CHAPITRE VIII :
DISCUSSION
Cette étude avait pour objectif d'identifier les
facteurs de risques du faible poids de naissance et d'évaluer le
pronostic hospitalier de ces derniers à l'unité de
néonatalogie de l'Hôpital Gynéco-Obstétrique et
Pédiatrique de Yaoundé. L'analyse des résultats
conformément aux objectifs de l`étude a permis de mettre en
évidence les facteurs de risques qui influencent le faible poids de
naissance, bien que l'étude comporte quelques limites, à savoir
l'absence de certaines données dans les dossiers des nouveau-nés
et l'imprécision de certains diagnostics dans les dossiers; ceci
étant certainement dû au caractère rétrospectif de
l'étude.
A) EPIDEMIOLOGIE
A-i) Fréquence
Sur les 4712 patients hospitalisés dans l'unité
de néonatalogie pendant la période de l'étude, 980 sont
des faibles poids de naissance, soit une prévalence de 20,79%. Cette
prévalence varie au fil des années. Après un pic
observé de 32,24% à 37,45% entre les années 2003 et 2004,
cette prévalence a chuté progressivement jusqu'en 2008 pour
atteindre 13,13%. Cependant bien que le taux obtenu en 2008 soit encore
supérieur au taux seuil rapporté par l'OMS soit moins de 10%
(1), il est presque similaire au taux national
retrouvé par l'EDSC III en 2004, soit 12% (8) et est
inférieur au taux national retrouvé dans certains pays d'Afrique
centrale, soit 14% au Gabon et en RCA (1), mais est
pratiquement le double des prévalences observées dans les pays
développés, soit 7% en France et 6% au Canada. Dans d'autres pays
d'Afrique, des auteurs ont trouvé des taux doublement supérieurs
au nôtre. Odroko en Côte d'Ivoire et Akpovi à Cotonou
avaient respectivement trouvé des taux de prévalence de 38,5%
(30) et 21,18% (28).
A-ii) Répartition par sexe des faibles poids de
naissance
Les nouveau- nés de faible poids de naissance se
repartissent en 504 filles (51,4%) et 476 garçons (48,6%) soit un
sex-ratio de 0,94, sans différence statistiquement significative (P =
0,892). La relation entre le sexe et le poids du nouveau-né est
controversée, la non influence du sexe sur le FPN retrouvée dans
notre série est également décrite par Bobossi et al
(7) et Ngassa et al (60). Cependant, certains
auteurs ont retrouvé au cours de leurs études une
prédominance du sexe féminin chez les FPN (29,
61,62).
A-iii) Catégorie d'âge gestationnel
La prédominance significative (P<0,001) des
prématurés par rapport aux nouveau-nés avec retard de
croissance intra-utérin est retrouvée dans notre série
dans 82,7%, surtout ceux d'âge gestationnel compris entre 32 et 36 SA
(64,4%). Cette majorité de prématurés a
précédemment été retrouvée au Cameroun par
Leke et al (33) et est semblable à celle des pays
développés, où 2/3 des nouveau-nés de faible poids
de naissance sont des prématurés (63). Dans les
pays en développement le FPN est retrouvé dans un rapport de un
prématuré pour trois hypotrophes (64). Eloundou
en 2006 avait également trouvé que les prématurés
dans 63% constituaient le principal motif de référence vers
l'HGOPY (65).
Le taux élevé des prématurés dans
cette unité pourrait s'expliquer par le fait que ce sont ces
nouveau-nés qui font le plus souvent l'objet de référence
et de transfert. Les hypotrophes, quand ils ne présentent pas de
désordres pathologiques sont maintenus auprès de leurs
mères à la maternité.
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