Conseil National des
chargeurs du Bénin (CNCB)
Il est chargé du contrôle du fret et de la
promotion de la chaîne des transports béninois. Suivant
l'arrêté N°2000/004/MTPT/DC/SG/CNCB/SA du 13 janvier 2000, il
perçoit une redevance de 25 euros,
soit 16 399F CFA/véhicule pour le
bordereau de suivi de cargaison. Il perçoit également 2
000F CFA/véhicule pour la redevance sur les marchandises en
transit.
d - Le Centre National de
la Sécurité Routière (CNSR)
Il est chargé de la visite technique des
véhicules débarqués au port de Cotonou. Il perçoit
une redevance de 2 000F CFA/véhicule
(Arrêté n°36/MTPT/DC/CNSR du 12 octobre 1999).
e - La Direction
générale des Transports terrestres (DGTT)
Il intervient pour fournir aux usagers les plaques
d'immatriculation et les bandes adhésives d'immatriculation provisoire
achetées auprès de la société des plaques et
accessoires du Bénin. Sa prestation coûte 26 800F
CFA/véhicule.
f - La Direction
Générale des Impôts et des Domaines (DGID)
Elle agit dans la filière pour collecter les
impôts et taxes dus à l'Etat (TVA, IPTS,BIC..). La DGID, par la
loi des finances 2000, a institué le paiement d'un acompte forfaitaire
spécial de 50 000F CFA/véhicule., payable par
l'importateur et déductible de l'impôt sur le
bénéfice.
g -La Direction
générale des Douanes et Droits indirects (DGDDI)
Elle intervient tout comme le DGID pour collecter les droits
et taxes dus à l'Etat. Le tarif applicable depuis le 1er
janvier 2004 se présente comme suit.
Tableau 3 : Tarif de la douane
Régime de mise à la
consommation
Véhicules
|
Taux cumulé % valeur caf
|
Tracteurs routiers pour semi remorque
|
30,075
|
Véhicules pour le transport de 10 personnes ou plus
|
36,125
|
Voitures de tourisme et autres véhicules automobiles
|
48,225
|
Véhicules automobiles pour le transport de
marchandises
|
36,125
|
Régime de transit
Véhicules en transit vers les pays côtiers
|
6,05
|
Véhicules en transit vers les pays de l'hinterland
|
0,85
|
Source : Douane
h - L'Etat
Nigérien
Il est l'un des principaux pays consommateurs des
véhicules d'occasion béninois. Il a une représentation au
Bénin appelée CNUT, qui perçoit une taxe dite
« visa de contrôle » d'un montant de 10 000F
CFA par véhicule manifesté sur son pays et une autre
taxe de 18 000F CFA/véhicule au titre de la
réglementation internationale sur le suivi des cargaisons comme le
perçoit le CNCB.
Toutes ces activités sont soumises à la
réglementation définie par les autorités
béninoises.
II-2 2 Le cadre institutionnel
et réglementaire
La filière des véhicules d'occasion a souffert
d'une absence de réglementation appropriée. En effet, le premier
décret, N° 88-336 du 29 août 1988 portant organisation et
réglementation du commerce des véhicules d'occasion au
Bénin n'a pas précisé les caractéristiques
minimales des véhicules telles que l'âge, l'aspect technique etc.
Il en est résulté, une absence de contrôle de la
filière pendant 12 ans. Ce n'est qu'en 2000, par le décret
N° 2000-671 du 29 décembre 2000 que certaines insuffisances du
premier décret ont été corrigées. Par exemple,
l'article 11 de ce décret dispose que: « tout
véhicule d'occasion ne peut être importé en
République du Bénin que si sa durée d'utilisation
n'excède pas 10 ans pour les véhicules de tourisme et de 13 ans
pour les véhicules utilitaires. Il devra, préalablement à
son immatriculation, être soumis au contrôle physique et technique
des services compétents du ministère chargé des
transports ».
Ce décret bien qu'amélioré, ne couvre pas
certains aspects réels très importants de ce commerce notamment
les opérations préalables à la livraison au consommateur
final.
Le premier dispositif institutionnel mis en place par le
gouvernement sur la filière fut le comité de suivi et de
coordination de l'escorte conjointe des véhicules d'occasion en transit
au Bénin, créé par l'arrêté
interministériel n° 033/MISAT/MDN/DC/SA du 15 février 2000
suite aux plaintes parvenues au chef de l'Etat sur les accidents qui
survenaient pendant la traversée du territoire national par les
véhicules d'occasion.
Le deuxième dispositif fut le comité de suivi
des activités relatives au commerce des véhicules d'occasion (
COSAVAO), créé par le décret n° 2002-0199 du 24 avril
2002 ayant pour mission principale de suivre le développement des
activités de la filière. Vu les dysfonctionnements
enregistrés au niveau de la filière, ces comités ont
été dissous par le conseil des ministres du 03 mars 2004.
D'autres décisions ont été prises notamment
l'arrêté n° 587-C/MFE/DC/SGM/DGDDI/DAR du 05 avril 2004
portant régime douanier applicable aux véhicules d'occasion en
transit et l'arrêté n° 830/MFE/DC/SGM/DGDDI/DBP du 25 juin
2004 portant réorganisation de l'escorte douanière des
véhicules d'occasion en transit au Bénin.
Les activités ainsi décrites et le cadre
institutionnel et réglementaire précisés, quelle est alors
l'incidence de ce commerce sur la pauvreté au Bénin ?
CHAPITRE III : LES
INCIDENCES DU COMMERCE DES VEHICULES D'OCCASION SUR LA PAUVRETE AU BENIN
Malgré les imperfections sur le plan organisationnel,
la filière des véhicules d'occasion a conquis au fil des
années une place de choix dans l'économie béninoise en
terme de création de valeur ajoutée, d'emplois et
d'amélioration des conditions de vie des Béninois.
III-1 Incidence sur le
PIB
Le trafic des VO a suivi une croissance
régulière depuis sa naissance jusqu'en 2002 où il a connu
quelques problèmes organisationnels dus à la
délocalisation des parcs de vente de l'enceinte portuaire vers le site
de Sème Kpodji ; situation qui a profité au port de
Lomé. Le tableau 4 et le graphique 1 présentent
l'évolution du trafic des véhicules d'occasion au Bénin et
au Togo.
Tableau 4: Evolution du trafic des
véhicules d'occasion au Bénin et au Togo (nombre de VO
débarqués).
Année
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004*
|
TOTAL
|
Bénin
|
203 027
|
251 405
|
245 051
|
207 147
|
89 846
|
996 476
|
Togo
|
41 443
|
68 413
|
74 654
|
77 461
|
29 161
|
291 132
|
Source : Statistiques Port de Cotonou et de
Lomé, 2004
* Les chiffres de 2004 couvrent la période de janvier
à juin.
Ces chiffres montrent bien que le trafic des VO au
Bénin fait plus de 3 fois celui du Togo, son concurrent direct. Le
commerce des VO est devenu alors une spécialité béninoise.
Le graphique 2 retrace l'évolution toujours croissante de ce commerce
depuis 1990.
Source : élaboré à partir des
données de l'annexe 3
En conséquence, tous les acteurs tirent profit de la
pleine expansion de ce commerce au Bénin.
a - Le Port Autonome de
Cotonou (PAC)
De l'année 2000 à septembre 2004, le PAC a
réalisé au titre des VO, un chiffre d'affaires (CA) TTC de
15 045 294 620F CFA représentant 27% de
son chiffre d'affaires total sur la période. Elle a versé
à l'Etat sur la même période
3 025 271 543F CFA, sans inclure l'impôt
BIC et la contribution au budget national (CBN) de 2004 que nous n'avons pas pu
obtenir. Le tableau 5 présente les détails.
Tableau 5 : Avantages reversés
directement par le PAC à l'Etat au titre des VO
Eléments
|
CA HT
|
TVA
|
CA TTC
|
BIC
|
CBN
|
Années
|
|
|
|
|
|
2000
|
2 729 492 880
|
491 308 718
|
3 220 801 598
|
13 647 450
|
120 069 020
|
2001
|
3 304 666 080
|
594 839 894
|
3 899 505 974
|
265 312 050
|
125 142 290
|
2002
|
3 210 600 360
|
577 908 064
|
3 788 508 424
|
277 009 355
|
97 562 236
|
2003
|
2 704 409 400
|
48 793 692
|
2 753 203 092
|
140 230 840
|
62 439 802
|
2004
|
1 172 267 400
|
211 008 132
|
1 383 275 532
|
nd*
|
nd
|
|
|
|
|
|
|
TOTAL
|
13 121 436 120
|
1 923 858 500
|
15 045 294 620
|
696 199 695
|
405 213 348
|
Source : Statistique du Port Autonome de Cotonou,
2004
(*) non déclaré
b - La
Société Béninoise des Manutentions Portuaires
(SOBEMAP)
Le Chiffre d'affaires des VO représente 34% du chiffre
d'affaires total de la SOBEMAP de 2000 à 2004. Son évolution se
présente comme suit.
Tableau 6 : Proportion du CA des VO par
rapport au CA total de la SOBEMAP
Eléments
|
CA TOTAL
|
CA des VO
|
% CA des VO
|
Observations
|
Années
|
|
|
|
|
2000
|
8 988 323 207
|
3 390 491 260
|
38%
|
|
2001
|
11 302 322 207
|
4 029 913 205
|
36%
|
|
2002
|
11 461 773 659
|
4 060 384 000
|
35%
|
|
2003
|
11 491 192 882
|
3 438 483 000
|
30%
|
|
2004
|
4 102 325 152
|
1 021 399 000
|
25%
|
6 mois
|
|
|
|
|
|
TOTAL
|
47 345 937 107
|
15 940 670 465
|
34%
|
|
Source : Statistiques de la SOBEMAP, 2004
c - Le Centre National de
la Sécurité routière (CNSR)
Les VO en transit ont procuré au CNSR un chiffre
d'affaires de 1 811 496 500F CFA, soit 42% du
CA total de 2000 à 2004.
Tableau 7 : Proportion du CA des VO par
rapport au CA total du CNSR
Eléments
|
CA TOTAL
|
CA des VO
|
% CA des VO
|
Observations
|
Années
|
|
|
|
|
2000
|
730 807 500
|
402 427 500
|
55%
|
|
2001
|
876 374 045
|
391 781 000
|
45%
|
|
2002
|
1 015 383 665
|
444 270 000
|
44%
|
|
2003
|
1 026 968 250
|
385 491 000
|
38%
|
|
2004
|
696 686 500
|
187 527 000
|
27%
|
10 mois
|
|
|
|
|
|
TOTAL
|
4 346 219 960
|
1 811 496 500
|
42%
|
|
Source Statistiques du CNSR, 2004
d - La Direction
Générale de la Douane et des Droits Indirects (DGDDI)
La douane a perçu pour le compte du budget national
32 761 986 921F CFA au titre des droits et
taxes relatifs aux VO de 2000 à 2004, soit 5% des recettes
totales.
Tableau 8 : Proportion des recettes des
VO par rapport aux recettes totales de la douane
Eléments
|
Recettes
|
Recettes
|
% Recettes
|
Observations
|
Années
|
Totales
|
issues des VO
|
des VO
|
|
2000
|
129 623 345 782
|
6 707 920 094
|
5,2%
|
|
2001
|
135 423 345 782
|
7 111 670 907
|
5,3%
|
|
2002
|
148 545 854 610
|
8 039 839 310
|
5,4%
|
|
2003
|
161 747 418 599
|
7 520 248 481
|
4,6%
|
|
2004
|
78 922 060 311
|
3 382 308 129
|
4,3%
|
7 mois
|
|
|
|
|
|
TOTAL
|
654 262 025 084
|
32 761 986 921
|
5,0%
|
|
Source : Statistiques de la DGDDI, 2004
e -La Direction
Générale des Impôts et des Domaines (DGID)
Nous n'avons pas pu avoir distinctement les montants des
impôts relatifs aux VO. Les acomptes forfaitaires spéciaux obtenus
s'élèvent à 44 598 039 633F
FCFA sur la période de 2000 à 2004
Tableau 9 : Recettes de l'acompte
forfaitaire spécial
Année
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
TOTAL
|
Montant
|
7 398 177 691
|
12 435 620 930
|
11 644 815 250
|
9 664 625 762
|
3 454 800 000
|
44 598 039 633
|
Source : Statistiques DGDI, 2004
Le manque de comptabilité fiable et disponible chez les
acteurs privés ne nous a pas permis d'obtenir leurs données
chiffrées précises. En prenant seulement en compte trois grands
acteurs publics (le port, la douane et les impôts), on aperçoit la
contribution du commerce des VO au PIB à travers le tableau 10.
Tableau 10 : Recettes provenant des VO
en % du PIB et du Budget national en milliard de FCFA
|
PIB
|
Recettes
|
Recettes
|
Recettes VO/
|
Recettes VO/
|
Observations
|
|
courant
|
Budgétaires
|
PAC+DGID+
|
Recettes budg
|
PIB en %
|
|
Années
|
|
|
DGDDI
|
en %
|
|
|
2000
|
1679,6
|
266,2
|
14,7
|
5,5%
|
0,9%
|
|
2001
|
1832,1
|
281,2
|
20,5
|
7,3%
|
1,1%
|
|
2002
|
1956,3
|
318,2
|
20,6
|
6,5%
|
1,1%
|
|
2003
|
2075,6
|
343,9
|
17,4
|
5,1%
|
0,8%
|
|
2004
|
2243,7
|
380,4
|
7,0
|
1,9%
|
0,3%
|
6 mois
|
Source : Les deux premières colonnes
proviennent de la Commission de l'UEMOA 2004 ; et le reste à partir
des tableaux précédents
En intégrant tous les acteurs, la contribution
réelle du commerce des VO serait entre 6% et 9% du PIB (LARES, 2002).
Toute cette richesse ne peut être créée
sans avoir un impact sur l'emploi et les revenus.
III-2 Incidence sur
l'emploi et la distribution des revenus
L'avènement du commerce des VO a été
salutaire pour le Bénin, car il vient combler un grand vide au niveau
de l'emploi. Selon une étude sur la promotion de la filière des
véhicules d'occasion au Bénin, réalisée en
août 1997 par la société française
d'ingénierie BCEOM, chaque véhicule d'occasion attire autour de
lui, dans le cadre d'une vente normale, en moyenne 11 personnes. Ce chiffre
appliqué au nombre de véhicules débarqués en 2003,
on obtient 2 278 617 personnes gravitant de
façon fructueuse autour des VO en vente à Cotonou;
représentant ainsi 33% de la population béninoise.
Les effets positifs de ces emplois ont été plus
ressentis dans le secteur privé que public.
a - Les importateurs
La marge bénéficiaire des importateurs est
estimée en moyenne entre 50 000 et
300 000F CFA/Véhicule, hormis quelques cas de
vente à perte ou de saisie par l'Administration douanière en cas
de dépassement du délai de dépôt. Le commerce des VO
procure donc aux importateurs d'énormes revenus qu'ils rapatrient pour
la plupart dans leur pays d'origine, car ils sont en majorité des
étrangers. Cependant, ils emploient une main d'oeuvre locale non
négligeable (chauffeurs, pointeurs, démarcheurs,
mécaniciens, électriciens, vulcanisateurs, restaurateurs,
gardiens, vendeurs de pièces détachées, vendeurs de
carburant frelaté etc..)
Chaque importateur utilise en moyenne 10 employés
rémunérés par des salaires compris entre 20 000 et
100 000F CFA.
b - Les gestionnaires de
parc
Ils constituent la deuxième catégorie des
acteurs privés qui tirent profit du commerce des VO. Ils
reçoivent 103 000F CFA/Véhicule et
emploient environ 25 employés par parc avec des salaires compris entre
25 000 et 200 000F CFA. Les 37 parcs officiellement
agréés utiliseraient en moyenne 25 x 37 soit 952
employés. En considérant le nombre de véhicules
débarqués en 2003 et en supposant que 80% des véhicules
séjournent sur les parcs de vente, le revenu brut des gestionnaires de
parcs s'élèverait à 17 068 912 800F
CFA en 2003.
c - Les transitaires
Une autre population non moins négligeable dans la
filière est celle qu'on appelle « les transitaires
ambulants ». Ils évoluent totalement dans l'informel et tirent
un bénéfice net entre 15 000 et 50 000F
CFA/Véhicule. Leur nombre n'est pas précisément
connu.
d - Les consignataires et
agents maritimes
Depuis la libéralisation du secteur transit et
consignation en 1989, leur nombre ne cesse d'augmenter. Le revenu issu de
l'échange de connaissements en 2003 s'élèverait à
23 600 x 207 147 soit 4 888 669 200F
CFA. Il faut ajouter à ce revenu les frais de rectification de
manifestes et les commissions perçues chez les propriétaires des
bateaux.
Sans citer les petits métiers (tôlerie, peinture,
bris de glace, pneumatique ...) nés de la réparation des dommages
créés aux véhicules lors des opérations de
déchargement, le nombre de Béninois se nourrissant à
partir de ce commerce est considérable. Selon une étude de la
commission parlementaire d'information, d'enquête et de contrôle
sur la filière des VO, le commerce des VO génèrerait en
moyenne 12 000 emplois directs et plusieurs emplois
induits, représentant ainsi le tiers des fonctionnaires
Béninois.
En prenant l'hypothèse que 10% des véhicules
débarqués subissent des dommages physiques et mécaniques,
et que les chauffeurs occasionnels prennent 5000F CFA pour conduire un
véhicule du bateau au parc de vente, le nombre de véhicules en
réparation chaque année au Bénin et le revenu des
chauffeurs se présentent comme suit :
Tableau 11 : Véhicules d'occasion
en réparation au Bénin et le revenu des chauffeurs
occasionnels.
Année
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
TOTAL
|
Nbre VO déb.
|
203 027
|
251 405
|
245 051
|
207 147
|
89 846
|
996 476
|
Nbre VO en
|
|
|
|
|
|
|
réparation
|
20 303
|
25 141
|
24 505
|
20 715
|
8 985
|
99 648
|
Revenu des
|
|
|
|
|
|
|
chauffeurs
|
1 015 135
|
1 257 025
|
1 225 255
|
1 035 735
|
449 230
|
4 982 380
|
en millier fcfa
|
|
|
|
|
|
|
Source : Nos estimations
De 2000 à 2004, environ 100 000
véhicules d'occasion ont été réparés au
Bénin et 4 982 380 000F CFA sont
perçus par les chauffeurs au port de Cotonou. Ces chiffres montrent bien
l'importance de petits métiers générés par ce
commerce.
En dehors de ces avantages, le commerce des véhicules
d'occasion offre l'opportunité au Béninois moyen de s'acheter un
véhicule. La possession de véhicules permet de s'affranchir de
certaines situations et par conséquent, de se valoriser ; car
posséder un véhicule au Bénin, correspondrait à une
ascendance sociale, donc à une réussite.
Avec son poids très important dans l'économie
nationale, le commerce des VO, peut être considéré comme un
régulateur du chômage au Bénin. Il ne fait aucun doute que
c'est précisément le monde du travail qui détient la
clé d'une limitation véritable, progressive, et durable de la
pauvreté. C'est par le travail que chacun peut élargir sa gamme
de choix et accéder à une vie meilleure.
CONCLUSION ET
RECOMMANDATIONS
La pauvreté résulte de problèmes
structurels et de systèmes économiques et sociaux inefficaces.
Les DSRP sont donc des tentatives de réponses à ces
inefficacités. La réduction de la pauvreté repose avant
tout sur l'accélération de la croissance économique. Ainsi
toute opportunité de création de richesses et
d'amélioration des conditions de vie, doit être automatiquement
intégré dans les politiques de lutte contre la pauvreté.
Le commerce des véhicules d'occasion a des avantages économiques,
financiers et sociaux pour le Bénin. Le gouvernement béninois
devrait donc promouvoir ce commerce, qui constitue une véritable source
de croissance économique et donc une arme pour la lutte contre la
pauvreté. Il ne s'agit pas pour l'Etat se substituer aux acteurs
privés, mais de créer l'environnement institutionnel favorable,
d'assurer l'encadrement et la régulation nécessaire au
développement de la filière. Pour ce faire, nous formulons les
recommandations suivantes à l'endroit du gouvernement
béninois:
v Elaborer une réglementation complète et
appropriée sur la filière en prenant en compte les
caractéristiques des véhicules d'occasion, le rôle de
chaque acteur, le coût des prestations, l'environnement et la
sécurité.
v Créer une structure unique chargée de la
surveillance et de la régulation de la filière. Cette structure
aura pour mission principale d'assurer le fonctionnement normal des
activités de la filière, collecter, centraliser et gérer
les données statistiques afin de dégager chaque année les
avantages réels et chiffrés liés à ce commerce.
Elle devra également organiser des réflexions prospectives sur le
devenir de la filière et évaluer le coût
d'opportunité en terme de pollution que génère ce
commerce.
v Organiser des formations à l'endroit des acteurs de
la filière, qui pour la plupart n'ont pas un grand niveau intellectuel,
afin de les rendre plus professionnels.
v Prendre des dispositions pour intégrer dans le formel
les acteurs qui demeurent encore dans l'informel, notamment les transitaires
ambulants, afin de les imposer. Cette imposition peut être forfaitaire au
début.
v Imposer rigoureusement aux employeurs de la filière
la déclaration systématique de leurs employés à la
sécurité sociale et suivre le paiement de leurs cotisations.
v Imposer la souscription d'assurance à tous les
niveaux où se trouveraient des risques liés à l'exercice
des activités de la filière.
v Redynamiser le guichet unique en le rendant plus performant
que celui qui existe actuellement afin de renforcer le contrôle et la
perception des taxes et redevances.
v Supprimer toutes sortes de tracasseries et de
formalités inopportunes qui génèrent de faux frais et la
corruption dans la filière.
v Promouvoir la filière par des actions marketing et
réduire le coût du transit des véhicules, qui serait
actuellement très cher, selon les clients (voir annexe 1 et 2), afin de
récupérer la clientèle perdue au profit du port de
Lomé.
v Vérifier chaque fois que les véhicules en
transit sortent effectivement du territoire national et renforcer le
contrôle et la surveillance au niveau des frontières
béninoises.
REFERENCE
BIBLIOGRAPHIQUE
ASSELIN, L. M. et al., (2000), Mesure de la
pauvreté : un cadre conceptuel.
ASSEMBLEE NATIONALE DU BENIN (2004), Rapport de la
commission parlementaire d'information, d'enquête et de contrôle
sur la filière des véhicules d'occasion. Porto-Novo,
Bénin.
BAD, (2002), Rapport sur le développement en
Afrique. Le groupe de la BAD, Economica
BAMBA N. L. (2005), Analyse économique de la
pauvreté. Support de cours GPE7, Abidjan, Université de
Cocody, (GPE).
BCEOM (1998), Etude de promotion de la filière des
véhicules d'occasion. Rapport final, volume 1.
BENFRECH A. (2000), Port Autonome de Cotonou.
Bénin.
BIT, (2003), S'affranchir de la pauvreté par le
travail, Rapport du Directeur Général de la
Conférence Internationale du Travail, 91e session,
Genève, BIT.
CNUCED, (2004), Commerce international et
réduction de la pauvreté, Rapport sur les Pays les Moins
Avancés en 2004, Genève, Nations Unies.
DOGNON R. (2005), Contribution du secteur informel dans
la lutte contre la pauvreté en milieu urbain : cas de Cotonou.
Mémoire professionnel, Abidjan, Université de Cocody, (GPE).
FAD, (2005), Document de stratégie par pays
axé sur les résultats 2005-2009, Equipe pays du groupe de la
banque FAD, Cotonou, Bénin.
INSAE, (2002), Recensement général de la
population et de l'habitat (RGPH3), Cotonou, Bénin
LARES, (2002), Etude du laboratoire d'analyse
régionale et d'expertise sociale sur les véhicules d'occasion au
Bénin.
MINISTERE DU PLAN DU BENIN, (2002), Document de
Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) 2003 -
2005.
PNUD, (2003), Rapport mondial sur le développement
humain 2003.
PORT AUTONOME DE COTONOU, (2004), Statistiques du Port
Autonome de Cotonou de 2000 à 2004.
SEN A. (1976), Poverty : an ordinal approach to
measurement, Econometrica. V44.
TABLE DES MATIERES
DEDICACE
i
REMERCIEMENT
ii
SOMMAIRE
iii
ABREVIATIONS ET ACRONYMES
iv
SYNTHESE
v
INTRODUCTION
1
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIE
DE RECHERCE
2
I-1 PROBLEME DE RECHERCHE
2
I-2 OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE RECHERCHE
3
I-2-1 OBJECTIFS
3
I-2-2 HYPOTHESES
3
I-3 REVUE DE LITTERATURE
3
I-4 METHODOLOGIE DE RECHERCHE
6
CHAPITRE II : APERÇU SUR LA PAUVRETE ET
LE COMMERCE DES VEHICULES D'OCCASION AU BENIN
6
II-1 Situation de la pauvreté au
Bénin
7
II-1-1 Les déterminants de la
pauvreté au Bénin
7
II-1-2 Niveau de la pauvreté au
Bénin
7
II-2 Présentation du commerce des
véhicules d'occasion au Bénin
8
II-2-1 Les acteurs du commerce et le coût de
leurs prestations
8
2-1-1 Les acteurs privés
8
a - Les importateurs
8
b - Les consignataires et agents maritimes
8
c - Les commissionnaires en douane, enleveurs et
transitaires mandataires
8
d - Les gestionnaires de parcs de vente de
véhicules d'occasion
9
e - Les compagnies d'assurances
9
f - Les sociétés d'escorte de
véhicules d'occasion
9
g - Les convoyeurs de véhicules
9
h - La société des plaques et
accessoires du Bénin
10
2-1-2 Les acteurs publics
10
a - Le port Autonome de Cotonou (PAC)
10
b - La Société Béninoise des
Manutentions Portuaires (SOBEMAP)
10
c - Le Conseil National des chargeurs du
Bénin (CNCB)
10
d - Le Centre National de la Sécurité
Routière (CNSR)
11
e - La Direction générale des
Transports terrestres (DGTT)
11
f - La Direction Générale des
Impôts et des Domaines (DGID)
11
g -La Direction générale des Douanes
et Droits indirects (DGDDI)
11
h - L'Etat Nigérien
11
II-2 2 Le cadre institutionnel et
réglementaire
12
CHAPITRE III : LES INCIDENCES DU COMMERCE DES
VEHICULES D'OCCASION SUR LA PAUVRETE AU BENIN
12
III-1 Incidence sur le PIB
13
a - Le Port Autonome de Cotonou (PAC)
14
b - La Société Béninoise des
Manutentions Portuaires (SOBEMAP)
14
c - Le Centre National de la Sécurité
routière (CNSR)
15
d - La Direction Générale de la
Douane et des Droits Indirects (DGDDI)
15
e -La Direction Générale des
Impôts et des Domaines (DGID)
16
III-2 Incidence sur l'emploi et la distribution des
revenus
17
a - Les importateurs
17
b - Les gestionnaires de parc
17
c - Les transitaires
17
d - Les consignataires et agents maritimes
18
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
19
REFERENCE BIBLIOGRAPHIQUE
21
TABLE DES MATIERES
22
ANNEXE 1: STRUCTURE DU COUT D'UN VEHICULE EN
TRANSIT AU BENIN EN 2004
|
|
|
|
|
|
|
ACTEURS
|
PRESTATIONS
|
COUT
|
|
|
|
Douane*
|
Taxe (0,85%)**
|
6 800
|
|
Consignation (5,20%)
|
41 600
|
Impôt
|
Acompte forfaitaire
|
50 000
|
Commissionnaires agrées
|
Frappe déclaration
|
3 500
|
Consignataires
|
Echange BL
|
30 000
|
|
Rectification manifeste
|
35 000
|
SOBEMAP
|
Aconage
|
16 000
|
|
PTU
|
6 000
|
PAC
|
Passage
|
15 100
|
Gestionnaire de parc
|
Transfert
|
35 000
|
|
Ticket
|
5 000
|
|
Retrait Bon
|
2 000
|
|
Prestation
|
6 000
|
|
Gardiennage
|
30 000
|
|
Regroupement
|
23 000
|
DGTT
|
Immatriculation VT
|
5 500
|
Etat Niger
|
Visa contrôle
|
10 000
|
CNSR
|
Visite technique
|
2 000
|
CNCB
|
BSC
|
16 000
|
|
Redevance sur marchandise en transit
|
2 000
|
CNUT Niger
|
Redevance CNUT
|
18 000
|
Société d'assurance
|
Assurance
|
9 020
|
Société d'escorte
|
Convoyage
|
50 000
|
|
Changement de destination
|
15 000
|
|
Nettoyage parc
|
1 000
|
Enleveur
|
Enlèvement
|
25 000
|
|
|
|
|
TOTAL
|
458 520
|
Source: Commission parlementaire d'information
d'enquête et de contrôle sur la filière des
|
véhicules d'occasion en 2004
|
|
|
|
|
|
|
|
(*) La valeur en douane d'un véhicule léger est
supposée à 800 000F CFA
|
|
(**) Taux pour un véhicule en transit sur un pays
enclavé
|
|
ANNEXE 2:STRUCTURE DU COUT D'UN VEHICULE EN
CONSOMMATION AU BENIN EN 2004
|
|
|
|
|
|
|
ACTEURS
|
PRESTATIONS
|
COUT
|
|
|
|
Douane*
|
Taxe (48,225%)**
|
385 800
|
|
Consignation (5,20%)
|
41 600
|
Impôt
|
Acompte forfaitaire
|
50 000
|
Commissionnaires agrées
|
Frappe déclaration
|
3 500
|
Consignataires
|
Echange BL
|
30 000
|
|
Rectification manifeste
|
35 000
|
SOBEMAP
|
Aconage
|
16 000
|
|
PTU
|
6 000
|
PAC
|
Passage
|
15 100
|
Gestionnaire de parc
|
Transfert
|
35 000
|
|
Ticket
|
5 000
|
|
Retrait Bon
|
2 000
|
|
Prestation
|
6 000
|
|
Gardiennage
|
30 000
|
|
|
|
DGTT
|
Immatriculation IP
|
4 500
|
|
|
|
CNSR
|
Visite technique
|
2 000
|
CNCB
|
BSC
|
16 000
|
|
|
|
Enleveur
|
Enlèvement
|
25 000
|
|
|
|
|
TOTAL
|
708 500
|
Source: Nous même, à partir du tableau
précédent et des informations recueillies.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
(*) La valeur en douane d'un véhicule léger est
supposée à 800 000F CFA
|
|
(**) Taux cumulé pour un véhicule de tourisme
|
|
|