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EDC ( Electricity Developpment Corporation ) et la relance du pool énergétique camerounais: enjeux et perspectives

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par Jean- Louis NDZOUDOM
Institut de formation pour le développement Yaoundé - Diplôme d'études professionnelles approfondies niveau 2 2011
  

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CHAPITRE 3 :
APPROCHE THEORIQUE DE LA RELANCE DU POOL ENERGETIQUE CAMEROUNAIS : LE PDSE COMME BOUSSOLE DU SECTEUR de l'ELECTRICITE AU CAMEROUN

La crise énergétique dont souffre le Cameroun tarde à être jugulé. Tout le monde reconnaît et ressent ses effets. Les économistes sont formels sur son caractère primordial quant' au relèvement de la croissance économique et au bien être des Camerounais. Plusieurs projets industriels et les investissements directs étrangers sont aujourd'hui plombés par le déficit d'énergétique. Autant qu'on perçoit ses manifestations au quotidien par la rareté du gaz domestique, du délestage d'énergie électrique, ses conséquences sont étendues et ont un effet dévastateur sur l'économie. Au comble de cette crise, plusieurs solutions ont été préconisées. Parmi lesquelles la création d'une entreprise publique industrielle et commerciale : EDC. Cette entreprise est une excroissance de la politique de relance énergétique au Cameroun (section I), politique dont les grands axes de cette politique sont contenus dans le Plan de Développement du Secteur de l'Electricité à l'horizon 2030 (section II).

SECTION I :
L'OFFRE ET LA DEMANDE D'ELECTRICITE AU CAMEROUN : LA POLITIQUE DE RELANCE ÉNERGÉTIQUE

La politique de relance énergétique au Cameroun est à la dimension du déficit. Les grands axes de cette politique sont contenus dans le Plan de Développement du Secteur de l'Electricité à l'horizon 2030 (PDSE 2030). Pour analyser la pertinence de ce plan stratégique, il convient de présenter l'écart entre l'offre et la demande d'énergie électrique (I), ce qui nous permettra de déterminer les chiffres du déficit(II). Car aucune politique efficace et efficiente ne peut être menée sans une identification au préalable du problème.

I. L'ECART ENTRE L'OFFRE ET LA DEMANDE D'ELECTRICITE

Pour remédier au déficit en énergie électrique, le Cameroun a élaboré en 2005 un plan de développement du secteur électrique à l'horizon 2030 (PDSE 2030). La version actualisée de ce plan (PDSE, 2006) vise la mise en valeur du potentiel hydroélectrique camerounais pour satisfaire une demande évaluée à l'horizon 2030 à 15 TWh en énergie et à 2400 MW en puissance de pointe (scénario « Médian »). Avant d'y parvenir, notons que l'offre actuellement disponible plombe la demande future.

A. L'offre disponible

Malgré son potentiel hydroélectrique considérable, ses ressources importantes en énergie renouvelable et ses réserves de gaz naturel offshore appréciables et suffisantes pour un développement économique soutenable du pays sur le long terme, le système énergétique camerounais connaît un déséquilibre entre l'offre et la demande. Ce déficit en énergie est attribuable d'une part à un manque d'investissements, mais surtout à une politique qui donne la priorité à l'offre énergétique et délaisse les actions de maîtrise de la demande d'énergie.

La production d'électricité au Cameroun est assurée principalement par les centrales hydroélectriques et thermiques du concessionnaire du Service Public (AES SONEL), la capacité totale installée en 2006 étant de 925 MW. Le parc de production hydraulique (719 MW) repose sur trois centrales hydroélectriques implantées à EDEA (263 MW), SONG-LOULOU (384 MW) et LAGDO (72 MW). Les centrales d'Edéa et de Song-Loulou alimentent le réseau interconnecté Sud (RIS) et celle de Lagdo alimente le réseau interconnecté Nord (RIN). Le réseau interconnecté Est (RIE) est alimenté par un parc thermique d'environ 10 MW. Le parc de production thermique représente 22% de la puissance installée du concessionnaire de Service public.

Figure 2 : Structure du parc de production d'électricité d'AES SONEL en 2010

Sources : l'auteur

L'exploitation optimale, en saison sèche, des centrales hydroélectriques du RIS nécessite une régulation du débit de la SANAGA, assurée par les barrages de retenue de MBAKAOU (2,6 milliards de m), MAPE (3,2 milliards de m) et BAMENDJIN (1,8 milliards de m) et bientôt de LOM PANGAR (6 milliards de m). L'offre totale d'énergie électrique actuellement disponible selon AESS est de 1016,2MW. Ce qui reste insuffisante par rapport à la demande du secteur public, d'Alucam et autres.

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