CHAPITRE 3 : APPROCHE THEORIQUE DE LA RELANCE DU POOL
ENERGETIQUE CAMEROUNAIS : LE PDSE COMME BOUSSOLE DU SECTEUR de
l'ELECTRICITE AU CAMEROUN
La crise énergétique dont souffre le Cameroun
tarde à être jugulé. Tout le monde reconnaît et
ressent ses effets. Les économistes sont formels sur son
caractère primordial quant' au relèvement de la croissance
économique et au bien être des Camerounais. Plusieurs projets
industriels et les investissements directs étrangers sont aujourd'hui
plombés par le déficit d'énergétique. Autant qu'on
perçoit ses manifestations au quotidien par la rareté du gaz
domestique, du délestage d'énergie électrique, ses
conséquences sont étendues et ont un effet dévastateur sur
l'économie. Au comble de cette crise, plusieurs solutions ont
été préconisées. Parmi lesquelles la
création d'une entreprise publique industrielle et commerciale :
EDC. Cette entreprise est une excroissance de la politique de relance
énergétique au Cameroun (section I), politique dont les grands
axes de cette politique sont contenus dans le Plan de Développement du
Secteur de l'Electricité à l'horizon 2030 (section II).
SECTION I :
L'OFFRE ET LA DEMANDE D'ELECTRICITE AU CAMEROUN : LA
POLITIQUE DE RELANCE ÉNERGÉTIQUE
La politique de relance énergétique au Cameroun
est à la dimension du déficit. Les grands axes de cette
politique sont contenus dans le Plan de Développement du Secteur de
l'Electricité à l'horizon 2030 (PDSE 2030). Pour analyser la
pertinence de ce plan stratégique, il convient de présenter
l'écart entre l'offre et la demande d'énergie électrique
(I), ce qui nous permettra de déterminer les chiffres du
déficit(II). Car aucune politique efficace et efficiente ne peut
être menée sans une identification au préalable du
problème.
I. L'ECART ENTRE L'OFFRE ET LA
DEMANDE D'ELECTRICITE
Pour remédier au déficit en
énergie électrique, le Cameroun a élaboré en 2005
un plan de développement du secteur électrique à l'horizon
2030 (PDSE 2030). La version actualisée de ce plan (PDSE, 2006) vise la
mise en valeur du potentiel hydroélectrique camerounais pour satisfaire
une demande évaluée à l'horizon 2030 à 15 TWh en
énergie et à 2400 MW en puissance de pointe (scénario
« Médian »). Avant d'y parvenir, notons que l'offre
actuellement disponible plombe la demande future.
A. L'offre disponible
Malgré son potentiel hydroélectrique
considérable, ses ressources importantes en énergie renouvelable
et ses réserves de gaz naturel offshore appréciables et
suffisantes pour un développement économique soutenable du pays
sur le long terme, le système énergétique camerounais
connaît un déséquilibre entre l'offre et la demande. Ce
déficit en énergie est attribuable d'une part à un manque
d'investissements, mais surtout à une politique qui donne la
priorité à l'offre énergétique et délaisse
les actions de maîtrise de la demande d'énergie.
La production d'électricité au Cameroun est
assurée principalement par les centrales hydroélectriques et
thermiques du concessionnaire du Service Public (AES SONEL), la capacité
totale installée en 2006 étant de 925 MW. Le parc de production
hydraulique (719 MW) repose sur trois centrales hydroélectriques
implantées à EDEA (263 MW), SONG-LOULOU (384 MW) et LAGDO (72
MW). Les centrales d'Edéa et de Song-Loulou alimentent le réseau
interconnecté Sud (RIS) et celle de Lagdo alimente le réseau
interconnecté Nord (RIN). Le réseau interconnecté Est
(RIE) est alimenté par un parc thermique d'environ 10 MW. Le parc de
production thermique représente 22% de la puissance installée du
concessionnaire de Service public.
Figure 2 : Structure du parc de production
d'électricité d'AES SONEL en 2010
Sources : l'auteur
L'exploitation optimale, en saison sèche, des
centrales hydroélectriques du RIS nécessite une régulation
du débit de la SANAGA, assurée par les barrages de retenue de
MBAKAOU (2,6 milliards de m), MAPE (3,2 milliards de m) et BAMENDJIN (1,8
milliards de m) et bientôt de LOM PANGAR (6 milliards de m). L'offre
totale d'énergie électrique actuellement disponible selon AESS
est de 1016,2MW. Ce qui reste insuffisante par rapport à la demande du
secteur public, d'Alucam et autres.
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