2.4. La collecte des données
Pour mener cette étude, nous avons fait recours
successivement à une exploration documentaire, à une observation
directe et à des enquêtes de terrain.
10 Voir symbolic interactionism p.2 cité par B.
Valade et al (1996).
Connaissances conceptuelles et théoriques
Perceptions, espaces urbains et gestion des ordures
ménagères à N'Djaména (Tchad)
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C'est par une exploration documentaire que nous avons
commencé l'étude. Celle-ci nous a permis de construire notre
objet sociologique. Il ne s'agit donc pas d'une exécution triviale d'une
exigence méthodologique, loin s'en faut. Les ouvrages consultés
à la bibliothèque de l'Université Catholique d'Afrique
Centrale ('UCAC) nous ont permis de concevoir notre projet de recherche
annexé d'un protocole de recherche. Nous avons également
consulté les documents de la bibliothèque du Centre d'Etude et de
Formation pour le Développement (CEFOD) à N'Djaména ainsi
que ceux des institutions qui ont réalisé des travaux sur notre
thème. Il s'agit notamment de l'ITS, du Care-Tchad International et de
la Mairie. Ce qui nous a permis de constituer une revue de littérature
sur le sujet. Cette exploration demeure enfin, un recours permanent tout au
long de cette étude en vertu de ce qu'elle nous aide à expliquer
et interpréter les données d'enquêtes portant sur un
thème sur lequel nous ne sommes pas les premiers à formuler des
hypothèses.
L'observation directe nous a permis de constater l'ampleur des
ordures produites par les populations de la ville sur laquelle porte notre
étude, d'observer les gestes et les attitudes des individus
vis-à-vis des ordures ménagères, et enfin de situer les
espaces où ces ordures sont effectivement gérées.
Quant aux enquêtes de terrain, nous les avons
réalisées grâce aux techniques d'entretien direct. D'abord
l'approche qualitative qui est la nôtre oblige à utiliser pour la
collecte des données la méthode des entretiens. Ensuite il faut
quand même dire que la méthode d'entretien à l'avantage de
donner la latitude aux informateurs de s'expliquer librement et donc de pouvoir
fournir une masse d'informations plus ou moins riches au chercheur.
2.5. L'échantillon
Notre échantillon est constitué de deux grandes
catégories de population : nous nous sommes intéressés
premièrement aux personnes que nous considérons comme «
personnes ressources » et secondairement aux membres des ménages
ordinaires des quartiers que nous avons retenus pour nos enquêtes. Mais
pourquoi opérons-nous cette distinction ? Qu'est-ce qu'une personne
ressource ? Et pourquoi commençons-nous par les individus
désignés ainsi ?
Une personne ressource est un individu qui est susceptible de
détenir une information fiable sur un sujet. Ainsi les personnes
ressources de la gestion des ordures sont par exemple
Connaissances conceptuelles et théoriques
Perceptions, espaces urbains et gestion des ordures
ménagères à N'Djaména (Tchad)
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le personnel de la voirie chargée de l'assainissement
urbain et la gestion des espaces urbains, les responsables des comités
d'assainissement, les chefs des carrés...
Les entretiens que nous ont accordés les personnes
ressources nous ont permis de prendre connaissance des malaises que celles-ci
identifient de façon générale, dans la gestion des ordures
ménagères. La connaissance des difficultés majeures
posées particulièrement par la population urbaine à
l'assainissement urbain nous a permis de reformuler notre troisième
hypothèse et d'amender par voie de conséquence notre guide
d'entretien.
Relevons également que les informations fournies par
les personnes ressources ont permis de rassembler des données pour
vérifier non pas l'effectivité d'une projection idéelle,
ou pour le dire autrement, une vue de l'esprit du chercheur mais plutôt
pour vérifier des connaissances factuelles provenant d'un diagnostic
fait par des personnes ayant pris part, soit aux activités de gestion
des ordures ménagères, soit aux réflexions sur
celles-ci.
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