2.2 Recommandations urbanistiques
Les lotissements étudiés sont des lotissements
récents, construits sur des zones anciennement vierges. Ils produisent
alors un effet masse dans des villes démographiquement faible. Ils ont
donc des effets néfastes tout d'abord sur l'urbain puisque la
dissémination de l'habitat individuel dans l'espace périurbain
pose des problèmes d'équipement et d'organisation des services
publics et privés. Les lotissements étant peuplés
principalement par de jeunes familles avec enfants, la construction
d'écoles a été nécessaire ainsi que des cantines
scolaires pour les accueillir le midi puisque les parents travaillent pour la
plupart en périphérie, ce qui induit aussi d'assurer le ramassage
scolaire.
De plus, il aurait fallu aussi prévoir la
création de commerces et des structures de loisirs pour la commune de
Hanches. Les plus petites communes devraient en effet adapter leurs commerces
et services en fonction des demandes des arrivants mais comme à Hanches,
nous voyons qu'il n'est pas évident de développer une petite
commune puisque le coût des constructions et de la mise en place de
structures adaptées pour les parents comme pour les enfants sont
énormes pour des communes de petites tailles.
Pour toutes les communes désireuses de s'agrandir, il y
aura aussi un coût pour faire prolonger les réseaux EDF, France
télécom, mettre en place le traitement des eaux usées, le
réseau d'égout, le ramassage des ordures ménagères
pour toutes les communes désireuses de s'agrandir.
Tous ces équipements et services à mettre en
place sont sources de réticences pour les communes d'accepter la
construction de lotissements. Au lendemain de son élection en mars 2008,
le Maire de la commune de Chartainvilliers (28) a ainsi arrêté le
nouveau projet de lotissement qui devait voir le jour dans sa commune car les
lotissements sont pour lui source d'endettement et de problèmes
relationnels.
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Pour rompre avec l'idée que le pavillon est le seul
« en théorie » à répondre aux besoins des
familles, il faudrait proposer un modèle d'habitat intermédiaire
avec maximum 3 étages et avec des parcelles de jardins individuels ou
grandes terrasses arborées et des jardins et parcs pour enfants proches
de ces lieux d'habitation comme commencent à le proposer quelques
promoteurs qui prennent au sérieux la question du renouvellement urbain
et des problèmes environnementaux qu'engendre l'habitat individuel
dispersé.
Cet ensemble d'habitation proposerait un cadre de vie
favorable à la vie de famille, avec la nature à proximité
et des balcons de grandes tailles, pour rompre avec l'habitat collectif.
Il permet aussi d'être plus avantageux que les maisons
individuelles car ces ensembles sont appelés à se
développer plus près des centres-villes et surtout à
proximité des réseaux de transports. Ils limitent aussi
l'entretien d'un jardin trop grand. Cet habitat est plus en vogue chez les
catégories sociales supérieures bien qu'il soit plutôt
destiné aux catégories plus modestes.
Ce modèle de logement pourtant favorable au
renouvellement urbain et aux préoccupations environnementales a des
difficultés à se développer puisque pour les promoteurs
immobiliers ce n'est pas ce que souhaitent les acquéreurs.
« Nous on est là pour vendre le plus possible de
logements. Si les demandes sont fortes dans le secteur du logement individuel,
nous on fera des logements individuels. Le truc pour nous c'est d'être
sûr de vendre. Après si les gens sont contents ou pas, c'est plus
le problème, on sait que d'autres voudront faire l'expérience
après eux ». (Promoteur immobilier SAFIM)
Tout au moins, si l'habitat intermédiaire ne correspond
pas à tous les ménages, il faudrait réduire les parcelles
des pavillons qui vont se construire dans les prochaines années pour
répondre à des besoins réels et éviter un trop
grand nombre de déceptions liés à la surface trop
importante des jardins.
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