II. ENVIRONNEMENT POLITIQUE
ECONOMIQUE ET SOCIAL DÉFAVORABLES
A. L'environnement
politique
L'environnement politique, économique et social dans
lequel évolue l'entreprise fournit une information imparfaite au
décideur d'EDC qui doit pourtant la prendre en compte dans ses choix. Si
l'on met de côté à ce stade de l'analyse les biais
cognitifs des entrepreneurs, trois situations de prise de décision
rationnelle peuvent être envisagées (sachant que de manière
générale, la théorie de la maximisation de
l'utilité subjective espérée est la règle). La
théorie de la décision publique nous enseigne que de
manière générale, cette décision est complexe et
susceptible d'être influencée par une action politique en raison
de l'imperfection de l'information existante. L'objectif ultime du
décideur public est supposé être son rayonnement et non sa
pérennité à la tête de l'entreprise. En
conséquence, les gestionnaires des entreprises publiques au Cameroun
tenteront d'obtenir le soutien du politique au travers de leurs
décisions.
L'imperfection de l'information présente dans
l'environnement de nature politique génère un « besoin de
lobbying », non seulement pour l'entreprise, mais également pour le
décideur public.
B. L'environnement
économique et social
Pour ce qui est d'EDC en général, plusieurs
facteurs influencent sa performance. On peut classer ces facteurs en fonctions
de divers critères : leur nature, leur niveau d'influence et le
pouvoir dont dispose l'équipe dirigeante pour leur contrôle. Le
classement par nature peut être fait par nature économique,
politique, sociale, technologique, technique etc... L'analyse des facteurs est
facilitée par les réponses à certaines questions qui
dépendent de l'organisation :
i. Est-ce que l'environnement politique est favorable
à la performance de l'entreprise ?
A cette question, nous répondons par la
négation, même si la volonté politique du gouvernement est
clairement affichée. Celle-ci contraste avec la réalité
sur le terrain. Il est question de résorber le déficit
énergétique qu'accuse le pays dans les meilleurs délais
afin de maintenir le cap de la croissance quelques peu ralenti. Cette
volonté se traduit par le Document de Stratégie pour la
Croissance et l'Emploi (DSCE), mais elle demeure limiter aux slogans et
discours politiques.
ii. Est ce que l'environnement socio-économique
est favorable à la performance de EDC ?
A cette autre question, la réponse comporte deux
volets : le besoin est certain. Pour illustration, l'expansion de l'usine
ALUCAM est plombée par le déficit énergétique. AES
Sonel est incapable de fournir à cette entreprise les 145 MW en saison
sèche et 200 MW en saison de pluie dont elle a besoin. La demande
sociale est sans cesse croissante et est estimée à environ 5% par
an. Le deuxième volet de la réponse est préoccupant. Le
pouvoir d'achat des ménages camerounais n'a pas vraiment
évolué depuis la dernière baisse de salaire de 1993. La
fraude sur le réseau électrique est inquiétante. AES Sonel
parle d'un déficit d'environ 72 Milliards de francs de perte due
à la fraude et à l'incivisme des consommateurs. Une autre
dimension non négligeable de l'échec de nos gestionnaires aussi
bien du public que du privé est culturelle. L'approche socio
anthropologique l'illustre à merveille.
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