Conclusion
L'Influenza Aviaire Hautement Pathogène est une maladie
infectieuse, virulente, très contagieuse, inoculable affectant les
oiseaux et due à des virus de la famille des Orthomyxoviridae. La
maladie se caractérise par une grave atteinte de l'état
général, des signes respiratoires, digestifs et/ou nerveux
diversement associés sur un seul ou plusieurs sujets et des
lésions de septicémie hémorragique. Elle évolue
rapidement vers la mort.
Après la déclaration du premier foyer animal,
puis des cas humains en Afrique, cette épizootie a immédiatement
suscité de vives inquiétudes. Malgré, ou en raison, de
l'hyper médiatisation de cette épizootie et de la menace
pandémique qui lui est rattachée, il reste toujours difficile de
s'en faire une idée précise et réaliste.
L'objectif de ce travail était de faire un bilan
bibliographique africain de l'influenza aviaire hautement pathogène en
décrivant l'évolution spatio-temporelle de
l'épizootie ; l'origine et son mode de propagation ; les
méthodes de lutte mises en oeuvre ; les conséquences socio-
économiques ; les conséquences pour la santé humaine
et les outils de formation mise en place.
L'approche méthodologique utilisée pour la
conduite de l'étude s'était articulé autour des points
suivants : Recherches documentaires et bibliographiques ;
Identification et classification des sources d'information ; Prise de
contact avec les comités de lutte contre la grippe aviaire et
inscription aux dépêches et bulletins de veille « grippe
aviaire ». Une analyse particulière a été faite
sur tous les rapports, bulletins et documents de l'OIE, de l'OMS et de la FAO
concernant l'Afrique et en rapport avec l'influenza aviaire.
Les résultats obtenus sont les suivants :
Au 31 décembre 2007, l'influenza aviaire hautement
pathogène est apparue successivement dans les pays africains
suivants : Nigeria, Egypte, Niger, Cameroun, Burkina Faso, Soudan,
Côte d'Ivoire, Djibouti, Ghana, Togo et Bénin.
Le sous type viral isolé en Côte d'Ivoire est
identique à celui isolé en 2006 en Égypte, au Niger, au
Nigeria, au Cameroun, au Burkina Faso, et Ghana. La même souche virale a
été également isolée en Ecosse (1959), Hong Kong
(1997, 2002) en Asie du Sud-est, en Chine, en Roumanie en 2005 et en Turquie en
2006.
Sur les 348 cas humains et 215 décès
déclarés de la maladie, de 2003 à 2007, respectivement 45
de cas (Djibouti, Égypte et Nigeria) et 19 de décès sont
africains. Statistiques reparties comme suit : Égypte : 43 cas
et 18 décès ; Nigeria : 1 cas et 1 décès
et Djibouti : 1 cas.
La formation des différents acteurs de la lutte a
été effective dans plusieurs pays avec la mise en place ou le
renforcement des comités nationaux de lutte contre la grippe aviaire et
les réseaux d'épidemiosurveillance des maladies animales. Il a
été noté le rôle important de certaines institutions
comme la FAO, l'OMS, l'OIE, le CIRAD, l'AU-IBAR. L'EISMV de Dakar a produit une
mallette pédagogique de sensibilisation sur l'influenza aviaire.
L'analyse socio-économique a
révélé en pleine crise un effet média important et
une grande psychose des populations particulièrement au Cameroun
(Passage du prix moyen du poulet sur pied de 1885 frs CFA à 1000 frs
CFA, destruction des milliers d'oeufs et pertes d'emploi). En Côte
d'Ivoire, les pertes minimales journalières par détaillants de
volailles et dues à la grippe aviaire se chiffraient à 24.500
FCFA, soit 637.000 FCFA/mois soit 2.548.000FCFA en 4 mois. De plus la lutte
contre l'IAHP dans ce pays a engendré un bénéfice net de
10.586.736.302 FCFA.
Compte tenu de l'extrême contagiosité de
l'influenzavirus en cause, des pratiques d'élevage et commerciales en
cours en Afrique, du manque de moyens technico-financiers et de l'insuffisance
du maillage vétérinaire sur le continent, il apparaît
clairement que cette épizootie peut s'étendre à tout
moment et ne pourra pas être éradiquée à court
terme. Aussi recommandons-nous une mise à jour progressive de ce bilan,
une meilleure coordination des actions des luttes, de formation et des
études épidémioloques, socio-économiques de la
maladie sur le continent africain.
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