III.4.3. Le Seuil basé sur
les perceptions
Des lignes de pauvreté alternatives peuvent
également être définies sur la base des points de vue et
des perceptions de la population. De telles mesures se fondent sur des
questions posées aux ménages à propos de leur situation
telle qu'ils la perçoivent, de leur opinion à l'égard des
standards de revenu ou de besoins, et des classements de la pauvreté
dans la communauté. Ici, les variables explicatives sont aussi dites
indicatrices (Une variable indicatrice est une variable explicative
particulière qui n'est composée que de 0 ou que de 1). Ces
variables sont utilisées lorsque, dans un modèle, nous
désirons intégrer un facteur explicatif binaire du
genre : « le phénomène a lieu ou n'a pas
lieu » ou bien lorsque le facteur explicatif est qualitatif :
« facteur homme ou femme » (R. BOURBONNAIS, op.
cit. p 73)
Ainsi, par l'usage de l'économétrie qui est un
outil à la disposition de l'économiste qui lui permet d'infirmer
ou de confirmer les théories qu'il construit, (R.
BOURBONNAIS, op. cit. p 6 ) et la modélisation consistent en
une représentation formelle d'idées ou de connaissances relatives
à un phénomène (M. GRAWITZ 1996,p 423) La
variable PPERC (Pauvreté basée sur les Perceptions) est une
variable binaire c'est-à-dire que PPERC sera égale à 1 si
le ménage se déclare pauvre étant donné un certain
nombre de caractéristiques est égale à 0 dans le cas
contraire.
Notre modèle sera un modèle probit dans lequel
on suppose que la fonction de répartition est une loi normale
Le modèle probit établit une relation non
linéaire entre la probabilité pi d'avoir un
choix particulier (ici, parmi deux éventualités 1 et 0, par
exemple se déclarer pauvre ou non pauvre) et un vecteur des variables
explicatives pertinentes. Cette probabilité appartient évidemment
à l'intervalle [0, 1] puisque ce choix est dichotomique.
II.4.3.1. Application
Partant d'un modèle à treize variables dont une
dépendante PPERC (la pauvreté perçue) le fait qu'un
individu se considère pauvre ou riche ; et ces variables
indépendantes sont :
1. La possession du logement par le ménage
(PLOM)
Le fait qu'un ménage possède un logement propre
est indicateur de ce qu'est ou de ce qu'a été le niveau de
bien-être du ménage dans le passé. Cet état peut
influencer le point de vue du ménage sur le fait qu'elle se voit
actuellement pauvre ou non.
2. La possession d'un logement en matériaux
durables (PLMD)
Dans la ville de Goma, lorsqu'un ménage parvient
à construire une maison en dur ont perçoit de ce dernier un signe
de richesse. Cela peut influer sur sa perception de niveau de pauvreté
même en cas de baisse de revenu.
3. La possession d'une activité
supplémentaire génératrice de revenu dans le
ménage (PASGR)
Dans le contexte de pauvreté, avoir une
activité de plus pour suppléer à un certain revenu, laisse
présager que le ménage satisfait à ses besoins de base et
parvient à constituer une épargne. Mais par contre il n'est pas
satisfait de son revenu.
4. La possession d'un compte épargne
(PCE)
La possession d'un compte épargne est une variable
nouvelle dans la ville de Goma, l'effet d'en posséder peut influencer la
perception qu'a le chef de ménage sur la stratification sociale en
milieu urbain vu qu'il est plus facile de savoir à quel niveau se trouve
la satisfaction du bien être social du ménage.
5. La densité par chambre (DCHA)
Le nombre de personnes par chambre est souvent
révélateur du niveau de bien-être social d'un ménage
à court terme.
6. Le fait qu'il y ait eu un décès au
cours de l'année dernière (DCDA)
Le taux de mortalité est l'un des principaux
indicateurs de sous-développement. Souvent associé au taux de
morbidité, le taux de mortalité, infantile ou adulte, peut,
influer largement sur le niveau de bien-être social des ménages.
7. Le niveau de sécurité
financière dans le ménage (SFIN)
L'accès ou non des ménages aux services de
crédit, même de micro finance est révélateur de ce
qu'est le degré d'insertion sociale d'un ménage.
8. Le taux de dépendance (TDEP)
Qui rapporte le nombre de personnes inactives sur le nombre
total de personnes que compte le ménage.
9. Le recours régulier à un groupe
d'entraide (RRR)
Ici, il s'agit aussi de la mesure du niveau d'insertion
sociale du ménage. Ces groupes d'entraide peuvent être à
caractère professionnel et fonctionner comme des tontines.
10. Avoir un enfant dans une école
privée (EPAPR)
Il s'agit aussi de mesurer le niveau d'insertion social du
ménage. Le fait de scolariser ses enfants dans une école
privée est un signe de considération social
élevé.
11. Possession d'un domestique (POSDOM)
Avoir un domestique est un signe de bien être dans la
culture urbaine c'est une charge supplémentaire qui est satisfaite
à condition de ce sentir en mesure de supporter cette charge.
12. Consultation médicale (CONMED)
Avoir accès à une consultation médicale
au cours d'une année, est un signe que la personne est en bonne
santé.
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