1.4. La forêt et les terres arables
Avec ses 125 millions d'Hectares qui couvrent la moitié
du territoire, la forêt congolaise représente 47 pourcent de
massifs forestier africain et 6 pourcent de réserve tropical mondial. En
outre, la cuvette centrale en grande partie recouverte de foret dense primaire,
occupe, à elle seule, 100.000 hectares soit 80 pourcent de la couverture
forestière. Les réserves potentielles suffisamment
élevées pourraient permettre à long une production
annuelle de 6 maillons de mètres cubes de bois par an. Avec sa grande
diversité, la forêt regorge 708 essences forestières
identifiables. Par ailleurs, ce foret du basin du Congo, la plus vaste du monde
âpres l'Amazonie est pratiquement inviolée.
Mise depuis lors en coupe règle, elle pourrait perdre
20 % seulement de sa superficie au cours des années avenirs. De ce fait,
ces immenses ressources forestières du Congo pourraient être mises
en valeur par les Etats membres de la SADC pour permettre aux différents
membres, non seulement de se développer mais aussi de mieux
résister aux impératifs des Institutions financières
Internationales, et le bois issu de cette exploitations pourrait permettre
à la RDC de bénéficier des devises. D'autre part, elle
peut servir de poumon écologique à l'ensemble de la région
d'Afrique Australe menacée par la sécheresse par l'avancement du
désert de Kalahari. Ainsi, comme le montre bien le commentaire de
KADIMA, lors du 29ème sommet de la SADC tenu à
Kinshasa : «Les dirigeants de la SADC sont réunis à Kinshasa
pour examiner le travail concrétisé jusqu'à ce jour et
pour poser les jalons des tâches à venir et relever les grands
défis de l'heure. Parmi ces défis, il y a bien entendu la
question de changement climatique qui n'épargne aucun Africain, en
l'occurrence les pays membres de la SADC.
131 « Dossier Inga: la RDC tourne le dos à la SADC
», in Le Potentiel , Kinshasa, - 17 mars 2010,
MBO KOMANGO Guy La SADC et l'intégration des
économies. Enjeux et défis congolais
- 84 -
Sur ce point précis, l'espace SADC, victime de la
sécheresse et des inondations, paie un lourd tribut, notamment sur le
plan agricole et la sécurité alimentaire. Les pays de la SADC se
proposent d'apporter une position commune et cohérente vis-à-vis
de la Conférence sur les changements climatiques qui aura lieu en
décembre prochain à Copenhague, capitale danoise. Les pays de la
SADC misent sur la RDC, qui représente la moitié du massif
forestier du Bassin du Congo, le deuxième après l'Amazonie, pour
lutter contre les changements climatiques, tout en préservant ses
intérêts spécifiques en gérant judicieusement ses
ressources naturelles dans la perspective d'un développement durable
»132.
Concernant les terres arables, il est certes vrai que
l'hydrographie du Congo est potentiellement riche en terres arables, des terres
qui selon le rapport de la F.A.O, dirigé par M. Eric Tollens,
publié en 1984 sur les potentialités de production agricole au
monde, souligne que la République Démocratique du Congo «
peut produire suffisamment pour alimenter 2,9 millions de personnes, soit
presque la moitié du monde »133. Ce secteur à lui
seul, permet la croissance et du développement économique de la
République démocratique Congo, voire même du continent tout
entier. Ces terres sont jusque-là sous peuplées, la
densité moyenne ne dépasse pas 26 habitants parc km2.
En certains endroits, sans engrais, il est possible de réaliser trois
récoltes par année.
Seule la RDC, une fois ses terres arables sont mises en
valeurs, peut nourrir toute l'Afrique et plus encore la sous-région
d'Afrique Australe. Et cette forêt pourrait servir de poumon
écologique et par conséquent servir la RDC du prestige
international. Sur le plan de l'environnement et changement climatique, les
pays de la SADC ont proposé que le « Centre régional du
climat » soit établi en RDC. Cela conformément à la
Déclaration de Namibie. Une décision qui se justifie dans la
mesure où le Congo possède 60 % de l'essence forestière de
l'Afrique en plus de ses immenses réserves hydrauliques grâce au
Fleuve Congo, ses nombreux affluents et rivières. Il revient à la
RDC, à travers le ministère de l'Environnement, de ne pas laisser
échapper cette chance. Dans le même ordre d'idées, la RDC
à l'obligation économique de tirer profit des expériences
des autres pour améliorer l'agriculture, se constituer des
réserves alimentaires pour relever les défis de la crise
alimentaire. Une fois de plus, il revient à la RDC de prendre la mesure
de tous ces défis. Point de place à l'amateurisme.
132 KADIMA, K, « SADC : un sommet centré sur le
climat, la crise économique, le libre-échange, l'énergie
et les infrastructures », in Le Potentiel, Kinshasa, 09 Septembre
2009.
133 TOLLENS, E., le rapport de la F.A.O, UNFPA-LIASSE,
publié en 1984, p.126
MBO KOMANGO Guy La SADC et l'intégration des
économies. Enjeux et défis congolais
- 85 -
|