Section III : Perspectives d'avenir et suggestions
La présente étude qui vise la promotion du
développement économique de la RDC et de la sous-région
d'Afrique Australe dans le cadre de la C.E.R en se basant sur
l'intégration économique régionale portée par la
SADC. Il s'agit d'abord de présenter, dans cette étude, les
enjeux que présente ce processus pour la RDC et les défis que
cette dernière doit relever pour sa participation active, non entant que
simple figurant, mais plutôt entant qu'acteur actif ; et d'esquisser
ensuite les stratégies pour redynamiser le processus
d'intégration malgré les entraves énumérés
ci-dessus et encourager la RDC d'y prendre activement part tout en relevant les
défis ci-haut mentionnés tout en tenant compte des
évolutions récentes des théories économiques sur la
croissance.
§1. Perspectives d'avenir
L'évaluation des processus d'intégration
économique en Afrique en général et
particulièrement à partir de la SADC, indique une dynamique
effective mais lente des programmes intégrateurs et de structuration.
Pourtant, au niveau des opérateurs économiques, de la circulation
des biens et des personnes à l'échelle régionale et
continentale, il existe une réelle volonté de mobilité, de
recherche de
137 TUMBA, M. B., Op.cit, p.145.
MBO KOMANGO Guy La SADC et l'intégration des
économies. Enjeux et défis congolais
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nouvelles opportunités et d'échanges, qui sont
entravées par les considérations politiques et les
intérêts particuliers des dirigeants de certains Etats.
En cela, pour la croissance économique des Etats de la
SADC, laquelle croissance aurait certainement des effets d'entrainement sur le
développement durable de la région, nous faisons appel aux
nouvelles théories de la croissance économique
prônées par certains auteurs. Ainsi, pendant plusieurs
années, les théories néo-classiques de la
croissance138, principalement le modèle Solow, ont
considéré que les déterminants à long terme de la
croissance économique étaient essentiellement fonction des
évolutions démographiques et technologiques,
indépendamment des comportements économiques. Grâce aux
théories endogènes de la croissance, il existe un cadre
renouvelé des sources de la croissance économique qui,
perçu comme un instrument essentiellement économique, est utile
pour tirer des enseignements clés de la croissance économique en
Afrique. Les théories de la croissance endogène
préconisent: (i) une grande diversité des sources de croissance
qui alimentent l'investissement en capital physique et en capital public
(infrastructures, transport, télécommunications,
sécurité, éducation, etc.), la recherche et l'innovation
technologique, l'apprentissage par la pratique, ainsi que la division du
travail ; (ii) un rôle déterminant du progrès
technologique, considéré généralement comme un bien
cumulatif et public ; et (iii) une rentabilité marginale du capital, qui
soit indépendante du stock de capital et soutient la croissance autant
que faire se peut, en fonction de l'évolution du taux
d'épargne.
Cette approche entraîne une inflexion aux
théories économiques ultralibérales qui récuse
toute efficacité du rôle économique de l'Etat dans
l'impulsion de la croissance économique et des politiques structurelles.
Le rôle de l'Etat, tel que schématisé dans les
modèles de croissance endogènes se situe à deux niveaux ;
le rôle de l'Etat en tant que gérant des externalités, et
celui du même Etat comme fournisseur de biens publics. Il revient
désormais aux Etats de la SADC d'assumer pleinement leur rôle
d'impulsion de la croissance, en jouant sur tous les leviers nécessaires
et en déléguant à la SADC certaines fonctions
spécifiques plus utiles aux économies d'échelle au niveau
régional.
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