3. Végétation et
diversité floristique
Le Parc National de Taï est caractérisé par
des formations floristiques de forêt primaire qui sont influencées
par la topographie. On peut citer la forêt marécageuse à
Mitragyna ciliata (Bahia) et symphonia globulifera ;
Raphia sassandriensis et Gilbertiodendron splendidum ;
la forêt sur des sols hydromorphes à Uapaca heudelotii
et xylopia parviflora ; et les forêts périodiquement
inondées à Hymenostegia afzelii et Heteropteris
leona, avec une relative abondance de Sacoglottis gabonensis,
Cola lateritia, Parkia bicolor et Pentaclethra
macrophylla. Le secteur de Guiroutou contient 174 espèces et
celui de Djapadji contient 88 espèces (Adou et al.,
2005). Parmi les plantes, 80 sont endémiques et 4
à 20 espèces sont en danger (Chatelain et al.,
2000).
4. Faune des mammifères
Plusieurs espèces sont endémiques au Parc
National de Taï. La faune est typique de celle des forêts de
l'Afrique de l'Ouest. Le PNT est le refuge de 140 espèces de
mammifères et de 235 espèces d'oiseaux de l'Afrique de l'Ouest
(Kasparek, 2000). Parmi les primates on a Cercopithecus mona campelli
(mone), Cercopithecus diana diana (diane), Cercocebus torquatus
atys (mangabé) et Colobus polykomos polykomos (magistrat).
Les grands mammifères sont représentés par Choeropsis
liberiensis (hippopotame nain), Cephalophus zebra
(céphalophe zébré), Cephalophus jintinki
(céphalophe de Jintink) et Cephalophus ogilbyi
(céphalophe ogilby), Colobus verus (colobe de Van Beneden)
et Cercopithécus petaurista (petauriste), Loxodonta
africana cyclotis (éléphant de forêt), Pan
troglodytus verus (chimpanzé). La dissémination des graines
de la plus grande partie des plantes est tributaire des animaux (Chatelain
et al., 2000). Sur les 54 espèces de grands
mammifères présents dans les forêts humides de la zone
guinéenne, 47 ont été identifiées dans la PNT, 5 de
celle-ci dont l'éléphant d'Afrique (Loxodonta africana)
sont menacées de disparition.
5. Environnement
socio-économique
La population autochtone riveraine est du grand groupe Krou
(Bakwé au Sud-Est, Kroumen au Sud-Ouest, Oubi à l'Ouest,
Guéré au Nord-Ouest, Bété au Nord-Est du parc).
Elle est constituée d'allochtones de plusieurs régions de la
Côte d'Ivoire et d'allogènes de pays voisins. En 1992, la
population riveraine du PNT était estimée à 113 000
habitants. En 1998, elle était de 527 000 habitants (Caspary et
al., 2001) soit environ 3,66% d'augmentation. Le système
agricole au Sud-Ouest de la Côte-d'Ivoire (région de Taï) se
fonde sur le défrichement de la forêt, le brûlis, le semis
du riz (Reouw, 1984). La pratique de la jachère est utilisée et
dure 7 ans (Reouw, 1991). Des cultures vivrières secondaires (maïs,
manioc, taro, banane...) peuvent être associées au riz.
Après la jachère, les paysans peuvent implantés des
cultures pérennes : caféiers, cacaoyers (Moreau,
1978). Les produits vivriers obtenus sont utilisés pour
la consommation quotidienne et l'excès est commercialisé tandis
que les cultures de rente (café, cacao, palmiers à huile) sont
essentiellement commercialisées. Le nombre de braconniers vivant
à la périphérie directe du PNT serait de 20 000 personnes
(Caspary et al., 2001). Dont environ 3 % pratiqueraient le
braconnage comme activité professionnelle. La forte démographie
de cette zone associée aux pratiques culturales et le braconnage
représentent un frein aux efforts de conservation du massif forestier de
Taï.
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