Influenza aviaire hautement pathogène à H5N1. Bilan en Afrique de 2006 au 31 décembre 2007( Télécharger le fichier original )par Jean- Marc FEUSSOM KAMENI Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Doctorat d'état en sciences et médecine vétérinaires 2008 |
Chapitre II - Résultats
Depuis la survenue de l'influenza aviaire (H5N1) en 2006 sur le continent africain, 11 pays ont été déclarés officiellement touchés à savoir : Nigeria, Egypte, Cameroun, Côte d'Ivoire, Soudan, Burkina Faso, Djibouti, Niger, Ghana, Togo et Bénin. Figure 8 : Répartition africaine des foyers de l'influenza aviaire hautement pathogène confirmés dus au virus H5N1 de 2006 au 31 décembre 2007. Source : OIE, 2008a Le sous-type H5N2 peu pathogène a été signalé en Afrique du Sud chez des autruches en 2004 puis en 2006 (OIE, 2006a)
La date de confirmation officielle de l'infection d'un pays par le virus H5N1 est celle du rapport transmis à l'OIE par le représentant officiel de l'OIE dans ce pays. (OIE, 2006b). Ainsi, la date du rapport, celle de la confirmation du diagnostic par le laboratoire de référence de l'OIE et celle du début présumé de la maladie sur le terrain sont renseignées. Tableau VIII : Date de confirmation du virus H5N1 dans les pays africains (31 décembre 2007).
Source : OIE, 2008b Ce tableau montre que le Nigeria est le premier pays infecté par l'influenza aviaire hautement pathogène en Afrique. 8 pays africains sur 11 ont été déclarés infectés par le virus H5N1 dans la première moitié de l'année 2006. La confirmation de la présence de l'influenza aviaire au Ghana et au Togo suit près d'un an après la confirmation de la maladie à Djibouti.
Le délai entre la confirmation du laboratoire de référence et la notification à l'OIE par les autorités des pays est variable. Nous observons une différence significative (p<0,05) entre le délai pris par Djibouti et celles des autres pays africains. La moyenne est de 5,27 jours entre confirmation du laboratoire de référence et rapport transmis par les autorités étatiques à l'OIE. Seul le Bénin a une même date pour le rapport de notification et la date de confirmation par le laboratoire de référence. Figure 9 : Délai entre la confirmation par le laboratoire de référence et le rapport à l'OIE Source : OIE, 2007c, OIE, 2008b
Une autre analyse de la date présumée de début de l'influenza aviaire permet de révéler certaines disparités. Elle permet d'apprécier l'efficacité du réseau d'épidémiosurveillance de la maladie dans le pays, le circuit du prélèvement depuis le terrain jusqu'au laboratoire de référence. Ce délai était de 51 jours pour Djibouti et 1 jour pour l'Égypte. La moyenne est 23,72 jours avec des valeurs minimales et maximales très variables. Figure 10 : Délai entre le début présumé d'apparition de la maladie et le rapport à l'OIE Source : OIE, 2007c, OIE, 2008b
Au 31 décembre 2007, 1060 foyers de l'influenza aviaire chez les volailles domestiques ont été rapportés en Afrique (OIE, 2008b). Soit 18,0% des foyers d'influenza aviaire (sous- type H5N1) chez les volailles de fin 2003 au 31 décembre 2007 dans le monde (OIE, 2008b).
Figure 11 : Nombre de foyers d'IAHP chez la volaille en Afrique au 31 décembre 2007. Source : OIE, 2007c, OIE, 2008b
Le tableau IX indique les espèces qui ont été affectées lors de l'apparition de la maladie en 2006 et en 2007 dans 11 pays africains. Tableau IX : Espèces affectées dans 11 pays d'Afrique
Source : OIE, 2007c, OIE, 2008c
Le premier cas humain d'infection par le virus H5N1 de l'influenza aviaire a été confirmé par le Ministère de la Santé égyptien le 20 mars 2006. Ce cas s'était produit chez une femme de 30 ans, habitant dans le gouvernorat de Gaiubia, près du Caire (OMS, 2006). Au 31 décembre 2007, sur les 348 cas humains et 215 décès déclarés de la maladie dans le monde, respectivement 45 cas (12,93 %) de cas (Djibouti, Egypte et Nigeria) et 19 décès (8,84%) de décès sont africains (OMS, 2008b). Tableau X : Récapitulatif des cas et décès dû au Virus H5N1 en Afrique au 31 décembre 2007.
Source : OMS, 2008b
Le bilan de l'épizootie provoquée par l'influenzavirus de sous-type H5N1 sera présenté pour chaque pays ayant officiellement déclaré des foyers d'infection chez la volaille domestique entre 2006 et le 31 décembre 2007. Ces bilans se succéderont par ordre d'apparition de l'infection. Seuls les faits caractéristiques du pays seront soulignés.
Le premier foyer d'influenza aviaire a été notifié à l'OIE le 08 février 2006. L'unité d'élevage atteint était des poules pondeuses en batterie (OIE, 2006c). Les chiffres sont présentés dans le tableau suivant. Tableau XI : Localisation et caractérisation du 1er foyer de H5N1 au Nigeria (OIE, 2006c).
Source : OIE, 2006c L'exploitation comprenait différentes variétés d'oiseaux (poulets, dindes, canards) provenant de différents endroits du pays. Il y avait également quelques autruches (OIE, 2006c). Au 31 décembre 2007, 60 foyers ont été recensés sur le territoire. Figure 12 : Carte de foyers de l'influenza aviaire chez les volailles : Nigeria (31 décembre 2007). Source : OIE, 2008a Selon la figure 13, 29,5 % des foyers se trouvent dans l'Etat du Plateau. L'Etat de Lagos compte 3,3 % des foyers. Figure 13 : Répartition des foyers de H5N1 chez les volailles dans les États du Nigeria au 31 décembre 2007 (OIE, 2007c). Les unités infectées sont : les exploitations industrielles (80,3 %), les élevages à petite échelle (16,4 %) et les élevages traditionnels (3,3%).
Des analyses en biologie moléculaire (DUCATEZ et al., 2007) montrent bien une similarité entre le virus trouvé au Nigeria avec celui de la Turquie, du Kurgen, d'Asie Centrale, et la plupart des pays africains infectés. Cette étude a renforcé le rôle des échanges commerciaux dans la propagation de virus H5N1 en Afrique.
Suite à la confirmation de la présence de la maladie au Nigeria, le plan d'urgence contre cette maladie a été mis en oeuvre. Les mesures suivantes de lutte ont été appliquées : Abattage sanitaire, quarantaine, désinfection des établissements infectés, vaccination interdite, traitement des animaux atteints et restriction des déplacements à l'intérieur du pays. Des compensations financières ont été données aux éleveurs.
Cas d'infection humaine par le virus A (H5N1) Les autorités nigérianes ont annoncé le 3 février 2007 après confirmation du centre collaborateur OMS de recherche et de référence sur l'IAHP à Londres la présence du virus A/H5N1 de l'influenza aviaire chez une jeune femme de 22 ans décédée à Lagos ( OMS, 2007). Elle est morte le 16 janvier. Sa mère était décédée le 4 janvier après avoir présenté des symptômes similaires. Aucun échantillon n'a été prélevé sur la mère. (OMS, 2007).
La 1ère notification de l'influenza aviaire en Égypte à l'OIE a été faite le 18 février 2006. Au total 40 foyers ont été notifiés dans le 1er rapport transmis à l'OIE. Le tableau suivant montre le nombre de volailles domestiques et sauvages. Tableau XII : Caractéristiques des animaux des premiers foyers en Égypte.
Source : OIE, 2006b. Le nombre de cas, de morts et d'animaux sensibles dans les élevages ou dans les exploitations de basse-cour est approximatif et est basé sur une estimation de la moyenne escomptée dans les villages ainsi que dans les exploitations avicoles selon le type de production et de localisation (OIE, 2007c). Le nombre d'oiseaux détruits depuis le début de l'évènement est de 34 533 000 oiseaux selon le rapport de suivi N° 2 du 03 décembre 2007 (OIE, 2007c) Au 31 décembre 2007, 958 foyers ont été recensés sur le territoire. Figure 14 : Carte de foyers de l'influenza aviaire chez les volailles : Égypte Source : OIE, 2008a
L'Égypte inquiète surtout par les cas humains de l'influenza aviaire hautement pathogène.
Au delà des symptômes et de l'enquête épidémiologie rétrospective, la plupart des échantillons pour confirmation de l'infection au virus H5N1 est la suivante. Les tests sont effectués par un laboratoire égyptien, puis par une unité de recherche médicale de la marine des États-unis (NAMRU-3, US Naval Medical Research Unit 3). Des échantillons sont envoyés à l'étranger pour vérifier le diagnostic et compléter les analyses dans un laboratoire collaborateur de l'OMS. Le nombre cumulatif des cas donnés par l'Organisation Mondiale de la Santé est modifié en fonction des résultats de cette vérification externe. Au 31 décembre 2007, 43 cas et 18 décès ont été officiellement déclarés. Soit un taux de mortalité de 41, 86 %. La moyenne d'age des patients est de 17, 92 ans avec un écart type de 15, 55. L'age minimal est 16 mois et l'age maximal 75 ans. Sur les 18 personnes décédées du virus H5N1, 17 (94,4%) sont du sexe féminin et 1 masculin (un homme de 26 ans). Tableau XIII : Mortalité selon le sexe dû à l'Influenza Aviaire en Afrique.
Source données : OMS, 2008b
Ce cas s'est produit chez une femme de 30 ans, habitant dans le gouvernorat de Gaiubia, près du Caire. Les symptômes sont apparus au début du mois de mars 2006 à la suite de contacts avec des poulets, des canards et une dinde malades dans la basse cour familiale. Elle a été hospitalisée le 16 mars et elle est décédée le lendemain (OMS, 2006). On n'a trouvé aucun signe de syndrome grippal parmi les membres de sa famille ou ses proches contacts (OMS, 2006). Les tests ont été effectués par une unité de recherche médicale de la marine des Etats-Unis (NAMRU-3, US Naval Medical Research Unit 3). Des échantillons ont été envoyés à l'étranger pour vérifier le diagnostic et compléter les analyses dans un laboratoire collaborateur de l'OMS (OMS, 2006).
Des virus présentant une mutation génétique, associée en laboratoire à une diminution modérée de la sensibilité à l'oseltamivir, ont été découverts chez deux personnes ayant été infectées par le virus H5N1 en Egypte et dont les cas avaient précédemment été annoncés . Ces deux patients avaient été traités pendant deux jours à l'oseltamivir avant que l'on prélève les échantillons cliniques à partir desquels on a isolé le virus (OMS, 2006). Il s'agissait d'une jeune fille de 16 ans et de son oncle, âgé de 26 ans, qui vivaient dans la province de Gharbiyah (Égypte) et habitaient dans la même maisonnée. La jeune fille avait été hospitalisée le 19 décembre 2006, deux jours après son oncle, admis le 17. Le 21 décembre, on commença à leur administrer deux comprimés d'oseltamivir par jour et le 23, ils furent transférés dans un hôpital de recours. Les échantillons testés, ont été prélevés sur ces deux patients le 23 décembre. La jeune fille décéda 25 décembre 2006 et son oncle trois jours plus tard, le 28 (OMS, 2006). Le Ministère égyptien de la Santé et de la Population et l'Organisation mondiale de la Santé coordonnent leurs actions pour toutes les enquêtes sur le virus H5N1. Ce sont le suivi et les analyses virologiques effectuées par l'Égypte au Laboratoire Central de la santé publique du Caire qui ont permis de poser les diagnostics initiaux d'infection au virus H5N1. Les tests de confirmation et le séquençage génétique ont été faits par la NAMRU-3 et deux centres collaborateurs de l'OMS situés à Atlanta (Etats-Unis) et Londres (Royaume-Uni) (OMS, 2006).
Le premier foyer d'influenza aviaire a été notifié à l'OIE le 28 février 2006. L'unité d'élevage atteint était la volaille d'élevage traditionnel (toutes espèces confondues). (OIE, 2006b). Tableau XIV : Localisation et caractérisation du 1er foyer de H5N1 au Niger.
Source : OIE, 2006b Le gouvernement du Niger avait entrepris une vaste campagne de sensibilisation de toutes les Régions du Niger depuis que le foyer a été confirmé au Nigeria voisin.
La commune de Magaria est située à 1 000 km de Niamey. Elle est frontalière de l'État de Kano, au Nigeria, où la présence du virus H5N1 a été confirmée depuis le 7 février 2006. Selon les autorités, la possibilité d'introduction de volailles infectées en provenance du Nigeria serait la source du foyer à l'origine de l'infection (OIE, 2006b). Au 31 décembre 2007, un total de 2 foyers a été rapporté au Niger (OIE, 2008b).
Les mesures de lutte appliquées étaient les suivantes : abattage sanitaire ; mise en interdit des élevages atteints ; contrôle des déplacements à l'intérieur du pays; dépistage ; zonage ; désinfection des établissements infectés. En novembre 2005, le Niger avait mis en place un Comité National de lutte contre l'influenza aviaire dans lequel sont représentés 7 ministères, les partenaires au développement (multi et bi-latéraux, Système des Nations, ONG, associations.....). Le Comité a été confirmé officiellement par l'arrêté N° 0030/MSP/LCE/DGSP/DLM du 22 Février 2006. Les principales ressources de son fonctionnement provenaient du PNUD grâce au Projet « Appui à la Cellule Permanente de Crise du Gouvernement pour la Grippe Aviaire » d'un montant de 50 000 $ US. En avril 2006, 17 781 volailles avaient été abattues et une somme de 18 871 650 Fcfa versée en guise d'indemnisation aux quelques 15 000 éleveurs touchés par la maladie dans la région de Magaria. Ces derniers ont été indemnisés sur la base d'un arrêté fixant la valeur marchande de chaque espèce de volaille (Tableau XV). Tableau XV : Somme allouée à l'indemnisation selon le type de volailles au Niger.
Source : PANAPRESS, 2006 Le Niger a annoncé avoir maîtrisé ses deux foyers le 15 juin 2006 (OIE, 2006).
Le premier foyer d'influenza aviaire a été notifié à l'OIE le 12 mars 2006. L'unité d'élevage atteint était trois élevages de canards domestiques (OIE, 2006b). Tableau XVI : Localisation et caractérisation du 1er foyer de H5N1 au Cameroun.
Source : OIE, 2006b Le Cameroun avait officiellement déclaré la présence de l'influenza aviaire dans l'avifaune.
Les mesures de lutte appliquées étaient : l'abattage sanitaire et la destruction des oiseaux par incinération ; enquête épidémiologique pour déterminer la source de l'infection ; interdiction formelle de sortir les oiseaux ainsi que leurs produits de la ville de Maroua ; fermeture des marchés de volailles et de leurs produits dans toute la ville de Maroua ; surveillance active de tous les élevages avicoles de la ville et ses environs ; dépistage et désinfection des bâtiments et matériels d'élevage.
Le premier foyer d'influenza aviaire a été notifié à l'OIE le 03 avril 2006. L'unité atteinte était un village dans la localité de Gampéla (Camping "Le Pharaon") (OIE, 2006b). Tableau XVII : Localisation et caractérisation du 1er foyer de H5N1 au Burkina Faso
Source : OIE, 2006b De nouveaux foyers ont été déclarés par la suite à Bobo Dioulasso (village), à Ouagadougou (exploitation) et Tenado (village). Au 31 décembre 2007, le Burkina Faso avait notifié 5 foyers.
Les mesures de lutte appliquées étaient : Déclaration à la radio et à la télévision nationale ; prise d'un arrêt provincial de déclaration du foyer ; mise en interdit de la zone atteinte ; recensement des volailles d'élevage traditionnel et abattage sanitaire dans une zone de séquestration ; désinfection de la zone infectée ; dépistage ; zonage.
La 1ère notification de l'influenza aviaire au Soudan à l'OIE a été faite le 18 avril 2006. C'est en effet 3 foyers qui ont été notifiés (OIE, 2006b). Tableau XVIII : localisation et caractérisation des premiers foyers de H5N1 au Soudan
Source : OIE, 2006b Les États de Khartoum et de Gezira sont les états les plus peuplés du Soudan. Tous les deux sont situés au centre du pays. S'agissant de zones très peuplées, il existe de nombreux élevages de volailles. La plupart de ces élevages sont de petites unités comprenant 1 000 à 50 000 oiseaux. Il existait par ailleurs six exploitations à système intensif d'une capacité d'environ 250 000 oiseaux. Le système d'élevage en basse-cour est utilisé dans toutes les zones rurales du pays. Le secteur avicole dans les zones urbaines du Soudan dépend beaucoup de l'importation des oeufs à couver et des poussins vivants d'origines diverses (OIE, 2006b). Au 31 décembre 2007, 18 foyers ont été notifiés (OIE, 2008b).
Les mesures de lutte appliquées étaient : enquêtes épidémiologiques ; abattage sanitaire incluant destruction et enfouissement ; mise en interdit de l'exploitation / des exploitations atteinte(s) ; contrôle des déplacements entre les États touchés et les autres États ; zonage et mesures de biosécurité ; désinfection des établissements infectés (OIE, 2006b)
Le premier foyer d'influenza aviaire a été notifié à l'OIE le 25 avril 2006. Le foyer de Marcory Anoumabo était un élevage traditionnel de basse-cour comprenant 7 poulets et 10 canards et celui de Treichville, un épervier (OIE, 2006b). Tableau XIX : localisation et caractérisation des premiers foyers de H5N1 en Côte d'Ivoire.
Source : OIE, 2006b Deux foyers ont été déclarés à Abidjan, plus précisément dans les communes de Bingeville et Yopougon. La première était un élevage traditionnel de basse-cour comprenant des poulets élevés en liberté et la seconde une exploitation avicole (OIE, 2006b). Cinq poulets dans un autre élevage traditionnel et un oiseau sauvage avaient été retrouvés morts dans la région de San pedro avec confirmation de la présence de H5N1.
Alors que le débat divisait les experts mondiaux sur la vaccination des volailles contre la grippe aviaire, 9 011 volailles dans des élevages traditionnels autour du foyer de Yopougon (vaccination en anneau) et 105 792 volailles dans des élevages modernes ont été vaccinés avec Gallimune Flu H5N9 - vaccin inactivé avec excipient huileux (OIE, 2006b). La mise en oeuvre des mesures de police sanitaire avait permis de circonscrire les foyers d'influenza aviaire dans le district d'Abidjan. Ce qui a permis le 10 juin 2006 la réouverture des 57 marchés de volailles fermés conformément aux conditions prescrites par un arrêté portant réglementation de l'ouverture des marchés de volailles (OIE, 2006b).
Les mesures de lutte appliquée au 1er foyer étaient : abattage sanitaire ; mise en interdit des exploitations atteintes ; contrôle des déplacements à l'intérieur du pays ; dépistage.
Le premier foyer d'influenza aviaire a été notifié à l'OIE le 27 mai 2006. Le foyer de Boulaos dans la ville de Djibouti était des volailles de race locales dans une zone industrielle (OIE, 2006b). Tableau XX : Localisation et caractérisation du 1er foyer de H5N1 de Djibouti.
Source : OIE, 2006b
Les mesures de lutte appliquées au 1er foyer étaient : abattage sanitaire ; mise en interdit de l'exploitation atteinte ; contrôle des déplacements à l'intérieur du pays ; zonage ; désinfection des établissements infectés.
Le premier foyer d'influenza aviaire a été notifié à l'OIE le 03 mai 2007. Le foyer de KAKASUNANKA dans le district de TEMA MUNICIPAL était des poules pondeuses élevées dans un système de production intensif (OIE, 2007c). Tableau XXI : Caractéristiques du 1er foyer au Ghana.
Source : OIE, 2007c Le 12 mai 2007, le Ghana confirmait la présence de deux autres foyers : Roberts Farm et Coker Appiah's Farm dans le district de Tema au Greater Accra. Au 31 décembre 2007, 6 foyers ont été déclarés par le Ghana. Par ailleurs, le dernier rapport de suivi (N°14) envoyé à l'OIE le 04 septembre 2007 précisait que toutes les mesures ont été levées car tous les foyers sont maîtrisés (OIE, 2007c).
Les mesures de lutte appliquées au 1er foyer étaient : Quarantaine ; Restriction des déplacements à l'intérieur du pays ; Désinfection des établissements infectés ; Abattage sanitaire partiel ; Vaccination interdite ; Aucun traitement des animaux atteints (OIE, 2007c).
Le premier foyer d'influenza aviaire a été notifié à l'OIE le 22 juillet 2007. Le foyer de Sigbehoue dans le district de Lacs de la région Maritime était un élevage intensif de poules (OIE, 2007c). Tableau XXII : Caractéristiques du 1er foyer au Togo.
Source : OIE, 2007c
Les mesures de lutte appliquées au 1er foyer étaient : Abattage sanitaire ; Quarantaine ; Restriction des déplacements à l'intérieur du pays ; Désinfection des établissements infectés ; Vaccination autorisée ; Aucun traitement des animaux atteints
Le premier foyer d'influenza aviaire a été notifié à l'OIE le 05 décembre 2007. Le foyer de Cotonou était dans un élevage de poules pondeuses de races ARCO et WARREN. Le second foyer était dans un élevage villageois divagant, composé de 15 poussins et 22 poulets locaux adultes. Les animaux du deuxième foyer étaient vaccinés le 31 octobre 2007 contre la maladie de Newcastle. Le rapport précise que l'origine de la maladie a été introduite frauduleuse par des volailles provenant du Ghana (OIE, 2008b). Au 31 décembre 2007, 05 foyers avaient été confirmés au Bénin. Tableau XXIII : Caractéristiques des 1er et 2ème foyers au Bénin.
*Soustraits de la population sensible suite à la mort, à l'abattage et/ou à la destruction Source : OIE, 2008b
Les mesures de lutte appliquées au 1er foyer étaient : Abattage sanitaire ; Quarantaine ; Restriction des déplacements à l'intérieur du pays ; Désinfection des établissements infectés ; Balnéation / pulvérisation ; Aucun traitement des animaux atteints Vaccination suite aux foyers (OIE, 2008b).
L'arrivée du virus H5N1 en Afrique, semble étroitement liée à ces échanges. Dans le cas du Nigeria, le virus est apparu d'emblée dans de grands élevages, situés à distance des concentrations d'oiseaux migrateurs. Ces élevages étaient pour la plupart approvisionnés de manière non-contrôlée en oeufs provenant de Turquie et en poussins provenant de Chine (DUCATEZ et al, 2006). Figure 15 : Caractérisation du virus H5N1 du Nigeria. Source : DUCATEZ et al, 2006 La caractérisation (figure 16) à l'Institut d'immunologie de Luxembourg des souches isolées de différentes fermes de Lagos State prouve la similarité avec des virus présents dans d'autres pays. La figure montre trois lignées dans l'arbre génétique de caractérisation virale. Les souches So 300, So 452, So493, So494 ; BA 209, BA 210, BA 211 et Chicken/northern Nigeria présentent une similarité avec les souches isolées en Astrakhan (2005), Egypte (2006) et Kurgen (2005). Les foyers de l'influenza aviaire apparus au Nigeria en Février 2006 auraient sans doute été introduits par l'intermédiaire de poulets infectés provenant de Turquie, du Kurgen et d'Asie centrale où la maladie est endémique (FAO, 2006a,). De même le foyer confirmé à Ouagadougou en Avril 2006 est lié à une introduction de pintades d'un pays voisin (Togo) (DUCATEZ et al, 2007). Au Cameroun, l'apparition peut être associée à une diffusion du virus entre Etats voisins. On note qu'il aurait une similarité entre les virus isolés en Côte d'Ivoire, au Ghana et Togo. Le risque d'émergence de l'IAHP à travers l'importation illégale de volailles, poussins reproducteurs et oeufs est à considérer fortement (MAYIGANE, 2008)
Gérer la santé animale dans les systèmes de production actuels, exige de prendre en compte les situations complexes et partiellement indéterminées et d'intégrer les notions d'efficiences techniques et économiques des actions de maîtrise des phénomènes pathologiques. Aussi, d'après KOE (2001), les conséquences économiques des maladies animales sont de nature différente selon le type de maladie. La FAO a souligné qu'en plus de la souffrance humaine, les récentes flambées d'influenza aviaire ont dévastés plusieurs économies locales. L'impact majeur de l'épidémie s'est ressenti sur les moyens d'existence des communautés rurales dépendantes des volailles pour leur subsistance (JUTZI, 2005).
Sur un total de 308,5 millions de $EU nécessaires pour la contribution sur trois années au Programme Global pour le Contrôle Progressif de la Grippe Aviaire, la FAO a reçu, à la date du 1 décembre 2007, un total de 187 millions de dollars, avec 23.9 millions de dollars promis mais non reçus encore. Les principaux bailleurs de fonds du programme de la FAO sont les Etats-Unis (63 millions); le gouvernement de l'Australie (14 millions); le gouvernement du Japon (13 millions); le Royaume-Uni (10 millions); le gouvernement de Suède (10 millions); suivis des fonds administrés par le Programme de développement des Nations Unies, des gouvernements du Canada, d'Allemagne, de la Banque asiatique de développement, des Gouvernements de France, Norvège, Suisse et Belgique, de la Commission européenne et du Gouvernement d'Espagne (FAO,2007b). Plusieurs autres partenaires ont contribué à la lutte contre cette maladie à différentes échelles (FAO, 2007b).
Selon une étude faite par KONE en 2006, les fabricants ivoiriens ont connu un déficit de production d'aliment. Durant les 4 mois de la grippe aviaire, ce déficit est estimé à 3.400 tonnes pour SIPRA, 3.000 tonnes pour ALCI et 2.400 tonnes pour FACI. Les pertes économiques liées au déficit de production durant les 4 mois sont également importantes. Elles sont de l'ordre de 2,6656 milliards pour la SIPRA, 2,352 milliards pour ALCI et de 1,8816 milliards pour FACI. Au total les fabricants ont perdu 6,8992 milliards FCFA suite au déficit de production. Cette perte correspond également au manque à gagner dû au fait de la présence de la grippe aviaire (KONE, 2007). Tableau XXIV : Pertes quantitatives et économiques liées au déficit de production de volailles en Côte d'Ivoire
Source : KONE, 2007 GA : grippe aviaire CA : chiffre d'affaire Au plan social, ce sont près de 4 500 emplois qui ont été perdus de manière durable et 15 000 autres emplois ont été menacés sur un nombre total de 30 000 emplois directs qu'offre l'aviculture ( KONE, 2007). Les pertes minimales journalières/détaillant dues à la Grippe aviaire se chiffrent à 24.500 FCFA, soit 637.000 FCFA/mois soit 2.548.000FCFA en 4 mois. Les indemnisations des abattages se chiffrent à 10 288 986 frs CFA en Côte d'Ivoire. Tableau XXV : Valeurs monétaires d'indemnisation des abattages FCFA en Côte d'Ivoire
Source : MIPARH/CNLGA, 2006 La lutte contre l'IAHP dans ce pays a engendré un bénéfice net de 10.586.736.302 FCFA. (KONE, 2007).
Après la diffusion à la télévision nationale d'un reportage portant sur la destruction 132 000 oeufs avariés à Bafoussam dans la province de l'Ouest Cameroun, la baisse drastique de la consommation du poulet et des oeufs a été observée du fait de la psychose qui s'était emparée des consommateurs. Cet événement n'était qu'un parmi tant d'autres qui avaient entraîné la psychose chez le consommateur camerounais (FOUTE, 2006). Les pertes enregistrées chez les acteurs de la filière étaient alors estimées à 2,572 milliards de F CFA. Le prix moyen du poulet sur pied est passé de 1885 frs CFA à 1000 frs CFA. Cette psychose entretenue par les medias a eu des conséquences désastreuses sur l'aviculture camerounaise et d'autres pays africains.
Dans le cadre de la prévention contre la grippe aviaire, des campagnes de sensibilisation - information et formation auprès des différents acteurs ont été menées à travers le continent africain. Aussi bien dans les pays atteints que les pays encore indemnes de la présence de l'IAHP, des campagnes de d'information et de sensibilisation ont été menées. Comme à Madagascar (RAKOTONANAHARY, 2007), les impacts sont aussi bien positifs que négatifs chez les populations. Nous avons observé une forte demande en formation des différents acteurs de la lutte contre l'influenza aviaire. Les acteurs responsables de formation sont très nombreux : FAO, OIE, OMS, UNICEF, EISMV, CENTRE PASTEUR, USAID, Comité nationaux de lutte, laboratoire et autres.
L'approche globale de préparation à une pandémie doit comprendre (LAZZARI et STOHR, 2004) : - la mise en oeuvre de mesures permettant de réduire le risque d'apparition d'une souche ayant les qualités nécessaires à l'initiation d'une pandémie, c'est à dire la maîtrise de la circulation virale chez l'animal et la réduction de l'exposition humaine aux influenzavirus aviaires; - l'amélioration des systèmes d'alerte précoce qui passe par une meilleure implication des différents pays dans le réseau de l'OMS contre la grippe et peut-être par le développement de nouveaux indicateurs; - l'amélioration des plans nationaux de réponse aux pandémies grippales et des capacités de réponse nationales (DOMINGUEZ, 2005) Nous présentons ici une synthèse des actions de formation au niveau international, régional et national en rapport avec l'Afrique.
Plusieurs conférences internationales et programmes sur l'influenza aviaire hautement pathogène ont été organisés sous l'égide de la FAO, de l'OIE, de l'OMS, de la Banque Mondiale, et bien d'autres partenaires avec le soutien des états et mécènes. Ainsi, les conférences de Genève en novembre 2005, Libreville 2006, Bamako en décembre 2006, New Delhi en décembre 2007 avaient comme principal objectif de mobiliser des ressources financières pour les actions de lutte contre l'influenza aviaire hautement pathogène. Le lancement de trois programmes régionaux de coopération technique par la FAO en janvier 2006 pour soutenir les plans de prévention :
Plusieurs rencontres ont ponctuées la sensibilisation, l'information et la formation sur l'IAHP. Citons entre autres : ï Symposium sur la grippe aviaire par l'UA-IBAR en Septembre 2005 à Nairobi (Kenya) portant sur problématique de la prévention et de la lutte contre l'IAHP en Afrique ï 7ème Conférence des Ministres des ressources animales en novembre 2005 à Kigali (Rwanda) portant sur le renforcement des capacités des pays Africains dans la surveillance de l'IAHP. ï Formation d'experts dans plusieurs pays pour les exercices de stimulation de l'apparition de l'IAHP. De plus, les actions suivantes ont été menées : ï Mise en place par l'UA-IBAR en 2006 de :
ï Création de Centres Régionaux de Santé Animale (CRSA) par l'UA/IBAR, FAO et OIE :
Diverses réunions ont été organisées sur l'IAHP : ï Réunion ministérielle à Dakar, février 2006 avec objectif de doter la sous région ouest- africaine d'un mécanisme sous-régional de lutte contre la grippe aviaire ï Réunion du groupe d'experts à Bamako (Mali), mars 2006 pour :
ï Réunion ministérielle à Abuja (Nigeria), juin 2006 pour :
ï Organisation de sessions de formation des vétérinaires, médecins et techniciens de laboratoire avec pour objectifs :
ï Lancement « Réseau ouest et centre Africain des laboratoires vétérinaires pour l'influenza aviaire et les autres maladies transfrontalières » par FAO-USDA/APHIS, décembre 2007
ï Mise en place d'un Comité technique interministériel et multidisciplinaire
ï Réalisation des stocks de vaccins (volailles et humains), de Tamiflu-ND, de matériel de protection et de produits désinfectants :
ï Création de fonds d'intervention et d'indemnisation (certains pays) ï Mesures réglementaires pour éviter l'introduction du virus en provenance de pays ou de zones infectés
ï Renforcement des capacités des laboratoires
ï Multiplication des mesures de surveillances épidémiologiques (sérologie et suivi sanitaire)
Parmi les prestataires de formation, l'École Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires (EISMV) de Dakar s'est illustré par :
A son actif : ï Création d'une cellule de veille grippe aviaire, ï Organisation de conférences dans diverses institutions à Dakar (BCEAO, EISMV, CRDI) sur la grippe aviaire, ï Conception, production et diffusion par E-mail d'un bulletin de veille informationnel sur la grippe aviaire à plus de 250 acteurs actuellement, ï Production de 2 000 mallettes pédagogiques de sensibilisation à vocation régionale avec la collaboration technique de la FAO et de l'OIE, En plus, il est à mettre à son crédit, la participation active aux réunions internationale, régionale, sous-régionale et nationale sur la grippe aviaire, aux appuis techniques aux pays membres : Figure 16 : Mallette pédagogique de sensibilisation sur la grippe aviaire de l'EISMV. Photo : Jean Marc FEUSSOM. Cette mallette contient les éléments suivants ( ANNEXE 1) : Ø Livret de sensibilisation Ø Des outils pour l'animation de réunion Ø Des messages audio Ø Des spots vidéo |
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