Chapitre II Le Programme de perfectionnement au
conseil pour les consultants en Afrique (PPCCA) _______ 42
Section I Préambule ____ 42
Section II Objectifs généraux 43
Section III Objectifs spécifiques 43
Section IV Le public concerné 44
Section V Durée du programme 44
Section VI Pré requis exigés des candidats 44
Section VII Ruban pédagogique 45
Section VIII Évaluation __ 48
Section IX L'équipe d'intervention 48
Section X Le transfert de compétences aux intervenants
Africains
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CONCLUSION 50
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 53
ANNEXES
I. L'étude de 2001 sur les consultants Maliens
II. Évaluation des séminaires «
ingénierie de l'intervention de conseil » organisés au
Sénégal et au Burkina Faso en 2004 et 2005
III. Support d'enquête
IV. Réponses au questionnaire
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INTRODUCTION
La pratique du conseil est en pleine évolution en Afrique
noire francophone, avec des différences notables d'un pays à
l'autre, en fonction de leu r niveau de développement économique
et de la présence des bailleurs de fonds internationaux.
Le marché du conseil en Afrique est
caractérisé par une très grande diversité des
profils des consultants, allant du fonctionnaire au demandeur d'emploi
diplômé de l'enseignement supérieur. Ceux-ci ont besoin de
professionnaliser davantage leurs pratiques, leurs méthodologies et
leurs outils d'intervention. Ce besoin est d'autant plus pressant que la
plupart des consultants ne comprennent pas toujours leur rôle d'agent
externe, ni la relation entre le conseil et le système client.
Par ailleurs, la plupart des clients potentiels
éprouvent des difficultés à formuler clairement leurs
problèmes. En effet, les managers de ces entreprises
n'appréhendent pas les enjeux et n'ont pas assez conscience de la valeur
ajoutée qu'elles peuvent obtenir du recours au conseil.
En outre, il convient de noter une certaine l'opacité
dans l'attribution des marchés, surtout publics et que la profession
souffre d'un manque d'organisation, dans la mesure où on y constate
l'absence de référentiel et d'autorité
régulatrice.
Pour notre part, nous nous sommes intéressés
à ce champ d'étude pour des raisons liées principalement
à notre parcours et notre projet professionnels. Après une
formation d'électrothermicien auprès des Écoles de
Métiers d'Électricité de France, nous avons
travaillé comme chef de quart de centrale thermique, dans la
société nationale d'électricité du
Sénégal durant sept ans, avant d'y occuper des fonctions de
gestionnaire de la formation et des compétences pendant une vingtaine
d'années. Avant de quitter cette société à
l'occasion d'un programme de départs volontaires, nous avions
déjà commencé
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à réaliser des missions de formation et de
conseil en Ressources Humaines auprès d'autres entreprises africaines,
dans des secteurs tels que la poste, les banques, l'agro industrie et le
développement rural.
Ces interventions nous ont permis de prendre conscience de
l'intérêt de professionnaliser les consultants locaux, afin qu'ils
contribuent davantage au développement économique du continent
africain.
Cette expérience pratique du terrain, doublée d'une
bonne connaissance du métier tel qu'il est pratiqué dans le
contexte européen en général, et français en
particulier, nous a placé dans une position privilégiée
pour bien observer les pratiques des intervenants Africains et les comparer
avec ce qui peut être considéré comme la norme en
matière de conseil et formation. Notre souhait a toujours
été de jouer un « rôle de passeur » entre les
deux cultures de la formation et du conseil que nous avons
côtoyées et intégrées, à savoir la culture
européenne et celle africaine.
Lorsqu'en 1998 nous avons pris la décision d'orienter
définitivement notre carrière vers le conseil et la formation,
nous n ous sommes rendu compte que nous avions des lacunes en matière
d'ingénierie du conseil. Nous avons très vite constaté
qu'il ne suffit pas d'être un bon cadre de la fonction Ressources
Humaines pour réussir en tant que consultant dans ce domaine. Il nous
manquait une formation spécifique pour pouvoir maîtriser les
méthodologies et les outils du consultant.
Suite à la formation que nous avons reçue en
1999 à l'IDCE d'Angers, nous avions réalisé pour le compte
d'une agence de la Banque Mondiale une étude assez fouillée sur
les besoins de formation des consultants au Mali, où nous avions
décidé de nous installer. Depuis lors, nous avons eu
l'opportunité de former une soixantaine de consultants au
Sénégal, au Mali et au Burkina Faso. Ces interventions nous ont
permis de nous familiariser davantage avec la profession de conseil dans ces
pays et d'avoir une meilleure connaissance de la demande de formation de ces
consultants, parfois relayée par d'autres acteurs.
3
Il a semblé intéressant de s'interroger sur les
pratiques du conseil en Europe et plus particulièrement en France, pour
voir dans quelle mesure les expériences réalisées dans ce
pays pourraient servir d'inspiration pour développer ces
méthodologies et ces outils sur le continent africain. En effet, sans
occ ulter les différences culturelles et sociologiques, il est
aisé de noter des similitudes dans les problématiques
Dans le cadre de nos études en Master 2 Ingénierie
des Ressources Humaines à l'IPSA, et du stage d'application que nous
réalisons auprès de l'I DCE, nous avons choisi de
réfléchir à un dispositif de professionnalisation des
consultants Africains francophones, en faisant l'hypothèse que cette
formation se déroulerait en Afrique. Cette localisation de la formation
en Afrique est justifiée par des raisons de proximité au terrain
d'application, qui augurent d'une meilleure prise en compte des
spécificités socio-culturelles. Par ailleurs, une telle
implantation permet de réduire les conséquences
financières et administratives qu'impliquerait le déplacement des
participants en France.
Le choix de ce thème est également dicté par
notre projet professionnel, qui consiste à créer à Angers
en juillet 2006 un cabinet de conseil et formation en Management des Ressources
Humaines orienté vers l'Afriqu e et les immigrés d'origine
africaine.
Par ailleurs, nous envisageons de poursuivre nos études
et recherches sur le développement du conseil en Afrique francophone.
Au-delà de la formation en elle-même, nous estimons qu'il
conviendra d'approfondir la réflexion sur l'environnement professionnel
et institutionnel dans lequel évoluent les consultants Africains. En
effet, la professionnalisation des consultants nécessitera une
évaluation et un réajustement de l'organisation, des interactions
et des pratiques de tous les acteurs impliqués dans le processus de
décision et de mise en oeuvre du conseil et de la formation en Afrique.
Nous comptons apporter notre contribution dans cette réflexion.
Le présent mémoire est structuré ainsi qu'il
suit :
Dans la première partie il est fait état des
principales approches théoriques et méthodologiques
développées par des auteurs et des chercheurs Nord-
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Américains et Français, tels que Edgar H.
SCHEIN, Yvan BORDELEAU, Robert LESCARBEAU, Maurice PAYETTE, Yves Saint ARNAUD,
Yves André PEREZ et Milan KUBR pour le conseil et Guy Le BOTERF, Thierry
ARDOUIN et Sylvain LACAILLE pour l'ingénierie de la formation et des
compétences.
La consultation en tant qu'activité professionnelle est
définie, avec les conséquences que cela implique, en terme de
compétences requises. Une revue des réalités
socioéconomiques et culturelles africaines, inspirées de nos
propres expériences et des écrits de chercheurs tels que
Émile-Michel HERNANDEZ, Daniel Amoussou MBA, Claude UZUREAU, Claude
VACHERAU et Philippe HUGON, permet de faire le lien entre les exigences des
métiers du conseil et les spécificités objectives du
contexte africain.
Une part importante est consacrée à la pratique
française en matière de conseil en général et plus
particulièrement l'offre de formation, l'approche pédagogique et
les expériences de l'Institut pour le Développement du Conseil
d'Entreprise (IDCE) d'Angers en matière de formation de consultants en
Afrique, elle-même influencée par les travaux de chercheurs
Nord-Américains.
La deuxième partie traite de la pratique du conseil en
Afrique noire Francophone. L'identification et l'analyse de la demande de
formation des consultants Africains s'appuient d'abord sur deux sources
antérieures que sont la synthèse des résultats de
l'étude menée sur la question au Mali en 2001 et
l'évaluation des séminaires Ingénierie de l'intervention
de conseil animés en Afrique depuis 2003. Afin de conforter et
d'actualiser les besoins ainsi identifiés, pour les traduire en une
véritable demande de formation, une enquête par questionnaire a
été menée cette année auprès d'un certain
nombre de consultants au Burkina Faso, au Sénégal et au Mali.
Compte tenu de l'éloignement de la population à enquêter,
nous nous sommes appuyés sur notre réseau de connaissances
personnelles au Sénégal et au Mali pour administrer les
questionnaires. Au Burkina Faso, nous avons sollicité et
bénéficié des services d'une Agence d'exécution de
la Banque Mondiale dans ce pays, en l'occurrence la Maison de l'E ntreprise du
Burkina Faso, qui s'est chargée elle-même de diffuser le
questionnaire et de collecter les réponses.
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Les résultats de cette enquête permettent de
proposer un dispositif pour répondre à cette demande de
formation. Ce programme, pour lequel une équipe pédagogique est
déjà constit uée, est détaillé en objectif
général, objectifs spécifiques, public cible, ruban
pédagogique, modalités d'évaluation, processus de
transfert de compétences à des formateurs Africains pour la
pérennisation du processus.
Ce dispositif de formation est une contribution à
verser dans tout projet de professionnalisation des consultants Africains. Il a
également comme ambition de contribuer dans les réflexions en
cours pour le développement international de l'IDCE, ainsi que pour
notre projet professionnel.
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