2.5. Les données médicales
Les données médicales s'informatisent ;
l'hôpital numérise les dossiers médicaux des personnes
soignées, la fondation HON sur la demande de la Haute autorité
sanitaire (HAS) certifie les sites web de données médicales et
Google Health propose de mettre en ligne son dossier médical. Je
présente ici les différentes facettes de l'informatisation des
données médicales toutes en relation avec le projet Docmmont qui
est de diffuser des informations médicales aux publics ; grand public et
chercheurs.
ü L'hôpital informatise le dossier médical
L'hôpital généralise le dossier
médical personnel (DMP) mais il se heurte à la quantité
archivé soit 17 kilomètres linéaires par an pour les 38
hôpitaux de Paris. Afin de mettre en place le projet de
numérisation, Xavier Bertrand, Ministre de la Santé a
annoncé le plan « Hôpital 2012 ». L'hôpital
européen Georges Pompidou à Paris, dont les données
médicales sont saisies dans des dossiers électroniques, contient
les archives numérisées des 70 000 personnes soignées pour
l'hypertension. Si l'hôpital à une durée légale
d'archivage de 20 ans pour ces dossiers, ils représentent aussi une
source d'informations à haute valeur ajoutée pour le
médecin ou le chercheur qui peut alors effectuer une recherche
transversale dans tous les dossiers médicaux [39]. L'imagerie
médicale numérisée par l'hôpital de Bourges (Cher)
permet de visionner les radiographies comme avec un
négascope53. La base de données Docmmont
spécialisée en médecine de montagne poursuit
également l'objectif de numérisation du ministère de la
Santé et
53 Ecran lumineux sur lequel on appose les radiographies pour
les observer
33
devance probablement la diversité des supports comme
avec ses films de secours en montagne. Néanmoins il est important de
rappeler que Docmmont ne publie pas de dossiers médicaux.
ü Depuis mai 2008 avec Google Health [25] chacun
peut stocker et centraliser ses données qu'il aura pu
télécharger auprès de son médecin. Si selon la CNIL
(Loi du 4 Mars 2002), une personne soignée peut avoir accès
à son dossier médical, l'application est souvent plus complexe
entraînant un délai d'attente de deux mois, mais il est
réduit à 8 jours pour les données datant de moins de 5
ans (Art.1111-7 du CSP 54, annexe 12) [45]. Le service de
Google permet à l'internaute de partager son compte avec un
médecin mais aussi avec des pharmacies, cliniques ou services de
santé et recevoir ses résultats d'analyses médicales en
ligne. Google propose aussi d'autres services comme une «boîte
à pilule virtuelle » qui informe l'utilisateur de sa prise
médicamenteuse et signale aussi les interactions médicamenteuses.
Microsoft a également lancé un site de santé «
HealthVault » en octobre 2007 [27].
2.5.1. La Fondation Health On the Net
Les données médicales sur le web apportent
à l'internaute une connaissance immédiate mais il est
indispensable de s'assurer de la fiabilité de l'information.
ü La certification HON
Health On the
Organisa[
Foundation La Fondation Health On the Net [28]
est l'organisme
C ri; . [: L
HON 61:111E
CERTIFIE
certificateur du label HON pour les sites de santé
jusqu'en 2010. L'ONG suisse a déjà certifié gratuitement 5
500 sites, répartis dans 72 pays dont 300 en France. Certains logos
comme en réexamen, en cours de réévaluation «reexam
» ou non certifié « invalid » peuvent apparaître,
seul le logo « certifié » est
valable. Selon l'analyse de l'enquête de
Médiamétrie, par la Haute autorité pour
la 55 (HAS) [26] plus de 56 % des français se sont
connectés à Internet en France en 2007. Parmi eux, 1 patient sur
5 «recherche de l'information médicale et de
54 CSP ; Code de la Santé Publique
55 Le décret n° 2004-1139 du 26 octobre 2004 relatif
à la Haute Autorité de santé dispose que la HAS
détermine les règles de bonne pratique devant être
respectées par les sites Internet santé. La HAS définit
les modalités de cette certification.
34
santé ». Ainsi les patients recoupent
l'information des sites internet avec leurs soins mais seulement 40% d'entre
eux vérifient l'origine des informations (la HAS conseille Pubmed,
tandis que l'Inserm conseille la BDSP). Si le médecin ne se sent pas
concurrencé par le média internet, 20% des «patients»
estiment le contraire et souhaitent «partager une décision
concernant leur santé et de pouvoir mieux se prendre en charge ».
Ainsi l'internaute recherche des informations sur la santé mais
souhaiterait aussi être conseillé par un médecin par le
biais d' internet.
L'objectif de la certification HON est d'identifier « les
sites de santé de qualité et de confiance ».
Pour cela le HON édicte 8 principes ;
1. Autorité (Indiquer la qualification des
rédacteurs)
2. Complémentarité (Complémenter et non
remplacer la relation patient-médecin)
3. Confidentialité (Préserver la
confidentialité des informations personnelles soumises par les visiteurs
du site)
4. Attribution (Citer la/les source(s) des informations
publiées et dater les pages de santé)
5. Justification (Justifier toute affirmation sur les
bienfaits ou les inconvénients de produits ou traitements)
6. Professionnalisme (Rendre l'information la plus accessible
possible, identifier le webmestre et fournir une adresse de contact)
7. Transparence du financement (Présenter les sources
de financements)
8. Honnêteté dans la publicité et la
politique éditoriale (Séparer la politique publicitaire de la
politique éditoriale).
Remarque ; le moteur de recherche
utilisé sur le site de la fondation Health On the Net (Google version
personnalisée) affiche le site du Cismef qui recense les documents du
DMTM et de l'Ifremmont mais aussi le site de la Revue médicale suisse
qui affiche en lien profond, la classification des gelures du Dr Emmanuel
Cauchy du DMTM. Je peux donc souhaiter que si le DMTM n'a pas encore fait la
démarche de certification, celle-ci serait acceptée. Le test
d'évaluation en ligne a permis de déceler les
améliorations à apporter sur le site de l'Ifremmont en vue
d'obtenir la certification ; date de mise à jour sur chaque page du
site, indiquer que le site ne fait pas de publicité et ne reçoit
pas de fonds publicitaire ainsi que la politique d'échange de liens ou
de bannières publicitaires.
ü
35
MedHunt et Wrapin
La Fondation HON (Health On the Net) a également mis au
point deux outils de recherche :
o MedHunt (moteur de recherche) peut être traduit en
français par Fureteur de sites web médicaux [ 18]
o Wrapin (Worldwide online Reliable Advice to Patients
and Individuals) est un moteur de recherche très perfectionné. Il
permet d'analyser des documents médicaux (pages web, texte, mots
clés) et de faire un lien vers la littérature publiée sur
ce sujet. Le but est de se limiter aux sources médicales
crédibles [61]
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