Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) : son
intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr GUIMONT
MC
Lipids, Lipoprotein, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis,
Lipides, Lipoprotéine, Lpa, Hyperlipoprotéinémie,
Athérosclérose
UNIVERSITE PARIS V (RENE DESCARTES)
FACULTE DES SCIENCES PHARMACEUTIQUES ET
BIOLOGIQUES
Année 1998 Thèse N°
THESE
pour l'obtention du diplôme d' Etat de DOCTEUR
EN PHARMACIE
présentée et soutenue publiquement le 23 juin
1998 par GUIMONT Marie-Christine
La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l' interprétation
du bilan lipidique
JURY
Mr le Professeur Jean-Marie LAUNAY Président
Me le Docteur Thérèse GOUSSON Rapporteur
Me le Docteur Jacqueline PEYNET Membre
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) : son
intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr GUIMONT
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Athérosclérose
A Monsieur le Professeur Jean-Marie LAUNAY
Chef du Service de Biochimie, Hôpital
Lariboisiere, AP-HP Praticien Hospitalier, Biologiste des
Hôpitaux
qui m'a fait l'honneur d'accepter la présidence
de cette thèse. Avec le témoignage de mon profond
respect.
A Madame le Docteur Thérèse
GOUSSON Praticien Hospitalier, Biologiste des Hôpitaux Service de
Biochimie, Hôpital Beaujon, AP-HP
qui m'a confié ce travail et aidé avec
bienveillance durant sa réalisation.
A Madame le Docteur Jacqueline PEYNET Praticien
Hospitalier, Biologiste des Hôpitaux Service de Biochimie,
Hôpital Lariboisiere, AP-HP
qui a bien voulu s'intéresser à ce
travail et m'a fait l'honneur de participer au jury.
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A Monsieur le Professeur Edouard DELACOUX Ancien Chef du
Service de Biochimie, Hôpital Beaujon, AP-HP Praticien Hospitalier,
Biologiste des Hôpitaux
qui m'a prodigué ses conseils et ses encouragements lors
de la conception de ce travail. Avec le témoignage de mon profond
respect.
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A mes Parents.
A ma Famille
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TABLE des MATIERES
Introduction 1
1. Rappels sur les maladies cardiovasculaires
3
1.1. DEFINITION 3
1.2. LES DONNEES DE L'EPIDEMIOLOGIE 3
1.2.1. Mortalité 3
1.2.2. Morbidité 5
1.2.3. Détermination des facteurs de risque
5
1.2.4. Rôle des
dyslipoprotéinémies 6
1.3. IMPORTANCE BIOLOGIQUE DES LIPIDES 10
1.3.1. Définition 10
1.3.2. Importance nutritionnelle 10
1.3.3. Importance physiologique 10
1.3.3.1. Lipides de réserve 11
1.3.3.2. Lipides de structure 11
1.3.3.3. Lipides à activité
métabolique 11
1.3.3.4. Lipides circulants 11
1.4. LES LIPIDES CIRCULANTS ET LE CONCEPT DE LIPOPROTEINE
11
1.4.1. Les lipides circulants 11
1.4.1.1. Le cholestérol 12
1.4.1.2. Les triglycérides 12
1.4.1.3. Les phospholipides 13
1.4.1.4. Les acides gras non estérifiés
14
1.4.2. Le concept de lipoprotéine
14
1.5. STRUCTURE ET CLASSIFICATION DES LIPOPROTEINES
CIRCULANTES 16
1.5.1. Structure générale des
lipoprotéines 16
1.5.2. Classification et nomenclature des
lipoprotéines 17
1.5.2.1. Classification selon la mobilité
électrophorétique 18
1.5.2.2. Classification selon la densité
hydratée 18
1.5.2.3. Classification selon la taille 20
1.5.2.4. Classification selon la composition en
apoprotéines 21
1.6. RAPPELS DU METABOLISME NORMAL DES LIPOPROTEINES
23
1.6.1. Absorption, transport et métabolisme
des lipides alimentaire 24
1.6.1.1. Lipides alimentaires 24
1.6.1.2. Métabolisme des chylomicrons
24
1.6.2. Métabolisme des triglycérides
endogènes et des VLDL 27
1.6.2.1. Synthèse hépatique des VLDL
27
1.6.2.2. Catabolisme des VLDL 28
1.6.2.3. Régulation 29
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1.6.3. Métabolisme du cholestérol et des
lipoprotéines qui le transportent 30
1.6.3.1. Importance biologique du cholestérol
30
1.6.3.2. Biosynthèse et sécrétion du
cholestérol 30
1.6.3.3. Transport et apport de cholestérol aux
tissus: le rôle des LDL 33
1.6.3.4. Catabolisme des LDL et du cholestérol
33
1.6.4. Métabolisme et rôle des HDL
39
1.6.4.1. Synthèse 40
1.6.4.2. Transformation intravasculaire 40
1.6.4.3. Catabolisme 41
1.6.5. Conclusion 43
1.7. L'ATHEROSCLEROSE ET SES COMPLICATIONS 43
1.7.1. Définition 43
1.7.2. Structure et composition cellulaire d'une
artère saine 44
1.7.2.1. Structure 44
1.7.2.2. Composition cellulaire et métabolisme de
la paroi artérielle 45
1.7.3. L'artère athéroscléreuse
49
1.7.3.1. Topographie des lésions
athéroscléreuses 49
1.7.3.2. Anatomie pathologique des lésions
athéroscléreuses 51
1.7.4. Pathogénie de l'athérosclérose
53
1.7.4.1. Théorie ancienne de la réponse
plaquettaire 54
1.7.4.2. Hypothèse de l'infiltration lipidique
54
1.7.4.3. Hypothèse de la réaction à
un traumatisme 55
1.7.4.4. Autres hypothèses 58
1.7.4.5. Consensus actuel sur
l'athérogenèse 62
2. La lipoprotéine Lp(a) 65
2.1. DECOUVERTE DE LA LIPOPROTEINE (a)
PAR KARE BERG 65
2.1.1. Circonstances 65
2.1.2. Stratégie de recherche utilisée
66
2.1.3. Résultats: mise en évidence d'un nouvel
allotype 67
2.1.4. Nomenclature et nature du nouvel antigène
67
2.1.4.1. Nomenclature 67
2.1.4.2. Nature du nouvel antigène 67
2.1.5. Fréquence du caractère 68
2.1.6. Etude génétique préliminaire
68
2.2. COMPOSITION CHIMIQUE ET PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES
DE LA Lp(a) 68
2.2.1. Caractéristiques 68
2.2.2. Isolement de la Lp(a) 69
2.2.2.1. Isolement et purification 69
2.2.2.2. Contrôle de la pureté des
préparations 70
2.2.2.3. Séparation de l'apo(a) et de la particule
"LDL like" [Lp(a-)] 70
2.2.3. Constantes et propriétés physiques
71
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2.2.3.1. Densité hydratée 71
2.2.3.2. Mobilité électrophorétique
71
2.2.3.3. Masse moléculaire et taille
72
2.2.3.4. Viscosité 72
2.2.3.5. Comportement au froid de la Lp(a)
purifiée 73
2.2.4. Composition chimique 74
2.2.4.1. Les hydrates de carbone 74
2.2.4.2. Les lipides 75
2.2.4.3. Les protéines 75
2.3. COMPOSITION CHIMIQUE, STRUCTURE, PROPRIETES ET
GENETIQUE DE L'APO(a) 77
2.3.1. Composition chimique 77
2.3.1.1. Isolement et purification de
l'apoprotéine(a) 77
2.3.1.2. Composition chimique de l'apo(a) 77
2.3.2. Structure 78
2.3.2.1. Structure primaire et homologie avec le
plasminogène 78
2.3.2.2. Structure secondaire 84
2.3.2.3. Structure tertiaire 85
2.3.3. Propriétés de l'apoprotéine (a)
86
2.3.3.1. Hydrophilie 86
2.3.3.2. Propriétés liées à
la présence des kringles 86
2.3.3.3. Propriétés des régions
inter-kringles 88
2.3.3.4. Propriétés du domaine
protéase 88
2.3.3.5. Propriétés immunologiques
89
2.3.4. Génétique de l'apoprotéine (a)
90
2.3.4.1. Le gène de l'apoprotéine(a)
90
2.3.4.2. Un locus polyallélique 91
2.3.4.3. Evolution du gène de l'apoprotéine
(a) 92
2.3.4.4. Ségrégation des différents
allèles d'apo(a) 94
2.3.4.5. Expression du gène de
l'apoprotéine(a) 95
2.4.STRUCTURE DE LA Lp(a) 95
2.5. METABOLISME 97
2.5.1. Concentration plasmatique 97
2.5.1.1. Constance intra-individuelle 97
2.5.1.2. Variabilité inter-individuelle
97
2.5.2. Paramètres métaboliques 102
2.5.3. Synthèse 103
2.5.3.1. Nécessité de la présence
d'apoB100 103
2.5.3.2. Indépendance des autres
lipoprotéines à apoB 104
2.5.3.3. Lieu de synthèse 105
2.5.3.4. Mécanisme 106
2.5.4. Catabolisme 108
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Athérosclérose
2.5.4.1. Place du récepteur des LDL
108
2.5.4.2. Place des macrophages 111
2.5.4.3. Interaction avec les protéines de la
matrice extra-cellulaire 112
2.5.5. Régulation de la concentration de Lp(a)
112
2.5.5.1. Par des facteurs génétiques
112
2.5.5.2. Influence des facteurs d'environnement
116
2.5.5.3. Influence de certains états
physiopathologiques 118
2.6. ROLE PHYSIOLOGIQUE ET MECANISME PATHOGENIQUE
120
2.6.1. Rôle physiologique 120
2.6.1.1. Régulation de la fibrinolyse
physiologique 121
2.6.1.2. Cicatrisation des lésions vasculaires
126
2.6.2. Mécanismes pathogéniques 128
2.6.2.1. Action proathérogène
128
2.6.2.2. Action prothrombogène 129
2.7. DETECTION ET DOSAGE DE LA Lp(a) 130
2.7.1. Méthodes d'analyse qualitative 130
2.7.1.1. Appliquées à la détection
de la Lp(a) plasmatique 130
2.7.1.2. Appliquées à la séparation
des isoformes d'apo(a) 134
2.7.2. Méthodes d'analyse quantitative 137
2.7.2.1. Remarques 137
2.7.2.2. Méthodes immunologiques 138
2.7.2.3. Détermination du cholestérol de la
Lp(a) 146
2.8. Lp(a) ET PATHOLOGIE 148
2.8.1. Les pathologies par athérosclérose
primitive 148
2.8.1.1. Maladies coronariennes 150
2.8.1.2. Maladies cérébrovasculaires
161
2.8.1.3. Artériopathies des membres
inférieurs 164
2.8.2. Les pathologies avec athérosclérose
secondaire 165
2.8.2.1. Le diabète 165
2.8.2.2. Les maladies rénales 171
2.8.2.3. L'hypothyroïdie 178
2.8.2.4. La goutte 180
2.8.3. Autres maladies 181
2.8.3.1. Les maladies hépatiques 181
2.8.3.2. Les maladies rhumatismales, connectivites
184
2.8.3.3. Les thromboses veineuses 185
3. Résultats personnels 186
3.1. MATERIEL ET METHODES 186
3.1.1. Séparation des lipoprotéines par
électrophorèse 186
3.1.2. Dosage de la Lp(a) 187
3.1.3. Population étudiée 188
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Athérosclérose
3.1.4. Outils statistiques 190
3.2. RESULTATS 191
3.2.1. Comparaison de techniques analytiques 191
3.2.1.1. Séparation des lipoprotéines par
électrophorèse 191
3.2.1.2. Dosage de la Lp(a) 195
3.2.2. Résultats des 1504 individus
étudiés 199
3.2.2.1. Recherche de la Lp(a) par
électrophorèse avec l'Hydragel LIPO + Lp(a) 199
3.2.2.2. Dosages des Lp(a) positives 205
4. Place de la Lp(a) dans l'interprétation du
bilan lipidique 211
4.1.NOTION DE BILAN LIPIDIQUE 211
4.1.1. Buts et contexte du bilan lipidique 211
4.1.1.1. Buts du bilan lipidique 211
4.1.1.2. Stratégie de prévention primaire
et secondaire 212
4.1.2. Le bilan lipidique 213
4.1.2.1. Paramètres du bilan lipidique
213
4.1.2.2. Variabilité des paramètres du
bilan lipidique 214
4.1.2.3. Valeurs "normales" 215
4.2. RAPPELS SUCCINTS DES DIFFERENTES DYSLIPOPROTEINEMIES
216
4.2.1. Définitions 216
4.2.2. Classification 217
4.2.3. Hyperlipoprotéinémie de type I
(hyperchylomicronémie familiale) 218
4.2.4. Hyperlipoprotéinémie de type II a
(hypercholestérolémie pure) 218
4.2.5. Hyperlipoprotéinémie de type IIb
(hyperlipidémie mixte) 219
4.2.6. Hyperlipoprotéinémie de type III
(dysbétalipoprotéinémie) 221
4.2.7. Hyperlipoprotéinémie de type IV
(hypertriglycéridémie endogène) 222
4.2.8. Hyperlipoprotéinémie de type
IV(hypertriglycéridémie majeure, exogène
et endogène) 223 4.2.9.
Hyperlipoprotéinémie n'appartenant pas à la classification
de Fredrickson . 224
4.2.9.1. Hyperalphalipoprotéinémie
familiale 224
4.2.9.2. Hypoalphalipoprotéinémies
224
4.2.9.3. Hypobêtalipoprotéinémies
224
4.2.9.4. Concentration élevée de Lp(a)
225
4.3. PLACE DE LA Lp(a) DANS LES DIFFERENTES
DYSLIPOPROTEINEMIES 225
4.3.1. Comparaison des concentrations de Lp(a) des sujets
dyslipidémiques
avec celles des sujets normolipidémiques 225 4.3.2.
Comparaison des concentrations de Lp(a) dans divers groupes
de dyslipidémies 225
4.3.3. Répartition des isoformes d'apo(a) dans les
dyslipidémies 229
4.3.4. Lp(a) et risque vasculaire 229
4.4. PROBLEMES GENANT L'INTERPRETATION DES TAUX ELEVES DE
Lp(a) 230
4.4.1. Variabilité biologique des concentrations
230
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4.4.2. Variabilité analytique 231
4.4.2.1. Nature de l'échantillon 231
4.4.2.2. Effet des conditions de conservation avant dosage 232
4.4.2.3. Absence de standardisation des méthodes de dosage
233
4.4.3. A propos du seuil pathologique 233
4.4.4. Absence de traitement efficace et bien
toléré 234
4.4.5. Y a t-il un bénéfice à abaisser
le taux de la Lp(a) ? 238
4.5. ATTITUDE PRATIQUE 238
4.5.1. DOIT-ON CHERCHER ET DOSER LA Lp(a) LORS DE TOUT BILAN
LIPIDIQUE COMPLET ? 238
4.5.1.1. ARGUMENTS EN DEFAVEUR DE L'INCLUSION DE LA Lp(a) DANS LE
BILAN LIPIDIQUE
COMPLET 238 4.5.1.2. ARGUMENTS EN FAVEUR DE L'INCLUSION DE LA
Lp(a) DANS LE BILAN LIPIDIQUE
COMPLET 239
4.5.2. DANS QUELLES CIRCONSTANCES FAUT-IL RECHERCHER ET DOSER LA
Lp(a) ? 239
CONCLUSION 240
BIBLIOGRAPHIE 241
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Tableaux
Page
TABLEAU I: MORTALITE PAR MALADIES DE L'APPAREIL CIRCULATOIRE,
FRANCE 1990 4
TABLEAU II: RESULTATS D'ETUDES D'INTERVENTION SUR LA
CHOLESTEROLEMIE (DIETETIQUE ET/OU MEDICAMENTS) 9
TABLEAU III : COMPOSITION CHIMIQUE DES LIPOPROTEINES
PLASMATIQUES 15
TABLEAU IV : COMPOSITION EN APOPROTEINES DES PRINCIPALES
LIPOPROTEINES PLASMATIQUES 15
TABLEAU V : COMPOSITION ET DENSITE HYDRATEE DES LIPOPROTEINES
PLASMATIQUES 19
TABLEAU VI: PROPRIETES PHYSIQUES DES LIPOPROTEINES 20
TABLEAU VII : EXEMPLES DE LIPOPROTEINES SIMPLES ET COMPLEXES
21
TABLEAU VIII : PROPRIETES ET FONCTION METABOLIQUES DES
APOPROTEINES PLASMATIQUES 22
TABLEAU IX : PROPRIETES PHYSIQUES DE LA Lp(a)
ET DES LDL 72
TABLEAU X : COMPOSITION CHIMIQUE DE LA Lp(a)
ET DES LDL 74
TABLEAU XI: COMPOSITION EN HYDRATES DE CARBONE DE LA
Lp(a) ET DES LDL 74
TABLEAU XII : COMPOSITION EN ACIDES AMINES DE L'APO(a), DE
L'APO B ET DE LA MOYENNE DES PROTEINES 77
TABLEAU XI I I : POIDS MOLECULAIRES ET NOMBRES DE KRINGLES DES
ISOFORMES D'APOPROTEINE(a) 83
TABLEAU XIV : STRUCTURES SECONDAIRES COMPAREES DES LDL, DE
L'APO(a) ET DE LA Lp(a),
DETERMINEES PAR DICHROISME CIRCULAIRE 85
TABLEAU XV : PARAMETRES METABOLIQUES COMPARES DE LA
Lp(a) ET DES LDL 102
TABLEAU XVI : Lp(a) ET MALADIES
CORONARIENNES, ETUDES RETROSPECTIVES 152
TABLEAU XVII : Lp(a) ET MALADIES
CORONARIENNES, ETUDES PROSPECTIVES 158
TABLEAU XVIII : Lp(a) ET MALADIES
CEREBROVASCULAIRES 163
TABLEAU XIX : Lp(a) ET DIABETE 170
TABLEAU XX : Lp(a) ET MALADIES RENALES 175
TABLEAU XXI : Lp(a) DANS LES DIFFERENTES
DYSLIPOPROTEINEMIES 228
TABLEAU XXII : EFFET DES MEDICAMENTS HYPOLIPIDEMIANTS SUR LA
CONCENTRATION DE Lp(a) 235
Figures
Page
FORMULES DU CHOLESTEROL LIBRE ET ESTERIFIE, DES TRIGLYCERIDES,
|
DES PHOSPHOLIPIDES, ET DES ACIDES GRAS
|
13
|
STRUCTURE GENERALE DES LIPOPROTEINES
|
17
|
METABOLISME DES LIPIDES ALIMENTAIRES, SORT METABOLIQUE DES
CHYLOMICRONS
|
25
|
CATABOLISME DES VLDL, PRODUCTION DES LDL
|
30
|
BIOSYNTHESE DU CHOLESTEROL
|
32
|
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Athérosclérose
FIGURE 1 :
FIGURE 2 : FIGURE 3 : FIGURE 4 : FIGURE 5 :
FIGURE 6 : FACTEURS AFFECTANT L'HOMEOSTASIE DU CHOLESTEROL AU
NIVEAU CELLULAIRE 34
FIGURE 7 : STRUCTURE DU RECEPTEUR DES LDL 36
FIGURE 8 : CATABOLISME DU CHOLESTEROL EN ACIDES BILIAIRES 37
FIGURE 9 : CYCLE DES HDL ET TRANSPORT "REVERSE" DU CHOLESTEROL
42
FIGURE 10 : DEVELOPPEMENT AVEC L' AGE ET TOPOGRAPHIE DES LESIONS
D'ATHEROSCLEROSE 53
FIGURE 11 : SCHEMA UNIFIE DE L'ATHEROGENESE 63
FIGURE 12 : HOMOLOGIE DE SEQUENCE DES CDNA DE L'APO(a) ET DU
PLASMINOGENE 79
FIGURE 13 : STRUCTURE DES KRINGLES ET DU DOMAINE INTER-KRINGLE
80
FIGURE 14 : STRUCTURES COMPAREES DU PLASMINOGENE, DU T-PA, DE
L'UROKINASE ET
DE LA PROTHROMBINE 81
FIGURE 15 : LES 6 ISOFORMES D'APOPROTEINE(a) SEPAREES PAR
UTERMANN 83
FIGURE 16 : LES 34 ISOFORMES D'APOPROTEINE(a) MISES EN EVIDENCE
PAR MARCOVINA 83
FIGURE 17 : STRUCTURE SCHEMATIQUE DU CDNA DE L'APOPROTEINE(a)
84
FIGURE 18 : LOCALISATION CHROMOSOMIQUE DES GENES DE L'APO(a) ET
DU PLASMINOGENE 90
FIGURE 19 : SEQUENCES COMPAREES DES CDNA DU PLASMINOGENE ET DES
APO(a)
HUMAINE ET DU HERISSON 94
FIGURE 20 : STRUCTURE SCHEMATIQUE DES LDL ET DE LA
LIPOPROTEINE(a) 97
FIGURE 21 : DISTRIBUTION DES CONCENTRATIONS SERIQUES DE Lp(a)
CHEZ LES CAUCASIENS 98
FIGURE 22 : DISTRIBUTION DES CONCENTRATIONS DE Lp(a) DANS 7
GROUPES ETHNIQUES 101
FIGURE 23 : RELATIONS NEGATIVES ENTRE PHENOTYPE / POIDS
MOLECULAIRE
DES ISOFORMES D'APO(a) ET CONCENTRATION DE Lp(a) 102
FIGURE 24 : EXEMPLES DE PROFILS LIPOPROTEIQUES AVEC L' HYDRAGEL
LIPO + L p(a) 193
FIGURE 25 : DOSAGE DE LA Lp(a) PAR ELECTROIMMUNODIFFUSION 197
FIGURE 26 : DOSAGE DE LA Lp(a), CORRELATION ENTRE LA
NEPHELEMETRIE ET
L' ELECTROIMMUNODIFFUSION 198
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Liste des abréviations
Lp(a) : lipoprotéine Lp(a)
apo(a) : apoprotéine (a)
HDL : high density lipoprotein
LDL : low density lipoprotein
VLDL : very low density
lipoprotein
IDL : intermediate density
lipoprotein
LCAT : lecithin cholesterol acyl
transferase
ACAT : acyl cholesterol acyl
transferase
CETP : cholesterol ester transfer
protein
H M G Co-A reductase : hydroxymethyl Co enzyme A
reductase
R-LDL : récepteur des LDL
t-PA : activateur tissulaire du
plasminogène
K : kringle
PAI-1 : inhibiteur de l'activateur du
plasminogène de type 1
PDGF : platelet derived growth
factor
RA : risque attribuable
RR : risque relatif
HbA1c : hémoglobine A1c
DID : diabète
insulinodépendant
DNID : diabète non
insulinodépendant
SN : syndrome néphrotique
IR : insuffisance rénale
IRC : insuffisance rénale chronique
PTU : protéinurie
HD : hémodialyse
DPC : dialyse péritonéale
continue
TR : transplantation rénale
CBP : cirrhose biliaire primitive
Introduction
Les maladies de l'appareil circulatoire
représentent une des premières causes de mortalité dans
les pays industrialisés. La plupart d'entre elles sont la
conséquence clinique des complications survenant au niveau des
lésions athéromateuses des artères.
Le processus d'athérogenèse se
déroule progressivement pendant plusieurs décennies avant la
survenue des manifestations cliniques. L'infarctus myocardique et
cérébral, l'oblitération d'une artère d'un membre
inférieur sont les plus fréquentes de ces manifestations. C'est
dire l'importance d'une prévention précoce, qui devrait
idéalement être instaurée avant la constitution des
lésions ou à un stade où celles-ci peuvent encore
régresser; cette prévention nécessite l'identification des
facteurs de risque déclenchant l'athérogenèse.
Les nombreuses études entreprises,
expérimentales ou épidémiologiques, ont permis de montrer
que l'athérogenèse est une maladie multifactorielle, et de mettre
en évidence des facteurs de risque primaires et secondaires.
Parmi les facteurs de risque primaires, l'étude
de Framingham a démontré l'importance du rôle des lipides
et tout spécialement de l'hypercholestérolémie dans le
déclenchement des lésions. Toutefois, si les
hyperlipoprotéinémies "classiques" (types Ila, Ilb,
Ill, IV) sont
indiscutablement athérogènes, des
lésions athéromateuses précoces peuvent aussi se
développer chez des sujets dont les taux de cholestérol total et
de triglycérides sont normaux.
L'implication d'autres paramètres lipidiques a
donc dû être recherchée et les progrès
réalisés dans la connaissance du métabolisme des
lipoprotéines plasmatiques ont permis d'affiner cette
recherche.
Les études des différentes
lipoprotéines et du rôle de leurs diverses apoprotéines ont
permis de franchir un pas important, et de préciser l'impact sur
l'athérogenèse d'une diminution d'une sous-classe d'HDL, les
HDL2, de la présence de LDL petites et denses, de la
concentration en apolipoprotéine B.
Enfin, la découverte par Berg d'une
lipoprotéine aux propriétés particulières, la
lipoprotéine(a), a ouvert une voie intéressante dans le
dépistage des facteurs de risque des maladies cardiovasculaires. Cette
lipoprotéine constitue un facteur de risque indépendant qu'il est
important de déterminer, notamment dans les
hypercholestérolémies familiales et chez les sujets
normolipidémiques présentant une athérosclérose
précoce.
Les hyperlipidémies postprandiales ne
bénéficient d'aucun test standardisé actuellement. On sait
cependant que certains individus présentent, uniquement en
période postprandiale, des
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) : son
intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr GUIMONT
MC 1/271 Lipides, Lipoprotéine (a), Hyperlipoprotéinémie,
Athérosclérose, Lipids, Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia,
Atherosclerosis
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) : son
intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr GUIMONT
MC 2/271 Lipides, Lipoprotéine (a), Hyperlipoprotéinémie,
Athérosclérose, Lipids, Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia,
Atherosclerosis
modifications de concentration et de composition des
lipoprotéines qui pourraient expliquer certaines situations
d'athérosclérose prématurée.
L'objet de notre travail a été de
discuter l'intérêt d'inclure la détermination de la
lipoprotéine(a) dans le bilan lipidique de patients à risque de
maladies cardiovasculaires. Dans la première partie, nous nous sommes
efforcée de définir, à partir des données
expérimentales et épidémiologiques de diverses
études, les facteurs de risque primaires et secondaires de
l'athérosclérose, puis après le rappel du
métabolisme des lipoprotéines, nous avons présenté
les différentes théories de constitution de
l'athérome.
Dans la deuxième partie, nous avons fait le
point des connaissances actuelles sur la lipoprotéine (a).
Dans la troisième partie, nous avons
exposé nos résultats personnels dans le dépistage et le
suivi de patients atteints de maladies cardiovasculaires.
Enfin, dans la quatrième partie nous avons
discuté de la place de la lipoprotéine(a) dans
l'interprétation du bilan lipidique.
1. Rappels sur les maladies cardiovasculaires
1.1. Définition
Les maladies cardiovasculaires rassemblent des
pathologies affectant le coeur et les vaisseaux, pathologies le plus souvent
consécutives à une artériopathie.
Les principales artériopathies comprennent
l'artériosclérose, les anomalies de structure
congénitales, les affections inflammatoires, et les maladies touchant
principalement les petits vaisseaux, comme les pathologies
d'hypersensibilité ou auto-immunes.
L'artériosclérose est un terme
générique pour désigner un épaississement et un
durcissement de la paroi artérielle. Dans environ deux tiers des cas,
elle est la conséquence de l'athérosclérose.
L'athérosclérose est une forme
d'artériosclérose atteignant les gros vaisseaux. Elle est
à l'origine de la plupart des coronaropathies, des
anévrismes aortiques et des artériopathies des membres
inférieurs; elle joue également un rôle déterminant
dans les artériopathies cérébrales.
1.2. Les données de
l'épidémiologie
L'athérosclérose, principale cause des
infarctus du myocarde, des maladies cérébro-vasculaires et de
l'artériopathie oblitérante des membres inférieurs, est
responsable de la majorité des décès dans les
sociétés occidentales (USA, Europe)'.
1.2.1. Mortalité
D'après la statistique des décès
survenus en France pour l'année 1990, 174544 des 526201
décès sont dus aux maladies cardio-vasculaires, soit une part de
mortalité égale à 33,2 pour cent
2 (Tableau I).
Parmi ces décès, 27,8 p. cent sont dus
aux maladies cérébrovasculaires, 28,2 p. cent aux cardiopathies
ischémiques et 6,0 p. cent aux artérites, anévrisme de
l'aorte, embolies et thromboses artérielles.
Ainsi, en France près de deux tiers des causes
de décès par maladie cardiovasculaire sont liés à
l'athérosclérose.
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) : son
intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr GUIMONT
MC 3/271 Lipides, Lipoprotéine (a), Hyperlipoprotéinémie,
Athérosclérose, Lipids, Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia,
Atherosclerosis
2
|
Hommes Nombre
(%)
|
Femmes Nombre
(%)
|
Total Nombre
(%)
|
Maladies cérébrovasculaires
|
19 718
|
28 810
|
48 528
|
|
(24,9)
|
(30,3)
|
(27,8)
|
Cardiopathies ischémiques
|
26 724
|
22 564
|
49 288
|
|
(33,7)
|
(23,7)
|
(28,2)
|
Artérites
|
5 658
|
4 781
|
10 439
|
Anévrisme de l'aorte
Embolies et thromboses artérielles
|
(7,1)
|
(5,0)
|
(6,0)
|
Autres maladies de l'appareil circulatoire
|
27 257
|
39 032
|
66 289
|
|
(34,3)
|
(41,0)
|
(38,0)
|
Total
|
79 357
|
95 187
|
174 544
|
|
(100)
|
(100)
|
(100)
|
Tableau I : Mortalité par maladies de l'appareil
circulatoire, France 1990
La part des maladies cardio-vasculaires parmi l'ensemble des
décès varie considérablement avec l'âge :
très faible chez les sujets jeunes, elle augmente
régulièrement pour atteindre un niveau très
élevé chez les personnes âgées où ces
maladies sont responsables de près d'un décès sur deux.
Cependant, si les maladies cardio-vasculaires sont la
principale cause de décès aux âges élevés
quel que soit le sexe, l'intensité de ces maladies diffère
grandement d'un sexe à l'autre à l'âge adulte avec un
indice de surmortalité masculine dépassant 3 entre 35 et 64 ans.
Pour le sexe masculin, les cardiopathies ischémiques constituent la
première cause de décès d'origine circulatoire entre 35 et
75 ans. Pour le sexe féminin, ce sont les maladies
cérébrovasculaires qui prédominent quel que soit
l'âge sauf entre 55 et 75 ans, mais avec des taux de mortalité qui
restent toujours inférieurs aux taux masculins 2.
La mortalité de l'infarctus du myocarde à la
phase aiguë est d'environ 30 p. cent avec plus de la moitié des
décès survenant avant l'hospitalisation. La survie après
hospitalisation s'est nettement améliorée ces deux
dernières décennies, mais il existe toujours 5 à 10 p.cent
de mortalité dans l'année qui suit l'infarctus.
D'après les données des 3 registres
Français MONICA 3, (Bas-Rhin, Haute-Garonne et
communauté urbaine de Lille), les taux de mortalité par infarctus
du myocarde ont diminué
entre 1985 (58,5 pour 105) et 1992 (40,5 pour
105).
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) : son
intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr GUIMONT
MC 4/271 Lipides, Lipoprotéine (a), Hyperlipoprotéinémie,
Athérosclérose, Lipids, Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia,
Atherosclerosis
1.2.2. Morbidité
L'athérosclérose est également
responsable d'une importante morbidité cardiaque (angor, infarctus du
myocarde, cardiomyopathie ischémique) et non cardiaque (accidents
vasculaires cérébraux, maladie vasculaire
périphérique).
L'infarctus du myocarde est une des causes les plus
fréquentes d'hospitalisation dans les pays occidentaux. Il y a en France
environ 110 000 infarctus par an dont 40 pour cent surviennent chez des sujets
âgés de moins de 65 ans et 160 000 hospitalisations pour
insuffisance coronarienne aiguë. Chez les survivants d'infarctus du
myocarde, il existe un risque augmenté de mortalité et de
récidive.
D'après les données des registres
Français MONICA l'incidence des infarctus du myocarde a diminué
également entre 1985 (113 pour 105) et 1992 (104 pour
105).
La baisse de mortalité et de morbidité
constatée dans notre pays peut correspondre à plusieurs
phénomènes : baisse de l'incidence, baisse de la
létalité globale des événements ischémiques
ou de la létalité hospitalière.
Les maladies cardio-vasculaires ne sont donc nullement
l'apanage de la vieillesse, ni du sexe masculin et leur retentissement, tant
humain (mortalité, morbidité) qu'économique (coût
direct et indirect), les situe au premier plan des problèmes de
santé publique.
Etant donnée leur forte prévalence, ces
maladies, en particulier l'ischémie myocardique, doivent faire l'objet
de mesures de prévention
4.
La prévention comporte 2 aspects
- la prévention primaire, consistant à diminuer
l'exposition aux facteurs de risque grâce à des campagnes
d'éducation de la population (modification des facteurs d'environnement
et de comportement par des conseils diététiques, la lutte contre
le tabagisme ...), au dépistage et au traitement des individus à
risque élevé d'accident clinique précoce.
- la prévention secondaire qui consiste à
traiter énergiquement (régime et/ou hypolipidémiants) les
patients ayant des antécédents de maladie vasculaire afin de
prévenir la récidive des accidents cliniques 5.
Afin d'effectuer une prévention efficace, il convient
d'identifier les différents facteurs de risque
d'athérosclérose.
1.2.3. Détermination des facteurs de risque
Des études cliniques et épidémiologiques
ont permis de définir des facteurs de risque associés aux
maladies cardio-vasculaires' "15, facteurs de risques
répartis en 3 groupes:
- des facteurs cliniques : l'hypertension artérielle,
l'obésité, la sédentarité, le tabagisme, le stress,
l'âge, le sexe...
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Athérosclérose, Lipids, Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia,
Atherosclerosis
- des facteurs biologiques : les
dyslipoprotéinémies athérogènes, le diabète,
l'hyperuricémie...
- des facteurs environnementaux et génétiques,
qui rendent certaines personnes plus exposées que d'autres à
l'athérosclérose. Ainsi, en ce qui concerne la cardiopathie
ischémique, les taux de mortalité aux Etats-Unis sont six fois
plus importants que ceux enregistrés au Japon. Parmi les
différences culturelles les plus évidentes entre les groupes
à fort et à faible risque, on note l'apport calorique total, la
part lipidique de l'alimentation ainsi que l'activité physique. Dans les
groupes d'individus ayant la même origine ethnique et la même
culture, l'hétérogénéité
génétique est à l'origine des différences dans la
susceptibilité aux maladies cardiovasculaires.
En définitive, les facteurs de risque qui exposent le
plus à l'athérosclérose sont l'hypertension
artérielle, le tabagisme et les dyslipoprotéinémies, les
autres facteurs favorisent la maladie plus qu'ils ne la provoquent.
Les données actuelles tendent même à
considérer que l'hypercholestérolémie constitue le facteur
de risque le plus important car directement impliquée dans l'initiation
des lésions pathologiques " 12.
L'aggravation des lésions résulterait de
l'interaction entre des facteurs génétiques
(hypercholestérolémie familiale, par exemple) et des facteurs
d'environnement
(alimentation, tabagisme...) 8.
1.2.4. Rôle des dyslipoprotéinémies
La relation causale entre cholestérolémie et
maladie coronarienne a été établie par de très
nombreuses études, génétiques, d'expérimentation
animale, épidémiologiques et d'intervention dont les
résultats sont en bonne concordance.
- Arguments génétiques
Le développement d'une athérosclérose
sévère peut résulter d'une
hypercholestérolémie isolée. C'est le cas des enfants
atteints d'hypercholestérolémie familiale homozygote qui font des
infarctus dans l'enfance et dont l'espérance de vie est très
diminuée en l'absence de traitement.
La forme hétérozygote de cette maladie, aboutit
à des hypercholestérolémies moins sévères,
et les complications cliniques surviennent chez l'adulte jeune 13
- Arguments expérimentaux
Diverses espèces animales, soumises à un
régime riche en graisses qui augmente leur
cholestérolémie, développent des lésions
d'athérosclérose qui régressent lorsque la
cholestérolémie est abaissée pendant un temps
suffisant.
- Arguments épidémiologiques
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MC 7/271 Lipides, Lipoprotéine (a), Hyperlipoprotéinémie,
Athérosclérose, Lipids, Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia,
Atherosclerosis
La comparaison de différentes populations
à travers le monde révèle une relation directe entre
cholestérolémie et prévalence des maladies
cardio-vasculaires.
En effet, il n'a pas été rapporté
de population ayant un taux élevé de maladies cardiaques et une
cholestérolémie moyenne faible 14.
Au Japon où
l'hypercholestérolémie est rare, mais où le tabagisme et
l'hypertension artérielle sont largement prévalants, il existe
très peu de maladie coronarienne. En revanche, les Japonais ayant
émigré aux USA et adopté le régime alimentaire de
ce pays voient leur cholestérolémie et la fréquence des
infarctus du myocarde augmenter et rejoindre celles des Américains de
souche 15. Les différences de morbidité
constatées sont liées à des facteurs d'environnement
(principalement les habitudes alimentaires) et non à des
différences ethniques.
Cette observation montre que les populations soumises
à un régime pauvre en graisses, ont moins
d'athérosclérose.
Comme l'a montré la Bogalusa Heart
Study il existe une relation positive entre, d'une part les
concentrations de cholestérol total et de cholestérol des LDL et
l'étendue des stries lipidiques sur l'aorte, d'autre part entre les
concentrations de cholestérol total, de cholestérol des LDL et
des VLDL et l'étendue des stries lipidiques sur les artères
coronaires des sujets jeunes 16.
De plus, les études cliniques et
épidémiologiques ont montré que les autres facteurs de
risque (hypertension, tabagisme, diabète ...) sont moins
athérogènes en l'absence d'hypercholestérolémie
17.
Les études prospectives comme celle de
Framingham ont conclu que la cholestérolémie a un pouvoir
prédictif de maladie coronarienne future chez les sujets en bonne
santé 8 11
- Arguments tirés des études
cliniques
Ils sont basés sur l'exploitation de
résultats d'études ciblées, aussi bien que sur ceux
obtenus après des campagnes de prévention organisées au
plan national.
Les résultats des expérimentations
cliniques et ceux des études de cohorte montrent de fortes similitudes
dans la relation à la fois quantitative et qualitative entre
cholestérolémie et risque de maladie
cardio-vasculaire.
Ainsi, le pourcentage de réduction des maladies
cardiovasculaires observé dans les essais cliniques, est proportionnel
à la diminution de la cholestérolémie et correspond
à ce qu'on peut prédire à partir des études de
population. De plus la relation cholestérolémie versus risque est
continue, dans tous les types de population ou groupes de patients
étudiés1819. Ces résultats ont incité de
nombreux pays à réagir face à l'ampleur du problème
de santé publique que posent les maladies cardiovasculaires. Ils ont
organisé :
·
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) : son
intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr GUIMONT
MC 8/271 Lipides, Lipoprotéine (a), Hyperlipoprotéinémie,
Athérosclérose, Lipids, Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia,
Atherosclerosis
des conférence de consensus
destinées à établir des normes et des stratégies de
prévention :
- Conférence de consensus du National
Institute of Health (USA), qui la première en 1985, a
recommandé une campagne de traitement diététique et/ou
médicamenteuse des hyperlipoprotéinémies
20
- Consensus de la Société
Européenne d'Athérosclérose 21
- Consensus Français de l'Arcol (Comité
Français de Coordination des Recherches sur
l'Athérosclérose et le Cholestérol) 22
· des campagnes d'information de la
population générale :
- Le National Cholesterol Education Program (NCEP)
mené aux USA est à l'origine d'une importante diminution de la
mortalité et de la morbidité due aux maladies cardiovasculaires
dans ce pays 23.
- L'ARCOL a participé à la campagne de la
Fédération Française de Cardiologie (1989) : "
Connaissez-vous votre taux de cholestérol ? "
· de nombreuses études de
prévention primaire et secondaire et plus récemment des
études de régression de
l'athérosclérose.
L'analyse des résultats de quelques études
d'intervention (mesures diététiques et/ou médicamenteuses)
montre que la réduction de mortalité coronarienne est d'autant
plus forte que la diminution de la cholestérolémie a
été importante 4- (Tableau
Il).
Une diminution de 1 pour cent de la
cholestérolémie entraîne une diminution de 2 à 2,5
pour cent de la probabilité de survenue d'un infarctus du
myocarde.
|
Cholestérolémie
|
Résultat : diminution relative (%) (Traités /
Témoins)
|
|
Réf.
|
Durée moyenne du suivi : années
|
Initiale g /1 (mmol/I)
|
Diminution
(%)
|
Mortalité coronarienne
|
Mortalité + morbidité coronarienne
|
Mortalité totale
|
1
|
24
|
5,3
|
2,62
|
- 9
|
- 11
|
- 17
|
+ 25
|
2
|
25
|
6
|
2,62
|
- 16
|
- 50
|
- 66
|
|
3
|
41
|
7
|
2,54
|
-7
|
-4
|
|
+2
|
4
|
26
|
4
|
2,32
|
- 1
|
- 21
|
- 24,5
|
- 17,5
|
5
|
27
|
5
|
2,70
|
- 10
|
- 18
|
- 34
|
+ 6
|
6
|
28
|
5,4
|
2,61
|
- 25
|
- 41
|
- 37
|
- 29
|
7
|
29
|
4,9
|
2,72
|
- 20
|
- 28
|
- 31
|
- 22
|
Tableau Il : Résultats d'études
d'intervention sur la
cholestérolémie (diététique et / ou
médicaments)
Plusieurs études artériographiques ont
montré qu'une diminution significative des taux de cholestérol
total et de cholestérol des LDL, est associée à une
diminution de l'apparition de
nouvelles lésions, un ralentissement de la progression et
même une régression des lésions existantes" 31 32 33 34
On constate cependant, qu'à facteurs de risque connus
équivalents, il existe une grande
hétérogénéité dans la diffusion et le type
des lésions d'athérosclérose.
Par exemple, parmi les patients atteints
d'hypercholestérolémie familiale, pour un même
phénotype (cholestérolémie) et un
génotype identique (anomalie responsable du dysfonctionnement du
récepteur des LDL), il existe entre les individus une grande
variabilité dans la précocité et la
sévérité des lésions coronaires et des accidents
qu'elles occasionnent
35
L'analyse des diverses études cliniques permettent de
conclure que :
- l'hypercholestérolémie joue un rôle
primordial dans la genèse des maladies coronariennes et confirme son
statut de facteur de risque indépendant,
- la baisse de la cholestérolémie entraîne
une diminution significative du risque de survenue d'un infarctus du
myocarde,
- d'autres facteurs lipidiques doivent intervenir pour
expliquer l'hétérogénéité clinique des
maladies cardiovasculaires. Un de ces facteurs lipidiques pourrait être
la lipoprotéine(a) ainsi que le suggèrent plusieurs études
récentes.
La lipoprotéine (a) [Lp(a)], découverte en 1963
36 et très étudiée depuis est une
lipoprotéine particulière et indépendante des autres tant
sur le plan structural que métabolique et pathogénique. De
structure proche des lipoprotéines de faible densité (LDL), elle
est
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) : son
intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr GUIMONT
MC 9/271 Lipides, Lipoprotéine (a), Hyperlipoprotéinémie,
Athérosclérose, Lipids, Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia,
Atherosclerosis
reconnue comme un facteur de risque indépendant de la
maladie athéroscléreuse. De plus la nature et les
propriétés de son constituant caractéristique qu'est
l'apolipoprotéine (a) en font un lien entre
l'athérosclérose et la thrombose. Elle pourrait avoir une
meilleure valeur prédictive que les autres paramètres
lipoprotéiniques. Ainsi pour Durrington, la plus grande part de la
composante génétique de l'ischémie myocardique non
explicable par les lipoprotéines à apo B ou par
les autres facteurs de risque, serait imputable à la Lp(a)
37. Cette lipoprotéine reste déroutante en particulier
à cause :
- de la relative stabilité de sa concentration tout au
long de la vie,
- de l'inefficacité des mesures
diététiques et thérapeutiques à faire baisser sa
concentration,
- de sa fonction physiologique ainsi que des mécanismes
pathogéniques encore incertains des concentrations
élevées.
En conclusion, à la lumière des
différentes études sur les maladies cardiovasculaires, les
lipides occupent une place prépondérante dans la genèse de
la maladie. Aussi, afin d'expliciter leurs différents points d'impact,
nous allons rappeler le métabolisme des lipides.
1.3. Importance biologique des lipides
1.3.1. Définition
Les lipides, également appelés graisses, sont
des substances organiques hétérogènes définies par
leur insolubilité dans l'eau et leur solubilité dans les solvants
organiques. Toutefois certains d'entre eux, les triglycérides
constitués d'acides gras à chaîne courte et moyenne
(inférieure à 12 atomes de carbone), sont hydrosolubles.
Les lipides sont formés d'acides gras
(élément structural commun) unis à d'autres
molécules telles que glycérol, cholestérol, et certains
alcools particuliers.
1.3.2. Importance nutritionnelle
Les lipides sont des constituants indispensables du
régime alimentaire du fait, d'une part de leur grande valeur
énergétique, d'autre part de leur association avec les vitamines
liposolubles (A,D,E,K) et les acides gras essentiels (parfois appelés
vitamine F).
1.3.3. Importance physiologique
Du point de vue physiologique, les lipides ont des rôles
métaboliques variés permettant de les classer en lipides de
réserve, lipides de structure, et lipides à activité
métabolique
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) : son
intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr GUIMONT
MC 10/271 Lipides, Lipoprotéine (a), Hyperlipoprotéinémie,
Athérosclérose, Lipids, Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia,
Atherosclerosis
1.3.3.1. Lipides de réserve
Leur quantité dans l'organisme varie avec l'état
nutritionnel. Ils sont présents en faible quantité dans presque
toutes les cellules mais sont particulièrement abondants dans des
cellules spécialisées appelées adipocytes.
Constitués à plus de 95 p. cent par des
triglycérides, les lipides de réserve représentent
principalement une réserve d'acides gras mais aussi d'autres substances
liposolubles, aussi bien chez les animaux que chez les
végétaux.
1.3.3.2. Lipides de structure
Ils représentent environ 10 p. cent du poids sec de
l'organisme et ce taux est constant quel que soit l'état nutritionnel.
Ces lipides font partie intégrante des structures cellulaires. Leur
grande affinité pour les protéines explique leur localisation
préférentielle dans les membranes cellulaires où ils
assurent, outre un rôle structural, des fonctions physiologiques
importantes.
Leur composition chimique est très variable
(phospholipides, esters de cholestérol) et ils sont qualifiés de
"complexes" par opposition aux lipides de réserve dits "simples"
38
1.3.3.3. Lipides à activité
métabolique
En plus de leur rôle énergétique et
structural, les lipides ont un rôle fonctionnel important dans la
synthèse des eicosanoïdes (prostaglandines et leucotriènes),
des diacylglycérols et inositol-phosphate (messagers hormonaux) et des
hormones stéroïdes.
1.3.3.4. Lipides circulants
Les lipides circulent dans l'organisme sous forme
d'associations complexes entre les composés lipidiques
(cholestérol, triglycérides, phospholipides) et diverses
protéines, les apolipoprotéines.
1.4. Les lipides circulants et le concept de
lipoprotéine
1.4.1. Les lipides circulants
Ils sont constitués essentiellement de
cholestérol, de triglycérides et de phospholipides (Figure 1).
Les principaux lipides impliqués dans l'athérosclérose
sont le cholestérol et les triglycérides. Les phospholipides sont
des éléments structuraux très importants des
lipoprotéines mais ils n'interviennent pas directement dans les
complications des dyslipoprotéinémies athérogènes
39.
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intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr GUIMONT
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Athérosclérose, Lipids, Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia,
Atherosclerosis
1.4.1.1. Le cholestérol
Il circule pour deux tiers sous forme
estérifiée par des acides gras et pour un tiers sous forme libre,
seule forme facilement échangeable entre les lipoprotéines
circulantes et les membranes cellulaires.
Chez l'homme, le cholestérol circulant a une
origine principalement endogène mais le taux de synthèse semble
modulable par certains facteurs exogènes tels que le régime
alimentaire, en particulier la composition en acides gras des divers aliments.
Environ 30 pour cent du cholestérol circulant est lié à
l'alimentation, la composition des graisses consommées intervenant plus
que la quantité ingérée.
La nature des protéines alimentaires influence
aussi la cholestérolémie. Par exemple, le remplacement des
protéines animales par des protéines de soja est associé
à une diminution de 20 pour cent de la cholestérolémie
chez le sujet normolipidémique et encore plus chez
l'hypercholestérolémique 40
La synthèse du cholestérol, possible
dans toutes les cellules est surtout active dans les hépatocytes et les
entérocytes. Sa seule voie catabolique est la transformation en acides
biliaires qui a lieu au niveau du foie.
Les valeurs usuelles de la
cholestérolémie sont comprises entre 4,40 et 5,20 mmol/I
(1,702,00 g/I)
Les études épidémiologiques ont
montré qu'en dessous de 4,40 mmol/I il n'y a pas d'atteinte coronarienne
et qu'à partir de 5,20 mmol/I le risque vasculaire apparaît et
augmente de manière exponentielle avec la
cholestérolémie.
Par exemple, entre 5,20 et 6,70 mmol/I, le risque de
décès par infarctus du myocarde double
41
1.4.1.2. Les triglycérides
Les triglycérides circulants proviennent de 2
sources : l'intestin qui absorbe les graisses alimentaires, surtout
constituées de triglycérides et le foie qui synthétise des
triglycérides, à partir des nutriments absorbés en
période post-prandiale et à partir des lipides de réserve
en période de jeûne.
Comme pour le cholestérol l'influence du
régime alimentaire sur la triglycéridémie est importante.
Les acides gras polyinsaturés de la série co3,
abondants dans les poissons gras, diminuent la
triglycéridémie (et la cholestérolémie), par le
biais d'une diminution de la synthèse hépatique de VLDL. Si le
régime alimentaire est pauvre en graisses et riche en hydrates de
carbone, les concentrations de triglycérides et de VLDL augmentent,
à la fois chez les sujets normolipidémiques et chez les
hypertriglycéridémiques car le foie synthétise davantage
de VLDL, et celles-ci sont plus riches en triglycérides que les VLDL
normales.
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Les valeurs usuelles de la triglycéridémie sont
comprises entre 0,50 et 1,70 mmol/1 (0,451,50 g/1). Le rôle
athérogène des triglycérides semble indirect :
- l'augmentation de leur concentration plasmatique est le plus
souvent associée à une diminution de celle des HDL
anti-athérogènes.
- l'hypertriglycéridémie est associée
à des effets délétères non
athérogènes mais suspectés d'intervenir dans la
pathogénie des maladies cardio-vasculaires.
1.4.1.3. Les phospholipides
Les phospholipides interviennent dans les
propriétés physico-chimiques des lipoprotéines et des
membranes cellulaires. Ils sont également les précurseurs de
nombreux messagers intra et intercellulaires, impliqués dans des
phénomènes aussi différents que la réponse aux
stimulations hormonales, l'inflammation, l'agrégation plaquettaire. Leur
métabolisme, très complexe et mal connu, se déroule dans
le foie, l'intestin et le plasma 42.
Ace* gros
Glycérol
lécithine(phospholipide)
|
-- CM,ON -- CHOIS -- CHAN
|
H
(
N --C --OH
(
MEC--OH
|
Triglycérides
|
H
H
M
|
N
--c_Acide gros --C -- Acide gros
(
--c --Acide gras
N
|
Acide gros saturé
CM, --(010.-- COON
|
(
C --O--
|
-- choline
|
COON
V
Acide gros mono-insaturé
CN,
CM,
COON
72
Cholestérol libre of
~
c,,
cN,
CM,
ON
Cholestérol estérifié
Figure 1 : Formules du cholestérol libre et
estérifié, des triglycérides, des phospholipides
(lécithine), et des acides gras
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1.4.1.4. Les acides gras non
estérifiés
Présents dans le plasma en faible concentration
(0,13-0,45 mmol/I) ils sont transportés par l'albumine et captés
au niveau de nombreux tissus utilisateurs (foie, muscles, coeur). En
dépit de leur faible concentration plasmatique, ils représentent
une part importante du flux des lipides transportés dans le plasma car
leur temps de renouvellement est de l'ordre de 2 minutes. Leur concentration
plasmatique dépend de l'intensité des réactions
métaboliques, lipidiques et glucidiques, du tissu adipeux qui est leur
principal lieu de synthèse.
Les acides gras libérés par le tissu
adipeux sous l'action des hormones lipolytiques (catécholamines,
glucagon, hormone de croissance) fournissent une part importante de
l'énergie consommée par l'organisme.
Le foie synthétise des acides gras mais utilise
aussi les acides gras libres non estérifiés, captés
après interaction avec l'albumine ou provenant des lipoprotéines
captées par endocytose par les cellules hépatiques :
résidus de chylomicrons ou de VLDL et sans doute HDL. Les acides gras
sont interconvertis en d'autres acides gras puis réincorporés
dans les phospholipides, les triglycérides et les esters de
cholestérol des lipoprotéines avant d'être à nouveau
sécrétés dans les HDL et les VLDL 42.
En plus du rôle de rétrocontrôle de
leur propre biosynthèse, les acides gras non estérifiés
sont, dans le foie, des stimulants de la formation des lipoprotéines
circulantes et de la biosynthèse du cholestérol. Ils stimulent
aussi la néoglucogenèse. Dans le plasma, ils freinent
l'activité de la lipoprotéine-lipase 43
1.4.2. Le concept de lipoprotéine
Les graisses alimentaires absorbées par
l'intestin et les lipides endogènes synthétisés par le
foie et le tissu adipeux doivent être transportés dans la
circulation puis délivrés aux divers tissus et organes pour
utilisation ou mise en réserve.
Le concept actuel de "lipoprotéine", en tant
que système physico-chimique d'interaction "lipides-protéines"
résulte des travaux de Macheboeuf qui a montré que les lipides,
insolubles dans l'eau, ne peuvent être transportés dans le plasma
que grâce à leur association avec une ou plusieurs
protéines spécifiques, différentes de l'albumine et des
globulines ". Ces protéines spécifiques sont appelées
apolipoprotéines ou apoprotéines (apo: sur, à
côté de).
Ainsi les lipoprotéines plasmatiques
constituent un système de macromolécules complexes
résultant de l'association de protéines spécifiques et de
différents lipides, ce qui permet à ces derniers d'être
véhiculés dans la circulation sous forme soluble
45
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Le rôle physiologique principal des lipoprotéines
circulantes est d'assurer le transport et la distribution des lipides
exogènes et endogènes et des substances liposolubles entre les
différents tissus impliqués dans leur métabolisme.
Les lipoprotéines plasmatiques comprennent plusieurs
familles de lipoprotéines différentes, qui ont une composition
lipidique et apoprotéique variable, tant qualitativement que
quantitativement (Tableau Ill, Tableau IV). Cette variabilité
confère d'importantes différences fonctionnelles à leurs
constituants lipidiques. Ainsi, une cholestérolémie totale
donnée n'a pas la même signification selon les
lipoprotéines qui transportent ce cholestérol.
Elles possèdent néanmoins une structure
générale commune (Figure 2).
46
|
Chylomicrons
|
VLDL
|
LDL
|
HDL
|
Protéines
|
1-2 *
|
6-10
|
18-22
|
45-55
|
Lipides
|
98-99
|
90-94
|
78-82
|
45-65
|
Triglycérides
|
85-95
|
50-65
|
4-8
|
2-7
|
Cholestérol estérifié
|
2-4
|
16-22
|
45-50
|
15-20
|
Cholestérol libre
|
1-3
|
4-8
|
6-8
|
3-5
|
Phospholipides
|
3-6
|
15-20
|
18-24
|
26-32
|
* (pour cent de la masse totale de
lipoprotéine)
Tableau Ill : Composition chimique des
lipoprotéines plasmatiques
47
|
Apoprotéines
(% de la masse totale de
lipoprotéine)
|
Différentes apoprotéines (%
d'apoprotéines totales)
Apoprotéines majeures Apoprotéines
mineures
|
Chylomicrons
|
2-4
|
B-48 (20), C (66), A-I
|
A-II, E, A-IV
|
VLDL
|
6-10
|
B-100 (37), C (50), E
|
A-I, A-II
|
LDL
|
18-22
|
B-100 (96)
|
C, D, E
|
HDL
|
45-55
|
A-I (46-65), A-II (10-23), C(10-12)
|
E, D
|
Tableau IV : Composition en apoprotéines des
principales lipoprotéines plasmatiques
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1.5. Structure et classification des
lipoprotéines circulantes
1.5.1. Structure générale des
lipoprotéines
La plupart des lipoprotéines circulantes ont une
structure sphérique dans laquelle on distingue une partie centrale plus
ou moins volumineuse, entourée d'une couche périphérique.
Le noyau central comprend les lipides apolaires, strictement insolubles dans
l'eau : triglycérides et cholestérol estérifié. La
couche périphérique est constituée par les lipides
polaires assemblés en une monocouche de phospholipides dans laquelle
s'insèrent des molécules de cholestérol non
estérifié et par les apolipoprotéines liées de
façon non covalente aux lipides (Figure 2).
La cohésion interne de l'édifice
lipoprotéinique est assurée par des liaisons hydrophobes entre
les chaînes aliphatiques des acides gras des lipides et les chaînes
aliphatiques des acides aminés apolaires des protéines ainsi que
par des liaisons ioniques entre les groupes polaires des régions
hélicoïdales des apoprotéines et ceux des phospholipides
adjacents. Deux propriétés méritent d'être
soulignées car elles ont des implications physiologiques importantes
:
- la couche périphérique des
lipoprotéines a une structure qui ressemble à celle des membranes
plasmiques des cellules.
- les apoprotéines peuvent être
séparées en 2 catégories, les apoprotéines
structurales intégrées dans la couche périphérique
et ne pouvant la quitter, et les apoprotéines libres, faiblement
liées qui font l'objet d'échanges entre lipoprotéines.
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Apoprotéine périphérique le.g.,
Apo-Cl
V117/P
t\\q
f/ /40
Apoproteine intégrée lag.,
Apo-81
|
41'
`
~ ·
|
i
|
~é
|
i
i
|
Centre renfermant surtout des lipides non
polaires
|
|
Couche renfermant surtout des lipides
amphipetiques
38
Cholestérol
libre
Phospholipides
Cholestéryl aster
Triacylplycérol
i
Figure 2 : Structure générale des
lipoprotéines
Les différentes familles de lipoprotéines
plasmatiques partagent ces caractères structuraux (sauf les HDL
naissantes) mais diffèrent nettement entre elles quant à leur
métabolisme et leur rôle physiologique.
En effet, entre leur synthèse et leur catabolisme,
elles font l'objet d'échanges de constituants lipidiques et
apoprotéiques, entre elles et avec les tissus, et subissent ainsi des
remaniements permanents.
Les apoprotéines jouent un rôle essentiel
dans le métabolisme des lipoprotéines et on dit parfois qu'elles
constituent la partie "intelligente" des lipoprotéines (Tableau VIII).
Elles conditionnent en effet :
- la formation des lipoprotéines (rôle
structural)
- les interactions des lipoprotéines avec leurs
récepteurs cellulaires
- la régulation de l'activité d'enzymes
impliquées dans leur métabolisme.
1.5.2. Classification et nomenclature des
lipoprotéines
La classification des lipoprotéines, encore
actuellement universellement utilisée en biologie clinique est
basée sur 2 propriétés physiques :
- la charge électrique : les lipoprotéines
ont une charge électrique variable selon leur composition
protéique.
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- la densité hydratée : les
lipoprotéines ont une densité hydratée qui varie
principalement avec leur richesse relative en lipides.
1.5.2.1. Classification selon la mobilité
électrophorétique
Les lipides polaires et les apoprotéines de la
couche périphérique confèrent aux lipoprotéines une
charge électrique permettant leur séparation lorsqu'un
échantillon de sérum est soumis à l'action d'un champ
électrique.
La première classification des
lipoprotéines a été proposée par Blix et al
48 qui montrèrent que les lipides d'un plasma normal ont une
migration électrophorétique équivalente à celle des
a1 et R globulines sur support de
papier.
Puis l'emploi d'autres supports (papier avec tampon
albumineux, gel d'agarose) permit de mettre en évidence la
présence de lipoprotéines au niveau du dépôt et en
position a2 (pré-bêta).
L'électrophorèse de zone a
été la première technique permettant une classification
des lipoprotéines plasmatiques en 4 fractions nommées
:
- chylomicrons, lipoprotéines ne migrant
pas
- bêta lipoprotéines, de mobilité
comparable à celle des bêta globulines
- prébêta lipoprotéines, de
mobilité comparable à celle des alpha 2 globulines
- alpha lipoprotéines, de mobilité
comparable à celle des alpha 1 globulines
La séparation électrophorétique
des lipoprotéines plasmatiques est facile à mettre en oeuvre et
couramment utilisée en biologie clinique pour typer les
dyslipoprotéinémies 49.
1.5.2.2. Classification selon la densité
hydratée
Du fait de leur constituants lipidiques, les
lipoprotéines ont une densité hydratée inférieure
à celle des protéines, et variable selon les
fractions. Cette propriété permet de les séparer des
protéines et entre elles par ultra centrifugation de
flottation.
Dans les années cinquante il est montré
que les lipoprotéines plasmatiques sont distribuées de
façon continue dans une zone de densité comprise entre 0,920 et
1,210. L'ultra centrifugation séquentielle à des densités
fixes permet de séparer 4 classes majeures de lipoprotéines 50
:
- Chylomicrons, densité < 0,94
- Very Low Density Lipoprotein (VLDL), 0,94 <
densité < 1,006
- Low Density Lipoprotein (LDL), 1,006 <
densité < 1,063
- High Density Lipoprotein (HDL), densité >
1,063 (Tableau. VI).
Des études ultérieures, toujours
basées sur l'ultracentrifugation, ont démontré l'existence
de sous-classes différant par de très faibles variations de
densité au sein des groupes majeurs
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HDL et LDL. Ceci révéla
l'hétérogénéité des lipoprotéines,
qui fut confirmée par d'autres techniques de séparation comme
l'isoélectrofocalisation, qui a permis de révéler une
dizaine de sous-classes au sein des alphalipoprotéines.
C'est la variation relative et absolue des constituants
lipidiques et le rapport lipides / protéines qui est à l'origine
de l'hétérogénéité de densité des
classes de lipoprotéines (Tableau V).
74
|
Chylomicrons
|
VLDL
|
LDL
|
HDL
|
Protéines
|
1-2 *
|
6-10
|
18-22
|
45-55
|
Lipides
|
98-99
|
90-94
|
78-82
|
45-65
|
Densité hydratée g/mI
|
< 0.94
|
0.94 - 1.006
|
1.006 - 1.063
|
1.063 - 1.21
|
(* pour cent de la masse totale de lipoprotéine)
Tableau V : Composition et densité hydratée
des lipoprotéines plasmatiques
L'ultra centrifugation est considérée comme la
méthode de référence pour la séparation et
l'étude des différents classes de lipoprotéines. En effet,
les connaissances actuelles du métabolisme des lipoprotéines
plasmatiques sont essentiellement fondées sur ce concept de classe de
densité 51. L'intérêt de cette classification a
été renforcé par les études cliniques qui ont
permis de relier des anomalies de transport des lipides à telle ou telle
classe de lipoprotéine de densité particulière. Mais il
s'agit d'une technique longue, onéreuse et délicate surtout
utilisée dans les laboratoires de recherche.
Au laboratoire de biologie clinique, on utilise plutôt
l'électrophorèse pour séparer les lipoprotéines :
cette technique plus rapide que l'ultracentrifugation, se prête bien
à des déterminations en série. C'est pourquoi de nombreux
auteurs ont fait correspondre les classes de densité avec les fractions
obtenues par électrophorèse.
Ainsi les chylomicrons correspondent aux lipoprotéines
ne migrant pas, les VLDL correspondent aux prébêta
lipoprotéines, les LDL correspondent aux bêta lipoprotéines
et les HDL correspondent aux alphalipoprotéines (Tableau VI).
En réalité ces classes de lipoprotéines
présentent un certain nombre de propriétés communes mais
ne sont pas identiques. On sait par exemple que les HDL ne sont pas strictement
équivalentes aux a lipoprotéines et qu'il peut
exister des VLDL migrant en position R, position assignée aux LDL.
Enfin, sur gel d'agarose simple, la lipoprotéine (a)
migre dans une zone très proche des VLDL voire confondue avec elles.
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1.5.2.3. Séparation en fonction de la taille
La chromatographie de gel filtration,
l'électrophorèse en gel de polyacrylamide permettent de
séparer les lipoprotéines selon leur taille.
Grâce à ces techniques, les lipoprotéines
peuvent être définies par leur diamètre apparent,
établi par rapport à celui de protéines
globulaires de référence.
On obtient 4 classes principales qui correspondent
approximativement aux classes séparées
par ultra centrifugation.
- une fraction de très grande taille, 100 à 1000 nm
correspondant aux chylomicrons
- entre 30 et 70 nm sont trouvées les VLDL
- entre 18 et 25 nm on trouve les LDL
- les plus petites lipoprotéines, correspondant aux HDL,
peuvent être séparées en 2
sous-fractions de caractéristiques voisines, les HDL2 de
diamètre 10 à 13 nm et les HDL3
de diamètre 7 à 10 nm.
Ceci a permis de montrer qu'il existe une relation inverse
entre la taille et la densité des lipoprotéines (Tableau VI).
Dans la zone 25 à 30 nm, existent des
lipoprotéines mineures au moins dans les sérums normaux. C'est
dans cette zone que l'on trouve la Lp(a) de diamètre voisin de 28 nm. Il
est à remarquer que la règle de relation inverse entre taille et
densité n'est pas respectée pour cette lipoprotéine
puisqu'elle se situe dans un domaine de densité compris entre 1,050 et
1,120.
52
|
Chylomicrons
|
VLDL
|
LDL
|
HDL
|
Densité hydratée (g/I)
|
< 0,96
|
0,96 - 1,006
|
1,006 - 1,063
|
1,063 - 1,21
|
Poids Moléculaire moyen (dalton)
|
5,0.109
|
7,5.106
|
2,5.106
|
0,39.106
|
Mobilité
électrophorétique
|
origine
|
pré-bêta
|
bêta
|
alpha
|
Diamètre (nm)
|
100 - 1000
|
30 - 80
|
17 - 25
|
7 - 15
|
Tableau VI : Propriétés physiques des
lipoprotéines
Ces différentes techniques de séparation des
lipoprotéines, basées sur leurs propriétés
physiques ont révélé l'importante
hétérogénéité de ce système de
macromolécules et la difficulté d'un classement rigoureux.
La séparation par classes de densité
considérait la partie lipidique des lipoprotéines comme
principale responsable de l'hétérogénéité.
La reconnaissance du rôle des lipides dans l'athérosclérose
et le développement de travaux indiquant une possible relation
métabolique entre les classes majeures de lipoprotéines ont
polarisé l'intérêt sur la partie lipidique,
négligeant l'importance de la partie protéique pourtant
principale responsable de la stabilité
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structurale et de la spécificité fonctionnelle
des lipoprotéines (Tableau VIII). C'est pourquoi il a
été proposé une classification des lipoprotéines
basée sur leur composition en apoprotéines.
1.5.2.4.Classification en fonction de la composition en
apoprotéines
De nombreux travaux ont mis en évidence que les
principales classes de densité ou zones de migration
électrophorétique comprennent plusieurs espèces de
lipoprotéines qui diffèrent, non seulement par la composition en
lipides mais aussi par la nature et la concentration en apoprotéines.
Ceci a conduit Alaupovic à proposer l'utilisation des
apoprotéines comme marqueur spécifique pour la définition,
et la classification des lipoprotéines plasmatiques. Les
lipoprotéines sont nommées d'après leur composition en
apoprotéines 53. Les lipoprotéines qui contiennent une
seule apoprotéine sont appelées lipoprotéines simples,
celles qui en contiennent deux ou plus sont appelées
lipoprotéines complexes.
Lipoprotéines simples
|
Lipoprotéines complexes
|
Lp - AI
|
Lp-Al:All
|
Lp -AII
|
Lp -Al:E
|
|
Lp -Al :C III :CII:C1
|
Lp - B
|
Lp - B:E
|
Lp - CIII
|
Lp-B:C III :CII:C1
|
Lp - E
|
Lp-B:C III :E:CII:CI
|
|
Lp - B: (a)
|
Tableau VII : Exemples de lipoprotéines simples
et complexes
Ce concept de classification reconnaît aux
apoprotéines un rôle essentiel et la composition en
lipoprotéines du plasma peut être considérée comme
un état d'équilibre reflétant l'ensemble des
réactions métaboliques de tous les composants du système
(Tableau VII). Toute perturbation du métabolisme lipidique
entraînera un déséquilibre de leur distribution. Ce concept
de lipoparticules a des implications importantes dans l'exploration du
métabolisme des lipoprotéines. A titre d'exemple, il a
été montré qu'il existe au sein des HDL, au moins 2 types
de particules lipoprotéiques contenant l'apoprotéine A I, la Lp
Al : All et la Lp AI, qui ont des origines et
des fonctions métaboliques distinctes 54
Ce nouveau concept devrait permettre de mieux comprendre et
explorer les phénomènes impliqués dans
l'athérosclérose.
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1.6. Rappels du métabolisme normal des
lipoprotéines
Le métabolisme des lipoprotéines est un
processus complexe impliquant de nombreuses réactions qui
contrôlent la synthèse des lipides et des apoprotéines,
l'assemblage et la sécrétion des lipoprotéines, leur
catabolisme total ou partiel dans la circulation et leur utilisation au niveau
des tissus 47 55 56
L'ensemble de ces réactions métaboliques
dépend de l'intégrité structurale et fonctionnelle des
apoprotéines, des récepteurs cellulaires des
lipoprotéines, des enzymes lipolytiques et des protéines de
transfert qui agissent de concert pour réguler l'homéostasie du
cholestérol et des triglycérides.
De nombreux tissus interagissent avec les
lipoprotéines. Les glandes surrénales et les gonades assimilent
activement le cholestérol pour la production des hormones
stéroïdes, de même les cellules des villosités
intestinales en division pour la synthèse de leurs membranes. Les tissus
métaboliquement actifs comme le muscle squelettique utilisent les
triglycérides circulants pour la production d'énergie ou les
stockent dans les adipocytes lorsqu'ils sont présents en
excès.
Le foie assure la synthèse de 90 p.cent de
l'ensemble des lipoprotéines, le restant étant
synthétisé par l'intestin. De plus, il secrète des enzymes
telles que la lipase hépatique et la "lecithin cholesterol
acyl-transferase" (LCAT), ainsi que la
"cholesterol-ester transfer protein" (CETP ou
protéine de transfert des esters de cholestérol), qui sont
indispensables au métabolisme des lipoprotéines.
Les lipides alimentaires, principalement
constitués de triglycérides sont absorbés dans les
entérocytes au sein desquels ils s'associent à des
apoprotéines pour constituer les chylomicrons natifs qui passent dans la
lymphe puis dans le sang. Dans la circulation les chylomicrons sont rapidement
épurés de 90 p.cent de leurs triglycérides par la
lipoprotéine-lipase et libèrent des constituants de surface qui
rejoignent le pool des HDL. Les particules résiduelles, appelées
remnant de chylomicrons sont rapidement fixées par le foie grâce
à un récepteur spécifique de l'apoprotéine E, puis
leur catabolisme se poursuit sous l'action de la lipase
hépatique.
En dehors des périodes digestives, les VLDL
d'origine hépatique remplacent les chylomicrons comme principal
transporteur de triglycérides et c'est alors le foie qui domine le
métabolisme des lipoprotéines.
Le transport des lipides endogènes comporte
deux circuits opposés.
- Un circuit "hépatofuge" : le transport du
cholestérol et des triglycérides synthétisés par le
foie vers les tissus est assuré par les VLDL et leurs produits de
transformation, IDL et LDL.
Les LDL transportent les deux tiers du cholestérol
circulant qu'elles délivrent aux cellules hépatiques et aux
tissus périphériques en se fixant sur un récepteur
membranaire spécifique appelé récepteur B-E. Lorsque ces
récepteurs sont saturés, une voie d'épuration dite
"scavenger" devient prédominante.
- Un circuit "hépatopète" appelé
transport reverse du cholestérol ramenant le cholestérol
excédentaire des tissus vers le foie. Ce transport est assuré par
les HDL.
Entre ces deux circuits, des échanges de lipides et
d'apoprotéines se produisent entre les lipoprotéines circulantes
grâce à la LCAT et à la CETP qui participent avec les HDL
au retour du cholestérol vers le foie, seul organe capable de le
cataboliser et de l'excréter.
Les concentrations circulantes des différentes classes
de lipoprotéines représentent la résultante des diverses
réactions d'un métabolisme tributaire d'apports alimentaires
intermittents.
1.6.1. Absorption, transport et métabolisme des
lipides alimentaires.
1.6.1.1. Lipides alimentaires
La ration journalière de lipides ne devrait pas
dépasser 75 g par jour, selon les nutritionnistes. Ces lipides sont
principalement constitués de triglycérides, le cholestérol
et les phospholipides ne représentant que 10 p.cent environ de l'apport
quotidien. La nature des acides gras ingérés est très
importante : les acides gras saturés constituent un "sur-risque" de
maladie cardiovasculaire.
Les recommandations actuelles vont dans le sens d'une
augmentation des acides gras mono-insaturés et des acides gras
poly-insaturés aux dépens des acides gras saturés, soit en
pratique, une diminution des graisses d'origine animale (sauf les poissons) au
profit des graisses d'origine végétale et des poissons 43.
1.6.1.2. Métabolisme des chylomicrons
Synthèse des chylomicrons
Les entérocytes absorbent les produits de la digestion
lipidique (acides gras, mono-glycérides, cholestérol libre,
lysolécithines) et les utilisent pour synthétiser
triglycérides et phospholipides (Figure 3). Ces lipides sont
sécrétés après avoir été
incorporés dans les chylomicrons, lipoprotéines
spécifiquement synthétisées par les entérocytes en
période postprandiale 57. Ces lipoprotéines
très volumineuses (100-1000 nm) confèrent au plasma sanguin un
aspect opalescent ou lactescent. Leur taille est variable et dépend en
partie de la qualité des acides gras alimentaires : plus les acides gras
sont saturés, plus les chylomicrons sont de petite taille.
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intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr GUIMONT
MC 24/271 Lipides, Lipoprotéine (a), Hyperlipoprotéinémie,
Athérosclérose, Lipids, Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia,
Atherosclerosis
La formation des chylomicrons nécessite la
synthèse d'apoprotéine B48, apoprotéine B d'origine
intestinale qui diffère de l'apoprotéine B100 hépatique
par l'absence du fragment N-terminal, spécifiquement reconnu par les
récepteurs B-E des surfaces cellulaires 58. Les
entérocytes synthétisent aussi les apoprotéines A-I, A-II
et A-IV qu'ils incorporent dans les chylomicrons.
Les chylomicrons natifs sont sécrétés
dans les chylifères des villosités intestinales et parviennent au
sang par voie lymphatique, étapes au cours desquelles ils
acquièrent des apoprotéines C et E , et du cholestérol
estérifié aux dépens des HDL.
Lymphe digestive
Apo C Apo E
CHOLESTÉROL ET ATHÉROSCLÉROSE
Enzymes MG Lipides -~ DG AG digestives CL
1~ 1
'/
Apo
AG< 12C
848,A · I,A - Il TG CL
A- IV, C / )ACAT
L 1 f CE
PL
Chylo natif
Entérocyte
LPL
Plasma
AG DG MG
Stockage Énergie
CE
TG
`,.....ApoA- t,
Apo C
Apo A- IV
Apo E
Récepteur apo Ev
71
Duodénum
CETP
e
Figure 3 : Métabolisme des lipides alimentaires,
sort métabolique des chylomicrons Catabolisme intravasculaire des
chylomicrons
Les chylomicrons, dont la demi-vie est de l'ordre de 10
minutes, sont rapidement épurés de 90 p.cent de leurs
triglycérides par action de la lipoprotéine-lipase (LPL)
liée à l'endothélium vasculaire. La présence
d'apoprotéine C-II à la surface des chylomicrons est un cofacteur
indispensable à l'action de cette enzyme qu'elle lie et active à
proximité de son substrat.
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Athérosclérose, Lipids, Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia,
Atherosclerosis
Parallèlement à l'hydrolyse des
triglycérides, les chylomicrons perdent d'autres constituants puisque 80
p.cent des phospholipides et 40 p.cent des apoprotéines (principalement
A-I, A-II et C) sont transférés aux HDL durant leur catabolisme.
Cette perte de constituants de surface s'effectue par formation de replis de la
couche périphérique des chylomicrons, favorisée par la
diminution de volume du coeur de la particule, diminution liée à
la perte des triglycérides. Ces replis se détachent des remnants
sous forme de HDL naissantes 59.
Le catabolisme des chylomicrons conduit donc à :
- des HDL naissantes de forme discoïdale et de
densité HDL3 constituées de
phospholipides, d'apoprotéines A et C et de
cholestérol libre.
- des acides gras accompagnés de mono et
diglycérides. Ces acides gras fournissent l'énergie aux muscles
squelettiques sous forme d'acétyl Co-A ou sont mis en réserve
dans le tissu adipeux sous forme de triglycérides.
- des remnants de chylomicrons, petites particules de 50
à 10 nm de diamètre (Figure 3). Ces remnants composés de
70 p.cent de triglycérides, 6-7 p.cent de cholestérol libre, 6-7
p.cent de cholestérol estérifié, 6-7 p.cent
d'apoprotéines et 11 p.cent de phospholipides ont une composition et une
taille proches de celles des VLDL. Toutefois, les remnants issus des petits
chylomicrons ont une taille de IDL et sont aussi appelés R-VLDL
intestinales.
Catabolisme hépatique des remnants de
chylomicrons
Le foie est responsable de la clairance rapide des remnants de
chylomicrons grâce à des récepteurs cellulaires de surface
spécifiques de certains domaines de l'apoprotéine E.
Captés par endocytose, ces remnants apportent au foie du
cholestérol et des triglycérides d'origine alimentaire, source
d'acides gras.
Le récepteur B/E ne joue aucun rôle dans ce
catabolisme, en effet les remnants de chylomicrons ne s'accumulent pas chez les
sujets atteints d'hypercholestérolémie familiale par
déficit en récepteurs B-E.
L'apoprotéine E joue un rôle essentiel dans la
clairance hépatique des remnants de chylomicrons. Il existe 3
allèles du gène de l'apoprotéine E, appelés e2,
E3 et s4, qui
aboutissent à 6 phénotypes possibles. Il a
été montré que la clairance des remnants de chylomicrons
varie selon la nature de l'apoprotéine E : la concentration en remnant
de chylomicrons après un repas est la plus élevée chez les
sujets E2/E2, la plus faible chez les sujets E4/E3 et E4/E4 et
intermédiaire chez les E3/E3.
La clairance des chylomicrons et des remnants de chylomicrons
est retardée chez les E2 homozygotes mais pas chez les
hétérozygotes.
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Athérosclérose, Lipids, Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia,
Atherosclerosis
Les sujets atteints d'hyperlipoprotéinémie de
type Ill expriment l'isoforme mutante E2 et sont caractérisés par
un ralentissement important de ce catabolisme par défaut de
reconnaissance de l'apoprotéine E par le récepteur 60
Régulation du métabolisme des
chylomicrons
Le facteur de régulation le plus important de la
chylomicronémie (donc de la durée la
triglycéridémie post-prandiale) semble être la taille du
pool des triglycérides endogènes circulants
reflétée par la triglycéridémie à jeun. Plus
cette dernière est élevée, plus lente est
l'épuration plasmatique des chylomicrons ce qui entraîne une
hypertriglycéridémie postprandiale plus importante. Tout se passe
comme si les lipoprotéines riches en triglycérides, qu'elles
soient d'origine exogène (chylomicrons) ou endogène (VLDL),
étaient en compétition pour les mêmes sites
d'élimination. Ainsi, le catabolisme des lipoprotéines riches en
triglycérides semble saturable dans les conditions physiologiques
fi1.
Par conséquent, en pathologie, une
hypertriglycéridémie à jeun sera presque toujours
associée à une lipémie postprandiale augmentée.
Les principaux facteurs physiologiques de régulation
sont :
- l'âge : le niveau et la durée de
l'hypertriglycéridémie postprandiale augmentent avec
l'âge.
- le régime alimentaire : la lipémie
postprandiale augmente avec la quantité de graisse
ingérée, mais dépend aussi de la nature de ces graisses.
La consommation régulière d'huiles de poissons entraîne une
diminution de la triglycéridémie à la fois à jeun
et postprandiale.
- les isoformes de l'apoprotéine E.
1.6.2. Métabolisme des triglycérides
endogènes et des VLDL
1.6.2.1. Synthèse hépatique des VLDL
Les VLDL sont synthétisées dans le foie sous
forme native, à partir des triglycérides endogènes qui en
sont le principal constituant, et d'apoprotéines, en particulier
l'apoB100; elles sont ensuite excrétées par exocytose dans le
sang.
Le foie est capable de synthétiser tous les lipides
dont il a besoin mais il utilise préférentiellement les
éléments préexistants:
- en période d'alimentation : glucides, ou acides gras
libérés des chylomicrons
- en période de jeûne : acides gras mobilisés
à partir du tissu adipeux.
La synthèse des VLDL est réalisée en
continu par les hépatocytes permettant la sécrétion
permanente de triglycérides endogènes. Cette synthèse
augmente beaucoup après les repas et revient à son niveau de base
à jeun.
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L'augmentation de synthèse post-prandiale
intervient après la synthèse intestinale des chylomicrons. En
effet, les acides gras libérés par le catabolisme des
chylomicrons sont des substrats pour la lipogenèse hépatique et
des stimulants spécifiques de la synthèse des apoprotéines
B100 et C qui, associées à des phospholipides choliniques et du
cholestérol servent à enrober les triglycérides pour leur
permettre de sortir des cellules sous forme de VLDL.
Les VLDL naissantes acquièrent dans la
circulation des apoprotéines C-II et E venant des HDL qui leur
cèdent également du cholestérol.
A jeun, environ 60 p.cent des triglycérides
circulants sont transportés par les VLDL.
Leur taille varie entre 40 et 70 nm, leur composition
varie également, principalement selon le régime : un
régime riche en cholestérol aboutit à la synthèse
de VLDL enrichies en cholestérol. Le foie peut modifier la composition
des VLDL naissantes selon la nature et la quantité des
précurseurs disponibles.
1.6.2.2. Catabolisme des VLDL
Elles sont dégradées plus lentement que
les chylomicrons, leur demi-vie est de 6 à 12 heures. Leur catabolisme
est très semblable à celui des chylomicrons et dépend de
l'action de la lipoprotéine-lipase activée par
l'apoprotéine C-II (Figure 4).
L'hydrolyse des triglycérides du coeur des VLDL
assure un apport régulier d'acides gras aux muscles et au tissu adipeux.
Il n'y a pas formation de HDL naissantes comme lors de la lipolyse des
chylomicrons mais des transferts de constituants de surface avec les HDL3
(apoprotéines C, cholestérol libre, phopholipides) dont la taille
augmente (HDL2).
Il se produit parallèlement, grâce
à la CETP, un enrichissement des remnants de VLDL en cholestérol
estérifié venant des HDL qui acquièrent en échange
des triglycérides. On aboutit ainsi aux IDL, remnants de VLDL plus
petites, proportionnellement enrichies en cholestérol
estérifié, en apoprotéines B100 et E.
Les IDL ((3VLDL hépatiques) ont une
durée de vie courte contrairement aux LDL et on ne les retrouve pas dans
le sérum d'un sujet normal à jeun.
Une partie des IDL est éliminée du
plasma par la voie des récepteurs hépatiques des remnants et des
LDL. Moins de la moitié des IDL poursuivent leur catabolisme dans la
circulation où elles se transforment en LDL, sous l'action de la lipase
hépatique.
Au cours de ce catabolisme, des échanges de
constituants conduisent au remplacement d'une partie des triglycérides
par des esters de cholestérol, et à la perte de la plupart des
apoprotéines C-II et E qui s'associent aux HDL.
Ainsi les LDL représentent les remnants ultimes
du catabolisme des VLDL, dont le coeur de triglycérides a
été éliminé et où la seule
apoprotéine est l'apoprotéine B100.
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MC 28/271 Lipides, Lipoprotéine (a), Hyperlipoprotéinémie,
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1.6.2.3. Régulation
La concentration plasmatique des VLDL est fonction des vitesses
de synthèse et de catabolisme. Les facteurs qui stimulent la
biosynthèse des VLDL sont les acides gras libres, l'alcool, les
corticostéroïdes et les glucides alimentaires 47.
Lorsque le débit intra-hépatique des acides gras
dépasse les possibilités locales d'utilisation,
ces derniers servent à la mise en circulation de
triglycérides endogènes sous forme de
VLDL. Parmi les facteurs qui influent leur catabolisme, le plus
important est le besoin en nutriments énergétiques des cellules
musculaires et cardiaques 43.
Le déficit en lipase hépatique ne se traduit pas
par une accumulation de VLDL mais seulement d'IDL absentes des plasmas
normaux.
VLDL naissante
TISSUS
EXTRAHÉPATIQUES
Récepteur de I'Apo-E
VLDL
Acides gras 2
I LIPOPROTÉINE LIPASE
I
HDL
Dégradation finale dans le foie, les tissus
extrahépatiques (e.g., lymphocytes, fibroblastes) via
l'endocytose
LDL
Cholestérol
IDL --(Résidu de
VLDL)
Glycérol
TISSUS
EXTRAHÉPATIQUES
Lysosome
\..Acides gras
Récepteur des LDL
Figure 4 : Catabolisme des VLDL, production des LDL
1.6.3. Métabolisme du cholestérol et des lipoprotéines qui
le transportent
1.6.3.1. Importance biologique du
cholestérol
Le cholestérol est un constituant essentiel des
membranes cellulaires et un précurseur indispensable à la
synthèse des hormones stéroïdes et des acides biliaires.
L'organisme humain en contient environ 100g très inégalement
réparti : le système nerveux central en est très riche (30
à 40 g) mais le renouvelle très lentement à la
différence du foie, des cellules sanguines et du plasma qui ne
contiennent que 2 à 3 g par kg, se renouvelant rapidement. La
biosynthèse du cholestérol est de l'ordre de 1 g par jour et
varie avec les besoin des tissus et l'apport alimentaire (ce dernier inhibe la
synthèse endogène).
1.6.3.2. Biosynthèse et sécrétion
du cholestérol
Lorsque les cellules ont besoin de cholestérol,
elles mettent en jeu un premier mécanisme de captation des
lipoprotéines plasmatiques LDL ou HDL, en augmentant le nombre de leurs
récepteurs spécifiques et en stimulant leur activité
d'internalisation.
Ce n'est que lorsque la quantité de
cholestérol ainsi apportée est insuffisante que les processus de
biosynthèse se déclenchent. Toutes les cellules de l'organisme
sont capables de cette synthèse mais c'est l'intestin et surtout le foie
qui en synthétisent le plus.
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Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Entièrement cytoplasmique, la synthèse
se fait à partir de l'acétyl Co-A provenant des mitochondries.
L'Hydroxy-Méthyl-Glutaryl-Coenzyme-A réductase (HMG Co-A
réductase) est l'enzyme qui régule la synthèse du
cholestérol. Son activité varie en fonction de la concentration
intracytoplasmique en cholestérol libre qui influe sur la concentration
de l'enzyme et module ainsi son activité (Figure 5).
La biosynthèse du cholestérol est
particulièrement sensible à certains facteurs physiologiques : le
jeûne, l'apport de cholestérol ou de sels biliaires diminuent
nettement sa synthèse hépatique. Au contraire, une alimentation
glucidique et surtout l'apport d'acides gras l'augmentent.
Le foie secrète le cholestérol dans le
sang et dans la bile qui renferme aussi les produits de dégradation du
cholestérol, les acides biliaires. La sécrétion biliaire
(1 à 1,5 g par jour) est surtout destinée à favoriser la
digestion intestinale des lipides.
Le cholestérol d'origine hépatique est
excrété dans le sang incorporé aux lipoprotéines
VLDL et HDL.
La teneur en cholestérol des VLDL naissantes
dépend de la taille des particules sécrétées : le
cholestérol se trouve surtout sous forme libre dans la couche
périphérique et associé aux phospholipides, alors que le
coeur hydrophobe contient seulement un peu de cholestérol
estérifié. Ainsi, plus la particule est volumineuse, plus le
rapport cholestérol / triglycéride est faible.
La quantité totale de cholestérol
sécrété par le foie dans les VLDL est inférieure
à 2 g par jour 43.
Le cholestérol sécrété
sous forme de HDL est associé aux phospholipides choliniques en
proportions voisines de 1 mole de cholestérol pour 2 moles de
phospholipides. Un enrobage d'apoprotéines E et A-I (E/A-I >1)
maintient ces particules sous forme de disques. Le cholestérol est
ensuite estérifié grâce à la lécithin
cholesterol-acyl transférase (LCAT), enzyme
sécrétée par le foie et fixée aux HDL contenant
apoprotéines A-I et D. L'estérification du cholestérol
transforme les HDL discoïdales en HDL sphériques. Compte-tenu du
turnover des HDL au niveau du foie, il est difficile d'évaluer la
quantité de cholestérol ainsi mise en circulation mais elle est
vraisemblablement inférieure à 1g par jour.
·
0 CH, CH,
R 0 · ol ·
o ·
°C-S-COA--e ·-O0C-CH
C-CH CH OH o~ o
CH,- :- ~- : CH,-C=CH-CH,-
Acétyl-CoA i Unité
OH ° CO, H70 isoprénique
Mévalonate
38
lHMG-CoA RÈDUCTASE 1
I !
°/CH\ ~ H, ·
14 CH,
HI, ·CH CH, ;H,
o ·
I ~C
ICH,
DPI °
· CH, ·
CH, CH
·
oC CH,
~ 1 ·
H,C°/ · -
C° °C
CH,
II I 'CH, ·
CH, CH,
· ·
12 ,4I I ·
CH,
° ·CH
HC=C
Squalene 11 CH\ ·]~ EH2
· °`CH'
oxyde CH' CH 1
CH3 ·
0
II CH,
·
CH, ·
\C/CH}~o
12 24I ,CH
·C\HC=C °
CH, CH2
SOUALÈNE EPDXYDASE
· ·
OXYDOSOUALÈNE LANOSTEROL CYCLASE
·
NADPH 'y70, I
FAD HC' CH CH7 ·
· o · ·
C CH= Squalène
i
X6
Lanostérol
14-Desméthyl lanostérol
H-COOH
}
NADPH
02 HO
se
O,, NADPH
NAD` HO
HO
21 22
1e20 23
I I 2
5 ·2e
0.,,,02....1.0-182,...0
24 27
19 I11 1]I le
· C,4 151
2 10 e
Cholestérol
NADPH
24
02
HO
Desmostérol (24-déhydrocholestérol)
`17.24-Cholestadiénol
2CO2
}
IP-RÈDUCTASE
teH0 Triparanol
Figure 5 : Biosynthèse du
cholestérol
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
1.6.3.3. Transport du cholestérol aux tissus
par les LDL
Les LDL sont les plus abondantes des
lipoprotéines plasmatiques (60 à 70 p.cent) chez l'homme du fait
de leur durée de vie de l'ordre de 3 jours. Elles sont le produit du
catabolisme des VLDL et ont donc une origine principalement hépatique
(Figure 6). Leur composition est la moins variable de toutes les
lipoprotéines:
- le coeur lipidique comprend du cholestérol
estérifié (39 p.cent) et des triglycérides (5 à 7
p.cent)
- la couche périphérique comprend des
phospholipides (24 p.cent), du cholestérol libre (9 p.cent) et de
l'apoprotéines B100 (21 p.cent).
Elles transportent les deux tiers du
cholestérol circulant, principalement sous forme
estérifiée.
Les cellules qui ont besoin de cholestérol
captent les LDL grâce à des récepteurs membranaires
spécifiques des apoprotéines B et E.
1.6.3.4. Catabolisme des LDL et du
cholestérol
Voie du récepteur des LDL ou récepteur
B-E
Elle est responsable du catabolisme de plus de 75
p.cent du pool des LDL plasmatiques chez les sujets normaux et comprend les
étapes suivantes:
- fixation des LDL aux récepteurs des LDL de
façon spécifique et saturable. Après fixation il se
produit un regroupement des récepteurs dans des structures
appelées "puits mantelés" (coated pits des Anglo-Saxons) qui
formeront des vacuoles mobiles dans la cellule après
l'endocytose.
- intériorisation (internalisation) de
l'ensemble "LDL- récepteur des LDL". Les vacuoles se déchargent
des LDL dans les lysosomes.
- les constituants des LDL sont catabolisés
par les enzymes lysosomales alors que les récepteurs
libérés rejoignent la membrane cellulaire pour un nouveau cycle
de captation 13 62
63
Les apoprotéines sont hydrolysées en
aminoacides, les esters de cholestérol en acides gras et
cholestérol libre. Le cholestérol libre intracellulaire
déclenche un triple effet régulateur (Figure 6):
- inhibition de la HMG-Co-A réductase donc de la
synthèse de cholestérol
- stimulation de l'acyl cholestérol-acyl
transférase (ACAT) qui estérifie le cholestérol libre
intracellulaire
- inhibition de la synthèse des
récepteurs des LDL (R-LDL), dont le nombre diminue, ce qui
protège la cellule d'une surcharge en cholestérol.
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Régulation par sensibilité diminuée
des
récepteurs
|
.Syn,hése
|
|
CE
MEMBRANE CELLULAIRE
38
Pool du cholestérol
libre
C
Y
Membrane C
LDL
LDL VLDL
w
Synthèse des stéroïdes
CE
HYDROLASE
Voie sans l'aide des récepteurs
HDL
Récepteur des LDLIApo-B-100,E)
LDL
Lysosomes
Figure 6 : Facteurs affectant l'homéostasie du
cholestérol au niveau cellulaire
La captation des LDL par les récepteurs B-E
est donc un régulateur très important de la concentration
plasmatique des LDL. Ceci est objectivé par l'hyper-LDLémie
sévère des sujets atteins de déficit familial de ces
récepteurs (absence ou anomalie de structure), qui caractérise
l'hypercholestérolémie familiale (hétérozygote ou
homozygote) ou hyperlipoprotéinémie de type Ila.
Les cellules des sujets atteints
d'hypercholestérolémie familiale ont un nombre de
récepteurs fonctionnels diminué : environ 50% de la normale chez
les hétérozygotes, les homozygotes ayant un nombre nul ou
très réduit.
La structure du récepteur des LDL est
très bien connue depuis les travaux de Goldstein et Brown (Figure 7)
13 62 63 .
Il s'agit d'une glycoprotéine transmembranaire
comprenant plusieurs parties :
- une partie intracytoplasmique de 50 aminoacides
s'attache aux protéines du cytosquelette et permet l'internalisation
lorsque le récepteur est chargé de LDL.
- une partie hydrophobe de 22 aminoacides se trouve dans
l'épaisseur de la membrane. - une partie hydrophile de 58 aminoacides
située du côté externe de la membrane, et qui porte de
nombreuses chaînes glucidiques.
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son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
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- enfin, au bout d'un bras intermédiaire de 350
aminoacides, se situe la partie
N-terminale de 292 aminoacides qui possède une
structure anionique complémentaire de la séquence cationique des
apoprotéines B100 et E et permet l'ancrage des LDL.
Des anomalies diverses se rencontrent sur ce
récepteur : plus de 50 mutations sont connues dont les deux tiers sont
des délétions, plus rarement des insertions.
Ces mutations, selon leur importance et leur
localisation, se traduisent par une absence du récepteur, un
défaut de localisation membranaire, la non reconnaissance des LDL ou
l'absence d'internalisation après fixation.
D'autres anomalies génétiques, telles
que les mutations de l'apoprotéine B, ligand normal du récepteur,
ont un phénotype et une fréquence proche de celle de l'anomalie
du récepteur des LDL 64.
La captation hépatique des LDL, qui constitue
la principale voie catabolique de ces lipoprotéines, est limitée
par le nombre des récepteurs des hépatocytes.
Site de liaison : 292 acides aminés
Région présentant une homologie de
structure avec le précurseur de I. EGF (epidermol growth
factor ) ^, 400 acides aminés
Région comportant des chaînes --
sucrées :56 acides aminés
Région intramembronaire : 22 acides
aminés
Région introcytoplosmique 50 acides
aminés
COOH
Figure 7 : Structure du récepteur des
LDL
Dans l'hépatocyte, le cholestérol est
catabolisé en acides biliaires après plusieurs réactions
d'hydroxylation. Les acides biliaires sont ensuite conjugués avec la
taurine ou la glycine et excrétés dans la bile sous forme de sels
biliaires (Figure 8). Le foie est le seul organe capable d'effectuer ce
catabolisme.
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CHOLESTEROL
7a hydroxylase
7a hydroxy cholestérol
Acide cholique Acide chénodésoxycholique
72
Acides biliaires primaires
ft Acide désoxycholique
(tétorbé : cycle
tgTIN entéro-hépatique) Acides
biliaires secondaires
Acide lithocholique (peu résorbé :
élimination fécale)
Acide ursodésoxycholique (résorbé : cycle
entéro-hépatique)
Figure 8 : Catabolisme du cholestérol en acides
biliaires
L'excrétion dans la bile des sels biliaires a un effet
régulateur important sur la solubilisation des grandes quantités
de cholestérol qui y sont présentes. L'excrétion biliaire
est aussi une importante voie d'élimination du cholestérol et des
acides biliaires. Si on bloque le cycle entéro-hépatique des sels
biliaires, la dégradation du cholestérol est
accélérée. Mais cet effet, utilisé en
thérapeutique (cholestyramine), est pervers car il entraîne aussi
une accélération de la biosynthèse hépatique de
cholestérol.
Le foie dispose d'autres mécanismes de captation du
cholestérol à partir des lipoprotéines circulantes :
- le récepteur spécifique de
l'apoprotéine E (isoformes E3 ou E4) qui reconnaît
spécifiquement les remnants de chylomicrons et une
partie des remnants de VLDL.
Cette voie est quantitativement peu importante chez l'homme
normal où la majeure partie (70 p.cent) des VLDL et IDL se transforme en
LDL,
- un autre type de récepteur, spécifique des
HDL permet aux hépatocytes de capter le cholestérol. Les HDL ont
la capacité de s'enrichir en cholestérol au contact des cellules
périphériques dont les membranes contiennent un excès de
cholestérol libre par rapport aux phospholipides. Ceci permet un retour
au foie du cholestérol en excès au niveau des tissus
périphériques.
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Le foie joue donc un rôle central dans le
catabolisme du cholestérol.
Voie "scavenger" des LDL modifiées
En plus de la voie normale du récepteur des
LDL, il existe une voie catabolique indépendante qui semble
quantitativement mineure à l'état normal mais dont l'importance
est accrue dans l'hyperLDLémie. En effet, chez les malades atteints
d'hypercholestérolémie familiale homozygote qui n'ont pas
d'activité des récepteurs des LDL, on constate une production et
une dégradation des LDL 3 fois plus importante environ que chez les
sujets normolipidémiques. Dans les lésions
d'athérosclérose de ces sujets, on a retrouvé des
dépôts massifs de cholestérol dans des cellules spumeuses
d'origine macrophagique.
L'accumulation de cholestérol dans les
macrophages, phénomène qui favorise leur transformation en
cellules spumeuses, ne se fait pas par la voie du récepteur des LDL. En
effet, la transformation des monocytes-macrophages en cellules spumeuses, in
vitro, ne se produit pas en présence de LDL natives.
Goldstein et Brown ont montré qu'il est
nécessaire que les LDL subissent des modifications (méthylation,
acétylation du site de liaison au récepteur) pour être
reconnues par les récepteurs scavenger.
Les macrophages possèdent des
récepteurs des LDL "modifiées".
Chez l'homme divers mécanismes peuvent
conduire à une modification des LDL tels la lipoperoxydation ou la
glycation. En raison de leur durée de vie d'environ 3 jours dans la
circulation, les LDL sont susceptibles de subir des altérations qui se
produisent principalement au niveau des cellules endothéliales ou dans
l'espace sous-endothélial. En effet, les LDL franchissent assez
facilement l'endothélium vasculaire et montrent une affinité pour
certaines macromolécules de la matrice extracellulaire.
Au niveau de la paroi des vaisseaux, les
systèmes peroxydants peuvent attaquer les acides gras insaturés
et produire des substances toxiques (malondialdéhyde...) capables de
réagir avec les aminoacides de l'apoprotéine B, en particulier au
niveau des résidus lysines, entraînant la neutralisation des
charges positives des LDL.
Par ailleurs, la glycation de l'apoB100, par le
glucose plasmatique est un phénomène bien connu chez le
diabétique.
Les LDL ainsi modifiées ne peuvent plus
être reconnues par le récepteur normal et vont être
captées par les récepteurs scavenger
des macrophages. Les macrophages peuvent cataboliser dans les
lysosomes la plupart des constituants des LDL à l'exception du
cholestérol. Du fait de l'absence de rétrocontrôle
négatif, le cholestérol libre, réestérifié
par de l'acide oléique, s'accumule dans les macrophages qui deviennent
ainsi des cellules spumeuses.
Ce phénomène, qui peut également se
produire dans les cellules musculaires lisses et les cellules
endothéliales, est considéré comme un des
événements précoces de l'athérosclérose
ainsi que nous le verrons plus loin.
La voie métabolique normalement accessoire des
"scavengers" peut devenir prépondérante dans certains
états pathologiques, déviant ainsi le catabolisme des LDL vers
une voie favorisant l'athérogenèse. Ceci explique pourquoi les
LDL sont considérées comme les lipoprotéines les plus
athérogènes.
Au total, on peut considérer que les chylomicrons, les
VLDL, les IDL et les LDL font partie d'une même famille de
lipoprotéines car elles ont en commun l'apoprotéine
B.
Elles représentent très schématiquement
le courant d'influx du cholestérol depuis les sites d'absorption et de
synthèse vers les sites d'utilisation.
1.6.4 Métabolisme et rôle des HDL
Les HDL représentent une classe particulière de
lipoprotéines, de masse et de taille beaucoup plus faibles que les LDL
(7-11 nm). Leur densité hydratée élevée est due
à l'importante proportion d'apoprotéines (45-55 p.cent). Les
apoprotéines les plus abondantes sont les apoprotéines
A-I et A-II mais elles peuvent aussi porter,
les différentes apoprotéines C, et l'apoprotéine E.
Certaines protéines circulantes se fixent aux HDL :
c'est le cas par exemple de la LCAT, de la cholesterol ester transfer
protein (CETP) et probablement d'autres protéines ayant une
affinité pour les phospholipides.
Les HDL subissent de nombreux remaniements tout au long de
leur métabolisme, ce qui entraîne d'importantes variations de leur
composition. Les HDL natives, qui peuvent ne contenir aucun lipide neutre
(cholestérol estérifié, triglycérides) se
présentent comme des disques de phospholipides (en double feuillet) et
de cholestérol, entourés d'apoprotéines. Les autres HDL
sont sphériques, le coeur constitué de cholestérol
estérifié et d'un peu de triglycérides et la surface est
occupée par des apoprotéines A-I et
accessoirement par quelques molécules d'apoprotéines A-II, C, ou
E associées à des phospholipides et du cholestérol libre.
Le rapport molaire phospholipides/cholestérol libre voisin de 3
constitue le caractère essentiel des HDL, il explique qu'elles puissent
se charger de cholestérol libre au contact de membranes dont le rapport
molaire est plus faible.
La présence de LCAT associée aux HDL contribue
à modifier leur composition en transformant le cholestérol libre
(superficiel) en cholestérol estérifié qui s'enfonce au
coeur de l'édifice, alors que des lysolécithines se
détachent des HDL et se lient à l'albumine. La CETP, modifie
aussi la composition des HDL : elle transfère du cholestérol
estérifié des HDL
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vers les lipoprotéines riches en
triglycérides (chylomicrons et VLDL), et permet un enrichissement des
HDL en triglycérides aux dépens de ces
lipoprotéines.
1.6.4.1. Synthèse
Les HDL sont synthétisées par plusieurs
voies :
- le catabolisme des chylomicrons par la
lipoprotéine-lipase génère dans la circulation des HDL
discoïdales contenant des phospholipides et du cholestérol libre
associés à des apoprotéines A-I et A-II
synthétisées par l'intestin,
- le foie secrète dans le sang des HDL
discoïdales contenant des apoprotéines A-I, E et probablement C,
ainsi que des phospholipides et du cholestérol libre.
La sécrétion hépatique est
quantitativement la plus importante,
- l'intestin à jeun est capable de
synthétiser des HDL sphériques dont le coeur est riche en
cholestérol estérifié et qui transportent principalement
de l'apoprotéine A-I et des phospholipides,
- au cours du catabolisme des VLDL, il se
détache des lipoprotéines contenant principalement des
apoprotéines C en plus des phospholipides et du cholestérol
libre.
La demi vie des HDL, évaluée à
partir de celle de leurs apoprotéines est de 4 à 6 jours et est
influencée par le régime alimentaire et les
médicaments.
1.6.4.2. Transformation intravasculaire
Dans la circulation, les HDL subissent des
remaniements en perdant et gagnant des constituants, par transfert avec
d'autres lipoprotéines et par échange avec les cellules des
divers tissus (Figure 9) 65 66
Les HDL discoïdales quelle que soit leur
origine, peuvent s'enrichir en molécules de cholestérol libre
qu'elles soustraient aux cellules périphériques. Cet
échange dépend de la proportion phospholipides/cholestérol
libre de la couche périphérique : les HDL les plus riches en
phospholipides sont les plus actives pour l'efflux de cholestérol libre.
Toutes les particules HDL ne sont pas équivalentes dans cette fixation.
Ainsi, il a été montré que l'apoprotéine A-II
exerce un effet inhibiteur 54.
Après avoir fixé du cholestérol
libre, les HDL constituent un bon substrat pour la LCAT, dont elles contiennent
l'activateur spécifique (l'apoprotéine A-I). La LCAT se lie aux
HDL sous forme de complexes avec l'apoprotéine A-I et avec des
protéines de transfert des lipides.
La LCAT estérifie le cholestérol libre
avec un acide gras provenant des lécithines ainsi transformées en
lysolécithines. Quant à l'ester de cholestérol
formé, il peut gagner le coeur de la particule qui grossit à
mesure de son enrichissement en cholestérol estérifié.
C'est
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donc par le fait d'être un substrat pour la
LCAT qu'une HDL naissante devient sphérique et mature.
Lorsque l'apoprotéine A-1 ne peut plus
être liée aux HDL, comme dans le cas des cholestases, le
métabolisme des HDL devient anormal.
La demi-vie des HDL matures est de l'ordre de 5 jours.
Enrichies en cholestérol estérifié, elles deviennent aussi
plus grosses et moins denses que les HDL naissantes. Elles sont alors
dégradées dans les capillaires hépatiques par une lipase
hépatique à activité phospholipasique et
triglycéridasique. Le cholestérol ainsi retourné au foie
est éliminé dans la bile ou dégradé en acides
biliaires.
Il semble qu'une quantité non
négligeable du cholestérol estérifié formé
dans les HDL soit transférée aux lipoprotéines riches en
triglycérides sous l'action de la CETP, les HDL s'enrichissant
parallèlement en triglycérides provenant des VLDL ou des remnants
de chylomicrons.
Les actions consécutives de la LCAT et de la
CETP contribuent au maintien d'un flux de cholestérol de la
périphérie vers le foie .
1.6.4.3. Catabolisme
- Certaines cellules endocriniennes (ovaires,
cortico-surrénales) possèdent des récepteurs membranaires
spécifiques des HDL en plus des récepteurs LDL
67.
Une activité enzymatique du type de celle de
la lipase hépatique existe dans les ovaires et les
cortico-surrénales où elle assure peut-être une partie de
l'approvisionnement en cholestérol libre, la plus grande partie venant
des LDL.
Les oestrogènes qui diminuent le taux de cette
enzyme, augmentent la durée de vie des HDL et explique que leur
concentration soit plus élevée chez la femme que chez
l'homme.
- C'est le foie qui semble jouer le rôle
principal dans leur dégradation : celle-ci est conditionnée par
l'activité de la lipase hépatique. Cette enzyme bien connue en
tant que triglycéride-hydrolase possède aussi une activité
phospholipasique de sorte que, lorsque les HDL traversent le foie, les
phospholipides sont hydrolysés en lysolécithines. Les
lysolécithines et le cholestérol libre des HDL passent alors dans
les hépatocytes. Au cours de ce catabolisme, la densité des HDL
augmente progressivement et le cycle peut recommencer.
Le retour du cholestérol des cellules
périphériques vers le foie via les HDL est connu sous le nom de
transport inverse du cholestérol (reverse pour
les Anglo-Saxons). Son efficacité est capitale pour tout le
métabolisme du cholestérol et très liée au
rôle protecteur des HDL vis à vis de
l'athérosclérose 66 6s
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Les HDL sont quantitativement représentatives du
potentiel d'épuration du cholestérol cellulaire.
récepteur
Apo Al
captation du
cholestérol libre
membranaire
chylomicrons,
VLDL,
INTESTIN
HDL ,
naissantes
72
Figure 9 : Cycle des HDL et transport "reverse"
du cholestérol
Il existe une voie indirecte du transport du
cholestérol des HDL vers le foie, via le transfert du cholestérol
estérifié aux VLDL par la CETP, qui contribue aussi au flux du
cholestérol périphérique vers le foie. Mais cette voie
indirecte pourrait accroître le risque d'athérosclérose,
notamment par un enrichissement en cholestérol estérifié
des particules contenant l'apoprotéine B. En effet,
dans la plupart des conditions où le risque
d'athérosclérose est élevé, l'activité CETP
est importante, alors que les sujets génétiquement
déficients en CETP n'ont pas de signes cliniques
d'athérosclérose et ont un profil lipidique protecteur (HDL
augmentées, LDL diminuées) 70.
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1.6.5. Conclusion
Les concentrations circulantes des diverses classes de
lipoprotéines représentent la résultante des diverses
réactions de synthèse et de catabolisme. Un rôle
régulateur central semble joué par les récepteurs
cellulaires du foie et des tissus extra-hépatiques .
La principale fonction des lipoprotéines est le
transport des lipides vers les tissus. Le transport des triglycérides
par les chylomicrons et les VLDL est le plus important quantitativement. La
dégradation par les lipoprotéines lipases de ces
lipoprotéines riches en trigycérides constitue une étape
clé du métabolisme des lipoprotéines en permettant, d'une
part la synthèse des remnants et des LDL et, d'autre part la
synthèse des HDL.
Les LDL et les HDL sont surtout impliquées dans le
transport et l'utilisation cellulaire du cholestérol, les divers
récepteurs cellulaires ayant un rôle régulateur
important.
Mais ces dernières voies métaboliques sont
beaucoup plus lentes que les précédentes, en effet les LDL et les
HDL ont une durée de vie nettement plus longue (environ 3 jours) que les
chylomicrons (quelques minutes) et les VLDL (quelques heures).
Il en résulte une coexistence obligatoire et
irrégulière des LDL et HDL avec les lipoprotéines riches
en triglycérides, du fait des 3 repas journaliers.
Or, la plupart des études ont été
réalisées chez des sujets à jeun et de nombreuses
anomalies ne sont ainsi pas évaluées.
1.7. L'athérosclérose et ses
complications
1.7.1. Définition
L'OMS en donne définition descriptive :
"l'athérosclérose est une association en proportion variable de
remaniements de l'intima des artères, consistant en une accumulation
locale de lipides, de complexes glucidiques et de produits d'origine sanguine,
de tissus fibreux et de dépôts calcaires, le tout
accompagné de modifications de la média" ".
Il s'agit d'une pathologie chronique qui se développe
à bas bruit en réponse à des lésions vasculaires
subtiles qu'on attribue habituellement à certaines
lipoprotéines.
L'évolution des lésions qui conduit de
l'artère saine à l'artère athéroscléreuse a
été étudiée par de nombreux auteurs.
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1.7.2. Structure et composition cellulaire d'une
artère saine
1.7.2.1. Structure
La paroi artérielle est constituée par un
manchon de calibre et de structure variable suivant qu'il s'agit
d'artères à prédominance élastique comme l'aorte et
ses grandes branches, ou bien d'artères à prédominance
musculaire telles que les coronaires.
La paroi artérielle comprend trois tuniques
superposées avec, de la lumière vers la périphérie
: l'intima, la média et l'adventice
L'intima
Elle constitue la première couche et comprend:
- une couche unique et continue de cellules
endothéliales directement en contact avec le sang circulant.
- une couche sous-endothéliale ou membrane basale sur
laquelle reposent les cellules endothéliales. Cette couche
sous-endothéliale d'épaisseur variable et de nature conjonctive
est constituée de fibres collagènes, de quelques fibres
élastiques, et des fibroblastes qui produisent des
protéoglycanes, du glycogène et de l'élastine.
Elle est caractérisée par une grande
activité enzymatique et par la présence d'abondantes cellules
immunitaires.
- la limitante élastique interne qui sépare
l'intima de la média. Elle est particulièrement
développée dans les artères élastiques de gros
calibre et les artères musculaires de moyen calibre, et disparaît
au niveau des capillaires.
La média
Elle comprend principalement des cellules musculaires lisses,
qui sont entourées de fibres élastiques et de fibres
collagènes, qu'elles synthétisent. La media est
séparée de l'adventice par la limitante élastique
externe.
Selon la prédominance de fibres élastiques ou
de cellules musculaires lisses on distingue les artères de type
élastique (proches du coeur) et les artères de type musculaire
(artères de distribution régionale).
L' adventice
Elle ancre le vaisseau dans les tissus voisins. C'est un
lacis lâche de fibres de collagène, de fibres élastiques,
de cellules musculaires lisses et de fibroblastes dans lequel vont cheminer les
vasa vasorum irriguant la partie externe de la média, (la partie interne
de celle-ci ainsi que l'intima reçoivent leur apport nutritionnel du
sang circulant dans le vaisseau). Les vasa vasorum n'existent que dans les
grosses artères 72.
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1.7.2.2. Composition cellulaire et métabolisme
de la paroi artérielle
Les principaux types cellulaires composant les
artères sont les cellules endothéliales, les macrophages et les
cellules musculaires lisses.
La paroi artérielle est un organe
métaboliquement actif.
Les cellules endothéliales
Situé à l'interface entre le sang et
les tissus, l'endothélium vasculaire constitue d'une part une
barrière à perméabilité sélective, d'autre
part un organe multifonctionnel pouvant croître, se différentier
et être activé. Il est en interaction permanente avec d'autres
cellules et des facteurs humoraux.
Les cellules endothéliales participent
activement à la régulation de l'homéostasie vasculaire et
sous l'influence de certains stimuli à l'évolution de processus
pathologiques comme la thrombose, l'inflammation, l'infection,
l'athérosclérose, la cancérogenèse.
Leurs principales fonctions physiologiques sont
:
- constituer une surface non thrombogénique et
non adhérante pour les leucocytes,
- constituer une barrière perméable
d'échange et de transport de substances dans la paroi
artérielle,
- assurer le maintien du tonus vasculaire par le
relargage de monoxyde d'azote, de prostacycline (PG-I2) à
propriétés vasodilatatrices et d'endothéline à
propriétés
vasoconstrictrices,
- synthétiser et sécréter des
facteurs de croissance et des cytokines,
- permettre le renouvellement du collagène et des
protéoglycanes de la membrane
basale sur laquelle elles reposent,
- fournir une surface non adhérante pour les
leucocytes.
Les cellules endothéliales sont aussi capables de
modifier les lipoprotéines par oxydation
lors de leur transport dans la paroi
artérielle.
Ces fonctions sont régulées par de
nombreux facteurs humoraux modulant
leur capacité de synthèse et leur
conférant ainsi un phénotype différent selon qu'elles
sont
au repos, stimulées, activées ou
lésées.
Les cellules endothéliales activées
présentent une dysrégulation de leurs fonctions
normales
et participent activement aux processus
d'athérogenèse par leur implication notamment dans
les processus suivants :
- Coagulation et fibrinolyse
Dans les conditions physiologiques (cellules
endothéliales au repos), l'endothélium
vasculaire exprime surtout des propriétés
antithrombogéniques en s'opposant à l'activation
et à l'agrégation plaquettaire
(synthèse de protéoglycanes de type héparane sulfate,
de
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prostacycline), à la coagulation
(thrombomoduline, protéines C et S) et en favorisant la fibrinolyse
(activateurs du plasminogène de type urokinase ou tissulaire,
prostacycline).
Les cellules endothéliales, activées
par des cytokines inflammatoires ou par des concentrations
athérogènes de lipoprotéines, développent un
phénotype prothrombotique, caractérisé notamment par la
synthèse de thromboplastine tissulaire et d'inhibiteur de l'activateur
du plasminogène de type 1 (PAI-1).
- Réponses immunitaires et inflammatoires
Quatre grandes fonctions permettent aux cellules
endothéliales de répondre aux nombreux signaux environnementaux
et humoraux auxquels elles sont en permanence exposées : l'expression
d'antigènes de surface, l'expression de molécules
d'adhésion, la synthèse de cytokines et la production de
médiateurs lipidiques tels les écosanoïdes
- Synthèse de composants du stroma
Les cellules endothéliales synthétisent
et sécrètent des composants de leur surface cellulaire, de leur
lame basale et du stroma : protéoglycanes (héparane-sulfate,
chondroïtine-sulfate, dermatane-sulfate) caractérisés par
leur charge électronégative, divers types de collagène, du
facteur de von Willebrand, de la laminine, de la thrombospondine, de la
fibronectine et de l'élastine ainsi que des collagénases et
autres protéases.
- Interaction avec les lipoprotéines
plasmatiques
Lorsque les cellules endothéliales sont
activées, elles produisent davantage de protéoglycanes. En raison
de leur charge négative, les protéoglycanes ont de multiples
interactions avec les séquences basiques de différentes
protéines du stroma, de certaines cytokines et d'autres molécules
comme les LDL. Ils exercent ainsi un rôle dans la capture, la
rétention , la modification et l'accumulation des lipoprotéines
au sein de la paroi vasculaire, ce qui favorise l'auto-entretien de
l'athérogenèse par accumulation et modification des
lipoprotéines 73.
Les macrophages
Cellules fondamentales du tissu conjonctif et des
liquides biologiques, les macrophages ont un rôle capital dans la
réparation tissulaire, dans l'inflammation,
l'athérosclérose et la croissance tumorale.
Les macrophages sont caractérisés par
d'importantes capacités de phagocytose mais aussi par la synthèse
de plus d'une centaine de molécules physiologiquement actives et par
leur rôle immunitaire fondamental qu'est la présentation des
antigènes aux lymphocytes T.
Certaines fonctions du macrophage se font sans qu'une
stimulation préalable soit nécessaire : la phagocytose, la
sécrétion de lysozyme et des facteurs du Complément.
D'autres fonctions telles la sécrétion de cytokines, ne
surviennent qu'après stimulation par des
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Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
cytokines comme l'interféron y
ou des substances exogènes comme les endotoxines
bactériennes.
Parmi les très nombreuses substances
sécrétées par les macrophages stimulés, citons : le
Tumor Necrosis Factor a (TNF a),
les Interleukines 1 et 6, le facteur de croissance des
lignées granulocytaires et monocytaires (GM-CSF), des facteurs de
coagulation (thromboplastine tissulaire, facteurs X, VII, V...), des
prostaglandines et des leucotriènes, des métabolites toxiques de
l'oxygène
comme les radicaux libres 02 et OH-
73.
Les cellules musculaires lisses
Elles constituent le type cellulaire
prédominant de la média des artères et ont un rôle
essentiel dans le maintien du tonus vasculaire. Elles assurent également
l'intégrité structurale et fonctionnelle de la paroi
artérielle par leurs capacités de prolifération et de
synthèse de la matrice extracellulaire. Les cellules musculaires lisses
synthétisent un collagène abondant, des fibres élastiques,
de l'élastine soluble et insoluble, et des glycosaminoglycanes
(principalement dermatan-sulfates).
En raison de la prédominance des lipides au
sein des lésions d'athérosclérose, on s'est plus
particulièrement intéressé au métabolisme lipidique
au niveau artériel. Les cellules musculaires lisses peuvent
synthétiser des acides gras, du cholestérol, des phospholipides
et des triglycérides à partir de substrats endogènes, mais
elles utilisent de façon préférentielle les lipides
provenant des lipoprotéines du plasma captées par la voie des
récepteurs spécifiques. Si le catabolisme des
lipoprotéines plasmatiques devient pathologique ces cellules peuvent
accumuler des esters de cholestérol.
Comme les cellules endothéliales, les cellules
musculaires lisses sont capables de synthétiser diverses
molécules régulant leur croissance, fonction pouvant être
altérée dans certaines pathologies.
Les cellules musculaires lisses peuvent exprimer toute
une gamme de phénotypes en relation avec leurs multiples
fonctions.
Les phénotypes extrêmes sont :
- le phénotype "contractile" dont la seule
fonction est la contraction. Ce phénotype est celui de la
majorité des cellules musculaires lisses de la media des artères
de l'adulte sain. - le phénotype "synthétique" dont la fonction
principale est la synthèse.
La média des artères foetales exprime
surtout ce phénotype qui évolue vers le type contractile au cours
du développement.
Lors de réparations vasculaires il peut y avoir
réversion vers le type synthétique 74.
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
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Les cellules musculaires lisses retrouvées dans
l'intima et impliquées dans l'athérosclérose ont parfois
été décrites comme des fibroblastes ou des cellules
mésenchymateuses. Il s'agit en fait de véritables cellules
musculaires lisses mais de phénotype modifié.
Les capacités de la paroi artérielle
à maintenir l'intégrité de son endothélium,
à prévenir l'agregation plaquettaire, l'adhésion des
cellules mononucléées sanguines, l'accumulation de
cholestérol, la prolifération de cellules musculaires lisses au
niveau de l'intima et à assurer la nutrition de sa média sont les
éléments principaux de protection contre le processus
d'artériosclérose.
Modifications dues à l'âge
La modification principale survenant au cours du
vieillissement normal consiste en un épaississement lent, apparemment
continu et symétrique de l'intima.
Cet épaississement intimai résulte de
l'accumulation progressive de cellules musculaires lisses entourées de
tissu conjonctif.
Dans la paroi artérielle normale, la quantité de
lipides (principalement ester de cholestérol), augmente également
avec l'âge. Cet ester de cholestérol semble provenir du plasma car
il contient principalement de l'acide linoléique, acide gras
prédominant du cholestérol estérifié
plasmatique.
De plus, des LDL sont détectables immunologiquement
dans l'intima des artères normales, de façon parallèle
à leur concentration plasmatique. L'ensemble de ces
phénomènes conduit à un épaississement progressif
de l'intima associé à une accumulation de lipides.
Cet épaississement diffus de l'intima, lié
à l'âge, doit être distingué des plaques fibreuses
surélevées caractéristiques de
l'athérosclérose. Sur le plan fonctionnel, ces modifications
provoquent une augmentation progressive de la rigidité de la paroi. Ces
modifications liées au vieillissement sont souvent proportionnelles au
diamètre vasculaire et localisées aux bifurcations, aux courbures
et aux points d'attache anatomiques.
Bien que présentant des points communs, les
modifications dues à l'âge et à
l'athérosclérose semblent être des processus bien
distincts.
1.7.3. L'artère athéroscléreuse
L'athérosclérose est définie
anatomiquement comme une variété de sclérose
artérielle caractérisée par l'accumulation de lipides
amorphes (athérome) dans la tunique interne du vaisseau. Elle atteint
surtout les grosses et les moyennes artères (aorte, artères
coronaires et cérébrales, artères des membres
inférieurs) dont elle peut provoquer l'oblitération.
1.7.3.1. Topographie des lésions
athéroscléreuses
Ces lésions se développent
préférentiellement en certains endroits du système
vasculaire (artères de gros et moyen calibre : l'aorte et sa
bifurcation, les gros vaisseaux, le système carotidien et
vertébral, les artères iliaques et
fémoro-poplitées, les artères coronaires).
Les facteurs hémodynamiques (zones de turbulence)
jouent sans doute un rôle important. D'autres localisations, notamment
rénales et mésentériques peuvent également se voir
mais, pour une raison inconnue, les artères des membres
supérieurs sont en général indemnes 71.
Les vaisseaux sont touchés à des âges
différents et à des degrés divers (Figure 10).
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intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr GUIMONT
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Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Une évaluation quantitative de la
prévalence et de l'étendue des lésions sur les coronaires
de 548 autopsies de patients âgés de 1 à 69 ans, montre que
les stries lipidiques, rares pendant la première décade,
deviennent fréquentes dés la deuxième et sont presque
toujours présentes après 20 ans. Quant aux plaques fibreuses,
elles apparaissent lors de la deuxième décade, puis augmentent en
nombre et en étendue pendant les troisième et quatrième
décades 75.
Les autopsies pratiquées sur 2000 soldats morts
pendant la guerre de Corée, âgés de 22 ans en moyenne (18
à 48 ans), ont révélé la présence de
lésions modérées (sans rétrécissement de la
lumière artérielle) chez 35 p.cent de ces hommes. Environ 39 pour
cent avaient un rétrécissement de 10 à 90 p.cent de la
lumière des artères et 3 p.cent des plaques obstruant
complètement une ou plusieurs coronaires 76.
Plus récemment, l'étude PDAY
(Pathobiological Determinants Of Atherosclerosis in Youth)
a étudié les aortes et les coronaires de 1532
personnes âgées de 15 à 34 ans et
décédées par homicide, accident et suicide.
Toutes les aortes, et les coronaires de la
moitié des sujets âgés de 15 à 19 ans
présentaient des lésions et le pourcentage de surface atteint
augmentait entre 15 et 34 ans, passant de 20 à 33 p. cent pour l'aorte
et de 2,6 à 16 p. cent pour la coronaire
étudiée.
Chez les sujets âgés de 30 à 34
ans des lésions coronariennes sont présentes dans 75 pour cent
des cas et sont plus grandes chez les hommes que chez les femmes
77.
L'âge auquel débute
l'athérosclérose varie entre les différentes
artères. Des lésions sont trouvées dans l'aorte pendant la
première décade, dans les artères coronaires au cours de
la seconde et dans les artères cérébrales pendant les deux
décades suivantes et les manifestations cliniques de ces lésions
surviennent environ 30 ans plus tard" 7s 6°.
De la naissance jusqu'à l'âge de 5 ans
pratiquement toutes les lésions consistent en l'accumulation de lipides
intracellulaire ou de petites stries lipidiques dont la fréquence
diminue pendant la première enfance (jusqu'à l'âge de 6-8
ans).
La prévalence de ces lésions
précoces augmente à nouveau à la fin de l'enfance et au
début de l'adolescence. Elles sont alors prédominantes et
concernent environ 70 p.cent des sujets. Les lésions plus
évoluées commencent à apparaître à la fin de
l'adolescence, période au cours de laquelle leur prévalence
augmente alors que celle des stries lipidiques diminue. Ceci suggère que
les stries lipidiques évoluent en lésions avancées pendant
cette période. Les lésions d'athérome ont globalement une
prévalence importante (30 p.cent) entre les âges de 26 et 35
ans.
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1.7.3.2. Anatomie pathologique des lésions
athéroscléreuses
Il s'agit de plaques nodulaires
développées surtout au niveau de l'intima, de formes et de
tailles variables, isolées ou confluantes et qui évoluent en
plusieurs stades 80.
La lésion initiale
Les lésions initiales ne sont
détectables que par méthode chimique ou microscopique, et
consistent en un dépôt de lipides dans les macrophages de l'intima
(cellules spumeuses). Elles représentent les premières
modifications évoluant vers une maladie clinique. Fréquemment
observées chez l'enfant, elles sont situées sur des zones
à risque d'athérosclérose.
La strie lipidique
Les stries lipidiques sont visibles à l'oeil nu
à la surface de l'endothélium de l'aorte et des artères
coronaires et peuvent se présenter sous 2 aspects très
différents :
Il s'agit le plus souvent de simples stries
blanchâtres, formées d'une succession de petites taches à
peine saillantes, alignées dans le sens du courant sanguin. Très
fréquentes, on les trouve même chez les sujets très jeunes
et en bonne santé. Plus tard, des stries perpendiculaires aux stries
primaires ou obliques apparaissent, donnant l'aspect d'un reticulum. Elles
contiennent de nombreuses cellules musculaires lisses et des macrophages
remplis de lipides (cellules spumeuses), ainsi que du tissu fibreux. Les
lipides accumulés sont principalement constitués d'oléate
de cholestérol intracellulaire.
Les stries lipidiques sont visibles dans l'aorte et
les artères coronaires du très jeune enfant et s'étendent
au niveau de l'aorte à la puberté.
Le fait que ces lésions progressent ou non vers
des lésions évoluées dans certaines zones électives
du système circulatoire dépend en grande partie des forces
hémodynamiques et des taux plasmatiques des lipoprotéines
athérogènes.
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La plaque lipidique
Considérées comme lésion
intermédiaire, les plaques lipidiques résultent de
l'évolution des stries par accumulation de lipides extracellulaires et
de débris dans la matrice de protéoglycanes. A ce stade il
n'existe pas de noyau lipidique, la mort cellulaire n'est pas visible et les
cristaux de cholestérol sont rarement retrouvés. Ces
lésions développeront ultérieurement un noyau lipidique
caractéristique des lésions évoluées (plaque
fibreuse ou athérome).
Les plaques lipidiques se voient surtout dans les
hypercholestérolémies de type lla les plus intenses.
Ces lésions "initiales" sont limitées
à l'intima.
La plaque fibreuse
Les plaques fibreuses sont des zones
surélevées réalisant un épaississement
blanchâtre ou gris, de contours mal limités et circonscrit
à l'intima. Elles représentent la lésion la plus
caractéristique de l'athérosclérose évoluée.
Elles apparaissent d'abord au niveau de l'aorte abdominale, des artères
coronaires, et des artères carotides dans la troisième
décennie, et augmentent progressivement avec l'âge.
Elles apparaissent plus précocement chez
l'homme que chez la femme. On ignore les raisons pour lesquelles il existe une
différence de susceptibilité entre les différents segments
de l'arbre artériel et une répartition non uniforme des
lésions.
La plaque fibreuse est ferme, surélevée
en dôme, possède une surface opaque bombant dans la lumière
vasculaire. Elle est composée d'un noyau central de lipides
extracellulaires (avec cristaux de cholestérol) et de débris de
cellules nécrotiques, recouverts d'un manchon fibromusculaire contenant
un grand nombre de cellules musculaires lisses ainsi que du collagène.
De ce fait la plaque est beaucoup plus épaisse que ne l'est l'intima
normale. A la différence des stries, le lipide accumulé est
pricipalement du linoléate de cholestérol extra cellulaire (comme
dans les lipoprotéines).
La plaque fibro-lipidique
La lésion compliquée est une plaque
fibreuse calcifiée présentant différents degrés de
nécrose, de thrombose et d'ulcération. Ces lésions sont le
plus souvent symptomatiques, et associées aux maladies
ischémiques rencontrées en clinique.
L'augmentation de la nécrose, conduit à
un affaiblissement progressif de la paroi artérielle et une rupture de
l'intima peut survenir, provoquant un anévrisme et une
hémorragie. Des emboles artériels peuvent être
générés par la fragmentation de la plaque dans la
lumière du vaisseau. La sténose artérielle et la
détérioration de la fonction de l'organe en aval sont
les
conséquences d'une occlusion progressive liée
à l'épaississement des plaques et à la formation de
thrombi.
C'est en général au stade des complications des
lésions d'athérosclérose qu'apparaissent les signes
cliniques de souffrance ischémique.
En effet, le ralentissement du débit sanguin
n'apparaît que si le rétrécissement de la lumière
artérielle est supérieur à 75 p.cent, en tout cas pour les
artères coronaires.
L'infarctus du myocarde par exemple, survient
généralement lors de l'occlusion aiguë d'une artère
coronaire consécutive à une thrombose au niveau d'une
sténose athéroscléreuse. La rupture ou la fissuration des
plaques favorisent la constitution de la thrombose.
SM Mo an On OIS 41 ·111 41=1,
4 ·11
_ Perspective clinique
Epioj
20 f
101 f!
oJ~~
Age en années
Plaques fibreuses
Strie lipidique
70 so 50 40-
30
30 -
Plaques compliquées : Hémorragie,
Ulcération, Thrombose
78
Accident
Infarctus vasculaire Gangrène Anévrisme
cérébral
~tJ
7A\
vv
Figure 10 : Développement avec l'âge et
topographie des lésions d'athérosclérose. 1.7.4.
Pathogénie de l'athérosclérose
La complexité est une des caractéristiques de la
pathogénie de cette maladie et, depuis un siècle et demi,
plusieurs théories physiopathologiques de l'athérosclérose
ont été proposées. Nullement exclusives elles
reflètent différents aspects du même
phénomène 14. Cependant, dans la plupart des processus
pathogéniques mis en avant depuis qu'on cherche la (les)
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cause(s) de l'athérosclérose, les
dyslipoprotéinémies prennent une place de plus en plus importante
en particulier pour expliquer les mécanismes initiateurs.
1.7.4.1. Théorie ancienne de la réponse
plaquettaire
Pendant de nombreuses années, il fut admis que
l'événement majeur initiant l'athérogenèse
consistait en une perte des cellules endothéliales de la surface des
artères (consécutives à des lésions vasculaires
mécaniques ou chimiques) suivie de l'adhésion des plaquettes puis
de la formation d'un thrombus. Ce thrombus serait ensuite incorporé dans
la paroi artérielle lors du processus de cicatrisation de la
lésion. De plus les plaquettes activées sécrètent
du platelet-derived growth factor (PDGF) qui induit
la prolifération des cellules musculaires lisses,
phénomène caractéristique des plaques
fibreuses.
Cette théorie a été proposée
par Ross dans les années soixante-dix 81.
Bien que la thrombose intervienne certainement dans la
croissance des lésions, certaines objections ont été
opposées à cette théorie :
- les thromboses sont fréquentes dans le
système veineux qui n'est pas touché par
l'athérosclérose,
- si la thrombose précède
l'athérosclérose, les sujets atteints de déficits
sévères de la coagulation devraient présenter une faible
incidence de maladies coronariennes, ce qui n'est pas le cas,
- la strie lipidique qui est antérieure
à la plaque fibreuse, se développe sur une surface
endothéliale intacte,
- les cellules spumeuses retrouvées dans la
strie lipidique correspondent, non pas à des cellules musculaires
lisses, mais dérivent des monocytes-macrophages
82,
- enfin, des facteurs de croissance (PDGF et autres)
peuvent être libérés par les cellules endothéliales,
les macrophages et les cellules musculaires lisses.
1.7.4.2. Hypothèse de !infiltration
lipidique
Dés le milieu du siècle dernier
Rokitansky propose que l'hyperlipidémie, en particulier
l'hypercholestérolémie, est une cause directe de
l'athérosclérose. D'abondantes données
expérimentales, cliniques, génétiques,
épidémiologiques, thérapeutiques sont ensuite venues
conforter cette hypothèse par la mise en évidence d'une
très forte association entre hypercholestérolémie et
athérosclérose :
- les parois artérielles
athéroscléreuses montrent une accumulation de cholestérol,
que ce soit en pathologie humaine ou dans l'athérosclérose
expérimentale,
- l'athérosclérose peut être
provoquée chez diverses espèces d'animaux par un régime
alimentaire entraînant une
hypercholestérolémie,
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) : son
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MC 54/271 Lipides, Lipoprotéine (a), Hyperlipoprotéinémie,
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- les patients atteints
d'hypercholestérolémie familiale ont une plus forte
probabilité de développer une maladie coronarienne et de mourir
de cette maladie que les sujets dont la cholestérolémie est
normale,
- les populations dont la
cholestérolémie moyenne est basse, comme les Africains, les
Orientaux ont une beaucoup plus faible incidence de maladie
coronarienne,
- les études d'intervention ont montré
que le risque de maladie coronarienne diminue lorsque la
cholestérolémie diminue sous l'influence de mesures
diététiques ou médicamenteuses.
L'accumulation de lipides (cholestérol
principalement) dans les parois artérielles peut se produire par le
biais de différents mécanismes ou circonstances dont
:
- la présence de lipoprotéines en
concentration élevée dans le plasma comme dans
l'hypercholestérolémie pure, l'hyperlipidémie
combinée, l'accumulation de remnants,
- l'augmentation de la perméabilité
endothéliale aux lipoprotéines, lors de troubles
hémodynamiques ou suite à l'oxydation des LDL,
- un défaut d'élimination du
cholestérol des tissus périphériques par déficit en
HDL,
- la synthèse de constituants de la matrice
extracellulaire (protéoglycanes) qui lient les LDL et favorisent leur
rétention.
1.7.4.3. Hypothèse de la réaction
à un traumatisme
Selon cette hypothèse, les cellules
endothéliales bordant l'intima sont exposées à des
agressions continues ou répétées menaçant leur
intégrité, avec une perte deleurs fonctions normales et de leur
rôle de barrière. Les agressions de l'endothélium peuvent
être d'origine métabolique, comme une
hypercholestérolémie chronique ou une
hyperhomocystéinémie, d'origine mécanique comme dans
l'hypertension ou d'origine immunologique comme après une
transplantation.
A certains endroits du système artériel,
les cellules endothéliales lésées exposeraient le tissu
sous endothélial aux constituants plasmatiques. Cela peut amorcer toute
une série d'événements comme l'adhésion de
monocytes et de plaquettes, la migration des monocytes dans l'intima,
l'agrégation de plaquettes et la formation de microthrombi, la
libération de substances sécrétées par les
plaquettes et les macrophages, ainsi que l'accumulation de constituants du
plasma comme les lipoprotéines.
Cela pourrait stimuler la prolifération des
cellules musculaires lisses au niveau des sites lésés. Les
cellules musculaires lisses en prolifération synthétiseraient une
matrice conjonctive et se chargeraient en lipides.
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Ce processus serait accéléré par
les hyperlipidémies. Les macrophages provenant des monocytes peuvent se
charger en lipides dont une partie est sous forme oxydée, favorisant
leur captation par les récepteurs de type
scavenger.
Rôle des monocytes-macrophages
La plupart sinon toutes les cellules spumeuses des
lésions athéroscléreuses dérivent des monocytes
circulants qui adhèrent à l'endothélium, passent dans
l'espace sous-endothélial et là, captent les lipoprotéines
puis se chargent en esters de cholestérol.
Le premier événement qui survient lors
d'un régime alimentaire hypercholestérolémiant est une
augmentation de l'adhésion des monocytes circulants à
l'endothélium vasculaire suivi de sa traversée.
L'augmentation des LDL circulantes constituerait une
"lésion chimique" pour les cellules endothéliales qui ainsi
activées exprimeraient des molécules d'adhésion en
surface. Ces molécules d'adhésion favoriseraient
l'adhésion des monocytes à l'endothélium
12.
Chez les animaux soumis à une alimentation
riche en cholestérol, l'augmentation du cholestérol plasmatique
est en grande partie liée à des R-VLDL
(dérivés des chylomicrons et des VLDL, enrichis en
cholestérol).
Ces R-VLDL se lient fortement
à des récepteurs des monocytes-macrophages et sont captées
très rapidement aboutissant à des cellules spumeuses in
vitro.
Par contre chez les malades
hypercholestérolémiques, en général, ce sont
principalement les LDL qui sont augmentées.
Or, Goldstein et al ont montré que les
monocytes-macrophages en culture ne captent que très lentement les LDL
natives, du fait du rétrocontrôle exercé par les
récepteurs des LDL qui protège les cellules d'une accumulation
excessive de cholestérol intracellulaire, et ne forment pas de cellules
spumeuses 83.
On sait maintenant que pour être captées
par les monocytes-macrophages les LDL doivent subir des modifications
biochimiques dont la principale consiste en une oxydation 84 85. En culture
cellulaire, les trois types de cellules de la paroi artérielle
(endothéliales, musculaires lisses et macrophagiques) peuvent oxyder les
LDL .
Les LDL oxydées sont captées par les
monocytes-macrophages au moyen des récepteurs scavenger,
non régulés et peuvent ainsi donner lieu à
l'accumulation de cholestérol en excès et à la formation
de cellules spumeuses.
Le recrutement d'autres monocytes se fait par le biais
des molécules d'adhésion qui s'expriment sur les cellules
endothéliales en réponse à des LDL
légèrement oxydées ou à des
cytokines comme l'interleukine-1, l'interféron y, le TNF-a.
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Les monocytes-macrophages sont donc impliqués
dans plusieurs aspects du développement de
l'athérosclérose :
- ils contribuent à la formation des stries
lipidiques en se chargeant de cholestérol,
- les macrophages dérivés des monocytes
circulants produisent des facteurs de croissance pour les cellules musculaires
lisses et contribuent donc à leur prolifération et au
développement des plaques fibreuses,
- ils peuvent synthétiser des facteurs
cytotoxiques pour les cellules voisines (musculaires lisses et
endothéliales),
- enfin, les macrophages chargés de lipides
peuvent émigrer de la paroi vasculaire vers l'endothélium
aggravant les lésions endothéliales 86.
Oxydation des LDL
La présence de cellules spumeuses au sein des
lésions athéromateuses a orienté les recherches vers le
rôle de lipoprotéines LDL modifiées et tout
spécialement de LDL oxydées. Il a été montré
que des LDL natives mises en présence de cellules endothéliales
en culture voient leurs propriétés physico-chimiques
modifiées et deviennent reconnaissables par les macrophages. Les
cellules musculaires lisses, les polynucléaires neutrophiles et les
macrophages eux-mêmes donnent des résultats
similaires.
Ces modifications consistent en une peroxydation
lipidique. L'étape initiale serait une attaque des acides gras
polyinsaturés des phospholipides par des radicaux libres de
l'oxygène avec production de lipoperoxydes et d'aldéhydes. Ces
produits d'oxydation se fixent ensuite sur les terminaisons lysine et arginine
de l'apoprotéine B, impliquée dans la reconnaissance des LDL par
le récepteur. Au delà d'un certain degré d'oxydation (plus
de 15 pour cent des groupements lysine et arginine modifiés), les LDL ne
sont plus reconnues par leur récepteur normal mais par le
récepteur scavenger. D'autres types de
modifications ont été mises en évidence in vivo. Chez le
diabétique, l'apoprotéine B peut, comme d'autres protéines
subir une glycation des restes lysines, qui serait responsable d'une diminution
du catabolisme normal des LDL et d'une augmentation de leur captation par les
macrophages. Les LDL oxydées sont impliquées dans
l'athérogenèse par les 4 mécanismes suivant mis en
évidence par Steinberg 12 :
- Elles favorisent la génération des
cellules spumeuses, du fait de leur épuration par la voie
scavenger.
- Elles sont cytotoxiques pour l'endothélium
vasculaire, notamment au niveau des stries lipidiques favorisant leur
transformation en plaques fibreuses.
- Elles inhibent la mobilité des macrophages,
les fixant dans l'espace sous-endothéliale où se
développent les lésions athéromateuses.
- Les macrophages ayant internalisé des LDL
oxydées sécrètent des facteurs chimio-tactiques
responsables d'un nouvel afflux de monocytes dans l'intima.
Les antioxydants comme l'a
tocophérol stoppent ce processus dans les expériences de
culture cellulaire et, seraient efficaces en thérapeutique.
On rejoint donc l'hypothèse de la lésion
endothéliale qui pourrait être plus métabolique que
physique 87 88.
Ainsi, les hypothèses "lésion de
l'endothélium" et "infiltration lipidique" longtemps
considérées comme contradictoires pourraient bien
représenter 2 aspects du même phénomène.
1.7.4.4. Autres hypothèses
Hypothèse post-prandiale et rôle des
lipoprotéines légères
· Pour Zilversmit l'athérosclérose
serait un phénomène post-prandial lié aux VLDL et aux
remnants de chylomicrons qui, bien que trop volumineux pour traverser
l'endothélium vasculaire, auraient néanmoins un pouvoir
athérogène.
Les VLDL, soumises à la lipolyse par la
lipoprotéine-lipase à la surface artérielle, perdent leurs
triglycérides et deviennent des lipoprotéines plus petites et
ayant conservé leur contenu en cholestérol. Ces remnants
pourraient pénétrer dans l'intima artérielle, en
quantité proportionnelle à la concentration des VLDL
plasmatiques.
Un certain nombre d'arguments vont dans le sens d'un
pouvoir athérogène des remnants de chylomicrons et de VLDL
:
- le contenu en cholestérol des chylomicrons
et des remnants de chylomicrons augmente avec la richesse en cholestérol
de l'alimentation,
- chez le lapin qui développe une
athérosclérose sous régime riche en cholestérol,
l'hypercholestérolémie induite par le régime est
principalement liée aux remnants de chylomicrons,
- chez le lapin, les remnants de chylomicrons sont
aussi athérogènes que les LDL et les VLDL endogènes
à niveaux équivalents de cholestérolémie
totale,
- plusieurs espèces animales qui
développent hypercholestérolémie et
athérosclérose lors d'un régime riche en
cholestérol accumulent dans leur plasma des VLDL et/ou IDL enrichies en
cholestérol et de mobilité R en
électrophorèse sur gel d'agarose,
- les patients atteints
d'hyperlipoprotéinémie de type Ill (très
athérogène) ont de fortes concentrations de remnants de
chylomicrons, même en dehors des périodes digestives. Ainsi les
remnants de chylomicrons, les VLDL et leurs remnants sont
athérogènes 89 90.
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 58/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
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: son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 59/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
De plus il a été montré, chez le
lapin et d'autres espèces, que si une alimentation riche en graisses
induit une "simple" chylomicronémie, un ajout de cholestérol
à l'alimentation aboutit à une forte concentration de remnants de
chylomicrons enrichis en cholestérol.
Ainsi, même en l'absence
d'hypercholestérolémie, le cholestérol pourrait se
déposer dans les artères par l'action de la LPL qui assure
physiologiquement le catabolisme des lipoprotéines
post-prandiales.
Cette théorie pourrait expliquer
l'athérosclérose constatée chez des sujets dont les
concentrations plasmatiques de lipides à jeun sont normales mais dont
l'alimentation est trop riche en cholestérol.
Bersot a montré la présence
d'apolipoprotéine (a) dans les remnants de chylomicrons induits par un
régime riche en graisses et enrichi en cholestérol, et
suggère que l'athérosclérose liée à la Lp(a)
pourrait être en partie liée à l'effet de l'apo(a) sur le
catabolisme des remnants de chylomicrons 91.
· Il existe désormais un relatif consensus
quant au rôle des triglycérides dans
l'athérogénèse, surtout depuis que l'étude de
Framingham a individualisé un sous-groupe à haut risque
coronarien, caractérisé par une
hypertriglycéridémie et un taux faible de HDL 11. Environ 30
p.cent des patients atteints de coronaropathie, d'artérite des membres
inférieurs et d'athérosclérose des vaisseaux
cervico-encéphaliques sont
hypertriglycéridémiques.
Le rôle athérogène des
triglycérides a été longtemps discuté car la
relation entre triglycérides et maladies cardio-vasculaires n'est pas
aussi forte que celle qui existe avec le cholestérol en analyse
univariée. De plus elle a tendance à disparaître en analyse
multivariée, lorsque l'analyse tient compte de plusieurs facteurs tels
que cholestérol des HDL et des LDL, glycémie, tension
artérielle... .
Ce phénomène peut s'expliquer par les
faits suivants :
- la triglycéridémie est un
paramètre peu stable, qui varie d'un moment à l'autre au cours du
nychtémère et aussi d'un jour à l'autre environ 3 fois
plus vite que la cholestérolémie,
- la très grande majorité des
hypertriglycéridémies est liée à une augmentation
des VLDL mais constitue un groupe hétérogène et de
potentiel athérogène plus ou moins important selon qu'il s'agit
d'hypertriglycéridémies de type IV, Ilb, Ill ou de formes
secondaires par exemple à l'insuffisance rénale 92 ou
au diabète 93.
L'hypertriglycéridémie est importante
à prendre en considération pour 2 raisons.
Premièrement, les lipoprotéines riches
en triglycérides, particulièrement les VLDL, peuvent être
athérogènes sa 95. Les facteurs influençant leur
athérogénicité sont la taille des particules, le contenu
en cholestérol estérifié et la composition en
apoprotéines. La petite
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taille, l'enrichissement en cholestérol
estérifié et la présence d'apoprotéine E favorisent
respectivement : le passage dans l'intima, l'apport de cholestérol
estérifié dans la paroi artérielle et la liaison aux
récepteurs scavenger des macrophages,
favorisant la formation des cellules spumeuses 96. C'est le cas des
remnants de VLDL qui s'accumulent dans l'hyperlipoprotéinémie de
type Ill et des R-VLDL qui peuvent se voir lors d'une
alimentation riche en cholestérol.
Deuxièmement du fait des conséquences
métaboliques de l'hypertriglycéridémie :
- il y a une compétition entre les VLDL et les
lipoprotéines postprandiales pour la lipoprotéine-lipase et de
nombreux hypertriglycéridémiques ont une lipolyse ralentie des
chylomicrons,
- l'hypertriglycéridémie induit une
hétérogénéité des LDL avec un excès
de LDL petites et denses (phénotype B) qui sont plus
athérogènes que les LDL normales 97. Enrichies en
triglycérides, les LDL de type B ont un catabolisme ralenti en raison
d'une moindre affinité pour leur récepteur normal 96,
- enfin la diminution de concentration des HDL est
une conséquence majeure de l'hypertriglycéridémie. Le
mécanisme de la diminution des HDL semble se faire par le biais
d'échanges de cholestérol et de triglycérides entre
lipoprotéines, les VLDL s'enrichissant en cholestérol
estérifié et les HDL s'enrichissant en triglycérides. Les
HDL présentent alors une modification de structure avec
prépondérance de formes qui semblent moins
anti-athérogènes. Ces HDL enrichies en triglycérides
subissent l'action de la lipoprotéine-lipase avec perte
d'apoprotéine Al et diminution de concentration
99. C'est probablement par la relation inverse entre
triglycéridémie et concentration du cholestérol des HDL
que les triglycérides jouent un rôle athérogène
100
- Une conséquence potentielle de
l'hypertriglycéridémie est l'augmentation du risque thrombotique.
En effet, l'hypertriglycéridémie semble pouvoir influer sur les
trois étapes de l'hémostase en induisant une
hyperagregabilité plaquettaire, une augmentation du facteur VII et une
diminution de la fibrinolyse.
L'exercice physique augmente la fibrinolyse
physiologique et pourrait expliquer l'effet pathogène de la
sédentarité dans la genèse des maladies
cardio-vasculaires.
Théorie tumorale de
l'athérosclérose, hypothèse monoclonale de
Benditt
Cette théorie, développée au
cours des années 80, considère l'athérome comme une tumeur
bénigne résultant notamment de la prolifération des
cellules musculaires lisses vasculaires sous l'effet de substances chimiques ou
de virus. Le point de départ de cette théorie est la
découverte d'une origine monoclonale de la prolifération des
cellules musculaires lisses. Les auteurs observent que les cellules musculaires
lisses des lésions d'athérosclérose
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présentent le même profil d'isoenzymes de
la glucose-e-phosphate déshydrogénase, ce qui
constitue un argument en faveur de leur
caractère monoclonal 101. Par contre les mêmes cellules
provenant de parois artérielles normales sont polyclonales.
Ainsi la plaque d'athérosclérose
constituerait une tumeur bénigne résultant de la transformation
d'une cellule unique suivie de sa prolifération. La transformation
serait le résultat d'une mutation somatique chimio ou viro-induite
altérant un proto-oncogène impliqué dans la
régulation de la croissance cellulaire 102.
Chez l'homme le virus oncogène qui semble
impliqué est le cytomegalovirus (CMV).
Des arguments cliniques et expérimentaux sont en
faveur de cette hypothèse :
- le pourcentage de sujets ayant un taux
élevé d'anticorps IgG anti-CMV est deux fois plus
élevé chez les sujets athéroscléreux que chez les
témoins indemnes appariés sur l'âge,
- la technique de polymérisation en
chaîne (PCR), plus sensible que la sérologie, a permis de montrer
que 90 p.cent d'individus souffrant d'athérosclérose
avancée, sont porteurs du génome du CMV au niveau
vasculaire,
- les rats infectés par le CMV murin
développent des plaques d'athérosclérose au niveau de
l'aorte après infection,
- le CMV est capable d'infecter et de stimuler les
cellules musculaires lisses humaines en culture.
Néanmoins, les relations entre le CMV et les
autres facteurs de risque athérogène (notamment la part
liée au CMV) ne sont pas bien établies et de nombreuses questions
restent posées 103
Hypothèse de l'homocystéinémie
L'observation initiale d'une fréquence
très élevée de complications vasculaires précoces
(50 p.cent avant l'âge de 30 ans) chez les patients présentant un
déficit sévère en cystathionine-R-synthétase
(homocystéinurie), est à l'origine de l'hypothèse qu'une
hyperhomocystéinémie modérée serait un facteur de
risque de pathologie thrombotique.
Cette anomalie métabolique peut être
diagnostiquée par dosage de l'homocystéine plasmatique à
jeun, ou après charge en méthionine. Selon les études, une
hyperhomocystéinémie modérée ou une réponse
anormale au test de charge en méthionine a pu être
démontrée chez 10 à 24 p.cent de patients ayant
présenté un infarctus du myocarde et chez 23 à 47 p.cent
de patients ayant eu un accident vasculaire cérébral ou
périphérique, contre 1 à 7 p.cent chez les sujets normaux
104
L'analyse des résultats de 27 études
montre que l'hyperhomocystéinémie est un facteur de risque
indépendant de maladies vasculaires coronariennes,
cérébrales et périphériques
105
Le mécanisme physiopathologique est mal connu
: une agression de l'endothélium par l'homocystéine, via la
production de radicaux libres oxygénés, des perturbations de la
synthèse du collagène et des protéoglycanes, une
activation de facteurs de la coagulation ont été
avancées.
Néanmoins la recherche
d'hyperhomocystéinémie modérée semble
intéressante en présence d'autres facteurs de risque qui semblent
potentialisés par cette anomalie, car il est possible de la corriger par
vitaminothérapie (acide folique, vitamines B12 et B6) 106
1.7.4.5. Consensus actuel sur
l'athérogenèse
Actuellement il y a un accord entre la plupart des
auteurs pour admettre la séquence d'événements suivants,
proposée par Steinberg (Figure 11) 12 107
- Formation de la strie lipidique
Le premier événement induit par
l'hypercholestérolémie est une augmentation de l'adhésion
des monocytes circulants à l'endothélium vasculaire.
La seconde étape est la
pénétration du monocyte dans l'intima sous l'influence de l'effet
chimio-attractant des LDL oxydées. Après être entré
dans la paroi artérielle, le monocyte se transforme en macrophage
résidant. Cette transformation, complexe et de régulation mal
connue, s'accompagne notamment de l'augmentation de l'expression du
récepteur "scavenger" pour les LDL
oxydées. L'ensemble de ces réactions devient un processus
auto-entretenu car l'oxydation des LDL peut être induite par les cellules
endothéliales, les cellules musculaires lisses et surtout par les
macrophages eux-mêmes.
Les premiers monocytes génèrent donc
les signaux qui vont attirer des vagues successives de
monocytes-macrophages.
- Evolution de la strie lipidique vers des
lésions plus avancées
Quelques cellules musculaires lisses ayant
probablement migré de la media vers l'intima, sont présentes dans
la strie lipidique. Quelques unes de ces cellules accumulent des
vésicules lipidiques mais beaucoup plus rarement que les cellules
spumeuses macrophagiques. Les cellules musculaires lisses deviennent ensuite
prédominantes et sont à l'origine de la matrice conjonctive de la
plaque fibreuse.
La sécrétion de facteurs de croissance
joue un rôle important dans le développement de la plaque,
notamment le PDGF qui n'est pas produit que par les plaquettes mais
également par les principales cellules de la paroi
artérielle.
De plus l'ensemble des cellules présentes dans
les lésions synthétisent des cytokines, expriment des
récepteurs et sont le siège d'une inflammation chronique et
focalisée.
- Les relations entre stries
lipidiques et plaques fibreuses sont un point
controversé de la pathogenèse de l'athérosclérose.
Par exemple l'hypothèse "mutagénique" suggère que
les
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plaques fibreuses résultent d'un processus
indépendant de celui à l'origine des stries lipidiques. Certaines
observations ne vont pas dans le sens d'une évolution des stries
lipidiques en plaques fibreuses. Par exemple chez les enfants les stries sont
plus nombreuses dans l'aorte thoracique que dans l'aorte abdominale alors que
chez l'adulte les plaques fibreuses sont plus étendues dans l'aorte
abdominale.
Autre exemple, les femmes jeunes ont plus de stries
lipidiques dans les artères coronaires et l'aorte que les hommes du
même âge alors que chez les sujets plus âgés les
hommes développent des plaques fibreuses plus étendues dans leurs
coronaires que les femmes du même âge. Mais d'autres observations
vont dans le sens d'une évolution des stries vers les
plaques.
Dans les artères de sujets jeunes on observe
de nombreuses lésions dont les caractéristiques histologiques et
chimiques sont intermédiaires entre les stries lipidiques et les plaques
fibreuses. De plus, les sites préférentiels de formation des
stries lipidiques dans les coronaires des enfants sont les mêmes que ceux
où les plaques fibreuses se développent chez
l'adulte.
Au total il semble que certaines stries
évoluent en plaques fibreuses alors que d'autres régressent
probablement.
107
Concentration élevée de LDL dan4
le plasma
Infiltration de LDL dans
l'intima
LDL oxydées Macrophages
Caluies-si mneu -
S trie lipidique
Lésion endothéliale
Adhérence dePla4 uettes
Autres facteurs Relarg ag e de
PDGF
de croissance
Prolifération cellulaire
Lésions avancées
Figure 11 : Schéma unifié de
l'athérogenèse
- L'évolution finale des plaques
d'athérosclérose est le plus souvent la constitution
d'une thrombose obstruant le vaisseau et responsable d'infarctus mortel ou non
et de nombreux cas de mort soudaine d'origine cardiaque.
La thrombose peut être considérée
comme une réponse à l'agression du vaisseau.
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Au moins trois types de facteurs déterminent la
localisation et l'extension d'une thrombose : les facteurs
hémodynamiques et rhéologiques, les modifications vasculaires et
l'activation des constituants du sang, plaquettes et facteurs de
coagulation
L'interaction de ces trois facteurs détermine le
type de thrombose et en particulier, l'importance relative de la participation
de la thrombine et des plaquettes.
Les différentes théories
physiopathologiques de l'athérogenèse montrent bien la
complexité des interactions susceptibles d'intervenir dans cette
affection multifactorielle.
Ces diverses théories ne s'excluent nullement,
chacune permettant d'expliquer un aspect particulier du processus.
2. La Lipoprotéine Lp(a)
La lipoprotéine Lp(a) [Lp(a)] est une
particule lipoprotéique résultant de l'assemblage d'une particule
LDL et d'une glycoprotéine très hydrophile, riche en hydrates de
carbone appelée apolipoprotéine(a) [apoprotéine (a) ou
apo(a)]. La présence d'apo(a) fait de la Lp(a) une lipoprotéine
distincte de toutes les autres classes de lipoprotéines.
2.1. Découverte de la lipoprotéine (a)
par Kare BERG
2.1.1. Circonstances
La découverte de la Lp(a) s'est faite à
l'occasion de travaux sur les variants antigéniques
génétiquement contrôlés (allotypes) des
protéines du sérum humain normal. Plusieurs marqueurs
allotypiques étaient déjà connus en particulier pour les
immunoglobulines G, l'haptoglobine, la transferrine.
Des variants antigéniques des LDL ont
été découverts en 1962 par Blumberg qui s'aperçoit
que le sérum d'un patient polytransfusé (donc ayant produit des
anticorps contre des antigènes sériques dont il est lui
même dépourvu) précipite certains sérums de sujets
normaux, mais pas tous. Le nouveau marqueur allotypique fut appelé
"système AG". L'antigène reconnu par le sérum allo-immun
était une bêtalipoprotéine génétiquement
déterminée et constituait un système indépendant
des autres marqueurs allotypiques connus. Plus tard il a été
montré que le système AG correspond à un polymorphisme
génétique de l'apoprotéine B.
Etant donnée la rareté des
alloanticorps antiprotéines sériques humaines et surtout
l'impossibilité de les étudier chez les personnes
polytransfusées pour des raisons éthiques, il paraissait
souhaitable de faire produire ces antisérums par des
animaux.
Kare Berg va approfondir la découverte de
Blumberg en immunisant des lapins avec des bêtalipoprotéines
humaines, avec comme objectifs de mettre en évidence les
différents types antigéniques de bêtalipoprotéines
et d'apporter la preuve du caractère héréditaire de ce
système allotypique.
L'équipe avec laquelle Berg travaille a
l'expérience des variants génétiques des protéines
sériques ainsi que de l'étude fine des antigènes
érythrocytaires. De plus, Berg sait que les lapins produisent facilement
des anticorps anti-bêtalipoprotéines humaines et il dispose d'une
méthode simple pour préparer les bêtalipoprotéines :
la chromatographie sur colonne d'hydroxyapatite.
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2.1.2. Stratégie de recherche utilisée
L'hypothèse sur laquelle repose l'étude de Berg
est que les animaux développent des anticorps dirigés contre
plusieurs déterminants antigéniques (épitopes) de
l'antigène injecté, y compris de possibles épitopes
allotypiques. La stratégie utilisée consistait à immuniser
des lapins avec une préparation de bêtalipoprotéines
isolées du plasma d'un donneur unique.
Les antisérums obtenus peuvent ensuite être
rendus spécifiques d'un seul marqueur allotypique au moyen d'absorptions
spécifiques.
Préparation antigénique utilisée
Les bêtalipoprotéines du sérum d'un
individu Lp(a) + dans un panel de 20 sérums sont isolées par
chromatographie sur colonne d'hydroxyapatite. Les solutions de
bêtalipoprotéines utilisées pour l'immunisation ne
contenaient pas d'autre protéine détectable par
immuno-électrophorèse avec un antisérum anti-humain
total.
Immunisation des lapins
Après immunisation de trois lapins avec la
précédente préparation, les sérums de ces lapins
précipitent en immuno-diffusion double avec les 20 sérums totaux
du panel ainsi qu'avec les 20 fractions de bêtalipoprotéines
correspondantes.
L'immuno-électrophorèse démontre que les
anticorps précipitants anti-bêtalipoprotéines sont des
gammaglobulines. L'absence d'anticorps précipitant dans les
sérums des lapins avant l'immunisation avait été
vérifiée .
Les adsorptions
L'antisérum anti-bêtalipoprotéine humaine
obtenu est mis en contact avec chacun des sérums totaux et des fractions
isolées de bêtalipoprotéines des 20 sujets du panel. Chaque
aliquote d'immunsérums ainsi adsorbés est ensuite testé
par immunodiffusion double ou par
sérums
|
totaux
|
et des fractions de
|
|
immunoélectrophorèse contre chacun des
bêtalipoprotéines du panel.
Seuls certains sérums et les fractions
bêtalipoprotéines correspondantes provoquent l'apparition d'un
précipité.
Ces expériences permettent ainsi de séparer les
individus du panel en "répondeurs" (réaction positive) et en "non
répondeurs" (réaction négative).
Lorsque l'antisérum a été adsorbé
par le sérum d'un sujet non répondeur, l'immunsérum obtenu
ne réagit plus avec tous les sérums du panel mais seulement avec
certains.
Si c'est le sérum d'un sujet répondeur qui a
servi à l'adsorption, l'immunsérum obtenu ne réagit plus
avec aucun des sérums.
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2.1.3 Résultats: mise en évidence du nouvel
allotype
Les expériences montrent qu'un immunsérum de
lapin adsorbé avec le sérum d'un sujet non répondeur est
capable de distinguer, en immuno-précipitation, 2 types de sérums
humains. L'immunsérum obtenu est devenu spécifique d'un
déterminant antigénique présent dans certains
sérums et absent dans d'autres.
Parmi les 20 sujets du panel, 7 se révèlent
répondeurs dont celui choisi au hasard pour les immunisations, les 13
autres étant non répondeurs et pouvant donc être
utilisés comme matériel d'adsorption pour produire les
immunsérums spécifiques.
Les fractions isolées de
bêtalipoprotéines des 20 sujets ont donné les mêmes
réactions avec l'immunsérum spécifique que les
sérums totaux, et les autres fractions lipoprotéiques
isolées n'ont pas réagi avec cet immunsérum.
Donc l'immunsérum est spécifique d'un marqueur
allotypique des bêtalipoprotéines humaines.
La reproductibilité de ces résultats a
été vérifiée en répétant les
expériences avec des échantillons de sérum des 20 sujets
du panel, prélevés à différents intervalles pendant
plus de 1 an 36.
2.1.4. Nomenclature et nature du nouvel antigène
2.1.4.1. Nomenclature
Le facteur présent dans le sérum d'un sujet
répondeur est nommé Lp(a), "Lp" pour lipoprotéine et "(a)"
pour le premier antigène mis en évidence dans ce nouveau
système.
Les individus possédant cet antigène sont dits
Lp(a+), les autres sont dits Lp(a-).
La décision de nommer Lp(a) ce nouvel antigène
est antérieure de plusieurs années à l'emploi des noms
Lp:Al et Lp:Al-All pour désigner les principales HDL et a donc
été conservé par l'usage, bien que source de possibles
confusions.
En toute rigueur, le terme Lp(a) désigne
l'antigène détecté par l'immunsérum
spécifique et le terme "lipoprotéine Lp(a)" la classe de
lipoprotéines possédant cet antigène dans sa structure.
Cependant il est devenu habituel de parler de lipoprotéine(a), [en
abrégé Lp(a)] et de prononcer lipoprotéine "petit" a.
2.1.4.2. Nature du nouvel antigène
Il s'agit d'une lipoprotéine différente des
autres lipoprotéines connues jusque là. En effet, Berg montre que
les sujets Lp(a+) possèdent 2 populations de lipoprotéines
capables de réagir avec un antisérum anti
bêtalipoprotéine : une population qui porte l'antigène
Lp(a) et une autre qui en est dépourvue.
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La notion que cette lipoprotéine est différente
des autres a été renforcée par l'étude de 23
sérums connus comme étant Lp(a+) ou Lp(a-) avec l'immun
sérum spécifique du système AG de Blumberg. Il est apparu
qu'il n'y avait pas de relation entre les systèmes AG et Lp(a) : les
allotypes AG sont absents des lipoprotéines possédant
l'antigène Lp(a).
2.1.5. Fréquence du caractère
Berg teste les sérums de 314 adultes en bonne
santé et non apparentés avec son immunsérum
spécifique; 107 (34,1 p.cent) sont trouvés Lp(a+) et 207 (65,9
p.cent) sont trouvés Lp(a-).
2.1.6. Etude génétique
préliminaire
Berg suppose que le caractère Lp(a) est
déterminé par 2 allèles d'un même gène,
(il nomme ces allèles Lpa et Lpa), et que le
gène Lpa est dominant, c'est à dire s'exprimant par un
phénotype Lp(a+) lorsqu'il est présent en simple dose ou en
double dose.
Il calcule la fréquence des 2 allèles
d'après la fréquence des phénotypes observés :
Lpa : 0,812, Lpo : 0,188
Afin de tester cette hypothèse, il entreprend une
étude génétique avec les sérums des membres de 23
familles ce qui lui permet de confirmer le caractère
génétiquement déterminé de l'antigène
Lp(a).
Au cours d'études ultérieures sur un plus grand
nombre de familles, Berg confirme le caractère
héréditaire, monogénique et dominant du phénotype
Lp(a+)108.
Le gène d'abord nommé Lpa deviendra LPA dans
l'International Workshops on Human Genom Maping.
La lipoprotéine Lp(a) retrouvée chez 30
à 40 p.cent des sujets étudiés dans différentes
populations, est alors considérée comme un variant qualitatif et
génétiquement déterminé des
bêtalipoprotéines humaines.
2.2. Composition chimique et propriétés
physico-chimiques de la Lp(a)
2.2.1 Caractéristiques
Les études biochimiques après séparation
des constituants lipidiques et protéiques de la Lp(a) montrent que le
coeur lipidique a une composition similaire à celle des LDL, et que la
partie protéique est constituée d'une apoprotéine B et
d'au moins une apoprotéine(a) 109. De plus la Lp(a) est plus
riche en sucres que les LDL et a une mobilité
électrophorétique pré-bêta-1 donc distincte de celle
des LDL.
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Lors de l'ultracentrifugation du sérum, les
VLDL (pré-bêtalipoprotéines) surnagent alors que la Lp(a)
sédimente, cette propriété lui valu un temps la
qualification de "sinking pre-bêtalipoproteine" (to sink =
sombrer, plonger) 10.
De plus, la Lp(a) est retrouvée dans une zone
de densité comprise entre 1,050 et 1,120 g/ml qui s'étend donc
entre celle des LDL et celle des HDL.
Au début des années 1980, il est
montré que l'antigène Lp(a) mis en évidence par Berg, est
une glycoprotéine de poids moléculaire élevé,
appelée apoprotéine (a), caractéristique de la
lipoprotéine Lp(a), dans laquelle elle est liée à
l'apoprotéine B100 par un ou plusieurs ponts disulfures. Ainsi, la Lp(a)
apparaît comme une lipoprotéine immunochimiquement et
physicochimiquement distincte des LDL, et non plus comme un simple variant des
LDL comme on le pensait au départ.
Gaubatz 109 et Fless
110 montrèrent que le traitement de la Lp(a)
par des agents réducteurs comme le dithiothréitol ou le
bêta-mercaptoéthanol scinde la molécule en deux parties :
une molécule d'apoprotéine (a), libre de tout lipide, et une
lipoprotéine appelée Lp(a-). Cette particule est
retrouvée, en ultracentrifugation, dans la zone de densité des
LDL d'où la qualification de LDL "like".
Plus tard il est montré que l'antigène
spécifique de la Lp(a) est porté par une glycoprotéine de
haut poids moléculaire qu'on appela apoprotéine(a) et dont
l'affinité pour les lipides se révéla très faible
voire nulle, à tel point que pour certains elle ne devrait pas
être classée dans les apoprotéines.
Ainsi il devint clair que la Lp(a) n'est pas un simple
variant des LDL comme on le pensait jusque là, mais qu'elle constitue
une entité immunochimiquement et physicochimiquement distincte des
LDL.
La plupart des études récentes sur la
composition chimique et la structure de la Lp(a) ont été faites
par comparaison avec les LDL.
2.2.2. Isolement de la Lp(a) 2.2.2.1. Isolement et
purification
Une première méthode est la
précipitation sélective, par l'héparine et le chlorure de
magnésium à des concentrations précises. Après
plusieurs opérations de précipitation et de ressolubilisation, on
aboutit à une fraction enrichie en Lp(a) "'. Cette méthode, bien
que simple à utiliser, présente deux inconvénients majeurs
: elle est dénaturante et peu spécifique, aussi n'est-elle plus
guère utilisée.
Une autre méthode est l'ultracentrifugation
suivie d'une dialyse des isolats obtenus. La fraction enrichie en Lp(a) est
isolée dans la zone de densité 1.053-1.120 g/ml 110
2.
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La purification des fractions enrichies en Lp(a) peut
être effectuée par plusieurs techniques. La chromatographie de
filtration sur gel a été très utilisée
111 13.
La chromatographie d'affinité, d'emploi plus
récent, utilise des colonnes d'immunoadsorbants spécifiques
anti-apo(a)14.
Actuellement, la chromatographie d'adsorption sur
héparine-sépharose 15 et lysine-sépharose
16 tendent à remplacer les techniques
précédentes.
2.2.2.2. Contrôle de la pureté des
préparations
Cette étape fait appel à des
méthodes immunologiques telles que :
- l'immunodiffusion double d'Ouchterlony ou
l'immunoélectrophorèse avec des antisérums anti-LDL et
anti-Lp(a). Il ne doit se produire de précipité qu'avec
l'antisérum anti apo(a) 117.
- l'électroimmunodiffusion avec une partie de
la plaque contenant des anticorps anti apo(a) et une partie contenant des
anticorps anti LDL. Seules les fractions donnant une précipitation dans
le gel anti apo(a) et pas dans le gel anti LDL sont considérées
comme pures 109.
- le western blotting
Technique d'identification des protéines par
réaction avec des anticorps spécifiques. Après
électrophorèse sur gel de polyacrylamide, les protéines
séparées sont transférées sur une membrane de
nitro-cellulose puis révélées par les
anticorps.
2.2.2.3. Séparation de l'apo (a) et de la
particule "LDL like"[Lp(a )J
Le plus souvent, on procède par ultra
centrifugation d'une solution de Lp(a) préalablement traitée par
un agent réducteur. Cette méthode est basée sur le fait
que l'apoprotéine B est solidement liée aux lipides et ne s'en
dissocie pas sous l'action des réducteurs.
La pureté des fractions d'apo(a) et de Lp(a-)
obtenues sont contrôlées par électrophorèse sur gel
de polyacrylamide (PAGE) suivie d'un western blotting. La Lp(a-) migre plus
loin dans le gel que la Lp(a) indiquant que la perte de l'apo(a) entraîne
une diminution de taille. La Lp(a-) contient l'apoprotéine B et tous les
lipides de la Lp(a), et présente des caractéristiques similaires
à celles des LDL.
2.2.3 Constantes et propriétés physiques de
la Lp(a)
2.2.3.1. Densité hydratée
La Lp(a) plasmatique est principalement
retrouvée dans la zone de densité comprise entre 1,055 et 1,120
c'est à dire dans une zone intermédiaire entre celle des LDL
(1,019-1,063) et celle des HDL2 (1,063-1,125) (Tableau IX)
109 118
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Dans les conditions d'ultracentrifugation où les
pré-bêtalipoprotéines flottent, la Lp(a) sédimente,
c'est pourquoi cette dernière est aussi appelée
"sinking prebetalipoprotein". La Lp(a) peut
également être trouvée dans d'autres zones de
densité, pratiquement dans tout le spectre des lipoprotéines et
cette propriété est liée à
l'hétérogénéité de sa composition (Tableau
X)19.
Bien que sa densité moyenne, plus
élevée que celle des LDL, se situe généralement
entre les LDL et les HDL2, la Lp(a) de certains sujets a une
densité de LDL.
La plus grande densité hydratée de la
Lp(a) par rapport aux LDL est liée à sa composition : elle
contient davantage de protéines que les LDL. Ou plus
précisément le rapport protéines/lipides est plus
important dans la Lp(a) alors que la quantité et la composition des
lipides transportés sont proches de celles des LDL.
La Lp(a) contient, en plus de l'apoprotéine
B100 (apoprotéine majoritaire dans les LDL), une molécule
d'apoprotéine(a) responsable de
l'hétérogénéité de la Lp(a).
2.2.3.2. Mobilité
électrophorètique
Acétate de cellulose ou gel d'agarose
Sur ces supports, la Lp(a) migre entre les bêta
et les pré-bêtalipoprotéines ce qui lui a valu
l'appellation de pré-bêta-1-lipoprotéine.
Ehnholm montre que la plus grande mobilité
électrophorétique de la Lp(a) par rapport aux
bêta-lipoprotéines est due à son contenu plus important en
acide sialique et que la vitesse de migration varie selon les individus
120.
L'addition de cations divalents (Mg 2+) au
gel d'agarose permet d'individualiser la Lp(a) en retardant la migration de
toutes les lipoprotéines sauf celle de la Lp(a).
Gel de polyacrylamide
L'électrophorèse sur gel de
polyacrylamide en gradient discontinu d'acrylamide permet d'individualiser
nettement la Lp(a) des autres lipoprotéines car sur ce support, la
séparation se fait en fonction de la charge électrique et de la
taille moléculaire. La Lp(a) s'immobilise du côté
cathodique par rapport aux LDL 121.
Isofocalisation
En focalisation isoélectrique, la Lp(a)
s'immobilise à un pH; de 4,9 plus faible que celui des LDL qui est de
5,5 120.
2.2.3.3. Masse moléculaire et taille
Par la technique de filtration sur gel de
sépharose en étalonnant avec 2 virus de poids moléculaires
connus et avec des LDL, le poids moléculaire apparent de la Lp(a) est
de
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4,8.106 Da et le diamètre
mesuré au microscopie électronique, est supérieur (25,5
nm) à celui des LDL (22,5 nm) 120.
La forme est sphérique.
Par calcul en tenant compte du diamètre
mesuré et d'une densité de 1,070 (1,035 pour les LDL) : le poids
moléculaire de la Lp(a) est de 5,6 .106 Da contre 3,6
.106 pour les LDL.
Etudiant
l'hétérogénéité de la Lp(a), Fless isole les
Lp(a) de plusieurs individus, qu'il compare aux LDL autologues. Les poids
moléculaires vont de 3,1 à 4,2 .106 pour les Lp(a) et
de 2,5 à 3,1 .106 pour les LDL, et les diamètres de 21
à 24 nm pour les Lp(a) et de 20 à 21 nm pour les LDL
118.
Au total, la Lp(a) a une taille
légèrement supérieure à celle des LDL et du
même ordre que celle des IDL. Son poids moléculaire est plus
important que celui des LDL. Il varie selon les individus et cette variation
est liée à l'hétérogénéité de
l'apo(a) (Tableau IX).
|
L · a
|
LDL
|
Densité hydratée (g/ml)
|
1,055 - 1,120
|
1,019 - 1,063
|
Poids moléculaire (106 x
Da)
|
3,6 - 4,0 selon
l'isoforme d'apoprotéine(a)
|
3,0
|
Diamètre (nm)
|
25
|
21
|
Mobilité
électrophorétique
|
pré-bêta-1
|
bêta
|
Point isoélectrique
|
4,9
|
5,5
|
|
Tableau IX : Propriétés physiques de la
Lp(a) et des LDL
2.2.3.4. Viscosité
Fless a mesuré la viscosité
intrinsèque de la Lp(a), de la Lp(a-) et de l'apoprotéine (a)
libre provenant d'un même individu : la Lp(a-) et les LDL ont une
viscosité comparable et qui est inférieure à celle de la
Lp(a). L'apoprotéine(a) influencerait donc les propriétés
hydrodynamiques de la Lp(a). Quant à l'apo(a) isolée, sa
viscosité intrinsèque est beaucoup plus importante que celle des
lipoprotéines 122.
En fait le traitement réducteur
nécessaire à l'isolement de l'apoprotéine(a) modifie sa
structure par rupture des ponts disulfures ce qui jette un doute sur les
résultats de la mesure de la viscosité intrinsèque de
l'apoprotéine(a) isolée 123.
2.2.3.5. Comportement au froid de la Lp(a)
purifiée.
On s'est rapidement aperçu que la Lp(a) est
fragile et que lorsqu'elle est conservée à 0°C, elle se
dissocie en une particule de type LDL et une protéine
apo(a).
En étudiant l'éventuelle
activité enzymatique de la Lp(a), Jurgens constate que la Lp(a)
préparée en l'absence d'inhibiteur des protéases, a
tendance à s'agréger (troubles dans les solutions) et à
précipiter au cours de sa préparation 124.
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Les profils obtenus par électrophorèse
sur gel de polyacrylamide (PAGE) de ces préparations montrent de
nombreuses bandes de poids moléculaire variables.
En présence d'inhibiteurs, au contraire, les
solutions restent claires durant les différentes étapes de la
préparation, la Lp(a) ainsi obtenue donne une seule bande par PAGE, mais
l'activité enzymatique recherchée est perdue.
La Lp(a) isolée et purifiée n'est pas
stable à 4°C, ceci quelque soit le mode de préparation
utilisé. Placée à 4°C dans un but de conservation, la
Lp(a) commence à précipiter aux environs de 15°C. Ce
phénomène est partiellement réversible et dépend de
la concentration. Parvenue à 4°C, la Lp(a) continue de
précipiter jusqu'à ce que sa concentration dans la solution soit
de 1 à 2 g/I. A cette concentration et en dessous, les solutions de
Lp(a) sont stables à 4°C. Tout ceci contraste nettement avec le
comportement de toutes les autres fractions lipoprotéiniques connues
dans le sérum humain 120.
En étudiant
l'hétérogénéité de la Lp(a), Fless constate
que parmi les Lp(a) qu'il a isolées, les plus denses (1,082)
s'agrègent au froid alors qu'aucune des Lp(a) de faible densité
(1,050) ne le fait. Il évalue la turbidité d'une solution de
Lp(a) de densité égale à 1,082, par mesure de
l'augmentation d'absorbance à 600 nm : le trouble apparaît
à 13°C et augmente linéairement jusque vers
0°C.
La succinylation clarifie immédiatement les
solutions et empêche l'agrégation 118.
Fless relie le phénomène
d'agrégation à des différences de structure secondaire des
apoprotéines des Lp(a), les Lp(a) s'autoagrégant ont un
pourcentage d'hélice alpha moindre (34p.cent) et un pourcentage de
structure désordonnée plus important
(54 p.cent) que celles qui ne s'agrègent pas
(38 p.cent et 50 p.cent respectivement).
La Lp(a) purifiée sans inhibiteurs de
protéases, montre des propriétés estérolytiques et
protéolytiques pendant l'isolement. Dans ces conditions, les apo(a) sont
dégradées en multiples peptides, la plupart des antigènes
spécifiques de la Lp(a) sont perdus et une importante agrégation
se produit 123.
De plus l'apo(a) isolée dans ces conditions tend
à s'autoassocier et Fless suggère que ce sont les domaines de
l'apo(a) normalement impliqués dans les interactions avec la surface de
la Lp(a) qui sont aussi responsables de l'auto-association de l'apo(a) libre en
solution . Ces phénomènes pourraient avoir
généré des artefacts lors des premières
études.
Par la suite, des études confirmèrent
l'instabilité des préparations de Lp(a) purifiées, et la
nécessité de travailler en présence d'inhibiteurs des
protéases (aprotinine) et de conservateurs, dès le
prélèvement et à toutes les étapes.
2.2.4 Composition chimique
La plus grande richesse en protéines de la Lp(a)
explique que sa densité hydratée soit supérieure à
celle des LDL. Au début des années 1970, les techniques
biochimiques montrent que la Lp(a) a une composition lipidique semblable
à celle des LDL mais qu'elle contient davantage d'hydrates de carbone et
de protéines 120.
125
|
Lp(a)
|
% (masse)
|
LDL
|
% (masse)
|
Protéines
(g x 103 /mol)
|
variable selon les isoformes d'apo(a)
850 - 1 250
|
[ apo(a)
= 300 ]
23,6
|
[ apo(a)
= 700 ]
31,2
|
550
|
18,1
|
Cholestérol libre (mol / mol)
|
750
|
8,1
|
7,2
|
725
|
9,2
|
Cholest. estérifié (mol /
mol)
|
2000
|
36,2
|
32,6
|
1900
|
40,8
|
Triglycérides (mol / mol)
|
350
|
8,5
|
7,6
|
220
|
6,3
|
Phospholipides (mol / mol)
|
1100
|
23,6
|
21,3
|
1000
|
25,5
|
Lipides / Protéines (masse)
|
3,2 -2,2
|
|
|
4,5
|
|
|
Tableau X : Composition chimique de la Lp(a) et des
LDL
2.2.4.1. Les hydrates de carbone.
La Lp(a) contient 0,26 mg de sucres par mg de protéine
ce qui en fait la plus fortement glycosylée des lipoprotéines
plasmatiques 120. A titre de comparaison, les LDL ont 0,1 mg de
sucres par mg de protéines (Tableau XI).
Ces sucres sont principalement liés aux
apoprotéines 114 126. En colorant par le réactif de Schiff
après migration des apoprotéines dans des conditions
réductrices, Utermann montre que la majeure partie des hydrates de
carbone est portée par l'apoprotéine(a) (28 p.cent pour
l'isoforme de PM 500 kDa, 4529 aa) et non par l'apoprotéine B100 (9
p.cent) 112.
120
|
Acide sialique
|
Hexosamines
|
Hexoses
|
Total
(ug / mg de protéine)
|
Lp(a)
|
66,0
|
84,0
|
108,0
|
258
|
LDL
|
10,4
|
28,2
|
54,6
|
95
|
|
Tableau XI : Composition en hydrates de carbone de la
Lp(a) et des LDL
Le contenu en acide sialique, hexosamines et hexoses est
multiplié respectivement par 6, 3, et 2 par rapport aux LDL.
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La richesse de l'apoprotéine(a) en acide
sialique est responsable d'une forte concentration de charges négatives
en surface de la Lp(a) ce qui explique la plus grande mobilité
électrophorétique de la Lp(a) comparativement aux
LDL.
Les principales hexosamines de la Lp(a) sont la
N-acétylglucosamine et la N-acétylgalactosamine alors que dans
les LDL seule la N-acétylglucosamine est présente en
quantité significative.
Les hexoses de la Lp(a) sont le mannose et le
galactose en quantité à peu près équivalentes. Les
LDL semblent contenir davantage de mannose que de galactose 112114.
2.2.4.2. Les lipides
Le rapport lipides / protéines de la Lp(a) est
inférieur à celui des LDL compte tenu de la grande richesse en
protéines de la Lp(a).
La composition lipidique des principales fractions de
Lp(a) purifiées, isolées dans les densités comprises entre
1,05 et 1,08 est similaire à celle des LDL autologues 109117
Cependant, en terme de transport lipidique, la Lp(a)
transporte des quantité de cholestérol et de phospholipides
légèrement supérieures aux LDL et nettement plus de
triglycérides (Tableau X).
La Lp(a) transporte de 0 p.cent à plus de 30
p.cent du cholestérol circulant selon les individus.
2.2.4.3. Les protéines
Elles représentent en masse, 24 à 31
p.cent de la molécule de Lp(a) selon les isolats étudiés.
Gaubatz mesure par la méthode de Lowry le contenu en protéines
des Lp(a) isolées chez 2 sujets, et montre qu'il est significativement
plus important dans la Lp(a) (28-29 p.cent) que dans les LDL autologues (19-20
p.cent) 114.
Cette plus grande richesse en protéines est en
accord avec la plus forte densité hydratée de la Lp(a) par
rapport aux LDL.
Le constituant protéique majeur de la Lp(a)
est l'apoprotéine B100, propriété partagée avec les
LDL dont elle représente environ 98 p.cent des
apoprotéines.
La Lp(a) possède en plus une
glycoprotéine spécifique particulière,
l'apoprotéine(a), liée à l'apoprotéine B100 par un
ou plusieurs ponts disulfures. Lors des premières études sur la
composition protéique de la Lp(a), on trouvait en plus de
l'apoprotéine B100 et de l'apoprotéine(a), de l'albumine et des
apoprotéines C 120 127
Puis Utermann et Gaubatz montrent que la partie
protéique de la Lp(a) est constituée d'une apoprotéine
B100 identique à celle des LDL et d'une apoprotéine(a) :
glycoprotéine de haut
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poids moléculaire responsable de ses
propriétés physico-chimiques et immunologiques originales
112114 .
En étudiant la partie protéique des
Lp(a) de 6 sujets, par SDS-PAGE dans des conditions réductrices et non
réductrices, et par immuno-diffusion double, Utermann montre la
présence d'une apoprotéine B de poids moléculaire 513 kDa
et une apoprotéine(a) dont le poids moléculaire est variable (de
0,8 à 1,5 fois celui de l'apoprotéine B).
Ceci a été récemment
confirmé par Albers, par comparaison de la composition en amino acides
de 4 préparations de Lp(a). Après détermination de la
taille des apo(a) et connaissant les structures primaires des
apoprotéines (a) et B100, ses calculs lui permettent de confirmer la
très probable présence d'une seule molécule d'apo(a) par
molécule de Lp(a)128. Utermann comparant ses résultats
avant et après réduction, suggère que
l'apoprotéine(a) est probablement liée à
l'apoprotéine B100 par un pont disulfure 112.
L'apoprotéine(a) représente entre 34 et
59 p.cent et l'apoprotéine B entre 66 et 41 p.cent des protéines
de la Lp(a) selon l'isoforme d'apoprotéine(a) présente dans la
Lp(a).
Certaines études ont montré que 20
p.cent de la Lp(a) plasmatique contient de l'apoprotéine E en plus de
l'apo(a) et de l'apoB-100. Les Lp(a) sans apo E sont riches en
cholestérol estérifié, pauvres en triglycérides et
trouvées surtout dans la zone de densité des LDL alors que les
Lp(a) contenant de l'apo E sont enrichies en triglycérides et
retrouvées dans une zone de densité plus faible. La Lp(a)
contenant l'apo E semble se lier plus faiblement aux récepteurs de LDL
des cellules en culture.
L'apoA-1 principalement associée aux
chylomicrons et aux HDL peut aussi être associée à la
Lp(a). Toutefois la signification fonctionnelle de la présence d'autres
apoprotéines que les apo (a) et B dans la Lp(a) reste à
déterminer 129.
L'apoprotéine B100
C'est une protéine de poids moléculaire
550 kDa dont le gène est situé sur le chromosome 2. La
protéine mature comporte 4536 acides aminés et 9 p.cent
d'hydrates de carbone.
Sa concentration plasmatique varie entre 0,50 et 2,00
g/I.
Il y a une molécule d'apoprotéine B100
par lipoparticule de Lp(a) comme dans les lipoparticules LDL.
L'apoprotéine (a)
Voir paragraphe : 2.3.1.
2.3. Composition chimique, structure,
propriétés et génétique de l'apo(a)
2.3.1 Composition chimique
2.3.1.1. Isolement et purification de
l'apolipoprotéine(a)
La Lp(a) préalablement purifiée est
traitée par un agent réducteur, pour rompre la liaison entre
l'apoprotéine(a) et l'apoprotéineB. L'apoprotéine(a)
isolée par ultracentrifugation est ensuite purifiée selon
différentes techniques. Il est important de travailler en
présence d'inhibiteurs des protéases et dans des conditions
aseptiques pour prévenir toute éventuelle dénaturation.
2.3.1.2. Composition chimique de l'apo(a)
Acides
aminés
La composition en acides aminés a été
étudiée par Fless 122 Bersot 91 Gaubatz
114 qui ont obtenu des résultats comparables, les
différences pouvant être attribuées à l'étude
d'isoformes différentes d'apo(a).
122
|
apo(a)
|
apoB
|
composition moyenne des protéines
|
Asp
|
8,2
|
10,3
|
10,0
|
Thr
|
10,0
|
6,5
|
6,5
|
Ser
|
6,3
|
8,6
|
7,8
|
Glu
|
12,0
|
11,8
|
9,4
|
Pro
|
11,4
|
3,8
|
5,5
|
Gly
|
7,4
|
4,8
|
7,6
|
Ala
|
7,0
|
6,1
|
8,1
|
Val
|
6,1
|
4,8
|
6,9
|
Met
|
2,0
|
2,2
|
1,6
|
Ile
|
2.0
|
5,2
|
4,6
|
Leu
|
4,2
|
13,0
|
7,3
|
Tyr
|
5.8
|
3,3
|
3,4
|
Phe
|
1,0
|
4,9
|
3,5
|
His
|
2,8
|
2,5
|
2,2
|
Lys
|
1,5
|
8,2
|
7,0
|
Arg
|
6.2
|
3,5
|
3,9
|
Trp
|
3.3
|
|
1,2
|
Cys
|
3,0
|
0,5
|
3,4
|
|
exprimé en pourcentage de molecules d'acides
aminés aa : différences supérieures
à 50 p.cent par rapport à la concentration moyenne des
protéines
Tableau XII : Composition en acides aminés de
l'apo(a), de l'apoB et de la moyenne des protéines
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
La composition en acides aminés de
l'apoprotéine(a) est notablement différente de celle de la
moyenne des protéines avec 8 amino-acides très
différemment représentés (plus de 50 p.cent d'écart
par rapport à la moyenne des protéines) (Tableau
XII).
La richesse en proline de l'apoprotéine(a) est
particulièrement intéressante à noter car cet acide
aminé joue un rôle important dans la structure secondaire en
favorisant les structures "désordonnées" au détriment des
structures en hélice alpha et en feuillet plissé bêta
112. Elle est aussi plus riche en thréonine
qui constitue un site de 0-glycosylation 122.
Hydrates de carbone
L'apoprotéine(a) contient 5 sucres
différents : mannose, galactose, galactosamine, glucosamine et acide
sialique dans un rapport molaire approximatif de 3 : 7: 5 : 4 : 7
respectivement.
Le contenu total en sucres de l'apoprotéine(a)
est de 0,28 g par g de protéine 122.
Les sucres sont situés dans des régions
spécifiques de la molécule.
2.3.2 Structure
2.3.2.1. Structure primaire et homologie avec le
plasminogène.
Séquençage
La Lp(a) correspondant à une LDL contenant en
plus l'apoprotéine (a), on a attribué à cette
dernière le pouvoir athérogène particulier de la
lipoprotéine entière.
Le caractère athérogène de la
Lp(a) est resté une énigme, jusqu'au séquençage de
l'apolipoprotéine(a) et de son ADN (cDNA) par une équipe de
chercheurs de la firme Genetech, qui met en
évidence une étroite homologie de structure avec le
plasminogène, enzyme responsable de la fibrinolyse.
Le plasminogène est une glycoprotéine
simple chaîne de 791 acides aminés et de poids moléculaire
92 000 Da, contenant 2 p.cent d'hydrates de carbone. Elle est constituée
de plusieurs régions structurales avec, à partir de
l'extrémité N-terminale: un peptide de préactivation suivi
de 5 domaines (numérotés de 1 à 5) comprenant 78 à
82 acides aminés dont 6 restes cystéine et unis entre eux par de
courtes séquences de liaison. Les 6 cystéines forment 3 ponts
disulfures dans chaque domaine (entre les cystéines 1 et 6, 2 et 4, 3 et
5) responsables de leur structure tertiaire en triple boucle définissant
les domaines de type kringle. Ces 5 domaines en
boucles présentent des homologies entre eux. A l'extrémité
C-terminale il y a un domaine protéase de type trypsine.
Le séquençage de l'apo(a)
116, et celui du cDNA de l'apo(a)
126 révèlent une importante homologie
de séquence avec le plasminogène, sérine protéase
plasmatique responsable de la fibrinolyse (Figure 12).
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son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
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Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Les diverses régions codantes et non codantes
du gène de l'apo(a) ont un pourcentage d'identité allant de 75
à 100 p.cent avec les régions correspondantes dans le gène
du plasminogène 130
Figure 12 : Homologie de séquence des cDNA de
l'apo(a) et du plasminogène Le séquençage de
l'apoprotéine (a) montre que la séquence N-terminale est
homologue au kringle 4 du plasminogène, qu'il existe un kringle 5 et que
les domaines protéases des deux protéines présentent une
importante homologie.
Le plasminogène est activé par
l'activateur tissulaire du plasminogène (t-PA), par clivage au niveau
d'un reste arginine situé dans la séquence
d'activation.
La séquence d'activation de
l'apoprotéine(a) diffère de celle du plasminogène :
Lys-Cys-Pro-Gly-Arq-Val-Val-Gly-Gly , pour le plasminogène
Lys-Cys-Pro-Gly-Ser-lleu-Val-Gly-Gly , pour l'apo(a)
Pour Eaton cette mutation Arg -* Ser rend
l'apoprotéine(a) non activable en enzyme par le t-PA, activateur
physiologique du plasminogène ou par l'urokinase
116.
L'homologie de séquence a été
confirmée par l'analyse des cDNA du plasminogène et de l'apo(a)
126.
Ainsi l'apo(a) est dépourvue des 3 premiers
domaines du plasminogène, elle possède n copies du
kringle 4 (n allant de 11 à plus de 50 selon les isoformes),
une copie du kringle 5, un domaine protéase et une séquence
d'activation.
Le cDNA séquencé par Mc Lean code pour
une apoprotéine(a) de poids moléculaire 500 kDa, comprenant 37
copies du kringle 4. Il existe une très forte homologie
intra-génique dans l'apoprotéine(a) puisque sur les 37 copies des
342 paires de bases des kringles 4, 24 ont la même séquence
nucléotidique, 4 en sont très proches avec seulement 3
nucléotides différents et les autres diffèrent par 11
à 71 nucléotides.
Le 33ème kringle 4 a une
délétion de 24 bases et le 36ème kringle 4 possède
une cystéine supplémentaire, impliquée dans la liaison
avec l'apoB.
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Chaque domaine de type kringle de l'apo(a) est
précédé et suivi par un peptide, l'ensemble
s'étendant sur 114 acides aminés (Figure 13). L'union des
peptides de début et des peptides de fin constitue les régions
"inter-kringles".
Le kringle "élargi" est divisé en 7
segments : le segment 1 est le peptide de tête et comprend 11 acides
aminés, suivi des segments 2 à 6 qui constituent le kringle
proprement dit comprenant 78 ou 80 acides aminés et enfin le segment 7
ou peptide de fin qui comporte 25 acides aminés.
I
Région riche en Ser/Thr-& Pro
136
Kringle Kringle
Figure 13 : Structures des kringles et du domaine
inter-kringles
Les régions riches en sérine,
thréonine et proline correspondent aux segments 7 et 1 donc aux
régions inter-kringles. Ces régions ont une ressemblance avec les
régions riches en thréonine et proline retrouvées dans les
glycoprotéines d'adhésion et dans les immunoglobulines
135.
Des structures en kringle existent dans diverses
protéines de la coagulation et de la fibrinolyse (plasminogène,
prothrombine, t-PA, urokinase, facteur XII) et dans d'autres protéines
comme la fibronectine (Figure 14) 141
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lipidique Dr GUIMONT MC 80/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
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Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
141
Activateur tissulaire du plasminogène
Urokinase
Figure 14 : Structures comparées du
plasminogène, du t-PA, de l'urokinase
et de la prothrombine
Les kringles des protéines impliquées dans
la coagulation et la fibrinolyse contiennent de 78
à 82 acides aminés 135.
L'homologie de l'apoprotéine(a) avec le
plasminogène la distingue de toutes les autres apolipoprotéines
connues. Sept apoprotéines (A-I, A-II, IV, C-I, C-II, C-III et E) ont
dans leurs gènes des séquences apparentées, et dans leurs
structures des régions en hélice alpha amphiphiles similaires .
Les apoprotéines B et D ne sont pas apparentées à ce
groupe.
Polymorphisme de taille
Utermann a montré que l'apoprotéine(a)
présente un important polymorphisme de taille. Par la technique du
western blotting il met en évidence 6 isoformes d'apoprotéine(a)
différentes avec des masses moléculaires allant de 280 à
800 kDa (Tableau XIII). Chaque individu présente une ou deux isoformes
distinctes donnant lieu à une quinzaine de phénotypes
possibles.
De plus, il existe une association entre le
phénotype d'apoprotéine(a) et la concentration de
Lp(a) 131 132
Les variations de taille de l'apo(a) résultent
d'ARN messagers de taille différente avec une relation linéaire
et positive entre la taille des transcrits et la taille des protéines
correspondantes déterminée par immunoblotting.
Les variations de taille de l'apo(a) apparaissent
donc dues à des allèles différant par le nombre des
répétitions en tandem, des séquences de 114 acides
aminés homologues au kringle 4 du plasminogène 133
Hixson avait obtenu des résultats similaires chez
le Babouin 134
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Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Ainsi le polymorphisme est sous contrôle
génétique et est lié à la longueur des
chaînes polypeptidiques et non pas à un degré variable de
glycosylation.
En effet, l'action de la neuraminidase (qui
élimine l'acide sialique) n'altère pas
l'hétérogénéité de l'apo(a)
116.
Kratzin étudie une isoforme
d'apoprotéine(a) de poids moléculaire 570 kDa et montre que les
domaines de type kringle de l'apoprotéine(a) sont unis par des
séquences de liaison (inter-kringle) plus longues (36 a.a.) que celle
qui unit les kringles 4 et 5 du plasminogène (26 a.a.) 135
Les hydrates de carbone sont répartis le long
de la chaîne d'apo(a) sous forme de liaisons O- et N- glycosidiques. Au
niveau des séquences inter-kringles, il existe 6 sites potentiels de
0-glycosylation (4 thréonines et 2 sérines) et au sein de chaque
kringle, un site de N-glycosylation (Asn, Leu, Thr).
Il y a donc un grand nombre de sites
théoriques de glycosylation (70 à 350) selon les isoformes) mais
on ne sait pas lesquels sont réellement glycosylés
136
Les régions inter-kringles ressemblent
à des séquences existant dans d'autres protéines comme la
chaîne a de la glycoprotéine lb de la membrane
plaquettaire, les chaînes légères d'IgG. Plusieurs courtes
séquences dans les régions inter-kringles sont similaires
à des séquences présentes dans des molécules
d'adhésion intercellulaires. De plus le plus petit motif
d'adhésion "Arg - Gly - Asp", présent dans de nombreuses
macromolécules impliquées dans la thrombose est également
présent dans le kringle 4-10 de l'apo(a) 136.
Plusieurs isoformes d'apo(a) ont été
décrites avec des masses moléculaires allant de 280 à 800
kDa. L'électrophorèse sur gel de polyacrylamide-SDS en
présence de R-mercaptoéthanol suivie d'un
western blotting a permis à Utermann de définir 6 isoformes qui
ont été nommées en fonction de leur mobilité
respective par rapport à celle de l'apoB100 : Lp(a)-F, Lp(a)-B,
Lp(a)-S1, Lp(a)-S2, Lp(a)-S3, Lp(a)-S4 131.
L'isoforme F (F pour fast) a une
mobilité supérieure à celle de l'apoB100, l'isoforme B a
une mobilité égale à celle de l'apoB100, et les isoformes
S1 à S4 (S pour slow) ont une mobilité
décroissante et inférieure à celle de l'apoB100 (Figure
15).
A mesure de l'augmentation de sensibilité des
méthodes de phénotypage, un plus grand nombre d'isoformes
d'apo(a) est mis en évidence. Gaubatz sépare 11 isofomes
132 , Kamboh distingue 23 isoformes 137 ,
et Marcovina parvient à une résolution au kringle
près en révélant 34 isoformes d'apo(a) différant
entre eux par
un seul kringle 4 (Figure 16)
138.
139
-- ·-- ..~, ..,~ mar-- · ----- -
F B B 54 SA 51/9 Si
S2 s3
|
|
Figure 15 : Les 6 isoformes d'apoprotéine (a)
séparées par Utermann 739
Isoforme d'apo (a)
|
Poids moléculaire (kDa)
selon Kraft 180
|
Poids moléculaire (kDa)
selon Ritter 404
|
F
|
<400
|
450
|
B
|
460
|
500
|
S1
|
520
|
530
|
S2
|
580
|
610
|
S3
|
640
|
670
|
S4
|
>700
|
710
|
|
Tableau XIII : Poids moléculaires et nombre de
kringles des isoformes d'apoprotéine(a)
Figure 16 : Les 34 isoformes d'apoprotéine (a)
mise en évidence par Marcovina
Les analyses au niveau moléculaire d'isoformes
d'apo(a), ont permis d'affiner la connaissance de la structure primaire.
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On distingue ainsi 10 types de kringles 4 nommés T1,
T2, ... à T10, très homologues entre eux à de
légères différence de séquence près. Leur
homologie avec le kringle 4 du plasminogène va de 75 à 85
p.cent.
Dans chaque apo(a) il y a un seul kringle 4-T1 suivi de 3
à plus de 40 kringles 4-T2, puis les kringles 4-T3 à T10, chacun
présent en un seul exemplaire comme le kringle 4-T1, et enfin un K5-T11.
Le kringle 4-T9 contient une 7ème cystéine, non appariée
et responsable de la liaison disulfure entre l'apo(a) et l'apoB (Figure 17).
Lackner a récemment démontré que c'est
le nombre de copies du kringle 4-T2 qui supporte
l'hétérogénéité de taille de l'apo(a)
14O
Il existe 2 types de kringle 4-T2 (A et B ), dont la
séquence d'acides aminés est identique mais qui diffèrent
légèrement par leur séquence nucléotidique 136
p
-{~ IAIAIAIAIAIAIAIA[AIAIAIAIAIAIAIAIAIAIAIAIAIAI8IAtAIaI8IBI
I I Y1 I h`I Iv.-
1 2
S 1 1 4444444 10 II 11 U 14 11 14 17 I. 1. 70 71 17 77
I. IS i. 7, I. 21 10 11 12 11 14 11 It 17
3 4 5 G 7 8 9 10 K-4Type
Apo(a)-c DNA
La ligne supérieure représente les 38 kringles de
l'apo(a) séquencée par McLean, la ligne inférieure
désigne les 10 types de kringle 4 différant par leur
séquence d'acide aminés.
Figure 17 : Structure schématique du cDNA de
l'apoprotéine (a)
Il existe cependant d'importantes différences entre
l'apo(a) et le plasminogène :
- la taille : le poids moléculaire du plasminogène
est beaucoup plus faible (92 kDa) que celui
de l'apo(a) (280 à 800 kDa),
- l'apo(a) est dépourvue des kringles 1, 2 et 3 du
plasminogène,
- les kringles 4 de l'apo(a) possèdent des sites de
N-glycosylation absents du kringle 4 du
plasminogène,
- l'apo(a) contient 30 p.cent de sucre, le plasminogène 2
à 4 p.cent,
- l'apo(a) est dépourvue du site d'activation qui permet
au plasminogène d'être activé en
plasmine.
2.3.2.2. Structure secondaire
C'est l'organisation dans l'espace du squelette
constitué par l'enchaînement des liaisons peptidiques
--CO-NH-CO-NH--. Les relations stériques des acides aminés
voisins les uns des autres d'après la structure primaire, peuvent
être régulières (hélice a, feuillet plissé R)
ou irrégulières.
Les études de dichroïsme circulaire après
réduction permettent d'évaluer les proportions des divers types
de conformation secondaire des protéines : hélice a, feuillet
plissé R et structure "désordonnée".
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Les résultats obtenus par Fless figurent dans le tableau
XIV.
122
|
LDL
|
Apo(a)
|
Lp(a)
|
Hélice a
|
55
|
8
|
38
|
Feuillet plissé 13
|
8
|
21
|
12
|
Structure
"désordonnée"
|
37
|
71
|
50
|
|
Tableau XIV : Structures secondaires comparées
des LDL, de l'apo(a) et de la Lp(a), déterminée par
dichroïsme circulaire
Fless explique l'importante viscosité
intrinsèque de l'apo(a) par son fort pourcentage de structure
désordonnée, alors que la viscosité de la Lp(a) est
beaucoup plus faible. La valeur trouvée pour l'apo(a) isolée
correspond plus à une protéine de conformation fibrillaire
qu'à une protéine de conformation globulaire.
L'auteur fait d'ailleurs remarquer que la viscosité de
l'apo(a) a été déterminée en milieu fortement
réducteur ce qui, par rupture des liaison S-S, pourrait avoir
augmenté la viscosité apparente par rapport à la
viscosité réelle à l'état natif au sein de la Lp(a)
122.
En effet, la validité des comparaisons de structure
dépend du présupposé que les structures secondaires des
apoprotéines sont similaires dans la forme native (au sein de la
lipoprotéine) et dans la forme purifiée délipidée.
Or ceci n'est pas le cas pour de nombreuses autres apoprotéines qui sont
riches en structures désordonnées sous forme
délipidées et plus riches en hélices a sous forme
lipoprotéique.
Les valeurs initialement trouvées pour le pourcentage
de structure désordonnée et pour la viscosité se sont
révélées inexactes après le séquencage de
l'apo(a) et la découverte de l'homologie avec le plasminogène et
la présence des nombreux kringles 116_.
En effet, lors des traitements réducteurs tous les
ponts disulfures intra-kringle sont rompus entraînant une forte
modification de structure secondaire caractérisée notamment par
une augmentation artéfactuelle des structures
"désordonnées" et de la viscosité apparente.
2.3.2.3. Structure tertiaire
La chaîne d'acides aminés de l'apo(a)
possède des structures en boucle, voisines de celles du
plasminogène. La chaîne d'acides aminés du
plasminogène est repliée sur elle même, sous forme de 5
structures en boucles, numérotées de 1 à 5 et suivies par
un domaine protéase et une séquence d'activation.
Ces structures appelées kringles sont des domaines
polypeptidiques non catalytiques caractérisés par une certaine
homologie de séquence et par un repliement particulier en triple boucle
maintenu par 3 liaisons disulfures intra-caténaires (Figure 13).
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Les domaines kringles, décrits pour la
première fois en 1975 à propos de la prothrombine existent dans
d'autres protéines : les protéases de la coagulation et de la
fibrinolyse, les protéines du Complément et la fibronectine
141 .
Les kringles sont considérés comme le
support de la spécificité de liaison des protéines qui les
contiennent.
2.3.3 Propriétés de l'apoprotéine (a)
2.3.3.1. Hydrophilie
Le contenu important en sucre et en acide sialique de
l'apo(a) en fait une protéine hydrophile à la différence
de la plupart des apoprotéines structurales et confère à
la Lp(a) un caractère plus hydrophilie que les LDL.
Cette propriété permet d'expliquer
:
- la mobilité électrophorétique
plus importante de la Lp(a) par rapport aux LDL,
- le corollaire de son fort caractère
hydrophile est évidemment une faible affinité pour les lipides
et, dans la Lp(a) c'est l'apoB qui stabilise les lipides alors que l'apo(a) se
trouve en surface de la molécule où elle interagit principalement
avec l'apo B et avec l'environnement aqueux.
Des expériences avaient d'ailleurs
suggéré le masquage de certains épitopes de l'apoB par
l'apo(a) 142.
- les interactions de la Lp(a) avec les
protéoglycannes des parois vasculaires.
2.3.3.2. Propriétés liées
à la présence des kringles
La parenté de structure de l'apo(a) avec le
plasminogène a permis de montrer le rôle de l'apo(a) dans la
coagulation.
Le plasminogène fait partie de la famille des
protéases de la coagulation et de la fibrinolyse. Ces protéines :
plasminogène, prothrombine, urokinase, t-PA, facteurs XII, VII, IX, X et
protéine C ont des domaines homologues et les 5 premières
possèdent des domaines en kringle (Figure 14).
Les domaines protéases de ces protéines
ont tous une homologie avec la trypsine qui est l'archétype des
sérine protéases.
En général, les domaines non
catalytiques de ces protéines ont pour rôle de médier leur
liaison à d'autres macromolécules : substrats (comme la fibrine
et ses produits de dégradation), récepteurs cellulaires,
activateurs, cofacteurs, inhibiteurs et ainsi de réguler les cascades de
la coagulation et de la fibrinolyse.
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L'apo(a) peut ainsi se lier à la fibrine
(lysine), aux récepteurs cellulaires du plasminogène, aux
structures du tissu conjonctif telles que glycosaminoglycanes
156, fibronectine 143,
collagène, élastine, et à l'apoprotéine B
dans la Lp(a).
Guevara compare les propriétés des
différents kringles de l'apo(a) avec ceux de protéines
impliquées dans la coagulation et la fibrinolyse dans le but
d'identifier les modifications (délétions, insertions,
substitutions) susceptibles d'influencer les interactions intra-kringle et la
liaison aux ligands.
Les kringles 1 et 4 du plasminogène se lient
à la lysine (des molécules de fibrine) avec une assez forte
affinité et 19 acides aminés de ces kringles sont essentiels
à la liaison.
La conservation de ces acides aminés a
été utilisée comme critère pour évaluer le
potentiel de liaison des divers kringles de
l'apoprotéine(a).
Parmi les 11 types de kringles présents dans
l'apoprotéine(a) clonée par Guevara,
le K4-10 a la plus forte probabilité de se lier
à la lysine / fibrine,
le K5-11 a une probabilité beaucoup plus
faible, proche de celle du K5 du plasminogène,
les K4-8, 6, 7 et 5 ont des probabilités
faibles et décroissantes de liaison, comparables à celles des K2
et K3 du plasminogène et,
les K4-1, 2, 3, 4 et 9 ne montrent pas de potentiel de
liaison 136.
Ainsi les kringles répétés de
l'apo(a) (K4-2) qui sont les plus abondants ne semblent pas avoir de
propriété de liaison aux restes lysine. C'est le kringle 4 de
type 10 ( ou K-37) qui porte cette propriété, l'apo(a) peut donc
se lier à la lysine.
De plus, ni le K4 type 2, ni le K4 type 9 (K-36) ne
sont impliqués dans la liaison à la lysine, et le polymorphisme
de longueur (lié à la répétition des K4 type 2) est
sans relation avec les propriétés de liaison à la
lysine.
La capacité de liaison avec la lysine des
kringles est due à la présence de 7 acides aminés
particuliers formant une poche appelée lysine binding
pocket.
Chez le singe Rhésus, le remplacement d'un Trp
par une Arg dans le K4 type 10 rend la poche liant la lysine beaucoup plus
hydrophobe et l'apo(a) inapte à se lier à la
lysine-Sépharose.
Chez l'Homme, 2 mutations peuvent se produire dans le
kringle 4-T10 dont l'une, la mutation (Trp -* Arg) inhibe, chez l'homozygote,
les propriétés de l'apo(a) de lier la lysine mais semble
très rare. L'autre mutation : (Met -* Thr) respecte la
propriété normale de liaison à la lysine et parait
très fréquente.
Scanu étudie la capacité de liaison
à la lysine des Lp(a) de sujets à risque vasculaire et trouve 3
p.cent de sujets ayant une capacité de liaison égale à 50
p.cent de celle des témoins supposés sains suggérant un
phénotype hétérozygote pour cette propriété
144
Ceci peut avoir des implications cliniques si on
considère que la plupart des études montrent un potentiel
athéro-thrombogène des concentrations de Lp(a) supérieures
à 0,20 - 0,30 g/I, mais pas toutes 145
Si la capacité de liaison à la lysine
est liée à la pathogénicité cardiovasculaire, (en
permettant la liaison à la fibrine), les espèces d'apo(a)
mutées ayant perdu cette propriété pourraient être
relativement bénignes.
De même, les capacités de liaison
à la lysine / fibrine pourraient varier entre les Lp(a)
légères et denses selon le phénotype d'apo(a).
La Lp(a) aurait ainsi un niveau supplémentaire
d'hétérogénéité structurale et fonctionnelle
146
2.3.3.3. Propriétés des régions
inter-kringles
A part celles situées entre K4-6 et K4-7 et
entre K4-10 et K4-11, qui ont 28 et 26 acides aminés, les autres
régions inter-kringles en ont 36.
Riches en sérine, thréonine et proline,
elles ont 6 sites de 0-glycosylation et des similitudes avec des domaines
trouvés dans d'autres protéines comme la zone charnière
des IgA, ou la chaîne a de la glycoprotéine Ib
plaquettaire. Plusieurs séquences plus courtes sont retrouvées
dans les molécules d'adhésion inter-cellulaire, ou le
kininogène de haut poids moléculaire 135.
2.3.3.4. Propriétés du domaine
protéase
Le domaine sérine protéase de l'apo(a)
(His 4371, Asp 4414, Ser 4500) est semblable à celui de la plasmine (His
602, Asp 645, Ser 740) et d'autres sérine protéases.
Jurgens 123 et Salonen
147 mettent en évidence une activité
protéolytique de la Lp(a) et de l'apo(a) purifiée sur des
substrats synthétiques utilisés pour mesurer l'activité
des sérine protéases mais n'obtiennent pas d'activation par le
t-PA, ou l'urokinase.
La Lp(a) et l'apo(a) isolées, ou en
présence d'activateurs comme le t-PA, l'urokinase ou la streptokinase,
ne montrent pas d'activité protéolytique dans les tests mesurant
l'activité de la plasmine (temps de lyse des euglobulines). Le
plasminogène est activé par clivage au niveau de l'Arg 560, qui
dans l'apo(a) est remplacée par une Ser. Toutefois le
séquençage de l'apo(a) n'a été
réalisé que chez 2 sujets et les auteurs n'excluent pas que
certains individus puissent avoir une apo(a) activable 126.
En effet, les similitudes de structure des domaines
protéases de l'apo(a) et du plasminogène suggèrent des
fonctions communes ou au moins apparentées.
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son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 88/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Une interaction entre streptokinase et Lp(a) avec
inhibition de l'activation du plasminogène a été
montrée mais uniquement in vitro 148.
L'addition de Lp(a) en concentrations physiologiques
à un plasma Lp(a-) a peu d'effet sur la fibrinolyse. Par contre si la
streptokinase est incubée avec la Lp(a) puis ajoutée au milieu
réactionnel, une nette diminution de l'activation du plasminogène
est constatée 149 .
D'après ces résultats, la Lp(a)
possède un pouvoir inhibiteur de l'activation du plasminogène.
Mais d'autres résultats ne confirment pas ceci.
In vivo, la présence d'une Lp(a) en
concentration élevée n'est pas corrélée avec une
hypofibrinolyse chez des patients à risque d'infarctus du myocarde
150
Il a même été
suggéré que la lyse du caillot in vitro pouvait être
augmentée par addition de
Lp(a)
151
2.3.3.5. Propriétés immunologiques
Avant même que le séquençage de
l'apo(a) ne démontre l'homologie avec le plasminogène, une
parenté structurale entre les 2 molécules était
démontrée par des études immunochimiques.
Lors de Western-blotting destinés à
mettre en évidence des isoformes d'apo(a), l'équipe de Kostner
montre la présence d'une bande de PM 92 000 qui réagit avec les
divers antisérums polyclonaux et avec des anticorps monoclonaux
considérés comme spécifiques de la Lp(a). Cette bande
correspond à une protéine présente dans tous les plasmas
et se trouve dans la fraction de densité supérieure à 1,23
quand on isole la Lp(a) par ultracentrifugation.
L'immunoélectrophorèse montre qu'il s'agit du
plasminogène. De plus l'emploi de fragments de plasminogène
(kringles 1+2+3, kringle 4 seul) montre que le ou les épitopes communs
à l'apo(a) et au plasminogène sont situés dans le kringle
4, ce qui est confirmé peu après par le séquençage
149 .
Fless étudie les propriétés
immunochimiques du complexe apoB-apo(a) obtenu par délipidation de la
Lp(a). L'immunoréactivité de l'apo(a) dans ce complexe est 2 fois
plus forte que dans la Lp(a) suggérant que la délipidation
démasque des épitopes inaccessibles dans la Lp(a).
L'imunoréactivité de l'apoB dans ce complexe est au contraire
fortement diminuée (comme pour l'apoB obtenue par délipidation de
LDL) suggérant des modifications de conformation par
délipidation. Tout ceci corrobore que l'apoB est responsable de la
liaison aux lipides alors que l'apo(a) interagit surtout avec l'apoB et avec
l'environnement aqueux 152.
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son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
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Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
2.3.4. Génétique de
l'apoprotéine(a)
2.3.4.1. Le gène de
l'apoprotéine(a)
Le gène de l'apoprotéine(a) est
situé sur le bras long (q 26-27) du chromosome 6, à
proximité du gène du plasminogène (Figure 18)
I53
La structure du gène de l'apo(a) et son
homologie avec le plasminogène sont illustrées par la figure
12.
Le gène de l'apo(a) résulte d'une
duplication du gène du plasminogène, suivie de la
délétion des régions codant pour les kringles 1, 2 et 3 et
d'une mutation dans le domaine protéase. Après une
séquence non traduite en 5', vient une séquence codant pour un
peptide signal hydrophobe (rôle dans la sécrétion), un
grand nombre de répétition en tandem d'une séquence de 342
paires de bases codant pour le K4, les séquences du K5 et du domaine
protéase et, enfin, une séquence non traduite en 3'
126.
Les séquences des K4 de l'apo(a) ne sont pas
identiques. Le K4-1 et les 8 derniers K4 ( k43 à k4-10) diffèrent
des K4 répétés (k4-2, types A et B) par 11 à 71
nucléotides. Les types A et B du K4-2 diffèrent entre eux par des
substitutions nucléotidiques silencieuses. Deux nomenclatures sont
utilisées pour désigner les K4 non identiques.(Figure
17)
Chaque domaine kringle est codé par 2 exons
comme dans les autres gènes codant pour des structures en kringle
(urokinase, t-PA, fact. XII...).
1S3
Chromosome ti '...J 1 · · 1f Il
1171 111;1 1 I ;4`INI- 7I II II
I D
aprnai
I-- · P.`1G-like
apolal-like
SS
K4112-51.
5
Domaine I .protéase .
Apo(a) · cDNA
9\ 1~H
S
Répétitions
n n
Figure 18 : Localisation chromosomique des gènes
de l'apo(a) et du plasminogène
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L'important degré de répétition
intra-génique du même domaine constitue un phénomène
unique. D'autres gènes contiennent des séquences
répétées en tandem (l'haptoglobine, de 1 à 6
pseudogènes répétés en tandem), mais dans l'apo(a)
leur nombre et leur degré d'homologie sont sans précédent
et en faveur d'une origine relativement récente du gène
154
2.3.4.2. Un locus polyallélique
Les variations qualitatives de l'apo(a) dans les
populations humaines sont déterminées par un seul locus, celui du
gène de l'apo(a).
Le polymorphisme de longueur du gène de
l'apo(a) est tout à fait inhabituel pour 2 raisons. Premièrement
dans la plupart des gènes humains, les unités
répétées comprennent entre 2 et 64 paires de bases alors
que l'unité répétée dans l'apo(a) est beaucoup plus
longue, 5,5 kilobases. Et deuxièmement, à la différence
des autres polymorphismes de longueur, celui de l'apo(a) comprend des
séquences codantes et des séquences non codantes 140.
L'hétérogénéité de
taille des différents phénotypes d'apo(a) résulte de
variants alléliques du gène. Dés 1987, Mc Lean avait
postulé que l'hétérogénéité de taille
de l'apo(a) résultait de variations du nombre de séquences codant
pour le K4 dans les différents allèles d'apo(a). L'analyse
directe de la région du gène codant pour les K4 a confirmé
cette hypothèse. L'enzyme de restriction Kpnl permet d'isoler des
fragments contenant les séquences codant pour les K4. La taille des
fragments obtenus varie par des multiples de la longueur codant pour un K4
155
La même équipe clone les fragments de
restriction polymorphiques et compare leur séquence avec celle d'apo(a)
déjà caractérisées. Ceci a permis de montrer que
seul le k4-2 varie en nombre de copies. Le polymorphisme au niveau
allélique est reflété par un polymorphisme comparable de
la longueur de la glycoprotéine(a).
La présence au sein de ce gène, de
domaines répétés ayant pratiquement 100 p.cent d'homologie
entre eux, suggère de fréquentes expansions et contractions du
locus. Il est probable que des recombinaisons homologues ajoutant ou
éliminant des répétitions du K4, sont encore en train de
se produire.
Les résultats d'études chez le babouin
vont dans ce sens. Comme l'homme, le babouin possède l'apo(a) sous
différents isoformes génétiquement
déterminées. Les ARN hépatiques de babouins, d'isoforme
connue ont été analysées par
northern-blotting ce qui a permis de montrer que la
taille des transcrits d'apo(a) varie entre 5,2 et 11,2 kb. Il y a une
corrélation très significative entre la taille des transcrits et
la taille des isoformes d'apo(a) 134.
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Des recombinaisons homologues faisant varier le
nombre des répétitions en tandem du domaine codant pour le
kringle 4-2 sont la cause la plus probable des variations interindividuelles de
l'apo(a).
2.3.4.3. Evolution du gène de
l'apoprotéine (a)
Les protéases de la coagulation et de la
fibrinolyse possèdent d'importants domaines non catalytiques liés
au côté N-terminal du domaine protéase ce qui les distingue
des simples protéases. Le rôle de ces domaines est de permettre la
liaison des protéases à leur substrat, l'activation en enzyme,
l'interaction avec les cofacteurs et inhibiteurs, et à travers ces
interactions, de réguler les cascades de la coagulation et de la
fibrinolyse. Ces régions sont essentielles à la
spécificité de ces enzymes. On en distingue 4 principaux types :
les kringles, les domaines vitamino K dépendants liant l'ion Calcium,
les domaines en doigts, et les domaines du type facteurs de croissance. Ces 4
types de domaines correspondent à des unités
génétiquement autonomes qui auraient fusionné avec les
domaines protéases à différentes
époques de l'évolution ( Figure 14)
L'importante similitude de séquence des 5
kringles du plasminogène suggère qu'ils sont apparus par
duplication intra-génique. Le même phénomène est
évoqué pour les 2 kringles du t-PA. D'ailleurs, le
plasminogène et ses 2 activateurs sont plus étroitement
apparentés entre eux qu'avec aucune autre protéine de la
coagulation 141.
Les études de comparaison de séquence
et les prédictions de structure secondaires ont montré que
pendant l'évolution, les kringles ont conservé leur architecture
générale et ont divergé vers la liaison à diverses
protéines à partir d'un module ancestral commun, (probablement
représenté par le matériel génétique codant
pour le K4 du plasminogène) spécialisé dans la liaison aux
protéines. Leurs différences de spécificité
fonctionnelle sont dues à des modifications de conformation à la
suite substitutions d'acides aminés 156
Les gènes de l'apo(a) et du
plasminogène sont étroitement apparentés et proviennent
probablement d'une duplication récente du gène du
plasminogène suivie de la délétion des exons codant pour
les kringles 1 à 3, et de la multiplication des kringles 4 126.
L'apoprotéine(a) apparaît comme un membre récent de
la "super-famille" des protéases de la coagulation et de la fibrinolyse.
Au cours de l'évolution, l'émergence de nouvelles
protéines se fait souvent par duplication de gènes puis
modification de séquence pour donner une nouvelle fonction.
Par des calculs basés sur le taux des
substitutions de nucléotides dans les régions non traduites des
gènes R de la globine des primates, l'émergence
de l'apo(a) serait survenue il y a 40 millions d'années, au moment d'une
divergence phylogénique chez les primates. D'ailleurs la Lp(a) a
été mise en évidence chez certains primates non humains
(où elle se
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Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
révèle polymorphe comme chez l'homme) et
pas chez d'autres, ni dans plusieurs autres espèces où on l'a
cherché (lapin, rat, bovins).
La comparaison des cDNA de l'apo(a) humaine et du
singe rhésus entre eux et avec ceux du plasminogène
révèle que les 2 apo(a) sont très proches et
possèdent la même homologie avec le plasminogène. Les
différences observées concernent le kringle 5 qui est absent de
l'apo(a) du singe, et le nombre de kringles 4 qui est plus important chez
l'homme 157.
La découverte de la Lp(a) chez le
hérisson (d'Europe puis d'Afrique) 158,
confirmée récemment par le clonage du gène
159 a suscité plusieurs réflexions
:
- l'apo(a) serait peut être apparue avant la
divergence des principaux ordres de mammifères et n'aurait
été conservée que chez certains primates et dans de rares
espèces.
- l'apo(a) serait apparue plus d'une fois au cours de
l'évolution des mammifères. Ceci a été
récemment confirmé par comparaison des séquences d'ADN et
par analyses phylogéniques. L'apo(a) humaine est apparue par duplication
du gène du plasminogène pendant l'évolution récente
des primates, il y a environ 40 millions d'années. Par contre l'apo(a)
de type "multi kringles 3", qu'on retrouve chez le hérisson, a
évolué par duplication indépendante du même
gène il y a 80 millions d'années. Le gène du
plasminogène a donc subi pendant l'évolution, 2 duplications
indépendantes ayant produit 2 formes d'apo(a) dans 2 groupes
d'espèces très éloignées phylogéniquement
160
- certaines espèces pourraient
sécréter de la Lp(a), d'autres non 153 .
Le clonage du gène de l'apo(a) du hérisson
montre que l'apo(a) du hérisson est différente de l'apo(a)
humaine. Les gènes sont apparus indépendamment par multiplication
de domaines différents du gène du plasminogène. L'apo(a)
humaine résulte de la multiplication du kringle 4 du plasminogène
qui contient 6 cystéines, et l'avant dernier dernier kringle 4
possède une 7ème cystéine permettant la liaison à
l'apoB. Par contre l'apo(a) du hérisson provient d'une duplication du
gène du plasminogène avec délétion de tous les
domaines structuraux sauf le kringle 3 suivie d'une multiplication de ce
domaine, lui conférant ainsi une certaine ressemblance avec l'apo(a)
humaine. Chez le hérisson le kringle 3 du plasminogène
possède 7 cystéines, alors que tous les kringles 3 sauf le
dernier, ont perdu la 7ème cystéine. Chez l'homme c'est l'avant
dernier kringle 4 (antépénultième kringle) qui
possède une 7ème cystéine (Figure
19).
ptasmino9!nt-LP 1 2 3 4 I s PRO
~.
apo(a) humaine
14j4;4j4~~~I4j4I4I4I414 4 4.4 5
PRor ·
-
159
3
apo(a) hérisson 3 3 3 13 I /1 3 13
Figure 19 : Séquences comparées des cDNA du
plasminogène et des apo(a) humaine
et du hérisson
Dans la structure du plasminogène, la 7ème
cystéine du kringle 3 forme une pont disulfure avec une cystéine
du kringle 2.
La conservation d'une 7ème cystéine
(libre) dans l'un des kringles des apo(a) humaine et du hérisson,
suggère qu'elle est utile à la liaison avec une protéine
cible.
Bien qu'ayant perdu l'activité protéolytique,
par substitution (homme) ou par délétion (hérisson), les 2
apo(a) forment une liaison disulfure avec l'apoB100 pour constituer une
lipoprotéine, et sont capables de se lier à la lysine, à
la fibrine et inhiber la liaison et l'activation du plasminogène
Comme l'apo(a) humaine, l'apo(a) du hérisson comporte
de multiples copies de kringles. La signification adaptative des multiples
kringles de l'apo(a) est inconnue.
2.3.4.4. Ségrégation des
différents allèles d'apo(a)
Utermann étudie la fréquence des isoformes F,
B, S1 à S4, dans un groupe de 441 donneurs de sang non
apparentés. Parmi ces sujets, 44 p.cent n'ont pas d'apo(a)
détectable en western-blotting du fait de concentrations
inférieures à la limite de sensibilité de la
méthode et sont considérés comme ayant un allèle
"nul". Ce concept d'allèle nul est opérationnel au sens où
il inclut la limite de sensibilité de la méthode. Les 56 p.cent
restant ont soit un phénotype simple bande pour 89 p.cent d'entre eux,
soit un phénotype double bande pour 11 p.cent.
La constance des phénotypes d'apo(a) chez les sujets
étudiés et le fait qu'aucun individu n'a plus de 2 isoformes
d'apo(a) suggère que le polymorphisme de l'apo(a) est
contrôlé par une série d'allèles codominants et par
un hypothétique allèle nul.
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L'auteur évalue la fréquence des
différents allèles et compare avec la fréquence attendue
d'après l'hypothèse génétique. Les
différences sont non significatives, la ségrégation est en
accord avec l'équilibre de Hardy-Weinberg a.
La même équipe étudie la
transmission des allèles d'apo(a) chez 15 couples ayant un total de 44
enfants et fait les observations suivantes :
- aucun individu n'a plus de 2 bandes
d'apo(a),
- aucun enfant n'a d'apo(a) qui ne soit pas
également présente chez l'un de ses parents,
- les enfants de parents ayant 2 apo(a) ont l'une ou
l'autre de ces apo(a),
- les isoformes rares dans la population (F, B) sont
régulièrement retrouvées chez les enfants des sujets
présentant ces phénotypes rares.
L'hypothèse de l'allèle nul
opérationnel permet d'expliquer qu'un phénotype simple bande
puisse être homozygote ou hétérozygote donc la
possibilité d'un phénotype nul chez des enfants dont chacun des
parents est simple bande.
2.3.4.5. Expression du gène de l'apo(a)
Voir Régulation de la concentration
2.4. Structure de la Lp(a)
La Lp(a) possède une structure
sphérique en conformité avec le modèle
général des lipoprotéines. L'apoB seule suffit à
stabiliser le coeur de lipides hydrophobes de la Lp(a). Comme dans les LDL,
l'apoB est solidement fixée à la lipoprotéine et ne s'en
dissocie pas au cours de l'ultracentrifugation après traitement par les
agents réducteurs, à la différence de l'apo(a). Dans la
Lp(a), l'apo(a) est liée à l'apoB-100 par un pont disulfure qui
s'établit entre la cystéine libre de l'avant dernier kringle 4 de
l'apo(a) et la région de l'apoB située entre les acides
aminés 3345 et 3381, région portant le domaine de fixation au
récepteur des LDL. Cette liaison n'a pas été directement
mise en évidence mais l'avant dernier kringle4 N-terminal possède
une cystéine supplémentaire qui pourrait se lier avec une
cystéine de la région C-terminale de l'apoB. Ceci est
cohérent avec l'absence d'apo(a) dans les lipoprotéines contenant
l'apoB48, dépourvue de la moitié C-terminale de
l'apoB100.
Ceci a des implications importantes pour le
métabolisme et la pathogénie de la Lp(a). Il semble que l'apo(a)
interagisse davantage avec l'apoB et avec l'environnement aqueux qu'avec les
lipides (Figure 20) 110 118.
a La loi de Hardy-Weinberg
rend compte de la ségregation mendélienne de caractères
allèliques en équilibre dans une population.
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Les auteurs ayant montré que l'apo(a) libre
présentait une tendance à l'autoassociation en solution aqueuse
supposent que les domaines favorisant cette autoassociation pourraient
correspondre aux domaines impliqués dans l'interaction de l'apo(a) avec
la surface de la lipoprotéine Lp(a).
Il est également possible que les ponts S-S
intracaténaires de l'apo(a) la rendent capable d'enlacer ou de
s'imbriquer en surface sans liaisons covalentes directes supplémentaires
124. Le comportement à la chaleur de la Lp(a)
comparé à celui des LDL apporte des renseignements sur la
structure : dans la couche périphérique, les interactions entre
les lipides polaires et les apoprotéines sont plus fortes en
présence d'apo(a).
Cette apo(a) a la même structure secondaire et
les mêmes propriétés thermodynamiques dans la Lp(a) et sous
forme isolée.
L'apo(a) s'enroule autour de la lipoparticule sans
former de protrusions notables dans l'environnement aqueux, ce qui
suggère qu'en plus du pont disulfure, l'apo(a) et l'apoB font l'objet
d'interactions non covalentes qui induiraient une moindre mobilité des
lipides polaires de la couche périphérique. L'apo(a) est
liée en surface et n'influe pas sur la taille du coeur de lipides, ni
sur l'arrangement des molécules lipidiques constitutives.
Prassl compare LDL et Lp(a) du point de vue
composition chimique, calorimétrie et diffraction aux rayons X. La
composition chimique montre un coeur plus riche en triglycérides dans la
Lp(a) : le rapport cholestérol estérifié /
triglycérides est égal à 10 #177; 0,1 pour les LDL et
à 6,8 #177; 1,1 pour la Lp(a) confirmant les résultats plus
anciens. Or ce rapport est important pour l'arrangement des lipides du coeur et
leur stabilité à la température. Les différences de
température de fusion observées sont liées à la
composition du coeur et non à la présence d'apo(a). L'arrangement
ordonné des lipides du coeur est moins stable dans la Lp(a) que dans les
LDL, du fait de la plus grande richesse en triglycérides
161.
Les kringles 4 du plasminogène et de l'apo(a)
ont la propriété de se lier à la lysine-sépharose.
La séquence de l'apoB100 contient des régions riches en Lys et en
Arg, ainsi l'apo(a) pourrait interagir avec ces régions à la
surface de la Lp(a).
Griess obtient des résultats qui vont dans ce
sens en montrant un masquage partiel de certains épitopes de l'apoB de
la Lp(a) par l'apo(a), alors que la Lp(a-) se comporte comme les LDL
162.
119
Figure 20 : Structure schématique des LDL et de la
lipoprotéine(a)
2.5. Métabolisme
Malgré l'intérêt croissant que suscite la
Lp(a), et la connaissance plus précise de sa structure, son rôle
dans l'organisme et son métabolisme restent assez mal connus.
2.5.1. Concentration plasmatique
2.5.1.1. Constance intra-individuelle
A la naissance, la concentration de Lp(a) est environ 5 fois
plus faible qu'à l'âge adulte. Dans les premiers jours de la vie,
la concentration de l'apo B double alors que celle de la Lp(a)
n'est pas significativement modifiée 163. Il se produit
ensuite une augmentation linéaire des concentrations de Lp(a) qui
atteignent les valeurs de l'adulte entre 1 et 2 ans 164 165
Après 2 ans, l'âge influe peu sur la concentration de Lp(a)
qui est relativement stable tout au long de la vie chez un individu
donné, en particulier chez l'homme 166
Il n'y a pas non plus d'association statistiquement
significative entre la concentration de Lp(a) et l'indice de masse corporelle,
le cholestérol total, le cholestérol des HDL ou des LDL
167 168
Cette constance est liée au contrôle
génétique étroit de la concentration de Lp(a) comme l'ont
montré les études familiales 169 .
2.5.1.2. Variabilité inter-individuelle
Par contre la concentration plasmatique de Lp(a) varie
beaucoup entre individus avec une fourchette de valeurs s'étalant de 1
mg/I à plus de 2 g/I.
De plus la distribution des concentrations de Lp(a) ne suit
pas une courbe gaussienne standard mais oblique vers les concentrations les
plus basses de façon telle que plus des
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deux tiers des individus des populations caucasiennes
ont une concentration inférieure à 0,3 g/I, alors que certains
ont des taux supérieurs à 2 g/I par litre (Figure
21).
Utermann le premier met en évidence une forte
corrélation inverse entre les concentrations sériques de la Lp(a)
et le poids moléculaire des isoformes d'apo(a) : les individus ayant les
plus petites isoformes ont les concentrations les plus fortes de Lp(a) et
inversement 131. Chez les sujets qui ont 2 isoformes d'apo(a), la concentration
de Lp(a) est en accord avec la codominance des allèles : elle correspond
à la somme plutôt qu'à la moyenne des concentrations
déterminées par chacun des allèles
10.
D'ailleurs, chez les hétérozygotes, les
2 isoformes d'apo(a) se trouvent dans des particules Lp(a) séparables
par ultracentrifugation 171
Figure 21 : Distribution des concentrations
sériques de Lp(a) chez les Caucasiens.
Selon le sexe
Il n'y a pas de différence notable de
concentration entre hommes et femmes dans plusieurs populations 12
173.
Cependant certains auteurs rapportent des
concentrations légèrement plus élevées chez les
hommes que chez les femmes dans certains groupes ethniques 168
174.
Chez la femme, plusieurs études font
état d'une légère augmentation avec l'âge, surtout
après la ménopause 15 176
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 98/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a)
: son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 99/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Selon l'ethnie
Chez les sujets d'origine africaine, la concentration
moyenne de Lp(a) est environ le double de celle des Caucasiens, et de plus, la
distribution des concentrations est quasiment gaussienne
172. Les Japonais ont des concentrations proches de
celles des Caucasiens, les Chinois ont des taux très faibles, et
certaines population Asiatiques ont des taux et distributions
intermédiaires entre celles des Caucasiens et celles des Africains
(Figure 22)
154 177
La signification serait génétique : le
même gène est impliqué dans la détermination du
phénotype de l'apo(a) et de la concentration plasmatique de
Lp(a).
Les différences de distribution des
concentrations sont en partie expliquées par des différences dans
la fréquence des divers allèles d'apo(a). Le polymorphisme de
l'apo(a) influe sur les concentrations de Lp(a) dans tous les groupes ethniques
étudiés mais la part de variabilité des concentrations
expliquée par le phénotype d'apo(a) est différent selon
les populations. Chez les Caucasiens 40 à 70 p.cent des variations de
concentration de la Lp(a) résultent des différences dans le
nombre de répétitions du kringle 4 dans le locus d'apo(a) alors
que dans les populations Africaines seulement de 20 p.cent de ces variations
sont expliquées par le nombre de répétitions du kringle 4
177 17 8
Ainsi les différences dans les moyennes des
concentrations ne sont pas totalement expliquées par les
différences de fréquence des allèles puisque les
concentrations moyennes associées à un même
phénotype sont nettement différentes d'une ethnie à
l'autre. Il y a d'autres facteurs génétiques et environnementaux
qui influent sur les concentrations de Lp(a) (voir 4.4.1.).
177
Tyroliens n : 279
mtSD:0,14t0,19
MMMM 10 r r MIN M
L444 M · ·10.00
Islandais n: 184
m#177;SD:0,14#177;0,18
MI»Ir
Lp(a) 1 · · ·1
(nid»
Chinois n :112
m#177;SD:0,07t0,13
w N
.-
·
· *alla r r N r r M I» M y(a)
t. ·.) ( ·wla)
r
Malais
" n:125
m#177;SD:0,13t0,18
r.
N J
Hongrois n: 190
m#177;SD:0,08#177;0,11
·
.9(a)1 · · ·1 I.ya)
LD(al 4 ·+1 Imola)
Indiens n:143
m#177;SD:0,20t0,16
1.dlh~
M I»
40) 1 · · ·1
(ngla)
Soudanais n:105
m#177;SD:0,46t0,26
WWWWWW r N r a la IN Ir
U(4 1 · · ·1
Ia Wl
r
w
Figure 22 : Distribution des concentrations de Lp(a)
dans 7 groupes ethniques
Selon le phénotype d'apo(a)
Un facteur important de la détermination du
taux de Lp(a) est le phénotype de l'apo (a). Ainsi Utermann a
montré qu'il existe une relation inverse entre la taille de l'apo (a) et
la concentration de Lp(a) : les phénotypes B, S1, S2 sont
associés aux concentrations élevées et les
phénotypes S3 et S4 à des concentrations faibles (Figure 23)
131 139 169.
Avec les 6 isoformes d'Utermann, la taille de l'apo(a)
rend compte de 40 p.cent des variations interindividuelles des concentrations
de Lp(a).
Mais la technique d'immunoblotting utilisée par
Utermann ne permettait pas de détecter les allèles
associés aux faibles concentrations de Lp(a).
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 100/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
302
ra
Distribution des concentrations de Lp(a)
JtIb-____
`
Concenaatton
Allèle "nul"
PM (kDa)
900
|
|
Lp(a( mW& 80
60
40
|
|
|
|
|
|
700 600 500 400
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
20
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
S1 S2 S3 S4 isoformes d'apo(a)
Figure 23 : Relations négatives entre
phénotype / poids moléculaire des isoformes
d'apo(a) et concentrations de Lp(a)
Des améliorations techniques, notamment
l'électrophorèse sur gel d'agarose SDS ont permis de
séparer plus de 30 isoformes d'apo(a) et de diminuer à moins de 5
p.cent la proportion de sujets sans apo(a) détectable
138. Avec cette technique, plus de 70 p.cent des
individus sont hétérozygotes. Les techniques de Southern-blotting
quantitatif après électrophorèse en champ pulsé de
fragments de DNA génomique obtenus par action de l'enzyme de restriction
Kpnl ont montré que le polymorphisme de taille de l'apo(a) est
lié au nombre variable de répétitions des séquences
codant pour le kringle 4 dans le gène de l'apo(a). Le nombre de kringles
4 va de 11 à plus de 50 et environ 95 p.cent des individus sont
hétérozygotes 155 169 .
Cette relation inverse taille de l'apo(a) -
concentration de Lp(a) a été confirmée dans toutes les
populations étudiées 17719180
Des études de jumeaux et de fratries ont
montré que les concentrations de Lp(a) étaient
héréditaires et déterminées à plus de 90
p.cent par le gène de l'apo(a) .
Dans les populations caucasiennes, entre 45 et 70
p.cent de la variabilité des concentrations de Lp(a) est
expliquée par le polymorphisme de longueur de l'apo(a). Entre 25 et 50
p.cent de cette variabilité serait liée à des variations
de séquence dans ou à proximité du gène de l'apo(a)
(de telles variations ont été mises en évidence dans la
région 5' du gène). Les 10 p.cent restant sont attribués
à l'influence d'autres gènes ou à des facteurs
environnementaux 177181.
ffi
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son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 101/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Par ailleurs, des variations de concentration de Lp(a) entre
individus ayant le même génotype d'apo(a) ont été
mises en évidence ce qui indique que des facteurs autres que le
phénotype de l'apo (a) affectent le taux de Lp(a).
2.5.2 Paramètres métaboliques
Du fait des nombreuses similitudes avec les LDL, le
métabolisme de la Lp(a) a surtout été étudié
par comparaison avec celui des LDL.
Chez les sujets normaux à jeun, plus de 95 p.cent de
l'apo(a) est trouvée dans les lipoprotéines de densité
1,055-1,120, sous forme complexée à l'apo B100. Le reste de l'apo
(a) circule librement et est quantitativement négligeable.
L'apo(a) libre, du fait de son caractère hydrophile
(à la différence de l'apo B) circule non associée à
des lipides et est retrouvée dans la zone de densité
supérieure à 1,20 g/ml 162. Pour certains cette fraction serait
un artefact consécutif à la séparation des
lipoprotéines.
Par contre plusieurs équipes ont montré qu'en
situation postprandiale, une proportion non négligeable de l'apo (a)
plasmatique est associée à des lipoprotéines riches en
triglycérides de densité inférieure à 1,006 91
182
Les paramètres métaboliques de la Lp(a) ont
été déterminés par Krempler 183 184 en
étudiant 9 individus ayant des concentrations de Lp(a) allant de 0,01
à 0,71 g/1 (Tableau XV).
|
Lp(a)
|
LDL
|
Demi-vie (jours)
|
3,9
|
#177; 0,8
|
3,0
|
#177; 0,6
|
Taux de catabolisme fractionnel
(j-1)
|
0,26
|
#177; 0,06
|
0,38
|
#177; 0,07
|
Taux de synthèse (mg . kg . j
-1)
|
4,6
|
#177; 3,6
|
56
|
#177; 10
|
Proportion dans le pool intravasculaire
(p.cent)
|
76
|
#177; 5
|
64
|
#177; 9
|
Tableau XV : Paramètres métaboliques
comparés de la Lp(a) et des LDL
Il apparaît que les similitudes entre Lp(a) et LDL ne
sont pas seulement immunologiques et chimiques mais concernent également
leurs paramètres cinétiques avec cependant des différences
:
- une demi-vie moyenne de la Lp(a) légèrement
supérieure à celle des LDL,
- un taux de catabolisme fractionnel moyen environ 20 à
30 p.cent plus faible que celui des LDL,
- un taux de synthèse très variable (de 0,16
à 10,75 mg/kg/j) pour des concentrations de Lp(a) allant de 0,01
à 0,71 g/1,
- une proportion circulante moyenne de 15 à 20 p.cent plus
élevée que celle des LDL.
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son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 102/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Une caractéristique du métabolisme de la
Lp(a) est son indépendance vis à vis de celui des autres
lipoprotéines, en particulier des lipoprotéines à apo
B100.
Elle est synthétisée par le foie
indépendamment des autres lipoprotéines et elle circule dans le
plasma comme une particule intacte, sans se transformer en une autre
lipoprotéine, ni échanger ses apoprotéines
183.
En dépit de son indépendance
métabolique vis à vis des lipoprotéines à apo B, la
capacité de synthèse de l'apoB100 est une condition
préalable indispensable à celle de la Lp(a).
Les résultats de l'étude
cinétique de Krempler font apparaître une corrélation
étroite et positive entre la concentration de Lp(a) et son taux de
synthèse 184. Les concentrations
sériques des sujets étudiés ont été
constantes pendant la durée de l'étude et sont
considérées refléter un état stable du
turnover de la Lp(a). Les concentrations de Lp(a)
résultant de l'équilibre entre les taux de synthèse et de
catabolisme, la stabilité de la concentration démontre un taux de
synthèse égal au taux de catabolisme.
Des études cinétiques sur des sujets
ayant le même phénotype d'apo(a) mais des concentrations
très différentes de Lp(a) ont montré que les taux de
catabolisme de la Lp(a) étaient semblables et que le déterminant
essentiel de ces différences de concentration serait le taux de
synthèse de la Lp(a)185.
2.5.3 Synthèse
2.5.3.1. Nécessité de la présence
d'apo B100
Depuis qu'on dispose de techniques de dosage sensibles
de la Lp(a) on sait que cette lipoprotéine est présente dans le
sérum de tous les individus possédant l'apo B100 113.
En effet, Albers remarque que sur 1000 sujets étudiés, le seul
individu présentant une concentration nulle de Lp(a), est par ailleurs
atteint d'abêtalipoprotéinémie. La capacité de
synthétiser l'apo B100 apparaît donc comme une condition
nécessaire à la synthèse de Lp(a), ce que confirme Menzel
en étudiant des sujets atteints
d'abêtalipoprotéinémie 188.
L'abêtalipoprotéinémie est une
maladie autosomique récessive caractérisée sur le plan
biochimique par une absence quasi complète de lipoprotéines
à apo B dans le plasma. L'anomalie biochimique précise est
inconnue mais semble due à un défaut d'assemblage ou de
sécrétion des lipoprotéines à apoB. En effet le
gène de l'apo B est normal et on trouve dans le foie des ARNm d'apo B de
taille normale et en concentration plusieurs fois supérieure à
celle de sujets normaux.
On ne trouve pas de Lp(a) dans le plasma des patients
atteints mais ils sont capables de synthétiser l'apo(a) ainsi que l'apo
B d'ailleurs. Les concentrations plasmatiques d'apo (a) sont en moyenne 5 fois
plus faibles (4,9 mg/I) que celles des sujets sains de même
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
phénotype (14,5 mg/I), alors que les concentrations
plasmatiques de l'apo B sont environ 100 fois plus faibles (6,8 mg/I) que celle
des sujets sains (920 mg/I). De plus les 2 protéines sont
trouvées principalement sous forme de complexe apo (a)- apo BI00 dans
une zone de densité supérieure à 1,21 g/ml donc pauvre en
lipides 186.
2.5.3.2. Indépendance des autres
lipoprotéines à apo B
Malgré ses nombreuses similitudes avec les LDL, la
Lp(a) n'est pas le produit du catabolisme des autres lipoprotéines
contenant de l'apo B100 (CM, VLDL ou LDL).
Krempler injecte à 3 sujets Lp(a+), des VLDL autologues
radiomarquées à l'Iode 125 et un autre sujet reçoit les
VLDL radiomarquées provenant d'un sujet Lp(a-). L'activité
spécifique de l'apo B100 est mesurée pendant 5 jours, dans les
VLDL, les LDL et la Lp(a). Les VLDL sont catabolisées en LDL tout en
fournissant des apolipoprotéines aux HDL mais aucune
radioactivité n'est retrouvée au sein de la Lp(a). L'absence de
radioactivité dans les fractions Lp(a) montre qu'il n'y a pas de
relation précurseur-produit entre l'apoB des VLDL ou des LDL et l'apo B
de la Lp(a).
Chez un autre sujet Lp(a+), un régime sans graisse
pendant 4 jours afin d'empêcher la formation de chylomicrons n'a pas
entraîné de modification de la concentration sérique de la
Lp(a). Connaissant les demi-vies des chylomicrons, des intermédiaires
riches en triglycérides et de la Lp(a), si la Lp(a) était un
produit de catabolisme des chylomicrons, on devrait observer une diminution de
la concentration de la Lp(a). Les chylomicrons ne jouent donc pas de rôle
significatif dans la formation de la Lp(a) 183 .
De plus après injection intraveineuse de Lp(a)
radiomarquée à des volontaires plus de 96 p.cent de la
radioactivité totale du sérum reste dans la fraction Lp(a).
Ceci semble indiquer que la Lp(a) sérique ne se
transforme pas en une autre(s) lipoprotéine(s), et qu'elle
n'échange pas ses apoprotéines avec d'autres
lipoprotéines. Les auteurs concluent que la Lp(a) est
sécrétée telle quelle.
Son métabolisme est indépendant de celui des
autres lipoprotéines et notamment de celui des VLDL 183184
Cependant Bersot 91 montre la présence d'apo
(a) dans les lipoprotéines postprandiales induites par un repas gras.
Une régime alimentaire enrichi en graisses saturées et en
cholestérol entraîne la formation de lipoprotéines de
densité inférieure à 1,006 qui sont 3,5 fois plus
activement captées par les macrophages que les VLDL trouvées
à jeun. Il sépare 2 fractions dans ces lipoprotéines et
celle qui se lie le plus activement aux macrophages est enrichie en apo(a). Il
montre la présence d'apo(a) dans les remnants de chylomicrons et son
absence dans les remnants de VLDL et les VLDL.
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 104/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Ceci suggère que l'apo (a) peut être
incorporée dans des lipoprotéines riches en triglycérides
et est à rapprocher d'une étude ultérieure qui montre que,
in vitro, la partie protéique de la Lp(a) possède une
affinité pour les lipoprotéines riches en triglycérides
152.
Cohn étudie la distribution de l'apo(a) dans
les lipoprotéines plasmatiques de 20 sujets, à
jeun et après un repas riche en graisses. La concentration
totale d'apo(a) n'est pas modifiée par le repas mais le pourcentage
moyen trouvé dans les lipoprotéines riches en
triglycérides passe de 2 p.cent (extrêmes 0 à 17) à
jeun à 16 p.cent (extrêmes 0 à 83) après le repas.
Le pourcentage d'apo(a) trouvé dans les lipoprotéines
postprandiales est très variable selon les individus :
corrélé positivement avec l'augmentation de la
triglycéridémie et non avec les concentrations des lipides
à jeun. Ces résultats pourraient avoir des implications dans la
pathogénie de la Lp(a) puisque l'homme est plus souvent en état
postprandial qu'à jeun. Chez certains individus les lipoprotéines
postprandiales riches en triglycérides et contenant de l'apo(a)
pourraient être impliquées dans l'athérogenèse et la
thrombogenèse 182.
2.5.3.3. Lieu de synthèse
Le foie est considéré comme le principal
organe responsable de la synthèse de la Lp(a). Les arguments en faveur
de cette hypothèse proviennent des études suivantes :
- Dans la particule Lp(a), l'apo(a) est toujours
associée à l'apoprotéine B100 ce qui suggère que la
liaison entre les deux protéines ne se fait pas dans l'intestin, tout au
moins chez l'homme dont cet organe ne produit ni ne secrète
d'apoprotéine B100. De plus des quantités notables de mRNA
d'apo(a) ont été mises en évidence dans les cellules
hépatiques humaines normales'".
- L'insuffisance hépatocellulaire est
associée à des taux de Lp(a) diminués 188
189 190
- En utilisant la transplantation hépatique
comme modèle de synthèse in vivo, Kraft montre que les patients
ayant eu une transplantation hépatique expriment le phénotype
d'apo (a) du donneur. Il sépare les isoformes de l'apo (a) par SDS-PAGE
suivie d'un westernblotting et détermine les concentrations de Lp(a)
chez 18 patients avant et après transplantation.
Chez 14 des 18 patients on constate un changement
significatif (d'un facteur supérieur à 2) de la concentration
sérique de Lp(a). Les changements se produisent dans les deux sens : des
fortes vers les faibles concentrations pour 6 patients, des faibles vers les
fortes concentrations pour les 8 autres patients.
Les phénotypes d'apo(a) sont également
modifiés avec passage :
- d'un phénotype nul (apo(a) non
détectable) vers un phénotype simple ou double
bande,
- d'un phénotype simple bande vers un
phénotype nul,
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 105/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
- d'un phénotype simple ou double bande vers un
autre phénotype.
Etant donnée la constance intra-individuelle de
la concentration de Lp(a) et la détermination génétique du
phénotype de l'apo(a), ces résultats démontrent le
rôle quasi-exclusif du foie dans la synthèse de la Lp(a)
plasmatique.
Chez les sujets pour lesquels le sérum du
donneur était disponible, il a pu être montré que le
phénotype observé chez le receveur après transplantation
est celui du donneur 191.
- D'autre études ont confirmé que le
foie est bien le site principal de synthèse de l'apo(a). Tomlinson a
étudié l'expression des mARN de l'apo(a), de l'apo B et du
plasminogène dans les tissus du singe rhésus et a montré
que le mARN d'apo(a) est abondant dans le foie, présent en beaucoup plus
faibles quantités dans les testicules (3 p.cent de la concentration
hépatique) et le cerveau (1 p.cent de la concentration
hépatique), et absent dans le coeur, l'intestin, le poumon, la
surrénale et le pancréas.
Ainsi, l'apo(a) peut être
synthétisée indépendamment de l'apoB100 et n'est pas
co-transcrite avec le gène du plasminogène.
Il est également intéressant de noter
que les testicules et le cerveau sont des organes isolés de nombreuses
molécules plasmatiques par des barrières spécifiques mais
que certaines de ces molécules sont synthétisées in-situ
(plasminogène, céruléoplasmine, transferrine, apo E pour
le testicule, apo E pour le cerveau). Il est donc possible que l'apo(a) ait des
fonctions localement importantes et indépendantes de celles de la
particule Lp(a) circulante.
Ceci confirme le rôle majeur du foie dans la
synthèse de l'apo(a), même si on peut trouver occasionnellement
cette glycoprotéine dans des lipoprotéines d'origine non
hépatique 192.
2.5.3.4. Mécanisme
White étudie la synthèse de l'apo(a) et
l'assemblage de la Lp(a) dans les hépatocytes de babouins en culture et
suggère que l'apo(a) est sécrétée sous forme libre
dans le milieu de culture où elle se lie ensuite à l'apoB par un
pont disulfure 199.
Pour Franck aussi, l'assemblage de la Lp(a) se fait en
dehors des cellules ou à leur surface, et s'effectue en 2 étapes
:
- un ou plusieurs restes lysine de
l'apoprotéine B s'associent aux sites liant la lysine du kringle 4 de
type 6 de l'apo(a), formant un complexe lâche. Les kringles 4 de type 5,
7 et 8 , qui possèdent des sites liant faiblement la lysine contribuent
mais de façon moindre à l'interaction initiale non covalente
entre apo(a) et apo B.
Cette étape est analogue au mécanisme
d'interaction du plasminogène avec les restes lysine de la
fibrine.
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
- puis une liaison disulfure se produit entre la
cystéine 78 du kringle 4 de type 9 et la cystéine située
en 3734 de l'apoprotéine B. L'intervention d'une enzyme est probable
mais n'a pas été démontrée
194.
Ce mode de formation de la Lp(a) est en accord avec
les études effectuées chez la souris transgénique. Chez
les souris transgéniques pour l'apo(a) humaine, l'apo(a) circule sous
forme libre et ne se lie pas aux LDL des animaux. Après perfusion de LDL
humaines (et pas avec les VLDL), il se forme de la Lp(a) semblable à
celle trouvée chez l'homme. Les animaux doublement transgéniques,
pour l'apo(a) et l'apoB100 humaines, synthétisent directement de la
Lp(a) "humaine" 195196
De plus les concentrations plasmatiques d'apo(a) sont
plus élevées chez les souris doublement transgéniques que
chez celles exprimant seulement l'apo(a), suggérant un catabolisme plus
rapide de l'apo(a) non complexée sous forme de
lipoprotéine.
Ces résultats sont également en accord
avec l'absence de Lp(a) chez les sujets
abêtalipoprotéinémiques qui sont pourtant capables de
synthétiser l'apo(a) 186.
Il faut de plus que les LDL aient une structure
normale pour que la Lp(a) puisse se former. Ceci a été
montré dans 2 maladies métaboliques :
- La
dysbêtalipoprotéinémie.
Certaines mutations de l'apoB (arginine 3500
remplacée par la glutamine) rendent les LDL incapables de se fixer
à leur récepteur. Les LDL des homozygotes ont une capacité
à former la Lp(a) diminuée de 50 p.cent par rapport à
celle de sujets normaux, lorsqu'on les met en présence d'apo(a)
recombinante. Ceci laisse penser que les restes cystéines et lysines
responsables de la liaison avec l'apo(a) sont situés au voisinage du
domaine de liaison au récepteur LDL 197.
- Le déficit génétique en
LCAT
Responsable d'une absence presque totale de
cholestérol estérifié, son impact sur la composition des
lipoprotéines plasmatiques est important.
Steyer décrit dans 2 familles, 5 homozygotes
présentant une absence complète de Lp(a) et d'apo(a) dans le
plasma. Les LDL de ces sujets ont au microscope électronique une
morphologie et une composition chimique anormales, qui sont corrigées
par administration de LCAT ce qui les rend capables de combinaison avec de
l'apo(a) recombinante 198.
De même, le fait que les souris
transgéniques pour l'apo(a) ne forment pas de Lp(a) avec leurs propres
LDL suggère des différences de structure avec les LDL
humaines.
2.5.4 Catabolisme
Selon Krempler, le taux de catabolisme fractionnel de
la Lp(a) circulante est en moyenne de 0,24 à 0,39 /j pour des
concentrations de Lp(a) allant de 0,01 à 0,76 g/I sans qu'il apparaisse
de corrélation entre ces deux variables 184
199.
Le mécanisme de ce catabolisme n'est pas
complètement élucidé.
2.5.4.1. Place du récepteur des LDL
Utermann montre que les sujets atteints
d'hypercholestérolémie familiale hétérozygote
(nombre de récepteurs des LDL diminué de 50 p.cent environ) ont
des concentrations de Lp(a) 3 fois supérieures à celles des
témoins normaux, et ceci n'est pas lié à une plus grande
fréquence de phénotypes associés à des
concentrations élevées 200
Perombelon étudiant la Lp(a) dans 2 familles
présentant une anomalie congénitale de l'apoB100 empêchant
la liaison aux récepteurs des LDL (R-LDL), met également en
évidence des concentrations de Lp(a) plus élevées chez les
sujets atteints que chez les sujets indemnes 201.
Les résultats de ces 2 études
ajoutés au fait que LDL et Lp(a) ont d'importantes similitudes
structurales et partagent l'apo B100 (ligand permettant la liaison aux R-LDL)
ont suggéré que le récepteur des LDL pouvait jouer un
rôle important dans le catabolisme de la Lp(a). Suite aux travaux de
Goldstein et Brown sur le récepteur des LDL 13,
de nombreuses études sur l'interaction de la Lp(a) et du R-LDL
ont été publiées mais ont abouti à des
résultats contradictoires.
Etudes montrant un rôle du R-LDL dans le
catabolisme de la Lp(a)
Plusieurs études in vitro montrent que la Lp(a)
est capable de se fixer aux récepteurs B/E puis d'être
dégradée dans les cellules en culture.
- En utilisant le modèle des souris
transgéniques, Hoffmann montre que la Lp(a) se lie avec une forte
affinité aux R-LDL et qu'elle peut entrer en compétition avec les
LDL pour la liaison aux récepteurs. La Lp(a) subit ensuite le
catabolisme intracellulaire avec, comme pour les LDL, une augmentation de
l'estérification intracellulaire du cholestérol. Il montre que la
Lp(a) (ainsi que les LDL) est catabolisée plus rapidement par les
animaux génétiquement modifiés exprimant le gène du
récepteur des LDL humain que par les animaux témoins
2°2.
- Krempler montre que la Lp(a) se lie avec une forte
affinité aux mêmes récepteurs cellulaires que les LDL mais
avec une capacité maximale de liaison de 30 à 40 p.cent plus
faible que celle des LDL. Il observe de plus une corrélation positive
entre le taux de catabolisme fractionnel de la Lp(a) et celui des LDL. Ceci va
dans le sens d'un rôle du R-
LDL dans le catabolisme de la Lp(a), tout au
moins chez les sujets normolipidémiques 199.
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) : son
intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr GUIMONT
MC 108/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 109/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
- Armstrong montre que la Lp(a) est capable de se
fixer au R-LDL des fibroblastes humains. Elle est internalisée puis
dégradée avec une affinité bien moindre que celle des LDL.
Le maximum de la capacité de dégradation à saturation du
récepteur n'est que de 25 p.cent par rapport aux LDL et à la
Lp(a-) 115 203
La Lp(a) se révèle moins efficace que
les LDL pour :
- diminuer l'activité des R-LDL
(rétro-contrôle négatif),
- supprimer la synthèse intracellulaire de
cholestérol,
- stimuler la réestérification du
cholestérol dans les cellules.
Comme l'interaction se fait par l'intermédiaire
de l'apo B de la lipoprotéine et que la Lp(a-) présente des
interactions très similaires à celles des LDL, la présence
d'apo(a) pourrait diminuer l'interaction particule-récepteur par un
phénomène d'encombrement stérique avec masquage de la
région de l'apoB liant le récepteur.
- Steyer et Kostner étudient la capacité
de Lp(a) purifiées et présentant des phénotypes d'apo(a)
différents à entrer en compétition avec les LDL
radiomarquées pour la fixation aux R-LDL de cellules
surrénaliennes bovines et de fibroblastes humains. La Lp(a) native est
capable de déplacer les LDL radiomarquées de leur liaison aux
récepteurs mais de façon moins efficace que les LDL froides ou la
Lp(a-) : pour obtenir un déplacement de 50 p.cent il faut un
excès de Lp(a) 7,5 fois plus important qu'avec la Lp(a-). Les Lp(a) avec
les six différents phénotypes d'apo(a) selon Utermann se
comportent de façon similaire ce qui laisse supposer que l'interaction
est indépendante du PM de l'isoforme d'apo(a) 204
Les résultats de ces études semblent
apporter une explication simple aux concentrations élevées de
Lp(a) observées chez les sujets atteints
d'hypercholestérolémie familiale hétérozygote. En
effet, si le catabolisme de la Lp(a) dépend des R-LDL, une diminution de
leur nombre devrait entraîner une augmentation de la concentration de
Lp(a) par défaut de catabolisme.
Toutefois, plusieurs observations vont à
l'encontre d'une explication aussi simple :
- Si une anomalie de structure des
récepteurs-LDL entraîne bien une augmentation des concentrations
de Lp(a), il a par contre été observé qu'une mutation de
l'apoB100 inhibant la liaison aux récepteurs n'augmentait pas les
concentrations de Lp(a)154.
- Les médicaments hypolipidémiants qui
agissent en augmentant l'activité des R-LDL (résines, inhibiteurs
de l' HMG Co-A réductase) ne semblent pas capables d'abaisser les
concentrations de Lp(a) 205 206
- Krempler a montré chez un sujet atteint
d'hypercholestérolémie familiale homozygote, que le taux de
catabolisme fractionnel de la Lp(a) est nettement moins diminué (81
p.cent de celui des sujets normaux) que celui des LDL (54 p.cent de celui des
sujets
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 110/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
normaux). Ces lipoprotéines dont le catabolisme
reste notable sont donc dégradées par une voie ne faisant pas
intervenir les récepteurs-LDL. Il existe donc, au moins chez les sujets
dépourvus de récepteur-LDL, une voie de catabolisme relativement
efficace de la Lp(a) 199.
- Les différences de concentration
interindividuelles sont liées à des différences de taux de
synthèse plutôt qu'à des différences de taux de
catabolisme 185.
Ces études ont été faites avant
que l'on connaisse les liens entre le taux de synthèse (concentration
circulante) et les allèles d'apo (a). Ainsi il faudrait connaître
les cinétiques des Lp(a) de sujets ayant des génotypes
différents au niveau des loci apo(a) et R-LDL, ainsi que les
caractéristiques de liaison au R-LDL, de Lp(a) produites par les
différents allèles d'apo(a).
Etudes montrant que le R-LDL joue un rôle mineur
voire inexistant
- Maartman-Moe et Berg, comparent l'interaction de la
Lp(a) et de LDL radiomarquées avec des fibroblastes en culture provenant
de sujets normaux, de sujets atteints d'hypercholestérolémie
familiale hétérozygotes et homozygotes.
Alors que la captation et la dégradation des
LDL sont nettement diminuées dans les fibroblastes pathologiques, les
trois types de fibroblastes lient et dégradent la Lp(a) en
quantité pratiquement équivalente. De plus la présence de
Lp(a) en concentrations croissantes dans le milieu extra-cellulaire n'influe
pas la liaison des LDL aux fibroblastes mais entraîne une diminution de
leur dégradation. Il n'y a pas de compétition pour la liaison aux
récepteurs.
La Lp(a) est donc captée et
dégradée par les fibroblastes en culture comme les autres
lipoprotéines, mais par un voie autre que celle du R-LDL. En effet
:
- il n'y a pas de phénomène de
saturation caractéristique de la liaison à un
récepteur,
- il n'y a pas de compétition entre Lp(a) et
LDL pour le R-LDL,
- captation et dégradation de la Lp(a) sont
comparables dans les fibroblastes normaux ou provenant de sujets atteints
d'hypercholestérolémie familiale hétérozygote ou
homozygote.
Les auteurs concluent que la Lp(a) n'est pas un ligand
pour le R-LDL et qu'elle est principalement catabolisée par la voie
indépendante des récepteurs et qui est plus
athérogène 207.
- Les résultats de Armstrong, s'ils confirment
que la Lp(a) peut se fixer sur les R-LDL des fibroblastes, mettent en
évidence une capacité d'internalisation et de dégradation
de la Lp(a) inférieure à celle des LDL. Ainsi, la
dégradation de la Lp(a) par cette voie entraîne bien une
diminution de l'activité de l'HMG-CoA réductase mais la
capacité
maximale de dégradation de la Lp(a), à
saturation du récepteur n'est que de 25 p.cent par rapport aux LDL et
à la Lp(a-).
L'interaction entre Lp(a) et R-LDL se ferait par
l'intermédiaire de l'apoB de la Lp(a), l'apo(a) étant responsable
de la plus faible affinité par rapport aux LDL. En effet la Lp(a-) se
comporte de façon très similaire aux LDL tant pour la liaison que
pour l'internalisation et la dégradation 115.
- Soutar dans une étude familiale, ne montre
pas de différence entre les concentrations de Lp(a) des sujets atteints
d'hypercholestérolemie familiale et des sujets normaux ayant le
même phénotype d'apo(a) 208.
- De même, l'étude de sujets
hypercholestérolémiques par Harkes puis Vessby confirment que les
R-LDL ne jouent pas un rôle important dans le catabolisme de la Lp(a)
206
209
En effet, la Lp(a) peut être prise en charge par le
R-LDL mais :
- d'une part, les concentrations plasmatiques de LDL
sont de loin supérieures à celles de la Lp(a),
- d'autre part, le taux de catabolisme journalier de
la Lp(a) n'est que légèrement diminué dans
l'hypercholestérolémie familiale homozygote,
- l'administration de médicaments qui
augmentent le nombre des récepteurs des LDL est sans effet sur les
concentrations de Lp(a) 210.
Tout ceci suggère que cette voie ne joue pas un
rôle important.
2.5.4.2. Place des macrophages
Les Lp(a) fraîchement isolées du plasma
et incubées avec des macrophages de souris, n'entraînent pas
d'accumulation de cholestérol intracellulaire, tout comme les LDL
"fraîches". Par contre l'incubation de Lp(a) préalablement
complexée avec du sulfate de dextran ou avec des Ac anti Lp(a) avec ces
mêmes cellules aboutit à une augmentation massive de
cholestérol estérifié intracellulaire comme avec des LDL
complexées 211 212. Les auteurs concluent que la Lp(a)
native interagit peu avec les macrophages, comme les LDL natives, et que
l'athérogénicité in vivo de la Lp(a) pourrait être
le fait de Lp(a) modifiées.
La Lp(a) est en effet oxydable comme le sont les LDL.
Elle est capable de se fixer avec une forte affinité sur les
récepteurs de lipoprotéines modifiées des macrophages,
mais les capacités d'internalisation et de dégradation sont plus
faibles qu'avec les acétyl-LDL.
La Lp(a), une fois fixée pourrait rester
à la surface des macrophages, ce qui favoriserait les modifications
oxydatives suivies de l'internalisation et de la formation de cellules
spumeuses 213.
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 111/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Ces résultats ont été
confirmés par Snyder lors d'une étude similaire sur des
macrophages en culture. Le récepteur scavenger est peu efficace pour
cataboliser la Lp(a) native alors que la Lp(a) modifiée est
préférentiellement dégradée par cette voie
214.
2.5.4.3. Interaction avec les protéines de la
matrice extra-cellulaire
Kostner montre que la préincubation de la Lp(a)
ou de l'apo(a) avec des fibroblastes déficients en récepteurs des
LDL dans un milieu sans lipoprotéines, entraîne une augmentation
de liaison des LDL à ces cellules. Ce phénomène est
indépendant des récepteurs LDL et des récepteurs du
plasminogène et serait lié à la fixation de la Lp(a) ou de
l'apo(a) aux protéines de la matrice intercellulaire (fibronectine,
protéoglycannes). Une fois fixée, la Lp(a) ou l'apo(a) peut fixer
des lipoprotéines à apoB sur ses kringles 215.
L'importance de ce phénomène dans le
catabolisme in vivo est à démontrer mais ces interactions ont un
rôle probable dans la pathogénie de cette
lipoprotéine.
Il a aussi été montré que la
Lp(a) s'accumule dans la matrice sous-endothéliale des lésions
artérielles ou des greffons de pontages, en quantité
proportionnelle à la concentration plasmatique de Lp(a). Ceci
reflète une avidité de la Lp(a) pour les constituants
trouvés dans les plaques (fibrine, fibronectine, protéoglycannes)
la mettant ainsi dans un environnement propice à la peroxydation
lipidique. Il s'en suit un catabolisme par la voie scavenger qui favorise la
formation des cellules spumeuses.
L'accumulation d'apo(a) dans les plaques se
révèle supérieure à celle de l'apoB, en tenant
compte des différences de concentrations plasmatiques, ce qui
suggère une contribution de la Lp(a) à
l'athérosclérose indépendante de celle des LDL
216 217.
2.5.5. Régulation de la concentration de Lp(a)
De nombreux facteurs physiologiques, pharmacologiques
et environnementaux sont sans effet sur les concentrations de Lp(a), ce qui
suggère qu'elles sont en grande partie génétiquement
déterminées. Le contrôle génétique de la
concentration est en effet plus important (40 à 90 p.cent) pour la Lp(a)
que pour aucune autre lipoprotéine. L'importante agrégation du
caractère dans les familles et sa ségrégation dans la
descendance montrent l'effet d'un gène majeur et l'influence moindre
d'autres gènes 169 218.
2.5.5.1. Par des facteurs génétiques
Le gène de l'apoprotéine (a)
Si on considère les 6 isoformes mises en
évidence par Utermann, les concentrations de Lp(a) sont croissantes de
l'isoforme la plus grande (S4 : poids moléculaire supérieur
à 700
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
kDa) m = 0,09 #177; 0,06 g/I à l'isoforme la
plus petite (B : poids moléculaire supérieur à 460 kDa) m
= 0,42 #177; 0,21 g/I, pour les individus simple bande en western-blotting
139.
Chez les hétérozygotes (phénotype
double bande), la concentration correspond à la somme plutôt
qu'à la moyenne des concentrations déterminées par chacun
des allèles. Chaque allèle semble agir indépendamment, en
accord avec la codominance de la transmission génétique
170.
Les allèles d'apo(a) déterminent la
densité et la concentration des Lp(a) correspondantes dans le plasma.
Ainsi, les isoformes de différentes taille se retrouvent dans des
particules Lp(a) distinctes, de concentrations différentes, et que l'on
peut séparer par ultracentrifugation. Les Lp(a) les plus denses
contiennent les isoformes d'apo(a) les plus grandes et sont
régulièrement moins abondantes que les Lp(a) plus
légères 171. Ceci a été
conforté par des études au niveau du mRNA de l'apo(a) : chez les
individus* ayant 2 isoformes d'apo(a), les mRNA de la plus petite sont les plus
abondants (northern-blotting
plus intense) 134 (*
babouins)
Les premières études où les
techniques de western-blotting étaient insuffisamment sensibles pour
détecter toutes les isoformes, concluent que les variations de taille de
l'apo(a) rendent compte de 40 p.cent des variations interindividuelles de
concentration de Lp(a).
Les techniques d'électrophorèse en champ
pulsé, de fragments de DNA génomiques obtenus par action d'enzyme
de restriction coupant l'ADN à un endroit précis du domaine
codant pour le kringle 4, ont permis de mettre en évidence un plus grand
nombre d'allèles, d'analyser la ségrégation du gène
dans les familles et de confirmer la relation inverse tout en confirmant
également que des individus de même génotype appartenant
à des familles différentes peuvent avoir des concentrations de
Lp(a) assez différentes 155.
Le déterminant majeur de la concentration de
Lp(a) est le nombre de répétitions du kringle 4 dans le
gène de l'apo(a). Toutefois les différences de taille des apo(a)
n'expliquent pas entièrement la variabilité des concentrations de
Lp(a) et la relation inverse taille-concentration peut différer d'un
groupe ethnique à l'autre 177.
Les concentrations de Lp(a) associées à
différents allèles d'apo(a) de même longueur peuvent varier
d'un facteur 100 dans un même groupe ethnique. En effet des
allèles de même longueur n'ont pas forcément la même
séquence. Des séquences en 5' du gène régulent
l'expression (taux de transcription, transport et métabolisme)
219.
Les études métaboliques ayant
montré que les variations de concentration sont principalement
liées à des variations du taux de synthèse et que ce taux
de synthèse n'est pas uniquement lié au génotype de
l'apo(a), l'attention des chercheurs est actuellement
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
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focalisée sur les mécanismes qui
contrôlent l'expression du gène de l'apo(a) et la liaison de
l'apo(a) aux lipoprotéines 185 220
Facteurs génétiques autres que l'apo(a)
- l'hypercholestérolémie
familiale
Les sujets atteints ont en moyenne une concentration
de Lp(a) 2 à 3 fois plus élevée que celle des sujets
indemnes appariés sur le phénotype d'apo(a) 221
222 .Utermann suggère que l'augmentation de concentration
de la Lp(a) chez ces patients ne résulte pas seulement d'une diminution
du nombre des récepteurs fonctionnels mais aussi d'une interaction forte
(effet multiplicatif) entre le gène de l'apo(a) et celui du
récepteur des LDL 200
Néanmoins des résultats
différents ont été obtenus. Dans une famille de 66
personnes dont 22 hétérozygotes pour une mutation du gène
du R-LDL entraînant un dysfonctionnement du récepteur, les
concentrations de Lp(a) des individus porteurs de la mutation ne
diffèrent pas significativement (bien que toujours plus
élevées) de celles des sujets indemnes appariés sur le
phénotype d'apo(a) 208.
De même Ghiselli comparant les concentrations de
Lp(a) de sujets atteints d'hypercholestérolémie familiale
hétérozygote à celles de sujets sains appartenant à
7 familles, ne montre pas de différences de moyenne et de distribution
223.
Ces résultats ne confirment pas
l'hypothèse d'Utermann d'une interaction entre les 2 gènes, et
sont en accord avec les études montrant un rôle mineur du R-LDL
dans le catabolisme de la Lp(a) 224.
- Polymorphisme de l'apoE
Apolipoprotéine structurale principalement
localisée au niveau des VLDL et des HDL, l'apo E participe à la
régulation du métabolisme des lipoprotéines par sa
capacité de liaison aux récepteurs des LDL et des remnants de
chylomicrons et de VLDL. Le gène de l'apoE possède 3
allèles codant pour les apo E2, E3 et E4.
Le phénotype E3 est le plus fréquent et
les sujets à bilan lipidique normal sont le plus souvent E3/E3. Les
sujets ayant une apo E2 ont un catabolisme des remnants diminué et une
surexpression des R-LDL avec un catabolisme accéléré des
LDL. Les homozygotes E2 ont une augmentation de concentration des remnants de
lipoprotéines riches en triglycérides et un taux diminué
de LDL. S'il existe une cause supplémentaire de dyslipidémie,
l'homozygotie E2 se traduit par une hyperlipoprotéinémie de type
Ill. Chez les hétérozygotes E2, l'atteinte métabolique est
moins sévère.
Les sujets ayant un allèle E4 ont des effets
opposés : catabolisme hépatique des remnants de chylomicrons et
de VLDL accéléré, avec augmentation de la quantité
de LDL formées.
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
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Les R-LDL voient leur expression diminuée,
associé à une diminution du catabolisme des LDL 60.
Certaines études ont mis en évidence un
effet du gène de l'apo E sur les concentrations de Lp(a).
Sur une population de 303 Caucasiens sains, Knijff
montre que l'apo E2 est associée à une diminution de
concentration de la Lp(a) de 24,8 p.cent en moyenne et que l'apo E4 augmente
cette concentration de 25,7 p.cent en moyenne. Les effets sont
parallèles à ceux constatés sur les concentrations des LDL
225.
Une étude Japonaise montre aussi une
concentration moyenne de Lp(a) plus faible en présence d'apo E2 que dans
le groupe E3/E3 et E3/E4. L'effet du polymorphisme de l'apo E sur les
concentrations de Lp(a) est, ici aussi, parallèle à celui
observé sur le cholestérol des
LDL 226.
Dans ces 2 études le phénotype d'apo(a)
n'est pas pris en compte (analyse univariée) et une étude
récente portant sur 1562 sujets montre que l'effet de l'apoE
disparaît lorsqu'on tient compte du phénotype de l'apo(a) (analyse
multivariée). L'influence du polymorphisme de l'apo E sur les
concentrations de Lp(a) est indirecte et liée à son impact sur
les concentrations du cholestérol LDL et des triglycérides
227.
De rares anomalies génétique peuvent
aussi influencer l'expression de l'apo(a) donc les concentrations de Lp(a)
:
- l'abêtalipoprotéinémie est
associée à des concentrations de Lp(a) 5 fois plus faibles que
les témoins ou les sujets sains de même famille 186,
- le déficit en lipoprotéine-lipase est
associé à une forte diminution des concentrations de Lp(a), qui
sont environ 10 fois plus faibles que chez les témoins normaux
226,
- dans le déficit en LCAT, l'état
homozygote est associé à l'absence de Lp(a).et d'apo(a) dans le
plasma 198
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2.5.5.2. Influence des facteurs d'environnement
Les différences de concentration
constatées entre et au sein des différents ethnies ne
s'expliquent pas totalement par les différences de fréquence des
allèles d'apo(a).
Les populations et les individus vivent aussi dans des
environnements très différents.
Exercice physique
La sédentarité constitue un facteur de
risque bien connu de maladies cardio-vasculaires. Inversement l'activité
physique régulière, (sports d'endurance plus que sports de
puissance), a un effet favorable sur le métabolisme lipidique
(concentration moindre de cholestérol LDL et augmentation du
cholestérol des HDL). Par contre les concentrations de Lp(a) ne semblent
pas influencée par l'exercice physique : des concentrations similaires
sont trouvées chez 87 sédentaires, 105 sportifs d'endurance et 57
pratiquants d'un sport de puissance 229.
Lobo étudie longitudinalement pendant 6 mois,
69 femmes ménopausées réparties en 4 groupes de traitement
: témoins, groupe soumis à un exercice physique, groupe recevant
une oestrogénothérapie, groupe soumis à l'exercice
physique et recevant une oestrogénothérapie. Les trois
traitements entraînent une diminution non significative des
concentrations de Lp(a). L'exercice physique seul diminue les concentrations de
Lp(a) de 2,5 p.cent. Les plus fortes diminutions concernent les patientes
à taux de base faibles alors que celles dont le taux est
supérieur à 0,10 g/I n'ont qu'une très faible diminution
230
A l'inverse l'entraînement physique progressif
et intensif (course 3 à 4 fois par semaine jusqu'à courir un demi
marathon au bout de 9 mois) de sujets préalablement sédentaires
est associé à un quasi doublement des concentrations de Lp(a)
231. Un résultat similaire est
observé dans une autre étude impliquant 219 sujets d'âge
moyen, sédentaires et présentant un risque vasculaire
modéré 232.
Dans les études montrant une augmentation de
concentration par l'effort physique, l'entraînement est nettement plus
intensif que dans les études négatives. Une hypothèse pour
expliquer cet effet est un "stress" musculaire avec des lésions
tissulaires apparentées à l'inflammation, or la Lp(a) a des
caractéristiques de protéine de l'inflammation. Un rôle
dans la cicatrisation des lésions tissulaires a été
évoqué pour la Lp(a) qui pourrait stabiliser la fibrine in situ
et favoriser la synthèse des membranes cellulaires grâce à
un apport de cholestérol.
Il y a toutefois une contradiction entre
l'hypothèse de l'action antifibrinolytique de la Lp(a), et
l'augmentation de l'activité fibrinolytique (temps de lyse des
euglobulines) constatée après exercice physique intense
232.
Consommation d'alcool
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Les résultats des études sont assez
contradictoires.
Marth montre une diminution des concentrations de
Lp(a) chez les gros buveurs (plus de 200 g d'alcool par jour) que les fonctions
hépatiques soient ou non altérées
188.
Parra compare 90 buveurs excessifs (160 g/j) à
90 buveurs modérés (20 g/j) et ne montre pas de différence
significative 233. Dans un groupe de 723 sujets
sains où les 2 sexes sont également représentés, la
consommation régulière de plus de 44 g. d'alcool par jour chez
les hommes et de plus de 22 g. par jour chez les femmes, est accompagnée
d'une diminution non significative de la Lp(a) 234
La Framingham Offspring Study
ne montre pas davantage d'influence de l'alcool sur la
concentration de Lp(a) dans une population de 1284 hommes et 1394 femmes
235
Delarue montre une augmentation de 40 p.cent des
concentrations de Lp(a) de 24
alcooliques chroniques indemnes de cirrhose,
dès le Sème jour de sevrage et cette augmentation
persiste 3 semaines 236
Tabagisme
Sickmeier trouve des concentrations plus faibles de
Lp(a) chez les fumeurs que chez les non fumeurs mais il n'y a pas d'appariement
sur le phénotype d'apo(a) et le nombre de sujets étudiés
est faible (68 au total) 237. Rodriguez, dans une
population de 423 hommes, montre aussi une concentration plus faible chez les
fumeurs 23e.
Dans la population étudiée par
Steinmetz, il n'y a pas de différence significative entre fumeurs et non
fumeurs, bien que 14,3 p.cent des femmes fumant régulièrement
aient une Lp(a) supérieure à 0,30 g/I, contre 20,5 p.cent des
témoins 234. De même l'effet du tabac
n'est pas retrouvé dans la Framingham Offspring Study 235.
Régime alimentaire et variations de
poids
Albers soumet 2 individus à un régime
fortement enrichi en cholestérol (5g par jour = 20 jaunes d'oeufs par
jour pendant 28 jours) et mesure avant, pendant et après
(2 fois par semaine pendant une durée totale de
8 semaines), les concentrations d'apoB et de Lp(a). Les concentrations d'apoB
augmentent nettement (+ 75 p.cent) alors que celles de la Lp(a) restent
constantes 113.
L'effet du régime végétarien
comparé au régime omnivore est également sans influence
sur les concentrations de Lp(a) alors qu'il entraîne une diminution du
contenu en cholestérol des
LDL 239.
Certaines études épidémiologiques
ont montré que la consommation régulière de poisson est
associée à un moindre risque de maladie coronarienne. Le
bénéfice a été attribué aux
acides gras polyinsaturés de la série
cw3, principalement aux acides docosa-hexaénoïque et
eicosa-pentaénoïque qui, en plus de leur effet sur le
métabolisme lipidique (diminution de la
synthèse hépatique des VLDL), semblent
exercer des effets bénéfiques sur la pression artérielle,
les fonctions plaquettaires et la viscosité sanguine. Dans une
étude incluant des
volontaires sains la supplémentation en huiles
de poisson (4 g par jour d'acides gras cw3) a
été sans effet sur les concentrations de
Lp(a) au bout de 6 semaines. Par contre après 9 mois de
supplémentation, 7 sujets sains ayant un taux de base supérieur
à 0,20 g/I voient leurs concentrations diminuer de 15 p.cent. Ceci
suggère un possible effet en cas d'apport au long cours 240
Dans la population de Steinmetz, il n'apparaît
pas de différence statistique de la distribution des concentrations de
Lp(a) entre les sujets ayant une surcharge pondérale supérieure
à 20 p.cent et ceux qui ont un poids normal 234.
L'amaigrissement n'est pas associé à une
modification significative des concentrations de Lp(a) surtout quand la
concentration de base est inférieure à 0,30 g/I.
Lorsque les concentrations sont supérieures
à 0,30 g/I une perte de poids de 10 kg est associée à une
diminution de la Lp(a) 241.
L'absence d'effet net et reproductible des facteurs
alimentaires sur la Lp(a) rend actuellement impossible toute recommandation
diététique spécifique.
2.5.5.3. Influence de certains états
physiopathologiques
Influence des hormones sexuelles
- Lp(a) pendant la grossesse
Les concentrations de Lp(a) augmentent
régulièrement jusqu'à la 19ème semaine où
elles sont multipliée par un facteur de 2,8 par rapport au taux du
début de grossesse. Puis elles diminuent et retournent au taux de base
au moment de la délivrance. L'augmentation de la Lp(a) n'est pas
corrélée aux taux des hormones, hCG, hormone placentaire
lactogène, progestérone, estradiol, insuline, mesurées
durant la même période. Elle est également
indépendante des variations du cholestérol total, de l'apoB et
des triglycérides qui augmentent progressivement jusqu'à la
35ème semaine puis diminuent légèrement à mesure
que le terme approche 242.
L'équipe de Berg rapporte des cas
d'éclampsie chez des femmes ayant des taux élevés de
Lp(a). Les enfants étaient de faible poids à la naissance et les
placentas présentaient des signes d'ischémie et des
dépôts anormaux de fibrine ce qui suggère aux auteurs que
les taux élevés de Lp(a) pourraient favoriser les accidents
ischémiques placentaires qui entraînent une insuffisance
fonctionnelle et par suite un retard de croissance foetal 243 244 Toutefois,
Leerink compare 39 femmes ayant des antécédents
d'éclampsie avec 47 témoins
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 118/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 119/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
sans antécédents et appariées sur
l'âge, et ne trouve pas de différences significative des
concentrations de Lp(a) et de distribution des phénotypes d'apo(a)
245
Lp(a) et ménopause
La Framingham Offspring Study
a montré que les concentrations de Lp(a) sont
supérieures de 19 p.cent chez les femmes ménopausées par
rapport aux femmes non ménopausées
235. Or on sait qu'après la
ménopause, le risque vasculaire des femmes rejoint celui des
hommes.
Lp(a) et administration d'estroprogestatifs
L'estrogénothérapie instituée
après la ménopause diminue le risque vasculaire probablement par
un effet bénéfique sur le profil lipoprotéique
(augmentation des HDL et diminution des LDL). On constate une diminution des
concentrations de Lp(a) entre 25 et 50 p.cent selon la posologie et la
durée des études, en plus d'une amélioration du profil
lipidique 175 246. Les concentrations de Lp(a) diminuent
d'autant plus que le taux de base est élevé.
Lorsqu'un progestatif est ajouté, la
concentration de Lp(a) diminue également mais l'effet favorable sur les
HDL n'est plus retrouvé 247.
Les concentrations de Lp(a) augmentent de 20 p.cent
chez 16 hommes castrés pour cancer de la prostate et diminuent de 50
p.cent chez 15 autres patients traités par
oestrogénothérapie 246.
Lp(a) et administration d'androgènes
L'effet de l'administration de testostérone
chez 19 hommes sains varie selon les sujets et dépend de la
concentration initiale de Lp(a). Lorsque celle-ci est faible, l'administration
de testostérone est sans effet alors que pour 9 sujets ayant des taux
élevés, il est constaté une diminution (25 à 69
p.cent) d'importance proportionnelle au taux de départ 249.
Le stanazolol est un stéroïde anabolisant qui diminue fortement les
concentrations de Lp(a) (65 p.cent chez 10 femmes ménopausées)
mais avec une diminution défavorable des HDL2 250
Ainsi toutes les hormones gonadiques influent de
façon similaire sur les concentrations de Lp(a) ce qui est
cohérent avec l'absence de différence de concentration entre les
sexes, en particulier avant la ménopause.
Influence de l'inflammation
Maeda ayant mis en évidence des augmentations
transitoires des concentrations de Lp(a) à la suite
d'une intervention chirurgicale ou d'un infarctus du myocarde chez 32 patients,
il a été suggéré que la Lp(a) pourrait faire partie
des protéines de l'inflammation 251. Les concentrations de
Lp(a) atteignent un maximum entre le 5ème et le 10ème
jour et retournent au niveau basal après plus d'un mois, suivant ainsi
la même cinétique que l'orosomucoïde et l'a-1 antitrypsine.
L'augmentation de la Lp(a) est moins rapide que celle de la CRP mais
plus
précoce que celle de la céruléoplasmine.
Pour Maeda, la Lp(a) pourrait constituer un meilleur indicateur de
l'inflammation que les paramètres classiques en cas de traumatisme
chirurgical ou d'infarctus du myocarde.
Min compare les concentrations de Lp(a) et le phénotype
d'apo(a) de 100 témoins normaux à ceux d'un échantillon
tiré au sort de 100 patients ayant un syndrome inflammatoire. La
concentration moyenne est plus élevée chez les patients (0,30
#177; 0,28 g/I que chez les témoins (0,12 #177; 0,19 g/1). Pour les
phénotypes d'apo(a) les plus représentés (S5, S4S5, S4 et
S5S5), les concentrations de Lp(a) sont significativement plus
élevées chez les patients que chez les témoins 252.
Après la mise en évidence de l'influence de
l'inflammation sur les concentrations de la Lp(a), des auteurs ont
suggéré que ceci pourrait avoir constitué un biais
important lors de certaines études cliniques et ils ont émis des
réserves quant à la validité des résultats de ces
études.
2.6. Rôle physiologique et mécanisme
pathogénique
La Lp(a) est constituée d'une apo(a) et d'une LDL,
éléments qui appartiennent à 2 systèmes
macromoléculaires distincts. Ceci a suggéré que cette
lipoprotéine pourrait constituer un lien fonctionnel entre ces
systèmes.
La Lp(a) possède des propriétés de
liaison aux constituants du tissu conjonctif de la paroi artérielle
(dont les glycoaminoglycanes 253 et la fibronectine 147),
à la fibrine et aux récepteurs cellulaires du plasminogène
254
Ces propriétés sont à l'origine des
principales hypothèses pouvant expliquer un rôle physiologique et
le mécanisme pathogénique de la Lp(a).
La conservation de la Lp(a) chez les Primates
supérieurs au cours de l'évolution et les modifications
récentes de son gène suggèrent un possible rôle
physiologique. Cependant, les populations et les individus où les
concentrations de Lp(a) sont faibles (Caucasiens, Asiatiques notamment) ne
semblent pas présenter de déficit particulier.
2.6.1. Rôle physiologique
L'endothélium vasculaire sain constitue une surface non
thrombogène grâce à sa composition membranaire, à
son activité de transformation métabolique de substances
thrombogènes telles que l'ADP ou la thombine, à la formation
d'inhibiteurs puissants des fonctions plaquettaires et d'activateurs du
système fibrinolytique. La cellule endothéliale est par ailleurs
le siège d'une intense activité de synthèse et de
sécrétion. Elle synthétise les constituants de la matrice
extra-cellulaire sur laquelle elle repose (collagène de type IV,
fibronectine et glycosaminoglycanes) et qui sont éminemment
thrombogènes. Elle synthétise également la thromboplastine
tissulaire (activation de la voie extrinsèque de la coagulation)
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ainsi que le t-PA, l'antithrombine Ill et la
prostacycline qui ont un rôle local dans le caractère non
thrombogène de sa surface.
La fonction physiologique de la Lp(a) demeure obscure
mais plusieurs hypothèses ont été
émises.
2.6.1.1. Régulation de la fibrinolyse
physiologique
L'équilibre entre fibrinolyse et coagulation
dépend de l'activation du plasminogène en plasmine par le t-PA,
(au niveau des dépôts de fibrine), et de l'inhibition, de la
plasmine par l'a2-antiplasmine et du t-PA par le PAI-1, (dans le
plasma).
L'inhibition de la fibrinolyse peut ainsi
résulter d'un défaut d'activation, d'un excès d'inhibition
ou des deux à la fois.
L'homologie de structure entre l'apoprotéine(a)
et le plasminogène suggère que lors de la fibrinolyse, la Lp(a)
pourrait interférer avec le plasminogène par un
phénomène de compétition pour ses sites de liaison
cellulaires et moléculaires 116
Etudes in vitro
- Effet de la Lp(a) sur la liaison du plasminogène
à ses récepteurs cellulaires
Les récepteurs du plasminogène sont
présents sur les cellules sanguines et, en très forte
densité sur les cellules endothéliales. Il existe aussi, sur les
cellules endothéliales notamment, des récepteurs membranaires
pour le t-PA. Ces récepteurs, en concentrant le plasminogène et
ses activateurs à la surface des vaisseaux sont critiques pour
l'initiation de la fibrinolyse. Ils accélèrent l'activation du
plasminogène, et protègent la plasmine formée des ses
puissants inhibiteurs circulants. Ainsi, l'activation du plasminogène en
plasmine est induite et contrôlée in situ. Ceci peut être
inhibé par la Lp(a) avec comme conséquence, une perturbation des
fonctions physiologiques de l'endothélium.
Le plasminogène se fixe à ses
récepteurs grâce à ses kringles 1 et 4, et la Lp(a) peut
entrer en compétition avec le plasminogène pour la liaison sur
les monocytes, les macrophages et les cellules endothéliales
255 256
Miles montre que la Lp(a) inhibe la liaison du
plasminogène à ses récepteurs cellulaires en se fixant sur
ces derniers avec une affinité comparable à celle du
plasminogène. Il calcule que lorsque la concentration plasmatique de
Lp(a) est supérieure à 0,25 - 0,40 g/I, 16 à 24 p.cent des
récepteurs cellulaires du plasminogène sont occupés par la
Lp(a) avec une diminution de 13 à 20 p.cent des possibilités de
fixation du plasminogène 256. Le
déplacement du plasminogène de ses récepteurs cellulaires
peut l'empêcher d'interagir avec ses activateurs, diminuant localement la
fibrinolyse.
Par son potentiel inhibiteur de la fixation du
plasminogène aux cellules endothéliales et aux monocytes, la
Lp(a) aurait un rôle de sentinelle dans la fibrinolyse. Elle s'opposerait
à une
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son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
production trop importante de plasmine au niveau des
lésions endothéliales, empêchant une lyse excessive du
thrombus.
De nombreux travaux ont été
effectués pour tester cette hypothèse in vitro et in
vivo.
Hajjar montre que la Lp(a) inhibe de façon
compétitive, la liaison du plasminogène aux récepteurs des
cellules endothéliales de la veine ombilicale humaine. Les
concentrations d'apo(a) circulantes sont, chez certains individus, aussi
élevées voire supérieures à celles du
plasminogène, ce qui rend plausible une telle
compétition.
Le taux d'occupation des récepteurs du
plasminogène par la Lp(a) dépend principalement de la
concentration de Lp(a) qui varie de moins de 0,01 pM/I à plus de 1 pM/I;
presque total à la concentration de 1 pM/I, ce taux d'occupation est
minime aux faibles concentrations en Lp(a).
De plus il a été observé que
l'activation du plasminogène lié aux surfaces cellulaires, par du
t-PA en concentration suffisante, est inhibée par la Lp(a)
255
Les cellules endothéliales en culture
synthétisent et sécrètent du t-PA qui se fixe à la
surface de ces mêmes cellules, le protégeant de son inhibiteur
physiologique, le PAI-1. La Lp(a) interfère avec la fibrinolyse
endothéliale, en inhibant la liaison du plasminogène et donc la
génération de la plasmine.
- Effet de la Lp(a) sur la liaison du plasminogène
à la fibrine et aux produits de dégradation du
fibrinogène
Lorsque la plasmine attaque la fibrine et le
fibrinogène, il se forme simultanément de nouveaux sites de
fixation pour le plasminogène et pour le t-PA, ce qui entraîne une
amplification locale de la formation de plasmine.
Les 5 kringles du plasminogène
présentent des variations de structure qui influent sur leurs
capacités respectives de liaison aux résidus lysine de la fibrine
: ce sont les K1 et K4 qui se fixent le plus activement.
La Lp(a) pourrait inhiber la fibrinolyse in vivo par
compétition avec le plasminogène pour ses sites de liaison
à la fibrine et aux fragments de fibrinogène. Sur les nombreux K4
de l'apo(a), seul le K37 (ou k4-10) semble avoir une activité de liaison
à la lysine 144.
Loscalzo démontre la liaison de la Lp(a)
à la fibrine et postule qu'une diminution de l'activité
fibrinolytique pourrait aboutir à l'occlusion vasculaire chez les
patients ayant des concentrations élevées de Lp(a)
257.
Par ailleurs la Lp(a) montre des variations dans sa
capacité de liaison à la fibrine. Or
l'hétérogénéité de taille de l'apo(a) est
liée au nombre de répétition du K4-2 qui est
dépourvu de propriétés de liaison à la lysine. Ceci
suggère que la capacité de lier la lysine n'est pas directement
liée à la taille de l'isoforme.
Hervio isole des Lp(a) mono-isoformes et montre que l'isoforme
avec la plus forte affinité pour la fibrine est la plus efficace pour
inhiber l'activation du plasminogène.
Chapman apporte des résultats qui vont dans le
même sens en montrant que les Lp(a) avec petites isoformes d'apo(a) (PM
inférieur à 500 kDa) sont des inhibiteurs efficaces de
l'activation du plasminogène et se lient avec une haute affinité
à la fibrine. Réciproquement, les Lp(a) avec isoformes d'apo(a)
de grande taille ont peu ou pas d'effet 258.
Les apo(a) de grandes taille, avec de nombreux K pourraient
(par une augmentation des possibilités d'interactions K-K au sein de la
molécule) réduire l'accessibilité à la fibrine des
sites liant la lysine 259.
La Lp(a) inhibe de façon compétitive
l'activation du plasminogène par le t-PA, en présence de
fragments de fibrinogène et de fibrine. Elle n'inhibe pas
l'activité amidolytique du t-PA mais se fixe sur des sites adjacents du
t-PA, à la place du plasminogène, inhibant son activation 257
260
La Lp(a) inhibe aussi l'activation du plasminogène
favorisée par l'héparine. L'héparine augmente la vitesse
de formation de la plasmine en augmentant l'activité catalytique du t-PA
et de l'urokinase. La Lp(a) inhibe cette action par compétition avec le
plasminogène pour l'accès à l'activateur lié
à l'héparine.
- Effet de la Lp(a) sur la synthèse de
PAI-1
261
La Lp(a) semble capable de stimuler la synthèse de
PAI-1, principal inhibiteur physiologique du t-PA et de l'UK
Il y a donc des sites potentiels d'inhibition de l'activation
du plasminogène, à la fois sur les surfaces cellulaires et sur le
caillot de fibrine.
Prises ensemble les données des études in vitro
montrent que l'apo(a) entre en compétition avec le plasminogène
pour la liaison à la fibrine, au fibrinogène et aux
récepteurs cellulaires du plasminogène avec une inhibition de la
fibrinolyse endogène par la Lp(a), mais la question de son influence
réelle sur la lyse du caillot in vivo est actuellement sans
réponse définitive.
D'autant plus que d'autres études ne confirment pas
l'influence négative de la Lp(a) sur la fibrinolyse. Il est possible que
le rôle de la Lp(a) soit de stabiliser le caillot.
La Lp(a) peut avoir une activité profibrinolytique en
protégeant le t-PA de son inhibition enzymatique irréversible par
le PAI-1 en présence de fibrinogène ou d'héparine. La
Lp(a) est en compétition avec le PAI-1 pour l'accès au t-PA
fixé sur le fibrinogène ou l'héparine, de la même
manière que pour l'activation du plasminogène 262.
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GUIMONT MC 123/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
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De plus la Lp(a) n'inhibe pas la liaison du
plasminogène (quand sa concentration est de 2pM/1 soit physiologique)
à la fibrine. Ces résultats sont en accord avec ceux de Mao
151 qui observe une augmentation de la lyse du
caillot par le t-PA en présence de Lp(a) 263
Halvorsen ne montre pas d'influence de la Lp(a) dans
le processus fibrinolytique :
des concentrations croissantes de Lp(a) de 0 à
0,32 g/1, n'inhibent pas l'activation du plasminogène en plasmine par le
t-PA, en présence de fibrine soluble (fibrinogène partiellement
attaqué par la thrombine). L'addition de Lp(a) purifiée au sang
total prélevé après épreuve de compression veineuse
(qui libère le t-PA), ne diminue pas et peut même augmenter le
taux de D-dimères formés dans le sérum après
coagulation standardisée du sang.
Enfin les paramètres fibrinolytiques (taux de
D-dimères après 4 h de coagulation) comparés de 10 sujets
à Lp(a) élevée (supérieure à 0,17 g/1) et 10
à Lp(a) basse (inférieure à 0,17 g/1), ne diffèrent
pas que ce soit avant ou après test de compression veineuse. L'ensemble
de ses expériences suggère que la Lp(a) n'inhibe pas la
fibrinolyse 264
Liu trouve qu'à concentrations physiologiques
de plasminogène (2pM/1) la Lp(a) favorise la fixation du
plasminogène et la génération de plasmine par le t-PA. Il
semble que la liaison de la Lp(a) à la fibrine révèle sur
la Lp(a), des sites de fixation pour le plasminogène. La plasmine
formée sur la Lp(a) serait moins active pour la fibrinolyse par
défaut d'accès à son substrat 265
Terres étudie l'effet de la Lp(a) sur la lyse
in vitro du caillot obtenu par recalcification du sang total, chez 120
volontaires sains dont 21 ont une Lp(a) supérieure à 0,25
g/1.
La lyse du caillot par addition de t-PA exogène
n'est pas affectée par la concentration de Lp(a) ex vivo. Chez les
individus à fortes concentration de Lp(a), les taux de t-PA sont
supérieurs à ceux des sujets à faibles concentration de
Lp(a), mais l'activité et la concentration du PAI-1 sont
également plus élevées.
L'addition de Lp(a) in vitro à du sang pauvre
en Lp(a) entraîne une diminution de la lyse quand des concentrations
faibles de t-PA sont utilisées et est sans effet avec des concentrations
plus importantes (1,6 mg/I) 266
Dans le but d'éclaircir ces contradictions,
d'autres études ont été effectuées en faisant
varier les conditions expérimentales. Elles ont montré que les
effets inhibiteurs de la Lp(a) sur la liaison et l'activation du
plasminogène étaient limités aux faibles concentrations
des différents réactants. Aux concentrations physiologiques de
plasminogène, la Lp(a) favoriserait l'activation du plasminogène
par le t-PA 151. On a donc une inhibition ou une
promotion de la génération de plasmine selon les conditions
expérimentales.
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
La Lp(a) semble donc intervenir dans la
régulation de la plupart des réactions impliquées dans la
formation de plasmine active et dans son inhibition. L'effet global
dépendrait surtout des concentrations respectives de Lp(a), de PAI-1 et
de t-PA in vivo.
Etudes in vivo
Les études cliniques montrent également
des résultats contradictoires.
La formation d'un thrombus intra-coronarien est
impliquée dans la genèse de l'angor instable et de l'infarctus du
myocarde. La fibrinolyse est un mécanisme physiologique important pour
l'élimination des dépôts vasculaires de fibrine et le
prévention des thromboses. La fibrinolyse est initiée par le
relargage de t-PA par l'endothélium vasculaire. Le t-PA et son substrat,
le plasminogène, ont une affinité de liaison sélective
à la fibrine et l'activation du plasminogène en plasmine par le
t-PA se produit préférentiellement sur la fibrine des
thrombus.
Le déficit de fibrinolyse endothéliale
est associé à un risque accru de thrombose. Ceci est une
caractéristique des sujets atteints de maladie coronarienne. Or la Lp(a)
est en compétition avec le plasminogène et le t-PA pour la
liaison à la fibrine.
Oshima et al. étudie l'effet de la Lp(a) sur la
fibrinolyse in vivo chez 18 patients atteints d'angor instable et 18 patients
atteints d'angor d'effort stable. Il compare les concentrations de Lp(a) et les
concentrations de complexe "plasmine-a2-antiplasmine" (indicateur de
l'activation du plasminogène donc d'une fibrinolyse récente ou en
cours) et de complexe "thrombine-antithrombine Ill" (marqueur de la
génération de thrombine. Les concentrations de Lp(a) des malades
lors de leur admission sont plus élevées dans le groupe angor
instable (0,32 #177; 0,19 g/1) que dans le groupe angor stable (0,19 #177; 0,14
g/1). Les concentrations des complexes "plasmine-a2-antiplasmine" et
"thrombine-antithrombine Ill" sont également plus élevées
dans le groupe angor instable que dans le groupe angor stable (p<0,001). Les
concentrations de Lp(a) augmentent significativement à 7 jours et 14
jours après l'admission dans le groupe angor instable, puis diminuent
tout en restant supérieures au taux de base, à 21 jours. Dans le
groupe angor d'effort stable, les concentrations de Lp(a) restent stables
pendant toute l'étude de même que le taux des complexes
"plasmine-a2-antiplasmine". Par contre le taux des complexes
"thrombine-antithrombine Ill" augmente dans le groupe angor instable. L'auteur
suggère que l'angor peut être instable lorsque coagulation et
fibrinolyse sont activées et que ceci serait la cause de l'augmentation
des concentrations de Lp(a) chez ces patients 26'.
Garcia compare les paramètres fibrinolytiques
(complexe "t-PA - PAI-1 ", D-dimères) et lipidiques d'un groupe de
coronariens à ceux de témoins appariés sur l'âge.
Les principales différences entre les 2 groupes sont une plus forte
concentration de Lp(a), une hypofibrinolyse et une diminution de
libération de t-PA après test de compression veineuse
chez les patients. Toutefois il n'apparaît pas
de relation entre les concentrations de Lp(a) et les paramètres
fibrinolytiques 268
De même, Marz ne montre pas d'association entre
concentration élevée de Lp(a) et thrombose veineuse profonde chez
203 patients comparés à 115 témoins sains : les 2 groupes
présentent une distribution des concentrations similaire. Mais ils
n'excluent pas une possible influence de la Lp(a) sur la fibrinolyse locale au
niveau des cellules endothéliales 269.
Heinrich ne montre pas de corrélation entre les
concentrations de Lp(a) et le temps de lyse des euglobulines 176 .
L'ensemble de ces études suggère
qu'à concentrations "physiologiques" la Lp(a) pourrait réguler
l'activité fibrinolytique et qu'à concentrations
élevées, elle inhiberait la fibrinolyse par compétition
avec le plasminogène pour la liaison à ses récepteurs
cellulaires de surface.
2.6.1.2. Cicatrisation des lésions
vasculaires
Par apport de cholestérol in situ
Selon l'hypothèse de Brown et Goldstein, les
capacités de la Lp(a) à se lier à la fibrine et aux
protéines de la matrice conjonctive favoriseraient sa concentration au
niveau des lésions récentes et en cours de cicatrisation de
l'endothélium ce qui contribuerait à un apport de
cholestérol (indispensable à la synthèse des membranes des
cellules en prolifération) 167
Les macrophages activés sécrètent
des réducteurs (cystéine, glutathion) qui pourraient
réduire le pont S-S entre l'apo(a) et l'apoB de la Lp(a) libérant
la LDL susceptible de se lier aux récepteurs des fibroblastes
proliférants et constituer ainsi un apport de
cholestérol.
Il se peut que dans certaines circonstances, la
possession d'une forme de LDL qui se lie à la fibrine soit un avantage
pour la cicatrisation des lésions tissulaires.
- Par stimulation de la prolifération des cellules
musculaires lisses
La Lp(a) pourrait agir par un mécanisme
différent de celui initialement proposé : la prolifération
des cellules musculaires lisses en culture est favorisée par la Lp(a) et
l'apo(a). Les travaux de Grainger montrant que le Transforming
Growth Factor -f (TGF-(i, qui est un inhibiteur de la croissance
des cellules musculaires lisses) doit être activé par la plasmine
et que cette activation est inhibée par la Lp(a)), vont dans le sens
d'un rôle de la Lp(a) dans la réparation tissulaire par une
prolifération des cellules musculaires lisses. Grainger étudie ce
mécanisme chez la souris transgénique et montre une augmentation
du nombre de cellules musculaires lisses activées au niveau de l'aorte,
plus particulièrement aux endroits où s'est déposée
l'apo(a). La présence d'apo(a) dans une lésion vasculaire ou
tissulaire pourrait ainsi promouvoir la prolifération cellulaire et la
formation de collagène. La capacité de l'apo(a) à
se lier à la fibrine et aux protéines de la matrice
conjonctive favoriserait son accumulation au niveau des sites de lésions
tissulaires 270.
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 126/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Une difficulté importante pour l'étude du
rôle physiologique de la Lp(a) est que la simple comparaison de sujets
avec faibles et fortes concentrations n'est probablement pas adéquate.
Les concentrations élevées de Lp(a) chez les Caucasiens,
correspondent le plus souvent à des isoformes d'apo(a) de petite taille.
Il est possible que ce type de Lp(a) ait une activité physiologique
relativement faible (et qu'à l'inverse son action pathogène soit
importante) et que les Lp(a) à isoformes de grande taille, produites
à faibles taux seraient plus actives physiologiquement.
De plus la synthèse de la Lp(a) peut être
stimulée par divers états pathologiques, et il serait
intéressant de focaliser l'attention sur les sujets dont les
concentrations de Lp(a) sont plus élevées que celles attendues au
vu de leur génotype.
Par ailleurs il a été constaté au sein
des populations de race noire, que les individus avec apo(a) de grande taille
ont plus souvent que les Blancs, des concentrations élevées de
Lp(a). Il a été émis l'hypothèse que la Lp(a)
pourrait avoir conservé un rôle physiologique plus actif chez les
Africains et que ceci constitue (ou constituait récemment) un avantage
sélectif qui n'aurait pas persisté chez les Blancs.
La perte de cet avantage sélectif expliquerait la plus
grande fréquence des faibles concentrations chez les Blancs, la
distribution relativement gaussiennne chez les Noirs, les Indiens pouvant
représenter une situation intermédiaire 177.
Il est possible que la Lp(a) n'ait pas de rôle
physiologique lorsque les concentrations de LDL sont élevées
comme chez les Caucasiens, alors que dans les populations africaines où
elles sont typiquement basses, un système supplémentaire
apportant du cholestérol au niveau des lésions cellulaires
pourrait être important.
Une autre possibilité est que l'exposition chronique
à des effets délétères de l'environnement
(infections, parasitoses...) contre lesquels la Lp(a) aurait un rôle
protecteur, est plus fréquente en Afrique que dans les régions
tempérées.
Il se peut que les fortes concentrations soient un avantage
dans certaines circonstances et que les faibles concentrations
améliorent la survie dans d'autres situations. L'étude des
populations où les concentrations élevées sont plus
fréquentes pourrait être fructueuse dans la recherche d'un
rôle bénéfique (avantage sélectif) de la Lp(a)
27.
2.6.2. Mécanismes pathogéniques
La Lp(a) pourrait promouvoir l'athérosclérose en
empêchant l'élimination des micro-caillots créant des
lésions propices au développement des plaques ou en favorisant la
croissance des plaques fibreuses.
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 127/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
2.6.2.1. Action proathérogène
Arguments cliniques
Les études visant à élucider le
mécanisme athérogène de la Lp(a) ont abouti à des
résultats contradictoires.
L'implication de la Lp(a) dans
l'athérogenèse a été fortement
suggérée par la mise en évidence de l'apo(a) dans les
parois artérielles pathologiques, les greffons de pontage coronariens et
les plaques d'athérome où elle se trouve en quantité
proportionnelle à sa concentration plasmatique, alors qu'on ne la trouve
pas sur les artères intactes du même patient 255
272.
De plus l'apo(a) est co-fixée avec l'apoB et
avec la fibrine. Ceci suggère que l'apo(a) pourrait interagir avec le
cholestérol des LDL et avec la fibrine pour la progression de
l'athérosclérose. La liaison de la Lp(a) riche en
cholestérol, à des sites de lésions vasculaires via la
fibrine, pourrait contribuer au développement de
l'athérosclérose par un apport direct de cholestérol dans
les lésions et en favorisant la croissance des cellules musculaires
lisses 273.
Arguments
expérimentaux
La Lp(a) peut traverser l'endothélium. Une fois
dans la paroi artérielle, elle interagit avec les protéines de la
matrice extra-cellulaire, subit des modification chimiques qui la rendent
capable d'être dégradée dans les macrophages. D'ailleurs
elle se lie avidement aux macrophages et après des modifications
oxydatives, elle est internalisée par les cellules aboutissant à
une accumulation de lipides oxydés dans l'artère
213. En présence de concentrations
élevées de Lp(a), la susceptibilité des LDL à
l'oxydation serait augmentée par sa capacité à induire la
formation de radicaux libres oxygénés dans les
monocytes.
Enfin, ses propriétés de stimuler la
croissance des cellules musculaires lisses contribuent à la croissance
des plaques athéromateuses 270.
2.6.2.2. Action
prothrombogène
En inhibant la fibrinolyse physiologique, elle
pourrait favoriser le risque de thrombose et, en se liant aux
dépôts de fibrine des lésions vasculaires elle pourrait par
sa richesse en cholestérol, contribuer à la croissance des
plaques.
La répétition d'événements
thrombotiques sub-cliniques pourrait favoriser les lésions
artérielles dans les zones où l'athérome
débute.
Une diminution de l'activité fibrinolytique
normale peut être responsable de l'association entre concentrations
élevées d'apo(a) et risque d'athérothrombose, parce qu'il
existe une relation inverse entre activité fibrinolytique et maladies
cardio-vasculaires.
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 128/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
A concentration physiologique, la Lp(a)
régulerait la production de plasmine en protégeant les
activateurs du plasminogène de l'inactivation par le PAI-1.
La Lp(a) à des concentrations plus
élevées, diminuerait l'accès ou déplacerait le
plasminogène de sa liaison aux cellules endothéliales et aux amas
de fibrine. L'action pathogénique résulterait d'une diminution
chronique de la fibrinolyse endogène qui à son tour
entraînerait la stabilité des thrombus et favoriserait
l'athérosclérose et la thrombose 272. De
nombreux individus ayant une concentration élevée de Lp(a) n'ont
pas de maladie coronarienne au cours de leur vie. Ceci suggère que la
Lp(a) agit plus comme promoteur que comme initiateur de
l'athérosclérose.
En effet, comme la maladie coronarienne est une cause
majeure de létalité, il devrait y avoir une faible proportion
d'individus ayant les déterminants génétiques des maladies
cardiovasculaires, dans les groupes de sujets très âgés et
en bonne santé physique et mentale. Berg étudie une population de
102 sujets âgés de plus de 83 ans et montre que les concentrations
en Lp(a) de ces sujets sont réparties majoritairement entre le
26ème et le 50ème percentile (c'est à dire des
concentrations "moyennes") et que par rapport à la population
générale, peu de sujets ont des concentrations supérieures
au 75ème percentile. Il suggère qu'une concentration
modérée de Lp(a) serait plutôt favorable et que les
gènes déterminant ces concentrations pourraient être des
gènes de longévité 274.
La relation entre concentration de Lp(a) et existence
d'une maladie coronarienne est bien documentée mais, malgré de
nombreux travaux, la question de savoir si la Lp(a) est un facteur causal ou un
simple marqueur de l'athérosclérose n'a pas reçu de
réponse claire. Des questions demeurent notamment sur l'effet
pathologique des différents allèles et sur les voies qui modulent
leur expression chez l'homme.
2.7. Détection et dosage de la Lp(a)
Pendant les années qui ont suivi sa
découverte, la Lp(a) n'a suscité que peu d'intérêt
par rapport aux autres lipoprotéines.
L'accumulation d'arguments cliniques l'associant
à la maladie athéroscléreuse d'une part, et la
découverte en 1987 de l'homologie de structure de l'apo(a) et du
plasminogène d'autre part, ont permis son entrée dans les
principaux facteurs de risque d'athérosclérose. Ce regain
d'intérêt a suscité le développement de techniques
de recherche et de dosage plus performantes.
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son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
2.7.1 Méthodes d'analyse qualitative
2.7.1.1. Appliquées à la
détection de la Lp(a) plasmatique
Etant donné que 80 p.cent des individus des
populations caucasiennes ont des taux de Lp(a) inférieurs au seuil
pathologique actuellement admis de 0,30 g/I et que les méthodes de
dosage ont un coût relativement élevé, il apparaît
raisonnable de procéder en première intention à une
recherche de la Lp(a) avant de pratiquer un dosage.
Méthodes
immunologiques
Immunodiffusion double selon
Ouchterlony
La méthode consiste à faire diffuser les
antigènes et les anticorps simultanément à partir de puits
creusés dans une couche de gélose. Selon les buts
cherchés, il est possible d'étudier les lignes de
précipitation obtenues entre un antisérum placé dans un
réservoir central et plusieurs antigènes ou mélanges
d'antigènes placés dans des réservoirs disposés
autour de lui (ou inversement : un mélange d'antigènes et
plusieurs antisérums). Cette méthode permet de mettre en
évidence une communauté antigénique entre deux
mélanges d'antigènes :
- si un seul et même antigène est
présent dans deux puits, on obtient une seule et même ligne de
précipitation vis à vis du même
antisérum,
- pour des antigènes différents les lignes
s'entrecroisent,
- s'il existe une communauté antigénique
sans identité totale des deux antigènes, il se forme un
éperon.
Application à la recherche de Lp(a)
:
Dans une étude de 1974, Walton utilise deux
antisérums d'origine animale différente (mouton et lapin) pour
tester une population de 1000 donneurs de sang. Les deux antisérums
détectent le même antigène mais l'antisérum de lapin
détecte 22,4 p.cent de sujets Lp(a) + alors que l'antisérum de
mouton en détecte 44,3 p.cent. Cette différence est liée
au "pouvoir anticorps" et à l'avidité différentes des
antisérums animaux vis à vis des antigènes humains. (Les
antisérums de mouton ont en général une meilleure
affinité et avidité pour les antigènes humains que ceux de
lapin).
Ainsi, la fréquence des sujets Lp(a) + dans une
même population dépend des qualités de l'antisérum
utilisé. Les auteurs ont de plus constaté qu'avec un même
antisérum, l'intensité des arcs de précipitation variait
nettement entre les différents sujets Lp(a) +. Ces deux constatations
suggèrent le caractère quantitatif du "trait" Lp(a)
275.
Electro immunodiffusion de
Laurell
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son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Principe : un antisérum monospécifique
est incorporé dans une plaque de gel. Les antigènes à
tester sont répartis dans des puits alignés. L'application d'un
courant électrique perpendiculairement à la ligne des puits
accélère la précipitation des complexes
antigènes-anticorps dans le gel. Un halo en forme de fusée se
forme et progresse, tant que l'antigène est en excès.
En adaptant cette méthode à la recherche
de la Lp(a), Walton constate que la hauteur des pics varie nettement entre
individus positifs.
De plus, en comparant, l'immunodiffusion double et
l'électroimmunodiffusion avec le même antisérum de mouton
pour les 1000 donneurs de sang, l'immunodiffusion double révèle
44,3 p.cent de sujets positifs alors que l'électroimmunodiffusion en
révèle 75 p.cent. La sensibilité de cette technique est de
0,01 g/I de Lp(a) masse 275.
L'électroimmunodiffusion, beaucoup plus rapide
que l'immunodiffusion double, est donc également beaucoup plus
sensible.
Contre-immunoélectrophorèse
(électrosynérèse)
Principe : l'électrosynérèse est
une application de la méthode d'électro-immunodiffusion simple.
Elle permet de rechercher, par diffusion en milieu gélosé, la
présence d'un antigène au moyen d'un anticorps de
spécificité connue, la diffusion étant
accélérée par un champ électrique.
L'antigène et l'anticorps sont placés
l'un en face de l'autre dans les puits de la gélose qui est ensuite
reliée aux électrodes. L'antigène est placé du
côté de la cathode, l'anticorps du côté de l'anode.
Ils migrent l'un vers l'autre, et à leur point de rencontre, il
apparaît une ligne de précipitation.
La limite de détection est
évaluée à 0,285 g/I, cette méthode est moins
sensible que l'électroimmunodiffusion 2'6.
Rapide et peu chère, elle permet de
dépister les sérums ayant une Lp(a)
supérieure à 0,30 g/I de façon
fiable et spécifique. Elle est reproductible d'un
prélèvement à l'autre chez un même patient et ne
donne pas de faux positif.
Une hypercholestérolémie jusqu'à
16,8 mmol/I n'a pas d'incidence sur les résultats, par contre les
sérums dont la triglycéridémie est supérieure
à 14 mmol/I peuvent être l'objet de précipitations
atypiques.
Dépistage par ELISA sur goutte de sang
séché
Cette méthode a été
développée par Van Biervliet pour le dépistage des
concentrations élevées chez les nouveaux nés des familles
ayant un risque vasculaire connu. Le seuil pathologique choisi est égal
à 0,1 g/I d'après la distribution des concentrations chez les
nourrissons normaux.
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Une goutte de sang est déposée puis
séchée sur un papier filtre et un disque de 6 mm de
diamètre (5 ul de plasma) est élué, dilué et
mesuré par ELISA.
La sensibilité est égale à 0,01 g/I
27.
Dés 1974 Walton constate une importante
disparité dans les résultats de la fréquence
observée du caractère Lp(a) + entre les laboratoires
étudiant différentes populations et souligne dès cette
époque la nécessité de standardiser les méthodes et
les réactifs utilisés 275. Méthodes
électrophorétiques non immunologiques
Les lipoprotéines du fait de leur
hétérogénéité de composition relative en
protéines et lipides ont des charges électriques variables, ce
qui permet leur séparation par électrophorèse. La
classification des hyperlipoprotéinémies de Fredrickson est
basée sur la comparaison des tracés des sérums des
patients avec celui d'un sérum normal.
Divers supports sont utilisables pour séparer
les lipoprotéines mais leur capacité à mettre en
évidence la Lp(a) est variable.
Gel d'agarose
Sur ce support, la Lp(a) migre entre les
bêta-lipoprotéines et les
prébêtalipoprotéines, sous forme d'une fraction
appelée prébeta-1-lipoprotéine et visible à l'oeil.
Bruckert a évalue les performances de ce support pour le
dépistage des taux élevés de Lp(a), en étudiant 843
patients adultes et en excluant les sujets présentant une
hyperlipoprotéinémie de type Ill, une
hypertriglycéridémie supérieure à 10 g/I et les
patients traités par l'héparine. Les concentrations de Lp(a) sont
mesurées indépendamment par
néphélémétrie. En prenant comme seuil une
concentration supérieure à 0,30 g/I, la spécificité
se révèle excellente (97 p.cent), par contre la
sensibilité est médiocre (63 p.cent) ce qu'il explique par les
arguments suivants:
- les patients faux négatifs à
l'électrophorèse ont en moyenne une triglycéridémie
plus élevée. En effet l'augmentation des prébêta
lipoprotéines peut gêner la détection de la Lp(a) sur ce
support,
- la concentration moyenne en Lp(a) des faux
négatifs est proche du seuil de détection de 0,30
g/I,
- du fait de
l'hétérogénéité de taille de l'apo(a) et de
sa forte glycosylation, sa migration électrophorétique peut
être hétérogène.
De plus si l'électrophorèse n'est pas
effectuée sur sérum fraîchement prélevé, les
prébêtalipoprotéines voient leur mobilité diminuer,
tendant à se confondre avec la zone
prébêta-1-lipoprotéines empêchant ainsi la
visualisation de la Lp(a).
En pratique la migration en prébêta de la
Lp(a) rend son repérage difficile voire impossible sur sérum
conservé 278.
Gel d'agarose modifié
L'addition d'ions Mg++ au gel d'agarose permet de
diminuer la mobilité des toutes les fractions lipoprotéiques sauf
celle de la Lp(a). Cette procédure améliore nettement la mise en
évidence de la Lp(a) et surtout évite toute confusion avec les
prébêtalipoprotéines, même si l'échantillon a
été conservé quelques jours à +4°C (la
mobilité de la Lp(a) n'est pas affectée par la conservation
à 4°C). Il existe néanmoins une variabilité de
mobilité des fractions Lp(a) d'un individu à l'autre selon les
phénotypes d'apo(a), mais dans une zone étroite du
lipoprotéinogramme. Dans le cas de sérums très
hypertriglycéridémiques, la Lp(a) peut se trouver au sein des
prébêtalipoprotéines, il est alors conseillé de
refaire l'électrophorèse après quelques jours de
conservation à 4°C 279.
La sensibilité annoncée par le fabricant
est de l'ordre de 0,15 à 0,20 g/I de Lp(a) dosée en
électroimmunodiffusion. Ce support permet par ailleurs un typage fiable
des profils lipoprotéiques des patients. (cf. 3. Résultats
personnels)
Gel de polyacrylamide en
gradient discontinu d'acrylamide
Ce support adapté en tubes ou en plaques permet
une séparation fine des différentes classes de
lipoprotéines en fonction de la charge électrique et de la taille
moléculaire.
Dans l'adaptation en tubes, le sérum,
précoloré au nitrobleu de tetrazolium ou au noir Soudan, est
déposé à la partie supérieure d'un premier gel
à 2 p.cent d'acrylamide qui empêche la migration des chylomicrons
(ils restent au dépôt). Un deuxième gel à 3 p.cent
d'acrylamide retient les VLDL (qui restent à la jonction des 2 gels) et
fractionnent les autres lipoprotéines : les éventuelles IDL
s'immobilisent en premier, puis la Lp(a), les LDL et enfin les HDL.
Les séparations obtenues sur ce support
permettent une identification aisée des différents types
d'hyperlipoprotéinémies ainsi que la mise en évidence de
la Lp(a) dans 12 à 15 p.cent des sérums.
g/I 281
La limite de détection de la Lp(a) a
été déterminée par dilutions successives d'un
sérum très riche et dosé par électroimmunodiffusion
: elle est de 0,25 g/I pour l'adaptation en tube 121 280.
Pour l'adaptation en plaque (Lipofilm Sebia), la Lp(a) est perceptible
à 0,29 g/I et confirmée à 0,32
2.7.1.2. Appliquées à la
séparation des isoformes d'apo(a)
L'immunotransfert ou western blotting.
Le principe de la technique est de permettre la
visualisation d'antigènes, préalablement séparés
par électrophorèse, par réaction avec les anticorps
correspondants.
Pour son application au phénotypage de l'apo(a)
on effectue préalablement un traitement du sérum par un agent
réducteur de façon à libérer l'apo(a) de sa
liaison à l'apoB. Puis les
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son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 133/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
préparations sont soumises à une
séparation en fonction de leur poids moléculaire par
électrophorèse sur gel de polyacrylamide en présence d'un
détergent, le dodécylsufate de sodium (SDS-PAGE). Les
protéines ainsi séparées sont transférées
sous l'action d'un champ électrique, sur un film de nitrocellulose qui
reproduit fidèlement la migration des protéines et sur lequel
elles se fixent.
L'incubation de ce film avec un antisérum
spécifique puis la révélation des anticorps fixés
par un antisérum anti-immunoglobuline marqué par une enzyme
(peroxydase) aboutit à l'apparition de bandes colorées de
façon plus ou moins intense, identifiées par leur position par
rapport à des témoins de comportement connu dans le
système utilisé [apoB ou diverses apo(a)].
Dés 1984, Fless utilise cette technique pour
séparer les apo(a) isolées à partir des Lp(a) de 2
patients et met en évidence 3 espèces d'apo(a) de
mobilités différentes (inférieure, égale ou
supérieure à celle de l'apoB100) 118.
Dans les années 1987-88 Utermann affine la
méthode de séparation et surtout l'utilise dans plusieurs
études portant sur des populations importantes. Ceci lui permet
d'établir le concept du polymorphisme de l'apo(a), en mettant en
évidence 6 phénotypes définis par leur mobilité
relative à celle de l'apoB100.
Il montre qu'aucun individu ne présente plus de
2 phénotypes d'apo(a) différents. Les apo(a) de type F ont une
mobilité supérieure à celle de l'apoB100, le type B une
mobilité égale et les types S1, S2, S3, S4 des mobilités
inférieures et décroissantes.
La sensibilité de la technique d'Utermann est
de 90 ng de Lp(a) dans un volume équivalent à 1,8ul de
sérum utilisé pour l'électrophorèse (soit 0,05 g/I
de Lp(a) plasmatique).
Dans la population de 247 donneurs de plasma qu'il a
étudié, seulement 51 p.cent des individus se
révèlent positifs avec 1 ou 2 bandes (90 p.cent sont "simple
bande", 10 p.cent sont "double bande") alors que 77 p.cent ont des
concentrations mesurables en électroimmunodiffusion 131 139
282.
La fréquence de l'hypothétique
allèle nul va diminuer avec l'augmentation de sensibilité des
techniques.
Gaubatz utilise également la méthode du
westernblotting pour séparer les apo(a) mais à la
différence d'Utermann (qui dépose l'équivalent d'un
même volume de sérum pour tous les sujets), il dépose une
quantité équivalente d'apoprotéines de Lp(a) quelle que
soit la concentration de Lp(a) plasmatique. Cette procédure lui permet
de révéler la présence d'1 ou 2 bandes d'apo(a) chez 99,1
p.cent des 692 individus de la population qu'il étudie et de mettre en
évidence 11 isoformes différentes d'apo(a)
(numérotées de 1 à 11 des poids moléculaires les
plus faibles (419 kDa), aux poids moléculaires les plus
élevés, (838 kDa)).
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son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 135/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Cette application de la technique du westernblotting
se révèle donc plus sensible et plus
résolutive.
Les 11 isoformes mis en évidence par Gaubatz
aboutissent à 66 phénotypes possibles numérotés de
1 à 66 dans l'ordre des poids moléculaires croissants. Les 11
phénotypes "simple bande" sont tous trouvés mais seulement 32 des
55 phénotypes "double bande" possibles. Dans sa population 59,5 p.cent
des individus sont "simple bande" et 39,6 p.cent "double bande". De plus la
distribution des phénotypes n'est pas régulière puisque
parmi les 8 plus fréquents, 7 sont simple bande 132.
Farrer applique cette méthode mais en variant
le volume de sérum en fonction de la concentration de Lp(a) afin de
déposer une quantité d'apo(a) comprise entre 0,06 et 2,00 ug
d'apo(a). La limite de détection correspond à une concentration
sérique de 7 mg/I.
Dans la population étudiée,
constituée de patients atteints de maladie coronarienne, tous les sujets
sont positifs ce qui peut s'expliquer par des concentrations de Lp(a) plus
élevées chez ces patients que dans une population de sujets
sains.
Il sépare 10 isoformes classées par leur
mobilité relative à celle de l'apoB100
(2 isoformes sont plus rapides, 1 est égale et
7 sont plus lentes). Cent p.cent des patients étudiés sont
positifs dont 62 p.cent simple bande et 38 p.cent double bande.
Rf
|
Poids moléculaires kDa
|
Relation avec les isoformes d'Utermann et de
Gaubatz
|
|
|
|
1,1
|
- 403
|
Comparables à F d'Utermann
|
|
|
|
1,15
|
- 457
|
et 1 et 2 de Gaubatz
|
|
|
|
1,0
|
- 501
|
B selon Uterman
|
|
|
|
0,9
|
- 550
|
Comparables à S1, S2,
|
S3
|
et
|
S4
|
|
· ·
|
d'Utermann
|
|
|
|
0,35
|
- 1050
|
et à 4 à 10 de Gaubatz
|
|
|
|
Une classification dont la nomenclature est basée
sur la mobilité électrophorétique ou plus
précisément sur la mobilité relative Rf, (rapport de la
mobilité de la protéine à celle d'une molécule de
référence) a plusieurs avantages :
- pas d'ambiguïté dans les comparaisons des
résultats de différentes études,
- ouverture à l'isolement de nouvelles isoformes
et,
- application à l'études des apo(a) non
humaines 283.
Abe étudie les phénotypes d'apo(a) de 500
donneurs de sang japonais. Il utilise la classification d'Utermann et mesure la
mobilité vraie et relative à l'apoB des différentes
isoformes.
Isoforme
|
Mobilité vraie
|
Rf
|
S4
|
<0,057
|
0,28
|
S3
|
0,058 - 0,087
|
0,47
|
S2
|
0,088 - 1,190
|
0,65
|
S1
|
0,120 - 1,148
|
0,88
|
B
|
0,149 - 1,185
|
1,03
|
F
|
>0,186
|
1,32
|
Sur 500 sujets non apparentés 66,6 p.cent sont
simple bande, 25,4 p.cent double bande et 8 p.cent n'ont pas d'apo(a)
détectable. La concentration moyenne de Lp(a) sérique est 0,150
g/I et la médiane 0,110 g/I. La concentration des Lp(a) simple bande se
révèle significativement plus faible que celle des double
bande.
La fréquence des allèles est en accord avec
l'équilibre de Hardy-Weinberg.
Dosés par une technique ELISA dont la
sensibilité est de 0,023 g/I, 98 p.cent des sujets ont des
concentrations mesurables 284.
Huang modifie la technique d'Utermann et montre que
les facteurs qui influent la détection de la Lp(a) par westernblotting
sont :
- la concentration sérique de Lp(a)
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son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
- la quantité de sérum appliqué
à l'électrophorèse
- le titre et l'affinité du premier
anticorps-anti-Lp(a)
- les temps d'incubation avec le 1er et
le 2ème anticorps
- la sensibilité du système de
détection enzymatique.
La différence majeure qu'il propose par rapport
à Uterman 139 est un système de
détection plus sensible 285.
Sur 145 volontaires donneurs de sang, 11,7 p.cent sont
négatifs, 49,7 p.cent simple bande et 38,6 p.cent double
bande.
L'électrophorèse à haute
résolution en gel d'agarose-SDS, permet à Kamboch de mettre en
évidence, 23 isoformes. En effet, les pores du gel d'agarose, de plus
grande taille que ceux du gel de polyacrylamide, favorisent un effet de
tamisage moléculaire permettant la séparation des isoformes de
grande taille.
Les isoformes sont numérotées de 1 à
23, par poids moléculaires décroissants.
L'auteur montre aussi qu'en général, les
isoformes de faible poids moléculaire sont plus intensément
colorées que celles de plus fort poids moléculaire et que cette
différence est conservée au sein des familles 137.
La méthode utilisée ne lui permet pas
d'établir de correspondance entre ses isoformes et ceux d'Utermann et
Gaubatz, mais en analysant les distances de migration obtenues, il
prévoit l'existence de 14 isoformes supplémentaires. Cette
étude, réalisée sur 130 enfants issus de 54 familles,
permet à Kamboch de confirmer le caractère
héréditaire des isoformes de l'apo(a).
Marcovina améliore la méthode de Kamboch
et sépare 34 isoformes d'apo(a) avec une résolution au kringle
près 139.
2.7.2 Méthode d'analyse quantitative
2.7.2.1. Remarques
La mise en évidence de réactions
croisées de la plupart des anticorps-anti-Lp(a) avec le
plasminogène, ainsi qu'une meilleure connaissance de
l'hétérogénéité de la Lp(a) ont rendu
primordial le développement de méthodes de dosage immunologiques
plus spécifiques. Néanmoins, pour certains auteurs, les
résultats des études cliniques antérieures ne semblent pas
devoir être remis en cause : d'une part parce que les concentrations
plasmatiques de plasminogène sont le plus souvent stables, d'autre part
du fait des différences de taille entre la Lp(a) et le
plasminogène qui limitent les interférences susceptibles
d'intervenir dans le dosage 286.
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Différentes techniques ont été
développées pour doser la Lp(a) plasmatique et, comme pour le
dosage des autres apoprotéines, chaque méthode présente
des avantages et des inconvénients sans que l'une d'elles puisse
être actuellement considérée comme idéale. Le choix
de la méthode la plus appropriée sera fonction des données
disponibles sur la sensibilité, l'exactitude, la précision et la
reproductibilité ainsi que des besoins spécifiques du laboratoire
en terme de charge de travail, d'appareillage disponible, de techniciens
entraînés, de temps de dosage et de coût par
analyse.
2.7.2.2. Méthodes immunologiques
Les différentes méthodes
Immunodiffusion radiale
C'est une technique de dosage immunologique par
précipitation en milieu solide développée par Mancini
(1965).
L'immunodiffusion radiale a été une des
premières méthodes de dosage de la Lp(a) 287. Simple
à utiliser, cette méthode ne nécessite pas de dilution des
échantillons ni d'équipement particulier. Elle peut être
utilisée avec des anticorps polyclonaux ou un mélange d'anticorps
monoclonaux.
Néanmoins elle présente de
sérieux inconvénients dont certains sont spécifiques de la
Lp(a). Elle se prête mal aux grandes séries et manque de
sensibilité.
Elle donne des résultats sous estimés par
rapport à une méthode gravimétrique.
Le problème majeur de cette méthode est
sa sensibilité aux différences de taille de l'analyte
mesuré : les isoformes de grande taille de la Lp(a) semblent sous
estimées par rapport aux isoformes de petite taille 286.
Cette méthode plutôt semi-quantitative,
peut être utile pour dépister la présence d'une Lp(a) avant
de la doser 288
Electro-immunodiffusion de Laurell
Plus rapide que l'immunodiffusion radiale, la
méthode de Laurel) associe la spécificité de
l'immunochimie à la rapidité de l'électrophorèse
289.
Cette méthode a été
utilisée par de nombreuses équipes et se révèle
sensible, spécifique et précise. L'emploi d'un gel à
faible électroendosmose permet une meilleure migration des grosses
molécules telles que la Lp(a). Elle peut être
considérée comme une méthode de choix car la
réaction est objectivée par une fusée de
précipitation et la nature lipoprotéique de l'antigène
dosé est confirmée par l'emploi d'un colorant des lipides. En cas
de réaction croisée entre l'antisérum et un autre
constituant sérique, il apparaît un arc de précipitation
distinct de l'arc principal.
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Un autre avantage de cette méthode, pour le
dosage de la Lp(a), est d'être insensible aux interférences
affectant l'immunoprécipitation en milieu liquide.
Néanmoins, les échantillons de patients
donnent parfois des fusées moins nettes et dans ce cas la hauteur exacte
n'est pas toujours facile à apprécier, ce qui diminue la
précision 286. Immunoprécipitation en milieu
liquide
La mise en présence d'un anticorps et d'un
antigène entraîne, dans certaines conditions, la formation de
complexes insolubles. Pour une concentration donnée en anticorps, la
quantité de complexe formé est fonction de la concentration en
antigène. L'estimation du précipité formé permet le
dosage de l'antigène. Cette estimation peut être faite de
manière simple et quantitative par turbidimétrie (mesure de la
lumière transmise) ou par néphélémétrie
(mesure de la lumière diffusée).
Pour le dosage de la Lp(a), l'addition de
polyéthylène glycol accélère la formation des
complexes antigène-anticorps mais pourrait être à l'origine
de résultats élevés par rapport à d'autres
techniques. Les avantages sont l'automatisation et la rapidité. Les
résultats sont bien corrélés avec ceux des autres
méthodes.
Les principaux inconvénients sont la
consommation importante d'anticorps et l'impossibilité de doser des
échantillons troubles. De plus il est déconseillé de doser
des échantillons
congelés 29° 291.
Ces méthodes sont également sensibles
aux différences de taille de l'analyte entraînant des variations
de dispersion de la lumière par le complexe antigène-anticorps
286.
Ceci est un réel problème étant
donné le polymorphisme de taille de la Lp(a).
Un mode de lecture couramment utilisé pour les
dosages par immunoprécipitation en milieu liquide est la mesure
néphélémétrique en temps fixé. Ce type de
technique est destiné à tenir compte des réactions non
spécifiques susceptibles de se produire dans certaines conditions
opératoires et/ou pour certains échantillons, et permet de
minimiser le risque de réaction non spécifique.
Les techniques
néphélémétriques sont moins soumises aux
interférences que les techniques turbidimétriques.
Dans le cas de la Lp(a), l'effet des
différences de taille doit être soigneusement
évalué. En effet l'immunoréactivité de
l'antisérum vis à vis des différents phénotypes
peut être très différente selon que l'antisérum
utilisé, réagit contre tel ou tel épitope.
L'anticorps doit reconnaître les
différents phénotypes avec une affinité comparable et
devrait donc être testé à l'aide de sérums frais
phénotypés en apo(a).
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son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
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Théoriquement, on pourrait minimiser le
problème en utilisant un calibrant contenant toutes les isoformes
majeures d'apo(a), l'idéal étant de calibrer avec les isoformes
du patient ce qui est impossible à réaliser en
pratique.
Radio immunologie
Le principe général de la
radio-immunologie repose sur la compétition entre l'antigène
marqué par un isotope et le même antigène non marqué
vis à vis d'un anticorps spécifique, la concentration du complexe
antigène marqué-anticorps étant inversement
proportionnelle à celle du complexe antigène
froid-anticorps.
Appliquée au dosage de la Lp(a), cette
méthode est très sensible, spécifique et précise,
mais elle nécessite une évaluation préalable des fortes et
faibles concentrations de Lp(a) par immunodiffusion radiale. Elle est
facilement automatisable.
Toutefois il faut utiliser des anticorps-anti-Lp(a)
hautement purifiés et un antigène également très
pur ce qui est un inconvénient puisque la Lp(a) sous forme pure est
instable. Enfin l'emploi des radio isotopes rend cette technique peu accessible
en pratique 113.
Immunolatex
Ce dosage est basé sur l'agglutination par
l'antigène de particules de latex sur lesquelles sont fixés des
anticorps spécifiques. L'intensité de l'agglutination est
mesurée par turbidimétrie à 360 nm.
Pour le dosage de la Lp(a), cette méthode se
révèle sensible et rapide, et ne présente pas les
inconvénients de l'immunonéphélémétrie. La
limite de sensibilité de la méthode est de 0,03 g/I et la gamme
de linéarité va de 0,05 à 1,15 g/I. Les sérums sont
dilués au 1000ème pour les dosages. La méthode est
répétable: 2,6 p.cent et 3 p.cent à respectivement 0,12 et
0,54 g/I de Lp(a), et reproductible: 5,6 p.cent et 7,8 p.cent aux mêmes
concentrations. La sensibilité et la précision sont comparables
à celles des méthodes radio-immunologiques et permettent le
dosage de faibles concentrations 292.
Immuno-enzymologie (ELISA)
Les enzymes capables de se fixer sur une
immunoglobuline sans la dénaturer peuvent être utilisées
comme marqueurs de réaction "antigène-anticorps". La peroxydase
du raifort, la phosphatase alcaline peuvent ainsi être utilisées
comme marqueurs grâce à leur activité catalytique. Si
l'addition du substrat de l'enzyme donne une réaction colorée, la
mesure de l'intensité de cette coloration permet le dosage de la
substance marquée.
La technique ELISA (Enzyme Linked Immuno Sorbent
Assay) est voisine dans son principe des techniques radio-immunologiques en
tubes :
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
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- Applications à la Lp(a) :
- 1. Méthodes par compétition
Le problème majeur de cette technique est
qu'il faut disposer de l'antigène pur. Or, la Lp(a) est difficile
à purifier et instable sous forme pure 293.
C'est pour pallier à ces inconvénients
que des méthodes "sandwich" avec deux anticorps différents ont
été développées.
- 2. Méthode non compétitive dite
"sandwich"
L'anticorps immobilisé sur un support solide
est mis en présence de l'antigène à doser qu'il fixe par
un site spécifique de l'apo(a). Après lavage, un second anticorps
marqué avec une enzyme (peroxydase) et reconnaissant un autre site
spécifique de l'apo(a) ou mieux un site de l'apoB100, est ajouté.
On révèle la fixation du 2ème anticorps par
mesure de l'activité enzymatique après addition du
substrat.
Cette technique dite "bi-site" présente de
nombreux avantages. Elle ne nécessite pas d'antigène pur.
L'utilisation d'anticorps monoclonaux de capture anti-apo(a) pour
l'immobilisation et d'anticorps monoclonaux anti-apoB, pour la
révélation permet un dosage spécifique, minimisant
l'interférence du plasminogène.
Elle est relativement simple à mette en oeuvre,
sensible, standardisée et automatisable. Cette approche résout le
problème de la spécificité et permet l'expression des
résultats en molarité.
Mais si on considère le problème de la
standardisation des dosages de Lp(a), les résultats obtenus par mesure
de l'apoB de la Lp(a) sont susceptibles d'être différents de ceux
obtenus par mesure de l'apo(a).
Le problème de la spécificité
peut être résolu par la sélection d'anticorps monoclonaux
spécifiques de l'apo(a) et dépourvus de réactivité
croisée avec le plasminogène.
Ce point a déjà fait l'objet de
recommandations pour la préparation et la sélection des meilleurs
anticorps monoclonaux pour le dosage des apo Al et B ainsi que pour la
caractérisation des anticorps sélectionnés.
La plupart de ces recommandations sont applicables aux
anticorps monoclonaux anti-Lp(a) mais dans ce cas il faut en plus montrer que
les anticorps monoclonaux sélectionnés réagissent avec
toutes les particules Lp(a) indépendamment des diverses isoformes
d'apo(a). Pour éviter toute différence
d'immunoréactivité liée au fait que le nombre d'un
épitope donné par molécule d'apo(a) peut varier en nombre
avec le nombre de K4, il serait préférable de sélectionner
les anticorps monoclonaux spécifiques d'épitopes du K5 ou du
domaine protéase.
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Du fait des caractère particuliers de l'apo(a),
il est souhaitable de connaître les caractéristiques
immuno-chimiques des anticorps monoclonaux sélectionnés pour
l'immuno-dosage 294.
Les problèmes spécifiques des dosages
immunologiques de la Lp(a)
La qualité des immuno-dosages dépend
principalement de la qualité des anticorps utilisés et de
l'étalonnage. Le dosage immunologique de la Lp(a) pose des
problèmes particuliers, liés aux faits suivants:
- complexité structurale et
hétérogénéité de la Lp(a)
- homologie entre l'apo(a) et le
plasminogène
- absence de standardisation des
méthodes
- absence d'un mode commun d'expression des
résultats.
Les anticorps utilisés
Un bon anticorps anti-apo(a) ne doit pas donner de
réaction croisée avec le plasminogène et doit se lier avec
la même affinité à tous les phénotypes de Lp(a).
L'idéal serait de sélectionner des anticorps dirigés
contre un épitope unique, par exemple situé sur le kringle 5 ou
sur le domaine protéase de l'apo(a). De ce point de vue, les
méthodes ELISA, où l'anticorps de capture est un mélange
d'anticorps anti-apo(a), et l'anticorps de révélation, un
mélange d'anticorps anti-apoB, sont plutôt
avantageuses.
Le dosage de la Lp(a) est souvent
réalisé avec des méthodes utilisant des anticorps
anti-kringles 4 qui sont en nombre variable selon les isoformes. Or, dans de
nombreuses populations, 80 à 90 p.cent des individus sont
hétérozygotes avec des combinaisons variables d'apo(a) de grande
et petite tailles. La réactivité antigénique varie
probablement entre individus alors qu'il est très important qu'un
antisérum de dosage ait la même immunoréactivité vis
à vis des différents formes de l'analyte.
L'inconvénient des anticorps
monoclonaux-anti-K4 sera de surestimer les concentrations des Lp(a) de grande
taille et de sous estimer les plus petites selon l'isoforme ou le
mélange d'isoformes du standard.
Les antisérums sont préparés avec
différentes espèces animales (chèvre, cheval, lapin
principalement). La Lp(a) utilisée pour l'immunisation (ou comme
standard pour les dosages) est généralement isolée du
plasma humain par ultracentrifugation puis purifiée par filtration sur
gel. L'isolement et la purification de la Lp(a) sont longs, de faible rendement
et de plus la Lp(a) se conserve mal sous forme purifiée.
Les antisérum obtenus sont ensuite rendus
monospécifiques de la Lp(a) par absorption avec des LDL
isolées.
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 143/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Certains suggèrent d'utiliser l'apo(a)
isolée ou obtenue par génie génétique pour
l'immunisation mais il n'est pas certain que les anticorps ainsi obtenus aient
la même réactivité vis à vis de l'apo(a) dans la
lipoparticule.
Les caractéristiques des anticorps choisis
(polyclonaux, monoclonaux, ou mélanges d'anticorps monoclonaux) doivent
donc être soigneusement évaluées avant de les employer dans
une méthode de dosage.
Calibration, standardisation
La comparaison des résultats de dosage obtenus
par des méthodes différentes a montré une bonne
corrélation des résultats mais des différences absolues
parfois considérables qui semblent en grande partie liées
à des différences de calibration.
Néanmoins on considère que les
résultats des études publiées qui incluaient des groupes
témoins adéquats restent valides.
L'exactitude et la standardisation des méthodes
de dosages immunologiques des apoprotéines dépendent
principalement de la disponibilité d'un étalon primaire
convenable comme l'ont montré les récents travaux de
standardisation des dosages d'apoA1 et B 295. Pour standardiser les dosages de
Lp(a), il faudra suivre les mêmes étapes que ce qui a
été fait pour les apo A-1 et B, mais avec une approche plus
approfondie du fait des problèmes spécifiques que pose son
dosage.
Ceci permettrait de comparer les résultats des
différentes méthodes de dosage.
L'étalon primaire doit être
réalisé à partir d'une fraction extrêmement pure de
Lp(a) dont on détermine le titre par gravimétrie ou par dosage
des protéines selon Lowry, l'albumine bovine servant
d'étalon.
La masse de Lp(a) est obtenue en multipliant le
résultat obtenu par un coefficient de 2,59 qui tient compte de la
proportion de protéines dans cette lipoprotéine (27 p.cent) et de
la différence de réactivité entre l'albumine bovine et
l'albumine humaine.
L'obtention d'un étalon primaire défini
est l'étape clé de la standardisation. En effet il permet de
déterminer le titre des étalons secondaires
(élaborés à partir d'un mélange de plasmas riches
en Lp(a) puis lyophilisés dans des conditions particulières pour
éviter les dégradations) qui devra être transférable
aux calibrants utilisés dans les différents kits
commerciaux.
Malheureusement, la Lp(a) délipidée
montre un forte tendance à l'auto-association évoluant vers
l'agrégation irréversible. Actuellement il n'existe pas de
protocole standardisé pour l'isolement de la Lp(a) et la
préparation d'un étalon primaire.
La Lp(a) est le plus souvent isolée à
partir des fractions d'ultracentrifugation comprises entre les densités
de 1,050 et 1,120. Après ultracentrifugation, la Lp(a) est
séparée des autres
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Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
lipoprotéines par filtration sur gel. Le
rendement de ce mode de préparation est faible (15-20 p.cent) et on ne
connaît pas les causes des pertes de Lp(a). Certains auteurs ont
préparé la Lp(a) en sélectionnant des zones de
densité plus étroites (1,06-1,09) pour éviter les risques
de contamination par d'autres apoprotéines mais les Lp(a) ainsi
isolées pourraient n'être pas représentatives de la Lp(a)
totale du plasma 13. De plus les particules Lp(a)
de petite taille, (densité faible) paraissent relativement stables alors
que les plus grandes (densité plus élevée) ont tendance
à précipiter à basse température 118 123
296.
Une autre méthode d'isolement de la Lp(a) met
en oeuvre des immonoadsorbants spécifiques (chromatographie
d'affinité anti-apo(a)) et permet d'obtenir des fractions de Lp(a)
très pures. La chromatographie d'affinité sur
lysine-sépharose est également utilisable mais on obtient par
cette méthode qu'une fraction de la Lp(a) totale 116.
Une approche assez différente pour la
préparation d'un étalon primaire est l'isolement d'apo(a)
purifiée. L'apo(a) peut être isolée de la Lp(a) par
réduction des ponts disulfures ou synthétisée par les
techniques du génie génétique.
Néanmoins avant d'utiliser l'apo(a) ainsi
isolée comme étalon, il faut préalablement
démontrer que son comportement immunologique, dans la méthode de
dosage choisie, est le même que celui de l'apo(a) au sein de la Lp(a)
native.
Or, des anticorps monoclonaux préparés
avec de l'apo(a) purifiée se sont révélés
faiblement réactifs avec des Lp(a) intactes de même que des
anticorps monoclonaux anti-Lp(a) sont apparus peu réactifs vis à
vis de l'apo(a) obtenue après réduction.
Ceci suggère que certains déterminants
antigéniques sont affectés par la réduction des ponts
disulfures. Ainsi l'apo(a) native, obtenue par génie
génétique, contenant les liaisons disulfures intactes exprimerait
plus probablement les épitopes de la Lp(a) que l'apo(a) obtenue
après réduction 293.
Les lipoprotéines sont de très grosses
molécules et le problème est de savoir si on dose seulement
l'apoprotéine ou l'ensemble de la lipoprotéine, ce qui n'est pas
clair au niveau des coffrets commercialisés. Il semble que les
techniques actuelles mesurent l'apo(a) puis appliquent un facteur pour
extrapoler la concentration de Lp(a).
Expression des concentrations
L'expression des concentrations de Lp(a) en
unité de masse dans le sérum humain pose un réel
problème en raison de la difficulté de standardisation d'un
étalon primaire. Diverses méthodes ont été
utilisées :
- mesure de la masse absolue. Elle est délicate
à réaliser de façon précise et reproductible car
elle résulte de l'addition des résultats des dosages des
différents
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
constituants de la Lp(a) dont la composition chimique
est assez variable. Cette expression des résultats devrait être
abandonnée.
- mesure de la masse protéique. Plusieurs
méthodes peuvent être utilisées : technique de Kjeldhal,
méthode de Lowry ou analyse des acides aminés, cette
dernière technique étant longue et délicate. Cette
approche est impossible pour la mesure de la Lp(a) qui contient un complexe
hétérogène de 2 apoprotéines.
L'expression des résultats en terme de masse
d'apo(a), est compliquée par
l'hétérogénéité inter et intra-individuelles
des particules Lp(a).
Toutes les méthodes immunologiques de dosage de
la Lp(a) qui emploient des anticorps spécifiques de l'apo(a), et qui
expriment les résultats en terme de masse de Lp(a) ou de masse d'apo(a),
ne tiennent pas compte des différences de masse des isoformes (ou des
différences de rapport apo(a) / apoB dans la Lp(a).
Si on admet qu'il y a 1 molécule d'apo(a) et
une molécule d'apoB par molécule de Lp(a), le rapport des poids
(apo(a) / apoB) peut varier de 0,51 à 1,30 pour les isoformes d'apo(a)
dont les poids moléculaires vont de 280 à 710 kDa.
Il résulte des remarques
précédentes que les conditions générales de
standardisation des méthodes analytiques (à savoir similitude de
composition de l'étalon primaire, du matériel de
référence et des calibrants avec l'analyte à doser) sont
impossibles à réaliser pour la Lp(a). Il a donc fallu effectuer
des choix arbitraires propres à chaque méthode.
Différentes propositions pourraient conduire
à une plus grande homogénéité des résultats
et constituer une 1ère approche de la standardisation.
L'emploi d'une seule forme de Lp(a) avec une apo(a) de
poids moléculaire intermédiaire ou un mélange des
différentes isoformes de Lp(a) devrait minimiser les différences
de concentration mesurées, qui reflètent les différences
d'immunoréactivité plutôt que les différences de
masse de lipoparticules.
Pour harmoniser les résultats des
différentes méthodes, il faut disposer d'un matériel de
référence avec une valeur cible assignée grâce
à l'emploi d'un étalon primaire. Ce matériel de
référence ne doit pas manifester d'effet matrice (entre les
différentes méthodes), doit posséder les caractères
immunochimiques des échantillons de patients et être stable. On
sait que les pools de sérum lyophilisés ne constituent pas
toujours une matrice correcte pour les dosages d'apoprotéines (par
exemple dans le cas de l'apoB). Il est donc important d'évaluer les
étalons lyophilisés de Lp(a) et de les comparer avec des
sérums frais et des sérums congelés, dans les
différentes techniques, tant qu'on ne dispose pas de matériel de
référence.
En conclusion, il apparaît que la
compréhension des problèmes liés à la
complexité de la Lp(a) est essentielle pour la future standardisation
des méthodes immunologiques destinées à son
dosage.
Pour standardiser les dosages de la Lp(a) un groupe de
travail international est en train de suivre les mêmes étapes que
ce qui a été fait pour les apoprotéines Al et B
297 :
- choisir les isoformes d'apo(a) de l'étalon
primaire,
- établir un protocole commun de
préparation de l'étalon primaire,
- choisir la partie de la Lp(a) à
mesurer,
- évaluer un matériel de
référence convenable,
- adopter un mode d'expression unique des
résultats.
L'idéal dans le cas de la Lp(a), serait
d'exprimer les résultats en molarité, reflétant la
quantité de cholestérol et le nombre de molécules d'apo(a)
transportés par les Lp(a).
Ceci permettrait la comparaison des différentes
méthodes de dosage.
Conservation des échantillons
Les conditions de conservation des échantillons
(additifs, température, durée) influent sur les résultats
des dosages de manière variable selon la technique utilisée.
Ainsi, Craig a dosé par immunodiffusion radiale et par une
méthode ELISA 18 sérums aussitôt après le
prélèvement puis après conservation 6 mois à
-20°C et à - 70°C. Après conservation il n'existe pas
de différence des concentrations mesurées par méthode
ELISA alors que par immunodiffusion radiale, une baisse de 46 p.cent en moyenne
est observée 29e.
Dans de nombreuses études
épidémiologiques prospectives ou rétrospectives, les
dosages ont été effectués sur des échantillons
conservés. Pour atténuer le biais plus ou moins important
dû à la conservation, des auteurs ont apparié les cas et
les témoins sur la durée et la température de
conservation.
2.7.2.3. Détermination du cholestérol de
la Lp(a)
La Lp(a) est habituellement dosée par des
méthodes immunologiques basées sur l'antigénicité
de l'apo(a). Or les autres lipoprotéines sont fréquemment
évaluées par leur contenu en cholestérol, mesuré
après séparation par des méthodes physicochimiques telles
que l'ultracentrifugation, l'électrophorèse, ou la
précipitation sélective. Ainsi la précipitation
sélective par l'acide phosphotungstique en présence d'ions Mg++
permet un dosage du cholestérol des HDL et une estimation par la formule
de Friedwald, du cholestérol des LDL (C-LDL). Cette estimation
correspond en réalité au cholestérol transporté par
les LDL, les éventuelles IDL et par la Lp(a).
Or, à concentrations de C-LDL égales on
peut s'attendre à un risque vasculaire différent selon la
présence ou non de la Lp(a). Afin de mieux évaluer le risque il
apparaît donc
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son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 146/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
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son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 147/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
important de pouvoir distinguer ces deux situations.
De plus le dosage du cholestérol de la Lp(a) [C-Lp(a)], permettrait des
comparaisons directes avec les autres fractions lipoprotéiques du
plasma.
Méthode électrophorétique avec
révélation enzymatique du cholestérol
Après ultracentrifugation du sérum
à une densité de 1,006 , une électrophorèse en gel
d'agarose est effectuée sur le sous-nageant pour séparer LDL,
Lp(a) et HDL. Le cholestérol est ensuite révélé
avec un réactif renfermant la cholestérol
déshydrogénase et le nitrobleu de tetrazolium. Puis les gels sont
intégrés à 570 nm.
La sensibilité de la méthode est de 30
mg/I de cholestérol-Lp(a), ce qui correspond à environ 0,10 g/I
de Lp(a) masse. Cette méthode a permis de montrer que le
cholestérol représente environ 29 p.cent du poids de la
Lp(a).
Nauck et al. ont déterminé le C-Lp(a) et
dosé la Lp(a) chez 117 patients atteints de maladie coronarienne et chez
276 témoins cliniquement sains. En comparant le pouvoir discriminant de
ces 2 dosages, les valeurs seuil sont respectivement de 0,10 et 0,30 g/I. Le
rapport C-Lp(a) / Lp(a) se révèle plus faible chez les malades
que chez les témoins 299.
Méthode utilisant l'affinité de la Lp(a)
pour les lectines
Elle est basée sur les données suivantes
:
- l'apo(a) est une des protéines plasmatiques
les plus fortement glycosylées (25 à 40 p.cent de son poids) avec
notamment d'abondants éléments N-acéthylglucosamines et
N-acéthylneuraminiques terminaux. Ces oligosaccharides sont d'excellents
ligands pour une lectine particulière, l'agglutinine du germe de
blé.
- la Lp(a) est principalement retrouvée, en
ultracentrifugation, dans la zone de densité 1,050 - 1,120 , mais on
peut en trouver dans la zone des VLDL (2 à 9 p.cent) ainsi qu'aux
densités supérieures à 1,210 (1 à 5
p.cent).
En pratique la méthode comprend 2 étapes
:
- Incubation du plasma total avec la lectine (7 g/1)
liée à un gel d'agarose à 4 p.cent. Après plusieurs
lavages, les échantillons sont incubés en présence d'une
solution tampon contenant de la N-acéthylglucosamine (0,2 mol/1) pour
dissocier la Lp(a) de sa liaison avec la lectine.
- le dosage du cholestérol est ensuite
effectué sur l'éluat en utilisant un réactif et un
standard adapté à des mesures de concentrations comprises entre
20 et 250 mg/I. La sensibilité de la méthodes est de 15 mg/I de
C-Lp(a), ce qui correspond à environ 0,05 g/I de Lp(a) masse
300
L'étude de Seman compare le C-Lp(a) et la Lp(a)
dosée par ELISA chez 47 sujets à jeun
normotriglycéridémiques et ayant des concentrations de Lp(a)
étalées (m = 0,446 #177; 0,350
g/I). La moyenne des concentrations de C-Lp(a) est de 110
#177; 89 mg/I. La valeur de la pente de la droite de régression (3,98)
suggère que la Lp(a) est constituée de 25 p.cent de
cholestérol en masse, ce qui est en accord avec les autres estimations
de la littérature (26 à 34 p.cent). Les auteurs remarquent que le
choix de la population étudiée sélectionne des
concentrations élevées de Lp(a) ce qui a peut être induit
une surreprésentation des Lp(a) avec petites isoformes d'apo(a).
2.8. Lp(a) et pathologie
Un grand nombre d'études ont été
publiées sur l'association entre des concentrations
élevées de Lp(a) et, d'une part les pathologies par
athérosclérose (primitive ou secondaire), d'autre part des
pathologies diverses.
Certaines associations n'ont pas été
confirmées, mais le rôle athérothrombogène de la
Lp(a) a traversé l'épreuve du temps.
2.8.1. Les pathologies par athérosclérose
primitive
Depuis la découverte de la Lp(a), de nombreuses
études, la plupart de nature rétrospective ou transversale, ont
montré une association entre concentrations élevées de
Lp(a) et maladies par athérosclérose. La concentration de Lp(a),
qui reste relativement stable au long de la vie, est considérée
comme un important facteur de risque indépendant d'infarctus du myocarde
précoce, en particulier chez les sujets jeunes avec
antécédent familiaux de maladie vasculaire et sans autre facteur
de risque. Il en est de même chez les sujets où la présence
d'une Lp(a) se surajoute à une autre dyslipidémie.
Toutefois, la comparaison des concentrations de Lp(a) entre
des groupes de patients et de témoins, est exposée à des
pièges, de nature statistique notamment.
Les études qui ont porté sur un petit nombre de
patients et/ou de témoins ont ainsi parfois donné des
résultats contradictoires. Les éléments suivants
pourraient, en partie, expliquer ces disparités.
1 - Variabilité biologique des concentration de
Lp(a)
Il est communément admis que les concentrations
individuelles de Lp(a) sont stables, surtout par rapport à celles des
autres lipoprotéines et apoprotéines sériques. Cependant
certains auteurs ont pu constater que les concentrations de Lp(a) sont sujettes
à une variabilité biologique intra-individuelle, parfois
très importante. Ayant chiffré la variabilité biologique
en tenant compte de la variabilité analytique, ils l'ont estimée
à 8 - 10 p.cent en moyenne et pouvant dépasser 50 p.cent dans
certains cas 301. De plus cette variabilité est très
différente selon les concentrations et d'autant plus importante que les
concentrations sont faibles.
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Pour les concentrations inférieures à
0,60 g/I, le coefficient de variation (CV) biologique est en moyenne de 26
p.cent (0 à 51 p.cent) alors que pour les concentrations
supérieures à 0,60 g/I, le CV biologique est en
moyenne de 11 p.cent (1 à 16 p.cent).
Il semble toutefois que cette variabilité
intra-individuelle ne risque pas d'entraîner une erreur de
l'évaluation du risque lié à la Lp(a), sauf si la
concentration est proche du seuil admis de 0,30 g/I 301.
L'ampleur des variations observées reste
inexpliquée si on admet que les concentrations de Lp(a) sont
génétiquement déterminées à 90 p.cent. Il
faut donc admettre le rôle d'autres facteurs dans la détermination
de la concentration en Lp(a). En effet il a été montré que
les concentrations en Lp(a) étaient influencées par certains
états pathologiques.
2 - Distribution biaisée à droite des
concentrations de Lp(a)
La fourchette des concentrations possibles est
très large (facteur supérieur à 103) et leur
distribution est très fortement déviée vers les faibles
valeurs, ce qui rend ce système particulièrement sujet aux
erreurs aléatoires. Par conséquent, les résultats des
études cas-témoins portant sur un faible nombre d'individus
doivent être considérés avec beaucoup de prudence, d'autant
plus si la différence de concentration observée entre les deux
groupes est faible.
A l'aide de simulations statistiques, Kronenberg a
montré que les études cas-témoins doivent comparer des
groupes d'au moins 100 individus afin que les moyennes des résultats
obtenus dans chaque groupe puissent être considérées comme
représentatives d'une population de même type clinique. Toutefois,
même des groupes de 100 individus peuvent se révéler trop
restreints si on leur applique les tests statistiques conventionnels et
conduire à des différences faussement
significatives.
Un moyen de limiter ce risque d'erreur est de
stratifier les groupes selon les phénotypes d'apo(a). Le
phénotypage est même désormais obligatoire en
présence de petits groupes ainsi que lorsqu'on calcule des coefficients
de corrélation entre concentrations de Lp(a) et diverses variables dans
de tels groupes, ceci pour détecter des écarts aléatoires
liés aux phénotypes.
Pour surmonter les problèmes de nature
statistique concernant la Lp(a), l'auteur recommande :
- d'inclure un nombre suffisant de patients et de
témoins dans les études cas-témoins,
- de tenir compte des phénotypes d'apo(a) pour
éviter de conclure à une différence qui serait en
réalité due au hasard,
- d'utiliser un modèle d'étude
longitudinal avec mesure des concentrations de Lp(a) avant et après une
intervention, la survenue d'une maladie, l'amélioration ou la
détérioration d'une fonction organique 302
Pour ces raisons nous avons retenu, de
préférence les études portant sur un grand nombre de cas
et de témoins.
2.8.1.1. Maladies coronariennes
Etudes rétrospectives
Encore appelées études
"Cas-Témoins", elles ont pour but d'étudier les liaisons existant
entre un phénomène présent au moment de l'enquête et
un événement antérieur. Couramment utilisée en
recherche étiologique, elles ont l'inconvénient d'être
exposées à des biais (auto-sélection des cas et des
témoins, notamment). Cependant ce type d'étude a d'autant plus de
valeur que le déterminisme génétique du paramètre
étudié est important et que l'influence des facteurs
d'environnement est faible, ce qui est le cas de la Lp(a) 303
Divers type de populations ont ainsi été
étudiées.
Maladie coronarienne démontrée par
angiographie
Dés 1972, Dahlen montre la présence de
Lp(a) chez 45 p.cent des patients présentant un angor et chez seulement
14 p.cent des témoins 304
Plus tard, il examine 307 coronarographies et constate
que la présence et la sévérité des lésions
coronariennes sont fortement corrélées à la concentration
de Lp(a) surtout chez la femme, et chez l'homme avant 55 ans 305
Depuis le début des années 1980, le
dosage de la Lp(a) par des méthodes immunologiques quantitatives, a
permis de confirmer l'association entre Lp(a) et maladies coronariennes. Les
résultats de quelques études basées sur des sujets
coronarographiés et sur des survivants d'infarctus (305 306 307
308 309 310 311 312 313 314 315 316) sont présentés dans
le tableau XVI.
Dans l'étude de Farrer par exemple, les
concentration de Lp(a) des patients avec maladie coronarienne
sévère, sont presque 2 fois supérieures à celles
des sujets normaux, ceci indépendamment de la taille des isoformes
d'apo(a) 314.
Les manifestations cliniques de
l'athérosclérose surviennent lorsqu'environ 75 p.cent de la
lumière artérielle est obstruée. Il est donc
intéressant d'évaluer l'athérosclérose
pré-clinique. Schreiner mesure l'épaississement de la paroi
carotidienne, par ultrasonographie et les individus présentant un
épaississement sont appariés à des sujets indemnes de
mêmes âge, sexe et race (n = 492 paires). Les concentrations de
Lp(a) sont en moyenne plus élevées chez les sujets
présentant un épaississement carotidien (0,111 g/I) que chez les
sujets indemnes (0,079 g/I). Après ajustement sur les autre facteurs de
risque, la Lp(a) apparaît comme un facteur de risque indépendant
d'épaississement de la paroi carotidienne 317.
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Une telle étude transversale examine la
formation des lésions sans préjuger de leur évolution vers
une maladie.
Survivants d'infarctus du myocarde
Kostner compare les taux sériques de Lp(a) chez
76 survivants d'infarctus et 107 témoins appariés sur l'âge
et le sexe : un taux supérieur à 0,50 g/I (95ème
percentile) multiplie le risque d'infarctus par un facteur 2,3 306.
Dans l'étude de Rhoads où les dosages
ont été réalisés en aveugle dans 2 laboratoires
(concordance vérifiée), le risque attribuable (RA) de faire un
infarctus du myocarde avant 60 ans pour les hommes ayant une concentration dans
le quartile supérieur de la distribution est de 28 p.cent. Après
ajustement sur les autres facteurs de risque, les concentrations de Lp(a)
situées dans le quartile supérieur, restent un facteur
prédictif indépendant de risque d'infarctus du myocarde
précoce 307.
Des résultats similaires ont été
rapportés dans d'autres études rétrospectives et
prospectives.
Durrington a montré que presque tous les cas
familiaux de maladie coronarienne précoce en absence d'anomalie
lipidique classique sont associés à une concentration
élevée de Lp(a)
37
Au total, la plupart des études cas -
témoins montrent une différence significative entre les cas et
les témoins avec une association plus étroite pour les cas les
plus jeunes. Le risque relatif attribuable à la Lp(a) a
été évalué entre 1,6 et 3,3 307.
Bien qu'il soit difficile de définir un seuil
au delà duquel le risque est augmenté, on considère qu'une
concentration supérieure à 0,30 g/I constitue un signe d'alarme,
du moins chez les sujets normolipidémiques. D'après Kostner, le
risque attribuable à la Lp(a) est estimé à 1,75 lorsque sa
concentration est comprise entre 0,30 et 0,50 g/I et atteint 2,5 au delà
de 0,50 g/I 306.
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Patients thrombolysés pour infarctus
Il a été montré in vitro que la
Lp(a) pourrait inhiber la fibrinolyse à la surface des cellules
endothéliales par compétition avec le plasminogène pour la
fixation à ses récepteurs cellulaires. Par compétition
avec le t-PA pour la liaison à la fibrine, elle pourrait aussi inhiber
l'activation du plasminogène en plasmine à la surface des
thrombus. Par ces activités démontrées in vitro, la Lp(a)
est fortement suspectée d'inhiber la fibrinolyse in vivo.
Moliterno étudie in vivo l'effet de la Lp(a)
sur la fibrinolyse dans un groupe de 105 survivants d'infarctus du myocarde non
traités par thrombolyse, où la coronarographie permet de
distinguer 2 groupes. Un groupe de 52 sujets où il y a eu lyse du
caillot, et un groupe de 53 sujets où l'occlusion de l'artère a
persisté. Les concentrations de plasminogène, de
fibrinogène, de t-PA , de PAI-1 et de Lp(a) sont mesurées 2 ans
en moyenne après l'accident clinique. Les 2 groupes sont similaires pour
tous les paramètres sauf pour la Lp(a) qui est en moyenne plus faible
dans le groupe "lyse" (0,18 #177; 0,22 g/1) que dans le groupe "occlusion"
(0,49 #177; 0,45 g/1) avec un degré de signification p < 0,001. Les
auteurs concluent que les concentrations de Lp(a) pourraient inhiber la
fibrinolyse intrinsèque et que les survivants d'infarctus ayant un taux
élevé de Lp(a) ont une persistance de l'occlusion plus
fréquente que ceux à plus faible taux 318.
D'autres études, comportant souvent un faible
nombre de cas, ont évalué l'influence de la concentration de
Lp(a) sur le succès ou l'échec du traitement fibrinolytique de
l'infarctus aigu du myocarde. Ce traitement mis en oeuvre lorsque le patient a
pu être hospitalisé dans les quelques heures après la
douleur constrictive consiste en l'administration d'agents fibrinolytiques
(d'urokinase ou de streptokinase) ou d'activateurs du plasminogène comme
le t-PA recombinant.
L'hypothèse est que la Lp(a), par ses
propriétés prothrombogènes, pourrait influencer
négativement l'issue du traitement thrombolytique.
Armstrong rapporte une série de 90 patients
thrombolysés avec 70 succès et 20 échecs
évalués par coronarographie. La distribution des concentrations
de Lp(a) est similaire dans les 2 groupes (médianes respectives : 0,13
et 0,12 g/I, proportion de sujets ayant un taux supérieur à 0,20
g/I : 42 et 40 p.cent) 319.
Von Hodenberg ne met pas en évidence
d'association entre le taux de succès de la thrombolyse par le r-t-PA
associé à l'urokinase et la concentration de Lp(a). Il constate
même une tendance non significative à des taux plus importants de
Lp(a) dans le groupe où le traitement a été un
succès. Ainsi, 9 des 41 cas étudiés ont une
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concentration supérieure à 0,25 g/I et
pour 89 p.cent d'entre eux, le traitement a réussi, alors que parmi les
32 patients ayant une concentration inférieure à 0,25 g/I, le
taux de succès n'est que de 70 p.cent 320
Dans une autre étude, la reperfusion de
l'artère après administration de streptokinase, est
évaluée par l'électrocardiogramme et le résultat
est confronté au taux de Lp(a) mesuré dans les 12 heures
après la douleur. L'issue du traitement est évaluée chez
116 patients : 57 ont une récupération favorable avec une
concentration médiane de Lp(a) égale à 0,29 g/I (de 0,02
à 2,15 g/I) qui ne diffère pas de celle des patients chez
lesquels persistent des signes d'ischémie 0,40 g/I (de 0,01 à
2,20 g/1). Il apparaît même une tendance à des
concentrations plus élevées dans le groupe ayant la meilleure
récupération électrocardiographique (p = 0,09). L'auteur
émet l'hypothèse qu'une concentration élevée de
Lp(a) favoriserait la lyse du thrombus par la streptokinase avec une meilleure
reperfusion myocardique 321. Mao avait d'ailleurs envisagé cette
possibilité dans une étude in vitro 151.
Ces quelques études ne permettent pas de
conclure à un effet favorable ou défavorable des concentrations
élevées de Lp(a) sur l'issue du traitement thrombolytique ou sur
l'évolution spontanée de l'infarctus aigu du myocarde. Il serait
souhaitable de disposer de séries de patients numériquement plus
importantes.
Sténose des greffons de pontage
Le pontage aorto-coronarien ou par greffe veineuse et
l'angioplastie coronaire transluminale sont des techniques souvent
utilisées pour rétablir la vascularisation myocardique. Le
problème de ces traitements est que dans les 10 ans qui suivent
l'intervention, la moitié des patients présentent des signes
angiographiques d'athérosclérose des artères
traitées.
L'étude transversale de 167 patients ayant eu
un pontage et subissant une coronarographie en raison de signes d'insuffisance
coronarienne, a montré que la concentration de Lp(a) était
significativement associée au degré de sténose des
greffons. Les taux de Lp(a) sont en moyenne 2 fois plus élevés
chez les 135 sujets avec sténose (0,32 #177; 0,33 g/I) que chez les 32
sujets indemnes (0,17 #177; 0,23 g/I), et à partir de
0,32 g/I et plus de Lp(a), 92 p.cent des patients ont une sténose du
greffon. Après analyse multivariée pour tenir compte des autres
facteurs de risque, seule la concentration de Lp(a) reste associée au
risque de resténose.
Une concentration de Lp(a) supérieure à
0,30 g/I serait pour l'auteur, le meilleur facteur prédictif de
resténose des greffons de pontage coronarien 322.
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Cushing étudie la localisation de l'apo(a) et
de l'apoB dans les greffons réséqués lors d'un nouveau
pontage. Dans les veines saphènes normales, ces 2 apoprotéines
sont en très faible quantité alors qu'elles se sont
accumulées de façon significative dans les greffons où le
rapport apo(a) / apoB est environ égal à 0,31. Ce rapport est
supérieur à celui du plasma des mêmes individus (0,13) et
l'auteur suggère que la Lp(a) aurait un rôle dans
l'athérosclérose des greffons.
D'ailleurs la corrélation entre taux
plasmatiques et taux dans les greffon est plus élevée pour
l'apo(a) que pour l'apoB 216.
Dans une autre série de 69 patients
examinés 10 mois après coronaroplastie, la concentration de Lp(a)
est corrélée avec le degré de sténose.
La répartition de la distribution des
concentrations en quintiles permet de déterminer un seuil de 0,19 g/I au
delà duquel existe une brusque augmentation du risque de
resténose. Au delà de ce seuil, 89 p.cent des sujets ont une
sténose contre 58 p.cent en dessous (OR = 5,9). Le risque relatif de
sténose dans le quintile supérieur (0,40 à 1,20 g/I) par
rapport au quintile inférieur (0 à 0,04 g/I) est
évalué à 11 323
Dans une série de 65 patients ayant subi une
angioplastie coronarienne, 34 présentent une resténose au bout de
1 an, 31 sont restés indemnes. Les concentrations moyennes de Lp(a) des
2 groupes (0,23 #177; 0,28 g/I et 0,20 #177; 0,26 g/I respectivement) sont
similaires 324
Bussière confirme ces résultats dans une
série de 103 patients examinés 6 mois après une
angioplastie transluminale. La moitié des artères dilatées
(75) sont indemnes de sténose, 70 présentent une resténose
définie par un rétrécissement de la lumière
supérieur à 50 p.cent. Les taux moyens de Lp(a) ne sont pas
significativement différents dans le groupe sans sténose (0,41
#177; 0,36 g/I) et dans le groupe avec sténose (0,45 #177; 0,46 g/I)
325
Les études sur la thrombolyse, le pontage et
l'angioplastie transluminale sont contradictoires, mais la plupart ont
été réalisées sur de petits groupes de patients et
aucune n'a pris en compte les isoformes de l'apo(a). Kostner suggère que
le seul taux de Lp(a) est insuffisant pour prédire un risque
athéromateux en général et de resténose en
particulier chez un patient donné. Il apparaît nécessaire
d'étudier ces problèmes dans des séries plus importantes
de patients et d'inclure le phénotypage de l'apo(a) 326
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Etudes prospectives
L'association entre taux élevés de Lp(a)
et maladies cardiovasculaires mise en évidence dans les nombreuses
études rétrospectives a ensuite été globalement
confirmée par
des études prospectives 327 328 329 330
331 332 333 334 335 336 337 (Tableau XVII).
Les enquêtes prospectives permettent de suivre
une population homogène de sujets (cohorte), pour étudier les
phénomènes qui les affectent au cours du temps. En principe, on
mesure l'exposition à un facteur dans la phase initiale de
l'enquête ce qui détermine un groupe "témoin" et un groupe
"exposé". Pendant la phase de surveillance, on enregistre la
fréquence de la maladie dans les 2 groupes. En principe plus rigoureuses
que les études rétrospectives, une difficulté importante
des études prospectives est le problème des "perdus de vue"
pendant la phase de suivi 303.
Rosengren suit pendant 6 ans une population masculine
âgée de 50 ans en moyenne 327. Les cas
et les témoins sont issus de la même population, la moyenne des
différences de concentrations de Lp(a) est de 0,105 g/I et le risque
attribuable est de 27 p.cent, similaire à celui trouvé par Rhoads
307.
Schaeffer suit une population de 3806 hommes
âgés de 35 à 59 ans. L'association entre les concentrations
de Lp(a) à l'entrée dans l'étude et la survenue
d'infarctus (mortel ou non) est évaluée après un suivi de
7 à 10 ans. Les concentrations de Lp(a) des cas sont supérieures
de 21 p.cent à celles des témoins appariés (p<0,02).
Après ajustement sur les autres facteurs, la concentration de Lp(a)
reste une facteur de risque significatif (p <0,01) 331
L'étude de Cremer a porté sur 5471
hommes de 40 à 60 ans suivis pendant 5 ans. Les cas ont une
concentration médiane double de celle des témoins (0,18 et 0,09
g/I respectivement). Les auteurs recommandent d'inclure le dosage de la Lp(a)
dans le bilan de dépistage du risque vasculaire, particulièrement
en présence de concentration élevées ou limites de
cholestérol - LDL 332.
Dans l'étude d'Assmann où les dosages
ont été réalisés sur sérum frais, les taux
sont aussi significativement plus élevés chez les sujets ayant
développé une maladie coronarienne 335.
Après un suivi de 15,4 ans de la cohorte de la
Framingham offspring study, le risque relatif (RR) de
développer un infarctus précoce est de 1,9 en cas de
concentration élevée de Lp(a) 336.
Dans une étude visant à mettre en
évidence les facteurs associés à la progression clinique
de la maladie, la concentration de Lp(a) est le seul marqueur significativement
associé à la progression angiographique des lésions
334.
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son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Certaines études prospectives ne confirment pas
la Lp(a) comme marqueur prédictif de l'athérosclérose mais
sont peut être critiquables sur certains points de
méthodologie.
Par exemple, dans la Helsinki Heart
Study, les sérums ont été conservés
pendant 6 à 7 ans à -20°, et on sait maintenant que cette
température n'est pas adéquate 328. Dans
l'étude de Ridker, portant sur 14916 participants de la
Physician Health Study, âgés de 40
à 80 ans et suivis pendant 5 ans, les critères d'entrée
dans l'étude et l'âge avancé d'une partie de la cohorte ont
peut être exclu une partie des individus susceptibles de
développer un accident. De plus la moitié de la cohorte prenait
de l'aspirine 330. Pour la plupart des auteurs, ces
2 études négatives ne semblent pas susceptibles de remettre en
cause les résultats des autres études.
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 159/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Place des isoformes d'apo(a) dans l'évaluation
du risque
Les apo(a) de petite taille (B, S1, S2) sont
associées aux concentrations élevées de Lp(a) 131
139. Etant donnée cette relation inverse entre la taille de
l'apo(a) et la concentration de Lp(a), les sujets avec coronaropathie ont plus
souvent des isoformes de petite taille que les sujets sains 338
Cependant les concentrations de Lp(a) varient
largement entre les individus ayant la même isoforme d'apo(a) et il a
été estimé que l'isoforme d'apo(a) ne rendait compte que
de 42 p.cent des variations de concentrations de Lp(a) 169.
Toutefois l'association entre isoforme de petite taille et concentration
élevée n'est pas généralisable à toutes les
populations. Ainsi, dans les populations Africaines ou d'origine africaine,
où la moyenne des concentrations de Lp(a) est le double de celle des
Caucasiens, les différences de distribution de fréquence des
isoformes n'expliquent pas les concentrations plus élevées. Chez
les Africains, la relation entre la taille de l'apo(a) et la concentration de
la Lp(a) est différente de celle des Caucasiens 172.
Actuellement, la détermination de l'isoforme
d'apo(a) ne parait pas augmenter le pouvoir prédictif du dosage de la
Lp(a) pour évaluer le risque vasculaire d'un patient, mais est elle
présente un intérêt en recherche car il semble que
certaines isoformes d'apo(a) soient plus pathogènes que
d'autres
Lp(a) et risque vasculaire des sujets
hypercholestérolémiques
Les individus atteints
d'hypercholestérolémie familiale ont des concentrations de Lp(a)
supérieures à celles des sujets sains 221
222.
Chez des individus atteints
d'hypercholestérolémie familiale et présentant un
même niveau des facteurs de risque, l'âge de survenu et la
sévérité des accidents vasculaires sont très
variables. Cette variabilité est seulement en partie expliquée
par les divers types de mutations du récepteur des LDL.
Dans une population de 115 sujets atteint
d'hypercholestérolémie familiale hétérozygote, les
concentrations de Lp(a) sont significativement plus élevées chez
les 54 patients ayant développé une maladie coronarienne que chez
les 61 sujets qui sont restés cliniquement indemnes (médianes
0,57 g/I et 0,18 g/I respectivement, avec p<0,0001). Les patients avec
maladie coronarienne ont également plus souvent les isoformes S1 et S2
(associées aux fortes concentrations) que les
hypercholestérolémiques indemnes (55 p.cent et 14 p.cent
respectivement) alors que chez ces derniers, l'isoforme S4 est plus
fréquente 338
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son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
L'auteur conclut que la survenue d'une maladie
coronarienne chez un sujet atteint d'hypercholestérolémie
familiale est fortement influencée par la présence de Lp(a) et
que cet effet est indépendant des autre facteurs de risque. En analyse
multivariée, la concentration de Lp(a) est le paramètre le plus
discriminant entre sujets atteints et sujets indemnes dans ce groupe
d'hypercholestérolémie familiale.
Winklund avait obtenu des résultats similaires
221.
Ceci a des implications pour la prise en charge
thérapeutique et la prévention.
Lp(a) et risque vasculaire selon l'origine ethnique
La mise en évidence de la Lp(a) comme facteur
de risque prédictif dans une population peut ne pas être
extrapolable à d'autres groupes ethniques car d'autres gènes ou
facteurs environnementaux (régime alimentaire) peuvent influer sa
concentration.
La Lp(a) apparaît comme un facteur de risque
important dans les populations caucasiennes 37 307.
Dans une étude portant sur cinq groupes
ethniques (deux Caucasiens et trois Asiatiques), Sandholzer trouve une plus
grande fréquence des phénotypes S1 et S2 chez les patients que
chez les témoins et les différences sont très
significatives dans certains groupes 313. Dans la
CARDIA Study, les fortes concentrations de Lp(a) ne
semblent pas associées à un risque
athéro-thrombogène chez les sujets d'origine africaine, bien que
cette population présente des concentrations doubles de celles des
Caucasiens. Cette absence d'association pourrait être liée aux
plus faibles taux de cholestérol-LDL chez les Africains (16 p.cent
inférieures à celles des Caucasiens) 308. Une
autre possibilité évoquée plus haut est que la Lp(a)
aurait chez les Africains des propriétés qui la rendrait moins
athéro-thrombogène que chez les Caucasiens. Toutefois cette
hypothèse n'est pas vérifiée in vivo.
Lp(a) et antécédents familiaux de maladie
coronarienne précoce
Dans l'étude prospective de Rosengren, les
sujets dont la concentration de Lp(a) était située dans le
quintile supérieur de la distribution avaient 2 fois plus souvent des
antécédents familiaux d'infarctus que les autres 327.
Dans un groupe de 1486 jeunes conscrits, 32 p.cent de
ceux dont l'un des 2 parents a eu un infarctus ont un taux de Lp(a)
supérieur à 0,25 g/I contre seulement 13,4 p.cent de ceux sans
antécédents familiaux et cette différence est
significative avec p<0,01 340
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Une étude française d'enfants
âgés de 2 à 4 ans, montre que ceux dont les grandparents
ont eu une maladie coronarienne ou cérébro-vasculaire, ont une
concentration médiane de Lp(a) supérieure à celle des
enfants sans antécédents 341Dans une étude portant sur
1032 nouveaux nés (âgés de moins d'une semaine), Wicklen
montre que la forme de la distribution des concentrations de Lp(a) est
semblable à celle des adultes avec des valeurs plus faibles, et que ces
valeurs sont prédictives des concentrations à 8,5 mois qui sont
proches de celles des adultes. Les taux de Lp(a) de 51 de ces enfants, qui
dépassent le 95ème percentile, sont comparés à ceux
de leurs parents. Les valeurs prédictives positive et négative
qu'un dosage néonatal puisse dépister un taux supérieur
à 0,30 g/I chez au moins un des parents sont respectivement
égales à 0,95 et 0,70.
Par conséquent si un enfant de 1 an a une
concentration de Lp(a) supérieure
à 0,30 g/I, au moins un des parents a aussi une
concentration élevée, et si les parents ont une concentration
inférieure à 0,30 g/I, leur enfant aura aussi une concentration
basse 342
2.8.1.2. Maladies cérébrovasculaires
Deux types de lésions artérielles
peuvent être responsables d'infarctus cérébral : d'une part
l'athérosclérose des grosses artères comme les carotides,
les artères vertébrales et basilaires, d'autre part la
nécrose fibrinoïde des petites artères irriguant les
structures profondes du cerveau (artères perforantes). Les facteurs de
risque classiques de ces pathologies sont l'hypertension artérielle, le
tabagisme et le diabète alors que les dyslipoprotéinémies
seraient moins souvent incriminées.
Murai est le premier à montrer une association
positive entre concentrations élevées de Lp(a) et la survenue
d'infarctus cérébraux par occlusion d'une artère
corticale. Les concentrations supérieures à 0,17 g/I sont plus
fréquentes chez les cas (56 p.cent) que chez les témoins (37
p.cent). Cependant il n'y avait pas d'association entre la concentration en
Lp(a) et les accidents cérébraux pour l'ensemble des infarctus
cérébraux ni pour le sous groupe "occlusion d'une artère
perforante" 343
Puis Zenker montre que la médiane des
concentrations est plus élevée chez les patients atteint de
maladie cérébrovasculaire que chez les sujets sains
344
Pour Pedro-Botet, l'augmentation de la Lp(a) et la
diminution des HDL sont les paramètres les plus discriminants entre
présence et absence d'ischémie cérébrale, y compris
chez les sujets normolipidémiques, et doivent être pris en
considération en plus des autres facteurs classiques 345. Ces
résultats sont confirmés par Jurgens qui
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
évalue à 20 le risque relatif de
développer une maladie ischémique cérébrale lorsque
la concentration de Lp(a) est supérieure à 0,20 g/I. Il montre
également que les isoformes B, F, S1 et S2 (associées aux fortes
concentrations) sont trouvées chez 17 p.cent des témoins et chez
43 p.cent des patients atteints.
Les proportions sont similaires lorsqu'on compare les
sujets ayant des carotides indemnes de lésions
athéroscléreuses aux ultrasons, et ceux ayant des lésions
carotidiennes même minimes (15 p.cent et 52 p.cent respectivement). Une
concentration élevée de Lp(a) semble constituer une
prédisposition héréditaire à ces maladies
346
Pour Willeit le risque de développer une
sténose carotidienne quand le taux de Lp(a) est supérieur
à 0,32 g/I est multiplié par 4,7 par rapport aux taux les plus
faibles, et ce facteur agirait en synergie avec le fibrinogène lorsque
ce dernier est en concentration augmenté 347
Mais une autre étude cas-témoins ne
montre pas d'effet d'une concentration de Lp(a) supérieure à 0,40
g/I, alors que l'hypertension, le tabagisme et le diabète sont
significativement plus fréquents chez les cas que chez les
témoins 348
De même l'étude prospective de la cohorte
de la Physician Health Study, ne montre pas
d'association entre la Lp(a) et le risque de développer un accident
vasculaire cérébral, même chez les sujets
hypercholestérolémiques. Moyennes et distribution des
concentrations de Lp(a) sont similaires chez les 198 cas et chez les 198
témoins appariés sur l'âge et sur le tabac alors que les
cas sont significativement plus souvent hypertendus et diabétiques que
les témoins 346
Le nombre d'études sur les maladies
cérébrovasculaires est moins important que celles
consacrées aux maladies myocardiques, et l'influence de la Lp(a) sur la
pathogénie de ces maladies est à confirmer par des études
prospectives.
Les résultats des études citées
sont résumes dans le tableau XVIII.
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son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
2.8.1.3. Artériopathie des membres
inférieurs
C'est une affection prédominant largement chez
l'homme aux alentours de la cinquantaine, mais parfois plus précocement.
Elle est volontiers associée aux autres localisations de la maladie
athéromateuse puisque les sujets atteints ont une probabilité de
développer une maladie coronarienne 4 fois plus importante que les
sujets normaux et environ la moitié décèdent d'un
infarctus du myocarde. Réciproquement, les coronariens ont une
probabilité 5 fois plus élevée de développer une
artériopathie oblitérante des membres inférieurs que les
sujets normaux . Ceci est en accord avec le caractère diffus de la
maladie athéromateuse.
Toutefois, l'association des différents
facteurs de risque varie nettement selon la localisation coronarienne,
cérébrale ou périphérique.
Ainsi le tabagisme (90 p.cent des patients sont ou
étaient des fumeurs) et le diabète sont d'importants facteurs de
risque d'ischémie des membres inférieurs.
Parmi les dyslipoprotéinémies, les
patients atteints de type Ill semblent développer plus volontiers une
artériopathie périphérique alors que
l'hypercholestérolémie pure ne semble pas particulièrement
impliquée. Les artériopathies périphériques sont
par contre étroitement associées aux taux bas de
cholestérol - HDL.
En ce qui concerne la place de la Lp(a) dans cette
pathologie, les résultats des études sont
contradictoires.
Nogués ne montre qu'une tendance non
significative à des concentrations plus élevées chez les
patients que chez les témoins 350
Dans une série de 84 patients dont la
moitié présentent aussi une coronaropathie, les 2 groupes de
patients ont une concentration de Lp(a) environ 3 fois supérieure
à celle des témoins et l'analyse multivariée incluant les
autres facteurs montre une association du taux de Lp(a) avec la maladie
351
Pedro-Botet compare les concentrations de Lp(a) et le
phénotype de l'apo(a) entre 89 hommes atteints et 129 témoins
normaux. Les concentrations de Lp(a) sont significativement plus
élevées chez les malades, mais ne sont pas associées
à la sévérité de la maladie. Les différentes
isoformes d'apo(a) ont une distribution similaire dans les 2 groupes, par
contre les concentrations de Lp(a) sont significativement supérieures
à celles de témoins de même phénotype chez les
patients S4, S3/S4 et S2 352
Pour Prior, le tabagisme et le diabète restent
les principaux facteurs de risque mais le fibrinogène et la Lp(a) sont
également à prendre en considération 353
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GUIMONT MC 165/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Sutton étudie une population plus âgée et
évalue à 4,5 le risque relatif de présenter une
artérite des membres inférieurs lorsque la concentration de Lp(a)
dépasse le seuil de 0,20 g/I. A la différence d'autres
études n'ayant pas mis en évidence d'effet de la Lp(a) chez les
sujets âgés 145, cette étude recherchait les
signes infra-cliniques de la maladie 354 On évite ainsi le
biais possible lié au décès des cas ayant les taux les
plus élevés de Lp(a). Les résultats sont de plus en accord
avec ceux d'une étude montrant une association entre Lp(a) et signes
infra-cliniques d'athérosclérose chez des sujets jeunes 317.
2.8.2. Les pathologies avec athérosclérose
secondaire
Un certain nombre de maladies entraînent des
perturbations du métabolisme des lipoprotéines
(dyslipidémies secondaires) qui vont favoriser, en l'absence de
traitement de la maladie primitive, le développement de
l'athérosclérose et augmenter le risque de pathologies
vasculaires qui constituent souvent la première cause de
décès de ces maladies.
Certaines dyslipidémies secondaires peuvent être
découvertes avant l'apparition des signes cliniques de la maladie
primitive (hypercholestérolémie et hypothyroïdie,
hypertriglycéridémie et diabète), d'autres accompagnent
l'évolution de la maladie (dyslipidémies du syndrome
néphrotique, de l'insuffisance rénale, de la goutte...).
2.8.2.1. Le diabète
Maladie hétérogène, définie par
une glycémie supérieure à 7,8 mmol/I à jeun et
résultant, soit d'une insuffisance de sécrétion d'insuline
(diabète insulino-dépendant, DID), soit d'une résistance
périphérique à l'insuline (diabète non
insulino-dépendant, DNID). Parmi les multiples
atteintes organiques, la rétine et le rein sont plus
particulièrement atteints par la microangiopathie,
considérée comme étant la conséquence de
l'hyperglycémie et de l'ancienneté du diabète. Par contre,
l'insuffisance coronarienne, l'artérite et l'atteinte des vaisseaux
encéphaliques (macroangiopathie) ne semblent pas directement liés
à l'ancienneté du diabète ou à l'importance de
l'hyperglycémie et seraient plutôt la conséquence de la
dyslipidémie associée au diabète.
L'athérosclérose est la complication la plus
fréquente du diabète et le risque de maladie coronarienne chez le
diabétique est multiplié par 2 ou 3 par rapport à la
population générale, notamment en cas de mauvais contrôle
de la glycémie.
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
En effet, un mauvais contrôle du diabète
s'accompagne toujours d'un profil lipidique athérogène, car les
altérations du métabolisme glucidique entraînent des
modifications du métabolisme des lipoprotéines.
L'hypertriglycéridémie est l'anomalie
lipidique la plus fréquente chez le diabétique. Pratiquement
constante dans le DNID, elle est liée à une synthèse
augmentée des VLDL par augmentation des flux hépatiques de
glucose et d'acides gras, et à une diminution de l'épuration de
ces particules par diminution d'activité lipasique.
Dans le DID, on peut avoir des taux très
augmentés de triglycérides surtout en cas de
décompensation acido-cétosique alors que sous
insulinothérapie normalisant la glycémie, le taux des
triglycérides est assez proche de la normale.
Bruckert montre une diminution significative des
concentrations de Lp(a) (de 0,46 à 0,29 g/1) après 21 jours de
meilleur équilibre glycémique chez 10 diabétiques, avec
une corrélation significative entre la baisse de l'hémoglobine
glyquée (HbA1 c) et la diminution de la Lp(a)
355 Joven compare 43 DNID bien
équilibrés à des témoins et trouve une tendance
à des concentrations de Lp(a) plus faibles chez les patients que chez
les témoins. Il suggère une possible influence de l'insuline
exogène sur le métabolisme de la Lp(a) chez les
diabétiques 356
Puis plusieurs études ont rapporté des
taux de Lp(a) plus élevés chez les diabétiques que chez
les sujets témoins, ce qui a suggéré qu'un taux
élevé de Lp(a) pouvait être impliqué dans
l'athérosclérose de ces patients et qu'un meilleur contrôle
métabolique de la maladie permettait de diminuer le risque vasculaire
lié à la Lp(a). Ceci a entraîné un
intérêt pour l'étude de la Lp(a) dans le diabète.
Les résultats des études cités sont résumés
dans le tableau XIX.
Lp(a) et diabète
Guillausseau observe des concentrations de Lp(a) plus
élevées dans les 2 types de diabètes que chez les sujets
normaux mais il n'apparaît pas de relation entre les taux de Lp(a) et
l'HbA1c ou la glycémie à jeun 357.
Heller compare les taux de Lp(a) (médiane, p.cent > 0,30 g/1)
de 212 diabétiques et trouve des taux similaires chez les patients (DID,
DNID traités par régime ou hypoglycémiants oraux) et les
142 témoins. Par contre les DNID insulino-requérents ont des
concentrations supérieures à celles des 3 autres groupes.
L'auteur remarque que les concentrations de Lp(a) sont plus importantes chez
les diabétiques avec microalbuminurie et encore plus
élevées chez les macroprotéinuriques 358
Salzer montre des taux de Lp(a) plus
élevés chez 450 diabétiques âgés de 13
à 14 ans que chez 450 témoins du même âge
359
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Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Les résultats sont toutefois assez
contradictoires car d'autres auteurs rapportent des différences non
significatives.
Jenkins compare les moyennes
géométriques des concentrations d'apo(a) de 107 DID et de 140
témoins, et sépare les patients selon la présence ou
l'absence d'une microalbuminurie ou d'une protéinurie. Les patients sans
microalbuminurie (n=59) ont une concentration comparable à celle des
témoins 360
Chez les 131 diabétiques étudiés
par Legrelle, la Lp(a) s'avère plus basse dans le groupe des DID que
chez les DNID et chez les témoins, avec absence de corrélation
entre les taux de Lp(a) et de fructosamine 361
Scaszar trouve des taux similaires de Lp(a) dans un
groupe témoin et dans 2 groupes de diabétiques (DID et DNID). De
plus, la fréquence des différentes isoformes d'apo(a) et leur
effet sur les concentrations de Lp(a) sont proches dans les 3 groupes
362
Enfin Taupin ne montre pas de différence de
distribution des taux de Lp(a) entre témoins et diabétiques, ni
entre les 2 types de diabétiques. Il n'y a pas non plus de relation
significative entre les taux de Lp(a) et l'équilibre glycémique
évalué par l'HbA1 c. Il conclue que la Lp(a) ne semble pas
modifiée par l'hyperglycémie chronique 363
Effet du traitement sur la Lp(a)
Les études ont souvent porté sur un
faible nombre de patients (tableau XIX). Comme Bruckert, Haffner montre une
diminution des concentrations de Lp(a) sous l'effet d'un meilleur
contrôle du DID mais ne confirme pas la corrélation entre la
diminution de la Lp(a) et la diminution de l'HbA1c. Ses 12 sujets ont au
départ un meilleur équilibre glycémique (HbA1 c : 8,4
p.cent) que ceux de Bruckert (HbA1 c : 10,3 p.cent) et les Lp(a) avant
traitement sont proches de celles des patients de Bruckert après
traitement. Ceci tendrait à montrer qu'un meilleur équilibre
glycémique, même chez les diabétiques moyennement bien
équilibrés, aurait encore un effet favorable sur la Lp(a)
364
Par contre la Lp(a) semble peu ou pas
influencée par le traitement dans le cas du DNID. Ainsi Haffner et
Taupin ne montrent pas d'effet d'une diminution de la glycémie sur la
Lp(a) chez respectivement 12 et 16 DNID 365 363.
Lp(a) et complications vasculaires du diabétique
Microangiopathie
Dans un groupe de 507 diabétiques (149 DID et
358 DNID) la rétinopathie est présente chez 59 p.cent des DID et
chez 38 p.cent des DNID. Les concentrations
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médianes de Lp(a) ont une légère
tendance à être plus élevées chez les 226 individus
dont la rétine est atteinte (0,11 g/I) que chez les 281 individus
indemnes (0,08 g/I) mais les 25ème et 75ème percentiles des
distributions (0,04 et 0,28 g/I) sont identiques et la différence est
non significative. Le nombre important de patients étudiés
suggère que la Lp(a) n'est pas impliquée dans le
développement des lésions rétiniennes 366
La mortalité cardiovasculaire des
diabétiques avec protéinurie est 10 fois plus importante que
celle des patients sans protéinurie 360. Par
ailleurs, il a été montré que l'existence d'une
protéinurie chez les non diabétiques est associée à
des concentrations augmentées de Lp(a) 367. Du fait de
l'implication de la Lp(a) dans le développement de
l'athérosclérose, son augmentation chez le diabétique en
cas de protéinurie pourrait contribuer au risque vasculaire accru de
cette situation en plus des facteurs déjà mis en évidence
comme l'hypertension artérielle et
l'hyperfibrinogénémie.
Jenkins montre que les 48 diabétiques avec
protéinurie ont une concentration de Lp(a) supérieure [0.28 g/I
(0.12 - 0.42)] à celle des 107 témoins [0,11 g/I (0,08 - 0,13)]
et comparable à celle d'un groupe de 40 sujets non diabétiques
hospitalisés pour pontage coronarien [0,19 g/I (0,13 - 0,30)]. Cependant
du fait de la nature transversale de cette étude on ne peut pas savoir
si c'est la protéinurie qui entraîne l'augmentation des taux de
Lp(a) ou si un taux élevé de Lp(a) constitue un risque de
néphropathie diabétique 360.
Heller montre des taux de Lp(a) plus
élevés chez les diabétiques avec protéinurie (0,26
#177; 0,20 g/I) que chez les patients sans protéinurie (0,13 #177; 0,17
g/I) ou avec une microalbuminurie (0,14 #177; 0,18 g/I), confirmant le lien
entre protéinurie et Lp(a) augmentée 358.
Pour d'autres auteurs l'existence d'une
néphropathie n'est pas associée à une augmentation de la
Lp(a) 363 et il n'y aurait pas de relation entre la
Lp(a) et la rétinopathie ou le taux de microalbuminurie 361.
Macroangiopathie
Legrelle montre une inégalité de
distribution de la Lp(a) en fonction des atteintes vasculaires. Ainsi, 25
p.cent des patients diabétiques présentant au moins une atteinte
des gros vaisseaux (angor, infarctus du myocarde, accident vasculaire
cérébral ou artériopathie des membres inférieurs)
ont une Lp(a) supérieure à 0,40 g/I et seulement 48 p.cent une
Lp(a) inférieure à 0,20 g/I contre respectivement 12 et 72 p.cent
pour les sujets diabétiques sans atteinte vasculaire symptomatique
(p<0,05).
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
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Les diabétiques avec atteinte macroangiopathique
sont à 92 p.cent des DNID. Cependant en analyse multivariée, la
Lp(a) est à la limite du seuil de signification 361.
Dans une étude de 186 DID, les taux de complications
(rétinopathie, néphropathie, angor, infarctus, artérite,
accidents cérébraux) ne sont pas différents selon que les
concentrations de Lp(a) sont inférieures ou supérieures à
0,30 g/I 368
L'étude prospective de Haffner étudie
les décès par cardiopathie survenant pendant une période
de suivi de 4 ans, dans une population de près de 2000
diabétiques insulino-dépendants et non
insulino-dépendants. Ceci est important car dans les études
transversales, si une concentration élevée de Lp(a) est
associée à une diminution de survie, une partie des sujets avec
Lp(a) augmentée peut être décédée avant
l'évaluation des complications. Un autre problème est que le
risque lié à la Lp(a) a principalement été
montré dans les coronaropathies précoces. La plupart des DNID
développent cette pathologie à l'âge mûr ou
avancé et la Lp(a) pourrait ne pas être un facteur de risque
majeur dans ce cas. Ainsi les 35 diabétiques
décédés de cardiopathie avant l'âge de 70 ans ont
des concentrations et une distribution des concentrations de Lp(a) similaires
à celles des diabétiques non décédés
appariés sur l'âge, le sexe et le type diabète
368
Au total le risque accru de cardiopathie chez le
diabétique ne serait pas directement lié à la Lp(a) qui
aurait le même effet que dans la population générale
363. Et il n'y a pas actuellement de relation
démontrée entre la Lp(a) et les autres complications
dégénératives du diabète.
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 171/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Bien que les résultats de certaines
études soient contradictoires, il semble que les concentrations de Lp(a)
sont augmentées dans le DID, en relation avec le contrôle
métabolique. Dans le DNID, les concentrations de Lp(a) ne sont pas
supérieures à celles de la population
normoglycémique et ne sont pas influencées par le contrôle
glycémique. L'évaluation de l'effet de la microalbuminurie
nécessite d'autres études. Quant à la place réelle
de la Lp(a) dans le déterminisme des complications
dégénératives du diabète, il faudrait disposer
d'études prospectives sur un grand nombre d'individus et dans une large
gamme d'âges. Les études transversales sont en effet difficiles
à interpréter surtout si on ne dispose pas du phénotype de
l'apo(a). De même, il faut toujours tenir compte de l'existence ou non
d'une microalbuminurie.
Rôle de la glycation des
apoprotéines
La glycation des lipoprotéines est
impliquée dans le développement des complications de la micro et
de la macroangiopathie diabétique et dans l'athérosclérose
en général. La glycation des protéines a des effets
directs et peut aussi amplifier les effets du stress
oxydatif des lipoprotéines. Les apoprotéines peuvent
être glyquées comme les autres protéines et peuvent
être modifiées par des produits d'oxydation du glucose ou des
acides gras, certains auteurs parlant de "glycoxydation" et de "lipoxydation"
des lipoprotéines.
Les effets de la glycation des lipoprotéines
ont surtout été étudiés sur les LDL.
Les autres lipoprotéines du fait de leurs
multiples apoprotéines d'âge variable sont diversement
exposées à la glycation. La glycation des LDL augmente leur
athérogénicité par un moindre catabolisme par la voie
normale du récepteur des LDL et par une fixation accrue aux
protéines de la matrice extra-cellulaire ce qui augmente leur
susceptibilité à l'oxydation.
Il a été observé que, dans le
diabète, le taux de glycation de la Lp(a) est de 2,8 p.cent; il n'est
que de 2,0 p.cent dans la population normale. Cette augmentation est
corrélée avec le taux de l'HbAlc mais les conséquences sur
le métabolisme intracellulaire et sur la liaison aux parois vasculaires
restent à clarifier 370
2.8.2.2. Les maladies rénales
Les néphropathies représentent une des
grandes causes d'hyperlipidémie secondaire. Le type et le
mécanisme diffèrent selon qu'il s'agit d'un syndrome
néphrotique, d'une insuffisance rénale chronique ou après
transplantation rénale.
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 172/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Les concentrations de Lp(a) sont en moyenne plus
élevées chez les patients atteints de néphropathie que
chez les témoins normaux et rejoignent les valeurs des témoins
après guérison de la maladie.
Depuis la publication par Parra de concentrations de
Lp(a) multipliées par 3 chez des patients traités par
hémodialyse par rapport aux témoins, de nombreuses études
ont été publiées sur la Lp(a) dans les maladies
rénales telles que le syndrome néphrotique (SN), l'insuffisance
rénale chronique (IRC) ou la transplantation (TR) 371. Les
résultats de quelques unes sont résumés dans le tableau
XX.
Protéinurie et syndrome néphrotique
Le syndrome néphrotique est la
conséquence d'une perméabilité pathologique aux
protéines, de la membrane basale glomérulaire.
Quatre éléments clinico-biologiques
définissent le syndrome néphrotique : une abondante
protéinurie, une hypoprotéinémie portant surtout sur
l'albumine, une tendance à l'oedème
généralisé et enfin une hyperlipoprotéinémie
volontiers proportionnelle à l'importance de la
protéinurie.
L'hyperlipoprotéinémie est liée
à une augmentation des VLDL et des LDL dans deux tiers des cas, des LDL
seules dans un tiers des cas. La composition des LDL est anormale,
caractérisée par un enrichissement en triglycérides. Le
cholestérol des HDL est le plus souvent normal mais la composition des
HDL est modifiée.
Le mécanisme de cette hyperlipidémie
pourrait être une surproduction hépatique de VLDL par stimulation
de la synthèse d'apoprotéine B en réponse à la
perte urinaire de protéines. Il y a de plus une diminution du
catabolisme des VLDL lié à un déficit relatif en apoClI
avec diminution d'activité de la lipoprotéine-lipase.
Le risque athérogène du syndrome
néphrotique lié à l'hyperlipidémie est très
discuté et ne concernerait que les évolutions prolongées.
Mais pour certains, les patients avec protéinurie massive ont une
incidence accrue de thrombose veineuse et de coronaropathie. Ainsi dans une
étude prospective portant sur 142 patients présentant un syndrome
néphrotique, Ordonez a évalué à 5,5 le risque
relatif d'infarctus du myocarde et à 2,8 celui de décès
d'origine coronarienne dans ce groupe de patient 372. Une part de ce risque
élevé pourrait être liée à la
Lp(a).
Les concentrations de Lp(a) sont augmentées
chez les patients protéinuriques ou atteints de syndrome
néphrotique et plusieurs études longitudinales ont montré
que les concentrations de Lp(a) diminuent après rémission 373
374
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 173/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Ces résultats suggèrent que le syndrome
néphrotique peut perturber la régulation de la Lp(a)
considérée comme largement déterminée
génétiquement, et que cette dysrégulation pourrait
contribuer à la morbidité vasculaire de cette
maladie.
Les altérations du métabolisme des
lipoprotéines au cours du syndrome néphrotique sont complexes
comprenant une augmentation de synthèse et un catabolisme
diminué, les deux phénomènes pouvant influer sur la
concentration de Lp(a).
Le mécanisme de l'augmentation de la Lp(a) lors
du syndrome néphrotique n'est pas clair. L'augmentation de la Lp(a)
n'est pas corrélée avec l'albuminémie, ni avec la
filtration glomérulaire 367 374. Stenvinkel montre une
corrélation entre le cholestérol et les triglycérides des
VLDL et les concentrations de Lp(a) suggérant qu'une augmentation de
synthèse hépatique pourrait expliquer les augmentations de ces
deux lipoprotéines 374. Chez les 10 patients
pour lesquels il observe une rémission de la maladie, il y a une
diminution significative des concentrations de Lp(a), que la rémission
soit spontanée ou obtenue par traitement corticoïde, ce qui indique
que cette diminution est le résultat du changement de l'état
néphrotique et non d'un effet directement
thérapeutique.
L'absence d'augmentation de la Lp(a) dans un groupe de
néphropathie à IgA où la protéinurie est
modérée (1,3 #177; 0,1 g/j contre 8,8 #177; 0,7 g/j dans le
syndrome néphrotique) suggère que l'augmentation de Lp(a) du
syndrome néphrotique est associée à la protéinurie
374. Ces patients avaient une albuminémie
normale et il a été suggéré que la Lp(a) augmente
seulement lorsque l'albumine diminue . En effet, Apple avait supposé que
l'hypoalbuminémie et la baisse de pression oncotique stimulaient la
synthèse hépatique d'albumine et d'autres protéines
synthétisées par le foie comme les apolipoprotéines
375
Il semble en effet que l'augmentation de concentration
de la Lp(a) soit plus liée à l'importance de la
protéinurie qu'à son étiologie (ou au type histologique)
367 374.
Wanner étudie des patients présentant
une néphropathie diabétique et développant une
insuffisance rénale chronique terminale : il confirme l'augmentation de
concentration de la Lp(a) dans le syndrome néphrotique. Grâce au
phénotypage de l'apo(a), il montre que les malades ont des taux plus
élevés que les témoins de même isoforme d'apo(a). Il
constate aussi une nette diminution des concentrations en cas de
rémission : 9 patients qui avaient des taux de Lp(a) à 0,90 #177;
0,15 g/I lors de la maladie, voient ces taux diminuer à 0,30 #177; 0,08
g/j après rémission. Il montre aussi qu'une diminution de la
protéinurie de 1,1 g/j est associée à une diminution des
concentrations de Lp(a) de 0,56 #177;0,01 g/I à 0,34 #177; 0,1 g/I
376
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
On ne sait pas s'il existe une valeur seuil de
protéinurie au delà de laquelle la concentration de Lp(a)
augmente dans le sérum.
L'augmentation de la Lp(a) dans cette pathologie
pourrait résulter d'une augmentation de synthèse puisque des
études cinétiques ont montré que chez les individus ayant
le même phénotype d'apo(a) la concentration de la Lp(a) est
déterminée par le taux de synthèse 195.
Mais si le rein joue un rôle dans le catabolisme
de la Lp(a) comme l'a suggéré Oida, le syndrome
néphrotique pourrait influer le taux de catabolisme de la Lp(a)
37. Ceci pourrait aussi être impliqué dans
l'augmentation de la Lp(a) lors de l'insuffisance rénale chronique
terminale.
Insuffisance rénale chronique
Connue depuis que les patients survivent grâce
à l'épuration extrarénale, l'hyperlipidémie
secondaire à l'insuffisance rénale chronique apparaît
à un stade avancé de la maladie et persiste après mise en
route de la dialyse. Elle concerne 60 à 80 p.cent des patients
hémodialysés et son importance n'est pas liée aux autres
conséquences de l'urémie chronique. Il s'agit d'une augmentation
quasi exclusive des VLDL avec une hypertriglycéridémie le plus
souvent inférieure à 5 mmol/I, et une diminution des HDL. Une
surcharge en IDL est assez fréquente. La LPL et la triglycéride
lipase hépatique ont une activité faible. On trouve en
général une diminution de l'apo CII et une augmentation de l'apo
CIII 92.
Les complications vasculaires athéromateuses
apparaissent moins de 5 ans après le début de l'épuration
extrarénale, et constituent pour un tiers des patients, la
première cause de mortalité à long terme.
De nombreuses études rapportent des
concentrations élevées de Lp(a) chez les insuffisants
rénaux chroniques hémodialysés ou traités par
dialyse péritonélale continue (Tableau )X) 371 378
379
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Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Les études de type cas-témoins comprenant
plus de 100 cas et 100 témoins montrent une augmentation de la Lp(a) qui
va de + 27 p.cent à + 88 p.cent chez les cas par rapport aux
témoins appariés sur l'âge et le sexe "5351 362
De plus les Lp(a) sont significativement plus augmentées chez les
patients traités par dialyse péritonéale continue que chez
ceux traités par hémodialyse 383. Les études
ayant effectué le phénotypage de l'apo(a) montrent que
l'augmentation des concentrations de Lp(a) ne s'explique pas par une
différence de fréquence des phénotypes d'apo(a) entre cas
et témoins mais sont secondaires à la maladie. La diminution des
concentrations après guérison de l'insuffisance rénale
chronique par la transplantation rénale va également dans ce sens
384 385
Quelques études avec un nombre important de
patients et comportant le phénotypage en plus du dosage montrent que la
Lp(a) est augmentée lors de l'hémodialyse seulement chez les
patients ayant une isoforme d'apo(a) de poids moléculaire
élevé 380 381. Dans son étude
multicentrique incluant 702 patients, Kronenberg fait la même
constatation pour les patients traités par dialyse
péritonéale continue et suggère que, comme dans le cas du
syndrome néphrotique, l'augmentation des taux de Lp(a) de ces patients
est liée à la fuite de protéines dans le liquide de
dialyse 383.
Les raisons de cette augmentation sélective des
taux de Lp(a) ne sont pas connues. Là encore des études de
turnover in vivo permettraient de dire si
l'augmentation est liée à une augmentation de synthèse ou
à une diminution du catabolisme.
Transplantation rénale
Les anomalies lipidiques associées aux maladies
rénales peuvent être normalisées après
guérison spontanée ou après transplantation rénale.
En effet, après transplantation rénale, l'hyperlipidémie
est inconstante, retrouvée dans un tiers des cas seulement. Il s'agit
d'une hyperlipidémie mixte qui ressemble à celle observée
au cours des corticothérapies prolongées. Elle dépend des
corticoïdes, car elle n'est pas observée avec d'autres
immunosuppresseurs.
Black observe une diminution significative des
concentrations de Lp(a) chez 20 patients après transplantation
rénale 384. D'autres études
prospectives ont confirmé cette diminution 385 386 387 388
De plus la diminution concerne principalement les patients avec apo(a)
de poids moléculaire élevé alors que les Lp(a) avec apo(a)
de faible poids moléculaire demeurent inchangées 381
385.
Donc les concentrations augmentées de Lp(a)
dans l'insuffisance rénale chronique terminale paraissent bien
secondaires à la maladie pour deux raisons.
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Elles ne sont pas liées à une plus
grande fréquence d'apo(a) de faible poids
moléculaire, et le retour à une fonction
rénale normale abaisse les taux de Lp(a) de façon
dépendante du phénotype.
Place de la Lp(a) dans le risque
athéroqène des maladies rénales
Il existe peu d'études sur le risque
d'athérosclérose du syndrome néphrotique. Si ce risque
existe, il pourrait être en partie lié à l'augmentation des
taux de Lp(a). Ordonez a montré qu'un taux élevé de Lp(a)
augmente le risque relatif de maladie ou décès d'origine
coronarienne chez ces patients 372.
L'hypercoagulabilité et le risque accru de
thrombose sont par contre bien documentés. Les patients atteints de
syndrome néphrotique avec Lp(a) augmentée pourraient avoir un
risque accru de microthrombose dans les capillaires glomérulaires avec
un risque d'aggravation de la maladie rénale, et un risque
augmenté de thrombose, ou d'accident cardiovasculaire. Ceci est à
confirmer au moyen d'études prospectives sur un grand nombre
d'individus.
Kronenberg étudie
l'athérosclérose carotidienne évaluée par
ultrasonographie chez 167 hémodialysés. Les 108 (65 p.cent)
patients présentant des plaques ont des concentrations de Lp(a)
significativement supérieures à celles des témoins
(p<0,05), et ont trois fois plus souvent des isoformes d'apo(a) de faible
poids moléculaire
(27 p.cent) que ceux indemnes (8 p.cent). De plus le
nombre de sites artériels touchés augmente avec l'augmentation de
Lp(a). Pour un degré d'athérosclérose carotidienne
comparable, les patients avec apo(a) de faible poids moléculaire sont en
moyenne 10 ans plus jeunes que ceux avec apo(a) de poids moléculaire
élevé. En analyse multivariée, l'apo(a) apparaît
comme le meilleur marqueur prédictif du degré
d'athérosclérose, après l'âge.
L'auteur explique ses résultats par le
comportement particulier de la Lp(a) dans l'insuffisance rénale
chronique. Les patients ayant une isoforme de faible poids moléculaire
sont exposés à de fortes concentrations tout au long de leur vie
et sont donc susceptibles d'avoir des lésions
d'athérosclérose avant l'insuffisance rénale chronique, et
de voir ces lésions évoluer très rapidement lors de la
maladie.
Les patients avec une isoforme de poids
moléculaire élevé, n'ont des concentrations
augmentées que pendant la maladie.
A la différence de la concentration, le
phénotype de l'apo(a) pourrait servir de marqueur prédictif des
lésions d'athérosclérose antérieures à
l'insuffisance rénale. Il est possible que les complications cliniques
athéroscléreuses ne menacent la survie
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
à long terme des hémodialysés
qu'en cas de lésions préexistantes à l'insuffisance
rénale chronique 389.
Des études prospectives sont nécessaires
pour confirmer l'intérêt de la Lp(a) comme marqueur
prédictif des complications athéroscléreuses aux
différentes étapes du traitement des insuffisants rénaux
chroniques.
Influence de la fonction rénale sur le
métabolisme de la Lp(a) et vice versa
Plusieurs auteurs ayant rapporté des taux
élevés de Lp(a) dans les maladies rénales, ont émis
l'hypothèse d'un rôle du rein dans le métabolisme de la
Lp(a), sans toutefois en apporter la preuve. Deux hypothèses permettent
d'expliquer les taux élevés de Lp(a) dans ces maladies.
Premièrement, le rein aurait une influence indirecte sur la
synthèse hépatique de Lp(a) par le biais d'un facteur
sécrété ou par les toxines urémiques.
Deuxièmement, le rein serait directement impliqué dans le
métabolisme normal de la Lp(a). Oida, décrit l'élimination
urinaire de fragments d'apo(a) libres (environ 1 à 1,5 mg/j),
élimination qui diminue avec la baisse de la filtration
glomérulaire 377.
Quant au rôle de la Lp(a) dans la
pathogénie de la maladie rénale, si les concentrations
élevés sont une cause primaire de maladie rénale, il
devrait y avoir une plus grande fréquence d'isoformes de faible poids
moléculaire chez les insuffisants rénaux chroniques.
Or ceci n'a pas été observé dans
deux grandes études 381 383.
2.8.2.3. L'hypothyroïdie
Les hormones thyroïdiennes, thyroxine (T4) et
triiodothyronine (T3) agissent à plusieurs niveaux du métabolisme
lipidique:
- elles augmentent la synthèse de l'HMG CoA
réductase et interviennent donc dans la synthèse intracellulaire
du cholestérol,
- elles accélèrent le catabolisme
hépatique du cholestérol en acides biliaires, - elles stimulent
l'activité de la LPL et de la triglycéride lipase
hépatique,
- la T3 intervient dans le catabolisme des LDL, en
augmentant le nombre des récepteurs des LDL.
La carence en hormones thyroïdiennes va donc
entraîner une diminution de la synthèse du cholestérol mais
une diminution encore plus importante de son catabolisme, d'où une
hypercholestérolémie le plus souvent isolée, ou
associée à une hypertriglycéridémie, par
ralentissement du catabolisme des VLDL.
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
L'hypothyroïdie primaire entraîne les
troubles lipidiques les plus marqués. L'hypothyroïdie secondaire
à une insuffisance hypophysaire, où la carence en hormones
thyroïdiennes est moins importante, provoque des troubles lipidiques plus
discrets, et en général de type hyperlipidémie
mixte.
Le traitement hormonal substitutif va normaliser les
paramètres lipidiques parallèlement au retour vers
l'euthyroïdie. L'absence de normalisation complète sous traitement
doit faire suspecter une hyperlipidémie familiale associée qui
doit être traitée pour son propre compte.
Dans une étude cas - témoins, De Bruin
trouve des concentrations moyennes de Lp(a) significativement augmentées
chez 19 hypothyroïdiens (0,26 #177; 0,03 g/I) et diminuées chez 27
hyperthyroïdiens (0,08 #177; 0,03 g/I) par rapport à la
concentration moyenne de 54 euthyroïdiens (0,15 #177; 0,04 g/I) et de 114
témoins donneurs de sang (0,16 #177; 0,03 g/1).
Chez les hypothyroïdiens, il existe une relation
très étroite entre l'index de thyroxine libre, reflet du statut
thyroïdien, et la concentration de Lp(a) (après transformation
logarithmique). Au cours du traitement hormonal substitutif des
hypothyroïdiens, cette relation est également retrouvée et
il y a diminution des concentrations de Lp(a) (moins 55 p.cent) et d'apoB
(moins 27 p.cent).
Réciproquement, chez les hyperthyroïdiens,
le retour à l'euthyroïdie est associé à une
augmentation significative des concentrations de Lp(a) et d'apoB
390
Engler montre aussi des taux de Lp(a) abaissés
dans l'hyperthyroïdie et augmentés dans l'hypothyroïdie. Le
retour à l'euthyroïdie est associé à des variations
en sens inverse : augmentation de 60 p.cent chez les hyperthyroïdiens,
diminution de
10 p.cent chez les hypothyroïdiens. Il
suggère une influence du statut thyroïdien sur le taux de
synthèse hépatique de l'apo(a) 391.
Dans une étude chinoise, 40
hyperthyroïdiens ont des taux d'apo(a) significativement plus faibles que
les témoins normaux (médianes : 0,08 et 0,19 g/I respectivement).
Le retour à l'euthyroïdie sous traitement par l'iode radioactive
s'accompagne d'une augmentation de 50 p.cent du taux de l'apo(a) et d'une
augmentation dans les mêmes proportions du cholestérol total et
des LDL, et de l'apoB. Au cours du traitement les taux d'apo(a) sont
corrélés avec ceux des hormones thyroïdiennes.
L'augmentation de l'apo(a) survient plus tard que celle des autres
paramètres et l'auteur explique ce délai par un effet plus rapide
sur l'activité des récepteurs des LDL et plus lent sur la
synthèse de l'apo(a) 392.
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son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 180/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Klausen mesure les concentrations de Lp(a) de 31
hyperthyroïdiens avant et après le retour à
l'euthyroïdie, en tenant compte des phénotypes d'apo(a). Les
concentrations augmentent significativement (p<0,001) de 0,10 g/I (0,06 -
0,23) à 0,19 g/I (0,07 - 0,30), et indépendamment du poids
moléculaire faible ou élevé des isoformes d'apo(a)
393
Le risque accru d'athérosclérose
précoce chez les hypothyroïdiens a été
attribué aux concentrations augmentées de cholestérol des
LDL et d'apoB mais les concentrations augmentées de Lp(a)
trouvées chez ces patients pourraient accélérer le
développement de la maladie.
Des mécanismes hormono-dépendants sont
susceptibles d'expliquer l'influence du statut thyroïdien sur les
concentrations de Lp(a). Les taux de Lp(a) sont génétiquement
déterminés par le taux de synthèse hépatique de
l'apo(a). Or il a été montré que l'administration de T3
diminue le taux de synthèse hépatique de l'apoB. Comme l'apoB et
la Lp(a) se comportent de façon parallèle chez les
hyperthyroïdiens, De Bruin considère comme probable que les
hormones thyroïdiennes diminuent la synthèse d'apo(a) et la
sécrétion de Lp(a). Toutefois chez les hypothyroïdiens,
c'est la diminution d'activité des voies cataboliques des LDL
(récepteurs des LDL et récepteurs scavenger)
qui expliquerait l'augmentation des concentrations de Lp(a) plus
qu'une augmentation de synthèse 39°.
Il reste à évaluer la place de la Lp(a)
dans les complications vasculaires de l'hypothyroïdie grâce à
des études prospectives portant sur de nombreux individus et tenant
compte des isoformes d'apo(a).
2.8.2.4. La goutte
La maladie goutteuse primitive est très souvent
associée à une hyperlipidémie (augmentation des
triglycérides et de l'apoB, diminution du cholestérol HDL). De
plus, les crises de gouttes, de colique néphrétique et
l'hyperuricémie sont fréquentes dans les
hypertriglycéridémies endogènes (types Ilb, Ill et IV). En
outre l'acide urique semble capable de stimuler la prolifération des
cellules musculaires lisses.
Les pathologies par athérosclérose
constituent une importante cause de décès dans ce groupe de
patients où s'associent plusieurs facteurs de risque.
Takahashi comparant 175 hommes atteints de goutte
primitive à 172 témoins du même âge, montre que les
concentrations de Lp(a) sont significativement différentes (p<0,01)
avec une médiane plus élevée chez les malades (0,16 g/1)
que chez les témoins (0,09 g/1).
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Deux hypothèses physiopathologiques pourraient
expliquer les différences :
- une augmentation de la Lp(a) comme marqueur de
l'inflammation ce qui a été évoquée dans certaines
études 251. Mais aucun de ses patients ne
présentait d'épisode d'arthrite aiguë.
- une plus grande fréquence d'isoformes
d'apo(a) de faible poids moléculaire mais les isoformes n'ont pas
été typés dans cette étude et les distributions
sont déviées de façon similaire suggérant que les
principaux déterminants des concentrations de Lp(a) sont communs chez
les goutteux et chez les témoins.
Chez 15 patients ayant des concentrations de Lp(a)
supérieures à 0,20 g/I, un traitement par le nicéritrol
(dérivé de l'acide nicotinique peu susceptible d'augmenter
l'acide urique) a été institué. Ce traitement a
entraîné une diminution significative des concentrations de 0,42
#177; 0,06 à 0,33 #177; 0,05 g/I après 5 mois.
Il apparaît nécessaire d'évaluer
de façon prospective si ce traitement permet de diminuer l'incidence de
la maladie athéroscléreuse chez ce type de patient "4
Ces résultats suggèrent que le dosage de
la Lp(a) en plus du bilan lipidique standard est important, ces patients ayant
souvent des anomalies favorisant l'athérosclérose.
2.8.3. Autres maladies
2.8.3.1. Les maladies hépatiques
Comme le foie occupe une place centrale dans le
métabolisme des lipoprotéines, les affections de cet organe sont
à l'origine de dyslipidémies importantes.
Les maladies hépatiques acquises qui ont des
conséquences importantes sur le métabolisme des
lipoprotéines sont essentiellement de 2 types :
- les cholestases, qui aboutissent à un
défaut d'excrétion du cholestérol et des acides biliaires
se traduisant par la présence de lipoprotéines à la fois
anormales et caractéristiques. La lipoprotéine X (LpX),
caractéristique de la cholestase comprend essentiellement des
phospholipides (65 p.cent) du cholestérol libre (25 p.cent) et un peu de
protéines, de triglycérides, et de cholestérol
estérifié. La protéine majeure est l'albumine avec un peu
d'apo AI, C et E. La synthèse de l'apoprotéine Al est souvent
effondrée ce qui entraîne une importante diminution des
HDL.
Le mécanisme lié à la production
des lipoprotéines anormales semble principalement la
régurgitation biliaire. Ainsi la Lpx semble se former dans les
canalicules biliaires et non dans les hépatocytes. Elle
résulterait de l'interaction des lipides biliaires avec les autres
constituants de la bile et du sérum, en particulier
l'albumine.
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 182/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
L'activité de la LCAT est souvent normale dans
la cholestase de courte durée et n'est diminuée que dans
l'obstruction biliaire prolongée. En cas de déficit en
activité LCAT, la plupart des classes de lipoprotéines sont
déficientes en esters de cholestérol, enrichies en
triglycérides et phospholipides, et ont une composition anormale en
apoprotéines.
- les lésions hépatocellulaires qui
peuvent affecter d'une part les réactions normales de la
biosynthèse, de la sécrétion et du catabolisme des
lipoprotéines, d'autre part, la synthèse des enzymes de leur
métabolisme telle que la LCAT.
Les anomalies les plus caractéristiques
semblent être une diminution de l'activité des enzymes d'origine
hépatique comme la LCAT et la triglycéride lipase, et une
capacité réduite du foie à dégrader les remnants de
lipoprotéines. Les conséquences sur les lipoprotéines sont
variables selon que l'atteinte hépato-cellulaire est aiguë ou
chronique. En général, les anomalies sont plus intenses dans les
atteintes aiguës (hépatites aiguës virales ou alcooliques) que
dans les maladies chroniques (cirrhose ou carcinome hépato-cellulaire).
Il s'agit souvent d'hypertriglycéridémies modérées
par accumulation de LDL enrichies en triglycérides et de diminutions des
HDL qui sont pauvres en apoAl et All.
Cholestase intra-hépatique
Feely montre que 30 patients atteints de cirrhose (24
d'origine alcoolique, 5 par hépatite chronique active et 1
hémochromatose) ont des taux de Lp(a) diminués par rapport aux
témoins, ces taux ont tendance à être d'autant plus faibles
que la cirrhose est sévère. Il suggère que les faibles
concentrations de Lp(a) expliqueraient le faible risque vasculaire de ces
patients 19°.
Gregory étudie 42 patients atteints de cirrhose
biliaire primitive (CBP) et 39 patients appariés sur l'âge et le
sexe et atteints d'autres maladies hépatiques. Ces 2 groupes sont
comparés à 432 témoins. Les 2 groupes de patients ont des
taux médians de Lp(a) plus faibles que ceux des témoins
:
- groupe CBP, médiane : 0,03 g/I
(0,01-0,76)
- autres maladies hépatiques, médiane :
0,05 g/I (0,01-0,60)
-témoins, médiane : 0,08 g/I
(0,01-1,03)
La significativité par rapport aux
témoins est respectivement de p < 0,005 pour le groupe CBP et p <
0,0001 pour les autres maladies hépatiques. Il y a de plus un
pourcentage important de Lp(a) non détectables chez les patients : 29
p.cent dans le groupe CBP, 28 p.cent dans l'autre groupe, contre seulement 3
p.cent des témoins. Dans les 2 groupes de patients la concentration de
Lp(a) est corrélée avec la
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
bilirubinémie. Comme ce dernier
paramètre à un pouvoir prédictif du pronostic de la CBP,
les données suggèrent que la Lp(a) pourrait constituer un reflet
de la fonction hépatique 395
Allessandri évalue les taux de Lp(a) de 30
patients cirrhotiques (26 post hépatite virale, 4 d'origine alcoolique)
et montre aussi une diminution qui est corrélée avec le
diminution du taux de prothrombine (TP), de l'apoB et de l'albumine. Les taux
sont plus abaissés dans les formes les plus graves (score de
Child-Turcotte) ce qui confirme les résultats de Feely
190. L'absence de corrélation entre la
diminution de la Lp(a) et la diminution des autres paramètres lipidiques
suggère que l'abaissement des taux de Lp(a) est lié à la
diminution de synthèse des protéines par le foie 396
Selvais confirme que les concentrations de Lp(a) sont
abaissées chez les patients avec atteinte hépatique : 68 patients
(dont 50 cirrhotiques) ont une concentration moyenne de Lp(a) de 0,09 #177;
0,14 g/I contre 0,24 #177; 0,34 g/I chez les témoins. Les taux de Lp(a)
sont ici aussi, corrélés avec le TP et l'albumine (p <0,003 et
< 0,05 respectivement). Les faibles taux de Lp(a) sont surtout liés
à l'état fonctionnel du foie, notamment aux capacités de
synthèse, et non à l'étiologie de la maladie
189.
Atteinte hépato-cellulaire
Geiss compare les concentrations de Lp(a) de 74
patients atteints d'hépatites virales aiguës [à virus A (n =
32), B (n = 28) ou C (n = 14)], à celles de 404 témoins. Pendant
la phase aiguë de la maladie, les taux médians de Lp(a) des
patients sont significativement plus faibles que ceux des témoins [0,07
g/I (0,00 - 0,69) vs 0,17 g/I (0,00 - 3,18)] alors que les différentes
isoformes d'apo(a) sont également distribuées dans les 2 groupes.
La diminution apparaît indépendante du poids moléculaire de
l'isoforme d'apo(a) et de l'étiologie de l'hépatite.
Dans un sous groupe de 23 patients suivis
jusqu'à la guérison, les taux médians de Lp(a) sont
passés de 0,07 g/I pendant l'hépatite à 0,32 g/I
après, avec une corrélation entre l'augmentation de la Lp(a) et
la normalisation du TP 397.
Au total, les affections hépatiques chroniques
et aiguës s'accompagnent d'une baisse des taux de Lp(a) qui est souvent
associée à la sévérité de la maladie et
corrélée avec les test fonctionnels
hépatiques.
Le taux de Lp(a) pourrait évaluer la fonction
hépatique mais compte-tenu des larges variations interindividuelles, ce
paramètre semble d'utilisation assez complexe.
2.8.3.2. Maladies rhumatismales, connectivites
Polyarthrite rhumatoïde
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son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
La polyarthrite rhumatoïde est une maladie
inflammatoire où la Lp(a) est donc susceptible d'augmenter. Dans une
étude suédoise, 93 patients avec polyarthrite rhumatoïde de
sévérité moyenne sont comparés à 67
témoins appariés sur l'âge. Les taux de Lp(a) sont
significativement plus élevés chez les patients (0,23 #177; 0,02
g/I) que chez les témoins (0,15 #177; 0,02 g/I). Pour 12 patients ayant
une concentration supérieure à 0,48 g/I (95ème
percentile), il existe une corrélation entre Lp(a) et des marqueurs de
l'inflammation comme la vitesse de sédimentation et l'orosomucoïde,
mais pas avec la CRP.
L'augmentation de la Lp(a) pourrait résulter en
partie de l'inflammation mais les auteurs suggèrent que la Lp(a)
pourrait expliquer une part de la mortalité vasculaire
élevée de ces patients 398.
Lupus érythémateux
disséminé
Cette maladie est associée à une
mortalité cardiovasculaire accrue.
Les taux de Lp(a) de 39 patients en phase active de la
maladie sont supérieurs à ceux de témoins normaux (0,20 vs
0,12 g/1). Les taux supérieurs à 0,30 g/I sont plus
fréquents chez les malades que chez les témoins. Ces taux sont
corrélés avec la protéinurie et inversement avec
l'albuminémie 399.
Aucune preuve n'a encore été
apportée de la responsabilité de la Lp(a) dans la
mortalité vasculaire de ces patients.
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
2.8.3.3. Thromboses veineuses
Si le rôle de la Lp(a) est bien établi
dans la pathologie athérothrombotique des artères, il a
été peu étudié dans les thromboses
veineuses.
Mârz compare les taux de Lp(a) de 203 sujets
hospitalisés pour thrombose veineuse à ceux de
115 donneurs de sang. Les concentrations de l'ensemble des malades (0,17 g/I)
ne sont pas différentes de celles des témoins (0,16 g/1). Les
malades sont répartis en 3 groupes selon qu'il y a ou non des facteurs
de risque de thrombose (antécédents familiaux ou marqueurs
biologiques de risque thrombotique) et les taux de Lp(a) sont similaires dans
les trois groupes 269. Cette étude va
à l'encontre d'un rôle de la Lp(a) dans la thrombose
veineuse.
La Lp(a) a été donc
étudiée dans des pathologies très variées mais pour
certaines (maladies hépatiques, dysthyroïdies, maladies
rhumatismales, goutte, cancer....) son intérêt reste à
confirmer. Les variations dans diverses pathologies pourraient cependant
apporter des éclaircissements, soit sur son métabolisme, soit sur
son rôle pathogénique.
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son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
3. Résultats personnels
Lorsque les médecins de l'hôpital Beaujon
(AP-HP), principalement des services de cardiologie (40 p.cent des demandes) et
de chirurgie vasculaire (19 p.cent des demandes) prescrivent un bilan lipidique
complet pour leurs patients, nous effectuons, au service de Biochimie les
analyses suivantes :
- examen de l'aspect du sérum,
- dosages enzymatiques du cholestérol et des
triglycérides,
- dosages
immunonéphélémétriques des apoprotéines Al
et B avec calcul du rapport apoprotéine B sur apoprotéine
Al,
- électrophorèse des lipoprotéines
sur un gel d'agarose, permettant la séparation des alpha-,
prébêta- et bêtalipoprotéines et la mise en
évidence éventuelle, notamment, de chylomicrons.
Devant l'intérêt croissant porté
à la Lp(a) et du fait des publications montrant son implication dans les
maladies cardiovasculaires, sa recherche et son dosage ont été
inclus dans les bilans lipidiques complets.
Dès la mise à disposition du nouveau
support d'électrophorèse dont la composition permet en plus
d'individualiser la Lp(a) (Hydragel LIPO + Lp(a)b), nous avons
évalué ses performances pour le typage des profils
lipoprotéiques et pour le dépistage de la présence d'une
Lp(a).
Il fallait d'une part s'assurer que le nouveau support
permettait un typage fiable des profils lipoprotéiques des patients,
d'autre part vérifier le taux à partir duquel il permettait la
mise en évidence de la Lp(a).
Nous avons ensuite comparé deux méthodes
de dosage de la Lp(a) puis choisi la méthode adaptée à nos
spécificités.
Enfin, une analyse portant sur les résultats de
plusieurs années a été effectuée.
3.1. Matériel et méthodes
3.1.1. Séparations des lipoprotéines par
électrophorèse
La technique habituellement utilisée est une
électrophorèse sur gel d'agarose : après
dépôt de 1 pI de sérum dans une "rigole"
préformée dans le gel, migration à 100 V pendant 35
minutes et coloration au rouge gras, l'importance relative des fractions
séparées est évaluée par densitométrie
à 530 nm. Sur ce support la Lp(a) migre
b SEBIA
32, rue Maximilien Robespierre, 92130
Issy-les-Moulineaux
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
avec les prébêtalipoprotéines et
on ne peut la repérer aisément que lorsqu'elle se trouve à
concentration notable et que le sérum a été analysé
le jour du prélèvement. L'addition à un gel d'agarose d'un
sel de magnésium [Hydragel LIPO + Lp(a)] permet de diminuer la
mobilité des alpha-, prébêta- et
bêtalipoprotéines sans affecter la mobilité de la Lp(a) qui
se trouve ainsi séparée des
prébêtalipoprotéines. Ceci permet de la mettre en
évidence sous forme d'une bande plus ou moins nette située entre
les alpha et les prébêtalipoprotéines. Après
dépôt de 3 pl de sérum sur le gel, migration à 50 V
pendant 90 minutes, les fractions lipoprotéiques séparées
sont colorées par le noir soudan et leurs proportions relatives sont
évaluées par densitométrie à 570 nm (Figure
24).
3.1.2. Dosage de la Lp(a)
Parmi les nombreuses méthodes de dosage de la
Lp(a), le choix a été discuté entre
l'immunonéphélémétrie et
l'électroimmunodiffusion de Laurell.
Immunonéphélémétrie
La Lp(a) contenue dans le sérum à doser
est mise en présence d'un antisérum spécifique, en milieu
liquide. Il se forme des immuncomplexes qui dispersent la lumière
projétée. L'intensité de la lumière
dispersée est fonction de la concentration de Lp(a) dans
l'échantillon. Les concentrations des sérum de patients sont
calculées à partir d'une gamme établie avec un standard de
concentration connue.
Les dosages ont été réalisés
avec un néphélémètre Laser (BN100, Behring
Diagnostic) et les réactifs (antisérum, standard et
contrôle ) du même fabricant. Electroimmunodiffusion
Les dosages ont été réalisés
par la technique d'électro-immunodiffusion en gel
d'agarose selon Laurell avec le coffret Hydragel Lp(a)
d.
Les échantillons diffusent sous l'influence du
courant électrique dans un gel d'agarose contenant un antisérum
spécifique en concentration constante. La concentration de Lp(a) (g/1)
des échantillons de patients est évaluée par rapport
à une gamme d'étalonnage en 4 points. Les points de la gamme, le
contrôle et les échantillons de patients sont
déposée dans des puits (5p1) préformés dans le gel.
Après migration pendant 4 heures à 50V et
révélation au violet acide, la présence de
C Behring Diagnostic
260, ay. Napoléon-Bonaparte, 92500
Rueil-Malmaison
d SEBIA
32, rue Maximilien Robespierre, 92130
Issy-les-Moulineaux
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son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
la lipoprotéine est matérialisée par des
pics dont la hauteur, mesurée à l'aide d'une règle
millimétrée est proportionnelle à la concentration de la
Lp(a) (Figure 25).
3.1.3. Population étudiée
Un total de 1557 bilans lipidiques complets a été
réalisé entre avril 1993 et avril
1998. Ont été exclus :
- les bilans répétés pour les mêmes
patients (n=39)
- les bilans sur sérums lactescents ou opalescents
empêchant le dosage des
apoprotéines Al et B
(n=5)
- les bilans pour lesquels le dosage de la Lp(a) n'a pas pu
être réalisé (n=6)
- les sujets dont l'âge n'est pas connu (n=3)
Le pourcentage d'exclusion est de 3,4 p.cent. Il reste un
effectif de 1504 patients.
La population est constituée de 873 hommes (58,0 p.cent)
et de 631 femmes (42 p.cent),
soit un sexe ratio hommes / femmes égal à 1,38.
L'âge moyen de la population est de 56,7 #177; 16,4 ans,
l'âge moyen des hommes est
de 58,1 #177; 14,1 ans et celui des femmes est de 54,7 #177; 18,9
ans.
Les hommes sont significativement plus âgés que les
femmes avec p <0,01 (E = 2,77).
Nous avons donc établi les structures d'âge des 2
groupes ainsi constitués.
|
Hommes
|
Femmes
|
Total
|
Age (années)
|
n
|
p.cent
|
n
|
p.cent
|
N
|
p.cent
|
moins de 30
|
21
|
2,4
|
79
|
12,5
|
100
|
6,7
|
31-40
|
70
|
8,0
|
85
|
13,5
|
155
|
10,3
|
41-50
|
175
|
20,0
|
108
|
17,1
|
283
|
18,8
|
51-60
|
226
|
25,9
|
96
|
15,2
|
322
|
21,4
|
61-70
|
197
|
22,6
|
105
|
16,6
|
302
|
20,1
|
71 et plus
|
184
|
21,1
|
158
|
25,1
|
342
|
22,7
|
Total
|
873
|
100
|
631
|
100
|
1504
|
100
|
Structures d'âge des hommes, des femmes et de
l'ensemble de la population Les structures d'âge des 2
populations sont différentes (Chie = 96,88), avec p<0,001.
Le calcul des pourcentages d'hommes et de femmes dans chaque
classe d'âge permet de mieux apprécier les différences de
répartition des 2 populations selon l'âge :
|
Hommes
|
Femmes
|
Total
|
Age (années)
|
n
|
p.cent
|
n
|
p.cent
|
n
|
p.cent
|
moins de 30
|
21
|
21,0
|
79
|
79,0
|
100
|
100
|
31 - 40
|
70
|
45,2
|
85
|
54,8
|
155
|
100
|
41 - 50
|
175
|
61,8
|
108
|
38,2
|
283
|
100
|
51 - 60
|
226
|
70,2
|
96
|
29,8
|
322
|
100
|
61 - 70
|
197
|
65,2
|
105
|
34,8
|
302
|
100
|
71 et plus
|
184
|
53,8
|
158
|
46,2
|
342
|
100
|
Pourcentage d'hommes et de femmes dans chaque classe
d'âge
Il y a significativement plus de femmes jusqu'à 40 ans et
plus d'hommes entre 41 et 70 ans.
Nous avons successivement choisi deux séries de
critères pour définir puis comparer des groupes de sujets au sein
de la population étudiée.
1 - La classification des sujets selon les critères
biologiques (paramètres du bilan lipidique) nous a permis de les
répartir en 4 groupes :
- normolipidémique (NL)
- hypercholestérolémie pure (HCP) -
hyperlipidémie mixte (HLM)
- hypertriglycéridémie
pure(HTP)
|
f cholestérol inférieur ou égal à
5,20 mmol/I et t triglycérides inférieur ou égal à
1,70 mmol/I
f cholestérol supérieur à 5,20 mmol/I et t
triglycérides inférieur ou égal à 1,70 mmol/I
f cholestérol supérieur à 5,20 mmol/I et t
triglycérides supérieur à 1,70 mmol/I
f cholestérol inférieur ou égal à
5,20 mmol/I et t triglycérides supérieur à 1,70 mmol/I
|
Les patients se répartissent dans ces groupes de la
façon suivante :
|
NL
|
|
HCP
|
|
HLM
|
|
HTP
|
Total
|
n
|
p.cent
|
n
|
|
p.cent
|
n
|
|
p.cent
|
n
|
|
p.cent
|
n
|
p.cent
|
Hommes
|
239
|
57,7
|
280
|
|
47,9
|
289
|
|
70,8
|
65
|
|
67,0
|
873
|
58
|
Femmes
|
175
|
42,3
|
305
|
|
52,1
|
119
|
|
29,2
|
32
|
|
33,0
|
631
|
42
|
Total
|
414
|
100
|
585
|
|
100
|
408
|
|
100
|
97
|
|
100
|
1504
|
100
|
Répartition des hommes et des femmes selon le
profil lipidique
2 - La répartition des sujets selon des critères
cliniques nous a conduit à définir 6 groupes :
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 189/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
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son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 190/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
- Un groupe (n=113, soit 7,5 p.cent) rassemblant le personnel de
l'hôpital qui s'est "autoprescrit" un bilan lipidique complet, le centre
de transfusion et la médecine du travail.
et 5 groupes de patients selon les critères suivants :
- Groupe "Pathologies digestives" (n=83, soit 5,5 p.cent)
réunissant les patients hospitalisés et les consultants des
services de gastroentérologie, d'hépatologie et de chirurgie
digestive.
- Groupe "Maternité-Gynécologie" (n=101, soit 6,7
p.cent), qui rassemble les patientes hospitalisées en maternité
ou en gynécologie et les consultantes.
- Groupe "Neurologie" (n=106, soit 7,0 p.cent) rassemblant les
patients hospitalisés en neurologie, neuro-chirurgie et psychiatrie.
- Groupe "Cardiovasculaire" (n=899, soit 59,8 p.cent), comprenant
les patients de cardiologie (n=611) et de chirurgie vasculaire (n=288).
- Groupe "Autres maladies" (n=202, soit 13,5 p.cent)
réunissant diverses consultations (médecine,
anésthésie,...), les patients des services d'hématologie,
de pneumologie,...
3.1.4. Outils statistiques
Les pourcentages ont été comparés par le
test du Chie.
Les moyennes ont été comparées par le test
de l'écart réduit (pour deux moyennes à comparer) et par
analyse de la variance (plus de 2 moyennes à comparer). L'ajustement sur
l'âge a été fait par la méthode de standardisation
directe (ou méthode de la population-type).
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 191/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
3.2. Résultats
Ils sont exposés en deux parties :
- les comparaisons de techniques analytiques,
- les résultats de la population de 1504 bilans lipidiques
complets consécutifs.
3.2.1. Comparaisons de techniques analytiques
3.2.1.1. Séparation des lipoprotéines
par électrophorèse
Nous avons comparé les résultats des
séparations électrophorétiques des lipoprotéines
réalisées avec un gel d'agarose simple et avec l'Hydragel
LIPO+Lp(a). Typage des profils lipoprotéiques
Beaucoup plus que les pourcentages densitométriques des
différentes fractions, le typage des profils lipoprotéiques des
sérums de patients se fait par comparaison visuelle de
l'intensité relative des fractions avec celles d'un sérum
normolipidémique. Les sérums de 69 patients ont fait l'objet d'un
lipoprotéinogramme sur les 2 supports et ont été
typés indépendamment de l'aspect obtenu avec le second support
:
|
Gel d'agarose simple
|
Hydragel LIPO + Lp(a)
|
Profil normal
|
26
|
26 dont 8 avec Lp(a)
|
Augmentation des 0
lipoprotéines
|
15
|
15 dont 7 avec Lp(a)
|
Augmentation des 0 et des pré-0
lipoprotéines
|
8
|
8 dont 4 avec Lp(a)
|
Augmentation des pré-0
lipoprotéines
|
13
|
13 dont 7 avec Lp(a)
|
Diminution des a
lipoprotéines
|
3
|
3 dont 3 avec Lp(a)
|
Diminution des a- et augmentation des
pré-13 lipoprotéines
|
1
|
1 dont 1 avec Lp(a)
|
Présence d'héparine
|
3 (non interprétables)
|
3 (dont 1 interprétable)
|
Résultats comparés du typage de 69
sérums avec les 2 supports
L'interprétation aboutit, en dehors de la
présence ou non d'une Lp(a) à des conclusions similaires.
Lorsqu'il y a une bande de Lp(a) intense sur le nouveau gel, on ne devine la
présence de Lp(a) avec le gel habituel que dans 3 cas sur 13.
Nous avons conclu que les deux supports sont
équivalents pour le typage visuel des profils lipoprotéiques,
indépendamment de la Lp(a). Sur le plan de l'aspect du
lipoprotéinogramme, l'Hydragel LIPO + Lp(a) donne une meilleure
focalisation des alphalipoprotéines mais une moins bonne
séparation des bêta- et des
prébêtalipoprotéines ce qui ne gêne cependant pas
l'interprétation.
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 192/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
L'usage est d'inclure, dans le comte-rendu adressé au
clinicien, en plus du commentaire du biologiste, les pourcentages des
différentes fractions. Dans notre pratique nous n'indiquons pas de
"valeurs normales" pour ces pourcentages. Nous avons cependant
vérifié, avec 62 sérums ayant des concentrations de
cholestérol total comprises entre 4,0 et 5,2 mmol/I et de
triglycérides inférieures à 1,7 mmol/I, que les valeurs
trouvées étaient en accord avec celles annoncées par le
fabricant :
n = 62 sérums normaux
|
pourcentages trouvés
|
"Normales" fabricant
(p.cent)
)
|
|
m-2SD
|
m+2SD
|
|
a lipoprotéines
|
19
|
49
|
22 à 46
|
prép lipoprotéines
|
0
|
19
|
0 à 27
|
3 lipoprotéines
|
41
|
69
|
47 à 71
|
Pourcentages moyens des fractions lipoprotéiques
de sérums normaux Par comparaison avec la technique usuelle, le
support Hydragel LIPO + Lp(a) donne des pourcentages qui sont en moyenne :
6 p.cent plus faibles pour les a lipoprotéines
3 p.cent plus faibles pour les pré6 lipoprotéines
et
7 p.cent plus forts pour les R lipoprotéines
Ceci est sans incidence sur le typage de profils
lipoprotéiques.
Sensibilité et spécificité de la
recherche de Lp(a) sur Hydragel LIPO + Lp(a) Lorsqu'elle est
détectable, la Lp(a) se présente sous forme d'une fraction
supplémentaire dont la position peut varier légèrement
d'un échantillon à l'autre selon le phénotype de l'apo(a).
Le plus souvent la Lp(a) constitue une bande bien individualisée entre
les alpha- et les prébêta-lipoprotéines, mais parfois,
surtout lorsqu'elle se trouve en concentration faible, la Lp(a) apparaît
sous forme d'une "bosse" devant les alphalipoprotéines (Figure 24).
Nous avons étudié la sensibilité et la
spécificité de la mise en évidence de la fraction Lp(a)
avec le nouveau support en effectuant les dosages de Lp(a) de 154 sérums
ayant été soumis à l'électrophorèse par
l'Hydragel LIPO + Lp(a).
Les dosages ont été réalisés par la
technique d'électro-immunodiffusion.
Dans notre contexte, la sensibilité du test exprime le
pourcentage de sérums reconnus comme Lp(a) positifs à
l'électrophorèse parmi tous les sérums ayant une
concentration de Lp(a) supérieure à un seuil donné, et la
spécificité est le pourcentage de sérums reconnus comme
Lp(a) négatifs à l'électrophorèse parmi tous les
sérums ayant une concentration de Lp(a) inférieure au seuil
donné.
Lp(a) absente ou non détectablefI
jyl
I j
I iI
I
Liikaypres'eme"sous rofine a'uhe odsse
|
|
|
|
Lp(a)
|
Lp(a) présente sous forme d'une bande
pré-p
-L ·
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 193/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Figure 24 : Exemples de profils lipoprotéiques
avec l'Hydragel LIPO + Lp(a)
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 194/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Le seuil de détection annoncé par le
fabricant "se situe entre 0,15 et 0,20 g/I selon les sérums". Nous avons
calculé pour notre série la sensibilité et la
spécificité pour trois seuils de concentration : 0,20 0,25 et
0,30 g/I et deux critères de positivité :
- présence d'une bande bien individualisée
entre les alpha- et les p ré bêta l i po p roté i
nes,
- présence d'une bande définie comme
ci-dessus, ou d'une "bosse" devant les alphalipoprotéines.
Les résultats suivants ont été
obtenus :
Critères visuels -
|
Bande nette
|
|
Bande ou "bosse"
|
Seuils (g/I) 4.
|
Sensibilité p.cent
|
Spécificité p.cent
|
Sensibilité p.cent
|
Spécificité p.cent
|
0.20
|
68
|
97
|
79
|
91
|
0.25
|
70
|
93
|
80
|
86
|
0.30
|
89
|
92
|
92
|
83
|
Sensibilité et spécificité de la
recherche de Lp(a) par électrophorèse
La sensibilité augmente avec le seuil de
positivité et, pour un même seuil, est d'autant plus
élevée que le critère de positivité augmente le
nombre de positifs ("bosse").
Il existe deux risques :
- dépister une Lp(a) de concentration
inférieure au seuil de détection de
l'électrophorèse
- "passer à côté" d'une Lp(a) de
concentration supérieure au seuil de détection de
l'électrophorèse.
Ces deux risques sont minima quand la somme
"sensibilité + spécificité" est la plus
élevée.
Seuil
|
Bande
|
Bande ou bosse
|
0,20 g/I
|
1.65
|
1.70
|
0,25 g/I
|
1.63
|
1.66
|
0,30 g/I
|
1.82
|
1.75
|
Sommes "sensibilité + spécificité"
de la recherche de Lp(a) à 3 seuils de concentration et selon 2
critères d'identification
Le seuil de dépistage qui minimise les deux
risques est donc de 0,30 g/I avec comme critère de positivité la
présence d'une bande.
L'analyse de ces résultats nous a incité
à réaliser désormais les lipoprotéinogrammes avec
l' Hydragel LIPO + Lp(a).
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son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 195/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
3.2.1.2. Dosage de la Lp(a)
Comparaison de deux techniques analytiques
:I'immunonéphélémétrie et
l'électroimmunodiffusion.
L'immunonéphélémétrie
présente les avantages :
- d'être automatisée,
- facile à mettre en oeuvre,
- et d'avoir un domaine de mesure important (0,10
à 1,70 g/1).
Les inconvénients sont :
- impossibilité de doser les sérums
troubles,
- sensibilité à la taille de
l'analyte,
- nécessité de réaliser les dosages
sur sérums frais (il est fortement déconseillé
de
congeler les échantillons)
De plus le fabricant a mis en évidence, pour
certains échantillons, l'existence de
réactions non spécifiques obligeant
à effectuer un blanc pour chaque sérum. Si le
résultat du blanc dépasse une certaine
valeur, le fabricant conseille d'effectuer le
dosage par une autre méthode.
L'électroimmunodiffusion présente
les avantages :
- de pouvoir doser les sérums
troubles,
- d'être peu sensible à la taille de
l'analyte,
- d'autoriser la congélation des
échantillons avant dosage
- d'être bien adaptée aux petites
séries.
Les inconvénients sont :
-d'être entièrement manuelle,
- délicate à mettre en oeuvre, et
longue,
- d'avoir un domaine de mesure moins étendu (0,14
à 0,60 g/I) (Figure 25)
Nous avons tout d'abord comparé les
qualités de répétabilité, de
reproductibilité et testé les interférence analytiques de
chaque méthode. Puis nous avons comparé les résultats de
84 sérums dosés avec ces deux méthodes.
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 196/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Répétabilité
La répétabilité de
l'immunonéphélémétrie a été
évaluée en dosant 10 fois de suite deux sérums
différents et en calculant les moyennes, les écarts types et les
coefficients de variation (C.V. = écart type / moyenne):
moyennes : 0,504 0,428
écarts types : 0,005 0,008
C.V.: 1,0 p.cent 1,8 p.cent
La répétabilité de
l'électroimmunodiffusion, très dépendante du manipulateur,
n'a pas été mesurée.
Reproductibilité
Elle a été évaluée sur les
sérums de contrôle respectifs de chaque technique :
|
Immunonéphélémétrie
|
Electroimmunodiffusion
|
n
|
16
|
16
|
moyenne (g/I)
|
0,410
|
0,403
|
ecart-type
|
0,0099
|
0,0131
|
coefficient de variation
(p.cent)
|
2,4
|
3,3
|
Interférences analytiques
Elles ont été testées selon les
protocoles établis par la Société Française de
Biologie
Clinique e. Ces protocoles
consistent à effectuer des surcharges d'un même
sérum
par:
- une solution de lipides pour alimentation
parentérale pour tester l'influence de
l'opalescence,
- une solution d'hémoglobine pour tester
l'influence de l'hémolyse,
- une solution de bilirubine pour tester l'influence de
l'ictère.
Les surcharges effectuées ont été
évaluées
- par la mesure d'indices d'opalescence et
d'hémolyse sur un automate de biochimie
(Hitachi 717, Boehringer)
- par le dosage de la bilirubine.
Les résultats montrent que l'opalescence du
sérum même minime, est très gênante
en immunonéphélémétrie
(résultats par excès) alors qu'elle n' a pas d'effet sur
les
résultats du dosage par
électroimmunodiffusion :
e Annales de Biologie Clinique, 1986, 44,
686-745
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Opalescence
|
Immunonéphélémétrie
|
Electroimmunodiffusion
|
Tubes (0 = sans surcharge)
|
Indice
d'opalescence
|
Résultats des dosages de Lp(a)
|
Indice
d'opalescence
|
Résultats des dosages de Lp(a)
|
0
|
0
|
0,47
|
0
|
0,40
|
1
|
1
|
0,56
|
1
|
0,41
|
2
|
2
|
0,74
|
1
|
0,40
|
3
|
3
|
> 1,65
|
1
|
0,41
|
4
|
7
|
> 1,65
|
2
|
0,41
|
|
6
|
0,41
|
Pour les deux techniques, la présence
d'hémoglobine dans le sérum n'a pas d'incidence sur les
résultats des dosages.
Enfin, l'ictère (jusqu'à 400 pmol/I de
bilirubine) n'affecte pas les résultats obtenus avec
l'électroimmunodiffusion.
Figure 25 : Dosage de la Lp(a) par
électroimmunodiffusion
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 198/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Corrélation des résultats de
patients
Nous avons procédé au dosage de la Lp(a)
de 84 sérums de patients par les deux
techniques.
Parmi ces 84 sérums, 13 ne sont pas utilisables
car présentent :
- en électroimmunodiffusion : une absence de
pic ou un pic trop petit pour être
mesuré,
- en néphélémétrie : un
résultat inférieur au seuil de détection (0,10 g/1). Un
des
13 sérums a donné un blanc
élevé.
Sur les 71 résultats restant, 6 ont
donné en néphélémétrie, un blanc
élevé, rendant le
résultat non exploitable. Au total, le
pourcentage de réactions non spécifiques par
néphélémétrie est, dans
cette série de 7 sur 83 (8,3 p.cent).
Il reste donc 65 couples de résultats
exploitables :
- moyenne par la technique
néphélémétrique = 0,379 g/I
- moyenne par la technique
d'électroimmunodiffusion = 0,372 g/I
Le coefficient de corrélation et
l'équation de la droite sont indiqués sur la figure
26.
n = 65
r = 0,9723
y = 0,9898x - 0,0031
0,00 0,20 0,40 0,60 0,80 1,00 1,20 1,40 1,60 1,80
2,00
Lp(a) (g!!), Néphélémétrie
2,00
1,80
c o
.5
1.60
3 1,40
o
1,20
E E
L1.1 0,80
0,60
â
- 0,40
0,20
0.00
Figure 26 : Dosage de la Lp(a), corrélation
entre la néphélémétrie
et l'électroimmunodiffusion
On constate que les résultats des deux techniques
sont bien corrélés.
Nous avons fait le bilan des avantages et inconvénients
des deux techniques
|
Immunonéphélémétrie
|
Electroimmunodiffusion
|
Avantages
|
Inconvénients
|
Avantages
|
Inconvénients
|
Automatisation
|
OUI
|
|
|
NON
|
Répétabilité
|
< 5 p.cent
|
|
|
non testée
|
Reproductibilité
|
< 5 p.cent
|
|
< 5 p.cent
|
|
Interférences
|
|
|
|
|
Opalescence
|
|
+++
|
NON
|
|
Hémolyse
|
NON
|
|
NON
|
|
Ictère
|
|
non testée
|
NON
|
|
Réactions non spécifiques
|
|
OUI
|
NON
|
|
Conservation des échantillons avant
dosage
|
|
NON
|
OUI
|
|
Prix du test
|
|
plus onéreux
|
moins onéreux
|
|
Il est apparu que, pour notre activité,
l'électroimmunodiffusion présente plus d'avantages que
la néphélémétrie. Cette technique a
été retenue.
3.2.2. Résultats des 1504 individus
étudiés
3.2.2.1. Recherche de la Lp(a) par
électrophorèse avec l'Hydragel LIPO + Lp(a)
Sur les 1504 lipoprotéinogrammes, 646 ont une Lp(a) soit
43 p.cent.
Nous avons comparé les groupes "Lp(a) positif' et "Lp(a)
négatif' ainsi constitués. Comparaison des
paramètres lipidiques et apoprotéiques
Les résultats figurent dans le tableau suivant :
|
âge
(années)
|
CT
(mmol/I)
|
TG
(mmol/I)
|
Apo Al (g/I)
|
Apo B (g/I)
|
Lp(a) négative
|
56,8 #177; 15,9
|
5,75 #177; 1,44
|
1,72 #177; 1,12
|
1,50 #177; 0,38
|
1,16 #177; 0,34
|
Lp(a) positive
|
56,7 #177; 16,8
|
5,79 #177; 1,25
|
1,48 #177; 0,84
|
1,50 #177; 0,33
|
1,19 #177; 0,30
|
Sigification
|
NS
|
NS
|
p<0,001
|
NS
|
NS
|
les résultats sont exprimés par la moyenne #177; 1
écart type
Age et paramètres lipidiques et
apoprotéiques des sujets avec et sans Lp(a) sur le
lipoprotéinogramme
Il apparait que les individus ayant une Lp(a) sur le
lipoprotéinogramme ont en moyenne une triglycéridémie
inférieure à ceux sans Lp(a) (p <0,001).
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 199/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 200/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
L'âge moyen des sujets Lp(a) positifs et négatifs
est identique.
Comparaison en fonction du sexe
Les femmes ont plus souvent une Lp(a) positive (46,8 p.cent) que
les hommes (40,2 p.cent). Le Chi2 est égal à 6,42 (p
<0,02).
Cette différence peut-elle s'expliquer par la forte
fréquence de positivité chez les patientes du groupe
"Maternité-Gynécologie" (voir 3.2.2.2.) ?
Nous avons refait la comparaison hors groupe
"Maternité-Gynécologie" :
Effectif des femmes : 631 - 101 = 530, des hommes : 873 soit un
total de 1403 individus.
Le pourcentage de positivité chez les femmes devient 45,7
p.cent. Le calcul de Chi 2
(4,03) est significatif (p<0,05).
Les deux Chi2 étant significatifs, le calcul
hors groupe "Maternité-Gynécologie",
n'explique pas que les femmes ont plus souvent une Lp(a) que les
hommes.
Cette différence est-elle liée à
l'âge?
Auparavant nous avons cherché s'il existait pour
l'ensemble de la population (1504), des différence de fréquence
de Lp(a) en fonction de l'âge :
Classes d'âge
(années)
|
Nombre positifs
|
Total
|
Lp(a) positifs (p.cent)
|
moins de 30
|
48
|
100
|
48,0
|
31 - 40
|
74
|
155
|
47,7
|
41 - 50
|
98
|
283
|
34,6
|
51 - 60
|
145
|
322
|
45,0
|
61 - 70
|
133
|
302
|
44,0
|
71 et plus
|
148
|
342
|
43,3
|
Total
|
646
|
1504
|
43,3
|
Pourcentage de Lp(a) positive par classes
d'âge
Il n'y a pas de différence dans la fréquence de
Lp(a) avec l'âge pour l'ensemble de la population. Le Chi 2, égal
à 10,93 est non significatif.
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 201/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Puis nous avons partitionné le tableau
précédant par l'introduction du critère sexe :
|
Hommes
|
Femmes
|
Classes d'âge (années)
|
n Lp(a)+
|
N total
|
p.cent
|
n Lp(a)+
|
N total
|
p.cent
|
moins de 30
|
9
|
21
|
42,8
|
39
|
79
|
49,4
|
31 - 40
|
34
|
70
|
48,6
|
40
|
85
|
47,0
|
41 - 50
|
54
|
175
|
30,8
|
44
|
108
|
40,7
|
51 - 60
|
100
|
226
|
44,2
|
45
|
96
|
46,9
|
61 - 70
|
80
|
197
|
40,6
|
53
|
105
|
50,5
|
71 et plus
|
74
|
184
|
40,2
|
74
|
158
|
46,8
|
Total
|
351
|
873
|
40,2
|
295
|
631
|
46,8
|
Répartition et pourcentages des individus Lp(a)
positifs par classe d'âge et par sexe Pour une même classe
d'âge, les pourcentages d'hommes et de femmes positifs(ves), sont
significativement différents (Chi2 = 42,13), avec p <0,001.
Le calcul a été effectué globalement pour
les deux sexes répartis dans les 6 classes d'âge.
Aussi nous avons calculé chez les sujets Lp(a) positifs le
pourcentage d'hommes et de femmes pour chaque classe d'âge :
|
Hommes
|
Femmes
|
Total
|
Classes d'âge (années)
|
|
ncent
(p' )
|
n
|
(p.cent)N
|
|
cent (p.cent)
|
8-30
|
9
|
18,8
|
39
|
81,2
|
48
|
100
|
31 - 40
|
34
|
45,9
|
40
|
54,1
|
74
|
100
|
41 - 50
|
54
|
55,0
|
44
|
45,0
|
98
|
100
|
51 - 60
|
100
|
69,0
|
45
|
31,0
|
145
|
100
|
61 - 70
|
80
|
60,2
|
53
|
39,8
|
133
|
100
|
71 et plus
|
74
|
50,0
|
74
|
50,0
|
148
|
100
|
Répartition des hommes et des femmes positifs
pour chaque classe d'âge
L'examen des deux tableaux précédents montre
qu'il existe des différences entre hommes et femmes, avec notamment, une
plus forte fréquence de positivité chez les femmes de moins de 40
ans.
Y a t-il un effet lié aux structures d'âge
différentes des populations masculine et féminine?
Pour éliminer cet effet nous avons procédé
à un ajustement sur l'âge.
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 202/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
L'ajustement sur l'âge permet d'éliminer
l'effet des différences de structures d'âge sur le
caractère étudié. Nous avons calculé les
pourcentages de positivité que l'on aurait obtenu chez les femmes, si
ces dernières avaient eu une structure d'âge semblable
à celle des hommes. (L'ajustement des taux masculins
sur la structure d'âge des femmes aurait donné la même
conclusion).
|
Hommes
|
Femmes
|
Structure d'âge
|
Nombre total observé
|
Nombre total ajusté
|
Positivité observé
|
Nombre de positives ajusté
|
Age (années)
|
(p.cent)
|
N
|
N
|
(p.cent)
|
n
|
moins de 30
|
2,4
|
79
|
15
|
49,4
|
7
|
31 - 40
|
8,0
|
85
|
51
|
47,0
|
24
|
41 - 50
|
20,0
|
108
|
126
|
40,7
|
51
|
51 - 60
|
25,9
|
96
|
163
|
46,9
|
77
|
61 - 70
|
22,6
|
105
|
143
|
50,5
|
72
|
71 et plus
|
21,1
|
158
|
133
|
46,8
|
62
|
Total
|
100
|
631
|
631
|
|
293
|
Le nombre ajusté de femmes positives est de
293.
Le pourcentage ajusté de positivité des
femmes est de (293 / 631) : 46,4 p.cent. Après ajustement
sur l'âge on constate que les femmes ont un pourcentage de Lp(a)
positive, supérieur à celui des hommes (Chie égal à
4,94) p <0,05.
Comparaisons en fonction du profil lipidique
Pour chacun de ces groupes nous avons
évalué la fréquence de la présence d'une Lp(a)
à l'électrophorèse; les résultats figurent dans le
tableau suivant :
Profil lipidique
|
n
positifs
|
N total
|
fréquence (p.cent) Lp(a) positive
|
normolipidémique
|
180
|
414
|
43,5
|
hypercholestérolémie pure
|
282
|
585
|
48,2
|
hyperlipidémie mixte
|
154
|
408
|
37,7
|
hypertriglycéridémie pure
|
30
|
97
|
30,9
|
Total
|
646
|
1504
|
43,0
|
L'hypercholestérolémie pure est
associée à une plus grande fréquence de Lp(a) positive,
que l'état de normolipidémie, et à l'inverse, les
hyperlipidémies mixtes et surtout les
hypertriglycéridémies pures ont des pourcentages de
positivité plus faibles que les normolipidémiques.
La différence est significative (Chi 2 à 3 ddl =
17,1) avec p <0,001.
Du fait des différences constatées entre les 2
sexes, nous avons comparé les proportions d'hommes et de femmes dans les
différents profils lipidiques, indépendamment de la
présence ou non d'une Lp(a).
|
NL
(p.cent)
|
HCP (p.cent)
|
HLM (p.cent)
|
HTP (p.cent)
|
Total (p.cent)
|
Hommes
|
27,3
|
32,1
|
33,1
|
7,4
|
100
|
Femmes
|
27,7
|
48,2
|
19,0
|
5,1
|
100
|
Fréquences comparées des
différents profils lipidiques chez les hommes et les femmes
(A comparer avec le tableau "répartition des hommes et
des femmes selon le profil lipidique, page 4)
On constate que près de la moitié des femmes ont
une hypercholestérolémie pure contre à peine un tiers de
hommes. Les hyperlipidémies mixtes et les
hypertriglycéridémies pures sont plus fréquentes chez les
hommes que chez les femmes. Les individus normolipidémiques sont
égaiements fréquents dans les deux sexes.
Parmi les femmes étudiées, la fréquence
de l'hypercholestérolémie pure, est plus importante que celle des
autres groupes; or nous avons montré que le groupe des
hypercholestérolémiques possédait le plus fort pourcentage
de Lp(a) positive.
Ceci pourrait expliquer la plus grande fréquence de
Lp(a) positive chez les femmes.
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 203/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
La Lp(a) est-elle métaboliquement indépendante des
autres lipoprotéines ?
Nous avons comparé dans chaque type de profil
lipidique, les concentrations de cholestérol total, de
triglycérides, et des apoprotéines Al et
B des sujets Lp(a)+ et des sujets Lp(a)-. Les moyennes des
paramètres comparés figurent dans le tableau suivant. Les
résultats qui diffèrent significativement apparaissent sur un
fond grisé :
Profil lipidique
|
N
|
Cholestérol total
|
Triglycérides
|
Apoprotéine Al
|
Apoprotéine B
|
NL
|
Lp(a) +
|
180
|
4,455 #177; 0.566 *
|
1,026 #177; 0,323
|
1,392
|
#177; 0,316
|
0,887 #177; 0,155**
|
Lp(a) -
|
234
|
4,256 #177; 0.764
|
1,015 #177; 0,332
|
1,361
|
#177; 0,368
|
0,820 #177; 0,179
|
HCP
|
Lp(a) +
|
282
|
6,270 #177;0,854
|
1,140 #177; 0,321
|
1,610
|
#177; 0,320
|
1,242 #177; 0,225
|
Lp(a) -
|
303
|
6,366 #177; 0,980
|
1,195 #177; 0,317
|
1,665
|
#177; 0,364
|
1,235 #177; 0,251
|
HLM
|
Lp(a)+
|
154
|
6,701 #177; 1,103
|
2,494 #177; 0,998 +
|
1,467
|
#177; 0,312
|
1,459 #177; 0,279
|
Lp(a) -
|
254
|
6,744 #177; 1,107
|
2,810 #177; 1,308
|
1,498
|
#177; 0,308
|
1,436 #177; 0,295
|
HTG
|
Lp(a)+
|
30
|
4,596 #177; 0,520
|
2,256 #177; 0,582
|
1,183
|
#177; 0,267
|
1,070 #177; 0,147
|
Lp(a) -
|
67
|
4,380 #177; 0,726
|
2,437 #177; 0,743
|
1,282
|
#177; 0,406
|
0,977 #177; 0,197
|
Résultats : moyenne #177; 1 ecart type
(mmol/I)
* p< 0,05 - ** p< 0,01 - + c = 1,94 (limite de la
significativité)
Comparaisons pour chaque type de profil lipidique, des
concentrations de cholestérol, de triglycérides et
d'apoprotéines Al et B, des sujets Lp(a) positifs et des sujets Lp(a)
négatifs.
On constate :
1 a - Chez les normolipidémiques, les concentrations de
cholestérol total et d'apoprotéine B sont plus
élevées lorsqu'il y a une Lp(a).
1 b - Chez les sujets avec hypercholestérolémie
pure, il n'y a pas de différence notable.
2 a - Chez les sujets avec hyperlipidémie mixte, la
triglycéridémie semble moins élevée chez les sujets
avec Lp(a) que chez ceux sans Lp(a) car la différence est à la
limite d'être significative (E = 1,94).
2 b - Chez les sujets avec hypertriglycéridémie
pure, il n'y a pas de différence notable.
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 204/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine
Lp(a) : son intérêt dans l'interprétation du bilan
lipidique Dr GUIMONT MC 205/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Comparaisons en fonction des critères
cliniques
Les fréquences de la Lp(a) dans chacun de ces 6
groupes figurent dans le tableau suivant :
Groupe
|
Nombre de positifs
|
Nombre total
|
Pourcentage de positifs
|
"Personnel hospitalier"
|
40
|
113
|
35,4
|
"Maternité-Gynécologie"
|
53
|
101
|
52,5
|
"Pathologies digestives"
|
33
|
83
|
39,8
|
"Neurologie"
|
42
|
106
|
39,6
|
"Cardiovasculaire"
|
399
|
899
|
44,4
|
"Autres maladies"
|
79
|
202
|
39,1
|
Total
|
646
|
1504
|
43,0
|
Taux de Lp(a) positive selon les critères
clinique
Le groupe où la présence de la Lp(a) est la
moins fréquente est le groupe "Personnel hospitalier". Celui où
elle est la plus fréquente est le groupe
"Maternité-Gynécologie" suivi du groupe
"Cardiovasculaire".
Néanmoins les fréquences de Lp(a) positive
dans les 6 groupes ne sont pas significativement différentes
(Chie = 9,08 p >0,10).
Il serait intéressant d'étudier si la plus
forte fréquence de Lp(a) dans le groupe
"Maternité-Gynécologie" peut s'expliquer, par exemple, par le
recrutement de ce service (femmes originaires de populations où la Lp(a)
est en concentration élevée) .
3.2.3.2. Dosages des Lp(a) positives
Les dosages de Lp(a) ont été
réalisés pour les 646 sérums pour lesquels
l'électrophorèse des lipoprotéines a mis en
évidence une Lp(a).
Caractéristiques de la distribution des
concentrations Moyenne : 0,65 g/I, écart-type
: 0,466
Percentiles :
|
10erne
|
25ème
|
50ème
|
75ème
|
90ème
|
95ème
|
(g/I)
|
0,20
|
0,30
|
0,53
|
0,86
|
1,29
|
1,60
|
La distribution des concentrations présente une
forte déviation vers les faibles valeurs. Notre distribution est moins
déviée que certaines où les concentrations
inférieures à 0,10 - 0,14 g/I peuvent être mesurées
(Figure 21).
t 00,00% 90,00% 80,00% 70,00% 50,00% 50,00% 40,00% 30,00% 20,00%
10,00% ,00%
E E 8 8 g
N N N
Classes
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 206/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Histogramme des concentrations des 646
patients
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 207/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Concentrations de Lp(a) en fonction du sexe
La concentration moyenne (#177;1 écart type) des
hommes est : 0,649 #177; 0,459 g/I, celle des femmes : 0,650 #177; 0,474 g/I.
Ces moyennes ne sont pas significativement différentes (E =
0,02).
Du fait de la distribution non gaussienne, nous avons
comparé les fréquences des hommes et des femmes dans des classes
de concentration croissantes. Les résultats figurent dans le tableau
suivant :
|
Hommes
|
Femmes
|
Total
|
Lp(a) (g/I)
|
n
|
p.cent
|
n
|
p.cent
|
N
|
p.cent
|
<_ 0,30
|
86
|
51,2
|
82
|
48,8
|
168
|
100
|
0,31 - 0,60
|
107
|
54,3
|
90
|
45,7
|
197
|
100
|
0,61 - 0,90
|
78
|
57,3
|
57
|
42,2
|
135
|
100
|
0,91 - 1,20
|
48
|
62,3
|
29
|
37,7
|
77
|
100
|
>_ 1,21
|
33
|
46,5
|
38
|
53,5
|
71
|
100
|
Total
|
351
|
|
295
|
|
646
|
|
Pour une même classe de concentration de Lp(a),
les hommes et les femmes ont des concentrations semblables de Lp(a), (Chi 2 =
5,12 non significatif).
Concentrations de Lp(a) en fonction de
l'âge
|
Lp(a) g/I
|
Ages
|
n
|
moyenne
|
écart type
|
|
< 0,30
|
0,31 - 0,60
|
0,61 - 0,90
|
>_ 0,91
|
16 - 30
|
48
|
0,503
|
0,405
|
21
|
13
|
10
|
4
|
31 - 40
|
74
|
0,609
|
0,382
|
17
|
28
|
16
|
13
|
41 - 50
|
98
|
0,674
|
0,477
|
26
|
27
|
18
|
27
|
51 - 60
|
145
|
0,636
|
0,443
|
40
|
42
|
33
|
30
|
61 - 70
|
133
|
0,677
|
0,506
|
35
|
38
|
28
|
32
|
>_ 71
|
148
|
0,686
|
0,488
|
29
|
49
|
29
|
41
|
Total
|
646
|
|
|
168
|
197
|
134
|
147
|
Les concentrations moyennes de Lp(a) des
différentes classe d'âge ne sont pas différentes (F =
1,408).
Dans les 6 classes d'âge, la répartition
des sujets en classes de concentration ne montre pas de différence
significative (Chi2 = 19,73).
Concentrations de Lp(a) en fonction du profil
lipidique
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 208/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Les concentrations moyennes de Lp(a) dans les
différents profils lipidiques (définis en 3.1.3.) sont
significativement différentes. Les résultats figurent dans les
deux tableaux suivants. Le premier rapporte les concentrations moyennes et les
écart types de chaque groupe, le second, détaille la
répartition des patients par classe de concentration de
Lp(a).
|
Concentration de Lp(a) (g/I)
|
Profil lipidique
|
N
|
moyenne
|
écart type
|
Normolipidémie
|
180
|
0,525
|
0,356
|
Hypercholestérolémie pure
|
282
|
0,666
|
0,477
|
Hyperlipidémie mixte
|
154
|
0,771
|
0,524
|
Hypertriglycéridémie pure
|
30
|
0,600
|
0,439
|
Total
|
646
|
|
|
La comparaison des moyennes par analyse de la
variance, montre que les concentrations de Lp(a) sont plus
élevées en cas de dyslipidémie que chez les
normolipidémiques (F = 8,27) avec p <0,001).
La concentration moyenne de Lp(a) est
élevée dans les hyperlipidémies mixtes, l'augmentation est
moindre dans les hypercholestérolémies pures et dans les
hypertriglycéridémies pures.
On peut affiner les comparaisons en individualisant
les classes de concentrations dans chaque groupe :
Profil lipidique
|
< 0,30
|
0,31 - 0,60
|
0,61 - 0,90
|
> 0,91
|
Total
|
Normolipidémie
|
60
|
58
|
40
|
22
|
180
|
Hypercholestérolémie pure
|
79
|
73
|
60
|
70
|
282
|
Hyperlipidémie mixte
|
24
|
50
|
31
|
49
|
154
|
Hypertriglycéridémie pure
|
5
|
16
|
3
|
6
|
30
|
Total
|
168
|
197
|
134
|
147
|
646
|
Les 4 groupes de profil lipidique, comparés par
le test de Chi, après répartitions par classe de concentration,
est significative avec p< 0,001.
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 209/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Les pourcentages figurent dans le tableau suivant
:
|
NL
|
HCP
|
HLM
|
HTP
|
Lp(a) g/I
|
p.cent
|
p.cent
|
p.cent
|
p.cent
|
<_ 0,30
|
33,3
|
27,9
|
15,5
|
16,7
|
0,31 - 0,60
|
32,2
|
25,8
|
32,2
|
53,3
|
0,61 -0,90
|
22,2
|
21,6
|
20,0
|
10,0
|
>_ 0,91
|
12,2
|
24,7
|
32,3
|
20,0
|
Total
|
100
|
100
|
100
|
100
|
On constate notamment :
- Un tiers des normolipidémiques sont dans la
classe de concentration inférieure à 0,30 g/I et un peu plus de
10 p.cent ont des taux au delà de 0,90 g/I.
- En cas d'hypercholestérolémie pure la
répartition des individus est équilibrée dans les 4
classes de concentration.
- Les sujets atteints d'hyperlipidémies mixtes
montrent une tendance inverse de celles des
normolipidémiques.
- Dans le cas de l'hypertriglycéridémie
pure plus de la moitié des individus est dans la classe 0,31-,060
g/I.
Concentrations de la Lp(a) en fonction des critères
cliniques
Les moyennes et écarts-types par classes de
concentration figurent sur le tableaux suivant :
Groupe cliniques
|
N
|
moyenne (g/I)
|
écart type (g/I)
|
Maternité Gynécologie
|
53
|
0,631
|
0,520
|
Pathol. Digestive
|
33
|
0,569
|
0,409
|
Neurologie
|
42
|
0,625
|
0,404
|
Cardiovasculaire
|
399
|
0,656
|
0,476
|
Autres maladies
|
79
|
0,652
|
0,455
|
Personnel hospitalier
|
40
|
0,687
|
0,408
|
Total
|
646
|
|
|
Les moyennes des concentrations de Lp(a) des 6 groupes
ne sont pas significativement différentes (F = 2.16).
Mais la concentration moyenne est sensiblement plus
élevée dans le groupe du personnel hospitalier que dans les
autres groupes.
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 210/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Une explication possible est qu'une partie notable des
personnels hospitaliers qui se font faire un bilan lipidique complet, sont
suivis médicalement pour hyperlipidémie, et/ou ont des
antécedénts familiaux de maladies cardiovasculaire.
Du fait de l'implication de la Lp(a) dans les
pathologies cardiovasculaires, nous avons comparé la moyenne du groupe
"cardiovasculaire" (0,656 #177; 0,476 g/I) à celle de l'ensemble des
autres sujets (moyenne = 0,637 #177; 0,450 g/I). La concentration dans le
groupe cardiovasculaire n'est pas différente de la concentration de
l'ensemble des autres individus (E = 0,36).
L'absence de différences des pourcentages de
Lp(a) positives, et des concentrations de Lp(a), entre les groupes
définis par des critères cliniques, suggère plusieurs
remarques :
- il se peut qu'un recrutement particulier aux
services cliniques de l'hôpital Beaujon soit à l'origine d'un
biais sur les concentrations moyennes de Lp(a).
- il est possible que la population de sujets pour
lesquels un "bilan lipidique complet" est pratiqué ne
représentent qu'une partie des sujets chez lesquels une exploration
lipidique plus complète aurait due être
réalisée.
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 211/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
4. Place de la Lp(a) dans l'interprétation du
bilan lipidique
Les plus récentes études thérapeutiques
montrent que le traitement des dyslipidémies présente un
indiscutable bénéfice, en terme du nombre
d'événements cliniques évités et en terme de
mortalité totale (étude 4S 28, étude WOSCOP
29).
Une des principales difficultés de la prise en charge
des patients dyslipidémiques est le caractère multifactoriel de
la maladie athéroscléreuse.
- La prévention primaire qui concerne des individus en
bonne santé, doit faire l'objet d'une approche multifactorielle avec
:
- évaluation du risque cardiovasculaire global, en
tenant compte de l'âge, du sexe, des antécédents familiaux
et des autres facteurs de risque, permettant l'établissement d'un score
de risque individuel.
- la décision d'un traitement qui ne se fait pas selon
un niveau absolu de cholestérolémie, mais, en particulier dans
les zones "limites", en fonction du risque global. Les traitements
médicamenteux concernent surtout les individus à score de risque
élevé et/ou réfractaires aux mesures
diététiques et d'hygiène de vie.
- La prévention secondaire visant à abaisser la
cholestérolémie chez les coronariens permet de réduire de
façon très significative, non seulement la morbidité et la
mortalité coronariennes mais également la mortalité
totale. Elle doit elle aussi être multifactorielle et agir sur
l'activité physique, la tension artérielle, le diabète et
le tabac.
4.1. Notion de bilan lipidique
4.1.1. Buts et contexte du bilan lipidique
4.1.1.1. Buts du bilan lipidique
Le bilan lipidique ne constitue qu'un élément,
mais très important, dans l'évaluation du risque global d'un
patient donné.
La mise ne oeuvre d'un bilan lipidique chez un individu doit
répondre à 3 objectifs essentiels :
1. dépister une éventuelle
dyslipoprotéinémie afin de prévoir le risque d'accident
artériel,
2. typer la dyslipoprotéinémie pour comprendre
l'étiologie d'un éventuel accident vasculaire patent et/ou
prescrire le traitement le plus adapté au défaut
métabolique,
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 212/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
3. évaluer le risque cardiovasculaire dans le
but de prévenir l'installation ou l'aggravation des complications graves
(prévention primaire) ainsi que la survenue de récidives
après un premier accident vasculaire (prévention
secondaire).
4.1.1.2. Stratégie de prévention
primaire et secondaire
Diverses stratégies ont été
définies par le groupe ARCOL, en France, et sont en accord avec le
consensus américain. Adaptées à des contextes
différents, elles sont en fait complémentaires.
Bilan sélectif ou circonstancié
Dans certaines circonstances, la recherche des
facteurs de risque, dont les facteurs lipidiques, doit être entreprise le
plus tôt possible, parfois dés l'enfance ou l'adolescence
:
- dans les familles où existent des
antécédents de pathologie cardiovasculaires (ou de
décès subit) surtout s'ils sont précoces (avant 60 ans) ou
des antécédents d'hyperlipidémies sévères ou
de xanthomatose tendineuse.
- lorsque coexistent plusieurs facteurs de risque
(diabète, hypertension, tabagisme, obésité...)
- chez les individus présentant des
symptômes de maladies cardiovasculaires ou des signes cliniques
associés aux dyslipidémies (xanthomes, douleurs de
pancréatite).
Bilan individuel de dépistage
La recherche des facteurs de risque de maladie
cardiovasculaire est incluse dans de nombreux bilans biologiques
systématiques comme ceux de médecine du travail à
l'embauche, le service national, la consultation pour divers actes
médicaux ou chirurgicaux. Ce bilan devrait être effectué
chez tout individu entre 18 et 25 ans. Son but est d'identifier dans une large
portion de la population, la plupart des sujets à risque
élevé et nécessitant des mesures de
prévention.
Il n'existe pas d'âge limite pour la prise en
charge des dylipidémies. Toutefois, il ne semble pas utile de les
dépister après l'âge de 70 ans en prévention
primaire.
A l'inverse, il n'y a pas de raison d'interrompre une
prévention primaire et de surcroît secondaire, si le traitement
est efficace et bien toléré.
Le dépistage de masse
Il s'agit de proposer au public la mesure de divers
facteurs de risque (pression artérielle, dosage de cholestérol
lors de campagnes de sensibilisation aux maladies vasculaires. Ces mesures ne
sont efficaces que dans la mesure où existent des traitements sûrs
et un suivi médical ultérieur.
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine Lp(a) :
son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 213/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
En pratique, pour les pays industrialisés, ce sont les
deux premières stratégies qui permettent d'identifier les sujets
à haut risque.
Répétition des examens
Lorsque les résultats de deux premiers bilans sont
normaux, il suffit de répéter ce bilan une fois tous les cinq
ans.
Lorsque les valeurs sont du type "limites hautes", des
conseils hygiéno-diététiques sont donnés et si le
cholestérol-LDL est acceptable en tenant compte des autres facteurs
éventuels, ce bilan sera répété une fois par an.
Lorsque les valeurs exposent à un risque
élevé, un traitement sera nécessaire et son
efficacité jugée après un mois environ. Ensuite le bilan
sera répété plus ou moins souvent selon que le but
thérapeutique est atteint ou qu'il est nécessaire d'adapter la
posologie ou de changer le traitement. Une fois l'objectif atteint un bilan
tous les six mois est suffisant. Il permet de vérifier la compliance du
patient et l'efficacité du traitement.
4.1.2. Le bilan lipidique
4.1.2.1. Paramètres du bilan lipidique
Il est effectué sur un échantillon sanguin
prélevé après 12 heures de jeûne et
comporte au minimum :
- l'appréciation visuelle de l'aspect du sérum,
- les dosages enzymatiques du cholestérol total et des
triglycérides,
- le dosage du cholestérol des HDL. Ce dosage peut
éventuellement être
remplacé par celui de l'apoprotéine
Al.
Si l'un de ces paramètres est anormal, il est
justifié d'explorer plus avant, afin de
typer la dyslipidémie au moyen des examens suivants :
- le dosage du cholestérol des LDL (C-LDL) par
précipitation sélective.
La formule de Friedwald f, récemment modifiée pour
mieux évaluer les valeurs du
cholestérol des VLDL (C-VLDL) et du C-LDL, peut
éventuellement être utilisée.
- l'électrophorèse des lipoprotéines permet
de confirmer les données
biologiques, de mettre en évidence une éventuelle
lipoprotéine anormale et de
dépister la présence d'une Lp(a).
En cas d'hyperlipidémie mixte, elle permet de visualiser
une bande dite "bêta-large"
caractéristique de l'hyperlipoprotéinémie de
type Ill.
f Formule de Friedwald
modifiée : C-LDL = CT - (TG / 2,7) - C-HDL [(mmol/I)]
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
L'électrophorèse
considérée quelquefois comme inutile en cas
d'hypercholestérolémie pure, permet cependant, lorsqu'elle est
pratiquée sur des supports appropriés, de détecter la
Lp(a) lorsque celle-ci est présente à une concentration
supérieure au seuil de sensibilité de la
méthode.
Le dépistage de la Lp(a) par
électrophorèse permet ainsi d'éviter des dosages chez des
patients ayant des taux très faibles et d'effectuer une dilution bien
ciblée chez les porteurs de bande intense.
- d'autres explorations plus
spécialisées sont, soit parfois nécessaires au diagnostic
étiologique, soit utiles pour la recherche : phénotypage de
l'apoE, étude des sous fractions des particules HDL ou LDL, étude
des activités enzymatiques (LPL...), activité des R-LDL sur les
fibroblastes de la peau.
4.1.2.2. Variabilité des paramètres du
bilan lipidique
L'interprétation d'un bilan lipidique doit
tenir compte de la variabilité des résultats obtenus chez un
même sujet. Cette variabilité dépend à la fois de la
variabilité analytique et de la variabilité
biologique.
En ce qui concerne la variabilité analytique,
selon les recommandations du NCEP aux Etats-Unis, elle doit être
inférieure à 3 p.cent 400
Quant à la variabilité biologique, elle
est plus importante que la variabilité analytique et dépend de
nombreux facteurs. Afin de minimiser l'impact de ces facteurs sur les
résultats, il convient de respecter des règles bien
définies lors de la réalisation du bilan lipidique.
Les conditions de prélèvements doivent
être standardisées car il y a des variations selon la position du
sujet au moment du prélèvement. Ainsi, l'orthostatisme augmente
le cholestérol d'environ 10 p.cent et le cholestérol-HDL et les
triglycérides d'environ 12 p.cent. Un jeûne de 12 heures est
nécessaire pour le dosage des triglycérides et du
cholestérol-HDL, mais non pour un dosage du cholestérol. Par
contre le jeûne prolongé s'accompagne d'une
élévation de la cholestérolémie et de la
triglycéridémie et d'une diminution du cholestérol-HDL
401.
Parmi les nombreux facteurs biologiques qui influent
sur les concentrations des lipides, beaucoup sont des caractéristiques
du mode de vie : alimentation, consommation d'alcool, de tabac, activité
physique...
Les prélèvements destinés aux
bilans lipidiques doivent être faits en l'absence de modifications
récentes du poids et du mode de vie, et répétés au
moins 1 fois après quelques semaines. Ceci permet d'évaluer la
variabilité biologique individuelle d'un patient. Si la
variabilité relative du cholestérol (différence entre les
2 premières
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
déterminations divisée par leur moyenne)
dépasse 16 p.cent il est recommandé de pratiquer un Sème
bilan
Un travail regroupant les résultats
d'études de la variabilité biologique intra-individuelle a
trouvé des variations allant de l'ordre de 6 p.cent pour le
cholestérol total, de 7 p.cent pour le C-HDL, de 8 p.cent pour le C-LDL
et de plus de 20 p.cent pour les triglycérides 402
De plus la variabilité intra-individuelle peut
être très différente d'un sujet à un autre. Par
ailleurs, les paramètres du bilan lipidique sont modifiés lors de
nombreuses situations pathologiques. A titre d'exemple, l'évaluation des
facteurs de risque lipidique chez un patient qui présente un infarctus
du myocarde aigu doit être effectuée moins de 48 heures
après les premiers symptômes car, ensuite, le cholestérol
total et le C-LDL diminuent de façon significative pendant 6 à 8
semaines environ. En règle générale, un bilan lipidique ne
doit être fait qu'à distance (2 ou 3 mois) d'un
événement clinique aigu (infection, opération
chirurgicale,...).
4.1.2.3. Valeurs "normales"
L'aspect d'un sérum est normalement clair. La
présence de lipoprotéines riches en triglycérides, qui
sont de grande taille, lui confère un aspect plus ou moins trouble ou
opalescent.
Les concentrations des lipides et des
lipoprotéines plasmatiques d'une population non
sélectionnée, sont distribuées de façon continue
entre des valeurs extrêmes.
Les concentrations "normales" ont été
arbitrairement fixées entre 2 déviations standard par rapport
à la moyenne ou comprises entre le 5ème et le 95ème
percentile des valeurs de cette population. En réalité il est
très difficile de fixer des valeurs normales de cholestérol, de
cholestérol-LDL, de triglycérides puisque toutes les
études épidémiologiques prospectives
réalisées chez l'homme ont montré que le risque vasculaire
augmente avec leurs concentrations sans valeur seuil séparant nettement
une zone de risque bas et une zone de risque élevé.
La même constatation a été faite
pour le cholestérol-HDL, la corrélation avec le risque
étant négative.
Ces résultats ont nécessité la
réunion de conférences de consensus pour définir les
limites de la normalité ainsi que les objectifs à atteindre lors
de la prise en charge des patients 20 21 22
Globalement la plupart des experts s'accordent pour
dire que la cholestérolémie optimale est comprise entre 4,70 et
5,20 mmol/1 (1,8 à 2,0 g/1). Entre 5,2 et 6,2 mmol/1 (2,0 et 2,4 g/I) on
parle d'hypercholestérolémie "limite", et au delà il
s'agit
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
d'hypercholestérolémie à haut risque. En
cas d'hypercholestérolémie "limite" ou élevée, il
faut prendre en compte le taux de cholestérol-LDL qui doit être
inférieur à 3,40 mmol/1 (1,3 g/1). Entre 3,40 et 4,10 mmol/1 (1,3
et 1,6 g/I), on parle d'hyperLDLémie "limite" et les taux plus
élevés sont qualifiés d'hyperLDLémie à haut
risque.
La triglycéridémie est normale en dessous de
1,70 mmol/1 (1,5 g/I), "limite" entre 1,70 et 2,30 mmol/1 (1,5 à 2,0
g/I), et élevée au delà.
Lorsque le cholestérol-HDL dépasse 1,55 mmol/1
(0,60 g/I), il s'agit d'un facteur de protection relative, s'il est
inférieur à 0,90 mmol/1 (0,35 g/I) on parle d'hypoHDLémie.
Une valeur supérieure à 2,50 mmol/1 est tout à fait
exceptionnelle, et en pratique une hypercholestérolémie
dépassant 6,50 mmol/1 est donc toujours associée à une
augmentation du C-LDL.
Mais pour un patient donné, ces valeurs sont toujours
à interpréter en relation avec les autres paramètres
cliniques et biologiques qui interviennent dans la détermination du
risque artériel.
4. 2. Rappels succincts des différentes
dyslipoprotéinémies
4.2.1. Définitions
Il s'agit de l'augmentation et/ou de la diminution anormale
d'une ou plusieurs fractions lipoprotéiques du plasma.
L'accumulation d'une espèce de lipoprotéines
peut résulter soit d'une biosynthèse excessive, soit d'un
défaut de catabolisme ou de la conjugaison de ces deux
phénomènes. Le déficit d'une fraction lipoprotéique
est le plus souvent lié à un défaut de synthèse.
Il existe :
- des dyslipoprotéinémies
hyperlipidémiques où l'augmentation des lipides
(spécialement cholestérol et triglycérides) traduit
l'augmentation de concentration d'une ou plusieurs familles de
lipoprotéines,
- des dyslipoprotéinémies
normolipidémiques où des anomalies lipoprotéiniques sont
associées à des taux normaux de cholestérol et
triglycérides,
- des dyslipoprotéinémies
hypolipidémiques.
En outre on distingue les hyperlipoprotéinémies
primitives des hyperlipoprotéinémies secondaires.
Les hyperlipoprotéinémies primitives sont en
principe à détermination génétique, on parle alors
d'hyperlipoprotéinémie familiale. Lorsque l'enquête
génétique est
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GUIMONT MC 217/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
impossible ou non probante, on parle
d'hyperlipoprotéinémie (HLP) essentielle ou
idiopathique, supposée d'origine familiale.
Toutefois, on ne peut retenir le diagnostic
d'hyperlipoprotéinémie primitive qu'après avoir
éliminé toutes les causes d'hyperlipoprotéinémie
secondaire (alimentaires, iatrogéniques, ou consécutives à
d'autres pathologies). Cependant certaines causes
d'hyperlipoprotéinémie secondaire sont parfois nécessaires
pour que se révèle une forme primitive et ces causes secondaires
peuvent aggraver toutes les variétés
d'hyperlipoprotéinémies primaires.
4.2.2. Classification
C'est Fredrickson qui le premier en 1960 définit le
concept d'hyperlipoprotéinémie dont il décrit 6
phénotypes as
- l'hyperlipoprotéinémie de type I ou
hyperchylomicronémie familiale
- l'hyperlipoprotéinémie de type Ila ou
hypercholestérolémie pure
- l'hyperlipoprotéinémie de type Ilb ou
hyperlipidémie mixte
- l'hyperlipoprotéinémie de type Ill ou
dysbêtalipoprotéinémie
- l'hyperlipoprotéinémie de type IV ou
hypertriglycéridémie endogène
- l'hyperlipoprotéinémie de type V :
hypertriglycéridémie majeure, exogène et
endogène
Cette classification phénotypique repose sur des
critères biochimiques ponctuels et ne tient pas compte du
caractère familial ou non, des mécanismes
physio-pathogéniques, des anomalies génétiques.
Ainsi un même phénotype de la classification de
Fredrickson peut traduire des troubles de causes et de mécanismes
différents.
De plus, les dyslipoprotéinémies
normolipidémiques, n'entrent pas dans cette classification, de
même que d'autres phénotypes de dyslipoprotéinémie
définis plus récemment.
Toutefois, bien qu'ancienne, la classification internationale
de Fredrickson reste la classification la plus couramment utilisée,
également employée par extension pour les
hyperlipoprotéinémies secondaires.
Le phénotypage des hyperlipoprotéinémies
selon la classification de Fredrickson est important pour l'évaluation
du risque athérogène et la mise en oeuvre du traitement.
4.2.3. Hyperlipoprotéinémie de type I
(hyperchylomicronémie familiale)
Egalement appelée hypertriglycéridémie
majeure exogène, l'hyperlipoprotéinémie de type I
résulte d'un défaut d'épuration des chylomicrons.
Il est tout à fait exceptionnel,
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
puisque sa fréquence dans la population
générale est inférieure à 1 cas par million
d'habitants.
La maladie se manifeste dés la naissance et le
diagnostic est posé le plus souvent dans l'enfance devant un tableau de
douleurs abdominales et de xanthomatose cutanée éruptive.
Le diagnostic biologique est très facile. Devant une
hypertriglycéridémie majeure (20 à plus de 100 mmol/I)
avec aspect laiteux du sérum, on pratique le test de "crémage"
dont le résultat est quasi pathognomonique. Après une nuit
à 4 °C, le sérum présente une couche surnageante
crémeuse et un sous-nageant clair, alors que dans les autres
variétés d'hyperlipoprotéinémie avec
hypertriglycéridémie prédominante (IV, V, Ill en
poussée) le sous-nageant est toujours trouble ou opalescent.
Deux anomalies causales ont été décrites
: le déficit en lipoprotéine-lipase endothéliale et le
déficit en apoprotéine CII.
Un régime pauvre en graisse entraîne une baisse
rapide et constante du taux de triglycérides, alors que la reprise d'une
alimentation riche en graisses aggrave rapidement la dyslipidémie. Ces
régimes tests font partie du diagnostic.
Ce type d'HLP n'est pas athérogène mais expose
au risque de pancréatite aiguë.
4.2.4. Hyperlipoprotéinémie de type Ila
(hypercholestérolémie pure)
Elle est définie par une augmentation isolée du
cholestérol transporté par les LDL. Deux entités
très différentes doivent être distinguées au sein de
cette forme très athérogène d'HLP.
- L'hypercholestérolémie monogénique
familiale (HCF), bien caractérisée sur les plans biochimique
(surcharge pure et sévère en LDL), clinique (xanthomes tendineux,
arc cornéen, complications coronariennes précoces),
génétique (transmission autosomale dominante), et
moléculaire (déficit quantitatif ou qualitatif du
récepteur cellulaire des LDL). L'HCF dans sa forme
hétérozygote atteint environ un sujet sur 500, soit 0,2 p.cent de
la population générale. On retrouve cette maladie chez 3 à
6 p.cent des survivants d'infarctus du myocarde âgés de moins de
60 ans. La forme homozygote est exceptionnelle : 1 cas par million
d'habitant.
- Les autres formes d'hypercholestérolémies
pures primitives sont qualifiées d'essentielles (HCE). De loin les plus
fréquentes, elles sont moins bien caractérisées aux plans
génétique et physiopathologique. Leur expression peut être
favorisée par des facteurs d'environnement et elles sont en
général moins sévères que
l'hypercholestérolémie familiale. Elles sont environ 3 fois plus
fréquentes que l'HCF
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
et.leur prévalence est d'autant plus importante que la
valeur retenue de cholestérolémie normale est plus basse.
En dépit de leur
hétérogénéité, les HLP de type Ila ont en
commun une surcharge en C-LDL et un potentiel athérogène
proportionnel à cette surcharge.
Les complications athéroscléreuses
précoces font toute la gravité des types Ila. Leur
fréquence, leur précocité et leur intensité sont
directement liées à l'importance de la surcharge en LDL.
Le sérum à jeun est toujours clair, la
cholestérolémie totale est plus ou moins augmentée selon
qu'il s'agit d'une HCF homozygote (15 à 30 mmol/I) ou d'une HCF
hétérozygote ou d'une HCE majeure (8-14 mmol/I) ou mineure (6
à 8 mmol/I).
Les triglycérides sont en règle
générale normaux mais peuvent parfois augmenter dans
d'authentiques HCF prenant un phénotype Ilb, en cas d'erreurs
diététiques. Le C-HDL est souvent diminué par rapport aux
valeurs normales, d'environ 0,50 mmol/I chez l'homozygote, la baisse est
moindre chez l'hétérozygote. Lorsque le C-HDL est nettement
diminué, il faut suspecter une hypoHDLémie
génétique associée qui va majorer nettement la
sévérité des manifestations cliniques.
Un caractère important des types Ila primaires est la
grande stabilité de la formule lipidique chez un même patient :
les variations spontanées de la cholestérolémie sont
minimes. De plus l'obésité, l'intolérance aux hydrates de
carbone, l'hyperuricémie, ne sont pas plus fréquentes que dans la
population générale.
L'HCF homozygote est la plus grave des HLP, en l'absence de
traitement le décès survient souvent avant 20 ans, par infarctus
du myocarde. Les autres types Ila se caractérisent par une
athérosclérose accélérée avec une
espérance de vie plus ou moins diminuée selon l'intensité
de l'anomalie.
4.2.5. Hyperlipoprotéinémie de type Ilb
(hyperlipidémie mixte)
L'hyperlipidémie mixte de type Ilb est
caractérisée par une augmentation simultanée du
cholestérol et des triglycérides associée à la
présence de deux bandes intenses en électrophorèse au
niveau des R- et des pré(3-lipoprotéines. La variabilité
biologique est très importante et probablement influencée par
l'environnement.
Aussi fréquente que l'hypercholestérolémie
pure, elle affecte 0,5 à 0,8 p.cent de la population et compte tenu des
complications vasculaires qui lui sont associées, on peut la retrouver
chez 10 à 20 p.cent des survivants d'IDM âgés de moins de
60 ans. Les anomalies lipidiques apparaissent chez l'adulte jeune.
Le syndrome hyperlipidémique est rare surtout dans les
formes modérées
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Par contre les hyperlipidémies mixtes sont
souvent associées à des troubles métaboliques
(obésité, intolérance aux hydrates de carbone,
hyperuricémie), dont la présence est un argument important en
faveur du diagnostic, de même que la présence dans les familles
des patients, d'HLP de type Ila, Ilb, et IV en proportion à peu
près équivalentes.
L'aspect du sérum à jeun est le plus
souvent trouble et le reste après conservation une nuit à
4°C. On observe une hypercholestérolémie entre 6,5 et 13
mmol/I due à une augmentation des LDL et une
hypertriglycéridémie (2,5 à 7 mmol/I). Le C-HDL est le
plus souvent diminué et peut s'élever modérément
lorsque les triglycérides diminuent. L'électrophorèse
individualise deux bandes anormalement intenses et nettement
séparées de bêta- et de
prébêta-lipoprotéines, associées à un faible
pourcentage d'alphalipoprotéines.
Le type Ilb a un caractère
athérogène certain et l'atteinte coronarienne prédomine
largement sur les autres localisations.
Les analyses familiales suggèrent une
transmission autosomique dominante à expressivité variable.
Rarement le type Ilb survient chez des patients ayant un parent de type Ila et
l'autre de type IV et parait alors liée au double héritage des
deux variétés de dyslipidémie. Beaucoup plus souvent il se
présente comme une HLP à transmission autosomale
dominante appelée hyperlipidémie familiale combinée.
L'anomalie biochimique semble être une synthèse excessive d'apoB
hépatique qui s'accompagne d'une augmentation des VLDL. Plusieurs
facteurs interviennent ensuite pour moduler l'expression phénotypique de
l'anomalie.
En fonction des capacités lipolytiques du
sujet, les VLDL peuvent être en concentration normale si elles sont
rapidement catabolisées en LDL (évolution vers le type lia), en
concentration élevée s'il y a un défaut lipolytique
(évolution vers le type IV). Si les capacités métaboliques
du sujet sont intermédiaires aux deux formes précédentes,
la concentration des LDL et des VLDL sera élevée (type lib). Les
VLDL ont une composition normale et ne sont pas enrichies en
triglycérides comme c'est le cas dans le type IV. Enfin, les enzymes
lipolytiques et les récepteurs des LDL sont normales.
L'hyperapobétalipoprotéinémie
normocholestérolémique décrite par Sniderman en 1980 peut
être signalée dans le cadre du type Ilb. Il s'agit d'une
augmentation de l'ApoB des LDL chez des patients dont les taux de
cholestérol total et de cholestérol-LDL sont normaux. Les sujets
atteints de ce type de DLP normolipidémique
héréditairement déterminée ont un risque coronarien
élevé.
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
On peut aussi rapprocher du type Ilb, une
dyslipoprotéinémie liée à la présence de LDL
anormales, petites, denses et plus riches en apoB.
4.2.6. Hyperlipoprotéinémie de type III
(dysbêtalipoprotéinémie)
C'est une forme rare, (entre 1 p.2 000 et 1 p.10 000 naissances),
découverte à l'âge adulte et caractérisée par
la présence de lipoprotéines de composition anormale.
L'hyperlipoprotéinémie de type Ill est due à la
conjonction d'une structure particulière de l'apoE et d'une anomalie de
synthèse des VLDL.
Elle est 50 fois plus fréquente chez les survivants
d'IDM que dans la population générale. Le xanthome des plis
palmaires est considéré comme pathognomonique de la maladie et se
voit dans deux cas sur trois. L'hyperuricémie, l'intolérance aux
hydrates de carbone et l'obésité sont associées au type
Ill dans environ 50 p.cent des cas. Les complications vasculaires sont
particulièrement fréquentes et précoces (40-50 ans).
Le sérum est trouble, le cholestérol total est
en règle compris entre 7,5 et 14 mmol/I, et dépasse rarement 25
mmol/I, les triglycérides varient entre 2 et 10 mmol/I pouvant
dépasser 20 mmol/I. Ces chiffres varient nettement en fonction des
apports alimentaires. Le cholestérol-LDL est souvent
modérément abaissé alors que le cholestérol-VLDL
est très augmenté (au delà de 10 fois la normale). Le
cholestérol-HDL est nettement diminué mais tend à revenir
vers des valeurs normales lorsque l'HLP est réduite par le
traitement.
L'électrophorèse montre une surcharge en
lipoprotéines migrant depuis le début de la zone bêta
jusqu'à la zone prébêta incluse. Cet aspect
caractéristique est appelé "bêta large" (broad bêta
des Anglo Saxons). L'ultracentrifugation met en évidence une surcharge
en lipoprotéines de densité 1,006 à 1,019 (IDL) et une
fraction dite R-VLDL de densité <1,006 mais migrant en bêta
à l'électrophorèse. Par rapport aux VLDL normales, les
R-VLDL sont plus riches en cholestérol, en apoE et plus pauvres en apoC
totales que les VLDL normales.
L'expression de l'hyperlipoprotéinémie de type
Ill nécessite la conjonction de deux facteurs étiologiques : la
synthèse excessive des VLDL et le caractère homozygote pour le
phénotype E2 de l'apoprotéine E.
La grande majorité des sujets atteints présente
le phénotype E2/E2 mais tous les sujets ayant ce phénotype (1
p.cent de la population générale), ne développent pas une
HLP de type Ill. Dans les familles des sujets atteints, on observe souvent des
hypertriglycéridémies, des hyperlipidémies
combinées. Les individus atteints d'un
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trouble métabolique générateur
d'hyperlipidémie, exprimeront celle-ci sous forme de
dysbêtalipoprotéinémie s'ils sont porteurs du
caractère E2/E2. La physiopathologie du type Ill est centrée sur
le phénotype de l'apoE : l'apoE2 est incapable de se lier à son
récepteur hépatique ce qui entraîne l'accumulation des IDL.
L'hypothyroïdie, le diabète, l'obésité peuvent
être responsables d'HLP qui s'exprimeront sous la forme d'une type Ill
chez les individus E2/E2.
4.2.7. Hyperlipoprotéinémie de type IV
(hypertriglycéridémie endogène)
Les hypertriglycéridémies endogènes sont
très fréquentes (près de 10 p.cent de la population) mais
il s'agit beaucoup plus souvent de formes secondaires que familiales (0,5
à 0,8 p.cent de la population générale). Comme les
facteurs d'environnement sont ici très intriqués avec les
facteurs génétiques, il est difficile de savoir si les premiers
créent un type IV secondaire ou s'ils ne font que révéler
un authentique type IV génétique latent. Ainsi le type IV est
fréquemment associé à l'obésité, à
l'intolérance aux glucose, à l'hyperuricémie (40 à
50 p.cent des cas).
Le signe biologique essentiel est une augmentation des
triglycérides et des VLDL, augmentation qui varie en fonction du
régime alimentaire (augmentations parfois très importantes lors
de régime riche en sucre ou sous l'effet de l'alcool).
L'hypertriglycéridémie est habituellement
modérée (2.30 à 5,5 mmol/I) dans le type IV familial
authentique sous régime isocalorique. La cholestérolémie
reste normale lorsque l'hypertriglycéridémie est
modérée (inférieure à 3,5 mmol/I) mais peut
s'élever par augmentation du cholestérol transporté par
les VLDL. Cette augmentation est toujours faible par rapport à celle des
triglycérides.
Le cholestérol-LDL est en règle normal à
la différence du type Ilb. Par contre le cholestérol-HDL est
régulièrement diminué, il s'élève lorsque
les triglycérides diminuent mais reste habituellement en dessous des
valeurs normales. L'électrophorèse montre une surcharge en
prébétalipoprotéines.
L'étude de la dépendance alimentaire permet de
révéler une sensibilité particulière aux sucres ou
à l'alcool, alors qu'il n'est en principe jamais induit par les graisses
contrairement au type I. De plus, les régimes
hypercaloriques purs ou hypercaloriques déséquilibrés au
profit des sucres et de l'alcool, aggravent toujours les types IV. Lorsqu'un
régime hypocalorique permet d'atteindre un poids normal,
l'hyperVLDLémie peut totalement disparaître (type IV secondaire)
ou rester élevée (type IV familial).
Le risque cardiovasculaire du type IV est encore
discuté. Du point de vue épidémiologique,
l'hypertriglycéridémie est un facteur de risque mais qui n'est
pas indépendant car fréquemment associée à une
hypoHDLémie. Actuellement on
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
considère que l'hypertriglycéridémie
élève le risque artériel, mais de façon moindre que
les surcharges en LDL ou en IDL et l'augmentation du risque ne semble pas
liée à l'importance de l'hypertriglycéridémie.
4.2.8. Hyperlipoprotéinémie de type V
(hypertriglycéridémie majeure, exogène et
endogène)
Le type V primaire est défini par une
hypertriglycéridémie sévère avec double surcharge
en chylomicrons et en VLDL, en l'absence de l'influence de facteurs
d'environnement. Les HLP de type V véritablement
génétiques sont exceptionnelles (moins de 1 cas pour
105 dans la population générale), et la
découverte de ce phénotype doit faire évoquer en
priorité un type IV "induit" en type V ou un type V secondaire.
Le sérum est trouble ou lactescent et après
décantation on observe un crémage et un sous-nageant trouble.
L'hypertriglycéridémie est souvent comprise entre 10 et 20
mmol/I. Le cholestérol peut être augmenté ou normal si
l'hypertriglycéridémie est peu importante. Il est moins
élevé que dans le type IV et plus que dans le type I. Son
évolution fluctue avec celle des triglycérides mais dans des
proportions bien moindres. Le cholestérol-HDL est effondré, le
cholestérol-LDL est bas. Lorsque l'hypertriglycéridémie
baisse, le cholestérol-LDL s'élève mais le
cholestérol-HDL reste bas ou à la limite inférieure de la
normale.
L'électrophorèse confirme la double surcharge en
chylomicrons et en VLDL avec un aspect de "bêta large" fréquent
lorsque les triglycérides sont très augmentés.
Lors d'un régime sans graisse, les chylomicrons
diminuent fortement mais pas les VLDL qui peuvent même augmenter.
Si on exige pour confirmer le type V d'une
dyslipoprotéinémie, la double dépendance alimentaire aux
sucres et aux graisses, le vrai type V est aussi rare que le type I. Son
mécanisme pathogénique est mal connu : certains déficits
partiels en apoClI ont été évoqués. Les
activités de la LPL et de la lipase hépatique sont souvent
diminuées, mais aucun déficit complet de ces enzymes n'a
été montré.
La composition des VLDL ne parait pas anormale.
Souvent le phénotype électrophorétique de
type V correspond à un type IV qualifié d"'engorgé" :
l'augmentation des VLDL freine le catabolisme des chylomicrons.
Comme pour le type I, l'hyperlipoprotéinémie de
type V ne semble pas particulièrement athérogène.
Elle est très souvent secondaire et associée
à l'obésité, ou à une surconsommation alimentaire,
à l'intolérance au glucose avec hyperinsulinisme (la
résistance à
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
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l'insuline est corrélée avec l'importance de
l'hypertriglycéridémie), à l'hypertension
artérielle et à l'hyperuricémie.
4.2.9. Hyperlipoprotéinémies n'appartenant
pas à la classification de Fredrickson
4.2.9.1. Hyperalphalipoprotéinémie
familiale
C'est une anomalie caractérisée par une
élévation primitive du cholestérol-HDL, au
dessus de 1,80 -1,90 mmol/I (0,8 - 0,75 g/I) et une
transmission génétique dominante, probablement
polygénique. Ce diagnostic implique que les taux de
C-LDL et d'apoB soient normaux. Le taux de mortalité de
ces individus est très faible et on parle de syndrome de
longévité.
4.2.9.2. Hypoalphalipoprotéinémies
Une hypoalphalipoprotéinémie peut être
primitive ou secondaire.
L'hypoalphalipoprotéinémie familiale
isolée se caractérise une valeur de C-HDL en deçà
du dixième percentile avec des valeurs de cholestérol et de
triglycérides normales.
Son diagnostic requiert d'avoir éliminé les
causes d'hypoalphalipoprotéinémie secondaire. La transmission
génétique de ce défaut métabolique n'est pas
claire.
Les hypoalphalipoprotéinémies sont dues à
différents défauts métaboliques tels qu'une diminution de
synthèse de l'apoA1, une diminution de l'activité de la LCAT, ou
une augmentation du catabolisme des HDL. Par ailleurs
l'hypoalphalipoprotéinémie peut être provoquée par
le tabac, l'obésité, l'hypertriglycéridémie et
certains médicaments.
4.2.9.3.
Hypobêtalipoprotéinémies
L'abêtalipoprotéinémie est une maladie
congénitale très rare due à une absence de
synthèse de l'apoprotéine B.
L'hypobêtalipoprotéinémie due à une diminution de la
synthèse de l'apoB est caractérisée par des concentrations
faibles de LDL et une protection vis à vis de
l'athérosclérose.
4.2.9.4. Concentration élevée de
Lp(a)
Cette forme de dyslipidémie est venue récemment
allonger la liste des
dyslipoprotéinémies.
4.3. Place de la Lp(a) dans les différentes
dyslipoprotéinémies
Quelques auteurs ont étudié la prévalence de
la Lp(a) et ses liens avec les autres
paramètres lipoprotéiques dans les
différentes hyperlipoprotéinémies (Tableau XXI).
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4.3.1. Comparaison des concentrations de Lp(a) des sujets
dyslipidémiques avec celles des sujets normolipidémiques
Chez les sujets sains, la concentration de Lp(a) semble
relativement constante et caractéristique d'un individu donné;
c'est le paramètre lipoprotéique de loin le moins variable.
Pour Walton, la présence de Lp(a) est globalement plus
fréquente chez les sujets hyperlipidémiques que dans la
population générale (88 p.cent contre 75 p.cent) et la
distribution des concentrations est déviée vers les fortes
valeurs.
Ceci suggère qu'en présence de stimulus
augmentant la production ou le pool intra-vasculaire de LDL et / ou de VLDL, la
concentration de Lp(a) est également élevée 275. Avec un
grand nombre de patients, Boyer observe que les taux élevés de
Lp(a) sont plus fréquents chez les hyperlipoprotéinémiques
que chez les normolipidémiques notamment dans la zone de concentration
comprise entre 0,61 et 0,90 g/I. Les concentrations moyennes sont sensiblement
plus basses chez les normolipidémiques que chez les
hyperlipidémiques (0,20 vs 0,23 g/I), mais la différence n'est
pas significative (p< 0,057). Mais il ne montre pas de différence en
fonction des types d'hyperlipoprotéinémies, à la
différence d'autres auteurs. Ainsi, les taux de Lp(a) sont
équivalents dans les types Ila, Ilb et IV, alors que ces
hyperlipoprotéinémies résultent de désordres
métaboliques différents.
Pour l'auteur ceci est cohérent avec
l'indépendance du métabolisme de la Lp(a) :
- non influencé par le régime, les
médicaments hypolipidémiants, ...
- taux de catabolisme peu ou pas diminué dans
l'hypercholestérolémie familiale 403
4.3.2. Comparaison des concentrations de Lp(a) dans divers
groupes de dyslipidémies
Ritter compare 93 hypercholestérolémies pures,
147 hypertriglycéridémies pures à 404
normolipidémiques. Il montre que les concentrations de Lp(a) des
hypercholestérolémiques (0,56 g/1) sont supérieures
à celles des normolipidémiques (0,38 g/1), et que celles des
hypertriglycéridémiques (0,21 g/1) sont inférieures
à celles des normolipidémiques. De plus, les concentrations de
triglycérides sont négativement corrélées avec les
concentrations de Lp(a) (p< 0,01) chez les
hypertriglycéridémiques, non significative dans les 2 autres
groupes.
Chez 47 hypertriglycéridémiques Ritter constate
une discrète augmentation des taux de Lp(a) lorsque les
triglycérides diminuent. L'auteur conclue à un effet important
des HLP sur les concentrations de Lp(a) avec, par rapport aux
normolipidémiques, un doublement dans
l'hypercholestérolémie et une diminution de l'ordre de 50
p.cent
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dans l'hypertriglycéridémie. Il y a donc
ici une très nette différence des concentrations de Lp(a) dans
les 2 types d'hyperlipidémies 404.
Des augmentations des concentrations de Lp(a) dans
l'hypercholestérolémie familiale avaient été mises
en évidence par d'autres auteurs, 221 222 223 et sont
confirmées par l'étude de Ritter.
Bartens, avec un nombre plus faible de cas, montre
également : une augmentation des taux de Lp(a) dans
l'hypercholestérolémie mais une absence de corrélation
avec le cholestérol total. Chez les patients
hypertriglycéridémiques il existe une corrélation
négative entre les triglycérides et la Lp(a).
On sait que l'apo(a) peut être retrouvée
dans la zone de densité des lipoprotéines riches en
triglycérides, en période post-prandiale, mais aussi à
jeun 91 alors que la Lp(a) ne semble pas avoir comme précurseur les
lipoprotéines riches en triglycérides 228.
Le foie est la principale source de synthèse et de
sécrétion de la Lp(a), mais de l'apo(a) libre et des complexes
"apo(a)-apoB" peuvent aussi être libérés par le foie et
pourraient s'associer à des LDL et/ou des lipoprotéines riches en
triglycérides dans la circulation.
Bartens propose que l'apo(a) liée aux LDL
resterait dans le sang circulant alors que l'apo(a) associée aux
lipoprotéines riches en triglycérides serait rapidement
éliminée par la voie hépatique des récepteurs des
remnants, parallèlement au catabolisme des chylomicrons. La plus faible
élimination de l'apo(a) liée aux LDL expliquerait l'augmentation
de la Lp(a) totale chez les hypercholestérolémiques alors qu'une
clairance rapide des lipoprotéines riches en triglycérides
portant l'apo(a), expliquerait les taux plus faibles des
hypertriglycéridémiques. Les niveaux intermédiaires de
Lp(a) trouvés dans les hyperlipidémies mixtes confortent
l'hypothèse d'une modulation en fonction du type d'hyperlipidémie
405
Dans une étude récente, Elisaf trouve
aussi des taux plus élevés de Lp(a) dans
l'hypercholestérolémie, plus bas dans
l'hypertriglycéridémie, et comparables aux témoins normaux
dans l'hyperlipémie mixte.
Il affine son analyse en séparant les
hypertriglycéridémiques selon que l'apoB est augmentée
(supérieure à 1,30 g/I) ou normale. Chez les
hypertriglycéridémiques à apoB
augmentée, le taux médian de Lp(a) est environ 3 fois plus
élevé que dans le groupe où l'apoB est normale. De plus
les hypertriglycéridémies avec apoB augmentée, sont
souvent associées à un risque vasculaire élevé.
Ceci suggère que le niveau de concentration de la Lp(a) est lié
au métabolisme de l'apoB.
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En outre Elisaf montre que, dans les
hypoalphalipoprotéinémies, les taux de Lp(a) sont similaires
à ceux des hypertriglycéridémiques. Il sépare alors
deux groupes : l'un où le cholestérol-HDL est très bas
(inférieur à 0,64 mmol/1), et l'autre où il est
modérément bas (compris entre 0,64 et 0,90 mmol/1). La
médiane des concentrations de Lp(a) est plus faible dans le premier
groupe que dans le second (0,09 vs 0,14 g/1) toutefois la différence
n'atteint pas le seuil de signification (p< 0,06).
Au total, des taux augmentés de Lp(a) dans
l'hypercholestérolémie (familiale ou non), ont été
rapportés par plusieurs auteurs 221 222 223.
Mais l'absence de corrélation statistiquement
significative avec le cholestérol-LDL et l'apoprotéine B, le fait
que les traitements qui influent l'activité et/ou le nombre des
récepteurs-LDL n'entraînent pas de modification de la Lp(a),
suggèrent que le mécanisme d'augmentation de la Lp(a) chez
l'hypercholestérolémique, est indépendant de la voie
récepteurs-LDL.
Les taux de Lp(a) sont diminués chez les
hypoalphalipoprotéiques (de façon comparable à ceux des
hypertriglycéridémiques). Une hypothèse est que ces
patients, même normotriglycéridémiques, pourraient
présenter des anomalies du métabolisme des triglycérides,
notamment en période post-prandiale, ce qui entraînerait la
diminution des HDL et de faibles Lp(a) par un mécanisme à
préciser 4". Etant donnée leur très grande rareté,
très peu de données sont disponibles sur la Lp(a) dans les types
I, Ill et V. Parmi les 242 hyperlipidémiques de Walton la Lp(a)
était présente chez l'unique type I, chez 4 des 7 types Ill et
chez aucun des 5 types V 275. Hiraga a dosé les taux de
Lp(a) chez 3 types I (0,02 #177; 0,01 g/1), 6 types III (0,14 #177; 0,12) et 5
types V (0,04 #177; 0,05). Chacun de ces groupes avait en moyenne un taux de
Lp(a) plus faible (p< 0,01) que les 18 témoins normaux (0,18 #177;
0,14). Comme les types Ilb dans d'autres études, les type Ill ont un
taux intermédiaire entre les types Ila et IV. Bien que concernant un
très faible nombre de cas, il apparaît que les Lp(a) sont
nettement abaissées en cas d'hypertriglycéridémies
majeures.4o7
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4.3.3. Répartition des isoformes d'apo(a) dans les
dyslipidémies
Ritter montre que la fréquence des diverses isoformes
d'apo(a) est similaire dans les trois groupes : normolipidémie,
hypercholestérolémie pure et hypertriglycéridémie
pure, avec dans chacun de ces groupes, une influence de l'isoforme sur la
concentration de Lp(a).
Dans chaque "fourchette" de poids moléculaire d'apo(a),
les concentrations de Lp(a) des hypercholestérolémiques sont
toujours supérieures à celles des normolipidémiques. Par
contre celles des hypertriglycéridémiques sont toujours
inférieures à celles des normolipidémiques. Le
phénotypage permet d'exclure que cela soit lié à une
distribution différente des isoformes d'apo(a) 404
De plus cette relation persiste après
élimination des sujets atteints de maladie coronarienne. Ceci est
important car il a été montré que la distribution des
isoformes d'apo(a) chez les sujets atteints
d'hypercholestérolémie familiale, n'est pas identique selon qu'il
y a ou non une maladie coronarienne 339
Bartens montre que la distribution des isoformes d'apo(a) est
similaire chez les témoins normaux et chez les hyperlipidémiques.
L'augmentation de la Lp(a) dans l'hypercholestérolémie et sa
diminution dans l'hypertriglycéridémie ne sont donc pas
liées à l'isoforme de l'apo(a). Ainsi pour cet auteur, les
différences de concentrations de Lp(a) constatées chez les
patients, sont probablement dues à l'hyperlipidémie
elle-même 405
4.3.4. Lp(a) et risque vasculaire
Plusieurs auteurs ont comparé au sein de groupes
d'individus atteints d'hypercholestérolémie familiale, les sujets
présentant des complications athéroscléreuses aux sujets
indemnes.
Winklund trouve des taux d'apo(a) plus élevés
chez les malades et ce paramètre est le plus discriminant en analyse
multivariée, pour séparer les malades et les individus indemnes.
Il conclu que le dosage de l'apo(a) permet d'identifier les patients à
haut risque de maladie dans ce groupe d'hyperlipoprotéinémie
221.
Pour Seed aussi, le taux de Lp(a) est plus élevé
en cas d'hypercholestérolémie familiale avec maladie coronarienne
(n=54, médiane = 0,57 g/I) qu'en ces
d'hypercholestérolémie familiale sans coronaropathie (n=55,
médiane = 0,18), avec p<0,0001. La concentration de Lp(a) constitue
le paramètre discriminant le plus significatif 339
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Armstrong étudie l'association entre l'augmentation de
la Lp(a) et le risque d'athéroclérose coronarienne. Le risque
relatif de maladie coronarienne des sujets dont la concentration de Lp(a) est
supérieure à 0,30 g/I, par rapport à ceux ayant une
concentration inférieure à 0,05 g/I, est de 2,76.
Il étudie aussi l'influence d'autres paramètres
lipoprotéiques sur l'association Lp(a)/athérosclérose en
calculant les risques relatifs liés à la Lp(a) (>0,30 vs <
0,05 g/I) lorsque les différents paramètres lipidiques sont
inférieurs et supérieurs à leur concentration
médiane.
Auparavant il vérifie que les concentrations de Lp(a)
ne diffèrent pas dans les sous-groupes définis par les
médianes; ces sous groupes ne diffèrent que par les valeurs des
paramètres lipidiques.
Le risque relatif lié à une concentration de
Lp(a) supérieure à 0,30 g/I n'est significativement
augmenté que pour trois paramètres, le cholestérol total,
le cholestérol-LDL et le cholestérol-LDL corrigé [du
cholestérol transporté par la Lp(a)]. Les résultats
obtenus sont rapportés dans le tableau ci-dessous.
Paramètres
|
Cholestérol total
|
C-LDL
|
C-LDLcorrigé [C-LDL -- C-Lp(a)]
|
Concentration
|
< médiane
|
> médiane
|
< médiane
|
> médiane
|
< médiane
|
> médiane
|
RR liés à une Lp(a) > 0,30
g/I
|
1,56
|
4,50
|
1,67
|
6,00
|
1,42
|
5,23
|
L'auteur suggère une interaction forte entre Lp(a) et
C-LDL corrigé de la Lp(a) comme Utermann plus tard 200. Ainsi
le risque associé à une Lp(a) élevée augmente
nettement lorsque le C-LDL augmente 308
Plusieurs études ont montré que le risque
lié à la Lp(a) semble faible dans les population africaines ou
d'origine africaine, malgré des concentrations environ double de celles
des Caucasiens. Or les sujets africains ou d'origine africaine ont des taux de
C-LDL environ 20 p.cent plus faibles que ceux des Caucasiens. Ceci pourrait
expliquer une moindre athérogénicité de la Lp(a) dans ces
populations.
4.4. Problèmes gênant
l'interprétation des taux "élevés"de Lp(a)
4.4.1. Variabilité biologique des
concentrations
La Lp(a) a été longtemps
considérée comme un paramètre biologique stable et dont la
concentration varie peu au cours de la vie. En réalité, les
auteurs qui ont étudié la variabilité biologique de ses
concentrations ont quelques peu bouleversé cette notion.
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La concentration de Lp(a) est en effet beaucoup plus variable
qu'on ne l'a longtemps pensé et il faudrait tenir davantage compte de
ces données pour interpréter une concentration isolée ou
une variation de cette concentration. De plus si on considère l'absence
de standardisation des méthodes actuelles de dosage, la
variabilité totale des concentrations est encore plus importante.
Le rapport de la variabilité biologique
intra-individuelle sur la variabilité interindividuelle, appelé
index d'individualité, apporte des informations sur
l'intérêt de déterminer l'intervalle de
référence d'une population, comme on le fait pour les autres
paramètres biologiques. Si ce rapport est inférieur à 0,6
l'intervalle de référence apparaît peu approprié et
source d'interprétations erronées des concentrations
individuelles. L'index d'individualité de la Lp(a) est estimé
à 0,1 408, ce qui justifie d'établir plutôt un
"seuil pathologique" basé sur le risque relatif de maladie lorsque la
concentration dépasse un certain seuil, même si la
détermination en est difficile 306
308
Les variabilités biologique et analytique sont
également importantes à connaître pour déterminer,
dans une série de dosages effectuées chez un même individu
à des moments différents, la significativité des
variations constatées.
La différence critique au delà de laquelle on
peut parler de changement significatif d'une concentration (avec un risque
d'erreur de 5 p.cent) est égale à :
2,77 (CVa2 +
CV;2)1h'2, avec CVa = coefficient
de variation analytique et CV; =
coefficient de variation biologique intra-individuel 408
A une valeur de 0,30 g/I, qui est le seuil pathologique le
plus souvent rencontré dans la littérature, cette
différence critique est égale à 35 p.cent, ce qui signifie
que les variations de concentrations inférieures à 35 p.cent ne
sont pas significatives.
Il serait intéressant de déterminer cette
différence critique dans toute l'étendue des concentrations
possibles et pour les différentes isoformes d'apoprotéine(a).
4.4.2. Variabilité analytique des concentrations
4.4.2.1. Nature de l'échantillon
Panteghini a comparé les résultats obtenus sur
sérum (0,01 à 0,77 g/I) et sur plasma (EDTA) (0,01 à 0,85
g/I) chez 17 individus. La différence n'est pas significative. On peut
donc faire indifféremment les dosages sur plasma (EDTA) ou sur
sérum 4°8
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4.4.2.2. Effet des conditions de conservation avant
dosage
Il semble que la Lp(a) se conserve bien à court
et moyen terme et que des difficultés apparaissent lorsque la
durée se chiffre en années voire en dizaines d'années
comme dans de nombreuses études
épidémiologiques.
Ainsi une conservation de 15 jours à 4°C
dans des tubes bouchés et de 3 mois à - 20°C ne modifie pas
les résultats des dosages effectués par une méthode ELISA
. Craig étudie l'effet de 6 mois de conservation à -20°C et
à -70°C sur les résultats de 2 méthodes de dosages
(l'immunodiffusion radiale et une méthode ELISA). La température
de conservation est sans influence sur les résultats, par contre il
constate pour l'immunodiffusion radiale, une diminution moyenne des
concentrations de 46 p.cent(34 à 58). Les résultats ne sont pas
significativement différents pour la méthode ELISA
298.
Il est donc important de connaître l'effet de la
conservation sur le résultat en fonction de la méthode de dosage
lorsqu'on envisage de différer les dosages de plusieurs années,
ce qui est souvent le cas dans les études épidémiologiques
prospectives. Dans ces études il faut choisir une méthode de
dosage qui ne sera pas influencée par la conservation.
Récemment, Kronenberg a étudié
l'influence de la conservation du sérum à -80°C sur 310
échantillons, en réalisant les dosages (par une technique ELISA)
après 3 mois et après 28 mois. Il observe une diminution moyenne
de 4,83 p.cent (0,21 #177; 0,24 g/1) à (0,20 #177; 0,11 g/1) qui, bien
que faible est significative avec p <0,001. Il a aussi étudié
les variations en fonction du phénotype d'apo(a). La diminution
apparaît nettement plus importante (-8,1 p.cent) pour les 83
échantillons avec apo(a) de faible poids moléculaire (11 à
22 kringles 4) que pour les 227 échantillons avec apo(a) de poids
moléculaire élevé (plus de 22 kringles 4) où la
diminution est de -3,3 p.cent 4°9.
Ceci pourrait expliquer, au moins partiellement, les
résultats négatifs de certaines études prospectives. En
effet, la plupart ont mesuré les concentrations de Lp(a) sur des
échantillons conservés à -20°C ou à -80°C
pendant un grand nombre d'années, et il est possible que les
concentrations des cas (phénotypes de faibles poids moléculaires
plus fréquents) aient été trouvés artificiellement
trop bas du fait des conditions de conservation.
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son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 233/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
4.4.2.3. Absence de standardisation des
méthodes de dosage
La standardisation des méthodes de dosage des lipides
et des lipoprotéines nécessite de connaître les sources de
variation préanalytiques et de déterminer les conditions qui
permettent de les minimiser.
Lors du développement d'un nouveau dosage, les
données sur les variations analytiques et biologiques sont à
déterminer précocement. Elles sont en effet indispensables
à connaître pour évaluer les performances analytiques
souhaitables, établir un intervalle de référence ou un
seuil pathologique dans une population, ainsi que pour évaluer la
différence significative entre deux dosages chez un même individu.
La variabilité analytique devrait être inférieure à
la moitié de la variabilité biologique intra-individuelle, soit
environ 4 p.cent pour la Lp(a). Actuellement, ce n'est pas le cas pour la
Lp(a).
De plus si le dosage est destiné à
"screener" une population il faut connaître le nombre minimum de
dosages à effectuer pour évaluer la valeur de base d'un
individu.
Les problèmes liés à la standardisation
du dosage de la Lp(a) ont été évoqués dans le
paragraphe 2.7.2.2..
4.4.3. A propos du seuil pathologique
La variabilité interindividuelle des concentrations de
Lp(a)empêche de définir une valeur normale. Seuls les
résultats des enquêtes épidémiologiques permettent
de déterminer une valeur seuil au delà de laquelle le risque de
survenue d'une maladie cardiovasculaire augmente.
En 1981, Kostner montre que les concentrations sériques
de Lp(a) supérieures à 0,30 g/I sont associées à un
risque d'infarctus du myocarde multiplié par 1,75 par rapport aux
concentrations plus faibles 3°6.
De nombreux travaux réalisés par la suite ont
adopté ce seuil pour analyser leurs résultats et depuis lors, on
a tendance à considérer que la valeur seuil de 0,30 g/I
définit les "valeurs normales".
Mais ce seuil n'est peut être pas valable dans toutes
les situations. Il se peut aussi que la concentration de Lp(a) ne soit pas le
meilleur indice prédictif de son pouvoir pathogène .
Certains auteurs par exemple, dosent le cholestérol
transporté par la Lp(a) : Seman a récemment mesuré la
concentration du cholestérol de la Lp(a) [C-Lp(a)] dans une cohorte de
3276 hommes et femmes et trouvé une concentration médiane de
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son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 234/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
48,4 mg/I chez les témoins indemnes de pathologie
cardiaque et une valeur 40 p.cent plus élevée chez les malades.
Dans sa population le seuil pathologique est supérieur à 100 mg/I
410
Si de nombreuses études ont montré l'association
entre concentration élevée de Lp(a) et risque vasculaire, on sait
peu de chose sur l'influence du polymorphisme de l'apo(a) sur le pouvoir
athérogène.
Ce polymorphisme complique la détermination d'un seuil
pathologique.
En effet la relation inverse "taille de l'apo(a) -
concentration de Lp(a)" n'explique, selon les études et selon les
populations, que 60 à 90 p.cent des variations de concentrations
inrter-individuelles.
Ainsi, pour une même taille d'apo(a), les concentrations
de Lp(a) peuvent varier d'un facteur cent. De plus, selon les populations
étudiés, des apo(a) de même taille seront associées
à des taux de Lp(a) plus élevés chez les Africains que
chez les Caucasiens ou les Asiatiques.
Il est par ailleurs possible que seules certaines isoformes
d'apo(a) soient pathogènes alors que d'autres seraient neutres.
Enfin, 80 à 90 p.cent des humains expriment deux types
d' apo(a) qui sont associées à deux Lp(a) de densité
différentes pouvant avoir des effets variables sur les divers points
d'impact possibles évoqués dans le paragraphe 2.6.
4.4.4. Absence de traitement efficace et bien
toléré
Il est actuellement bien établi que les taux
élevés de Lp(a), notamment lorsque le C-LDL est conjointement
augmenté, sont associés à un risque vasculaire accru,
même si les mécanisme de cet effet synergique ne sont pas bien
compris 41.
Les possibilités de traitement efficace et bien
toléré, pour abaisser les taux de Lp(a) sont actuellement
limitées.
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son intérêt dans l'interprétation du bilan lipidique Dr
GUIMONT MC 237/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Les résines et les inhibiteurs de la HMG- Co-A
réductase
En dépit de la parenté structurale entre
les LDL et la Lp(a), les hypolipidémiants efficaces pour abaisser les
concentrations de C-LDL sont sans effet sur celles de la Lp(a). Ni les
résines chélatant les acides biliaires 206 221
,ni les statines n'entraînent de diminution du taux de Lp(a)
30 205 221 412 413 414 415
Certaines études ont même montrent une
légère augmentation des concentrations de Lp(a) sous traitement
par les statines 416 417 (tableau XXII).
La plupart de ces études étaient
à court terme mais quelques unes à plus long terme ont
confirmé l'absence d'effet 413 415.
Les résultats obtenus montrent que l'induction des
R-LDL par inhibition de la synthèse du cholestérol n'est pas
liée à une diminution de la Lp(a), ce qui va dans le sens d'un
rôle faible ou inexistant de cette voie dans le catabolisme de la Lp(a).
Les fibrates
Il sont sans d'effet sur les taux de Lp(a) 328
417 418.
Médicaments inhibant la synthèse de la Lp(a)
Comme la plupart des données disponibles
indiquent que les concentrations circulantes de Lp(a) sont principalement
déterminées par le taux de synthèse, l'approche logique
pour essayer de les diminuer est d'inhiber cette synthèse.
L'acide nicotinique diminue les taux de VLDL et de LDL
et augmente les HDL, grâce à une diminution de libération
des acides gras libres par le tissu adipeux.
Utilisé à fortes doses, seul ou en
association avec la néomycine, il entraîne une diminution
importante des taux de Lp(a) apparemment par diminution de sa synthèse
419 420 421
Mais il est difficile d'évaluer dans quelle
mesure cet effet sur la Lp(a) entraîne un effet clinique
favorable.
L'acide nicotinique a l'inconvénient
d'être mal toléré, ce qui entraîne souvent
l'arrêt du traitement. Les dérivés à
libération progressive, comme le nicéritrol, semblent mieux
tolérés mais ils ont une activité moindre obligeant
à augmenter la posologie pour obtenir un effet appréciable sur la
Lp(a) 422.
Aphérèses plasmatiques
Du fait des similitudes structurales entre les LDL et
la Lp(a), cette dernière est éliminée du plasma lors des
LDL aphérèses 423 (Tableau XXII).
Cette thérapeutique, lourde à mettre en
oeuvre et coûteuse, doit être renouvelée fréquemment
et elle a comme principale indication l'hypercholestérolémie
familiale homozygote, ou les formes hétérozygote
sévères. Elle entraîne une diminution appréciable
des concentrations de Lp(a) immédiatement après les
séances. Ensuite
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
les concentrations augmentent et on trouve, entre deux
séances d'aphérèse, des valeurs intermédiaires
entre le taux de base et le taux post-aphérèse
immédiat.
4.4.5. Y a t-il un bénéfice à
abaisser le taux de Lp(a) ?
On ignore encore :
- si la diminution de la Lp(a) seule est
bénéfique.
- si la diminution du cholestérol-LDL, lorsqu'il est
augmenté, suffit à diminuer ou à éviter les
complications athéroscléreuses des patients à taux
élevé de Lp(a).
Les hypolipidémiants classiques (résines,
fibrates, statines) étant inefficaces pour abaisser les taux de Lp(a),
il ne peut y avoir d'études cliniques évaluant l'éventuel
bénéfice de la diminution des concentrations de Lp(a) dans la
prévention des maladies cardiovasculaires.
Récemment publiées, deux études comparent
l'effet thérapeutique de deux traitements sur la progression de la
maladie coronarienne, évaluée par angiographie après deux
ans de traitement. Ces deux traitements sont :
- les statines qui diminuent le cholestérol-LDL et pas la
Lp(a),
- les statines plus l'aphérèse, qui diminuent la
concentration de ces deux lipoprotéines. Aucun de ces deux traitements
ne montre un bénéfice de la baisse des taux de Lp(a) sur
l'évolution des lésions 424 425.
4.5. Attitude pratique
Le dosage du cholestérol et des triglycérides
constitue la prescription "basique".
En cas d'anomalie, en particulier
d'hypercholestérolémie, un bilan complet est
nécessaire.
4.5.1. Doit-on rechercher et doser la Lp(a) lors de tout
bilan lipidique complet ?
4.5.1.1. Arguments en défaveur de !inclusion de
la Lp(a) dans le bilan lipidique complet
- les concentrations ne sont pas modifiables actuellement, car il
n'y a pas de traitement. - on ignore si la diminution de la concentration de
Lp(a) serait bénéfique.
- le métabolisme et les mécanismes
pathogéniques ne sont pas totalement élucidés.
- les concentrations de Lp(a) pourraient ne pas bien
refléter son athérothrombogénicité et il
apparaît prudent pour certains d'attendre de savoir quelles isoformes ont
une action délétère.
- on ignore si elle constitue un facteur de risque dans toutes
les populations ou si elle n'a un pouvoir prédictif que pour certains
sous groupes.
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Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
- la découverte d'un taux très
élevé chez une personne en "bonne santé" et sans autre
facteur de risque, pourrait avoir un caractère anxiogène ou
déclencher des explorations inutiles.
- chez les normocholestérolémiques, son pouvoir
prédictif de risque vasculaire semble faible.
4.5.1.2. Arguments en faveur de !inclusion de la Lp(a)
dans le bilan lipidique complet
- il existe un relatif consensus
quant à sa contribution à l'athérosclérose,
même si le mécanisme n'est pas entièrement
élucidé.
- elle représente un facteur de risque
indépendant et non prévisible. Sa mise en évidence chez un
enfant par exemple, peut favoriser une prévention primaire chez les
parents et d'autres membres de la famille.
- la connaissance d'une Lp(a) élevée chez un
individu présentant une dyslipidémie incitera à un
traitement plus incisif.
- les concentrations étant indépendantes de
l'âge, on peut utiliser son dosage dans le cadre de l'évaluation
du risque à long terme.
- en dépit de l'absence de médicament efficace,
un taux élevé ne doit pas être considéré
comme une fatalité et doit inciter à réaliser une prise en
charge plus énergique des facteurs de risque sur lesquels on peut
agir.
L'augmentation de la fréquence des maladies
cardiovasculaires au 20ème siècle est la conséquence de
changements importants dans l'alimentation et le mode de vie. Les individus
génétiquement prédisposés à ces pathologies
ont la possibilité de retarder, voire d'éviter, le
développement de la maladie en adoptant un régime alimentaire et
un mode de vie "anti-athérosclérose".
4.5.2. Dans quelles circonstances faut-il rechercher et
doser la Lp(a) ?
La recherche et/ou le dosage de la Lp(a) doit faire partie du
bilan lipidique complet dans les cas suivants :
- chez les sujets à risque élevé ou
à la limite haute du risque, selon les critères usuels de
définition, pour instituer une prévention primaire.
- chez les sujets atteints d'une maladie cardiovasculaire ou
ayant des antécédents de maladie cardiovasculaire, afin de
réaliser une prévention secondaire plus efficace, - chez les
sujets ayant des antécédents familiaux de maladie
cardiovasculaire précoce.
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Lp(a) : son intérêt dans l'interprétation du bilan
lipidique Dr GUIMONT MC 240/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
Hyperlipoprotéinémie, Athérosclérose, Lipids,
Lipoprotein, Lpa, Hyperlipoproteinemia, Atherosclerosis
Conclusion
L'amélioration des connaissances de la
structure des lipoprotéines, de leur métabolisme et des facteurs
génétiques et d'environnement qui modulent leurs concentrations a
constitué une avancée importante pour la compréhension de
l'athérogenèse.
La recherche de nouveaux marqueurs biologiques dont la
Lp(a), et le développement
des techniques de biologie moléculaire
devraient permettre un important progrès pour le
choix du traitement et pour la prévention de
l'athérosclérose.
En ce qui concerne la Lp(a), les données sont
encore fragmentaires.
D'autres études sont
nécessaires.
En recherche fondamentale pour :
- élucider son métabolisme et les facteurs
qui modulent sa concentration,
- améliorer les connaissances de l'influence des
autres dyslipoprotéinémies sur sa
concentration,
- clarifier ses mécanismes
pathogéniques.
En clinique pour :
- évaluer son rôle dans les pathologies
où elle a été moins étudiée,
- trouver des médicaments capables de diminuer sa
concentration afin d'évaluer
s'il y a un bénéfice à abaisser sa
concentration,
- savoir si ce sont les concentrations de Lp(a), ou bien
telles ou telles isoformes
d'apo(a) qui sont pathogènes.
Dans tous ces cas, la connaissance d'une concentration
élevée de Lp(a) est une donnée importante du bilan
lipidique car elle permet d'instituer un traitement faisant baisser le taux de
cholestérol-LDL et/ou d'insister auprès du patient sur les
mesures de prévention.
Thèse Docteur Pharmacie La lipoprotéine
Lp(a) : son intérêt dans l'interprétation du bilan
lipidique Dr GUIMONT MC 241/271 Lipides, Lipoprotéine (a),
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Résumé :
L'amélioration des connaissances de la
structure et du métabolisme des lipoprotéines, dont la
lipoprotéine (a) [Lp(a)], et des mécanismes de leur implication
dans l'athérosclérose, constituent un progrès important
pour la prévention et le traitement des
hyperlipoprotéinémies.
Plusieurs arguments sont en faveur de l'inclusion de
la recherche et du dosage de la lipoprotéine (a) dans le bilan lipidique
:
- il existe un relatif consensus quant à sa
contribution à l'athérosclérose, même si le
mécanisme n'est pas entièrement
élucidé,
- elle représente un facteur de risque
indépendant et non prévisible,
- les concentrations étant indépendantes
de l'âge, on peut utiliser son dosage dans le cadre de
l'évaluation du risque à long terme,
- en dépit de l'absence de médicament
efficace, un taux élevé ne doit pas être
considéré comme une fatalité et doit inciter à une
prise en charge plus énergique des facteurs de risque sur lesquels on
peut agir.
Après des rappels sur
l'athérosclérose, est proposé un bilan des connaissances
actuelles sur la lipoprotéine (a).
Puis les résultats de la recherche et du dosage
de la lipoprotéine (a) dans le sérum de 1504 individus sont
présentés.
Enfin, est discuté l'intérêt de la
lipoprotéine (a) dans l'interprétation du bilan
lipidique.
La recherche et/ou le dosage de la lipoprotéine
(a) doit faire partie du bilan lipidique complet dans les cas suivants
:
- chez les sujets à risque élevé,
pour instituer une prévention primaire,
- chez les sujets atteints d'une maladie
cardiovasculaire ou ayant des antécédents de maladie
cardiovasculaire, afin de réaliser une prévention secondaire plus
efficace,
- chez les sujets ayant des antécédents
familiaux de maladie cardiovasculaire précoce. Discipline :
BIOCHIMIE
Mots clefs : Lipoprotéine (a)
Hyperlipoprotéinémie
Athérosclérose
Adresse de l'auteur
GUIMONT Marie-Christine
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