6. Règlement des différends
Les droits et les obligations dans le cadre du Protocole
commercial peuvent être assurés par les règles et les
procédures régissant le règlement des différends
entre États membres telles que définies dans l'Annexe VI du
Protocole, qui est calqué sur l'Accord OMC des règles et
procédures régissant le règlement des différends.
La conciliation et la médiation sont des procédures qui peuvent
être entreprises volontairement à tout moment en cas de litige,
les États membres en conviennent, et avec l'aide du Président du
Comité des Ministres responsables du Commerce. Lorsqu'une solution
mutuellement satisfaisante n'est pas trouvée, l'annexe
105 Protocol Commercial de la SADC, Op.cit,
106 Idem
MBO KOMANGO Guy La SADC et l'intégration des
économies. Enjeux et défis congolais
- 66 -
VI définit les procédures et les
échéanciers pour les consultations, la mise en place des
comités et la saisine du Tribunal de la SADC107.
Enfin, il existe bon nombre de projets (dans les secteurs de
l'énergie électrique et de communication) de la SADC dont les uns
sont en cours d'exécutions et d'autres encore sont au niveau
d'études de faisabilité108.
7. Les actions pratiques dans le domaine fiscale
En matières fiscales, il existe les incitations fiscales
pratiquées par les Etats de la SADC qui peuvent se présenter
comme suite :
Tableau N°5. Les incitations les plus
utilisées dans la SADC.
Pays
|
Nombre
s de mesures
|
Réductions
initiales pour amortissement
|
Taux
d'imposition préférentiels
|
Congés fiscaux
|
Incitations
spéciales à l'exportations
|
Amortis sement accéléré
|
Forma
tion et emploi
|
Crédit d'investiss ement
|
Angola
|
3
|
-
|
1
|
1
|
-
|
1
|
|
-
|
Botswana
|
4
|
1
|
1
|
1
|
-
|
-
|
1
|
-
|
RDC
|
4
|
1
|
-
|
1
|
1
|
1
|
|
-
|
Lesotho
|
2
|
-
|
1
|
-
|
-
|
-
|
1
|
-
|
Malawi
|
5
|
1
|
1
|
1
|
1
|
-
|
1
|
-
|
Maurice
|
6
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
-
|
2
|
Mozambique
|
6
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
-
|
2
|
Namibie
|
6
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
|
Seychelles
|
4
|
1
|
1
|
-
|
1
|
1
|
-
|
|
RSA
|
5
|
1
|
1
|
-
|
1
|
1
|
1
|
|
Swaziland
|
6
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
|
Tanzanie
|
3
|
1
|
-
|
1
|
1
|
-
|
1
|
|
Zambie
|
5
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
|
|
Zimbabwe
|
6
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
1
|
|
SADC Total
|
|
12
|
12
|
11
|
11
|
10
|
7
|
2
|
Source : Base de données fiscales de la
SADC (2003), Secrétariat de la SADC
Selon ce tableau, nous constatons que plusieurs pays de la
SADC accordent un abattement pour amortissement de 100 % la première
année. Cette mesure concerne principalement l'agriculture et les
industries extractives. La Tanzanie offre un abattement de 100 % pour certains
investissements dans les secteurs pilotes. Le Mozambique applique depuis peu un
abattement de 100 % sur le matériel technologique. Les autres
déductions initiales en vigueur dans la région vont de 10 %
à 60 % et couvrent les secteurs suivants : bâtiments industriels,
entreprises manufacturières exportatrices, matériel informatique,
tourisme, hôtellerie, PME, agriculture et organismes implantés
dans certaines régions. L'Afrique du Sud a créé un
programme d'investissement stratégique (SIP) dans le cadre duquel des
déductions initiales pour amortissement sont accordées au titre
d'abattements supplémentaires.
107 Protocol Commercial de la SADC, Op.cit,
108 Secrétariat de la SADC, 2003
MBO KOMANGO Guy La SADC et l'intégration des
économies. Enjeux et défis congolais
- 67 -
La plupart des pays de la SADC accordent des taux d'imposition
préférentiels à certaines sociétés. Dans
certains cas, les entreprises bénéficient d'exonérations
totales : Les entreprises des zones franches industrielles de Namibie, du
Malawi et de Zambie ; Les sociétés internationales de services
financiers à Maurice ; Les sociétés offshore
implantées aux Seychelles. Les autres taux vont de 10 % à 25 %,
le taux le plus fréquent étant 15 %. Secteurs visés :
Agriculture ; Industrie manufacturière ; Industries extractives ; -
Petites entreprises. Le «Congé fiscal» (ou
«exonération temporaire») n'est pas considéré
comme un outil efficace d'encouragement à la réalisation
d'investissements avisés et durables. Il est très populaire dans
la région de la SADC (le Lesotho et l'Afrique du Sud ont adopté
des programmes de congés fiscaux dans le passé). Il porte
généralement sur une période de 5 ans (la fourchette
allant de 3 à 20 ans). Les bénéficiaires sont
généralement les exportateurs, les industries prioritaires, les
entreprises manufacturières et des sociétés
implantées dans certaines régions.
Dangers :
Ses effets sont généralement négatifs :
le système revient à subventionner le fisc de l'État
où réside l'investisseur. En effet, les impôts auxquels
renonce l'État qui accorde le congé fiscal sont
généralement perçus par le Trésor du pays de
résidence de l'investisseur. Il est possible de pallier le
problème en incluant une clause de crédit d'impôt fictif
dans les accords portant sur les moyens d'éviter la double imposition
(bien que les signataires de ces documents ne souhaitent
généralement pas accorder de tels déductions fictives).
Exonérations fiscales ou réduction
des taux d'imposition dans les zones de libre-échange : Le
Malawi propose un abattement de 12,5 % sur les ventes brutes à
l'exportation. La Namibie et Maurice accordent des déductions
supplémentaires aux exportateurs au titre de la commercialisation des
exportations et des frais de promotion. L'Afrique du Sud offre des incitations
spéciales à l'exportation dans le cadre de son programme de
développement de l'industrie automobile (MIDP). Ces mesures prennent la
forme non pas d'abattements sur le revenu imposable mais de crédits de
droits d'importation accordés en fonction de la teneur en produits
nationaux des ventes à l'exportation.
L'amortissement
accéléré. Il y a accélération de
l'amortissement lorsque le taux d'amortissement excède le taux
véritable de consommation du capital. Cette mesure s'applique
généralement aux installations et équipements du secteur
manufacturier. La Zambie propose un taux de 50 % sur deux ans. L'Afrique du Sud
offre un système de type «40:20:20:20» sur quatre ans. La
Namibie accorde un taux de 33,3 % par an aux industries extractives et
Pétrolières.
MBO KOMANGO Guy La SADC et l'intégration des
économies. Enjeux et défis congolais
- 68 -
Le Botswana et le Swaziland accordent un abattement de 200 %
aux entreprises habilitées à participer à leurs
programmes. Le Malawi (50 %), la Namibie (25 %) et le Lesotho (25 %) offrent
eux aussi des abattements supplémentaires de ce type. L'Afrique du Sud
propose une «franchise fiscale au titre de l'apprentissage» à
hauteur de 1 point de pourcentage de la taxe sur la masse salariale qui finance
les programmes de formation professionnelle109.
Dans la SADC, les incitations fiscales ont donné des
résultats très inégaux. Dans certains cas, elles ont
permis d'attirer des investissements majeurs : Le meilleur exemple de
réussite est le «miracle mauricien» : on considère
généralement que les généreux avantages fiscaux
offerts par Maurice ont fortement contribué à attirer des
investissements dans l'île. Le Lesotho a enregistré des
succès considérables dans la création d'emplois dans le
secteur des produits manufacturés destinés à l'exportation
grâce à des mesures fiscales conjuguées avec la disposition
de l'AGOA donnant aux pays africains à faible revenu un accès en
franchise de droits au marché américain des vêtements
fabriqués à partir de tissus provenant de pays tiers. Les
incitations fiscales ont joué un rôle essentiel dans
l'implantation de l'usine d'aluminium MOZAL au Mozambique. En Afrique du Sud,
on estime généralement que le programme MIDP a réussi
à attirer l'investissement et à accélérer la
croissance des exportations automobiles.
Au Botswana, enfin, le gouvernement estime que le taux
d'imposition de 15 % proposé aux entreprises manufacturières a
donné des résultats satisfaisants. Quant à la RDC, les
incitations fiscales du nouveau code d'investissement de 2001 ne donnent pas
des résultats escomptés à cause de la défaillance
jusque là du climat d'affaires et de la s lourdeur administrative.
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