CONCLUSION
L'étude des cours d'appui dans ses causes et ses
formes, dans ses manifestations et ses conséquences,
révèle de nombreux problèmes dont le plus saillant est
celui qui est lié au caractère payant. Yeumbeul- nord, une
localité située dans la banlieue de Dakar, en est une
illustration parfaite. En effet, dans ce milieu, la tenue des cours d'appui aux
cm² de l'enseignement primaire apparaît comme une mode, mais avec de
nombreux dysfonctionnements collatéraux. Ces derniers entravent sa bonne
organisation sociale et pédagogique au point qu'elle ne peut pas
atteindre les résultats escomptés à savoir maximiser les
performances scolaires des élèves en vue de réduire
significativement les taux de redoublement et d'abandons par la conception d'un
dispositif d'aide aux élèves en difficulté
d'apprentissage. A cet égard, il reste entendu que sa restructuration
aux plans de l'organisation sociale et pédagogique dans sa partie
formelle ou informelle s'impose afin que sa généralisation dans
les autres niveaux de l'élémentaire puissent devenir une
réalité dans la commune d'arrondissement de Yeumbeul-Nord en
particulier et dans l'ensemble du système éducatif
sénégalais, en général. Quelle que soit la forme,
la restructuration pourrait permettre d'une part de régler les
problèmes liés à l'insuffisance du temps d'apprentissage,
d'autre part de relever le niveau des apprenants, de bien les préparer
à affronter l'enseignement moyen et éventuellement le reste du
cursus, en somme, de combattre l'échec scolaire. Pour ce faire, il va
falloir :
- Donner du sens aux séances de cours d'appui pour
répondre à une question déjà posée ou pour
résoudre un problème déjà rencontré, ou par
rapport à un problème que l'on est capable d'imaginer ou
d'anticiper ;
- baser les séances de cours d'appui sur la
consolidation des acquis et la remédiation des apprentissages
défectueux par des voies différenciées ;
- favoriser chez les enseignants une culture de soutien et de
dévolution au grand détriment du gain financier ;
- mobiliser et interconnecter la communauté
éducative et provoquer son adhésion au projet de cours
d'appui ;
- diagnostiquer concrètement les difficultés des
élèves et ne permettre qu'aux seuls concernés de suivre
les séances en question en vue de réduire le nombre, un facteur
clé de la qualité de l'encadrement ;
- promouvoir une didactique, une pédagogie et des
supports favorables aux apprentissages en séance de cours d'appui ;
- démocratiser la gestion pédagogique et sociale
autant que possible pour permettre à tous les apprenants
d'accéder à l'activité et au savoir sans discrimination,
un élément déterminant de stabilité sociale.
En définitive, les cours d'appui comme pratique
pédagogique, doivent largement privilégier chez
l'élève le développement des compétences
basé sur le savoir, le savoir-faire et le savoir-être,
mobilisables dans l'accomplissement d'une tâche, au détriment du
seul critère de résultats standards fondé sur le bachotage
qui néglige les rythmes de progression, les profils
d'intérêts, les motivations des uns et des unes, etc.. En tout
état de cause, la pratique des cours d'appui doit se faire dans le
respect de la diversité des personnalités et des
préoccupations de chaque enfant.
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