Chapitre II : Vers une stratégie de
développement urbain durable
souhaitable de mener une politique de développement
économique qui tend à intégrer les aspects sociaux et
écologiques.
Les collectivités locales doivent veiller à ce
que la plupart de leurs actions en matière économique restent
renforcées dans le cadre de l'agenda 21, avec souci d'intégration
de la dimension sociale et surtout environnementale.
Les chefs de projets doivent avoir en tête des actions
dans les trois directions évoquées en tenant compte de leurs
réalités sociales et ayant conscience de la problématique
du développement durable dont l'approche reste globale et
consensuelle.
D. La gouvernance :
La notion de gouvernance a émergé de la
nécessité de procéder à une requalification
importante de la fonction politique des villes. Elle s'est imposée, tant
dans le vocabulaire politico-administratif que le discours scientifique, dans
un contexte de profond renouvellement des dynamiques sociales, des cadres
territoriaux et des modes de gestion des agglomérations urbaines. Il
s'agit donc d'établir un nouveau mode de concertation entre la
collectivité et la population. La gouvernance reste le pilier d'une
démarche d'agenda 21 local, c'est à dire l'organisation d'un
nouveau mode de concertation entre la collectivité (sciences et
élus) et ces membres ( citoyens, associations, groupes divers ....).
En résumé il faut qu'il y ait implication et
participation de la population au processus traditionnel de la prise de
décision sans pour autant remettre en cause le rôle fondamental
des élus, c'est ce qui marque la différence entre l'agenda 21
local et d'autres formes de planification écologique.
On y recèle de nombreuses possibilités d'action
concrètes autour des trois axes théoriques cités dont la
gouvernance en est le pilier et ce qui forme l'ossature de toute politique de
développement.[17]
Partie I: Recherche bibliographique
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Chapitre II : Vers une stratégie de
développement urbain durable
Figure n°03 : Les valeurs fondamentales du
développement durable
[Source: Rapport de recherche Regroupement
national des Conseils Régionaux de l'environnement du Québec
(RNCREQ)
Mai 1998 Deuxième édition]
Chapitre III
Nature et étendue des
problèmes
environnementaux
en Algérie.
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Partie I: Recherche bibliographique
Chapitre III :: Nature et étendue des
problèmes environnementaux en Algérie
III. 1. La situation environnementale en Algérie
:
La situation de l'environnement dans notre pays est alarmante.
En effet, la dégradation des ressources naturelles se traduit par la
régression du couvert végétal et la progression des
paysages désertiques.
La situation environnementale de l'Algérie se
caractérise donc par :
· une forêt fragile en voie de disparition,
· une désertification rampante,
· des ressources en eaux (souterraines ou de surface) en
voie d'épuisement rapide car fortement surexploitées
particulièrement ces dernières années suite à une
longue sécheresse,
· un espace côtier et un milieu marin
dégradés,
· une pollution industrielle préoccupante,
· des déchets dangereux et toxiques
stockés à l'air libre, auxquels s'ajoutent les incendies et
l'érosion hydrique.
Ceci entraîne :
· Une réduction de la base naturelle de
production, du facteur de production support de l'activité
économique qui se trouve être rare en Algérie,
· La réduction sans cesse continue de la
superficie agricole utile (SAU) par habitant.
· Des baisses de production et de productivité de
la terre engendrant ainsi des problèmes de nutrition de la population
qui, avec la récession des années 90 se sont
considérablement accentués. Implantées dans le cadre de
l'action sur l'environnement, les industries, quant à elles, utilisent
le plus souvent le processus de production le moins coûteux, à
savoir le non- recyclage des eaux et le rejet des effluents liquides et gazeux
directement dans le milieu. Il s'ensuit une pollution chimique des eaux et de
l'atmosphère en plus du fait qu'elles sont de grosses consommatrices
d'eau, facteur le plus rare et le plus gaspillé suite à une
gestion technique et économique désastreuses.
Par ailleurs, la pression démographique et les
problèmes urbains aigus contribuent à une situation sanitaire
catastrophique, aggravés par les rejets toxiques liquides, solides et
gazeux de certains complexes industriels tels que : Asmidal et Sider à
Annaba, complexe pharmaceutique de Médéa, la zone industrielle
d'ARZEW, ENOF Ghazaouet, qui ne sont que des exemples d'écoles parmi
tant d'autres.
A ce jour, l'Algérie n'a pas encore réussi
à concilier développement et préservation du milieu. Les
problèmes d'environnement auxquels est confronté notre pays sont
liés à son niveau de développement économique et
social.
Partie I: Recherche bibliographique
Chapitre III :: Nature et étendue des
problèmes environnementaux en Algérie
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L'industrialisation rapide qui a caractérisé les
deux premières décennies de l'indépendance est à
l'origine de graves déséquilibres écologiques
compromettant ainsi la qualité de la vie. En outre, l'absence de
croissance économique réelle et durable est la cause de la
dégradation accélérée des
écosystèmes, fragilisés par une exploitation et une
gestion irrationnelle. Ainsi, le lien de cause à effet paraît
évident. Depuis 1983, date de la publication de la loi relative à
la protection de l'environnement, le pays a cependant enregistré
plusieurs déceptions. Les exemples suivants illustrent nos propos :
? Le premier exemple concerne l'agriculture saharienne. La
cause principale d'abandon des projets entrant dans cette catégorie
était une étude insuffisante de la nature des sols, dont la
richesse en «nutriments» est insuffisante pour assurer une
récolte sur plusieurs années de suite.
? Le deuxième exemple concerne le barrage vert
entamé en 1971 puis abandonné. L'objectif était de boiser
l'ensemble de l'Atlas Saharien sur une superficie globale de 3 millions
d'hectares. L'ambition était non seulement d'arrêter la
progression du désert vers le Nord, mais aussi d'influer sur la
climatologie.[8]
III. 1.1. L'urbanisation incontrôlée :
A partir des années 60, l'Algérie a connu une
forte urbanisation, qui est due principalement à une politique de
développement qui a favorisé l'installation des complexes
industriels en périphérie et à l'intérieur des
grands centres urbains, ainsi qu' à l'absence totale d'une politique de
développement rural.
Ce phénomène d'urbanisation s'explique de ce
fait surtout par l'exode rural qui est due aux différences en
matière de conditions de vie entre la ville (raccordement au
réseau du gaz et de l'électricité, l'amélioration
du secteur de l'éducation, de la santé... ) et la compagne,
l'émigration intellectuelle en vers des pôles industriels et
administratifs du Nord. Cette croissance urbaine rapide représente un
taux d'environ 4.5% par an, produisant une répartition anarchique et
désordonné de la population sur le territoire, notamment
marquée entre le Nord et le Sud (Voir tableau n 02)
où les grandes zones urbaines formées par ; Alger, Oran,
Constantine et Annaba regroupent à elles seules
prés de 30% de la population.[8]
Partie I: Recherche bibliographique
Chapitre III :: Nature et étendue des
problèmes environnementaux en Algérie
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Tableau no02: Répartition de la
population en Algérie (%)
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Nord du pays
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Les hauts plateaux
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Sud du pays (Sahara)
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Population (%)
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65%
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25%
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10%
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Occupation du territoire (%)
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4%
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9%
|
87%
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[Source : Direction Générale de
l'environnement. 2010]
Actuellement , les villes algériennes ne cessent pas de
s'accroître malgré une baisse sensible du taux d'accroissement de
la population à 3.8% pour la période de 1990-1997 contrairement
au taux d'urbanisation qui a passé de 16.6% en 1966, à 49% en
1987 puis à 52 % en 1997. Cette augmentation a provoquer l'extension des
villes en particulier les grands pôles, d'une manière
désordonnée et aléatoire sans respect des espaces naturels
et de l'environnement, ce qui a entraîné une perte remarquable des
terres agricoles de l'ordre de :
? 8 790 Ha pour la Mitidja ;
? 2 850 Ha pour les collines du Sahel ;
? 1 010 Ha pour les plateaux côtiers du Centre ;
? 3 130 Ha pour l'agglomération d'Annaba ;
? 5 470 Ha pour l'agglomération d'Oran.
[8]
A titre d'exemple, la ville d'Alger occupait 7 500 ha en 1970, et
elle s'est amplifiée
depuis en consommant prés de 170 000 ha sur le bien des
terres agricoles et des espaces verts au bénéfice des
constructions, et des nouvelles zones d'habitat
urbains.[18]
Les villes algériennes ont connu, par ailleurs,
plusieurs transformations face a cette urbanisation prédatrice et mal
maîtrisée qui a occasionné la saturation ascendante de
l'espace dans les villes dont la densification des vieux quartiers, la
naissance et la prolifération spontanée d'îlots d'habitat
précaire au sein du tissu urbain le plus souvent à la
périphérie, sans tenir compte du statut juridique des terre ni de
leur vocation, cette nouvelle forme d'habitat a occasionné des atteintes
irréparable à l'esthétique des villes, et à
l'urbanisme. Il est, également, à noter que cette apparition
trouve ses causes dans l'insuffisance de production de logement (Taux
élevé d'occupation par logement), l'explosion
démographique et l'exode rural mais, pareillement, dans le non respect
des normes de construction et d'urbanisme, ni des règles
élémentaires de l'environnement.
Partie I: Recherche bibliographique
Chapitre III :: Nature et étendue des
problèmes environnementaux en Algérie
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Les centres urbains ont connu, en conséquence, une
expansion rapide entraînant un déséquilibre provoquant une
dégradation du cadre de vie, une détérioration graduelle
de l'hygiène publique (une pollution de l'air, des sols, et des eaux
potables), la disparition des espaces à l'intérieur des villes et
à leur périphérie, et une production importante de toutes
formes de déchets urbains qui a fortement détérioré
l'image des villes du pays.
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