La division internationale du travail: un frein pour le développement de la RDC.( Télécharger le fichier original )par Aurélien NGOMA MAYANGI Université de Kinshasa RDC - Licence en relations internationales 2009 |
INTRODUCTION1. PROBLEMATIQUE« De même que les individus, les Etats naissent, vivent et meurent, mais leur longévité est extrêmement variable ; ils ne sont pas tous également viables. Il y a les mort-nés, les prématurés, les débiles, les robustes... Et la vitalité de chaque nation dépend de son degré de modernisation technique, car la valeur technique est universelle, elle ne s'improvise pas. C'est elle qui maintient la souveraineté »1(*). A travers ce parallélisme, il s'avère que la population a une lourde mission au sein de la nation dans la mesure où il lui incombe de donner de la vitalité à l'Etat. Ainsi, sa modernisation technique est la récompense d'efforts conscients de ses habitants. Cependant, ces derniers se heurtent à plusieurs obstacles d'ordre structurel pour permettre à l'Etat de jouir d'une existence plus longue, plus heureuse et plus saine. Au nombre de ces obstacles, nous comptons ceux que pose la division internationale du travail. En effet, « à l'image de la célèbre manufacture d'épingles dépeinte par Adam SMITH (la Richesse des Nations, 1776), dans laquelle chaque ouvrier se voyait affecté à une tâche précise participant à la production de l'atelier, la notion de division internationale du travail (DIT) fait référence à la spécialisation des économies nationales dans des activités particulières, laquelle donne lieu à des échanges commerciaux »2(*). Les pays se sont divisés le travail, ils ne fabriquent pas tous la même chose. Nul ne suffit plus à soi-même, chacun est obligé de demander à autrui la satisfaction de la plupart de ses besoins par les échanges de leurs productions. Et « la façon de se diviser le travail entre les pays de la planète a évidemment des enjeux : on peut penser que certaines productions sont plus intéressantes pour le pays, pour sa croissance et son développement, que d'autres. Les pays qui fabriqueront ces produits disposent davantage de revenus et de pouvoir. Par exemple, le pays qui maîtrise la recherche et la technologie a plus de pouvoir que celui qui est obligé d'acheter les brevets »3(*). Ainsi, en regardant la carte économique du monde, nous nous apercevons que la République Démocratique du Congo (RDC) est reliée aux pays riches tels que la Belgique, la France, les Etats-Unis d'Amérique, le Japon, la Chine, l'Allemagne... Ces pays reçoivent de nous surtout des matières premières (telles que le cuivre, le cobalt, le coltan, l'or, le diamant, le zinc, le nickel, les produits agricoles, etc.) dont les prix subissent souvent des baisses brusques et importantes. Nous pouvons ainsi imaginer qu'un projet national de développement qui subit une telle secousse pourrait s'ébranler dangereusement. Et, en échange, ils nous envoient des produits finis (produits industriels) issus de ces matières premières notamment. Il s'agit des biens d'équipement tels que des machines et des véhicules et aussi des biens de consommation tels que les denrées alimentaires. Et ici, il convient de signaler que, « mise en place à la fin des trente glorieuses(*), la DIT reposait sur une spécialisation néo-coloniale des échanges commerciaux : aux pays pauvres les matières premières ou agricoles, aux riches la production industrielle (là où les gains de productivité liés au progrès technique stimulaient l'élévation du niveau de vie) »4(*). En effet, l'élévation du niveau de vie implique une meilleure satisfaction des besoins fondamentaux, une réduction des inégalités, de chômage et de pauvreté. Tels sont les caractéristiques du développement. Ce dernier est un processus cumulatif. Il permet une amélioration des capacités humaines et, par voie de conséquence, une hausse de productivité favorable à la croissance. De ce qui précède, il apparaît que notre pays est surtout exportateur des matières premières et importateur des produits finis. Il n'est pas encore assez équipé et assez compétent pour fabriquer sur place un grand nombre d'articles dont il se sert déjà couramment. Et, ses revenus d'exportation étant insuffisants, il emprunte pour payer ses importations. Ce qui augmente sa dette extérieure et le rend plus dépendant de l'extérieur. C'est ainsi que les organismes internationaux regroupent les cotisations et les dons de diverses nations riches afin notamment de les lui prêter. Et ces prêts lui sont accordés selon des programmes établis tels que les plans d'ajustement structurel. Or, ces derniers, « en prônant la libéralisation totale des économies du Sud, ont pour conséquence d'affaiblir les Etats en les rendant plus dépendants des fluctuations extérieures (évolution des marchés mondiaux, attaques spéculatives, etc.) et en les soumettant à des conditionnalités imposées par le tandem FMI/ Banque mondiale et, derrière lui, par les gouvernements des pays créanciers regroupés dans le Club de Paris »5(*). Ainsi dit, ce travail consiste à répondre à la principale question suivante : en quoi la spécialisation de l'économie de la RDC empêche-t-elle le développement de cette dernière ? Et tout en répondant principalement à la question ci-dessus, cette étude donne aussi réponses aux questions telles que : Comment les Etats se sont-ils divisés le travail ? Comment la RDC peut-elle se développer dans ces conditions ? * 1 SANKALE, M., « Souveraineté nationale et problèmes sanitaires internationaux », in Présence Africaine, 1er Trimestre, Paris, 1961, p.37 * 2 http://www.ses.ens-ish.org/ les sciences économiques et sociales/ la nouvelle division internationale du travail (tiré le 10 juillet 2009) * 3 http://www.brises.org/ division internationale du travail (tiré le 10 juillet 2009) * Les trente glorieuses : expression inventée par l'économiste français Jean FOURASTIE en 1979 pour désigner les trente années (approximativement 1945-1975) de forte croissance économique, de plein emploi et d'essor de la consommation. Cette expression fait référence aux « trois glorieuses », les trois journées révolutionnaires des 27, 28, 29 juillet 1830. * 4 http://www.economiedistributive.free.fr/ la grande relève/ la division internationale du travail, un fléau pour les peuples * 5 TOUSSAINT, E. et ZACHARIE, A., Sortir de l'impasse. Dette et Ajustement, Syllepses/ CADTM, Paris/ Bruxelles, 2002, p.178 |
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