I-4 Etude des habitations autour des
différentes installations de
..................SONATRACH :
L'appréciation du niveau des
dangers demeure difficile en l'absence d'information sur l'estimation
qualitative et quantitative de ces risques.
Il y a lieu ici, de mettre particulièrement l'accent
sur une forme d'urbanisation qui s'est traduite par des constructions sur des
gazoducs. Cette situation qui a déjà entraîné des
accidents importants, recèle des risques potentiels à impacts
multiples ; citons, à titre indicatif :
o Skikda : le bilan de l'explosion du gazoduc survenu le
3 mars 1998 a occasionné 7 décès, 44 blessés,
10 maisons détruites et 50 maisons endommagées.
o Constantine : la cité Boussouf où
résident plusieurs milliers de personnes est érigée sur
un gazoduc pour lequel des incidents ont été enregistrés
en février 2003.
o Laghouat : 269 habitations érigées sur
gazoduc,
o Batna : 516 habitations,
o Bejaia : 778 habitations,
o Tébessa : 480 habitations,
o Alger : 466 habitations.
Il s'agit là de quelques cas significatifs.
Pour la population d'Alger (explosions ou incendies). Il
s'agit en particulier de la raffinerie de Baraki, de la centrale
électrique de Bab-Ezzouar, du gazoduc alimentant la capitale. C'est ce
qui ressort de la communication présentée par M. Belhadjouja,
conseiller au ministère de l'Aménagement du territoire et de
l'Environnement, au cours du séminaire, sur les risques technologiques
majeurs et médecine de catastrophe, organisé, à
l'initiative de Sonatrach. Sur un échantillon de 60
établissements industriels à haut risque, il a constaté
que 43% de ces sites présentent des risques d'explosion, 42% risques
d'incendie et 16% des risques toxiques. Il a également exposé les
résultats d'un premier inventaire des habitations construites sur des
pipes.
Parmi les wilayas, qui enregistrent le plus grand nombre de
constructions sur des ouvrages dangereux, l'étude cite
Béjaïa avec 778 cas, Ouargla 442 constructions, Tébessa 480,
Batna 516. Ce premier inventaire fait état d'au moins 4 000
habitations à l'échelle du territoire national construites sur
des pipes, c'est-à-dire des gazoducs ou des oléoducs, soit une
population d'au moins 28 000 habitants, sous la menace permanente d'explosions
ou d'incendies. Le cas de Hassi Messaoud, qui regroupe 60 000 habitants dont
une bonne partie des logements a été édifié sur des
pipes, montre le non-respect flagrant des normes de construction, le
non-respect des périmètres de sécurité, d'où
l'urgence, aujourd'hui, de délocaliser sur le plan de
l'aménagement du territoire. L'Algérie présente une
vulnérabilité du fait de la concentration de la population dans
le Tell (nord du pays) : 65% des habitants de l'Algérie résident
dans le Tell occupant 4% de la superficie du pays, 25% dans les Hauts Plateaux
(9% de la surface) et 10 dans le Sud (87% de la superficie).
De même dans le Tell, se concentre l'essentiel des
installations industrielles, des voies de communication, des barrages. La
surcharge de la population sur un territoire limité ainsi que la
concentration de l'activité économique dans le Nord accroît
le risque de catastrophe, a laissé entendre l'orateur. D'autant que la
bande côtière est exposée au risque de violents
séismes. L'auteur de la communication constate que l'activité
pétrolière et gazière en Algérie présente
80% des risques majeurs (incendies, explosions, risques toxiques). Effort de
Sonatrach dans la prise en charge de la fonction hygiène,
sécurité et environnement (HSE). Le ministre de l'énergie
a abondé dans le même sens : «La question de l'urbanisation
face aux risques industriels a atteint son comble dans le site de Hassi
Messaoud. La ville de Hassi Messaoud connaît, aujourd'hui, une expansion
démesurée et désordonnée. La concentration des
habitations a atteint sur ce champ pétrolier un niveau critique non
acceptable et constitue une menace permanente tant pour la
sécurité de notre patrimoine industriel que celle des personnes
qui y vivent.»
du reste que les investissements en hygiène
sécurité et environnement (HSE) sont de l'ordre de 1,2 milliard
de dollars au cours des deux prochaines années dont plus de 50%
concernent l'amélioration de la sécurité des unités
industrielles. Cet effort est déployé pour une meilleure prise en
charge de cette fonction devenue une préoccupation majeure au sein de la
compagnie nationale depuis l'explosion dans le complexe de liquéfaction
de Skikda survenue en janvier 2004, qui avait occasionné 27 morts et 73
blessés et qui avait dévoilé des insuffisances dans la
prévention des risques au sein de Sonatrach. Le patron de la compagnie
nationale, M. Meziane, dans son allocution, a souligné que Sonatrach
tend à parvenir à travers ces efforts à l'objectif de
risque zéro, c'est-à-dire le zéro incident. Il s'agit de
savoir si un tel investissement sera étendu via l'implication des
pouvoirs publics à d'autres installations industrielles et à
d'autres zones à haut risque pour la population.
Fig. (4) Centre de stockage et
distribution de l'HARRACH (source image GoogleEarth)
Cette image montre d'une manière très
claire le non respect flagrant des distances de sécurité la
distance séparent la centrale des zones d'habitations ne dépasse
pas les 500 m cette situation est moins grave comparant avec la raffinerie
d'Alger situes à Sidi Rzine à Beraki
Le tableau ci-après, loin d'être complet, donne
une idée, au plan spatial, de l'acuité du problème.
Habitations construites sur des gazoducs
Tab : 03
Wilaya
|
Nombre de constructions
|
Chlef
|
55
|
Laghouat
|
269
|
O.E. Bouaghi
|
61
|
Batna
|
516
|
Béjaia
|
778
|
Biskra
|
25
|
Bouira
|
371
|
Tébessa
|
480
|
Tlemcen
|
02
|
Tiaret
|
36
|
Alger
|
466
|
Djelfa
|
58
|
Jijel
|
19
|
Sètif
|
264
|
Saida
|
3 cités
|
Skikda
|
18
|
Annaba
|
Un lotissement, marché, université, stade,
cimetière, CEM ,04 groupes d'habitat, coopérative,
bidonville, 585 habit et 02 quartiers
|
Constantine
|
316 + un marché hebdomadaire
|
Médéa
|
330
|
Ouargla
|
442
|
Oran
|
171
|
Boumerdés
|
163
|
Souk Ahras
|
787
|
Tipaza
|
69
|
Mila
|
184
|
Ain Defla
|
353
|
Relizane
|
285
|
Source : Protection Civile/
Ministère de l'Intérieur et des Collectivités Locales.
Le tableau ci-dessus ne met pas en relief les villes
entières qui sont bâtit à proximité des zones
pétrochimiques sans respecter les normes de construction et
périmètres de sécurité citant la ville de Skikda,
Arzew et Hassi Messaoud.
Pour comprendre l'ampleurs des catastrophes industriels nous
débutons cette partie par un historique des
événements similaire à celui se Skikda
présenté dans le tableau suivent : Tab : 04 historique
des événements similaire à celui se Skikda
année
|
Faits
|
Bilan
|
1976
|
Italie SEVESO : explosion provoquant un nuage de dioxine
|
1 800
hectares de terrain contaminés. Le village a été
évacué, clôturé et est demeuré interdit
pendant plusieurs années. 77 000 animaux abattus. 1600 personnes
examinées. Les fûts, à l'origine de l'accident, avaient
ensuite été abandonnés dans une usine
désaffectée.
|
1984
|
Inde Bhopal :
explosion dans une usine
provoquant un nuage toxique
|
3 000 morts et plusieurs milliers de blessés. Les
habitations étaient trop proches du site, les systèmes de secours
quasi inexistants.
|
1984
|
Mexico : explosion dans un centre de stockage de gaz de
pétrole liquéfié
|
500 morts, 7 000 blessés, 200 000
évacués.
|
1986
|
Ukraine - Tchernobyl : nuage radioactif
|
135 000 personnes ont été
évacuées. 31 morts directs et Greenpeace estime que 15 millions
de personnes ont été touchées dans le monde par ce
désastre.
|
1989
|
Bligh Reef - Alaska : Accident pétrolier
|
Le pétrolier Exxon Valdez perd 42 000 m de
pétrole dans le Golf de l'Alaska. 2 100 km de côte sont
pollués, 320 km fortement. La réhabilitation a coûte 2,1
Mds de dollars, 10 000 personnes, 1 000 bateaux et 100 avions y participent.
|
2001
|
France - Toulouse : explosion de l'usine AZF de nitrate
|
30 morts, 2 500 blessés et plusieurs cas d'expertise
médicale. 35 000 logements endommagés 2 milliards d'euros de
dégâts.
|
Source : www.securite-prevention.com
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