Tableau VI: Espèces d'arbres fruitiers
Espèces
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Familles
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Auteurs
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Chrysophyllum pruniforme
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Sapotaceae
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Linnaeus (1753) ; Pierre ex Engl.
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Gilbertiodendron splendidum
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Caesalpiniaceae
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Lindley (1836) ; A. Chevalier ex Hutch. & Dalziel.
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Klainedoxa gabonensis
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Irvingiaceae
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Linnaeus (1753) ; Pierre ex Engl.
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Nauclea xanthoxylon
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Rubiaceae
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A.L. DE Jussieu (1789) ; A. Chevalier
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Parinari excelsa
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Rosaceae
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R. Brown in Tuckey (1818)
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Pentadesma butyracea
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Guttiferae
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Lindley (1836) ; Van Der Veen (1995)
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Raphia hookeri
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Arecaceae
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Mann & Wendland
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Sacoglottis gabonensis
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Humiriaceae
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Baille
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Strychnos aculeata
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Logoniaceae
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Linnaeus (1753)
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Tieghemella africana
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Sapotaceae
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Durande (1782)
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Uapaca guineensis
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Euphorbiaceae
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Linnaeus (1753)
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Figure 15 : Indices
de présence des éléphants dans la forêt en fonction
de la distance à la limite du parc
2. Discussion
2.1. Enquêtes
socio-écologiques
2.1.1. Importance et
périodicité des dégâts
Les paysans dont les cultures sont dévastées par
les éléphants sont nombreux mais 12 chefs d'exploitations ont
été recensés. En effet, chaque chef d'exploitation a,
à son actif plusieurs collaborateurs. Ceux-ci mettent en valeur des
parcelles, une partie de la production est destinée aux
propriétaires de la parcelle et l'autre aux paysans. Ainsi, le
détenteur légitime de la parcelle répond au nom de tous
les utilisateurs. Il faut donc estimer à plus de 12, le nombre de
victimes des dégâts occasionnés par les
éléphants.
Suite aux premiers dégâts en 1995 les agents des
eaux et forêt ont mené une opération de répulsion
des éléphants qui a consisté à tirer des coups de
fusil en l'air pour éloigner les éléphants des parcelles
cultivées. Cela a permis d'interrompre les sorties
d'éléphant pendant un temps donné. La reprise des
dégâts en 1999 est due a un manque d'application de contre mesure
pour tenir les éléphants loin des plantations. La
répétition des dégâts de 2002 à 2005
s'explique par l'absence des paysans dans les plantations et campements
à cause de la crise militaro-politique qui a prévalu pendant
cette période. Les plantations abandonnées, paisibles, offraient
une quantité de nourriture abondante et de bonne qualité aux
éléphants. Le retour progressif des paysans entraînant de
plus grands bruits dans les plantations vers la fin de l'année 2005 a
freiné les incursions des éléphants dans les zones de
cultures. Cela confirme les travaux de Mpanduji et al.,
(2002) et Barnes et al., (1995) selon lesquels les
zones de forte densités et d'activités humaines sont
soigneusement évitées par les éléphants. Cela
explique l'absence d'incursions dans les cultures pendant la période
d'étude. Selon Adjewodah et al., (2005) les
dégâts sont importants lorsque les cultures sont matures, de bonne
qualité et prêtes à être récoltées
(Fred de Boer et al., 2001). Ainsi, l'importance des
dégâts pendant les mois d'octobre à mars correspondrait
à la période de maturation des cultures, mais aussi à la
saison sèche (décembre à février) où les
cours d'eau sont en étiage ou taris. La distance des plantations
à la limite du parc est aussi un facteur déterminant l'importance
des dégâts dans les cultures. Comme l'ont montré Sam
et al. (2005), le nombre de dégâts est
inversement influencé par la distance moyenne de la limite la plus
proche du parc. Ainsi, l'hypothèse selon laquelle les
dégâts de culture sont influencés par la proximité
des plantations aux limites du parc semble être
vérifiée. Les paysans affirment que les
dégâts sont occasionnés par de petits groupes
d'éléphants (2 à 6), confirmant aussi les observations de
Merz (1986 a) selon lesquelles les groupes d'éléphants de
forêt du PNT ont une taille moyenne variant de 2,44 à 3,4
individus. Ceux de Tanzanie ont été estimés à 3 et
10 (Malima et al., 2005). La majorité des chefs
d'exploitations affirment que les dégâts ont lieu au cours des
nuits comme c'est le cas dans la forêt classée du Haut-Sassandra
(Soulemane, 2002), parce que les plantations ne sont plus occupées par
les hommes. Le faible pourcentage de plaintes des paysans (16,7%) est
certainement lié aux raisons suivantes:
- la plupart des dégâts sont négligeables
pour qu'ils y accordent une importance. ;
- la peur des paysans d'être réprimandés
par les agents des eaux et forêts car leurs plantations ne se trouvent
pas à distances règlementaires du parc ;
- les paysans n'ont pas confiance aux agents des eaux et
forêts car ils font des promesses qu'ils ne tiennent pas.
Les résultats du questionnaire doivent être pris
avec beaucoup de précaution car il faut davantage de temps et une plus
grande surface d'observation pour comprendre les conflits et apporter des
solutions. En effet, un décalage réel existerait entre la
perception des paysans et les conflits tels qu'ils se présentent
(Gillingham et al., 2003). L'absence de dégâts
pendant la période d'étude ne nous a pas permis de faire une
comparaison entre la méthode du questionnaire et celle de
l'évaluation des dégâts sur le terrain. Une étude
similaire au Cameroun a montré que les paysans surestiment les
dégâts de culture dans 30-40% des cas espérant une
compensation potentielle (Tchamba, 1996).
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