II. Exécution des étapes de la
mission:
1) Appréciation du contrôle
interne :
Dans cette phase, l'auditeur doit pouvoir s'appuyer sur la
qualité de l'organisation de l'entreprise qu'il est amené
à contrôler. Il va donc, d'une part, mieux cerner les circuits de
traitement des informations et l'élaboration des données qui
permettent des prises de décisions, et d'autre part, mieux situer les
zones de risques les plus importantes pouvant affecter la fiabilité des
comptes annuels.
En effet, son objectif est de contrôler l'information
financière de synthèse qui est fournie par l'entreprise et qui
est la résultante de l'enregistrement correct et exhaustif d'une
multitude d'opérations. Il n'est pas concevable,
généralement, que l'auditeur vérifie l'enregistrement
correct de l'ensemble des opérations d'un exercice. Il repose dans sa
démarche sur une approche sélective et non exhaustive en
s'appuyant sur l'existence des procédures internes à l'entreprise
qui conduisent à un enregistrement correct. Et comme le précise
la norme ISA400 de l'IFAC : « l'auditeur ne s'intéresse
qu'aux politiques et procédures concernant les systèmes
comptables et de contrôle interne ayant une incidence sur
l'établissement des états financiers. » Il doit donc
prendre connaissance des procédures
appliquées par l'entreprise d'opérer un
diagnostic sur ces procédures de déterminer ainsi dans quelle
mesure il peut s'appuyer sur la qualité de ces procédures ou, au
contraire, mettre en oeuvre des contrôles plus approfondis, s'il estime
que les procédures de contrôle interne de l'entreprise
présentent des faiblesses importantes.
Pour cela, il doit mettre en place des tests de
procédures afin d'obtenir des éléments probants sur
l'efficacité de la conception des systèmes comptables et de
contrôle Interne à prévenir ou à détecter et
corriger les anomalies significatives et sur l'efficacité du
fonctionnement des contrôles internes durant l'exercice.
Après avoir réaliser un choix motivé
parmi les cycles de l'entreprise qui seront examinés, la démarche
d'évaluation des procédures est la suivante :
- Prise de connaissance des procédures de
manière détaillée.-
- Évaluation de ces procédures en termes de
forces et des faiblesses.
- Réalisation de vérifications, par sondages, de
la correcte application de ce qui a été identifié comme
points forts des procédures.
A ce niveau, l'auditeur peut pratiquer un test de
conformité dans le but de confirmer la compréhension du
système et vérifier son existence. Il doit s'assurer
également que la conception du système permet de protéger
l'entreprise contre les risques d'erreurs dans le traitement des données
et de pertes non enregistrées. Il n'a à vérifier que le
fonctionnement des contrôles internes sur lesquels il souhaite s'appuyer
pour limiter le contrôle sur les comptes et donc pour fonder son
opinion.
Ainsi, il s'appuiera de préférence sur les
contrôles de détection sans pour autant négliger les
contrôles de prévention. Il vérifiera l'évidence du
contrôle, leur répétition et observera l'exécution
d'un contrôle sur plusieurs échantillons en peu de temps.
* Évaluation générale des systèmes
examinés : l'auditeur prend en compte son évolution
initiale de la conception de systèmes et le résultat des sondages
sur le
fonctionnement des contrôles. Il évalue de
même l'incidence possible des faiblesses relevées lors de la
description des dysfonctionnements des procédures par rapport à
leur description théorique.
* Mesure des conséquences de cette évaluation
sur l'étendue des travaux à réaliser lors de la phase
d'intervention finale et sur l'opinion c'est à dire que l'auditeur va
décider si le degré de confiance qu'il envisageait d'accorder au
contrôle interne est confirmé ou non.
A la fin de cette démarche, l'auditeur formule des
conclusions utiles à repenser l'étendue de ses travaux
ultérieurs.
Si à l'issue des vérifications qu'il a
menées sur la qualité du contrôle interne l'auditeur est
satisfait, il peut limiter ses travaux d'intervention finale.
S'il a décelé des faiblesses dans les
procédures examinées, l'impact potentiel de ces faiblesses doit
être mesuré ; deux hypothèses se
présentent :
ü Hypothèse1 : Soit les
faiblesses n'ont pas un impact significatif sur les comptes annuels et elles
seront seulement signalées à l'entreprise auditée.
ü Hypothèse2 : Soit les
faiblesses ont un impact important sur l'arrêté des comptes ;
trois cas se présentent :
· 1er cas : Les erreurs
liées à ces faiblesses peuvent être corrigées et ce
afin de fiabiliser les comptes annuels.
· 2ème cas : L'auditeur
fait recours à des travaux complémentaires pour compenser les
faiblesses (sondages plus étendus, vérification exhaustive de
certains postes).
· 3ème cas :
Impossibilité de correction, le rapport comporte donc une réserve
portant sur le contrôle Interne.
D'une manière générale, l'auditeur doit
anticiper les moyens nécessaires à la correction des faiblesses
détectées et en tirer des conclusions sur l'étendue des
travaux à réaliser lors de la phase finale ou sur l'opinion
qu'il sera amené à émettre, dans son rapport
général.
2) Appréciation du système
comptable :
Préparation des divers travaux de
contrôle des comptes :
Avant la date de clôture des comptes,
l'auditeur doit identifier des faits majeurs de l'exercice et des
opérations de nature exceptionnelle et ceux afin de déterminer la
manière dont l'entreprise envisage d'en opérer la traduction
comptable.
A ce propos, l'auditeur recherche l'existence des
opérations ponctuelles(prise d'inventaire physique, acquisition ou
cession d'immobilisations financières...)et des opérations
exceptionnelles(opérations particulières prises par
l'entreprise : fusion ; augmentation du capital...)à travers
les quelles il pourra déterminer la date de ces opérations, les
principes qui seront retenus et les conséquences comptables suite aux
difficultés d'ordre comptable et les points de divergence possibles
entre le traitement comptable souhaité par l'entreprise et celui
préconisé par l'auditeur pour le traitement d'opérations
de nature particulière.
Contrôle de l'inventaire
physique :
L'auditeur procède, si les stocks représentent
une valeur significative dans les actifs de l'entreprise, à un examen
des modalités d'appréhension par l'entreprise des
quantités en
stock. Son intervention pour la vérification des
comptages de quantité de stock consiste à vérifier que les
procédures d'inventaire physique sont satisfaisantes et correctement
appliquées et ceux par sondage.
Dans un certain nombre de cas particuliers, l'auditeur
vérifie les procédures d'inventaire permanent dont l'entreprise
les dispose sans procéder à un inventaire de fin d'exercice.
Dans d'autres cas, l'inventaire peut être
réalisé à une date déclarée par rapport
à la date de clôture à condition que l'entreprise dispose
de procédures permettant de reconstituer, à partir de la date
d'inventaire, les mouvements intervenus après ou avant le jour de
clôture.
Examen des comptes :
L'auditeur procède au contrôle des comptes
annuels sur lesquels porte son rapport de certification. Ce contrôle se
déroule quand l'entreprise est en mesure de fournir des états
financiers ou des balances comptables suffisamment proches des comptes
définitifs. Et il consiste en une revue analytique de ces états
financiers de fin d'exercices qui doivent être effectuée
dès que ceux-ci sont disponibles.
L'examen des comptes annuels a pour objet de vérifier
d'une part, que ces comptes sont cohérents compte tenu de la
connaissance générale de l'entreprise et de son secteur
d'activité, concordent avec les données de la
comptabilité, sont présentés selon les principes
comptables et la réglementation en vigueur et tiennent compte des
événements postérieurs à la date de clôture,
et d'autre part, que toute l'information nécessaire est
présentée de façon à ce que l'utilisateur des
comptes annuels ne puisse être trompé.
Lors de cette étape, l'auditeur applique des
procédures à partir des quelles il collecte des
éléments probants et s'assure de façon raisonnable de la
validité des
informations générées par le
système comptable, et ce à partir de la recherche des
assertions :
Ø d'existence (un élément de l'actif ou
de passif existe à un moment donné),
Ø de droits et obligations (exemple :
créance et dette),
Ø de réalité (n'est pas fictif),
Ø d'exhaustivité,
Ø d'évaluation,
Ø de présentation.
Présentation du rapport
d'audit :
Le rapport d'audit établi en fonction des
résultats de la révision doit être présenté
et discuté à la conclusion des travaux.
Méthodes de collecte des éléments
probants : d'après la norme ISA500, l'auditeur est tenu de «
réunir des éléments probants suffisants et adéquats
pour parvenir à des conclusions raisonnables sur lesquelles fonder son
opinion. »Le caractère suffisant se rapporte à la
quantité d'élément probant alors que le caractère
adéquat s'apprécie par rapport à la pertinence, la
qualité et la validité des éléments probants
collectés, appliquées à une assertion particulière.
Ils sont obtenus à partir des méthodes suivantes :
L'inspection : Opération
consistant à examiner des livres comptables, des documents ou des actifs
physiques. L'inspection des actifs physiques fournit des éléments
probants fiables quant à leur existence, mais pas
nécessairement quant à leur propriété ou leur
valeur.
L'observation : C'est l'examen d'un
processus ou d'une procédure mis en oeuvre par d'autres personnes
(exemple : assistance à l'inventaire physique). Elle sert surtout
pour tester les contrôles.
Demande de l'information et
confirmation : La procédure de confirmation est un moyen
de contrôle des comptes qui consiste en une réponse à une
demande d'informations visant à corroborer des informations contenues
dans les documents comptables (exemple : circularisation des tiers).
Calcul : C'est le fait de
vérifier l'exactitude arithmétique des documents justificatifs et
des documents comptables ou à exécuter des calculs distincts.
Procédures analytiques : Elles
consistent à analyser des tendances et des ratios significatifs et
comprennent l'examen des variations et des examens de cohérence avec
d'autres informations pertinentes ou qui présentent un trop grand
écart par rapport aux montants prévisibles
Revue des évènements
postérieurs à la clôture :
Entre la date de fin des travaux d'audit et la date
d'émission du rapport sur les comptes annuels peut se produire des
évènements susceptibles d'avoir une importance significative sur
les comptes annuels qui viennent d'être examinés par l'auditeur,
mais sur lesquels il n'a pas encore exprimé officiellement son
opinion.
L'auditeur financier veille à prendre connaissance de
tout événement qui pourrait remettre en cause les comptes annuels
ou l'opinion qu'il s'apprêtait à donner sur ceux-ci.
Ces évènements peuvent être de nature
très diverse :
- Dépôt de bilan d'un client sur lequel
l'entreprise détenait à la fin de l'exercice une créance
importante dont les chances de recouvrement sont désormais faibles.
- Dégradation soudaine de la situation
financière de la société mettant en cause la
continuité de l'exploitation.
Rédaction du
rapport :
L'ensemble des travaux d'audit se traduit
généralement par l'expression d'une opinion comportant l'avis du
réviseur sur les états financiers qui lui sont
présentés.
A cet égard, il y'a lieu de signaler que l'avis peut
revêtir 3 formes :
Certification pure et simple :
lorsque les constatations sont sans caractère significatif ou sans lien
avec l'objet de sa mission.
Certification avec réserve ou refus de
certification : lorsque l'auditeur a connu des limitations
dans l'exercice de sa mission l'empêchant d'effectuer les travaux et
vérifications qu'il juge nécessaires ou bien lorsqu'il est en
désaccord sur les comptes présentés, il peut soit
certifier avec réserve, soit, dans les cas graves, refuser de certifier.
Les réserves sont formulées quand les limitations ou les
irrégularités sont significatives, mais non d'une importance
suffisante pour considérer que, dans leur ensemble, les comptes annuels
ne sont pas certifiables.
Au cas ou les limitations ou les irrégularités
affecteraient de manière très significative les comptes annuels,
le réviseur serait amené à refuser de certifier.
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