INTRODUCTION
Les éléphants partagent une grande partie de
leur domaine vital avec les hommes. Plus de 75 % de leur domaine vital se
trouvent entièrement en dehors du réseau des aires
protégées (Dublin et al., 1996). En effet,
l'éléphant qui est le plus grand mammifère terrestre, a
besoin d'un vaste domaine vital et d'une quantité importante et
disponible de nourriture toute l'année afin de satisfaire ses besoins
nutritionnels et reproductifs. Sa gamme variée de nourriture, riche en
essences fruitières lui confère un rôle important dans les
processus écologiques. Il est donc, indispensable d'assurer la
protection durable de cette espèce. Cependant, la plus grave menace
à la survie de l'éléphant est la perte de son espace
vital, le braconnage pour l'alimentation et le commerce de l'ivoire. Cela est
amplifié par la croissance démographique, l'expansion des milieux
de cultures et des zones d'exploitations forestières. Les
activités humaines sont donc à l'origine des conflits homme
éléphant (CHE).
La résurgence et la multiplication des CHE à
travers l'Afrique (Hoaré, 1999) sont dues au rapprochement des hommes et
des éléphants qui est provoqué par une extrême
fragmentation des écosystèmes naturels. Dans certains pays comme
le Kenya (Kiiru, 1995 ; Ngure, 1995), le Cameroun (Tchamba, 1995), la
Tanzanie (Malina et al., 2005) les CHE sont à des
degrés de sévérité de conflit élevé
car il y a mort d'hommes, mort d'éléphants et d'importants
dégâts dans les milieux cultivés.
En Côte d'Ivoire, les CHE sont en constante progression
depuis 1997 (Anonyme, 2004). Malheureusement, les paysans victimes ne
reçoivent aucune assistance. En réponse à ce qu'ils
considèrent comme une attaque, les paysans utilisent le braconnage comme
solution. Cela est à l'origine de la réduction du nombre et de
celle de la superficie de l'habitat des éléphants (Hillman
et al., 1995). Si on n'y prend pas garde, les CHE
évolueront en nombre et en sévérité autour de
toutes les aires protégées abritant des
éléphants.
Ainsi, il est primordial de mener une étude
diagnostique de la situation à travers le pays. Pendant 3 mois, les
fondements socio-économique et scientifique des CHE ont
été analysés dans une perspective de sauvegarde des
éléphants et d'atténuation des conflits. L'objectif de ce
travail est d'étudier les relations homme-éléphant. Pour
atteindre cet objectif principal plusieurs objectifs spécifiques ont
été élaborés. Ils consistent à
caractériser les parcelles mises en culture autour du Parc National de
Taï (PNT), à y évaluer les dégâts des
éléphants et à déterminer la densité et la
distribution de ceux-ci dans la forêt, en bordure des limites PNT-
plantations.
La présente étude se situe dans le cadre des
projets initiés par le WWF pour la conservation des espaces
protégés et des espèces en dangers particulièrement
l'éléphant d'Afrique, l'éléphant d'Asie, le
rhinocéros et bien d'autres. Cette étude permettra de tester
l'hypothèse selon laquelle les dégâts de culture sont
liés à la proximité des plantations aux limites du Parc
National de Taï. Le présent document débute par une
introduction suivie des généralités. Ensuite l'approche
méthodologique est abordée et les résultats sont
présentés puis discutés; Enfin la conclusion fait la
synthèse des résultats et des recommandations sont
proposées.
|