2. Les défis et les opportunités de
l'Inde
Dans cette section on ne va pas aborder tous les défis
auxquels l'Inde est exposée mais on va faire en sorte de cerner ceux qui
sont en relation intime avec le secteur des services en général
et avec les technologies d'information en particulier, comme l'éducation
et la croissance démographique, population, car ces deux dernier
constitues le capital humain qui est la locomotive de la croissance de secteur
tertiaire. On abordera aussi les opportunités tirées de la
population et d'un bon système éducatif qui peuvent servir de
contrepoids aux défis. A cet effet, on constate une lutte acharner du
gouvernent central et des Etas fédéraux pour améliorer
l'atmosphère économique qui devienne de plus en plus toxique pour
de nombreuses firmes qui songent à modifier leurs stratégies de
long terme sur le marché indien voir même le quitté pour
explorer d'autres marchés émergents notamment asiatiques.
L'obstacle environnemental ne sera pas traité même s'il est
très important soit pour l'Inde ou pour les autres nations. Une
coordination internationale des efforts de préservation de la
planète est devenue une nécessité incontestable.
2.1 Le système éducatif de l'Inde
La demande du travail dans le secteur tertiaire accroit plus
vite que l'offre. A signaler que le niveau d'emploi crée par ce seul
secteur a été multiplié par cinq entre 1990 et 2006 soit
1,6 million d'emplois direct et plus de trois millions de personnes
employés indirectement. Il reste, quand même, que ce secteur phare
de l'économie indienne, les services, n'emploie qu'une proportion faible
de la population active car il exige une catégorie spécifique des
jeunes professionnels qui n'est pas abondante.
Cette pénurie d'offre a induit ces dernières
années une hausse de 15 à 20% des salaires dans le secteur des
technologies et d'informations, couplé avec des coûts de turnover
élevé à cause de la forte demande des entreprises qui
n'ont pas parfois le choix que d'attirer les effectifs de leurs concurrentes
par une augmentation des salaires. Les cinq firmes élites de ce secteur
ont renforcé leurs effectifs de 38% en 2006 et prévoyaient un
renforcement de 48,5% dans l'avenir proche19. D'autres entreprises
utilisent des méthodes assez différentes comme le cas de Cap
Gemini (SSII française en Inde) qui a préféré
d'acquérir une entreprise locale, Kanbay, pour augmenter ses effectifs
et « concurrencera » les grandes firmes indiennes sur leurs
marchés comme Wipro.
19 J. J. BOILLOT, les paradoxes de l'économie
indienne: « L'Inde et la sous-traitance internationale des services
», revue problèmes économiques, N° 2.948, 2007, p.
19.
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Stratégie de développement de
l'Inde
Des firmes multinationales ont de 10 à 20% de leurs
effectifs mondiaux sont sur le sol indien comme IBM (73 000 employés
indiens en 2007) mais elles ont des difficultés à accroitre leur
capital humain et lancent un cri d'alarme aux autorités indiennes pour
les poussées à apporter une solution rapide et adéquate.
De leur côté, les grandes firmes construisent des centres de
recherches scientifiques pour améliorer leurs
compétitivités. D'autres firmes occidentales qui ne sont pas
installés sur le marché indien ont des centres de recherches pour
profiter de la « matière grise » indienne.
Dans le cadre des plans instaurés pour apporter une
solution à ce problème, l'Inde fait preuve d'une volonté
extrême qui sera traduit par des résultats concrets. Des
initiatives qui remontent à la période d'après
l'indépendance, selon The Time of India en avril 2010, le taux des
enfants indiens (6-14 ans) non scolarisés à tomber de 42 millions
dans les années soixante à 25 millions en 2003 puis à 7
millions en 2009. Le même journal écrivait que l'entré en
vigueur de la nouvelle loi «RTE Act»20, le premier avril
2010, est un évènement important dans l'histoire indienne en
éducation, il ajoute aussi qu'il faut mettre l'accent maintenant sur le
taux élevé d'abandon des études où un enfant indien
sur quatre quitte l'école au CM2 et la moitié avant la
quatrième avec des taux plus importants chez les filles que chez les
garçons. D'autres projets sont en phase de réalisation comme
celui de mille universités supplémentaires en 2020 et un nouvel
IIT21 tous les cinq ans afin de permettre aux nouvelles
générations des meilleures conditions d'accès aux
études et améliorer aussi les performances des universités
qui existent déjà
Pour ce qui concerne les études supérieures, on
voit une nette progression des taux d'inscription, plus 5% chaque année,
passant de 3,3 millions dans les années quatre-vingt à plus de 19
million de nos jours dont 1,9 million inscrits dans des filiales techniques
orientées de plus vers les de secteur des services c'est-à-dire,
l'informatique, les technologies de pointes et tous ce qui est en relation avec
le secteur tertiaire. En 2010, le nombre des candidats qui passaient le test
d'accès aux sept IIT a dépassé un demi-million mais
l'admission est juste pour 2% soit presque 10 000 étudiants. À la
fin de leur formation, ces jeunes diplômés auront acquis un niveau
universel, capables de travailler pour des multinationales à travers le
monde entier. On les nomme «élites indiennes» car les
entreprises indiennes s'arrachent pour avoir le
20 C'est le 93me amendement de la
constitution Indienne qui rend l'éducation gratuite et obligatoire pour
tous les enfants.
21 Instituts indiens des technologies, il y a 7 instituts
à l'échelle nationale et le premier est né en 1950. La
plupart des IIT détiennent des parcs de recherches et font des
collaborations avec des firmes privées.
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Stratégie de développement de
l'Inde
plus possible entre eux. Certains les considèrent plus
performants que les élites américaines en la matière
contrairement à l'idée selon laquelle le niveau des études
en Inde est faible. Mais les dépenses d'éducation sont
très faibles, en 2002 elles étaient environ 4.8%, du PIB dont
1,4% du secteur privé, 3,8 % pour l'enseignement primaire et secondaire
et juste 0,8% pour l'enseignement supérieur22.
Figure 05: Dépenses publique totales dans
l'éducation en Inde (en % du PIB)
Note: Les trois dernières années sont des
estimations effectuées selon un modèle de régression
linéaire simple.
Le secteur de recherche et de développement (R&D),
n'est pas encore le principal centre d'intérêt des dépenses
publiques, seulement 0,4% du PIB en 2004, largement en-dessous des moyennes des
pays de l'OCDE même par rapport aux autres BRICS23.
Malgré cela, l'Inde est le troisième pays du monde qui compte
plus de scientifiques sans la prise en compte de ceux qui sont encore à
l'étranger (USA et Grande Bretagne). La CNUCED dans un rapport
publié en 2005 mis l'accent sur le fait que des chercheurs des pays
occidentaux partent en Inde et en Chine pour mener des recherches au profit des
firmes indiennes, chinoises ou étrangères et ajoutait aussi que
plus de 35 000 indiens non-résident sont rentrés
déjà au pays après avoir suivi des études et
travaillaient aux USA.
En débit des améliorations qui se produisent
actuellement, le système éducatif indien reste encore fragile et
ne répond pas aux attentes du marché du travail. Nasscom a
signalé dans son rapport de 2005 une probable pénurie de 500 000
employés qualifiés en 2012 où le
22 Etudes économiques de l'OCDE : « Inde
», op. cit., p. 249.
23 BRICS : Un acronyme pour Brésil, Russie, Inde, Chine et
l'Afrique du Sud (nouvellement introduite).
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Stratégie de développement de
l'Inde
besoin de secteur des technologies dépasse un million
de travailleurs qualifiés à cette date sans tenir compte autant
une éventuelle explosion de la demande intérieure sur les
services. La demande interne ne représente pour le moment que 10% de la
production totale des activités technologiques et de l'information qui
sont plutôt orientées vers les exportations.
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