Conclusion
L'évolution institutionnelle de L'Association AlAmana
constituerait une opportunité à la hauteur des enjeux liés
à la création de systèmes financiers inclusifs, en leur
permettant une pleine insertion dans le secteur financier et en leur donnant la
possibilité d'offrir une gamme complète de services financiers
aux populations aujourd'hui exclues du système bancaire.
Elle pourrait emprunter l'un du chemins principaux, que sont:
la consolidation et l'élargissement dans le cadre d'une adaptation de la
loi 18-97, l'agrément en qualité de banque en maintenant la forme
juridique associative, la transformation en banques coopératives, ou
bien la transformation en sociétés anonymes agréées
en tant qu'établissements de crédit (société de
financement ou banque).
La transformation de AAA en banques serait la solution la plus
intéressante afin d'élargir leur assise financière, leur
crédibilité à long terme et leur champ de
compétences, au service de leur même clientèle de
population pauvres et exclues du système financier,par ce que La
transformation en établissement de crédit relevant de la loi
bancaire semble aujourd'hui possible avec le concours de l'Etat, qui pourrait,
sans avoir à mettre en oeuvre une réforme législative,
apporter les réponses aux deux interrogations juridiques principales sur
la transformation:
1°) le plafonnement des taux d'intérêts et
commissions applicables aux établissements de crédit, aujourd'hui
situés à un niveau insuffisant au regard des taux
pratiqués par la plupart des AMC. Il convient d'ailleurs de noter
qu'au-delà de l'effet dissuasif vis-à-vis des AMC, ce
système est de nature à bloquer le développement de
portefeuilles de microcrédit par les banques nationales et
internationales
2°) la capacité d'une association de
microcrédit à se transformer en société
agréée en tant que banque ou société de
financement.
La recherche de ce consensus peut être perçue
comme un élément positif dans le contexte de AAA, où
l'Etat a su accompagner le développement de ce secteur depuis une
décennie. Ainsi, après avoir apporté un appui essentiel au
développement du microcrédit par les AMC, l'Etat pourrait
être le catalyseur de la transformation de certaines d'entre elles en
établissement de crédit.
Master en banque et finance Université François
Rabelais de tours&IGA 2006/2007 57
La transformation institutionnelle de L'Association AlAmana en
institution bancaire
Conclusion Générale
Nombre d'observateurs s'interrogent : la microfinance, est-ce
une bonne ou mauvaise chose ? La question ne peut pas être posée
en ces termes. L'accès à des services financiers doit être
considéré comme un droit. Or, dans la plupart des pays sous
développés, ce droit reste hors de portée du plus grand
nombre. D'où la nécessité d'adapter l'offre de service aux
spécificités des populations pauvres.
En cela la légitimité de la microfinance ne peut
être mise en cause : il ne s'agit ni plus ni moins que d'offrir des
services bancaires et financiers de proximité à ceux qui n'y ont
pas accès, hors des réseaux informels. Si le bien fondé de
l'outil ne saurait être nié, en revanche, l'usage qui en est fait
et la portée qui lui est donnée exigent, eux, d'être
examinées de près. La diversité des expériences
rend cet examen délicat : quoi de commun entre une IMF qui propose du
microcrédit à un groupe de femmes en complément de service
de santé et d'éducation et une banque commerciale qui se lance
dans ce nouveau créneau afin d'élargir sa clientèle ?
Gardons-nous de tout dogmatisme en la matière.
Seul un examen au cas par cas permet de se prononcer sur
l'efficacité de telle ou telle expérience. Dans certaines
situations, la qualité des services offerts par un établissement
bancaire classique valent mieux ceux d'une ONG douteuse, ou même d'une
ONG bien intentionné, mais peu familiarisée avec les
règles de base de la finance. Etre banquier, et surtout banquier pour
les pauvres, ne s'improvise pas.
Ilest nécessairede
rappelerque lechamps dela microfinanceest
victime d'une certaines forme de « pensée
unique » qui nuit, fortement,à
sondéveloppement.
Master en banque et finance Université François
Rabelais de tours&IGA 2006/2007 58
La transformation institutionnelle de L'Association AlAmana en
institution bancaire
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