I.1.5 Le symbole politique, la politique symbolique, la
symbolique.
- La Symbolique
C'est l'assemble des symboles caractéristiques
d'une culture, d'une tradition, d'une religion. Synonyme de
symbolisme.
- La symbolique politique
Sont utilisés comme des signes d'identification
d'une force dans la propagande politique28.
Pour Philippe BRAUD, les symboles politiques sont des
symboles socialement efficaces qui ont pour caractéristique de mobiliser
l'attention sur divers registres effectif celui du respect (ou du
mépris) celui d'identification ( ou du rejet) vis-à-vis d'un
leader, d'une institution politique, d'une doctrine, celui encore de « la
remise en soi » (ou de l'acharnement à détruire) dans les
comportements politiques passionnels ; bref ils tendent à susciter des
opinions, des attitudes et des comportements relevants de la «
séduction ou de la répulsion »29.
Nous nous contentons de la définition
proposée par BRAUD car elle parait plus exhaustive par rapport à
notre objet d'étude.
- la politique symbolique
Contient deux aspects selon LUCIEN SFEZ : d'une part
il y a des opérations symboliques et les images symboliques sont
actuellement, des opérations magiques de cohésion d'un ensemble
dispersé. On pourrait citer
26 ROCHER G., Introduction à la sociologie
générale, action sociale, Paris, éd. HMN, 1968, p.
83.
27 Idem
28 Ibidem
29 BRAUD P., sociologie politique,
6ème éd. Op.cit p. 99.
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l'érection d'un monument pour lutter contre la
dispersion des mentalités, la territorialisation en un point où
vient se confondre tout ce que les images du pensé peuvent
apportés à la conscience de
l'unité30.
Quelles soient attirantes ou repoussantes, elles ont
toutes un même effet : recoller les morceaux pour en faire une
totalité. Les images symboliques sont bien cette surface de projection
livrée aux interprétations singulières, surface qui a le
double objectif d'induire des liaisons avec des éléments
épars et de le condensé en un point. Nous pouvons comprendre
brièvement que la politique symbolique implique la manière dont
les acteurs sociaux manipulent les symboles dans l'objectif de créer la
sympathie ou le mépris dans l'esprit des citoyens
(électeurs)31.
I.1.6 La symbolisation
Faik NZUJI, définit le terme symbolisation
comme étant un processus par lequel un objet réel ordinaire
devient un objet symbolique ou acquiert des caractères d'un symbole,
l'action de rendre symbolique un objet réel ordinaire et enfin de
symboliser32.
I.1.7 La communication électorale
La communication électorale est sans doute,
l'une de première forme de la publicité politique : il s'agit de
l'ensemble des stratégies des représentations qui visent à
faire élire un acteur politique : à décider le peuple
à déléguer le pouvoir à un acteur particulier,
choisir au sein d'une concurrence. C'est la nécessité d'avoir
à designer les mandataires investis du pouvoir et d'avoir à les
choisir au milieu de tout un peuple de citoyens qui conduit, et cela dès
l'Antiquité à l'apparition d'une activité politique
spécifique.
Cette activité consiste d'abord d'Après
MALUMALU et VERGEANCE 33dans une rhétorique de
représentation des candidats et des acteurs politiques. C'est
l'identité politique des candidats, à partir du moment où
leurs engagements font l'objet d'une confrontation des uns aux autres
dans
30 SFEZ L., La politique symbolique, Paris,
PUF, pp. 14-15
31 Idem
32 FAIK NZUJI, citer par MUGANGUZI, Op.cit, p. 13.
33 MALUMALU A et VERGEANCE P .,OpCit p176
34 Idem
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l'espace de la communication, qui est donnée
à voir et à comprendre dans les stratégies de la
communication électorale. Le débat politique est investi par les
représentations actions singulières des acteurs, et, par
conséquent, il s'agit d'une véritable individualisation de la
confrontation des acteurs et des stratégies.
Les discours des conditions et les programmes des
acteurs collectifs qu'ils représentent constituent la propagande
électorale des partis. Il s'agit, en fait, d'une double médiation
politique, à la fois entre la dimension symbolique des engagement
électoraux et la dimension, projetée dans le réel, de la
situation dans la quelle les candidats se représentent eux-mêmes
au pouvoirs, et entre la dimension singulière des candidats, qui sont
des acteurs individualisables, par leurs portraits et par leur parole, et la
dimension collective des partis et des organisations politiques dont ils
portent les projets dans la compétition dite
électorale.
Cette double médiation mise en oeuvre par la
communication électorale définit la place de la propagande comme
une forme d'imaginaire institué, par rapport aux réalisations et
aux pratiques effectives des acteurs politiques.
Nonobstant, la communication Electorale s'inscrit dans
une rhétorique reconnue par l'ensemble des candidats et des acteurs
politiques, qui, à ce titre, organise l'élection comme une
institution, mais cette activité rhétorique met en scène
un imaginaire des candidats, puisqu'ils s'innocent avant qu'ils s'assument
l'exercice effectif de leur pouvoir34
On peut, dans ces conditions, définir le vote
des électeurs comme une sorte de retour métalinguistique sur la
communication Electorale. Le vote des électeurs sanctionne, comme une
évaluation a posteriori, les projets des candidats et les
identités politiques qu'ils confrontent les uns les autres dans les
compétitions qui jalonnent la vie politique de la démocratie le
vote, dans la décision qu'ils met en oeuvre de la part de
l'électeur, est le retour du réel sur l'activité
symbolique de la communication électorale. En ce sens, il
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articule institutionnellement la dimension symbolique
de la représentation des candidats et la dimension réelle de la
position choisie par l'électeur.35
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