III. 1.2. Les problèmes engendrés par les
déchets solides :
L'industrialisation et la société de
consommation ont entraîné une diversification et une
multiplication des déchets que l'on distingue en déchets solides
et liquides (les eaux usées). Les déchets solides se
déclinent en déchets domestiques, hospitaliers, industriels,
matériaux de construction... qui offrent chacun un potentiel
différent de nuisances et pollutions.
Le phénomène de l'urbanisation a engendré
des problèmes multiples et complexes liés notamment à une
production importante des déchets urbains et industriels en particulier
solides, qui représentent des sources importantes de pollution et de
nuisances pour l'environnement et l'équilibre des villes, en raison de
leur caractère encombrant, toxique et inesthétique, ainsi qu'aux
difficultés de leur gestion. Cette prolifération grandissante des
déchets solides dans notre pays trouve, fortement, ces origines dans
l'absence de leur traitement selon des formes et des procédures de
gestion modernes.
Nous signalons à ce sujet, qu'a l'échelle
nationale la quantité des déchets urbains produite
s'élève à 5.2 millions de tonnes par an, soit 10.5
millions de m 3 déposés en décharge chaque année
[20].
Cette quantité considérable est pratiquement ni
contrôlée ni dotée d'équipement appropriés
(manque d'usine de compostage, incinérateurs et des stations
d'épuration... ).
En outre, le taux moyen de la production journalière
des déchets dans les centres urbains en Algérie est de 0.60
Kg/hab./jour, et il est légèrement supérieur
(0.64Kg/hab./jour) dans les zones très urbanisées, car les
déchets industriels peu toxiques mis en décharge sont pris en
compte (Dans la plupart des cas les déchets industriels et hospitaliers
ne sont pas séparés à ceux ménagers problème
toujours préoccupant dans notre pays). Pour le cas d'Alger à
titre d'exemple, la quantité de déchets urbains est de 0.75
kg/hab./jour.[20]
Partie I: Recherche bibliographique
Chapitre III :: Nature et étendue des
problèmes environnementaux en Algérie
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Tableau n°03 : Production des déchets solide
a Alger
TYPE DE DECHETS
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ALGER en 1995 2.300.000 Habitants (quantité en
tonnes)
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ORAN en 1993 900.000 Habitants quantité en
tonnes)
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Par jour
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Par année
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Par jour
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Par année
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Déchets ménagers
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2500
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1.000.000
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1.000
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400.000
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Déchets hospitaliers
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11
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4.000
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100
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1.500
|
Déchets industriels
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80
|
300.000
|
4
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360.000
|
[ Source : - Kittel berger, 1995- METAP, 1993
]
III. 1.2.1. Les déchets ménagers:
La gestion des déchets ménagers de leur
côté trouve aussi beaucoup de lacune dans la mesure où la
collecte et l'élimination de ces résidus s'effectue dans des
conditions qui ne tiennent pas compte des normes appropriées. Dans les
grandes concentrations urbaines du pays, la situation s'avère de plus en
plus inquiétante du fait de la forte pression démographique qui
génère une production colossale des déchets
ménagers difficilement maîtrisable par les services
concernés qui se heurtent, d'autre part, au problèmes et au
difficultés d'emplacement des décharges dans des sites
répondant aux critère d'hygiène et de préservation
de l'écosystème. En ce sens, il est a relevé, qu'il a
été recensé prés de 2100 décharges sauvage
à l'échelle nationale responsable de la perte de 170 000 hectares
de terres fertiles, de la pollution de 16 barrages [9],
où de nombreux sites sont ainsi contaminés.
Partie I: Recherche bibliographique
Chapitre III :: Nature et étendue des
problèmes environnementaux en Algérie
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Figure n°04 : Composition moyenne d'une poubelle
ménagère en Algérie (%) [Source : Ministère de
l'aménagement du territoire et de l'environnement (MATE) 2010.]
En matière de collecte, les services communaux s'en couvrent
à l'heure actuelle que 65% des déchets, les 35% restent toujours
incontrôlés et forment une source permanente de pollution portant
atteinte à l'esthétique des villes et au paysage urbain ainsi
qu'à la santé publique. Les statistiques officielles
émanant du ministère de l'environnement et de
l'aménagement du territoire nous révèlent que 2000 enfants
meurent chaque année de maladies à transmission hydrique (MTH).
Ceci revient au manque de moyens financiers (insuffisance des crédits
accordés), de formation des gestionnaires, et des instructions
précises et voire le manque d'information et de sensibilisation des
citoyens étant la source primaire de ce type de déchet.
En effet, la collecte se fait par des moyens peu
adaptés et limités (véhicule en mauvais état, et
dans des conditions de programmation peu rigoureuses), dont on compte une
moyenne d'un agent pour 1000 habitants et un engin pour 13.000 habitants.
[23]
Le mode de traitement, généralement, le plus
utilisé est la mise en décharge (soit en site public ou en site
sauvage) sans aucun tri à la source, occasionnant ainsi la pollution des
sols, des eaux de surfaces et souterraines.
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