I
« Souffres d'assumée ton passé, pour
que tu maîtrise ton présent, afin que tu invente ton devenir, car
aucun voyage n'est long une fois que l'on a retrouvé ce que l'on
cherchait »
Mudarhi pierre
Mwene-Nnakafungé
II
IN MEMORIAM
A tous ceux qui ont perdu leur vie pour que soit tenu en
RDC, des élections véritablement
démocratiques,
A tous les Martyrs de l'intolérance politique en
République Démocratique du Congo.
Nos souhaits sont que DIEU tout puissant reçoive
vos âmes dans son royaume céleste pour une vie plus heureuse,
pleine de grâce et de splendide.
III
A nos parents MUDARHI pierre et MULANGALA Jeanne, calmes
et sage dans vos actions, pour toutes vos privations et vos efforts, en
dépit de vos ressources modestes, vous avez tant consenti pour que nous
devenons ce que nous sommes maintenant et fait preuve de l'Amour
réservé à un Fils Benjamin.
A tous les MUDARHI, berceau de notre premier
épanouissement ;
A notre chère épouse Angeline Néema
et à nos enfants Eldine et Elvine MUDARHI,
A nos neveux et nièces tant chéris pour qui
nous aimerions bien servir d'exemple de détermination et de
persévérance même pendant de moment les plus difficiles
;
A tous nos amis et connaissances, de depuis notre enfance
jusqu'à cet moment ;
Nous dédions ce travail.
SADIKI MUDARHI Ephrem
REMERCIEMENTS
Ce travail couronnant la fin de notre second cycle
universitaire, est la résultante d'une action impérieuse de
patience et de persévérance depuis le début de notre vie
estudiantine jusqu'à ce jour, devient une réalité
grâce au soutien sans condition de plusieurs personnes en foi de quoi
nous leurs présentons nos sincères gratitudes.
De prime à bord, nous rendons de continuelles
actions de grâce à notre DIEU le maître de temps et des
circonstances, qui nous a protégé et donné les
capacités de réaliser ce travail.
Ainsi nous avons un vif désir d'exprimer nos
remerciements au professeur ordinaire MPONGO BOKAKO BAUTOLINGA et à
l'Assistant2 AHADI SENGE Phidias qui en dépit de leurs multiples et
lourdes taches ont accepté volontiers d'assurer respectivement la
direction et l'encadrement de cette étude et faire preuve de leurs
soucis scientifiques.
A toute la famille MUDARHI et a travers elle tous ceux
qui d'une manière on d'une autre nous ont soutenu durant notre
formation.
A notre Grand frère MUDARHI Eugène et son
épouse pour le soutien consistant que nous avons réussi de votre
part.
A eux, nous joignons l'assistance permanente que n'ont
cessé de nous apporté les grands frères : MUDARHI Prudent,
Jean Pierre, Tygres, Hyppolite, Anaclet, MAPENDO et les conseils que nous avons
reçu de leurs épouses respectives.
A notre épouse et à nos deux jeunes enfants
Eldine et Elvine MUDARHI, pour toutes les peines que nous vous avions
causées.
A tous ceux qui nous sont très chers, et qui ne
figurent pas sur cette liste par souci de concision.
Du fond du coeur, nous restons très
reconnaissant.
SADIKI MUDARHI Ephrem.
V
SIGLES ET ABREVIATIONS
- ABAKO : Alliance des Bakongo
- AFDL : Alliance de Force Démocratique pour la
Libération
- AMP : Alliance pour la Majorité
Présidentielle
- ANC : Mouvement National Congolaise
- APR : Armée Patriotique Rwandaise
- ARC : Alliance pour le Renouveau du Congo
- BV : Bureau de Vote
- CCTV : Canal Congo Télévision
- CEI : Commission Electorale
Indépendante
- CEI : Commission Electorale
Indépendante
- C NL : Comité National de
Libération
- COAKA : Coalition Kasaienne
- CUB : Centre Universitaire de Bukavu
- CUEG : Centre universitaire Extension de
Goma
- CV : Centre de Vote
- DCF/ N : Démocratie Chrétienne
Fédéraliste
- FAC : Force armée congolaise
- FDLR : Frond Démocratique pour la
Libération du Rwanda
- FF : Force du Futur
- FSSAP : Faculté de Science Sociales
Administratives et politiques
- HAM : Haute Autorité de
Médias
- ICHEC : Institut Catholique des Hautes Etudes
Economiques - JEUPALUBAKAT : Jeunesse du Parti BALUBA du
KATANGA
- LGDJ : Librairie générale de droits et
des jurisprudences
- MLC : Mouvement de Libération du
Congo
- MLP : Mouvement Lumumbiste progressiste
- M NC : Mouvement national congolaise
- MO NUC : Mission de l'Organisation des Nations Unis au
Congo Mouvement de Libération
- MRP : Mouvement Populaire de la
Révolution
- MSR : Mouvement Sociale pour le Renouveau
VI
- NK : Nord-Kivu
- O NG : Organisation Non Gouvernementale
- PA NU : Parti d'Alliance National pour
l'Unité
- PDC : Parti Démocrate Congolais
- PPRD :Parti du Peuple pour la Reconstruction et
le
Développement
- PRM : Parti des Résistants Mai-Mai
- PRP : Parti de Révolution Populaire
- RCD : Rassemblement Congolais pour le
Démocratie
- RDC : République Démocratique du
Congo
- RDC/KML : Rassemblement Congolais pour la
Démocratie/Kisangani Mouvement de Libération
- RE NACO : Regroupement de Nationaliste
Congolais
- RTGA : Radio Télévision du Groupe
l'Avenir
- RTNC : Radio Télévision Nationale
Congolaise
- SPA : Science Politique et Administrative
- TFC : Travail de fin de Cycle
- UDPS : Union pour le Développement et le
Progrès Social
- U N : Union pour Nation
- U NIGOM : Université de Goma
- U NILU : Université de Lubumbashi
- UDEMO : Union de Démocrate Mobutiste
1
0. INTRODUCTION
0. 1. ETAT DE LA QUESTION
Ce serait verser dans la prétentions que
d'affirmer être seul et le premier à réfléchir sur
ce sujet faisant l'objet de notre étude, car il est certain que bien
avant nous, d'autres chercheurs ont eu à s'y atteler, chacun prenant
l'option qu'il juge à son aise.
Cette réflexion fondée sur le socle de
l'honnêteté scientifique, se justifie car tout progrès
scientifiques est accumulatif et n'est donc pas l'oeuvre d'un seul homme nous
renseigne WRIGAT, mais d'une quantité de gens qui révisent,
critiquent, ajoutent et élargissent.'
Force est de constater que plus d'un chercheur ont eu
et cela de manière diversifiée à traiter d'une part sur
les élections en RDC, et de l'autre part sur les motivations des
électeurs dans la ville de Goma, et bien également sur la
symbolique politique et de son application en RDC.
La conjonction de ces divers sujets d'études
à susciter un intérêt ardent pour la plume des auteurs dans
un contexte général.
L'opportunité nous a été offerte
de parcourir certains ouvrages dans les quels la matière substantielle,
fait ressortir des éléments approximatifs à ceux de notre
travail d'une part et de l'autre se présente comme une source
inévitable dans l'élaboration de la présente
étude.
Cela dit Jean CASENEUVE note que « Toute
recherche scientifique ne peut progresser que dans la mesure où à
tous les niveaux, les chercheurs ont assimilés l'oeuvre de leurs
prédécesseurs et n'exposent pas à l'illusion, de
découvrir ce que d'autres ont déjà trouvés depuis
longtemps2.
De ce fait, avant d'aborder notre étude, il
importe de passer en revue certains de ces travaux afin de pouvoir
dégager l'originalité du présent travail. Parmi nos
prédécesseurs, nous retenons les travaux de :
1 WRIGAT, cité Par KABANGU TSHILUMBA, de la
Transition à la Démocratie : perspectives et difficultés,
mémoires, FSSAP, UNIGOM, 2006, P2
2 CASENEVE., cité par KABANGU TSHILUMBA., Idem
p. 3.
3 MUSUBAHO BIKUNGU, les critères des choix
des candidats députés Nationaux au sein des partis politiques
à Goma, TFC, Inédit, G3 SPA, FSSAP, UNIGOM, Goma, 2006-2007
2
MUSUBAHO BIKUNGU Germain, portant sur les «
Critères de choix de candidats députés nationaux au sein
des partis politiques à Goma3 à la veuille des
élections de 2006, il est parti des questions ci-après
:
- Comment ont-ils été choisis les
candidats députés Nationaux au sein des partis politiques dans la
ville de Goma ?
- Ces critères des choix privilégient
t-ils la démocratie dans leurs partis politiques ?
Après analyse des données, l'auteurs est
abouti aux résultats selon lesquels, tous ces responsables jugeaient ces
critères d'objectif étant donné qu'ils n'étaient
pas taillés sur mesure et chaque membre était libre de se porter
candidat, ce qui laisserait croire à une victoire écrasante des
candidats aux élections.
Néanmoins, la réalité en a
été que dans la plupart des partis ayant jugé leurs
critères d'objectifs ont connu d'échecs. Cela parce que la base
qui devait sélectionner les candidatures n'était pas libre de le
faire, vue que le chef au niveau de la coordination nationale imposait des
candidats qui ne maîtrisent pas bien le terrain et n'ayant presque pas
une base populaire pour leur soutien mais aussi des candidats qui n'ont jamais
réalisé d'action sociale dans la ville de Goma. C'est dans ce
sens que l'échec qu'a connu ces partis était affirme-t-il,
prévisible car le critères n'étaient pas respectés
et la subjectivité ainsi que les détractions informelles avaient
primé sur l'objectivité et cela ne peut pas encouragé
l'émergence de la démocratie au sein des partis politiques
évoluant dans la ville de Goma.
Quant à METHA KUBOTA, dans « les
Motivation des électeurs dans le choix des Gouvernants aux
élections législatives et présidentielles de 2006 à
Goma ». A tenté d'analyser les motivations qui ont animé les
électeurs de la circonscription électorale « ville de Goma
» de s'exprimer en faveur ou en défaveur de tel ou tel candidat aux
élections législatives et présidentielles en RDC. Tout
compte fait, l'auteur estime que la motivation des électeurs
à
3
l'occasion des choix des Gouvernants n'a pas
été bien adaptée par les acteurs politiques4.
Face à ces résultats, il propose ce qui suit :
Aux leaders politiques de prendre conscience de leur
rôle non seulement de rechercher et d'exercer le pouvoir politique, mais
surtout de leur rôle d'informateurs de la conscience de la population
électrice car, au travers leurs discours politiques, ces derniers
acquirent probablement leurs attitudes politiques auprès deux qui leur
fournissent une nouvelle expérience (connaissance).
Aux candidats de ne plus prendre pour stratégie
essentielle de leurs campagnes (propagande politique) la corruption et le
matériel en échange des voix du peuple électeur, mais de
mettre leur compétence et leur savoir au devant de tout.
Analysant les débats politiques des partis
implantés à BUKAVU, pendant la transition, NYAHUNGU
Bernard5 à ce niveau, s'est intéressé aux
différentes discussions menées par les partis politiques de
BUKAVU autour des questions qui furent des enjeux de ce moment
préparatoires des élections de 2006. Il abordé
également les symboles, les idéologie et les programmes de
certains partis politiques comme le MLC, la Force du Futur, le
PPRD...
Il a conclu après ses enquêtes que
nombreux des partis baignaient dans la démagogie. C'est-à-dire
qu'il avait constaté une rupture entre la théorie et la pratique
sur le terrain spécialement pour ces partis et qui étaient
déjà aux affaires. Ce fut une bonne occasion
d'expérimenter les partis car ils étaient entrain de
préparer les élections, et donc un moment crucial de construction
des symboles, des discours à exposer aux électeurs.
Son travail a eu comme limite la description
théorique de symboles (logos des partis) sans les présenter
pratiquement.
Joêl MUGA NGUZI6 Analysant la
symbolique politique en RDC, s'interroge sur ses fonctions et son
efficacité au sud-Kivu entre 1990-2003. Pour lui, les symboles ont
été utilisés par le pouvoir public masqué
en
4 METHA KUBOTA., Des motivations des
électeurs dans le choix des gouvernants, aux élections
législatives et présidentielles de 2006 à Goma, TFC,
inédit, FSSAP, UNIGOM, 2007.
5 NYAHUNGU,B ;, Analyse des débats
politiques des partis implantés à BUKAVU pendant la transition,
Inédit, CUB, FSSAP, Mémoire , 2004
6 MUGANGUZI J., la symbolique politique en RDC,
Inedit, FSSAP, Mémoire, 2002-2003
4
Gouvernement légal ou rébellion, les
organisations sociales, les partis politiques, la population... tous ont
utiliser le symbole pour manifester leurs sentiments émotionnels, amour,
haine, déception, mécontentement, enthousiasme etc. Concluant son
analyse, l'auteur postule que pour rendre le symbole politique efficaces en RDC
et particulièrement au Sud-Kivu, les acteurs sociaux devraient utiliser
des symboles qui répondent aux convictions, aux attitudes et aux
aspirations de la population.
Dans l'esprit dialectique, nous estimons qu'il est
très rare que les acteurs sociaux s'accordent unanimement sur un fait
social.
Abordant la même question, (symbolique) Gilbert
DURAND affirme qu'il existe au sein d'un régime culturel bien
différencié cependant, une dialectique qui anime, dynamise,
vérifie le symbolisme d'une culture donnéeQ.
Cet auteur confirme avec nous que le symbole comme
élément de culture politique est toujours complexes et
soulève des antagonismes entre les praticiens de la
politique.
Analysant la question de la symbolique politique
Philippe BRAUD8 consacre une partie de l'ouvrage sur cette question
épineuse. Il prouve la permanence exclusive des symboles dans chaque
groupement ou dans chaque organisation. Il postule que les symboles font
manifester l'existence des groupes ou d'organisation à travers un nom,
un sigle ou un logo pour attester leur réalité.
L'auteur poursuit sa réflexion et souligne que
l'activité symbolique apparaît étroitement liés
à la communication entre les individus, donc à l'échange
lorsqu'il s'agit de susciter ou de renforcer des liens sociaux et de
légitimer le pouvoir.
Concernant la stimulation des liens sociaux, BRAUD
considère que le travail du symbolique consiste souvent à
dramatiser une menace extérieure, à désigner des
adversaires pour mieux réactiver l'exigence d'unité du groupe, sa
forme paroxystique en est le processus de diabolisation. Cela signifie
que
7 G. DURAND, l'imaginaire symbolique, Paris, PUF,
1993, P106
8 P. BRAUD., Sociologie politique, 8e
éd., Paris, LGDJ, 2007. pp 104-116.
5
l'ennemi ainsi désigné n'a pas d'autres
caractéristiques identifiables que le fait d'être
ennemi.
Quant à la légitimation de l'ordre
social BRAUD postule que les outils symboliques servent ainsi à asseoir
des hiérarchies, à souligner les différences
d'autorités et de rang, c'est-à-dire qui est au centre de l'ordre
social, au moins dans l'idéal.
De la lecture des tous les travaux
sus-mentionés, il en découle biens de points de divergence et de
convergence d'avec le nôtre. En effet, ces travaux, se
différencient du nôtre dans la mesure où ils
s'intéressent à des problèmes différents du notre
notamment l'analyse de la symbolique politique pendant les Elections de 2006 en
RDC et à Goma en particulier. Plusieurs auteurs ont certes écrits
et se sont attelés le plus souvent sur les élections en 2006, les
motivations des Electeurs dans le choix de Gouvernants, sur les symboles
politique en RDC, mais la particularité que nous présentons est
la contribution des symboles politique dans le choix des gouvernants bien que
nous focalisons notre analyse sur les deux campagnes présidentielles des
élections de 2006 en RDC et singulièrement dans la
circonscription électorale Goma ville.
0. 2. PROBLEMATIQUE
La RDC est un pays dont le parcours politique est on
ne peu plus tumultueux, plusieurs fois théâtres
d'événements malheureux et dont l'issu n'a pas garanti un
lendemain meilleur. Le fondement politique sur lequel s'est fondé ce
pays n'a été à sa honte qu'un fondement fait d'argile, qui
du reste n'a pu faire face de manière responsable à certaines
intempéries. Ce pays a connu à l'aube de son indépendance,
différentes rebellions. Les pillages n'ont faits que
décélérer le rythme de croissance escompté et bien
après, d'instabilités politique. Ce pays dans lequel l'ignorance
a constitué le lit de la dictature, a été
géré de manière paternaliste, où seuls les devoirs
des enfants sont reconnus mais leur droits aliénés par
celui-là même qui devrait garantir leur
bien-être.
La participation politique peut s'effectuer d'une
façon pacifique (le vote, la participation a des activités
officielles,...) ou d'une façon non
6
pacifique c'est-à-dire, la violence
(insurrection militaire, rébellion...) dans cet travail, nous nous
sommes proposé d'aborder cette participation politique sous ses aspects
pacifiques à savoir les élections.
En effet, après seize ans de longue
transmission caractérisée par une crise
généralisée (décroissance économique, crise
de légitimité, rébellion successives...), le leadership
congolais sous le poids de la dynamique interne et externe s'est convenu de
résoudre le problème de crise de légitimité par la
remise en Etat du constitutionnalisme en RDC.
A partir de ces résolutions conclues à
sur city en 2002, le pouvoir devrait être remis entre les mains du peuple
qui l'exercerait par l'entremise des ses représentants (les Elus du
peuples.
A cet effet, ce qui importe ce n'est plus la force
(les armes), mais c'est plutôt la persuasion ; la conviction pour se
légitimer. L'instrument important de cette persuasion demeure le
Marketing politique.
Elle ne peut exister ni être efficace si elle ne
recourt pas à des discours, à des signes, à des
idéologies, à des symboles,... bref à la symbolique. Ainsi
dit, la symbolique politique à était utilisée pour
l'identification des acteurs politiques candidat car comme l'expose
Roger-Gérard SHWARTZNBERG, la persuasion se situe d'emblée dans
un marché politique en situation de concurrence. A cet effet, l'acteur
politique candidat cherche à se créer une idéologie, des
rituels, des discours mobilisant le démarquant vis-à-vis des ses
adversaires9.
Au Nord-Kivu comme dans toutes les provinces du pays,
l'occasion a été offerte aux acteurs politiques pour exposer le
pouvoir sur la scène. C'est un moment, selon Lucien SFEZ, où
chaque leader, chaque famille politique tente de se démarquer des
auteurs tous en esquissant un projet unificateur pour le pays tout entier. Le
procédé symbolique est ici identifie : créer un hiatus
à surmonter entre deux pôles ennemis et faire recours à
d'anciennes mémoires10, partout la scène se trouvait
monopolisée par des candidats qui transformaient les citoyens en
spectateurs et les militants en figurants dans l'objectif de capitaliser un
nombre important des militants.
9 SHWARTZENBERG R-.G., L' Etat spectacle,
Paris, Flammarion, 1997, P.197
10 SFEZ L., la symbolique politique,
2e éd, Paris PUF, 1996, p.4.
7
Cette période fut caractérisée
par des meetings passionnants sur des places publiques et surtout sur des
Médias. On a pu remarqué la présence permanente d'objets
matériels symboliques des formations politiques où l'on
retrouverait des effigies des candidat des images géantes exposer sur
des rues et/ou sur des places publiques... toute cette symbolique fut
construite dans l'objectif de l'identification des candidats et de
réveil de la mémoire collective.
En se présentant devant les électeurs,
les candidats promettaient d'être les bâtisseurs et de managers de
la notion congolaise à travers d'ambitieux programmes, puissant dans
l'histoire du pays les candidat ont dû faire recours aux héros et
martyrs dont les dates commémoratives ont été objet de
récupération politique.
Ces journées commémoratives des
héros furent des occasions importantes pour la transmission des
messages.
Pendant ce rendez-vous électoral, les
Médias ont joué un rôle très important de
socialisation politique. Cependant, si certains furent des outils
d'éducations civiques électorales, d'autres ont
étés par contre de véritables instruments de propagandes
véhiculant souvent de propos vexatoires à l'égard des
adversaires politiques.
Cette théâtralisation du politique a
coïncidé avec la construction des symboles par les acteurs
politiques voulant se faire connaître par le plus grand nombre
d'électeurs en concurrence avec les adversaires.
Pour Michel BONGRAND, une campagne doit se fixer trois
objectifs" : - Confronter l'électoral acquis : il n'est
pas possible de lui donner l'impression qu'on l'oublie ou qu'on le
néglige ;
- Séduire l'électoral hésitant :
on va tenter de faire pencher la frange hésitante, les flonting votes
;
- Faire douter l'électoral opposant : on va
l'amener à s'interroger sur son vote.
La symbolique politique fait éclater une
dialectique idéologique entre les adversaires politiques. Ainsi, en
dehors dune double image répulsive et attractive qui est
travaillée, adaptée et investie par l'individu ou le
groupe,
11 BONGRAND M., le marketing politique,
Paris, PUF, 1986, P46.
8
pas d'identité possible, aucune participation
à la vie publique, mais l'anarchisme individuel et
l'apathie12.
Ainsi donc, si certains symboles ont
véhiculé des idéologies de concorde prônant la
réconciliation et l'unité de la Nation, d'autres par ailleurs ont
été l'occasion de réveiller les démons de division
et de la et de la haine suscitant ainsi le traumatisme et la
colère.
Ce dynamisme symbolique permet de rendre compte de
grandes manifestations psycho- sociales de l'imagination symbolique et leur
variation dans le temps et dans l'espace en RDC en générale et au
Nord-Kivu en particulier. Cette diversité idéologique à
travers la compétition électorale nous permet, de
considérer le pouvoir à cette période électorale
comme objet de litige que se disputent les classes dominantes13
à savoir les formations politiques et les candidats
indépendants.
Dans ce travail nous projetons notre analyse sur trois
formations politiques ayant été parmi les principaux
compétiteurs au premier tour des élections
présidentielles. Il s'agit de l'Alliance de la Majorité
Présidentielle de Joseph KABILA, du Rassemblement Congolais pour la
Démocratie d'Azarias Ruberwa ; du Regroupement des Nationalistes
Congolais, patronné par le Mouvement de Libération du Congo de
Jean-Pierre Bemba ; nous parlerons également du deuxième tour des
élections Présidentielle qui a opposés l'AMP et l'Union
pour la Nation. L'idéologie de l'AMP estime puiser dans le Lumumbisme et
le Kabilisme, alors que le RENACO touche dans le tréfonds du
Nationalisme congolais, voter un candidat congolais d'origine, l'unique
à vouloir le bonheur et le bien-être des congolais, s'agissant du
RCD, il appuie ses arguments de compagne sur la bonne gouvernance des affaires
publiques.
Devant cette confusion idéologique, il revenait
aux électeurs clients d'opérer un vote judicieux selon qu'ils
trouvaient satisfaction chez l'un ou l'autre candidat. Pour LIPSET et
LAZARSFELD, quatre propositions
12 SFEZ L., Op.cit P 454.
13 JM ELA, Quand l'Etat pénètre en
brousse...les ripostes paysannes à la crise, Paris, Karthala, 1990,
P38
9
explicatives de différences de participation
peuvent être constatées d'un groupe social à
l'autre14 ;
1. Un groupe atteindra un taux de participation
d'autant plus élevé que ses intérêts seront plus
fortement affectés par la politique Gouvernementale (vote
d'intérêt)
2. un groupe atteindra un taux de participation
d'autant plus élevé qu'il sera mieux informé des
conséquences qu'auront pour lui les décisions gouvernementales
;
3. un groupe atteindra un taux de participation
d'autant plus élevé qu'il sera soumis à des plus fortes
pressions sociales s'exerçant dans le sens de la participation
;
4. un groupe atteindra un taux de participation
d'autant plus élevé que
les pressions vont dans le même sens sinon, il
tendra à s'abstenir.
Pour exposer les symboles, leurs idéologies, leurs
programmes, les candidats ont utilisés plusieurs moyens dont les plus
important ont été : les médias, les images, les
théâtres, les séminaires, les manifestations, la danse des
chants, les tracts, les livres...
Nous tenterons d'approfondir ces éléments
dans les parties qui suivent. Dans l'objectif de mieux disséquer cette
matrice, nous nous interrogeons sur trois faits :
- Quels sont les symboles qui ont les plus
marqués la population de la circonscription électorale Goma ville
pendant les élections de 2006 en RDC ?
- Dans quelle mesure ces symboles ont-ils
influencé les électeurs pendant la campagne électorale
à Goma ?
- En quoi ont-ils marqué/ influencé les
électeurs ?
0. 3. HYPOTHESES
En ce qui concerne les Hypothèses, elles ont
étaient formulées à titres des réponses
provisoires, aux questions de notre problématique.
- Le type des symboles qui ont le plus marqué
la population de la circonscription électorale ville de Goma, seraient
ceux reflétant la
14LIPSET et LAZARSFELD ; Cité par GURVITCH, D.,
Traité de sociologie, Paris, PUF, 1963, p 65-67.
10
sécurisation et la souveraineté de la
RDC, ceux rendant hommage aux héros Nationaux, ceux traduisant un
nationalisme prononcé (xénophobe) à l'égard des
Etats dits anciennement agresseurs du Congo.
- Ces symboles auraient influencés les
électeurs dans la mesure où ils provoqueraient des projections
émotionnelles, repérables, positive ou négatives ainsi que
des mécanismes d'allégeances identitaire.
- Par la construction des discours politiques qui
puiserait leurs origines dans la mémoire collective congolaise, lesquels
discours auraient influencés l'électeur de voté pour tel
candidat et non pour tel autre candidat.
0. 4.CHOIX ET INTERET DU SUJET
Le présent travail porte sur a l'analyse de la
symbolique politique lors des élections de 2006 en RDC : Etude
appliquée à la ville de Goma. En effet, la politique est
l'affaire de la symbolique. Énoncer les règles et les
manifestations de la symbolique politique, c'est du même coup
définir le champ du politique, ses frontières, ses variations,
car la politique est spécifiquement affaire de légitimité
c'est-à-dire des symboles.15
Dans une société libérale, comme
celle à laquelle aspirait la RDC à la veuille des
élections, la vie politique se présentait comme une scène
où se confrontent différents acteurs pour la quête
légitime du monopole de la violence physique. Cette compétition
entre les acteurs politiques se traduisait dans le marketing politique, moment
fort de l'Etat où les électeurs considérés comme
clients étaient sont sollicités par les candidats à
différents postes pour qu'ils leurs confèrent le pouvoir d'agir
en leurs noms16.
Pour cette analyse, nous nous intéressons
à la mobilisation électorale sous ses dimensions symboliques car
comme nous venons de le souligner, la politique est un cadre des symboles,
c'est-à-dire des croyances, d'idéologies ... les campagnes
électorales de deux tours du présidentielle organisé en
2006 se sont démarquées d'autres périodes ordinaires par
leur manière
15 L. SFEZ, la symbolique politique,
2e éd, Paris, PUF, 1996 p3
16 R.G SHWARTZENBERG, sociologie politique
5e éd, montchretien, paris, 1998.
11
particulière d'instrumentaliser les langages
(discours), les systèmes de représentation, les signes, les
croyances, bref, tout l'imaginaire politique. A cet effet, le choix de ce sujet
évoque deux principales motivations : - D'une part
l'intérêt personnel dans la mesure où nous aurons enrichi
nos connaissances en sociologie électorale grâce aux recherches
que nous allons menées sur le terrain,
- D'autres part l'intérêt scientifique
qui nous permettra d'évaluer l'influence manifeste de la symbolique
politique pendant les élections de 2006 en RDC et dans la ville de Goma
en particuliers et par voie de conséquence constitue une banque des
données pour tout chercheur désirait de mener des études
dans ce champs de recherche qui reste non clos.
0. 5. OBECTIF DELIMITATION DU SUJET
En abordant cette étude consacrée
à l'analyse de la symbolique politique, nous nous sommes fixés
d'atteindre les objectifs ci-après :
- Déceler certains symboles important qui ont
fait le marketing électoral dans la circonscription électorale
Goma ville ;
- Jauger l'influence manifeste de la symbolique dans
les comportements des électeurs dans la ville de Goma.
- Réaliser une étude d'éducation
civique et électorale.
Pour tenter de saisir la manière dont l'Etat a
investi cette période électorale, nous pensons la quadriller dans
les dimensions spatiales, temporaires et institutionnelles.
- Au niveau spatial, nous pensons situer cette
période dans la province du Nord-Kivu et principalement dans la
circonscription électorale de Goma ville, car, nous nous estimons
familiers aux circonstances socio- politiques de cette ville pendant cette
période électorale.
- Au niveau temporaire, notre étude
s'intéresse à la période qui se situe entre les
années 2003-2006. nous considérons ce moment car la symbolique
utilisée dans le marketing électorale à connu un long
moment de construction et de légitimation avant la campagne
électorale. Toute la période de la transition nous
intéresserait dans ce cadre.
- Au niveau institutionnel, nous exploitons le
premier et le deuxième tour des élections, car comme le confirme
Stéphane ROZES les élections
12
présidentielles sont considérées
comme un moment résolutoire de la crise économique, socio-
politique et morale du pays. C'est là que l'exposition symbolique est
abondante17.
Dans le même sens, nous limitons notre analyse
à trois
formations/regroupements politiques qui se sont
identifiées chacune par les attitudes que nous exposerons au cours de ce
travail. Il s'agit du Regroupement des Nationalistes Congolais (RENACO) de Jean
Pierre BEMBA devenu Union pour la Nation au deuxième tour du
Présidentielle, de l'Alliance de la Majorité
Présidentielle (AMP) qui soutenait le candidat indépendant Joseph
KABILA et du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RDC) de Me
Azarias RUBERWA.
0. 6. METHODOLOGIE TECHNIQUES
Pour vérifier nos hypothèses, nous avons
fait recours à la méthode d'analyse dynamique que nous avons
appuyé par les techniques : d'interview, technique documentaire et
d'enquête par questionnaire.
La méthode d'analyse dynamique assortie du
schéma de Georges BALANDIER nous aidera à comprendre comment
s'était déroulé la symbolisation depuis la période
de la transition jusqu'au moment où cette symbolique a atteint son plus
haut niveau de réalisation, du moins pendant les deux campagnes (du
premier et du deuxième tour) du présidentiel pour les
élections de 2006 en RDC d'une part, et le probable changement de
discours politiques et au de symbolique pour les élections de 2011
d'autre part, car nous estimons que les discours de 2006 ne seront pas valables
pour les élections de 2011. C'est cette dynamisme de la symbolique
politique pour deux élections à des enjeux pratiquement
différents qui nous amène à faire usage de cette
méthode dite d'analyse dynamique.
0. 7. DIFSFICULTES
Depuis que l'Etat Zaïrois, aujourd'hui congolais
a abandonné l'enseignement dans toute sa globalité au gré
de vagues et des torrents tous Azimuts l'aboutissement heureux des
études supérieures et universitaires pour tout étudiant
congolais, est devenu, pour la plupart des cas, illusoire.
17 S. ROZES, Cité par NYAHUNGU B., Op.cit, p.
47.
13
C'est dans des pareils contextes que nous avions
conçus et effectués ce travail tout en nous buttant aux
difficultés de tout ordre.
De ce fait, il nous a été
particulièrement pénible de nous déplacer très
rapidement à travers la ville pour enquêter sur la question de
l'usage de la symbolique politique pendant les élections de 2006, et de
son influence manifeste sur les enquêtés/électeurs de la
circonscription électorale ville de Goma. De la même
manière,le manque d'ouvrages traitant du domaine de recherche analogue a
cette étude dans le milieu de Goma,nous obligeant pour la plupart de foi
de nous déplacer à Bukavu pour s'y ressourcé.
Aussi, nous devons reconnaître que
l'accessibilité à d'autres données a été
handicapée par la réticence de certaines personnes commises
à la permanence des bureaux des partis politiques implantés
à Goma.
Autant de difficultés qui ont failli nous
décourager et retarder la poursuite du présent travail, si nous
n'avions pas fait recours à nos relations personnelles et à notre
imagination.
0. 8. PRESENTATION SOMMAIRE DU TRAVAIL
Dans cette section il sied dores et déjà
question de construire la charpente de la présente analyse. Hormis
l'introduction et la conclusion, le travail dont il est question est construit
par trois grands chapitres, le premier s'articule sur le model d'analyse
conceptuel et théorique, le
deuxième sur l'analyse de la construction
symbolique électorale dans la ville de Goma et le troisième sur
le marketing électorale dans la circonscription électorale Goma
ville. C'est dans ce dernier chapitre où nous présentons,
analysons et interprétons les résultats de nos
enquêtes.
14
CHAPITRE PREMIER
CONSTRUCTION D'UN MODELE D'ANALYSE CONCEPTUELLE ET
THEORIQUE
I. 1. DEFINITION DES CONCEPTS
D'entré de jeu, il nous parait utile de mettre
au clair/a jour différents cadres théoriques dans ce chapitre, le
quel cadre permettra de mieux comprendre l'Esprit usuel de certains concepts
dans cette analyse.
I. 1. 1. Marketing politique
Nous définissons ce terme avec Michel BONGRAND,
comme un ensemble des techniques ayant pour objectif de favoriser
l'adéquation d'un candidat à son électoral potentiel, de
le faire connaître par les plus grand nombre d'électeurs et par
chacun d'entre eux, de créer la différence, avec les concurrents
et les adversaires avec un minimum des moyens d'optimiser le nombre des
suffrages qu'ils importent au cours de la campagne18.
Nous tentons d'établir un parallélisme
entre Marketing politique et marketing commerciale :
Le produit à promouvoir est triple : les
idées du candidats sont appartenance et le candidat lui-même. Il
s'agit donc d'une image globale « hommes idées N d'un produit
gratuit mais dont le choix engage l'avenir collectif.
- Le marché : il y a pas véritablement
de marché c'est à peine si on ose parler de clientèle
électorale, il y a des citoyens en âge de voter. En fonction des
idées défendues par les candidats, le marketing politique permet
de qualifier et de quantifier la clientèle. Dans une logique pure, le
marketing politique permettrait même, en inversant le processus, de
définir les profils du candidat qui correspondrait le mieux aux attentes
de l'électorat concerné.
- Les consommateurs : est tout citoyens dont il faut
capter l'attention et mobiliser l'intérêt par une information qui
concerne son avenir, celui de sa famille, celui de sa ville, celui de sa
région ou de son pays.
18 BONGRAND M . ,Op.cit p.13.
15
- La vente : le marketing politique a pour fonction
d'organiser le faire
savoirs d'un homme et des ses idées, de mesurer
et d'assurer sa Notoriété et en terme final, de déclancher
un phénomène d'adhésion en sa faveur. Dans ce contexte, le
marketing politique est un accélérateur qui déclanche un
engagement du citoyen, caractérisé par un coefficient affectif
élevé mais épisodique : le vote.
Nous distinguons avec Charles DEBBASH et Jean
Marie PONTIER19 le marketing politique du Marketing
électoral, le premier a un objet plus large le marketing politique a
pour objet d'optimalisation du nombre de militants, des contributions
financières et d'adhésion allant à un parti, à un
programme ou à un candidat par la mise en oeuvre de tous les moyens
nécessaires pour atteindre un objectif fixé au préalable
en fonction des aspirations de l'opinion publique. Il s'agit donc d'une
rationalisation de la propagande politique dans le cadre du régime
Démocratique. Quant au marketing électoral, il a pour objet de
convaincre le plus d'électeurs possibles de voter pour un parti ou pour
un candidat.
Ainsi donc, dans ce travail, nous parlons du marketing
électoral en nous basant sur la définition du marketing politique
que nous avons proposé avec M. BONGRAD, parce que nous abordons les
aspects importants du processus électoral. Dans ce sens le terme
marketing électoral sera apparenté au terme campagne
électorale.
I. 1. 2. Election
Etymologiquement, le concept « élection N
vient d'un mot latin Electio, dérivé d'un verbe eligere et qui
veut dire, une technique politique ou un moyen par lequel les gouvernés
choissent démocratiquement, librement et périodiquement leur
représentants qui se chargent en son nom et à sa place de
décider des affaires publiques20. En d'autres termes, c'est
un acte grave par lequel les électeurs sont appelés non seulement
à faire connaître leurs opinions, mais aussi a participé
directement à l'élaboration de la politique nationale ou aux
choix d'une orientation politique quelconque21
19 C. DEBBASH et J.M PONTIER, introduction
à la politique, Paris, Dalloz, 1986, p.92
20 MESTDAGH, M, Engagement social : Election,
l'Epiphanie, limité kin 1991 p9
21 KAPANGA MOTOMBO F, petit dictionnaire pratique
des Elections, Ed. Spécial Kinshasa, 2006, P.10
16
pratiquement,nous disons qu'une élection est
une opération par laquelle un peuple choisit ses gouvernants et
représentants pour construire l'avenir du pays. Il est donc important
d'organiser les élections démocratiques et d'instaurer un Etat de
droit22.
Election signifie un choix fait sur base de suffrage
et le mot « suffrage » veut dire vote, choix ou désignation
donnée au sujet d'élections. Par suffrage, on entend aussi le
vote ou la voix accordée à une personne dans le cadre des
élections. Il est dit « suffrage universel » lorsqu'il
garantit le droit de tous les électeurs admissibles à participer
à une élection et à voter sans discrimination aucune
basée sur le sexe, la propriété, la race la
résidence, etc, ou celui dans lequel le corps électoral est
constitué par tous les citoyens qui n'ont pas été
privés de leurs droits politiques à la suite d'une condamnation
du droit commun.
I. 1. 3. Electeur
Nous employons l'expression « Electeur »
dans le sens que lui donne Georges BURDEAU en le considérant en grande
partie comme « Gouverné ». C'est alors qu'il définit
les Gouvernés comme étant des hommes qui reçoivent des
ordres et les exécutent par opposition aux
gouvernants23.
Concrètement, un électeur est une
personne qui a le droit de participer à une élection ou encore
personne éligible au vote. C'est alors que pour être
électeur, il faut remplir certaines conditions liées à
l'âge (18 ans dans la plupart des pays) aux droits civils et civiques,
à la nationalité, à la résidence et ne pas avoir
été privée de ses droits politiques par une condamnation
pénal24.
I. 1. 4. Le symbole
Au sens strict, le symbole est une
représentation concrète qui sert à désigner une
réalité abstrait on de la vie de l'Esprit ; c'est une figure, une
image qui a la valeur représentative d'une
immatérielle25.
D'une façon simpliste nous définissons le
symbole avec Guy ROCHER comme « Quelque chose qui tient la place d'une
autre » ou encore « quelque
22 CEI., petit Guide du citoyen, kin-presse,
Kinshasa, 2006, p.10.
23 BURDEAU G., Droit constitutionnel et
institution politique, Ed.LGDG, paris 1969, p27.
24
PIERRE DE QUIRINIE., Expliquez-moi la démocratie,
Ed, l'Epiphanie, Kinshasa ; 1992, p56.
25 A. BIROU., Vocabulaire pratique des sciences
sociales, 2e éd. Paris, ouvrières, 1996, p334.
17
chose qui remplace et évoque quelque chose
d'autres »26 par la suite l'auteur fait ressortir trois
éléments que comprend un symbole, à savoir un signifiant
d'abord, qui est l'objet qui tient la place d'un autre, c'est-à-dire le
symbole lui-même, au sens strict et concret du terme : un signifié
ensuite ou la chose dont le signifiant tient lieu, la signification
interprétée au moins par la personne ou par les personnes
à qui s'adresse le symbole27.
Dans ce travail nous marions la deuxième
acceptation car elle contient les éléments essentiels et les plus
explicatifs pour notre objet d'analyse.
I.1.5 Le symbole politique, la politique symbolique, la
symbolique.
- La Symbolique
C'est l'assemble des symboles caractéristiques
d'une culture, d'une tradition, d'une religion. Synonyme de
symbolisme.
- La symbolique politique
Sont utilisés comme des signes d'identification
d'une force dans la propagande politique28.
Pour Philippe BRAUD, les symboles politiques sont des
symboles socialement efficaces qui ont pour caractéristique de mobiliser
l'attention sur divers registres effectif celui du respect (ou du
mépris) celui d'identification ( ou du rejet) vis-à-vis d'un
leader, d'une institution politique, d'une doctrine, celui encore de « la
remise en soi » (ou de l'acharnement à détruire) dans les
comportements politiques passionnels ; bref ils tendent à susciter des
opinions, des attitudes et des comportements relevants de la «
séduction ou de la répulsion »29.
Nous nous contentons de la définition
proposée par BRAUD car elle parait plus exhaustive par rapport à
notre objet d'étude.
- la politique symbolique
Contient deux aspects selon LUCIEN SFEZ : d'une part
il y a des opérations symboliques et les images symboliques sont
actuellement, des opérations magiques de cohésion d'un ensemble
dispersé. On pourrait citer
26 ROCHER G., Introduction à la sociologie
générale, action sociale, Paris, éd. HMN, 1968, p.
83.
27 Idem
28 Ibidem
29 BRAUD P., sociologie politique,
6ème éd. Op.cit p. 99.
18
l'érection d'un monument pour lutter contre la
dispersion des mentalités, la territorialisation en un point où
vient se confondre tout ce que les images du pensé peuvent
apportés à la conscience de
l'unité30.
Quelles soient attirantes ou repoussantes, elles ont
toutes un même effet : recoller les morceaux pour en faire une
totalité. Les images symboliques sont bien cette surface de projection
livrée aux interprétations singulières, surface qui a le
double objectif d'induire des liaisons avec des éléments
épars et de le condensé en un point. Nous pouvons comprendre
brièvement que la politique symbolique implique la manière dont
les acteurs sociaux manipulent les symboles dans l'objectif de créer la
sympathie ou le mépris dans l'esprit des citoyens
(électeurs)31.
I.1.6 La symbolisation
Faik NZUJI, définit le terme symbolisation
comme étant un processus par lequel un objet réel ordinaire
devient un objet symbolique ou acquiert des caractères d'un symbole,
l'action de rendre symbolique un objet réel ordinaire et enfin de
symboliser32.
I.1.7 La communication électorale
La communication électorale est sans doute,
l'une de première forme de la publicité politique : il s'agit de
l'ensemble des stratégies des représentations qui visent à
faire élire un acteur politique : à décider le peuple
à déléguer le pouvoir à un acteur particulier,
choisir au sein d'une concurrence. C'est la nécessité d'avoir
à designer les mandataires investis du pouvoir et d'avoir à les
choisir au milieu de tout un peuple de citoyens qui conduit, et cela dès
l'Antiquité à l'apparition d'une activité politique
spécifique.
Cette activité consiste d'abord d'Après
MALUMALU et VERGEANCE 33dans une rhétorique de
représentation des candidats et des acteurs politiques. C'est
l'identité politique des candidats, à partir du moment où
leurs engagements font l'objet d'une confrontation des uns aux autres
dans
30 SFEZ L., La politique symbolique, Paris,
PUF, pp. 14-15
31 Idem
32 FAIK NZUJI, citer par MUGANGUZI, Op.cit, p. 13.
33 MALUMALU A et VERGEANCE P .,OpCit p176
34 Idem
19
l'espace de la communication, qui est donnée
à voir et à comprendre dans les stratégies de la
communication électorale. Le débat politique est investi par les
représentations actions singulières des acteurs, et, par
conséquent, il s'agit d'une véritable individualisation de la
confrontation des acteurs et des stratégies.
Les discours des conditions et les programmes des
acteurs collectifs qu'ils représentent constituent la propagande
électorale des partis. Il s'agit, en fait, d'une double médiation
politique, à la fois entre la dimension symbolique des engagement
électoraux et la dimension, projetée dans le réel, de la
situation dans la quelle les candidats se représentent eux-mêmes
au pouvoirs, et entre la dimension singulière des candidats, qui sont
des acteurs individualisables, par leurs portraits et par leur parole, et la
dimension collective des partis et des organisations politiques dont ils
portent les projets dans la compétition dite
électorale.
Cette double médiation mise en oeuvre par la
communication électorale définit la place de la propagande comme
une forme d'imaginaire institué, par rapport aux réalisations et
aux pratiques effectives des acteurs politiques.
Nonobstant, la communication Electorale s'inscrit dans
une rhétorique reconnue par l'ensemble des candidats et des acteurs
politiques, qui, à ce titre, organise l'élection comme une
institution, mais cette activité rhétorique met en scène
un imaginaire des candidats, puisqu'ils s'innocent avant qu'ils s'assument
l'exercice effectif de leur pouvoir34
On peut, dans ces conditions, définir le vote
des électeurs comme une sorte de retour métalinguistique sur la
communication Electorale. Le vote des électeurs sanctionne, comme une
évaluation a posteriori, les projets des candidats et les
identités politiques qu'ils confrontent les uns les autres dans les
compétitions qui jalonnent la vie politique de la démocratie le
vote, dans la décision qu'ils met en oeuvre de la part de
l'électeur, est le retour du réel sur l'activité
symbolique de la communication électorale. En ce sens, il
20
articule institutionnellement la dimension symbolique
de la représentation des candidats et la dimension réelle de la
position choisie par l'électeur.35
I.2. IMPORTANCE DES ELECTIONS
Voter est un droit humain reconnu par la
déclaration universelle des droits de l'homme. C'est aussi un devoir. Ce
droit et ce devoir appellent toutes les personnes à prendre conscience
de droit et à l'exercer effectivement à chaque rendez-vous
électoral. Par ailleurs, notent avec pertinence les évêques
togolais : « ...il serait utile que le peuple dans toutes ses couches se
rappelle qu'aucune nation, aucun groupe humain dans l'histoire ne reçoit
sa liberté sur un plateau d'argent ou encore ne peut réussir son
devenir commun sans que chacun et tous ne prennent leur responsabilité.
Tous progrès humain, toute avancée significative, valable et
durable dans l'histoire, demande de conversion des coeurs, effort,
énergie
spirituelle et intellectuelle, sueur et peines
consenties et assumées »36.
A propos particulièrement du démon de la
corruption en période électorale, l'épiscopat tanzanien
interpellait toutes personnes de Bonne volonté en ces termes « il
est important de se rappeler qu'élire des dirigeants est une chose
sérieuse pour notre peuple et pour notre pays il ne pas juste de tenter
des gens,de donné leurs voix par le biais des cadeaux. Un candidats doit
gagner les votes et mérité la confiance des électeurs,
parce qu'il a un bon programme et des bonnes politiques à offrir, et non
par la taille des cadeaux offerts. Le démon de ce type de corruption est
celui qui tue la démocratie parce que ce faisant les élections
deviennent un jeu où l'on court derrière les cadeaux à
distribué »37.
Les élections sont toujours importantes dans la
vie de n'importe quelle société démocratique et son un
droit inviolable qui offre à tout citoyen la possibilité
d'exercer ses droits civiques en élisant ses représentants pour
les charges publiques dans le pays. Il faut observer toute fois que
l'importance des élections ne se trouve pas seulement dans le choix
qu'on fait des nouveaux leaders. Des leaders censés avoir une vision et
des idées capables
35 Ibidem
36 Message des évêques de la
conférence épiscopale de Togo, Lomé, Juin 2006,
Cité par KONEVIP.L. , p.90
37 Episcopat de la Tanzanie,cité par METHA
KUBOTA,Op.cit p19
39 MULUMBATI Ngasha., sociologie politique ,
éd, Africa, Lush, 1988,P168-169.
38 Episcopat de la Tanzanie., Op.cit.
21
de promouvoir la nation, mais aussi dans le fait que
les élections donnent aux citoyens l'opportunité d'exprimer ses
points de vue et ses priorités qui devront être inclus dans le
programme de Gouvernement pour les années à venir. Les
élections offrent aux citoyens de commencer à écrire une
nouvelle page de l'histoire de leur pays et de tourner les dos aux violations
et souffrances infligées au peuple.
Ainsi dans un pays ruiné par des guerres et
rébellions, les élections apparaissent comme un moment de tourner
la page, de faire la vérité, de se choisir des dirigeants
légitimes à même de gouverner le pays.
Il sied donc de noter que quelle que soit leur
importance, les élections ne constituent pas à elles seules un
miracle pour résoudre les nombreux et délicats problèmes
que rencontrent souvent les pays. Il y a « un après
élections » tout aussi important pour les
citoyens38.
Grâce à l'élection, les
gouvernés peuvent écartés du pouvoir certains de leurs
gouvernants qu'ils estiment inefficaces dans l'exercice du pouvoir,
c'est-à-dire ceux qui, dans la gestion des affaires publiques, prennent
des décision ou des mesures contraires à leurs
intérêts ou ne prennent pas des décisions ou des mesures
qui vont dans le sens de leurs intérêts. Les élections
constituent une des modalités selon lesquelles le changement politique
peut se faire. En effet, par leur personnalité, leur style de travail,
leur niveau d'instruction, les gouvernants nouvellement élus peuvent
imprimer certains changements sur l'Etat, le régime politique, le
système politique, le gouvernement, le parlement, l'appareil
judiciaire39
I.3. PHASES DU PROCESSUS ELECTORAL
Les élections, pour qu'elles soient reconnues
démocratiques doivent répondre aux principes fondamentaux et des
bases d'une élection démocratique qui sont les suivants
:
La liberté d'expression et d'association, le
droit des réunions et égalité de traitement.
22
Elles doivent être secrètes, libre, justes,
régulières, compétitives, honnêtes et transparentes.
L'équité, la transparence et la neutralité des
autorités électorales doivent être établies dans la
loi Electorale.
La loi électorale considérée comme
encadrement juridique et politique du comportement électoral des
électeurs et des candidats et aussi comme un ensemble des règles
du jeu concernant la détermination de l'électeur et de
l'éligible stipule en plus que les élections constituent un
ensemble d'activité ou un processus subdivisé en trois phase
à savoir : La phase pré- électorale, la phase
électorale et la phase poste -Electorale40.
I3.1 la phase pré- Electorale.
Nous définissons avec KAPANGA Ferdinand la phase
pré- électorale comme une période ou un espace de temps
avant la tenue des élections. Il s'agit de la désignation du
pouvoir organisateur des élections, de la préparation
matérielle et financière des élections ; de la
présentation du calendrier électoral, de l'éducation
civique et électorale, de l'inscription sur la liste électorale,
de la présentation des candidatures et des programmes de la campagne
électorale, de l'identification des bureaux et des heures de vote, de
l'organisation de la surveillance de l'observation
électorale,...41
I.3.1.La phase électorale.
Nous définissons la phase électorale
d'après le petit dictionnaire pratique des élections de Monsieur
KAPANGA Ferdinand comme étant une période de temps qui commence
normalement lors de la publication du décret on l'annonce d'une
élection et qui se termine le jour même des
élections42.
Elle comprend : la présence des Agents
électoraux des témoins, des observateurs, des observations et des
documents et matériels électoraux dans chaque bureau de vote, le
déroulement du vote (la vérification de l'identité des
électeurs et de leurs noms sur la liste électorale, la remise
d'un
40 KAMPANGA MOTOMBO.F, Petit dictionnaire pratique des
Ection, Ed spéciale, Kinshasa, 2006,p
41 Idem
42 KAPANGA M.F.,Opcit
23
ou plusieurs bulletin de vote à l'électeur,
dans l'isoloir, l'introduction d'un bulletin de vote dans une
urne)43.
I.3.3 La phase poste électorale
Nous l'entendons comme une période ou un espace de
temps après la tenue des élections et qui se termine avec
l'investiture officielle du vainqueur ou des vainqueurs d'une
élection44. Ainsi , le processus électoral
dépend t-il de l'interaction de plusieurs intervenants qui sont : les
autorités politiques du pays , les autorités judiciaires, les
autorités électorale, les autorités des forces
armées et des polices , les partis politiques, les médias,
soutien aux opérations électorales, les électeurs, les
témoins les organisations de la société civile ; les
observateurs,...45.
I.4.LES CONCEPTS CENTRAUX DES ELECTIONS
Le processus électoral à côté
de ses différentes phases électorales, existent aussi des
concepts centraux d'élections à savoir : la participation,
l'observation, la sensibilisation, l'éducation électorale et la
mobilisation électorale.
I.4.1 Participation
Le terme participation politique et ou électorale
revêt plusieurs sens selon qu'il s'agit d'une multitude d'auteurs. Pour
LANCELOT, elle est une intervention des citoyens dans les domaines des affaires
politiques46.
L'Abbé NYEME Tese, pour sa part, indique que la
participation électorale est un engagement dans une recherche
sincère de ce qui est censé être vrai, honnête et
réalisable pour la marche de la société.
Cependant, pour ce qui est de notre travail nous avons
opté pour le sens que Ferdinand KAPANGA a donné à ce
concept : la participation électorale est l'engagement de chacun
à prendre part au discours, à la prise des décisions
devant diriger la collectivité, soit directement, soit
indirectement
43 MINANI B.R.op.cit.p22
44 KAPANGA M.F., Idem
45 MINANI BR., Education civique et électorale, module
de sensibilisation et de formation, Kinshasa, 2006, p22.
46 LANCELOT, Cité par GRAWITZ.M,
traité des sociologies politiques, Tomes 3, PUF, Paris 1985,
p.311.
24
La participation, c'est aussi l'intérêt que
chaque citoyen manifeste vis-à-vis de la marche du pays lorsqu'il
apporte le meilleur de lui - même pour que l'honneur de la Nation soit
sauvegardé47.
I.4.2 Observation
L'observation électorale, est une collecte des
renseignements sur la base desquels des appréciations objectives sont
formulées sur la conduite d'un processus électoral. Elle est
conduite par des personnes qui ne sont pas autorisées à
intervenir directement dans l'organisation d'une élection qui est du
seul ressort des personnes compétentes commises par la CEI (du moins
dans notre pays lors des élections de 2006). Elle n'est pas non plus
du
« tourisme Electorale N, elle est une
activité sérieuse qui exige du professionnalisme. La collecte des
renseignements et des informations relatifs au processus électorale
nécessite de la part de l'observateur des élections l'application
d'une technique d'observation qui lui permet de détecter aisément
les éventuelles défaillances, les irrégularités et
les fraudes, mais également de produire à l'intention de
l'organisme- mandat, un rapport clair, riche et
précis48.
Pour nous, l'observation des élections est une
opération qui consiste à suivre attentivement le
déroulement d'une élection à caractère nationale ou
internationale et a dressé un rapport.
Elle renvoie à la récolte des
données ou a la recherche des faits saillants sur le site où se
déroule l'élection ;qui pourrons contribuer à
la
formulation d'un jugement éclairé la
crédibilité,la légitimité et la transparence du
processus électoral.
Est observateur tout citoyen ou non qui regarde ce qui
se passe pour déterminer si une élection et libre est
honnête. Il ne doit pas avoir de parti pris,il doit être
formé et imprégné des processus électoraux ;il suit
le déroulement d'une élection dans l'impartialité ,le
travail de l'observateur consiste à regarder, noter et faire un rapport
sur tout ce qu'il aura constaté
47KAPANGA M.F., Op.cit., p.91
48 MINA BUHOZO et coll.,
présidentielles, législatives, provinciales, urbaines,
municipales, et locales en RDC, Kinshasa, 2006, pp46-49.
25
lors du déroulement du scrutin. Les
observateurs étrangers viennent à l'invitation du pays qui
organise les élections49.
I.4.3 sensibilisation
Nous entendons par sensibilisation électorale,
l'encadrement civique des gouvernés opéré par les
association politique a fin de socialiser les peuples ou des les éduquer
et les mobiliser à afficher un comportement électorale efficace a
remplir et à exercer convenablement leur droit
électoral50.
I.4.4 éducation électorale
Avant d'aborder le concept d'éducation
électorale, il nous parait important de mettre à la connaissance
de nos lecteurs la différence qui est établie entre ce concept et
celui de l'éducation civique puisque voulant signifier apparemment la
même idée.
On entend par éducation civique
l'activité visant à informer l'électorat sur les
processus, la culture démocratique et le devoir de citoyenneté,
sur les principe de base sur les quel les système (pas seulement les
électeurs) doivent adhérer.
Elle insiste sur la participation démocratique
des tous les citoyens cette responsabilité revient à la
commission électorale, les partis politiques, les candidats, les medias,
les forces vivent, et les compagnie privées, peuvent aussi fournir des
information sur le processus électoral.
L'éducation électorale contrairement de
celle civique en période électorale, c'est l'action de
transmettre aux électeurs un ensemble de connaissance leurs permettant
de s'imprégner des procédures de vote et notamment de savoir
comment voter et cela d'une génération à l'autre, d'un
individu déjà informé, former et avisé
électoralement aux autres ignorant les principes et la procédure
de vote51.
A l'éducation électoral appartient aussi
l'alphabétisation conscientisant et électorale par la quelle les
personne adultes analphabètes apprennent à lire et à
écrire les numéros et les noms des candidats a tel point qu'elles
soient capables de repérer celui de leur choix sur la liste des
candidats dans le bureau de vote.
49KAPANGA M.F, Op.cit pp. 177-178.
50 MINANI B.R., pp. 46-49
51 KAPANGA M.F, Op. Cit., p86.
26
Par apprentissage électoral, les
gouvernés ne sachant pas voter, n'ayant jamais voté acquiert des
réflexes, des habitudes, des attitudes électorales
qui
s'inscrivent graduellement dans son organisme
psychique suite a cette apprentissage électoral, les gouvernés
se familiarisent ainsi avec les règles,les attitudes et les
comportements électoraux ,intègre peu à peu tous ces
éléments socioculturelles de l'élection à sa
personnalité psychique et s'adapte à l'environnement
électoral dans lequel il est appelé à
s'inscrire.
Ainsi, les agents de l'éducation
électorale, sont la famille, l'école, le centre
d'Alphabétisation fonctionnelle, les partis politiques, les groupes des
pressions, les églises, le Syndicat, ...52
I.4.5. Mobilisation Electorale.
Nous entendons avec MINANI Robert, par mobilisation
électorale, la mise en oeuvre des moyens de sensibilisation
électorale destinés explicitement à inciter les
gouvernés à participés en grand nombre au vote, à
remplir leur devoir civique et consacré et à exercer totalement
leur droit politique du début à la fin du déroulement des
opérations de vote53.
La mobilisation électorale est en principe, ce
qui permet d'éviter le recours à la contrainte, puisqu'elle a
pour objectif non pas d'imposer la participation des gouvernés au choix
des gouvernants mais de le faire intérioriser et extérioriser par
l'ensemble de la collectivité.
I.5. BREUVE HISTORIQUE DES ELECTIONS EN RDC
Il faut d'abord ses rappeler que la monarchie au Kongo
était élective, ce principe, à dégager du groupe
des candidats éventuels, une personnalité susceptible d'exercer
le pouvoir de manière effective, on distinguait pour ce fait trois
principaux électeurs :
Le Mani soyo, le Mani Mbata et le Mani vunda. Les deux
premiers combinaient leur fonction d'électeur avec celle de la gestion
des provinces. Il s'agissait également des rares régions sur
lesquelles n'intervenaient pratiquement pas des nominations
royales.
52 CHEVALIER & LOSHACK, Citer par METHA KUBOTA.,
Op.cit p. 23.
53 MINANI B.R., Op.cit, p. 51.
27
Le Mani Soyo était considère comme
faisant partie du clan royal. Il était l'oncle du
roi54.
I.5.1 Les Elections de Décembre 1957
Au temps de la colonisation, toute élection
était impossible, une colonie en effet était un territoire
occupé et administré par une puissance
étrangère.
Les habitants de ce territoire dépendaient des
ce gouvernement étranger pour toute décision. Pendant ce temps,
des élections avaient lieu en Belgique, mais pas au Congo Belge. Peu
avant l'indépendance et en vue de celle-ci, des partis politiques ont
commencés à se former. Le pays a donc connu une courte
période d'un réel multipartisme55.
Le symbole le plus représentatif de ce terme
nouveau fut sans (doute) conteste la première expérience des
élections que les congolais eurent a vivre en 1957. Non seulement elle
constitua en soi un acte inédit, mais de plus en plus elle conditionna
la mise en place des institutions Nationale des années
196056.
Comme nous l'avons dit plus haut, les premières
élections communales ont eu lieu en décembre 1957. L'ABAKO
(alliance de Bakongo) avait remporté à ce moment 133
sièges de 170 à attribuer pour
Léopoldville57.
La grande énigme résidait dans les
mobilités de désignation de candidats à élire. Le
pouvoir colonial opposé à toute politisation de la colonie,
estimant qu'il fallait interdire le regroupement en parti politique, surtout
qu'on risquait d'y retrouver une réplique fidèle des partis de la
métropole.
En définitive, on eut recours pour ces
premières élections au seul mode de regroupement pertinent
déjà existant : le regroupement tribal auquel on apporta ainsi
une vigueur nouvelle. Basée sur le Tribalisme, le model adopté
pour l'organisation de ces élections présentait des dangers,
les
54 NDAYWELL E.I., Histoire du zaïre de
l'Héritage ancien à l'Age contemporain, Duculot, Bruxelles, 1997,
p.96.
55 MESTDAGH M., Op. cit p.9.
56 NDAYWEL E.I., Op. cit, p 520.
57 MESTDAGH M., Op. cit, p.11.
28
polémiques fréquents qui le
caractérisaient annonçaient des luttes qui allaient faire et
défaire les premiers partis politiques constitués sur cette base
unique, à défaut du clivage idéologique que le pouvoir
colonial se garda bien d'exporter pour ne pas accentuer les divisions
déjà existantes dans ses propres rangs. Par ailleurs, il convient
de signaler que le résultat de ces élections constitue le premier
cas de manipulation des données traditionnelles à des fins
modernistes.
Le tribalisme fit la démonstration de se
pertinence comme élément de stratégie
politique.
C'est ainsi que l'ABAKO s'organisa pour
véritablement monopoliser l'Administration urbaine
naissante58.
I.5.2. Les élections de 1958 et 1959
Les élections communales de 1958 furent
remportées par les Bena LULUWA encadrés par l'Association
Lulua-frères, sur 4278 luba et 2.531 luluwa votants, les luba obtiennent
17 conseillers, les luluwa 16, les Songye 1, les autres tribus 2, à
l'exception des Tetela et des Bena Konji qui n'eurent aucun poste de
conseiller.
En 1959, les résultats des nouvelles
élections donnèrent une avancé confortable aux Luba, tant
par rapport aux membres de la coalition Kasaïenne (COAKA) qui regroupait
les autres membres ethniques : Kuba, Kel, Leele, Bakwa mputu,... cette
situation entraîna une prise de position, tous réclamèrent
le départ de Luba pour le 15 Septembre 1959 au plus tard, sans quoi ce
serait le « déclanchement de la guerre N. Cette confusion dans
laquelle l'autorité coloniale percevait surtout la main mise des partis
nationaux, aboutit à l'arrestation des leaders politiques Luba qui
connurent le chemin de la relégation : Kalonji le future Mulopwe
à Kole, Kalonji à Lomela et Nyembwe à
Dekese59
58 NDAY WEL E. I, OPCIT P 525
59 Idem.
29
I.5.3. Les Elections Nationales de Mai 1960
A la table ronde qui eut lieu à Bruxelles du 20
janvier au 20 février 1960, on fixa le programme des élections
pour les Assemblées provinciales en Mars1960 et pour les
représentants du peuple, sénateurs et députés. Lors
des élections Nationales en Mai 1960 le mouvement National
congolais
(M NC) de patrice LUMUMBA, fondé le 10 octobre
1958, remportait un succès considérable : 33 sièges
à la chambre sur les 124 à pourvoir. C'était le seul parti
présent dans 5 de six provinces. Seul le Katanga n'avait aucun
élu Lumumbiste. Les fédéralistes Kalonji, Léo,
Ngalula, Adoula se sont séparés du Nationaliste LUMUMBA en
juillet 195960.
La nécessité d'avoir au moins deux
partis dans un pays pour pouvoir organiser des élections
démocratiques fait comprendre pourquoi durant toute la période du
parti unique, des vraies élections libres étaient
impossibles.
Le peuple ne se sentait pas responsable des affaires
publiques n'était pas écouté, n'était pas
convié à participé librement et consciemment à la
gestion de l'Etat.
On allait voter pour ne pas avoir des ennuis avec les
forces de l'ordre, Il fallait faire la preuve de sa participation aux
élections. Un cachet sur les pièces d'identité en faisait
fois.
Depuis le 24 Avril 1990 il la marche vers la
démocratie est devenue un processus irréversible dans notre pays
lt nous avons quant à nous la ferme conviction que notre peuple, s'il
est soutenu par des dirigeants animés d'une réelle volonté
de servir la Nation, peut mener ce processus à bonne fin dans la paix et
la fraternité, sans haine ni luttes intestines
»61.
60 MEST DAGH M ; Op.cit, p11.
61 Message des évêques du zaïre
du 22 septembre 1990, cité par METHA KUBOTA., Op.cit,
30
I. 5.4 les élections dite Générales de
2006
Dès son accession à
l'indépendance en 1960, la RDC a été confrontée
à une série des crises récurrentes dont l'une des causes
fondamentales a étés la contestation de la
légitimité des institutions et de leurs
animateurs62
Ainsi pour mettre fin à cette crise, la tenue
des élections libres, pluralistes et transparentes à tous les
niveaux a constitué l'un des objectifs majeurs de la période date
période de transition au terme de l'accord global et inclusif
signé à Pretoria en Afrique du sud le 17 décembre 2002
à l'issue du dialogue inter- congolais conclu entre les
délégués de la classe politique et de la
société civile forces vives de la nation.
Toutes les opérations
pré-électorales faite, les citoyens congolais se sont
acheminé inexorablement vers la tenue des dites
élections.
A voir comment les congolais ont massivement
répondu au rendezvous du 30 juillet, on pourrait espérer
qu'à l'issue de ce processus électoral, la RDC allait devenir
havre de la paix, un pays doté des institutions stables. Comme partout
dans le monde, la population congolaise restait convaincue que cette
élection va pouvoir donner, cette fois-ci des dirigeants
légitimes, capables de s'atteler aux vrais problèmes fondamentaux
du pays répondant aux aspirations de la population. Mais apparemment, le
réalisme a perdu sa place au profit de la course au pouvoir. La preuve
c'est le surnombre de candidats à la magistrature suprême, trente
trois candidats au total dont :
BANYINGELA KASONGA (APE)
BEMBA GOMBO Jean-pierre (MLC)
BONIOMA KALOKOLA ALOU (Indépendant) DIOMI NDONGALA
Eugène (CD)
GIZENGA Antoine (PALU)
KABATU SUILA Bernard-Emmanuel KABILA KABANGE Joseph
(Indépendant) KAMANDA WA KAMANDA Gerard (FC N) KASHALA LUKUMWENDA Oscar
(UREC) LIKULIA BOLONGO Norbert (Indépendant) LUMBALA Roger
(RCDN)
62 CEL, Guide pratique de l'observateur pour les
Election prer, lés prov, urb, M.n et locales en RDC, Kinshasa, 2006.
P13
31
LUMUMBA GUY Patrice (Indépendant)
LUNDA BULULU Vincent de Paul (RSF)
M'POYO KASAVUBU Justine (MD)
MATUSILA MALUNGENINE KONGO Pierre Anatole
(Indépendant)
MBOSO N'KODIA PWANGA Christophe ( CRD)
MBUSA NYAMWISI Antipas (Forces du Renouveaux)
MBUYI KALALA ALAFUELE (RNC)
MOBUTU NZANGA NGBANGAWE François Joseph
(UDEMO)
MOKONDA BONZA Florentin (CDC)
MUKAMBA KADIATA NZEMBA Jonas
MUKUNGUBILA MUTOMBO Paul Joseph
(Indépendant)
MULEKA NZULAMA Timothée (UPPA)
MUYIMA NDJOKO Oseé (R2D)
N'LANDU KAVINDI Wivine (UDR)
N'LANDU MPOLO NENE Marie Therese (Congo-Paix
)
NGOMA Z'AHIDI Arthur (Camp de la Patrie)
NIEMBA SOUGA Jacob (CPC)
NZUZI WA MBOMBO Catherine Marthe (MPR, Faits
privés)
OLENGHANKOY MUKUNDJI Joseph (FONUS)
PAY PAY WA SYAKASSIGHE Pierre
RUBERWA MANYWA Azarias (RCD)
THASSINDA UBA THASSINDA Hassan (CAD).
Et aux législatives avec un nombre au niveau
national de plus de neuf mille candidats éligibles pour 500
sièges à pouvoir, une première en ces temps modernes.
Après le premier tour, deux candidats ont réussit à se
classer en ordre utile du fait qu'aucun de 33 candidats et de deux candidats
retenus n'a atteint la majorité absolue, à savoir Joseph KABILA
candidat Indépendant et candidat à sa propre succession soutenu
par l'AMP, et de l'un de quatre vices présidents lors de la transition
à l'occurrence Jean Pierre BEMBA GOMBO, vice président
chargé de l'économie et finances leaders du MLC. Un second tour a
été annoncé pour départager les deux candidats.
C'est ainsi que leurs état- majors se sont attelé à monter
des stratégies pour gagner les scrutins prochains, c'est-à-dire
le deuxième tour de la présidentielle parmi ces stratégies
il y a eu certainement des alliances qui se sont
constituées.
32
Une formule incontournable dans une société
Démocratique.
Par ailleurs, il convient de signaler que le
deuxième tour des élections présidentielles a étais
remporté par Joseph KABILA candidat a sa propre succession
défient ainsi son principal challengeur et leader du MLC Jean Pierre
BEMBA par 58,05%.
I.6. PRESENTATION DE LA CIRCONSCRIPTION ELECTORALE
« GOMA VILLE ».
La circonscription électorale Goma ville
était constituée de 47 centres des votes (CV) reparties dans les
deux communes de la ville de Goma. Il s'agissait des centres des
votes63 suivants :
Institut de Goma, Institut Tuungane, Institut Faraja,
E.P Mont Goma, ITIG, E.P Keshero, Centre de santé Majengo, E.P Neema,
E.P Virunga, E.P Luberizi,Centre de santé de la paix, Institut Ndahura,
Institut Zanner, Institut Rutoboko, E.P Nyabushongo, E.P Baraka, CS Scout, E.P
Jiwe, Batiment Kisoko, Institut Maranathan, Institut Musawato, E.P Shaba, E.P
Kinyumba 3, Institut Moyo Safi, CS La joie, E.P Nengapeta, E.P Byahi, Mairie,
Direction Générale des Impôts, E.P Les volcans, Institut
Umoja, Assemblée provinciale, Institut Mavuno, E.P Carmel, ITM Kizito,
C.S Malkia, Lycée Chemchem, Bureau de quartier Himbi, E.P CBCA Himbi,
E.P Karibu, Institut Fech, E.P Mabanga, Institut Majengo, E.P Tanganyika,
Institut Uzima, IEM/ Virunga, E.P Kinyumba.
Les 47 centres de vote avaient enroulé pour les
élections de 2006, 180.955 électeurs64.
63 CEI, Cité par METHA KUBOTA., Op. cit, p.
28.
64 Loi n° 06/006 du 09 Mars 2006, portant
organisation des élections, présidentielles, législatives,
provinciales, urbaines, municipales et locales. P.21.
33
CHAPITRE DEUXIEME
ESSAIE D'ANALYSE DE LA CONSTRUCTION DE LA SYMBOLIQUE
ELECTORALE DANS LA VILLE DE GOMA
II.1. LA VIE POLITIQUE ET L'ELECTION COMMEMIROIRE
POLITIQUE
Les pratiques et les activités de la vie
institutionnelle représentent un miroir politique de la
société. De la même façon que nous reconnaissons
singulièrement dans l'image que nous avons des autres personnes que nous
rencontrons dans notre expérience sociale, les institutions d'une
société, d'un pays ou d'un peuple représentent un ensemble
de pratiques, de stratégies, des structures, d'acteurs, aussi, qui
renvoient à ce peuple ou à cette société une
représentation de lui-même de nature à faire
apparaître, enfin de compte le sens du contrat social qui le fonde. La
vie politique théâtralise la vie sociale, en lui donnant les
formes, les structures et les logiques d'un ensemble de représentation,
dans lesquelles nous pouvons nous reconnaître dans les stratégies,
les discours et les mises en scène des acteurs politiques. La relation
entre les citoyens et les acteurs politiques qui mènent la vie des
institutions est une relation de
représentation65.
En effet, les acteurs de la vie politique donnent une
représentation de la vie sociale, sous la forme du jeu des institutions
aux citoyens qui sont les spectateurs de cette mise en scène, plus ou
moins fidèle, en ce qu'ils se reconnaissent plus ou moins dans cette
image d'eux- même qu'ils ont, quoi qu'il en soit contribué
à former. C'est la rigueur et la fidélité de cette
représentation politique de la société qui en conditionne
la pérennité de façon adéquate et significative par
les acteurs de la politique. Aucune leçon ne semble avoir
été tirée du spectacle que donne le monde depuis un
moment, écrivait. Joshua, selon lequel la vie politique est une
représentation théâtralisée de la
société peut, d'ailleurs, fonder une critique et une
dénonciation.
65S. JOSHUA, cité par Pierre Vergence &
MALUMALU Op. cit P112
34
Les batailleurs courent la campagne pour nous convier
au spectacle, mais pourquoi nous prend-t-on ? Nous connaissons la troupe de ces
acteurs depuis transition !... Qu'elle constitue un bon spectacle ou un
mauvais, la vie des institutions et la pratique des acteurs politiques et de
leur pouvoir est, ainsi, toujours, une représentation
théâtralisée de notre société
politique.
Mais, si la vie politique représente toujours
un spectacle de notre société, c'est que, comme miroir elle fonde
une dimension collective de la vie sociale. En prenant conscience, grâce
au spectacle qu'elle nous en donne, de ce que nous sommes collectivement, nous
nous fondons nous-même comme identité collective, comme devant un
spectacle au quel nous assistons. Peut être d'ailleurs, est-ce ce
qu'explique le stapeur qui a saisi ce pays devant le résultat du premier
tour de l'élection présidentielle de 2006.
La vie politique nous a ce jour là,
représentée sous un jour que nous ne souhaitions sans doute pas,
la surprise en l'occurrence, car s'en était sans doute une, tient
à ce que nous avons souvent sous les yeux la conscience de ce que nous
sommes singulièrement : les occasions ne nous manquent pas de voir des
représentations spectaculaires de nous-même, du miroir réel
de la toilette du matin aux miroirs symbolique que représentent, pour
nous toutes les rencontres que nous faisons dans la journée. En
revanche, les occasions sont plus rares de cette confrontation, comme en un
miroir, avec l'être collectif que représentent nos appartenances
et notre sociabilité. C'est sans doute, insensiblement lors de cette
élection de 2006, que les idées de gauche avaient fait leur
chemin, au point d'empêcher la gauche d'être en situation de
représenter le peuple.
Il a donc fallu l'élection pour que nous
parvenions à une reconnaissance spéculaire de la
société politique que nous constituons par notre engagement et
par nos choix institutionnels. L'élection représente le moment du
réel de la spécularité : elle est
l'événement par lequel le miroir social acquiert la consistance
d'un fait du réel ne serait- ce que parce qu'elle est l'heure des
comptes. Tant que la vie politique ne se compte pas, tant qu'elle ne fait pas
l'objet d'une mesure, on peut faire dire ce que l'on veut au miroir qu'elle
nous tend. C'est le jour du décompte de voix que la mesure
35
devient objective, et, par conséquent, qu'elle
acquiert la force d'une réalité à la quelle on ne peut se
soustraire. Le jour des comptes, le miroir politique n'est plus une
représentation imaginaire : la représentation acquiert la
consistance d'une spécularité
réelle66.
C'est que l'élection représente une mise
en coeur active de la spécularité, d'abord parce qu'il choisir,
ensuite parce qu'il faut mesurer, enfin parce que ce sont des
réalités qui sont issue de ce choix. Comme il faut choisir, le
scrutin nous sommes d'exclure un candidat, et, ainsi nous sommes de donner une
consistance réelle à notre opinion et à notre engagement.
Il ne s'agit plus d'un engagement en paroles ou en imaginaire, il s'agit d'un
engagement réel, car il a des incidences pratiques sur le réel de
la vie politique de notre pays. Ensuite, comme il faut mesurer, le choix,
électoral va avoir la consistance effective d'un nombre
d'électeurs : les idées et les engagements symboliques
énoncés avant l'élection vont, le jour de
l'élection, se trouver porter par des électeurs réels,
actifs, qui se seront déplacés pour donner une
réalité à leurs choix. Enfin, ce choix que nous avons fait
va s'incarner dans la réalité d'une vie institutionnelle
effective des mesures vont être prises par ces représentants que
nous avons élus et des choix vont être faits en notre nom à
nous et des choix qui vont engager le réel de notre existence et cela
pour plusieurs années.
Ainsi dit, il convient de signaler qu'aucun
groupement, aucune organisation ne peut manifester son existence si ce n'est
qu'à travers des symboles.
La plus modeste association éprouve les besoins
de s'attribuer un nom, un cycle ou un logo pour attester sa
réalité67. Dans ce chapitre, nous allons devoir
analyser la construction des symboles, identifier les symboles et leurs
récupérations.
II.2. CONSTRUCTION DES SYMBOLES
Toute forme d'intégration et une très
large proposition de l'action sociale exige de la part des acteurs
l'émission et la réception des messages.
66 Ibidem
67 P. BREAUD, Op. cit, P 103
36
Pour cela, le sujet recours à la construction
des multiples symboles comme le langage, les graphiques, les personnes
(physique ou morales), les objets
matériels,....68
Le marketing politique a été une
occasion pour les candidats aux élections de pouvoir recourir à
la construction des symboles pour tenter de susciter la mémoire
collective. Ces symboles instrumentalisés à des fins
électorales sont surchargés des messages passionnant tout en
esquissant des projets de sociétés unificateurs pour le pays tout
entier. Cette tentative des perversions permet aux électeurs de
connaître les candidats (leurs programmes, leurs
idéologies,....)
II.2.1. Construction par les Discours (langages)
Le discours est un élément
incontournable dans une compétition tout à fait
démocratique. C'est grâce aux discours que les acteurs politiques
disent et/ou revendiquent ce qu'ils veulent. Pendant le marketing
électoral dans la ville de Goma, les discours se sont
avérés une arme importante de persuasion politique. Ainsi, les
électeurs ont suivi des discours véhiculant des termes comme
« Le Congo de LUMUMBA et de L. D. KABILA N, « Avec Joseph KABILA,
fini le paradoxe d'un pays naturellement riche et d'un peuple
financièrement pauvre N ; « Azarias RUBERWA, le candidat de la
Bonne Gouvernance N ; « Jean Pierre BEMBA, le congolais d'origine N ;....
Des discours de ce genre ne pouvaient qu'affecté les électeurs
selon leurs pertinences dans le vécu des populations cibles.
Pour leurs efficacités, ces discours devraient
tenir compte des aspirations des électeurs, dans le cas contraire, les
auteurs étaient victimes des actes de dénigrement et/ou de
sabotage.
II.2.2. La construction par des graphies69
Les symboles graphiques sont des inscriptions qui
expriment au moyen des traces, des idées, des concepts ou des messages
dans le but de communiquer.
68 G. ROCHER., Op. cit, P.91.
69 FAINC NZUNJI, les symboles graphiques en
Afrique Noire, Paris, Carthallan, 1992, p. 57.
37
Les graphies, élément de la culture,
puisent évidemment dans les valeurs des citoyens. Elles ont valeurs des
logos dans le cadre de partis ou regroupement politique. Dans le cadre
spécifique de la compétition politique, on retrouve ces logos sur
des banderoles, des pancartes, des habits, des objets matériels
(porté clé, T-shert, foulard,...) pour le cas de l'AMP, le logo
fut la tête du lion (signifiant une force tranquille) ; pour le RCD, la
colombe (symbole de la paix) ; pour le RENACO, la carte de la RDC en son centre
Jean Pierre BEMBA.
II.2.3. La construction par des faits
Les faits désignent une réalité
quelconque ou un événement survenu à certaine circonstance
successible de provoquer des charges émotionnelles au sein des
individus.
En Marketing politique, ces réalités
et/ou événements font objets des manifestations et de
récupérations par les acteurs en compétition.
Dans le cas des formations politiques
étudiées dans ce chapitre (compétiteurs au premier tour du
présidentiel d'une part au deuxième tour d'autre part) chacun n'a
pas manqué les arguments pour dénigrer son adversaire. Dans le
cas de l'AMP, voulant susciter la colère de l'électorat dans la
ville de Goma et dans tout le Kivu, ne tarde pas de qualifier ses principaux
adversaires (RCD et RENACO) non seulement des rebelles, mais aussi des bradeurs
de la souveraineté nationale auprès des ennemis (Rwanda,
Ouganda,...). Pour le candidat RENACO, Jean Pierre BEMBA, le cannibalisme dont
l'AMP et ses alliés l'accusent en Province Orientale (Mambasa) constitue
un véritable obstacle pour sa campagne dans le Nord-Kivu et Sud-Kivu et
l'Est du pays en général. Pour sa part, le candidat RCD Azarias
RUBARWA était considéré comme responsable de toutes les
atrocités qu'ont subit les populations du Kivu durant la
rébellion patronnée par le RCD-Goma, mais aussi pendant la
transition, massacre de la population congolaise à Makobola, à
Kasika, le soutien de l'insurrection de Laurent Nkunda à Bukavu, et les
viols perpétrés dans les collines surplombants la ville de
Goma.
38
Dans le cas de RENACO, le concept «
congolité » apparaît dans les propos de tous ces cadres, pour
tenter de disqualifier les candidats AMP et RCD, ainsi, Jean Pierre BEMBA lors
de son meeting à Kinshasa déclare « Kinois, il faut savoir
pourquoi voter à la présidentiel. Il faut que celui que vous
allez voter soit un congolais de part ses ancêtres (ses origines), qu'il
soit intellectuelle comme moi, qu'il ne soit pas étranger ». Etait
visé par ce propos, Joseph KABILA car le RENACO protestait la
parenté congolaise et l'insuffisance intellectuelle de Joseph
KABILA.
L'histoire nous rappellera que déjà lors
du dialogue inter congolais un certain Etienne KABILA qui se disait être
le fils aîné légitime et biologique de L. D. KABILA avait
défrais la chronique lors de la conférence tenue a Sun city
pendant cette même période. Il présentant Joseph KABILA
comme le fils biologique du feu Christophe KANAMBE, l'un de lieutenants de
Laurent Désiré KABILA, dans le maquis de HEWA BORA et d'une
certaine prénommée Marcelline.
Il est né ajouta-t-il le 04 Juin 1971, au
Rwanda et non à Wimbi dira (Kivu) comme il le prétend ; à
la mort de son père, il est adopté par L. D. KABILA, à
Tundula, en Tanzani, près de la frontière avec la
Zambie.
Refusé à l'Université de
Dars-Es-Salam, il fait le taximan à Kigoma avant de regagner le Rwanda
en 1995. c'et là qu'il sera, poursuivit Etienne, enrôlé
dans l'APR, avant de participer à la guerre de l'AFDL, puis à la
rébellion du 02 Août 1998, tout en étant dans les rangs de
FAC. Ces affirmations bouleversant et embarrassant l'opinion, souligne Modeste
MUTINGA car d'un ton de plaignat, Etienne KABILA accuse celui qu'il appel
« Joseph KANAMBE » d'avoir physiquement éliminer de
témoins gênants qui connaissaient parfaitement ses origines. Le
propos d'Etienne faisant l'objet d'un débat sans précèdent
dans la classe politique congolaise ; prenant position, Frank DIONGO,
Président du Mouvement Lumumbiste Progressiste (MLP) invitera les
délégués a ne pas banaliser ce fait qui devrait être
mis sur la balance lors du choix des animateurs des l'institutions de la
transition70 toute cette tournure sur Joseph KABILA devrait
normalement faire objet
70 MUTIMBA M., Chronique d'une paix
Négociée en RDC, éd. Espace Africaine, 2005, Devoir
de Mémoire, 2003, P. 244.
39
d'une récupération politique et Jean
Pierre BEMBA en a profité pour salir son principal challengeur, il
considérait également le candidat Azarias RUBARWA comme
originaire du Rwanda.
Pour le RCD, RUBERWA est le candidat compétant
et de la Bonne gouvernance. Les adversaires de l'AMP l'accusait d'entretenir un
système caractérisé par les Antivaleurs, et
l'incompétence à pouvoir diriger le pays.
Nonobstant, il sied de noter que tous ces propos
vexatoires à l'égard des adversaires sont construits pour se
diaboliser mutuellement et ainsi convaincre les électeurs
Ainsi donc, Jean Pierre BEMBA se fonda sur le propos
d'Etienne, parlant de la « congolité » semble ignorer
l'origine portugaise de son grand père. Quant au RCD du patron Azarias
RUBERWA, la Bonne gouvernance qu'il prônait, n'avait pas convaincu le
peuple car leur gestion à l'époque de rébellions a
reflété plusieurs aspects de mégestion.
Quant à l'AMP, la plus part des ses animateurs
proviennent de l'AFDL qui fut une ancienne rébellion soutenue par les
étrangers comme le Rwanda, l'Ouganda, l'Angola et d'autres puissances
internationales. A ce niveau, l'on pourrait dire que tous ont servi par le
passé un même maître : à l'occurrence
l'étranger.
II.2.4. Construction par les personnes
Nous allons distinguer deux types des personnes
à savoir les personnes physiques et morales.
a. Les personnes physiques
Elles sont des individus qui incarnent l'honneur ou
les traumatismes dans l'esprit des congolais du Nord-Kivu pendant le meeting
électoral, les noms de ces personnes ont été
évoqués par les acteurs politiques en vue de susciter la
sympathie et le mépris de la part de la population pour le cas du
présent travail, l'AMP a basé son Marketing électoral
autour de Joseph KABILA et de certaines personnes historiques comme Laurent
Désir KABILA, Patrice Emery LUMUMBA..... Dans le cadre de
dénigrement de l'adversaire l'AMP insistait sur les atrocités du
Généra déchu Laurent NKUNDA que l'AMP estimait être
soutenu par le RCD et leur allié le Rwanda.
40
b. Les personnes morales
La symbolique que nous analysons ici, peut aussi se
construire autours d'une personne morale à savoir une formation
politique, un président de la République, une rébellion,
une association, etc...
De cette manière, les institutions, les
organisations.... Peuvent devenir les symboles dans la mesure où elles
bénéficient de l'attachement ou sont victimes du mépris de
la part des populations nous allons donc, au cours de cet travail
présenter certaines formations politiques qui ont jouées un
rôle important dans la symbolisation politique dans la ville de Goma en
raison de leur connaissance par l'électorat de la ville de
Goma.
II.2.5 La construction à partir des objets
matériels
Les symboles sont construits convenablement par des
objets matériels P BRAUD71 estime que les objets
matériels se voient investis affectivement et surchargés de
mémoire, parmi eux, nous avons les drapeaux, les bâtiments
officiels, les pancartes, l'architecture, les statuts et les monuments
particulièrement emblématique, monument aux morts ces objets
matériels peuvent prendre plusieurs formes mais souvent la forme importe
peu ajoute P BRAUD. Il suffit qu'ils transmettent ou qu'ils portent les valeurs
reconnues comme étant des modèles dans une société
les modèles et les valeurs sont donc nécessaires pour que les
symboles soient acceptés dans une société
humaine.
II.3. IDENTIFICATION ET CRITERE DES SYMBOLES
POLITIQUES II3.1. Critères de construction des symboles
politique
Pour déterminer les critères de
symboles, il nous conviendra de nous inspirer de P. BRAUD72 qui
postule que les symboles sociaux sont ceux tendant à susciter les
opinions, les attitudes et les comportements relevants de l'amour ou de la
haine, de la séduction ou de la répulsion. P. BRAUD poursuit son
analyse en affirmant qu'il y a symboles là ou se manifeste une
capacité à provoquer chez les agents sociaux des projections
émotionnelles
71 P BRAUD., Op. cit p.100.
72 P BRAUD., la sociologie politique,
8e éd, Paris, PUF, 2007, p. 106.
41
réparables, positives ou négative, ainsi
que les mécanismes d'allégeance identitaires.
II.3.2. Identification des symboles politiques
Chaque groupe humain attribue une valeur de
représentation et une fonction symbolique à un certain nombre de
choses naturelles et invente d'autres auxquels il donne valeur73. La
population du Nord-Kivu et Goma ne s'était pas épargnée de
cette activité.
Hormis les objets symboliques, elle a des personnes
morales et historiques qui dynamisent leur symbolique politique.
Pendant la communication électorale, nous avons
eu à inventorié plusieurs symboles dont les plus important
peuvent être classé d'après cette classification
proposée par BRAUD de manière suivante :
II.3.2.1. Les personnes Allégoriques
Sont des personnes dont on se rappel en temps de paix
ou en temps de guerre car elles ont marquées l'histoire de la
société en leur manière. Pour cela, elles sont devenues
des symboles. On peu classer ces personnes en deux catégories à
savoir les personnes physiques (Historiques) et les personnes
Morales.
a. Les personnes Historiques
Les personnes Historiques et les
événements qu'elles symbolisent peuvent être objet et
enjeux de lutte politique, des régimes ou les partis politiques peuvent
les utiliser pour légitimer leurs actions ou leur pouvoir. Dans cette
partie de notre travail, nous tenons de présenter certaines personnes
historiques dont les noms et leurs idéologies ont été
enjeux des luttes politiques acharnées. Il sera également
question de présenter certains hommes politiques dont les actes commises
dans le passé se sont répercutés sur le Marketing
électoral et ont suffisamment basculé l'électorat de la
ville de Goma et du Congo tout entier.
Il s'agit d'une part de P.E LUMUMBA, MOBUTU Seseko, LD
KABILA et de l'autre les candidats au premiers tour des élections
présidentielle, Joseph
73 P Braud, la sociologie politique, 6e ed,
Op cit, P 100
42
KABILA candidat a sa propre succession, Jean Pierre
BEMBA président du MLC et candidat du RENACO, Azarias RUBERWA, candidat
et président du RCD-Goma.
1. Patrice Emery LUMUMBA
Né le 02 juillet 1925 à Katakokombe dans
le Nord du Kasaï Oriental. Après ses études à
l'école missionnaire catholique, puis dans une école protestante
tenue par des religieux suédois, il cherche du travail dans la province
du Kivu, où il est employé dans une société
minière. En septembre 1954, il reçoit sa carte d'immatriculer
sous la colonisation Belge. En 1958, la pensée politique de LUMUMBA
prend sa forme après avoir pris contact avec les cercles
anti-colonialistes Belge à Bruxelles. A son retour, il crée le
premier mouvement national à base non ethnique, le Mouvement National
Congolais (M NC) à Léopold Ville le 05 octobre 1958. En
décembre de la même année, Patrice participe à la
conférence panafricaine d'Accra au Ghana, impulsée par le
dirigeant Ghanéen NKWANE NKROUMAN cette conférence portait sur
l'étude des stratégies et des tactiques de la révolution
africaine. Dans son discours d'accra, la rupture est totale : la colonisation
n'est plus la clé de civilisation, mais une entrave dont il faut se
libérer pour lui, l'occident n'est plus le modèle de
référence mais une source du drame de la colonisation de
l'Afrique. Les colonisateurs ne sont plus de héros
désintéressé qu'il faut admirer et suivre mais des
colonialistes d'exploitation et d'injustice. L'objectif politique n'est pas une
« communauté Belgo congolaise N Mais « la libération du
peuple congolais N du régime colonialiste et son accession à
l'indépendance.74
En fin décembre lors d'un meeting de
restitution de la conférence d'Accra, LUMUMBA jouit d'une grande
popularité. Il rendu compte de la conférence et mis en
évidence la revendication de l'indépendance pleine et
entière. Préoccupé avant tout de l'unité des
congolais dans sa lutte pour l'indépendance, LUMUMBA se méfie de
tous les facteurs de division de la société qu'il soit d'origine
étrangère ou congolaise.
74 VERHAEGEN et All, Patrice LUMUMBA, jeunesse et
apprentissage politique. In cahier Africains N°33, Paris, Harmattan,
1998, p.192.
43
Son souci de l'unité nationale occultera sa
prise de conscience de la division de la société entre
l'élite « Evolué » et la masse qu'il avait
dénoncé dès 1953. En mai 1960, les élections sont
organisées dans le pays, PE LUMUMBA passa pour premier ministre de la
République Démocratique du Congo. Devenu indépendant. Le
Congo connut des difficultés, Les troubles à Léopold Ville
la sécession du Katanga font craindre au premier ministre la
Balkanisation du Congo ; le retrait précipité de tous les
fonctionnaires belges, à l'exception de ceux qui résidaient au
Katanga on plongé le pays dans le chao sous son règne. Il se
tourné vers Moscou, pour tenté d'obtenir les moyens pour ramener
la paix, le 05 septembre 1960, il est révoqué par le
président Joseph KASAVUBU. Mais LUMUMBA est en résidence
surveillée, le 10 Octobre 1960, lorsqu'il tente rejoindre Gizenga
à Stanley Ville où il mène la lutte, il est repris par le
troupe du colonel joseph Désiré MOBUTU. Patrice sera
transféré au Katanga avec ses compagnons Joseph MPOLO, et Maurice
OKITO où ils sont tués le 17 Janvier 1961 dans des circonstances
jusque là inconnues. Cinq ans après sa mort, LUMUMBA sera
proclamé « Héros national N par le président MOBUTU
celui là même qui avait ordonné sa
condamnation.
Dans la mémoire des populations congolaise en
général et de la ville de Goma en particulier, Patrice demeure
une figure emblématique du Nationalisme congolais.
Sa bravoure dans la lutte pour l'indépendance
et pour l'unité du pays rend son héroïsme la plus
incontestable en RDC.
Ceci nous amène à comprendre pourquoi
les acteurs politiques ont fait recours à ces symboles pour se
légitimer, puisant souvent leurs discours dans la pensée
politique du Nationaliste Patrice LUMUMBA.
2. Joseph MOBUTU
Né le 14 Octobre 1930 à LISALA dans la
province de l'équateur. Après une école primaire accomplie
en deux temps à Kinshasa et à Mbandaka, il entre en 1950 dans les
forces publiques, d'où il sortira quatre années plus tard avec le
grade de sergent. Il fut secrétaire particulier du premier Ministre
LUMUMBA. Plus tard il sera nommé chef d'Etat Major de l'Armée
Nationale Congolaise (A NC). Le 14 septembre 1960, il Organisa le coup d'Etat
dans le
44
pays, neutralise la premier Ministre et le
président de la république à l'issu de leur
révocation mutuelle. Il installe un collège de commissaire qui
dirigea les affaires étatiques pendant six mois. C'est pendant ce temps
que MOBUTU fera arrêter LUMUMBA. C'est le 24 Novembre 1965 que MOBUTU
deviendra le deuxième président de la RDC. Pour bien assoire son
pouvoir, il crée le MPR le 20 mai 1967. Par la suite le MPR deviendra un
parti Etat en 1980. sa doctrine s'appellera le « MOBUTISME » qui
signifiait, la pensée, les enseignements et les actions du
président fondateur du MPR à savoir MOBUTU. Le Mobutiste traduit
avant tout le mariage entre le peuple et son chef (MOBUTU)
A la suite de la réunion du MPR
présidé par son président joseph Désiré
MOBUTU du 11 au 13 Juillet 1984, le Bureau politique du MPR a
décidé que le Mobutisme devienne l'Authenticité. Pour
MOBUTU, l'authenticité est une prise de conscience du peuple
Zaïrois de recourir à ses sources propres, de rechercher les
valeurs des ses ancêtres, afin d'en apprécier celles qui
contribuent à son développement harmonier et
culturel.75
Depuis le coup d'Etat du 24 Novembre 1965 Jusqu'au 24
Avril 1990, un mythe se fut sur la personne de MOBUTU la presse ainsi que la
structure du MPR, la MOPAP (Mobilisation propagande et animation politique)
sont chargées de travailler la conscience du peuple dans les limites
souhaités par le président fondateur du MPR. Autour de la
personne de MOBUTU une multitude de qualificatifs de perfection était
exclusivement réservée, entre autres, le guide,
l'éclaireur, le père de la nation, le sauveur, le pacificateur,
le rassembleur, l'unificateur, le garent, ... pour légitimer son
pouvoir. Ce qui conduisit vers un totalitarisme idéologique. Durant le
règne de ce régime autoritaire, l'Etat est resté dans le
chao total: Megestion, corruption, dégradation des infrastructures de
base, détournement des deniers publics, musellement de la
presse...
C'est seulement le 17 Mai 1997 que le régime
MOBUTU sous le coup de force entretenu par L. D. KABILA avec l'AFDL, met fin
à la dictature installée dans le pays. Dans le grand Kivu la
Majorité de la population
75 ANGULU M., A dieu MOBUTU « Génie
» de Gbadolité, DS. Ed A, 1991, p22, 23.
45
estime que le Mobutisme est la source du sous
développement et du dysfonctionnement de l'Etat congolais. Pendant la
campagne Electorale, plusieurs acteurs politiques (y compris les anciens
fidèles de MOBUTU) ont dénoncé le Mobutisme comme
étant à la Base de maux dont souffrait la RDC jusqu'au jour de la
campagne.
3. Laurent Désiré
KABILA
Il est né à Boudouiville (actuelle
MOBA), le 27 Novembre 1939 dans le Nord de Katanga. Après ses
études secondaires, il sera à paris. Depuis Août 1960
à Janvier 1961, il lutte contre la gendarmerie Katangaise dans le rend
de la jeunesse du parti BALUBA du KATANGA (JEUBALUBAKAT) où il est
nommé « colonel » au sein de cette milice. Il a exercé
les activités politiques au sein des plusieurs organisations
politiques.
Il se rendra plus tard à Brazzaville où
séjournaient les Lumumbistes qui créent le comité National
de Libération (C NL), dirigé par Christoph GBENYE. Il contribuant
à installer la rébellion « SIMBA » dans la
région de FIZI-BARAKA. En même temps il crée son parti PRP
(Parti de Révolution Populaire). Début octobre 1996, Kabila prend
la tête de l'Alliance des Forces Démocratique pour la
Libération du Congo-Zaïre (AFDL) une rébellion soutenue par
le Rwanda, l'uganda, le Burundi et plus tard l'Angola et le Zimbabwe avec comme
objectif de renverser le régime autoritaire du très puissant
MOBUTU qui s'était installé à Kinshasa depuis
déjà 32 ans. Après sept mois de conquêtes, les
troupes de l'AFDL entrent dans la ville de Kinshasa le 17 Mai 1997. Laurent
Désiré KABILA en profite pour s'autoproclamer président de
la République Démocratique du Congo à partir de LUBUMBASHI
contre toute attente des alliés.
Juste pendant la rébellion et durant son
règne, KIBILA s'emploi à détruire les oeuvres symboliques
de MOBUTU (il change même le nom du pays, hymne nationale, le nom de
l'équipe nationale de Football...) et s'attaque aux antivaleurs
entraînées par le Mobutisme. Ce qui lui avait valu la sympathie de
la population.
Après avoir assisté à des
Multiples atrocités commises par les alliés Rwandais et
Ougandais, KABILA céda à la pression interne qui exigeait le
départ des militaires étrangers. C'est alors qu'il se heurte
à la coalition
46
Rwando-Ougandaise par le biais de la guerre du RCD et
du MLC depuis 1998.
Laurent Désiré KABILA sera
assassiné dans son Bureau de travail (Palais de Marbres) le 16 Janvier
2001 à Kinshasa. Après sa mort le gouvernement congolais le
consacra héros National. LD KABILA est considéré dans
toute la partie Est du pays par la Majorité de la population comme la
figure de proue du patriotisme congolais post colonial. Il est
considéré comme le symbole de la résistance contre les
impérialistes. Il est qualifié de soldat du peuple grâce
à son célèbre principe « Ne jamais trahir le Congo
».
Dans le cas de l'AMP, LD KABILA a été un
atout pour la communication politique. Ce regroupement s'est attribué ce
héros national en promettant de poursuivre ses oeuvres et son
idéologie.
Dans le cas des détracteurs, (RENACO,
RDC......), LD KABILA n'est nullement pas un héros, ces regroupements le
considère comme un traître à l'égard de ses
compagnons de l'AFDL qui l'on amené au pouvoir.
4. Joseph KABILA
Né avec sa soeur jumelle Jeannette le 04 Juin
1971 à LUNENGE dans le territoire de FIZI au Sud-Kivu. Ce village se
trouve dans la région contrôlée à l'époque
par le Parti de Révolution Populaire (PRP) dirigé par L.D KABILA.
Joseph y passa une partie de son enfance à Hewa-Bora toujours dans le
Maquis de son père.
Suite aux conditions inhospitalières du Maquis,
L D KABILA décida de l'évacuation de sa famille d'abord vers
Kigoma (Tanzania), puis rejoindra plus tard Dar-es-Salam pour se camoufler
vis-à-vis des services secrets de MOBUTU, Joseph KABILA se faisait
passé pour Hyppolyte KABANGE Mtwale76.
En 1987, il poursuit ses études à
l'école secondaire Zakani. En 1989, il termine son « O level »
(Cycle de quatre ans à l'école secondaire). Il effectue de
Juillet 1990 en mai 1992 deux dernières années d'études
secondaires à Irambo High School dans la région de Mbeya
(près de la frontière Zambienne). En suite, il fait le service
militaire tanzanien dans le
76 J. OMASOMBO et Erick KENNES., Bibliographie des
acteurs de la transition, Kinshasa, Tervuren, Lubumbashi (CEP, Misé
Royal d'Afrique Centrale), Juin 2003- Juin 2006, p. 70.
77 Idem
47
Makutopuro (Région de Dodoma). Il
s'intéresse à l'armée et s'approchera de plus de James
KABAREBE jusqu'en 1997, il deviendra son adjoint au sein de l'Armée de
l'AFDL.
En Juin 1998, il part en Chine pour y suivre une
formation militaire. Le 04 Septembre 1999, il reçoit le grade de
Général Major et est nommé commandant des forces
terrestres.
Il était au Katanga lorsque survit
l'assassinant de son père et président L.D KABILA, le 16 Janvier
2001. Il rejoint Kinshasa sous la protection des soldats Zimbabwéens. Le
17 Janvier, un communiqué du gouvernement lui confiant la direction de
l'action gouvernementale et le haut commandement
militaire77.
Le 26 Janvier, il prête serment et devient ainsi
le Quatrième président de la RDC.
Une controverse va dès lors surgir concernant
l'investiture du nouveau président ; dans le rang de l'opposition
armée et non armée, les déclarations fusent de partout :
« la RDC n'est pas une monarchie où le fils succède à
son père N Comme qui dirait que le chien aboie et la caravane passe,
malgré toutes les tractations faites à cet sujet, Joseph est
parvenu à prêter serment ; néanmoins au Nord-Kivu la
population était sous la gestion des rebelles mais d'après de
propos recueillis au près de ceux qui étaient à Goma,
c'était comme à Bukavu où nous étions, la
consternation totale. Pour les sympathisants de L. D. KABILA, sa mort
précipitée, entraîne la désolation et le
désespoir total. Mais l'investiture de son fils Joseph KABILA a
été reçue comme un salut pour plusieurs raisons dont les
principales furent :
- Consolider l'idéologie révolutionnaire
de Mzée Laurent Désiré KABILA ; -
Préserver la résistance contre les agresseurs du Congo
à l'occurrence le Rwanda, l'Ouganda ;
- Contrecarrer les opportunistes qui oeuvraient pour
la balkanisation du pays.
Ces raisons et d'autres ont suffit à Joseph
KABILA pour justifier pourquoi il était le candidat du bonheur du peuple
congolais pendant les
48
campagnes électorales, les populations du
Nord-Kivu espéraient que KABILA dès son élection
continuerait les oeuvres de son père.
5. Jean Pierre BEMBA GOMBO
Né à BOKANDA près de Gemena en
Equateur, le 04 Novembre 1962. il est fils de Jeannot BEMBA SAOLONA et de maman
Thérèse ELIBE NGE78.
Il perd sa maman en Août 1974. Il entame ses
études primaires à l'Athénée Royal de ETTERBEEK
(Bruxelles) en 1967 et effectue sa dernière année entre 1971 et
1972 à l'Athénée Royal de Braine-le-Comte (Belgique) en
1973, il commence les études secondaires au collège Boboto de
Kinshasa, mais les terminent à l'Institut Saint Jean Berghmans de
Liège (Belgique) en section Mathématique. De 1980 en 1986. Il
poursuit ses études à l'Institut Catholique de Hautes Etudes
Economiques et Commerciales (ICHEC) à Bruxelles où il obtient une
licence en Sciences Commerciales et Financières et plus tard une licence
spéciale en Economie de Développement.
Rentrer en Kinshasa, il coordonne le groupe Scibe
(Société Commerciale Industrielle BEMBA).
Les pillages de 1991 et 1993 vont déstabiliser
Scibe-Zaïre d'autant que Jean Pierre BEMBA ne passe pas pour un bon
gestionnaire. Il évolue dans le cadre de ses affaires privées
qu'il fait la connaissance du Président ougandais KAGUTA MUSEVENI avec
lequel il noue des liens étroits qui se transformeront en soutiens actif
à son mouvement après le refit du RCD de l'accepter.
Il part en Ouganda en septembre 1998 et commence
l'entraînement de quelques troupes à Bumba.
Il démarre les opérations militaires en
Novembre 1998. C'est suite aux accords de Pretoria en Décembre 2002
qu'il devient, en Juin 2003, Vice-Président de la république en
charge de l'Economie et des Finances. Le 17 Juillet 2003, il prête
serment entant que Vice-Président de la République pendant la
transition.
78 J. OMASOMBO et Erick KENNES., Op cit, P. 69.
49
6. Azarias RUBERWA MANYWA
Né Rugheri, le 20 Août 1964, il est
tutsi-congolais de la composante Banyamulenge des hauts plateaux de Minembwe au
Sud-Kivu.
Après ses études primaires et
secondaires à l'Institut LUKUNGA de Kalemi, il obtient une licence en
droit à l'Université de Lubumbashi (UNILU) à en 1989. il
devient par la suite avocat au Barreau de Lubumbashi et conseiller à
l'Office des Routes.
C'est en 1997 qu'il entre en politique,...
Il fut Directeur de Cabinet de BIZIMA KARAHA, Alors le
Ministre des Affaires Etrangères. Il rejoint le mouvement rebelle
dès Août 1998 en qualité de membre fondateur du RCD et de
chef de département adjoint de relations extérieures et
coopérations régionales.
A la restriction du RCD du 29 Octobre 2002, il devient
à la fois Secrétaire Général du RCD et
Coordonnateur de l'Exécutif. Il est perçu comme le
véritable Chef du mouvement.
A ce titre, RUBERWA représentait le RCD/Goma
à tous les travaux importants pour les négociations congolaises.
De Novembre à Décembre 2002, il est le Chef de la
délégation du RCD aux pour parlers de Pretoria qui aboutiront au
fameux accord dit global et inclusif. Les 30 Juin 2003, il est nommée
Vice-Président de la commission gouvernementale politique,
défense et sécurité conforment aux accords de Pretoria
(1+4).
a) Les personnes Morales Symboliques
1. Les groupes armés
Ce sont des organisations militaires souvent non
contrôlées par le pouvoir public. Elles sont constituées
par des nationaux (Mai Mai,....) ou par des étrangers (Interahamwe,
FDLR,...).
Certains partis politiques de l'opposition
arrivaient jusqu'à accuser Joseph KABILA d'entretenir ces
milices.
Ces milices commettaient des graves violations de
droit de l'homme sur les populations civiles.
50
Elles pillaient, violaient, torturaient, tuaient les
paisibles citoyens dans les milieux où elles faisaient et fait encore la
loi, semant la terreur, elle ont joués un rôle très
important lors du Marketing Electoral.
b) Les partis politiques
Ce sont des organisations visant à mobiliser
les individus dans une action collective menée contre d'autres
pareillement mobilisées afin d'accéder, seuls ou en coalisation
à l'exercice des fonctions du gouvernement. Cette action et cette
prétention à conduire la marche des affaires publiques sont
justifiées par une conception particulière d'intérêt
général79.
Partant de ce qui précède, l'on peut
dire que les partis participent activement au processus de symbolisation
à travers les différentes fonctions qu'ils jouent : la
socialisation politique, la structuration du vote, le recrutement politique, la
fonction gouvernementale,...
Au Nord-Kivu, dans la ville de Goma et dans toutes les
provinces du pays, les partis ont joué ce rôle pendant et avant la
campagne électorale. Ces partis ont été parmi les
principaux acteurs du Marketing Electoral souvent en partenariat avec certaines
structures/organisations.
La plus part des partis distribuait des biens
(T-shirt, pagnes, chapeaux,....) pour tenter de convaincre davantage les
militants.
c. La société civile
La société civile du Nord-Kivu, de la
ville de Goma fonctionne avec un Bureau chargé de coordonner toutes les
activités à travers la province. C'est une structure qui oeuvre
pour la promotion de la bonne gouvernance, la formation et l'information de la
population (par la vulgarisation, l'animation,
la conscientisation, les sessions, les
séminaires,...) l'analyse de l'environnement socio-politique et
économique, elle donne des avis et considérations aux
décideurs, elle fait la promotion de la paix et des droits de l'homme.
Cette multiplicité d'objectifs lui permet d'être en contacte
avec
79 D-L, SEILER. les partis politiques, Paris, Armand
collin, 1993, p. 22
51
différentes couches des populations
(commerçants, intellectuels, analphabètes,....) et lui procure
une crédibilité incontestable.
Dans ses activités, le Bureau de coordination
de la société civile travail avec des composantes qui sont : les
Associations savantes, Associations philanthropiques ; Organisations des
jeunes, Associations Syndicales, Associations à intérêt
économique, Associations de défenses de droits de l'homme,
éducation à la paix et à la Démocratie,
Organisations sportives, cultures et loisirs, confessions religieuses,
Associations féminines, Associations de défense des droit de
l'homme.
Ces composantes organisaient pendant la campagne des
activités (séminaires) pour prévenir la population du
mauvais choix-électoral. Certains partis ou personnalités
politiques avaient battues campagne en finançant directement ou
indirectement des structures de la société civile.
A leurs tours, ces structures s'occupaient du
Marketing électoral de candidats.
II.4. INTERPRETATION DU DISCOURS POLITIQUE
Pour comprendre la communication politique, dans ses
formes et dans ses stratégies, encore faut-il donner une théorie
et une méthode d'intervention de discours politique, qui articule trois
types de savoirs et de rationalité : sémiolitiques,
rhétorique et politiques, qui font ici l'objet d'un constant
entrecroisement. C'est que la communication politique a nécessairement
une signification complexe, qui tient à ce qu'elle se trouve toujours
à l'articulation de représentations (images, paroles ou
écrits), d'actions ou de décisions (qu'elle suscite ou
désavoue), d'imagination (les idéaux auxquels elle se
réfère).
II.4.1. Les deux dimensions de l'interprétation du
discours politique
Il s'agit, ici, de comprendre à la fois les
particularités de l'interprétation du discours politique, et les
conditions dans lesquelles tout discours devient un discours politique
dès lors qu'il fait l'objet d'une interprétation en termes
politiques et institutionnels.
52
Le discours politique a des formes
particulières, qui tiennent à ses conditions dénonciation,
et qui induisent des logiques particulières
d'interprétation.
Trois éléments particuliers, entrent en
ligne de compte :
Il s'agit d'abord, de la particularité des
circonstances dans lesquelles il est énoncé, en ce qu'elles
déterminent le rapport spécifique que ces discours entretiennent
au pouvoir. Interpréter le discours politique, c'est ainsi, en
connaître les enjeux (discours électoral, commémoratif,
discours de confrontation dans un conflit de parti, etc.). il s'agit, ensuite
de l'identification de ses destinataires, en ce qu'elle permet de comprendre la
nature de lien social et politique qu'il instaure dans l'espace
public.
C'est en effet, la situation institutionnelle des ses
destinataires qui permet de comprendre la sociabilité
particulière instaurée par le discours politique.
Ainsi, un discours à des adversaires ou un
discours à des partisans engagera des types d'interprétation
différents. Il s'agit, enfin de la rhétorique particulière
de ce discours et du type d'acte ou d'engagement pratique qu'il est
sensé susciter. Néanmoins, tandis que la communication, en
général, repose sur l'identification symbolique de
l'énonciateur à son interlocuteur, le discours politique repose,
en particulier, sur l'instauration de son destinataire en acteur.
Par ailleurs, penser politiquement
l'énonciation et la communication, c'est le considérer du point
de vue d'enjeux politiques : c'est élucider la représentation
particulière du pouvoir qu'elles engagent, car l'enjeu de la
communication politique, le réel dont elle se soutient, c'est toujours
le pouvoir. Enoncer un discours politique, c'est définir des pratiques
d'exercices du pouvoir (programmatique ou analytiques) et établir un
rapport particulier au pouvoir (qu'on y adhère). De la même
manière entendre ou lire un discours politique, c'est, en tant que
destinataire, reconnaître dans ce discours les logiques de pouvoir que
l'on partage, ou, au contraire, des formes de pouvoir que l'on
désapprouve. Penser la communication en termes politiques, c'est en
faire un des types d'événements et d'activités formateurs
des acteurs et des pratiques de l'espace politique ; les identités
politiques
53
s'articulant toujours a du faire. On peut, ainsi,
interpréter les discours de politique générale d'un
ministère devant l'Assemblée nationale sans le rapporter aux
circonstances réelles et à la façon dont il a gagné
le pouvoir et au réel de la façon dont il l'exerce.
Les deux dimensions de l'énonciation et de
l'interprétation du discours politique sont donc, ainsi,
l'élucidation des formes de sociabilité qu'il entend construire
(il s'agit de ses objectifs et de l'horizon par rapport auquel il s'oriente) et
des rapports qu'il instaure au pouvoir (il s'agit de la mise en évidence
des méthodes qu'il entend mettre en oeuvre dans l'exercice ou la
conquête du pouvoir). Interpréter les discours politique, c'est
donc construire sa signification autour de ses enjeux et de ses implications
dans le réel de la vie institutionnelle et de l'activité
politique. C'est, en particulier, rendre intelligible de profits des acteurs
qui entend instituer (ses destinataires comme le modèle qu'entend suivre
son énonciateur), en ce que le mécanisme d'identification
engagé par la communication politique est ainsi, à difficile
d'autres formes de communication, instituant : elle détermine
l'identité de ses acteurs.
Tandis que l'interprétation du discours
consiste à rendre intelligible le code dans lequel il est
énoncé et à comprendre la signification des formes dans
lesquelles il est énoncé et le réel dont il (se) soutient
(pouvoir, situation de la communication, statut particulier de celui qu'il
l'énonce). La spécificité de l'interprétation de
l'interprétation du discours politique est de toujours se
référer au réel dont il se soutient, sans lequel il
n'aurait pas de consistance.
II.4.2. L'interprétation et la reconnaissance du
discours politique
L'élucidation de la signification du discours
politique consiste, ainsi, à établir le rapport entre sa lettre,
les signifiants dont il est et le réel de la situation dans lequel il
est énoncé. Interpréter le discours politique, en ce sens,
c'est le situer, c'est faire apparaître les stratégies d'acteurs
et les stratégies institutionnelles qui lui donnent sa consistance. En
ce sens, la rationalisation de ce discours consiste dans l'évaluation de
la prise qu'il peut avoir sur le réel, c'est-à-dire de sa
capacité à en susciter le fait institutionnel : à susciter
l'émergence du réel d'une sociabilité (adhésion,
par
54
exemple, de ses destinataires à une forme
nouvelle d'appartenance politique).
C'est, par ailleurs, toute interprétation
politique d'un discours ou d'un événement qui fait de lui un
discours ou un acte politique. Tout discours, tout geste, peut devenir
politique, s'il suscite de l'adhésion ou s'il est à l'origine
d'un processus de constitution ou de transformation des identités
politiques. C'est ainsi que l'on peut reconnaître, après coup,
comme politique à une manifestation ou à une activité
collective qui a pour conséquence un changement de régime, une
évolution des formes de la sociabilité ou encore l'expression
d'une opinion collective sur la société, même sans qu'elle
l'ait recherché explicitement.
II.4.3. Les dimensions du discours politique
La communication politique consiste donc d'abord dans
l'incitation à un faire collectif : il s'agit, à la fois, de
proposer une action, c'est-à-dire d'articuler le discours à une
transformation ou à une évolution du réel, et de susciter
un fait collectif, c'est-à-dire de donner à ses auditeurs,
à ses spectateurs ou à ses lecteurs la dimension collective d'une
appartenance commune, de les inscrire dans ce que l'on peut appeler une
institutionnalité, c'est-à-dire dans un mouvement social qui
engage ceux qui en font partie dans une action collective commune. En appelant,
ainsi, à l'action collective, la communication politique donne à
ses destinataires une identité collective commune en fondant cette
identité sur des enjeux en lesquels ils puissent reconnaître une
solidarité et des enjeux communs de nature à susciter une
appartenance et à construire un fait institutionnel.
La communication politique vise la construction
symbolique d'une identité politique collective : cela par le fait
d'apprendre à ses destinataires à reconnaître les enjeux et
les intérêts communs qui peuvent pour eux, fonder une
identité collective et une appartenance sociale. Pour appeler à
une action commune, encore faut-il donner le sentiment de logiques communes,
encore faut-il donner quelque chose à partager, pour qu'à partir
de là, se forme une conscience sociale et une identité commune et
pour que se formule un commun idéal politique à rechercher dans
l'action collective. Pas
55
d'action politique collective qui ne se soutienne
d'une identité commune, qui, elle-même, ne peut se fonder que sur
un horizon à partager. Là réside, sans doute, la
différence majeure qui sépare la communication intersubjective et
la communication politique, qui ne consiste pas seulement dans une
identification symbolique, dans la formation de l'image de l'autre dans le
miroir symbolique, mais qui repose aussi sur la formation d'une identité
collective partagée avec l'autre, fondée sur le réel d'une
situation commune. En ce sens, la communication politique se fonde toujours,
nécessairement, sur un engagement effectif, et les identités
politiques toujours sur des pratiques réelles, et ne saurait, par
conséquent, se limiter à un miroir.
Si l'interprétation du discours politique
consiste à faire apparaître le réel dont il se soutient,
l'interprétation politique des actes et des stratégies des
acteurs sociaux consiste à faire apparaître l'articulation qu'ils
proposent entre le réel et le symbolique. Ainsi, avec l'importance
grandissante qu'a prise l'information audiovisuelle dans la communication
politique, les gestes les plus insignifiants des hommes politiques ou leur
« petites phrases » ont fini par prendre une consistance importante,
en ce qu'ils sont toujours articulé à leurs orientations,
à leurs pratiques, à leurs choix et, de façon
générale, à leur activité institutionnelle. La
communication politique articule les discours des acteurs à leurs
stratégies, pour construire leur signification et la faire
apparaître dans l'information qu'elle diffuse. Mais élaborer
des
stratégies politiques, c'est justement donner
aux actes et aux décisions eux-mêmes, en dehors de leur effet
sur le réel et sur les situations, une dimension symbolique qui les rend
interprétables. L'essor récent de la communication politique est
lié au développement de l'audiovisuel et, par conséquent,
à la visibilité de la politique par l'image, qui lui donne la
consistance d'un spectacle, ce qui d'ailleurs, ne fait que prolonger une
situation ancienne qui, auparavant en Europe, n'était pas liée
à l'audiovisuel mais à l'image (gravures et images) ou, plus
simplement à l'existence des foules entières qui venaient
assister au spectacle. Mais cette importance de la visibilité du geste
dans la communication politique tien, justement, au fait qu'elle met en
évidence la relation nécessaire entre l'acte et
l'interprétation politique l'on peut lui donner.
56
II.4.4. Interprétation sémiotique
Le sémiotique de la communication politique
présente cette complexité particulière de devoir toujours,
ainsi, articuler la sémiotique du discours et de l'image à ce que
l'on pourrait appeler une sémiotisation du faire (geste, mise en
scène, pratique et activités diverses), comme cela se pratique,
par exemple, dans l'interprétation des différents rituels et des
différents protocoles en usage dans la vie politique, mais cette
articulation que faire consiste aussi dans l'analyse sémiotique de la
relation entre le discours et le faire ou les pratiques qu'il peut
entraîner, le propre du cogito
sémiotique et l'analyse en termes de communication
étant qu'il ne s'agit pas de faire du discours une cause de l'acte de la
pratique, mais de faire de ce dernier une interprétation pratique du
discours. Il ne s'agit pas de causalité (car celle-ci serait
nécessaire une fois établie), mais bien d'une
interprétation fondée sur le choix et sur l'arbitraire d'une
décision libre de la part des acteurs politiques
concernés.
La signification du discours et de la
présentation politique consiste, ainsi, dans l'intelligibilité de
leur relation à des pratiques : interpréter la communication
politique, c'est élucider la pratique qu'elle institue ses destinataires
comme les acteurs, sans qu'il y ait causerie, puisque le propre de la
communication est de ne pas toujours réussir, la liberté
étant incompatible avec le caractère nécessaire des
conséquences. Interpréter le discours politique, ce n'est pas
établir un lien de causalité entre son énonciation et
l'action entreprise par ses destinataires, mais c'est davantage comprendre sur
quel élément de ce discours et sur quelle articulation
symbolique, sur quel raisonnement pouvait se fonder, dans leur esprit, la
décision d'agir conformément aux représentations dont il
était porteur.
C'est ainsi que l'interprétation des formes de
l'énonciation de ce discours permet de comprendre quelle image de soi
entend donner son auteur et quelle image de soi il entend que se construise son
destinataire, ou son allocutaire. C'est pourquoi, dans la communication
politique, l'identification symbolique est l'acquisition d'un idéal
d'acteur, formulé par le discours, mais, par le jeu de miroir de la
communication, le discours
57
produit la représentation de l'idéal de
l'autre, de son destinataire, de la même manière que
l'interlocuteur se représente l'action de
l'énonciateur.
Le Statut sémiotique du sujet du discours
politique est donc celui d'un acteur. Cala signifie que la relation
spéculaire, le miroir d'identification entre et ses destinataires se
construisent sur la base d'une action, d'une pratique, à qui est, ainsi,
reconnu un caractère interprétable. Interpréter la
communication politique, c'est ainsi élucider l'identité d'acteur
qu'elle construit symboliquement dans son énonciation et dans les formes
du discours, et elle consiste, en particulier, à comprendre et à
faire comprendre quelle pratique serait le mieux à même à
de représenter l'identité qu'elle construit.
II.4.5. Interprétation linguistique
Il existe un usage de la langue propre à la
communication politique. On peut le caractériser par des
thématiques, qui représentent l'ensemble des activités
politiques, mais aussi par des formes particulières
d'énonciation. L'interprétation linguistique de la communication
politique montre, en fait, l'usage de la langue comme médiation
politique, la façon dont la langue, qui est une institution symbolique
majeure, et, sans doute, l'une des institutions primitives des
sociétés, structure, par son usage, les représentations de
la politique, des rapport de pouvoir, de la construction institutionnelle du
lien social. L'interprétation linguistique de la communication politique
montre, finalement, comment la langue fait l'objet d'une appropriation et d'une
reconnaissance par les pratiques politiques dont elle constitue comme une
matrice symbolique, puisque c'est dans la langue que se trouvent les
désignations et les concepts qui fondent notre culture
politique.
L'analyse linguistique se complète pat la
connaissance du lexique et des mots du politique, qui condensent dans le
vocabulaire les représentations du fait politique, de comprendre comment
se déroule l'histoire de leurs représentations en usage dans la
communication, mais, à cette analyse historique du lexique, s'en ajoute
une autre lexicale permet, en effet, de faire apparaître des logiques
inconscientes de l'usage de la langue, en ce que l'emploi du lexique n'est pas
toujours contrôlé, ni même
58
pleinement conscient. C'est ainsi que peuvent
apparaître des logiques politiques fortes, à l'issu parfois des
énonciateurs du discours, dont on prend conscience par
l'étymologie ou par les fréquences d'usage.
La rhétorique du discours, introduit une
dimension réelle de la langue, en inscrivant le discours dans l'action.
En effet, la signification de la rhétorique n'est pas une affaire de
désignation ni d'interprétation, mais, au contraire, elle
articule la parole à l'acte : la rhétorique est une forme de
communication quine repose pas sur la recherche d'une réponse ou d'une
interprétation linguistique, mais sur la recherche d'une action ou d'un
encagement effectif dans la pratique. L'importance de la rhétorique dans
la communication politique tient, justement, à ce qu'elle articule la
dimension symbolique de la parole et de l'énonciation à la
dimension réelle d'un geste ou d'une pratique, extérieur à
la communication proprement dite. L'argumentation politique fondée sur
la rhétorique est véritablement incitative : elle fait des sujets
de la communication et de l'énonciation les acteurs effectifs de la
sociabilité politique, en les faisant passer du symbolique au
réel.
II.4.6. Interprétation politique
Les destinateurs ou les lecteurs de cette forme de
communication l'interprète politiquement en y trouvant des
représentations des appartenances dont ils sont porteurs ou dont ils ont
le projet. La communication est, ce sens, véritablement une
sécularité politique, interpréter la communication, et, en
ce sens la communication politique est bien articulée au réel,
c'est l'inscrire dans son expérience politique, situer par rapport
à elle les stratégies et les choix qui fondent notre
identité d'acteur. Par ailleurs, l'écriture politique peut se
lire et se comprendre comme représentation symbolique du pouvoir : on
peut y lire une mise en scène rhétorique de l'exercice du
pouvoir, et, dans ces conditions, l'interprétation politique du discours
consiste à en reconnaître la légitimité, ou, au
contraire, à ignorer ou à s'en distancier :
interprété, c'est adopter une posture d'acteur dans l'espace
public. L'interprétation politique de cette communication est donc,
finalement, le choix d'une pratique par rapport à elle.
59
C'est que l'interprétation de la communication
articule entre eux le fait symbolique et le fait institutionnel : il s'agit,
pour ses destinataires ou pour ceux qui l'analysent, de comprendre comment la
communication engage une dynamique institutionnelle. Interpréter une
proclamation électorale, c'est, ainsi, choisir, par rapport à
elle, le choix électoral que l'on va faire ce décider quelle
pratique politique on va adopter en tant qu'électeur. De la même
manière, avoir une interprétation politique d'un livre ou d'un
film, c'est comprendre quelle pratique, voire quel militarisme, il peut
inspirer ou représenter.
Mais l'interprétation politique consiste
surtout à identifier la représentation des choix et des
orientations idéologiques et politiques : il s'agit, en fin de compte,
de penser le discours comme mise en scène symbolique d'un engagement,
c'est-à-dire de connaître l'identité politique du discours,
et, en en prenant connaissance, de ce situer politiquement par rapport à
lui, de formuler par rapport à lui l'identité politique dont on
est porteur, soit qu'on le rejette. L'interprétation politique consiste,
finalement, à se faire soi-même acteur politique à partir
de la rencontre d'un discours ou d'une représentation.
II.4.7. Interprétation historique
L'interprétation historique de la communication
politique engage un autre type d'identité que les autres : elle institue
les identités symboliques dans le temps. Cela signifie qu'au lieu de
situer la communication politique dans l'action, comme l'interprétation
politique, elle la situe à une certaine distance par rapport au
présent, elle mesure le regard éloigné dans l'histoire,
en, en connaissant les différences qui fondent la singularité
historique d'une situation politique et qui empêche toute identification
de cette situation à une autre.
L'interprétation du discours politique fait le
signifiant d'une temps, d'un moment, ou d'une situation : elle en
définit les références (en l'occurrence
l'après-guerre et le temps de la reconstruction politique de la RDC), en
rendant intelligibles les faits qui les séparent des engagements de
discours d'une époque différente. L'interprétation
historique du discours de
60
L. D. KABILA consiste en ce sens, à le penser
par rapport aux enjeux de la libération, pour montrer en quoi,
justement, un tel discours n'est pas pensable aujourd'hui.
L'interprétation historique de la communication politique montre que
celle-ci est nécessairement située, qu'il n'est de discours
politique que dans une situation particulière, et qu'un discours lu
à une autre époque que celle pour laquelle il a été
écrit ne peut plus être lu comme un discours politique. Il y a une
historicité du discours politique, qui empêche qu'il puisse
changer de situation, changer d'enjeux, changer d'époque.
En effet, les identités politiques qui
s'expriment dans le discours sont elles-mêmes construites dans
l'histoire. Dialectisation symbolique de la relation entre la
vérité d'un sujet singulier et la dimension politique de l'espace
public dans lequel il se situe, l'identité est nécessairement
ancrée dans l'histoire : l'identité politique ne peut se anser en
dehors des engagements réels, présents, dont elle se
soutient.
En effet, le discours politique est
nécessairement un discours d'acteur. On peut s'identifier symboliquement
à un personnage de roman quel que soit l'époque et le lieu
où il a été écrit, car c'est l'affaire de chaque
lecteur, en fonction des désirs dont il est porteur, de construire
symboliquement son identité par rapport à celle qui sont
construites dans l'écriture. En revanche, les identités en cause
dans la communication sont des identités d'acteurs, des identités
d'engagement, et, par conséquent, elles n'ont des pertinence qu'hic et
nuc : elle ne peuvent se penser que par rapport aux enjeux de
réalité qui les fondent, qui sont, eux comme toute
réalité, situés dans le temps et dans
l'espace.
L'histoire est dans ces conditions, une
référence explicative du discours politique : elle n'est pas
seulement une donnée qui permet de le situer, de le dater, elle
identifie aussi les enjeux et les orientations qui lui confèrent sa
légitimité. Toute forme de communication politique répond
à une certaine urgence, c'est-à-dire à une historique qui
fonde le droit dont elle se soutient, et qui permet de penser l'adhésion
aux idées et aux engagements q'elle propose. L'urgence de la
communication politique tient à ce qu'elle somme ses destinataires de
prendre parti par rapport à elle dans le
61
moment même où elle est
énoncée, dans l'hic et nunc qui la définit, elle, comme
forme significative de communication, et qui les définissent, eux, comme
acteurs politiques. Pour que puisse s'instaurer le miroir symbolique fondateur
des identités politiques, encore faut-il que les identités qu'il
construit puissent se situer par rapport à la vérité et
à l'enjeu d'une référence construite dans
l'histoire.
L'histoire, pour la communication politique, en ce
sens, n'a sans doute qu'un temps : le présent. C'est toujours dans le
présent d'une situation réelle que l'on se situe dans la
communication politique ; son enjeu ne saurait être un simple savoir sur
un monde ou sur une subjectivité, comme c'est le cas de la communication
historique ou de la communication littéraire. L'enjeu de la
communication politique ne saurait être que la relation au pouvoir et au
lien social de ceux qui la conçoivent ou de ceux qui à qui elle
est destinée. C'est pourquoi la communication politique se pense
forcément pour des destinataires, eux-mêmes situés dans
l'histoire : elle ne se conçoit pas pour des destinataires
idéaux, puisqu'elle est toujours conçue, pour des destinataires
engagés dans l'histoire par des énonciateurs qui s'y pensent
eux-mêmes engagés. C'est le sens de l'idée selon laquelle
le miroir du politique est nécessairement un miroir
d'acteurs.
II.5. DE LA RECUPERATION POLITIQUE DES DATES DITES
SYMBOLIQUES
Ces dates commémorent certaines journées
qui rappellent un événement ou un fait qui avait touché
profondément la mémoire collective (fête de
l'indépendance, mort des héros,....) ou une date instituée
par le pouvoir public ou la communauté internationale (journée
mondiale de la femme, journée de l'enseignement,...).
A cet effet, des manifestations sont organisées
où prennent part les agents de services publics et la
société civile et quelque fois des forces de l'ordre. Pendant ce
temps, la presse publique transmet en directes ces
activités.
Les monuments sont visités s'il s'agit de la
commémoration d'un personnage célèbre dans le pays. Les
partis d'une manière inhabituelle participaient à
62
toutes ces cérémonies par l'entremise
des ses militants. C'est une occasion de s'identifier devant les
électeurs.
Les militants habillés aux couleurs et aux
symboles de leurs partis respectifs brandissent dans la foule leurs calicots
où ils transmettent leur message. Souvent, les discours des
autorités reflétaient un caractère de mobilisation
électorale. Certains de ces événements sont rassembleurs
et participe à la construction consensuelle de la nation.
Il s'agit par exemple de la date du 30 Juin
commémorant l'indépendance nationale, la date du 17 Janvier
commémorant la mort de P. E. LUMUMBA comme Héros national.
D'autres par ailleurs, demeurent la source des controverses entre les acteurs
politiques congolais. C'est le cas par exemple de la date du 07 Mai
célébrant la fin du système autocratique de MOBUTU, celle
du 16 Mai à l'occasion de l'anniversaire de la mort de Mzee Laurent
Désiré KABILA consacré Héros national.
A titre illustratif, nous présentons certaines
dates :
a. Le 04 Janvier
Cette date rappelle les martyrs de
l'indépendance tombaient le 04 Janvier 1959 à Léopoldville
actuelle Kinshasa.
A la base de cet incident se trouvait un projet de
meeting annulé en dernière minute par le pouvoir colonial.
Après le grand succès remporté par le MNC, le 28
Décembre 1958, l'ABAKO devrait se manifester pour ne pas laisser
devancer dans la compétition qui s'instaurait. La section ABAKO-KALAMU
écrivit au premier Bourgmestre TORDEUR dès le Mardi 30
Décembre 1958 pour l'informer de cette réunion.
La réponse ne vint que le Samedi 03 Janvier 1959
et elle est négative80. L'ABAKO décidant alors de
reporter ces manifestations au 18 Janvier 1959, le premier Dimanche
après le jour prévu par la déclaration
gouvernementale.
Comment informer la foule de ce changement intervenu
à la dernière minute ?81
80 NDAYWEL è Nziène., Op .cit, p.
538.
81 RURIHO K.F, Notes d'Histoire Politique du
Congo, FSSA, UNIGOM, 2005.
63
Dès le premier jour de la journée du 04
Janvier, le foyer protestant de l'YMCA fut pris d'assaut par les militants et
les sympathisants de l'ABAKO. La nouvelle du report de la manifestation ne
réussit pas à les dispenser malgré l'appel au calme
lancé par le Président de l'ABAKO Joseph KASAVUBU. La bagarre
dégénéra un jeu des pierres, de voitures
brûlées, des coups de feux tirés sur les
manifestants,...
On estimait le nombre des victimes africaines entre
300 et 500 morts. Ces événements créèrent une
surprise en Belgique et amenant les autorités belges à penser
déjà à l'indépendance du Congo.
Dans la ville de Goma, cette date est
célébrée en parfait discernement. C'est une date
acceptée comme telle par tous les compétiteurs politiques. Les
acteurs politiques y recourent pour exprimer le courage des martyrs et vouloir
s'approcher idéologiquement d'eux, voilà ce qui amène
cette date symbolique à faire l'objet d'une récupération
politique par le candidat AMP.
b. Le 16 Janvier
Le 16 Janvier 2001, le Président congolais L.
D. KABILA fut abattu à bout portant par un de ses gardes du corps. Si
dans le territoire sous contrôle du Gouvernement, Cette journée
était jusqu'à un certain moment fériée, au
Nord-Kivu, et à Goma, capitale du RCD et dans tous territoires alors
sous contrôle des rebelles.
C'était la joie des autorités rebelles
alors que pour la population c'est la consternation, le désespoir. Le
gouvernement congolais consacra KABILA en héros national après sa
mort. Ainsi, la date du 16 Janvier est fériée, mais divise la
classe politique. Si le parti au sein de l'AMP jugeaient et jugent cette
journée pertinente, d'autres comme le RCD, le MLC, l'UDPS,..... ne
veulent pas entendre parler de cette date, pour des raisons qui sont le
leurs.
Dans la ville de Goma, cette journée rappelle
les qualités de l'ancien président dans la mémoire
historique des ses populations. C'est une raison qui fait que l'AMP n'a pas
trouvé assez des difficultés pour se légitimer lors de la
campagne électorale.
64
c. Le 17 Janvier (1961)
Les congolais célèbrent la mort de P.
E. LUMUMBA le 17 Janvier, celui que les congolais considèrent comme
héros national, fut le tout premier, ler ministre du Ier gouvernement
congolais, il fut tué avec MPOLO Ministre de la Jeunesse et Sport et
OKITA vice président du sénat du salut publique. Au Congo, cette
mort crée la désolation dans tout le pays car LUMUMBA a
milité pour l'indépendance du Congo.
Dans tout les pays, le 17 Janvier est une
journée de méditation sur les actes de LUMUMBA qui se veut
être le modèle type du nationalisme congolais de la période
coloniale. Tous les acteurs politiques se mettent d'accord sur les
qualités de ce héros national car il a su conduire le Congo, dans
l'unité nationale, vers l'indépendance. C'est un symbole qui a
été récupéré par toutes les tendances
politiques.
d. Le 30 Juin
Le jeudi 30 Juin 1960, le Congo devient
indépendant, trois allocutions furent prononcées au palais de la
Nation, alors que l'on n'en avait prévu que deux. Baudouin ler, le Roi
Belge, arrive à la veille, rendit hommage à l'oeuvre coloniale et
invitant les nouveaux dirigeants à parfaire l'oeuvre
accomplie.
Le président KASAVUBU manifesta sa
reconnaissance à l'égard de l'ancienne
métropole.
Après le deux discours protocolaires, LUMUMBA,
ler ministre pris la parole mais se propos s'écarta de ce qui avait
été apparemment convenus, il fit le contre bilan de la
colonisation, dénonça ses revers, à savoir : les
injustice, les inégalités, l'exploitation, les
mépris....82
Au cours de déjeuner qui suivit la
cérémonie, on tenta réparer cette maladresse qui reste
pourtant dans les mémoires zaïroises et Belge. Il apparut alors que
la sérénité de la cérémonie n'était
qu'apparente même si la déclaration d'indépendance de la
RDC était de toute évidence un cas à part, un
phénomène d'imprévu, longuement réprimé par
le colonisateur avant d'être en définitive précité
par ce dernier aux premier pays des nouveaux amis et ainsi sauver ce qu'il
pouvait opté pour cette stratégie en désespoir
en
82 INDAYWELL è Nzième., Op cit, P.
563.
65
sachant qu'un rebord de conquête nouvelle de la
RDC est possible du fait que les congolais étaient
inexpérimentés.
Cette journée est toujours
fériée, à la télévision comme à la
radio, les émissions en rapport avec cette journée son
animées.
Dans la ville de Goma, comme dans tout le pays cette
journée rappelle la sortie des congolais du joug colonial. Pendant la
campagne électorale, plusieurs partis de toutes les tendances prenaient
part aux manifestations et reconnaissaient la pertinence de cette
journée.
D'autres dates comme celles du 08 Mars ou celle du 17
Mai (1997) on fait également parler d'elles pendant cette période
de campagne, le 08 Mars qui est une datte instituée par les Nations
Unies comme étant la journée mondiale de la femme. En RDC, les
manifestations sont organisées pour la promotion de la
personnalité féminine. C'était une occasion propice pour
les femmes de revendiquer leurs droits pendant la campagne électorale,
cette date a été une occasion d'instrumentaliser les
femmes.
Des partis ont infultrés les organisations des
femmes pendant des manifestations organisées par ces
dernières.
Certaines formations politiques, faisaient des
déclarations à l'occasion de cette date, promettaient aux femmes
une bonne condition de vie, les écartant de viols dont elles faisaient
l'objet pendant la période de transition, tout cela dans le but
d'attirer l'électorat féminin.
Quant à la date du 17 Mai qui rappelle la
victoire de l'AFDL sur le régime de MOBUTU, marquant ainsi fin à
l'autocratie et la prise du pouvoir par L. D. KABILA.
Cependant, certains partis surtout ceux
patronné par les fidèles de l'ancien président MOBUTU et
ceux de l'opposition se méfient de cette journée, (UDEMO, MLC,
UDPS,.....) alors que le PPRD et certains de ses alliés en constituent
un cheval de batail pour communiquer avec les citoyens.
66
CHAPITRE TROISIEME
MARKETING ELECTORAL DANS LA
CIRCONSCRIPTION ELECTORALE GOMA VILLE
Le Marketing Electoral est un moment où les
acteurs politiques exposent concurremment leurs idéologies, leurs
projets de société, en invitant l'auditoire à les
rejoindre dans leurs luttes. C'est donc un instrument important de la
communication politique.
A cet effet, tous les moyens légaux peuvent
être utilisés par les acteurs pour la transmission de leurs
messages. Dans le Marketing électoral, le produit à promouvoir
est triple ; les idées du candidat, son appartenance politique et le
candidat lui-même.
Il s'agit donc d'une image globale «
Hommes-idées » d'un produit gratuit mais donc le choix engage
l'avenir collectif. Le Marketing politique a pour fonction d'organiser le
faire-savoir d'un homme et des ses idées, de mesurer sa
notoriété en terme final, de déclencher un
phénomène d'adhésion en sa
faveur83.
III.1. COMPETITION DES FORCES POLITIQUES AU PREMIER
TOUR DU PRESIDENTIEL EN RDC.
Les forces en compétition dont il est question
sont celles que nous ciblons dans notre travail.
Il s'agit du RCD pour avoir établie sa capitale
dans le Chef-lieu de la Province du Nord-Kivu/Ville de Goma pendant la
transition, de l'AMP pour s'être classé en ordre utile
déjà dès le premier tour, du RENACO pour avoir
été un regroupement politique venu deuxième du premier
tour du présidentiel. Le choix de ces trois formation/ regroupements
politiques a été également motivé par le
caractère exceptionnel qui a entouré leurs campagnes
électorales.
83 M. BONGRAND, cité par Roger-Gerard SCH, op
cit, P. 25
67
III.1.1. Le RCD-G
Comme Mouvement Politico- Militaire, le RCD fut
crée le 02 Août 1998 à Goma. Dans sa déclaration du
12 Août, il avait comme objectif de mettre fin à toute forme de
dictature en RDC par l'instauration d'un Etat de droit et une Bonne
gouvernance, luter contre les Anti-valeurs tels que l'exclusion, la
discrimination, le favoritisme, l'arbitraire, l'injustice, l'impunité,
faire du Développement économique un facteur d'intégration
et de solidarité régionale et sous régionale.
Au plan externe, la rébellion du RCD provient
de certains allié de l'AFDL (Rwanda, Ouganda,...) parce que le
Président Laurent Désiré KABILA n'aurait pas
respecté certain engagements d'une part et le soupçon qu'avaient
certains pays occidentaux (capitalistes) d'appartenir à un courant
communiste, d'autre part.
Au Nord-Kivu, où nous n'étions pas
pendant ce moment, la population s'était senti obligé
malgré elle, d'être dirigé par le RCD, mais la plupart de
nos enquêtés nous affirment que cette rébellion
était qualifiée par la population d'agression rwandaise et
ougandaise. La population n'a pas trouvé des raisons d'être de
cette rébellion comme nous l'on confirmé certains de nos
enquêtés.
Sous la pression interne et externe, ce mouvement
politico-militaire accepte de signer l'accord de cessez-le-feu et participe au
dialogue inter congolais qui aboutira à la signature de l'Accord global
et inclusif. Le RCD s'est transformé en parti politique le 11 Juillet
2003.
Dans les pratiques pacifiques de la participation
politique, ce n'est plus la violence qui importe mais la persuasion. Ainsi en
RDC où c'est la loi du plus fort qui s'est longtemps pratiquée,
les élections ont constitué un moment propice où cette
fois-là ce sont les gouvernés qui étaient
sollicités. C'est dans ce cadre que pendant le Marketing politique le
RCD à l'instar d'autres partis s'est présenté aux
électeurs pour solliciter leurs voix.
Fondant son combat sur la restauration d'un Etat de
droit réellement démocratique ; la lutte contre les anti-valeurs
sous toutes leurs formes, la transparence et la sanction comme principe de
base, le candidat RCD Azarias Ruberwa voulait de la troisième
République un Etat où la justice et
68
l'équité prime sur l'arbitraire,
où la Bonne gouvernance « comme méthode de gestion permettra
de mettre fin à la pauvreté et à la misère de tout
le peuple congolais, à la corruption, au vol et au tribalisme, au
régionalisme, à l'exclusion et à l'impunité
N.
De même que cela permettra de promouvoir les
valeurs sociales, familiales, individuelles à savoir
l'intégrité, la bonne moralité, la dignité, la
vérité, la droiture, bref l'éthique à tous les
niveaux. Le candidat RCD se dit militer aussi pour la restauration effective
d'une paix et d'une sécurité sur l'ensemble du territoire,
l'application effective et échelonnée de décentralisation
jusqu'au fédéralisme intégral.
Pendant la campagne électorale, lors d'un
meeting pour la circonstance tenu au Stade de l'Unité de Goma, le
candidat RCD Azarias axant son discours sur le rendez-vous manqué, de
l'histoire politique du Congo, il brassant un tableau sombre de l'histoire
politique du Congo depuis l'indépendance jusqu'au veille des
élections de 2006.
Le candidat Azarias, après avoir passé
en revue l'histoire, soulignant que les politiciens congolais (principalement
ceux de l'AMP entendu) distraient la population, car il fait croire aux gens
que le nom d'une personne, d'un individu peut changer le nom d'une nation et
que si tel était le cas, le Congo serai déjà un paradis
car les Joseph nous en avons eu autant.
C'était un bon discours politique, mais que la
population instrumentalisé par l'AMP, a diabolisé et
méprisé.
Ainsi, le candidat Azarias, fut traité de tous
les maux avec ceux-là qui tentaient de le soutenir.
C'est une raison qui a rendu difficile le campagne du
RCD à Goma et dans la partie qui était sous contrôle de la
rébellion RCD.
III.1.2. L'AMP
Ce regroupement fut crée le 24 Juin 2006
à Kinshasa en vue de soutenir la candidature du candidat
indépendant Joseph KABILA et gagne les élections à tous
les niveaux pour gérer le pouvoir en RDC. Les objectifs
69
essentiels que cette coalition qui comprenaient des
partis politiques et personnalités indépendantes sont
:84
- Rassembler et mobiliser les congolais pour
entretenir en eux la flamme du patriotisme ;
- Réconcilier les gouvernants et les
gouvernés, les jeunes et les ainés ainsi que différentes
communautés qui ont en partage de territoire de la RDC ;
- Agir ensemble pour gagner les élections et
gouverner ensembles pour bâtir un Congo uni et prospère
;
- Créer les conditions de l'implication de
l'effort de reconstruction du pays ;
- Combattre les antivaleurs de la corruption, de la
haine, du tribalisme, de la discrimination, de la délation de la
violence ;
- Promouvoir la bonne gouvernance, le dialogue pour
régler les conflits, la paix, l'unité, la Démocratie
participative, la solidarité et liberté
fondamentale,....
Cette déclaration de l'AMP à
été signé par 27 formations politiques et plus de 30
personnalités indépendantes.
Dans le rangs de partis politiques, parmi eux, le plus
connus au Nord-Kivu sont : le PPRD (MITONDEKE), le MSR (Pierre LUMBI), PANU
(André Philippe FUTA), ARC (Olivier KAMITATU), CCU (Lambert MENDE),
DCF/N (Mbusa Nyamwisi Muvingi).
Pour les personnalités indépendantes
nous pouvons cité : MBANZA MUKALAY, Athanase MATENDA, John TIBASIMA,
Alexis TAMBWE MWAMBA, MOKOLO WA MPOMBO, BAHATI LUKWEBO, Joseph
MUDUMBI,...
Néanmoins, l'adhésion de certaines
personnalités à l'AMP comme Joseph MUDUMBI (ancien cadre du RCD),
MBANZA MUKALAY, MOKOLO WA MBOMBO (ancien client du MPR... n'a pas plus à
la nation congolaise qui les considérait comme des acteurs politiques
sans conscience.
Ainsi donc, l'AMP pour convaincre l'électorat,
se borne sur l'approche socio-historique dans l'explication des faits. A cet
effet, le candidat AMP
84 Allocution de Joseph KABILA à l'occasion
de la création de l'AMP, le 24 Juin 2006 à Kinshasa.
70
commençait par présenter ses
réalisations d'abord entre la période 20012003 et puis entre
2003-2006, période de la transition et de 1+4. S'agissant des
années 2001-2003, l'on évoque les circonstances dans lesquelles
Joseph KABILA avait pris le pouvoir et les objectifs qu'il s'était
fixés à savoir : Relancer le dialogue entre congolais,
reconnecter le Congo à l'Afrique et au monde et créer les
équilibres macro-économiques pour créer les conditions de
la croissance par la libération de l'Economie et enfin conduire le
peuple congolais aux élections Démocratiques. L'AMP confirme que
son candidat avait réalisé ces promesses.
Pour ce qui est de la période 2003-2006, l'AMP
fustige l'architecture institutionnelle de la transition qui a brisé le
lent engager entre 2001-2003. Par ses propos, l'AMP, montre que là
où son candidat avait failli pendant la transition, c'était
à cause de ces adversaires ceux là même avec qui il avait
formé le gouvernement de transition.
Toute fois, Joseph KABILA promettait de mieux faire si
jamais le souverain primaire lui accorderait légitimement le monopole de
la violence physique.
Dans la ville de Goma comme dans tout le Nord-Kivu, la
population se retrouvait dans un fanatisme de l'idéologie kabiliste. Le
discours était bien accueilli car le processus de symbolisation autours
de KABILA avait déjà atteint son apogée. Partout dans les
rues et dans d'autres endroits populaires, la population était confiante
qu'avec l'élection de Joseph KABILA, tout allait changer positivement
car c'était le seul homme qu'il fallait parmi les 33 candidats. Il a mis
fin à la guerre disait la population par la voie pacifique, oubliant
(ignorant) que tous belligérants ont manifesté la volonté
de mettre fin à la guerre par la signature des différents
accords.
III.1.3. Le RENACO
Cette plateforme fut crée le Samedi, 17 Juin
2006 à Kinshasa, elle fut initiée et pilotée par le MLC de
Jean Pierre BAMBA, candidat à la présidence de la
République. Cette coalition regroupait 24 partis politiques parmi
lesquels ont pouvait retrouver des formations appartenant à quelques
têtes d'affiches de la politique congolaise de la transition post 24
Avril 1990, comme l'Alliance des Démocrates Congolais de MUKAMBA Jonas,
le MDD de KISOMBE KIAKU MWISI, le GR de BOFASA DJEMA, la Convention pour la
République et la Démocratie de
71
MBOSO N'KODIA, le CCD de Monsieur LISANGA BO
NGANGA,....Le RENACO se veut être une plateforme animée par de
nationalistes congolais qui ont pour ambition, la conquête et la
conservation du pouvoir par un leadership véritablement congolais non
à la merci de l'étranger.
Le Marketing Electoral était souvent
démagogique et vexatoires. Ainsi donc, c'est par aberration que la
RENACO se considérait comme un mouvement des nationalistes, qui
n'était pas au service des étrangers. Jean Pierre BEMBA
étant rebelle et patron du MLC, fut entretenu par des étrangers
(Uganda) avant et pendant la transition. Toutes ces 3 formations politiques
(RCD, AMP et RENACO) ont recouru à l'étranger pour la
conquête et la conservation du pouvoir.
Le RENACO aligné pour la présidentielle
trois candidats à savoir : Jean Pierre BEMBA, Jonas MUKAMBA et MBOSO
N'KODIA Christoph.
C'est Jean Pierre BEMBA qui devrait conduire l'action
de la plateforme en pool position. Au législative le RENACO engage dans
la course 800 candidats. L'objectif était de gagner la majorité
à l'Assemblée Nationale, ce qui lui donnerait l'occasion de
désigner le premier Ministre du Gouvernement.
Si on sein de l'AMP on rehiculait l'idéologie
kabiliste, au RENACO, un accent particulier semble être mis sur la
nécessité d'avoir un leadership authentiquement congolais pour
diriger la pays. D'où, l'apparition du concept gênant pour l'AMP
la « congolité N.
D'après les leaders BEMBA, lors d'un meeting
pour la circonstance au stade de l'UNITE de Goma souligne que le RENACO et le
MLC a déjà manifesté sa volonté d'établir la
paix dans tout le pays en participant et en signant différents accords
du dialogue inter congolais, il ajoute que le peuple tienne compte de tout cela
et donne la chance au MLC d'accéder au pouvoir pour les raisons que nous
avons énumérées. Comme l'AMP assignait BEMBA,
fidèle à sa tradition à instrumentalisé des gens
qui sont venus crié sur le candidat BEMBA.
D'après les leaders du RENACO, les congolais ne
pouvaient roter que pour un candidat qu'ils connaissaient bien.
72
C'est-à-dire dont les parents sont tous des
congolais d'origine et non de congolais de nationalité douteuse à
l'instar de Joseph KABILA et Azarias RUBERWA et cela permettra de
rétablir la sécurité et la justice pour le
Développement intégral du Congo et dans le respect de sa
souveraineté.
II.2. EXPOSITION DE LA SYMBOLIQUE ELECTORALE
Dans le processus électoral, les acteurs
plusieurs moyens pour s'identifier. A cet effet, le Marketing Electoral utilise
les moyens comme la radio, l'image, le portrait, l'affiche, la
télévision, le cinéma, le théâtre, la
conférence, les discours, les meetings, les séminaires, les
manifestations publiques, le journal, les livres, les tractes, etc.
Pour le cas de la ville de Goma, les moyens qui
figurent les plus utilisés sont les Médias, l'image, l'Affiche
Meetings, chats,....
a. Les Médias
Les médias sont très utilisés
pour transmettre des messages, ce qui explique le recours à ces
Médias pendant la campagne pour transmettre les discours politiques aux
électeurs, cela nous a fait comprendre l'apparition des plusieurs
chaînes médiatiques à l'aube des élections. Il
s'agissait par exemple de DIGITAL CONGO, de la Radio Télévision
du Groupe d'Avenir (RTGA) proche de l'AMP et de Canal Congo
Télévision (CCTV) proche du RENACO. Ces chaînes proches
à des organisations politiques se sont converties en véritable
instrument de marketing politique. Depuis Kinshasa, ces Médias
produisaient des spots, des émissions rendants hommages au candidats,
produisant des chassons souvent dénigrants les adversaires. C'est sur
les Médias que se produisaient les fidèles de candidats pour les
honorer et les venter.
Plusieurs fois la Haute Autorité de
Médias (HAM) n'avait cessé de sanctionner et de mettre en garde
ces médias suite à leurs discours diffamatoires à
l'égard de leurs adversaires politiques.
A propos de l'AMP, Digital Congo et RTGA couvraient
des activités électorales de KABILA. A la Radio on suivait en
longueur des journées des chansons des déclarations des
personnalités politiques qui interpellaient la population à voter
massivement pour KABILA. La Télévision, elle passait les images
des
73
actions réalisées par les campagnes, des
Musiques et de déclaration politiques souvent
démagogiques.
S'agissant de CCTV, cette chaîne privée
de Jean Pierre BEMBA, était suivie dans la ville de Goma sans impact
grave car cette télévision n'était pas beaucoup suivie
à l'intérieur de la Province.
Pour ce qui est du Médias publics, la RTNC,
certains partis de l'opposition revendiquaient l'accès équitable
à ce média estima que la RTNC était confisqué par
l'AMP. C'est une des stratégies antidémocratiques pour lesquelles
l'AMP a opté de monopoliser la RTNC malgré les multiples
interpellations de la Haute Autorité des Médias.
La radio de la Fondation Hirondelle en partenariat
avec la MONUC (OKAPI) se faisait passé pour intermédiaire,
animait des émissions où elle conviait différents acteurs
en compétition à pouvoir s'exprimer et exposer leurs programme.
Il s'agit des émissions dialogue entre congolais, les débats
(dans toutes les 4 langues nationales,......) ce sont des émissions qui
étaient très suivies par les électeurs d la ville de Goma
car elles donnaient des idées des partis en
compétition.
b. La conférence
C'est un outil intellectuel d'exposition
symbolique.
A cette occasion, les acteurs politiques invitent la
crème intellectuelle (étudiants, enseignants,
élèves, agents de l'Etat, journalistes,....) pour tenter de la
persuader sur les enjeux de leurs luttes.
Au début des séances de
conférences, les slogans du parti étaient scindés, la
table et la salle ornée aux couleurs du parti, les militants portaient
des habits (T-Shirt , pagne, Képi, foulard,....) ayant des symboles du
parti et/ou effigie du président national ou du candidat que le parti
soutenait aux élections présidentielles.
A l'issue de l'exposé de l'orateur du jour, les
participants posaient des questions c'est fut un moyen très efficace
pour les électeurs car il mettait directement les électeurs en
contact avec le candidat ou le parti. Craignant d'éventuelles
représaille de la population en colère, certaines
formations
74
politiques se limitaient à des
conférences car les intellectuels sont moins menaçants et
tolérants.
c. Les chants
C'est un moyen qui a été largement
exploité par les partis politiques et la société civile
pendant le processus de symbolisation. Ces chants ont les idées
sincèrement passionnantes, captivantes puisent dans l'identité et
la mémoire historique des congolais.
Dans ce camp du RENACO, les termes suivants se faisait
entendre sur Jean Pierre BEMBA : « Aza mwana Congo, Aza mwana Congo, Jean
Pierre BEMBA Aza mwana Congo N. Traduit en Français : Il est congolais,
il est congolais, Jean Pierre BEMBA est congolais.
Ce chant ne pouvait avoir autre objectif que
d'insister sur la congolité des candidats à la présidence
de la République.
Au R.C.D, malgré les intimidations de la
population, on pouvait entendre dans les chansons des campagnes des propos du
genre « ...Votez, votez, votez Azarias pour le Développement du
pays, il maîtrise la politique N.
L'instrumentalité pour l'AMP, la symbolisation
autour de la personne de KABILA persiste, les principaux artistes congolais (la
majorité d'entre-eux) ont composé des chants en sa faveur parmi
lesquels : Raine de MUTWASHI, Tshala Mwana, Werrason, Papa Wemba, Feu MADILU
Système, Reddy Amisi,.....
La chanson la plus célèbre fut celle de
Tshala Mwana, le fameux : Votez, vorez, votez, KABILA. Toko votez biso nyoso
KABILA KABANGE, Mokonzi, Ban aya Kisasa, bana ya Kivu tokovotez KABILA
Mokonzi..... N Traduit en Français par cet propos mobilisant : Votez,
votez, votez KABILA. Nous voterons tous pour KABIULA comme Président.
Kinois, nous voterons KABILA président, Katangais, Kasaiens, Kivissiens
nous voterons KABILA.
Pour la société civile, la lutte contre
les violeurs de droit de l'homme s'impose. Toutes les compositions des
différentes couches de la société civile au Nord-Kivu
répétaient ces propos. Etait visé par ces propos le
candidat BEMBA perçu comme cannibale et le candidat RCD qualifié
de
75
criminel pour plusieurs actes perpétré
dans la partie sous son contrôle pendant sa rébellion.
d. Les livres
Pour préparer les Ames, en 2004, Jean Pierre
BEMBA, patron du MLC publie l'ouvrage intitulé « Le choix de la
liberté N. Dans ce dernier l'auteur,
expose sur différentes péripéties
de la guerre menée par le MLC, alors Mouvement
politico-militaire.
La partie la plus passionnante de l'ouvrage se trouve
dans le post face. `auteur commence par rendre hommage tout ses militants
tombés dans le combat entre la dictature, combat de Liberté et la
redynamisation de la RDC,
il interpelle ses lecteurs sur la
nécessité d'éviter la guerre, car elle n'est pas faite
pour le plaisir.
Jean Pierre postule que les raisons d la guerre en RDC
sont d'une part les richesses énormes du pays qui attirent nombreux
étrangers prédateurs pour l'auteur, le chemin de la
liberté passe par le renoncement et le MLC en fait la
démonstration.
Concluant son exposé, il invite le peuple
congolais à une préparation minutieuse des élections
à travers une transition non conflictuelle. Comme on peut le
constaté, ce post-face est une explication de la nécessité
de la guerre qu'avait mené le MLC, c'est une façon de mobiliser
les militants en préparatifs des élections de 2006 car l'ouvrage
est publié pendant la transition. Ce qui prouve l'aspect marketing de
l'ouvrage.
Pour sa part, Vital KAMERE alors Secrétaire
Général du PPRD, publiant à la veille des
élections, un ouvrage intitulé « Pourquoi j'ai choisis
KABILA ? N. Dans cet ouvrage, l'auteur présente les différents
épisodes parcourus par Joseph KABILA depuis le déclenchement de
la guerre en 1998 jusqu'à l'installation des institutions de la
transition en 2003. Vital KAMERE parle de la bravoure et de la volonté
manifestée par Joseph KABILA pour le rétablissement de la paix en
RDC, jadis déchirée par des multiples guerres.
L'auteur conclut son ébauche en
présentant les raisons des son choix notamment l'ambition de consolider
la paix, la lutte contre les anti-valeurs (corruption, impunité,
détournement,...) qui animent Joseph KABILA. KAMERE glisse des phrases
propagandiste quand il écrit « Avec Joseph
76
KABILA, finit le paradoxe d'un pays naturellement riche
et d'un peuple financièrement pauvre,....)
Il interpelle les congolais de rejoindre Joseph KABILA
dans la lutte pour le renouveau, la démocratie et a reconstruction du
Congo.
La plupart de lecteurs de cet ouvrage avaient
déniché son aspect propagandiste.
III.3. RESULTAT DU Ier POUR DU PRESIDENTIEL POUR LA
PROVINCE DU NORD-KIVU
VIDE
III.4. ANALYSE DES RESULTATS DU SECOND TOUR DU
PRESIDENTIEL EN RDC
L'élection du Président de la
République au sulfurage universel est d'une expérience qu'aucun
de ceux qui l'on vécue n'oubliera. Non seulement parce qu'elle a
à prendre conscience de la diversité du pays et
éveillé l'intérêt pour une meilleur connaissance de
ses diverses subdivisions.
Nous allons analyser là les résultats du
second tour, d'abord au niveau de la participation (la mobilisation
électorale) puis à cela des scores réalisés par les
deux candidats dans diverses provinces et circonscriptions.
III.4.1. La participation aux élections
La participation quand on la compare à celle
d'autres pays, a en moyenne été importante (65,4%). Le Kasaï
Oriental fait exception, avec seulement un taux de participation de 42,7%
seulement. Le taux dépasse 75% au Nord-Kivu et au Katanga, 80% en
Equateur, au Maniema et au Sud-Kivu. Les propositions de bulletins nuls et
blancs sont exprimés par rapport au nombre total des
votants.
77
Enrôlés par province
|
Scrutin du 29 octobre 2006
|
Scrutin du 30 juin 2006
|
Provinc es
|
Enrôlés
|
% Votan ts
|
Nul s
|
Blanc
s
|
Votes valables
|
% Votan ts
|
Nul s
|
Blanc
s
|
Votes valables
|
Kinshas
|
2.913.31
|
57,7
|
1,6
|
0,2
|
1.650.27
|
72,1
|
3,3
|
0,4
|
2.025.35
|
a
|
3
|
|
|
|
6
|
|
|
|
3
|
Bas-
|
1.227.77
|
51,6
|
3,1
|
0,6
|
610.218
|
76,0
|
7,6
|
1,0
|
853.300
|
Congo
|
5
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Bandun
|
2.925.12
|
50,6
|
1,8
|
0,3
|
1.449.40
|
68,8
|
3,4
|
0,3
|
1.937.45
|
du
|
6
|
|
|
|
0
|
|
|
|
8
|
Eqateur
|
2.923.68
|
84,4
|
0,8
|
0,2
|
2.441.88
|
74,3
|
4,7
|
1,6
|
2.035.49
|
|
0
|
|
|
|
9
|
|
|
|
0
|
Pr.
|
3.241.47
|
63,8
|
3,2
|
1,0
|
1.981.08
|
77,6
|
5,9
|
0,5
|
2.353.73
|
Orientale
|
0
|
|
|
|
4
|
|
|
|
3
|
Manieme
|
626.327
|
80,2
|
0,9
|
0,2
|
496.706
|
85,0
|
4,5
|
0,4
|
506.172
|
Nord-
|
2.451.47
|
77,0
|
1,8
|
0,7
|
1.842.03
|
81,0
|
5,7
|
1,1
|
1.580.71
|
Kivu
|
5
|
|
|
|
3
|
|
|
|
3
|
Sud-
|
1.651.26
|
84,1
|
1,5
|
0,3
|
1.363.96
|
90,2
|
4,5
|
0,5
|
1.413.96
|
Kivu
|
2
|
|
|
|
9
|
|
|
|
7
|
Katanga
|
3.473.93
|
75,6
|
1,2
|
0,3
|
2.586.35
|
71,6
|
4,6
|
0,6
|
2.357.61
|
|
6
|
|
|
|
3
|
|
|
|
1
|
Kas.
|
1.975430
|
42,7
|
1,7
|
0,5
|
824.884
|
39,2
|
5,3
|
0,5
|
729.893
|
Oriental
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Kas.
|
2.010.40
|
51,4
|
2,0
|
0,3
|
1.009.78
|
45,3
|
5,6
|
0,3
|
857.156
|
Occid.
|
5
|
|
|
|
9
|
|
|
|
|
TOTAL
|
25.420.1
|
65,4
|
1,7
|
0,4
|
16.256.6
|
70,5
|
4,9
|
0,7
|
16.937.5
|
rdc
|
99
|
|
|
|
01
|
|
|
|
34
|
Source : Congo-Afrique XLXII Année (Janvier 2007)
n° 411, P. 39
Au niveau national, Jean Pierre BEMBA avait
gagné au second tour presque deux fois plus de voix par rapport au
premier que Joseph KABILA (3,4 contre 1,8 millions).
Près d'un tiers de gain qu'il avait
réalisé se trouvait concentré en Equateur (1,07 millions),
où les 622.544 électeurs qui avaient voté pour
Bobutu
78
Nzanga au premier tour se sont manifestement
ralliés à lui et où le nombre des votes valables a
augmenté de 481791 unités.
Jean Pierre BEMBA réalise un gain presque aussi
important dans les deux Kasaï où le nombre des votes valables s'est
relevé de 247.624 unités et où son score personnel a
augmenté de 949.947 voix. Il gagne encore 689.396 voix au Bandundu et
284.047 en Province Orientale. I n'en gagne qu'un plus de 100.000 au Bas-Congo
et à Kinshasa.
Dans toutes les provinces, malgré reel du taux
moyen de participation, JP BEMBA avait cependant obtenu plus des voix qu'au
premier tour de l'élection présidentielle.
La même conclusion valait pour Joseph KABILA,
sauf en Province Orientale où le taux de participation était
tombé de 77,6 à 63,8% où il obtient 79.122 des voix de
moins que le 30 Juillet.
Joseph KABILA avait obtenu près d'un tiers de
son supplément de voix au Katanga, où le taux de participation
n'a que légèrement augmenté, mais où encore est
passé de 78,0 à 93,8%. Les voix qui s'étaient d'abord
postées sur d'autres candidats s'étaient donc ralliées
à lui, quels qu'avaient été les mots d'ordre des
perdants.
Ceux qui avaient les meilleur score, en dehors de JP
BEMBA (3,37%) étaient Vincent de Paul Lunda Bululu (6,25%), Oscar
KASHALA (2,67%) et Pierre PAY PAY (2,07%), le candidat Joseph KABILA avait
obtenu près d'un tiers de gain au Bandundu, dont le ralliement du leader
au premier tour, Antoine GIZENGA, lui valait en outre un gain de 229.677 voix
à Kashala. Un dernier gain important est obtenu par KABILA au Nord-Kivu,
où non score était passé de 77,7 à
95,5%85.
Les candidats rivaux les plus importants y
étaient au premier tour Pierre PAY PAY (7,81%) et Azarias RUBERWA
(3,81%) suivi par Mbusa NYAMWISI (1,86%). KABILA avait gagné encore un
peu plus de 100.000 voix au Kasaï Occidental, où son score passe de
11,4 à 23%.
Six provinces ont donc été en
majorité favorable à Jean Pierre BAMBA : Kinshasa, le Bas-Congo,
le Bandundu, l'Equateur et les deus
85 SAINT MOULIN Op cit
79
Kasaï. Elles avaient totalisées un
ensemble de 7.986.456 votes valables, dont il avait obtenu 77,07%.
Joseph KABILA n'avait la majorité que dans cinq
provinces : la Province Orientale, le Manieme, les Kivu et le Katanga, mais ces
provinces ont émis 8.270.145 votes valables et il en avait obtenu
91,96%. Il l'avait emporté ainsi non seulement parce qu'il avait obtenu
un plus grand nombre des voix que son rival dans les provinces où chacun
avait la majorité ; mais parce qu'il avait obtenu un score plus
élevé que lui dans les provinces où chacun était
majoritaire.
III.4.1. L'électorat de Joseph KABILA
Joseph KABILA avait obtenu 90% des suffrages des
suffrages dans toutes les circonscriptions du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, du
Maniema et dans 21 des 25 du Tatanga. Il avait obtenu encore 74,6% à
Lubumbashi, 77,9% à Sakania, 83,4% à Kipushi et 84% à
Likasi.
En Province Orientale, Joseph KABILA obtient la
majorité des voix dans toutes les circonscriptions sauf 4, à la
frontière de l'Equateur (Bondo, Aketi, Basoko et Yahuma). Au premier
tour de l'élection présidentielle, le Général
Likulia avait obtenu la majorité à Basoko et Mobutu Nzanga
à Bondo, à Aketi et Yahuma, 30 et 40% des voix avaient aussi
été à Mobutu Nzanga.
Au second tour, elles se sont manifestement
reportées sur jean Pierre BEMBA.
Le recul de la participation, déjà
signalé, avait entraîné dans la Province Orientale un recul
du nombre de votants de 534.545. Joseph KABILA y obtient .574.5522 voix, soit
79.122 de moins qu'au premier tour, il avait alors gagné
284.047.
Le score de KABILA qu second tour dépasse 90%
dans la ville de Kisangani, dans 4 territoires du districts de la Tshopo
(Banalia, Isangi, Opala et Ubundu) et dans 3 du Nord-Est (Bahagi, Aru et
Faradje) et est encore supérieur à 80% dans 5 territoires du
Centre Est (Bafwasende, Wamba, Rungu, Watsa et Mambasa) et à 70% dans e
territoire de Djugu à l'Est et
80
dans celui d'Ango au Nord. Dans l'Uele, de Buta
à Dungu, et dans le territoire de Djungu, le score vivait de 55 à
60,7%.
A l'Equateur, Joseph KABILA n'avait que 1,86% de voix
au scrutin du 30 Juillet. La situation n'avait guère changé le 29
Octobre, 2, 85% de suffrages lui était accordés.
D'autres changements significatifs avaient
été enregistrés au Bas Congo et au Kasaï Orientale,
et plus encore au Bandundu. Au Bas-Congo, Joseph KABILA avait
dépassé de 13,9 0 25,9%. Son score ne restait en deça de
20% qu'à Matadi, Seke banza, Madimba et Kimvula. Au Kasaï
Occidental, lors du premier tour, Antoine Gizenga avait obtenu la
majorité dans le territoire d'Ilebo, 35% dans celui de Kamonia et 41%
à Tshikapa. Roger LU MBALA avait, quant à lui obtenu 31% dans le
territoire de Mweka. Vue bonne part de ces voix, s'étaient
reportées sur Joseph KABILA dont les scores au second tour sont de 40 et
42% à Tshikapa et dans le territoire de Kamonia eet de 38% dans celui de
Mweka.
A Ilebo, le score de Joseph KABILA dépassait de
4,9 à 23%. L'avancée est plus grande au Bandundu, Il n'y avait
que 2, 6% des voix au premier tour. Son score est de 39,4% au second. Il
obtient la majorité dans les 6 territoires de Gungu, Bulungu,
Masi-Manimba, Beshi, Kalemba et Bolobo.
A Gungu, où Antoine Gizenga avait obtenu 98,1%
des suffrages au premier tour, KABILA obtient 84,3% au second tour.
Au Kasaï Oriental, le score de KABILA au premier
tour avait été de 36,4%, grâce notamment à des
résultats majoritaires dans les territoires de Kabinda, Lomela et Lodja.
Au second pour, Joseph KABILA avait obtenu en outre la majorité dans le
territoire de Katako-Kombe et un supplément de 5,368 voix.
Mais c'était à Jean Pierre BEMBA que se
ralliaient la majorité de ceux qui avaient voté pour d'autres
candidats et la plupart des nouveaux votants. Le pourcentage de voix en faveur
de KABILA était dès lors recul. Il se situait 32,6%.
Joseph KABILA avait ainsi élargie la base au
premier tour, il y avait cinq provinces où il n'avait pas 20% des
suffrages. Au second tour il a franchi ce cap au Bas-Congo à Kinshasa,
dans le Bandundu et au Kasaï
81
Occidental. Il n'y a que l'Equateur où il
n'enregistre qu'un score dérisoire de 2,8%.
III.4.1.2. L'Electorat de Jean Pierre BEMBA
Logiquement, dans une élection à deux
candidats, la carte des voix obtenues par le candidat de l'UN était en
quelque sorte le négatif des scores de son principal concurrent. Mais
l'écart entre les deux était en général plus grand
là où Joseph KABILA l'avait emporté, la carte des
résultats de Jean Pierre BEMBA comportait des larges « Blancs
» : Il n'avait pas obtenu 5% des voix dans les deux Kivu et le Maniema ;
il n'avait obtenu que 6,2% au Katanga, en Province Orientale, il n'avait pas
atteint 10% dans 8 circonscriptions et pas 20% dans 3 autre. Il avait atteint
20,5% pour l'ensemble de la Province grâce aux 75% qu'il dépassait
dans les territoires de Bondo, Aketi et Bosoko et 60% dans celui de Yahuma. Il
avait encore des scores de 20 à 50% dans 6 territoires des Uelé
et dans ceux d'Irumu et de Djugu dans l'Ituri. Ce sont essentiellement les voix
initialement acquises à Mobutu Nzanga et au Général
Likulia qui s'était rallié à lui dans ces
circonscriptions. Dans les territoire d'Irumu et Djugu, où Joseph KABILA
avait déjà obtenu 67,6 et 48,4% au premier tour et où Jean
Pierre BEMBA n'avait récolté que 3,7% et 2,1%, ce sont sans doute
les voix d'Azarias RUBERZA (21,2% et 37,3%) qui lui avait assuré au
second tour 23,7% et 39,3% Joseph KABILA avait signé aussi une dizaine
de pourcentage dans ces deux territoires où Mobutu Nzanga et Oscar
KASHALA ensemble avaient récolté 1% de voix et d'autres candidats
6,2% et 10,5%.
Dans la province de l'Equateur, Jean Pierre BEMBA
était le leader incontesté, avec 97,2% des voix et plus de 90%
dans toutes les circonscriptions sauf à Gbadolite et Mobayi-Mbongo,
où il avait obtenu 86,3 et 87,2%. Ce succès s'étendait
comme nous l'avons déjà signalé, sur quatre territoires de
la Province orientale et sur le Nord du Bandoundou Jean Pierre BEMBA y avait
obtenu plus de 90% dans le territoire de de Inongo, Kiri, Kutu et territoire
d'Oshwe, Bagata et Kwamouth et plus de 70% dans celui de Bolobo.
82
Plus au Sud dans la Province de bandundu, Jean Pierre
BEMBA avait obtenu également la majorité dans le district du
Kwango, à Kenye, Kasongo-Lunda et Popokabaka (avec plus de 90% dans ces
derniers territoires) et dans le territoire d'Idiofa. Pour l'ensemble du
Bandundu, cela lui avait assuré 60,5% des suffrages.
Dans les deux provinces voisines du Bas-Congo et du
Kasaï Occidental, son succès était plus important encore,
avec 74,1 et 76,7%. Au Bas-Congo, son score n'était inférieur
à 70% que dans les territoires de Moanda, Lukula et Ishela. Il
était supérieur à 80% dans ceux de Seke-Banza, Luozi,
Madimba et Kinvula, ainsi qque dans la Ville de Matadi.
Au Kasaï Occidental, Jean Pierre BEMBA
l'important dans les 12 circonscriptions avait obtenu plus de 90% à
Kananga et dans les territoires de Luebo, Bibaya, Dielenge et Luiza, et plus de
80% à Dekese, Demba et Kazumba. Ses scores les plus faibles
étaient à Tshikapa (59,9%), Kamonia (57,6%) et Mweka
(62,0%).
Au Kasaï Oriental Jean Pierre BEMBA l'avait
emporté dans 14 circonscriptions sur 18, avec un score de 67,4% pour
l'ensembe. Il avait obtenu plus de 90% des suffrages dans les 5 territoires du
district de Tshilenge, dans ceux de Kamiji et de Nyandajike, ainsi que dans les
villes de Mbuji-Mayi et Mwene-Ditu. Ces scores sont encore proches de 80% dans
les territoires de Lusambo et de Luifu (ex-Mwene-ditu) KABILA avait obtenu plus
de 80% dans les territoires de Sankuru et 66% dans celui de
Kabinda.
A Kinshasa, Jean Pierre BEMBA avait remporté un
succès particulièrement massif. Alors qu'Antoine Gizenga avait la
majorité dans la Commune de Maluku au premier tour, il réussit
à l'emporter au second tour dans les 24 communes, avec une moyenne de
68,0%. Il obtena 75,2% des voix dans la circonscription de la Funa, Kin 2, avec
Bumbu, Kalamu, Kasavubu, Ngiri-Ngiri et Selembao.
Dans la circonscription de la Lukunga, Kin 1 ; il
avait obtenu en moyenne 70,4%, avec des chiffres du même ordre dans les
communes de Kintambo, Lingwala, Mont-Ngafula et Ngaliema, des chiffres
légèrements supérieurs à Kinshasa (71,3%) et
Barambu (75,8%), mais un résultat sensiblement plus faible à
Gombe (61,1%).
83
Dans la conscription du Mont Amba, Kin 3, son score
était de 68,2%, avec le chiffre le plus élevé à
Limete (74,8%) et à Matete (72,7%) et un chiffre plus faible à
Ngaba (58,3%). Kisenso et Lemba lui avait accordé respectivement 66,1%
et 63,4%. Dans la circonscription de Tshangu, Kin , son score
général est de 59,4% avec le résultat le plus faible
à Kimbanseke (54,2%), des chiffres proches de 60% à Masina et
Maluku, et des chiffres légèrement plus élevés
à Ndjili (66,50%) et Nsèle (65,1%).
III.5. NIVEAU D'EFFICACITE DE LA SYMBOLIQUE
ELECTORALE86
III.5.1. De l'efficacité politique de la
symbolique
Pour P. Braud, l'activité de la symbolisation
est particulièrement intense lorsqu'il s'agit de susciter ou de
renforcer les liens sociaux et de légitimer le pouvoir qui s'exerce au
sein des groupes. Ces deux aspects nous permettent de déterminer
l'efficacité de la symbolique électorale dans la circonscription
électorale « ville de Goma ».
III.5.1.1. Stimuler un ordre social
Le travail de la symbolisation consiste souvent
à dramatiser une menace extérieur désigner des adversaires
pour mieux réactiver l'exigence de l'unité du groupe.
Dans ce cadre, les regroupements AMP et U N (Union
pour la Nation) ont dû recourir à un nationalisme xénophobe
pour susciter un dénigrement de la part des
électeurs.
Chez l'AMP, l'on prévenait les rebelles,
RUBERWA au premier tour), BEMBA (au premier et deuxième tour) car ces
derniers sont des bradeurs de la souveraineté congolaise, ces sont des
instruments des Rwandais et des Ougandais pour nuire au Congo.
Poursuivant cet argumentaire dans les coulisses de
l'AMP, on déclarait au premier tour que Azarias RUBERWA est « un
vrai rwandais » et non congolais.
Dans le camp du RENACO devenu au deuxième tour
du présidentiel Union pour la Nation (U N) on bonde la
nationalité de Joseph KABAILA
86 P. Braud, Sociologie politique, 8e ed ,
Paris, LGDJ, 2007, P110
84
stigmatisant qu'il est fils de Laurent
désiré KABILA et que sa vraie nationalité serait
rwandaise, pour le candidat RCD, il n'y a pas de tergiversation, Ruberwa c'est
u rwandais. Ce regroupement renchérit que dans l'espace
présidentielle de la transition seul Jean Pierre BEMBA était
« vrai congolais » d'autres étant des
expatriés.
Malgré toute cette rhétorique l'Union
pour la Nation (U N) éprouvant d'énormes difficultés pour
persuader les électeurs de la circonscription électorale ville de
Goma.
Pour bien soutenir Joseph KABILA, des qualités
diverses lui était attribués :
KABILA, c'et la force tranquille ;
KABILA, c'et le fils de Dieu ;
KABILA, Artiste de la paix.
Pour justifier son incapacité d'affronter le
grand BEMBA, on lui collant un autre qualificatif.
KABILA Momema Maki, pour dire KABAILA porteur des
oeufs qui ne doit pas se bagarrer de peur qu'il ne casse les oeufs à sa
tête.
Pour dénigrer ses adversaires, l'AMP qualifiant
:
- Mme Azarias RUBERWA : Rwandais/Rwandophone,
- BEMBA Jean Pierre, mangeur
d'hommes/Cannibale.
Pour l'électorat de la conscription en
étude, les programmes des candidats leurs semblaient dérisoire,
l'essentiel étant le maintien de la sécurité en RDC et
KABILA « Artisan de la paix » en était le principal pionnier
car ayant mis fin à la guerre par des négociations.
III.5.1.2. Légitimer un ordre social
Les outils symboliques servent aussi à asseoir
des hiérarchies, à souligner les différences
d'autorités à des rangs, à des dire qui est au centre de
l'ordre social, au moins dans l'idéal.
Les cérémonies officielles visent
toujours à des degrés divers à créer une impression
de grandeur, les rites d'investiture aussi bien que les fêtes de
commémoration nationales, les aspirations solennelles, des dirigeants,
de
85
l'Etat à l'occasion d'un déplacement en
province, d'une réception des personnalités
étrangères.
De ce qui précède, l'on comprend
pourquoi les acteurs politiques congolais, ont pendant le Marketing politique
commémoré les fêtes nationales selon l'importance des
enjeux.
Pour éclaircir ce cas, nous pouvons comparer la
date du 04 Janvier célébrant la mort de Mzée KABILA, pour
le Gouvernement J. KABILA, la date du 16 Janvier est plus mobilisatrice et plus
idéologique. Ainsi dit, les régimes célèbrent les
événements en commémorant particulièrement les
personnes qui les incarnent. C'est une occasion pour le régime de puiser
dans la mémoire historique et vouloir attirer la sympathie
populaire.
III.6. INTERPRETTION ET ANALYSE DES RESULTATS
D'ENQUETES
Après avoir fait la lumière sur le Model
d'Analyse et du cadre conceptuel et théorique de ce sujet (chapitre ler)
et réalisé une analyse savante de la construction de la
symbolique Electorale dans la circonscription ville de Goma (chapitre
deuxième) ; au cours de ce dernier chapitre
(troisième)
Il est question de présenter et d'analyser les
données obtenues sur terrain en se référant à la
méthodologie et aux techniques utilisées pour cette
fin.
III.6.1. Méthodologie III.6.1.1.
Méthodes
La méthode est définie comme l'ensemble
des opérations intellectuelles par les quelles une discipline cherche
à atteindre les vérités qu'elle poursuivit, les
démontrer et les vérifier.87
Ainsi, nous avons fait recours à la
méthode d'analyse dynamique qui nous a permis de comprendre le dynamisme
des électeurs à l'issu de l'influence de la symbolique politique.
Partant de ce qui précède l'on peut dire que les élections
comme action sociale constitue une occasion de confrantation des groupes, d'une
part les acteurs politiques (candidats ) se lancent dans la compétions
ou chacun milite pour séduire plus d'électeurs
à
87 GRAWITZ M. Méthodes des sciences sociales,
10eme éd. Dalloz, Paris, 1996, P. 317
86
travers des programmes et des promesses magnifiques,
d'autres part les électeurs clients qui cherchent à soutenir les
candidats qui leurs offrent plus des promesses d'intérêt
économique, politique, professionnel...
La méthode d'analyse dynamique sous l'approche
de Georges BALANDIEN est une approche qui considère la
société comme le lieu de l'inédit et tout ordre social
revêt un caractère de certitude à ses sens qu'il est un
compromis instable entre les forces de structurations. Le schéma de
BALANDIEN dit de l'analyse dynamique88 propose le postulat de base
d'une analyse dynamique. Eu égard à ce qui précède
(protocole) nous avons de notre part estimé que cette méthode
dynamique qui parait globalisante revêt la réalité sociale
dans sa double dimension statique et dynamique89. Ainsi, par ce
schéma nous nous rendons compte que la symbolique politique dont les
acteurs politiques ont fait usage pendant leur campagne est avant tout un
produit d'un long processus historique enraciné dans l'histoire
politique du Congo de depuis 1960 jusqu'à la tenue de premières
élections dite Démocratique dans notre pays.
Analyse dynamique fait également siens de
concept de dysfonction, lié au concept de tension, d'effort et
contrainte au niveau structurel. En effet, au lieu que les institutions issues
des élections réalisent leurs promesses des campagnes
principalement dans la circonscription en étude,
l'insécurité et les chômages font leur bon chemin, pourtant
les électeurs de cette circonscription avait voté pour que soient
instauré dans cette province une sécurité et une
création des emplois dignes des cadres universitaires.
L'analyse de BALANDIEN permet de saisir
aisément la dynamique des structures toutes autant que le système
des relations qui le constituent. Dans l'effort d'explication de la
réalité politique sous analyse, la méthode de BALANDIEN
permet de visualiser le passage de la transition avec sa fameuse formule 1+4
à la troisième République constituée des
institutions principalement issues des élections de 2006 et jeté
le pont en perspective des élections de 2011. La conjoncture des
dynamiques politiques du dedans et
88 BALANDIEN G., Cité par ESISO ASIA et KABAYA
Albanz., cours des méthodes de recherches en sciences sociales, G2
FSSAP, UNIGOM, 2009, p. 57.
89 WILONJA SALUMU., crise de l'autorité de
l'Etat à Mwenga au Sud-Kivu face au défis de la conférence
de Goma, inédit, FSSAP, UNIGOM, mémoire, 2009.
87
du dehors permet une analyse plus fine de faits
politiques en privilégiant l'interaction entre les causes internes et
externes. Les élections de 2006 en RDC, ont eu lieu à la suite de
la volonté de la population qui avait déjà longtemps
souffert des affres de la guerre et bien avant la longue dictature de Mobutu
d'une part et de l'autre part la volonté de la classe politique
congolaise. Ce qui fut une des causes internes de la nécessité de
remettre au souverain son autorité qu'il exercerait par l'entre mise des
élus issus des urnes, cette cause interne fut appuyée par une
autre cause externe, celle de la volonté manifeste de la commuté
internationale de rendre notre pays démocratique où cette fois
celle le peuple pourra désigné les gouvernants en tous cas pas
par les armes/la force.
L'analyse dynamique oblige aux chercheurs de retenir
seulement la question de savoir pour quoi l'ordre social assure sa
continuité, quel forme revêt cette continuité et non la
question de savoir pour quoi cet ordre est affecté par la
discontinuité. Dégagé par cet approche, l'explication de
l'usage de la symbolique sur les électeurs laisse entre voir le fait que
la considération par la majorité des électeurs du
système politique congolais est resté identique même si les
élections ont eu lieu.
III.6.1.2.1. La technique Documentaire
Elle a permis la lecture et l'analyse des documents
écrits composés des ouvrages édités et les
inédits. Cette technique nous a permis de consulter plusieurs documents
traitant explicitement de notre sujet d'Etude tels que des textes
légaux, des ouvrages, des Mémoires, des travaux des fins de
cycles.
III.6.1.2.2. Enquête par interview
C'est une technique qui nous a permis d'obtenir des
données utiles à l'enquête en interrogeant oralement toute
personne susceptible de nous fournir ces données. Cette technique nous a
permis de poser Quelques questions à certains cadres de partis
basés à Goma.
III.6.1.2.3. Enquête par Questionnaire
Tableau N° 3 : répartition des nos
enquêtés dans la ville de Goma
88
C'est une démarche par laquelle le chercheur
élabore une série des questions qu'il soumet à
l'enquêter.
Notre Questionnaire compte 7 Questions à
éventail des réponses administrées à une population
d'étude estimée capable de nous fournir des données
fiables et dont nous avons besoins dans la confection de notre mémoire.
(cfr population d'étude et d'échantillonnage).
III.7. POPULATION D'ETUDE ET ECHANTILLONAGE
III.7.1. Population d'Etude
Notre population d'Etude est constituée des
toutes les personnes qui se trouvaient dans la circonscription de ville de Goma
? lors de Deux campagnes des élections (du premier et du Deuxième
tour du Présidentiel) et qui étaient en Age de voté ; dont
le nombre total d'électeurs enregistrés (en rôles) aux
élections de 2006.
Pour le seul circonscription « ville de Goma
» étais de 180.995 électeurs.
III.7.2. Echantillonnage
Quand on parle de l'échantillon on fait
allusion à un groupe d'utilité qui sera étudié au
cours de l'enquête c'est-à-dire un nombre limité qui est
supposé être représentatif de l'ensemble du
phénomène en Question.
Bien que notre objectif ait été celui de
contactes toute la population de la ville de Goma qui avait voté en 2006
concernée par cette Etude. Certaines contraintes liées
généralement au temps et au moyen nous ont poussées de
tirer de notre population d'enquête un échantillon.
Il ressort de ce tableau que 36% de nos
enquêtés ont l'age qui varie entre 18 ans et 23 ans, 27% ont l'age
qui varie entre 24 ans et 29 ans , 22%
89
Commune
|
Quartiers
|
Nombres d'Enquêtés
|
Commune de KARISIMBI
|
- MURARA
|
7
|
|
- KAHEMBE
|
12
|
|
- KATOYI
|
15
|
|
- KASIKA
|
10
|
|
- MABANGA SUD
|
4
|
|
- MUGU NGA
|
1
|
|
- VIRU NGA
|
14
|
|
- MAJE NGO
|
5
|
|
- MABANGA NORD
|
9
|
|
- NDOSHO
|
10
|
|
- BUJOVU
|
11
|
Commune de Goma
|
- LAC VERT
|
2
|
|
- DU VOLCAN
|
14
|
|
- HIMBI
|
25
|
|
- KATI NDO
|
20
|
|
- MAPE NDO
|
15
|
|
- KYESHERO
|
13
|
|
- MIKENO
|
7
|
Total
|
18
|
194
|
Tableau N° 4 : Répartition de
l'échantillon selon le sexe
N°
|
Sexe
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
1
|
masculin
|
116
|
60
|
2
|
Féminin
|
78
|
40
|
Total
|
|
194
|
100
|
Source : Nos enquêtes
Il ressort de ce tableau que sur le 194
enquêtés, 116 soit 60% de nos enquêtés sont du sexe
masculin, 78 soit 40% de cet même échantillon sont du sexe
féminin
Tableau N°5 Age de nos enquêtés le jour
du scrutin
Age le jour du scrutin
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
De 18 à 23 ans
|
69
|
36
|
De 24 à 29 ans
|
52
|
27
|
De 30 à 35 ans
|
42
|
22
|
De 36 à 41 ans
|
12
|
6
|
De 42 à 47 ans
|
10
|
5
|
De 48 à 53
|
9
|
4
|
Total
|
194
|
100
|
Source : Nos enquêtes.
90
ont l'age qui varie entre 30ans et 35ns , et 6% de ces
enquêtés ont l'age variant entre 36 à 41 ans, 5% ont l'age
qui se situe entre 42 ans et 47 ans alors que 4% seulement de nos
enquêtés ont l'age qui varie entre 48 ans et 53 ans.
Tableau N° 6 Répartition de nos
enquêtés selon leurs fonctions
Fonction des enquêtés
Commerçants
Agents de l'Etat Etudiants
Diplômés chômeurs taximan
Agents dans les ONGs Maçons (Maîtres &
aides
|
Fréquence
35
20
36 27 30 23 23
|
Pourcentage
18
10
19
14
15
12
12
|
Total
|
194
|
100
|
Source : Nos enquêtes
Il ressort de ce tableau que 19% des nos
enquêtés sont étudiants, 18% sont des commerçants,
14% sont des diplômés chômeurs, 15% sont des taximan, 12%
sont des Agents d'ONGs 12% autres sont des maçons et de Aides
maçons mais diplômés du secondaire, 10% sont des agents de
l'Etat.
Tableau N° 7 la liberté de choix de candidats
par les enquêtés
Liberté
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Oui
|
176
|
91
|
Non
|
18
|
9
|
Total
|
194
|
100
|
Source : Nos enquêtes
Il ressort de ce tableau que 176 enquêtés
,soit 91% d'entre eux reconnaissent avoir voté en toute liberté
par le candidat de leur choix, 18 enquêtés soit 9% de
l'échantillon n'ont pas voté en toute liberté pour le
candidat de leur choix.
Tableau N 8 les raisons importantes qui ont
influencés nos enquêtés a voté pour leurs
candidats.
91
Raison de vote
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Appartenance Ethnique
|
10
|
5
|
Influence Matérielle
|
13
|
7
|
Bonne organisation de la compagne
|
70
|
36
|
Appartenance à un même parti
politique
|
15
|
8
|
Bons discours politique
|
35
|
18
|
Expériences prouvée dans la
politique
|
45
|
23
|
Autres Raison
|
6
|
3
|
Total
|
194
|
100
|
Source : Nos enquêtes
Il ressort de ce tableau que 36% de nos
enquêtés ont votés leurs candidats à la suite d'une
bonne organisation de la campagne, 23% ont leur candidat à la suite
d'une expérience prouvée en politique de leur candidat, 18% ont
voté simplement leurs candidats à la suite des bons discours
politiques prônant des bons programmes , 7% de nos enquêtés
étaient influencés par le matériels dans leur choix, 8%
ont votés leurs candidats car ils militaient ensemble dans un même
parti politique formation politique, Alors que 5% de nos enquêtés
ont votés les candidats de leurs appartenance Ethnique et 3% seulement
ont votés leurs candidats pour des raisons du genre : Bonne organisation
de la campagne , bons discours politiques, expérience incontestable de
leurs candidats en politique...
Tableau N° 9 Les raisons de non convainction par
d'autres candidats
Raison de non convainction
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
L'inexpérience politique
|
57
|
29
|
La démagogie
|
49
|
25
|
La participation aux rébellions
|
73
|
38
|
Autres raisons
|
15
|
8
|
Total
|
194
|
100
|
Source : Nos enquêtes
Il ressort de ce tableau, que 38% de nos
enquêtés n'étaient pas convaincu par d'autres candidats
suite à leurs participations aux rebellions qui ont endeuiller toutes la
nation congolaise et le nord-Kivu en particulier, 29% estiment n'avoir pas
étaient convaincu par d'autres candidats suite à leur
inexpérience en politique, 25% s'étaient rendu compte que
d'autres
92
candidats scandaient des programmes démagogique
alors que 8% de ce même enquêtés disent n'avoir pas
étaient convaincu énumérées.
Tableau N°10 Nos enquêtés ont
décidés de voter pour leurs candidats
Prise de décision de vote
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Avant la campagne
|
67
|
35
|
Pendant la campagne
|
55
|
28
|
Le jour même de vote
|
43
|
22
|
Autres moments
|
29
|
15
|
Total 194 100
|
Source : Nos enquêtes
Il ressort de ce tableau que 35% de nos
enquêtés savaient déjà pour qui ils voteraient
même avant la campagne électorale, 28% se sont positionnés
pour tel candidat pendant la campagne, alors que 22% ont pris position pour
leur candidat le jour même du scrutin D'autres ont décidés
un autres moment qu'ils n'ont pas précisés.
Tableau N° 11 : Nos enquêtés avaient
voté pour leurs candidats
Raisons de choix de candidat
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Développement du pays
sécurité
Projet unificateur
|
42
46
32
|
22
24
16
|
Création de l'emploie 50 26
Autres réponses 24 12
Total 194 100
Source : Nos enquêtes
Il ressort de ce tableau que la majorité de nos
enquêtés avait voté pour leurs candidats car ils disaient
crées des emploies une fois au pouvoir , cela se remarque par le lourd
pourcentage de enquêtés qui avaient voté pour cette raison
26% , 24% de nos enquêtés avaient votés leur candidat pour
que la RDC soit enfin sécurisée, 22% des nos
enquêtés avaient voté pour leur candidats pour que cet pays
soit développé , 16% de nos enquêtés avaient
voté pour que la RDC soit Unies, Alors que 12% de nos
enquêtés ont voté pour toutes ces raisons et l'age de leur
candidat.
93
Tableau N° 12 : La décision de voté
tels ou tels autres candidats était parvenu aux
enquêtés.
la décision de voter est arrivée à
la suite
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
D'une conférence de presse
|
62
|
32
|
D'un discours lors d'un meeting
|
71
|
36
|
D'un dialogue avec des amis
|
31
|
16
|
Des dépliants distribués
|
19
|
10
|
Autres
|
11
|
6
|
Total
|
194
|
100
|
Source : Nos enquêtes
Il ressort de ce tableau que la décision de
voter pour tel candidat était par venue à nos
enquêtés à l'issu d'un discours tenu lors d'un meeting
populaire , nous confirme 36% des nos enquêtés, 32% ont
décides de voté pour leur candidat à l'issu d'une
conférence de presse, 16% ont décidé de voté pour
tel candidat à la suite d'un dialogue avec des amis, des familiers,
des...., 10% ont décidé de voté pour tel candidat à
la suite des dépliants qui leurs étaient parvenues pendant la
campagne, alors que 6% de ces mêmes enquêtés avaient
décider de voter les uns à la suite de l'age de leurs candidats
son sans froid et les à la suite de toutes cas raisons.
Tableau N° 13 le candidat mieux connu dans la
circonscription
électorale « ville de Goma
»
le candidat mieux connu avant la campagne
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Jean pierre BEMBA
|
43
|
22
|
Azarias RUBERWA
|
45
|
23
|
Pierre Pay-Pay
|
28
|
14
|
Joseph KABILA
|
47
|
24
|
Nzanga MOBUTU
|
20
|
10
|
Autres Candidats
|
11
|
7
|
Total
|
194
|
100
|
Source : Nos enquêtes
Il ressort de ce tableau que Joseph KABILA
était le candidat les mieux connu par nos enquêté, car 24%
de nos enquêtés le connaît mieux, suivit
immédiatement de maître Azarias RUBERWA 23% , de Jean Pierre BEMBA
22% , de Pierre Pay-Pay 14% de Nzanga MOBUTU 10% et 7% de nos
94
enquêtés connaissaient la majorité
de 33 candidats au premier tour , ou les avaient déjà entendu
parlés.
Tableau N° 14, le projet susceptible de
développé la RDC s'inspirerait de l'idéologie
:
l'idéologie de
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Laurent désire KABILA
|
82
|
42
|
MOBUTU SESE SEKO
|
35
|
18
|
Joseph KASAVUBU
|
35
|
18
|
Colons Belges
|
17
|
9
|
Autres
|
25
|
13
|
Total
|
194
|
100
|
Source : Nos enquêtes
Il ressort de ce tableau, que 42% de nos
enquêtés pensaient que le projet qui développerait la RDC
devrait s'inspiré de l'idéologie de L.D. KABILA, les autres
pensaient que les Bons projet s'inspirerai de MOBUTU ou de KASAVUBU 18% chacun
, autre encore soit 13% des nos enquêtés estimaient autres
idéologies , pour les uns ce projet devrait s'inspirait de
l'idéologie de KABILA et une certaine , dose de l'idéologie de
MOBUTU, par les autres en tout cas le projet qui développerait la RDC
devrait être issu de congolais eu même car ils savent leurs
prioritaire, alors que 7% de nos enquêtés n'ont pas
tergiversé à souligné que le projet qui
développerai ce pats doit s'inspirait de l'idéologie de colons
belges.
Tableau N° 15 satisfactions des électeurs par
leur choix aux élections de 2006
Liberté
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Oui
|
89
|
46
|
Non
|
105
|
54
|
Total
|
194
|
100
|
Source : Nos enquêtes
Il ressort de ce tableau que 105 enquêtés
, soit 54% sur le 194 enquêtés ne sont pas satisfait du choix
qu'ils avaient opérées en 2006 et seulement 89
enquêtés soit 46% sur les 194 enquêtés sont satisfait
de leurs choix et ne le regrette pas encre.
95
III.7.ANALYSE DE LA PERTINENCE DES DONNEES
Cette section aussi importante de notre étude
est essentiellement consacrée à l'analyse de la pertinence des
données.
Ainsi dit ; il en découle que notre
enquête a touché essentiellement 194 électeurs dont 116 du
sexe masculin soit 60% de notre échantillon, 78 électeurs du sexe
féminin soit 40% de notre échantillon (tableau n° 3) le
grand nombre des hommes de notre échantillon s'explique par
l'intéressement des hommes à la question qui fait l'objet de cet
enquête.
La question de la symbolique politique lors des
élections de 2006, est une étude pertinente dont les questions
ont été répondues par des enquêtés
essentiellement lettrés et dont l'âge le jour du scrutin de 2006
variait entre 18 ans et 53 ans. La tranche d'âge qui a
récolté le plus grand nombre de pourcentage dans notre
échantillon est seule dont l'âge le jour du scrutin variait entre
18 ans et 23 ans, nous avons interrogé 69 électeurs/
enquêtés soit 36% de notre échantillon. Ce lourd
pourcentage des électeurs essentiellement jeunes nous fait dire que
l'âge du candidat Joseph KABILA peut être parmi les facteurs qui
ont mobilisés plus d'électeurs en son faveur dans cette
circonscription en étude ; car 52 électeurs soit 27% avait
l'âge qui variait également entre 24 ans et 29 ans et aussi 42
électeurs soit 22% des nos enquêtés avait l'âge
variant entre 30 et 35 ans (tableau n° 4).
La majorité de nos enquêtés sont
des étudiants (23%), nous avons préféré
enquêté cette classe savante car nous estimons que les
étudiants connaissent parfaitement les enjeux au tours des
élections de 2006 en R.D.C et singulièrement dans la
circonscription électorale Goma ville, nous avons également
enquêtés sur les commerçants 18%, les diplômes
chômeurs 14%, les agents dans les ONGs, les maçons (maître
et aide) 12% chacun d'eux, nous avons préféré aussi les
avis des agents de l'Etat 10%.
Pour toutes ces catégories, en tout cas les
avis sont partagées, les chômeurs, les étudiants, les
taximans, les maçons, et d'autres couches de la société
tous ont voté pour leurs Joseph KABILA car il avait
intégré dans son programme de 5 chantiers l'emploi. La plus part
des étudiants que nous avons même interviewé nous ont
affirmer que la population pensait qu'avec Joseph KABILA ils trouveront du
travail du travail après leurs formations,
96
grande était leur désolation le jour de
notre entretien car le chantier emploi n'étais toujours pas
débuté dans la circonscription ville de Goma. Cette
déception était également constatée auprès
de nos aînés (qui viennent d'achever leurs formations il y a deux
et trois ans mais sans travail digne), et de la grande majorité de la
population. Les agents de l'Etat quant à eux 10% nous ont
affirmés dans les coulisses, attendre cette année dite
année du sociale (2010) pour pouvoir situer leurs appréciations
du choix qu'ils avaient pour la plus part apporté au candidat Joseph
KABILA (tableau n° 5).
Le tableau n° 6, nous indique que 176
enquêtés soit 91% de notre échantillon ont voté en
toute liberté pour les candidats qui étaient de leurs choix, 18
enquêtés seulement soit 9% de notre échantillon n'ont pas
voté en toute liberté, ces chiffres montrent que les
élections étaient démocratique (du moins dans leurs
formes) et que les résultats des urnes représentent la
volonté du peuple. Ce qui nous faisons dire que le candidat Joseph
KABILA élu à 90% de suffrages exprimés dans la ville de
Goma était élu démocratiquement à l'issu d'une
activité symbolique sans précédente comme dans toutes les
sociétés démocratiques.
Les raisons importantes qui avaient influencées
les enquêtés/ électeurs ( tableau n° 7) de voter pour
tel candidat étaient la bonne organisation de la campagne 28%,
l'expérience politique du candidat 23%, le bon discours programme des
campagnes 18%.
Toutes ses raisons ont influencées plus d'un
électeur à changer des camps, il suffit d'avoir les moyens
importants que l'AMP et le PPRD, ont investis pour faire la campagne du
candidat Joseph KABILA. Sur tous les médias on pouvait suivre à
longueur de journée les chansons et des discours mobilisant autour du
candidat indépendant Joseph KABILA. Ses chansons des campagnes
étaient chanté même par des enfants ; alors que
l'expérience politique dont l'électorat fait ici allusion c'est
ce que certains hommes politiques disait à la population que KABILA a
mis fait à la guerre par les dialogues oubliant parfois que tous les
belligérants ont manifesté cette volonté de mettre fin
à la guerre en acceptant de participer à tous les travaux et
à chaque étape de différentes négociations
où chacun des belligérants menaçait de regagner le champ
de bataille.
97
Ces différentes négociations ce sont
passées à Gaberone, à Addis- Abeba, à Sun City,
à Pretoria, à Cap Town, à Abuja, à Bruxelles,
à Genève, à New York, à Luanda, à Harare,
à Kampala, à Libre ville, à Syrte, à
Tripoli.
Autant des repères nous renseigne Modeste
MUTINGA, sur les long cheminement qu'on sillonné les négociations
pour aboutir à la situation de ni guerre ni paix90 que le
candidat Joseph KABILA et ceux qui soutenaient sa candidature ce sont
appropriés jusqu'à oublier la volonté de
belligérants et de la communauté internationale.
Les autres candidats n'ont pas réussis à
persuader les plus grand nombre de l'électorat (tableau n°8). Suite
à leurs participations aux rébellions 38% de notre
échantillon le démontre, 29% de l'échantillon
n'étaient pas persuadé par d'autres candidats suite à
leurs prétendues inexpériences politiques, alors que 49
enquêtés/ électeurs soit 25% de notre échantillon
ont déniché dans le discours programme des autres candidats un
caractère démagogique.
La participation aux rébellions du RCD et du
MLC à fait l'objet d'une diabolisation qui a rendu difficile
l'acceptation de leurs candidats respectifs par l'électorat de la
circonscription Goma ville. La population reprochait au RCD des exactions et
atrocités médiatisé par l'AMP et vécu par la
population vivant dans les territoires jadis administrés par le
RCD.
L'AMP rappelait à la population de n'est pas
voté pour le candidat RCD car on le suppsonait avoir soutenu la
rébellion de Laurent NKUNDA qui a endeuillé le Nord-Kivu et la
province voisine du Sud- Kivu.
Quant au candidat MLC soutenu par le RENACO, l'AMP lui
reprochait avoir commis beaucoup d'atrocité allant jusqu'à manger
des chaires humaines. Toute cette diabolisation ne pouvait que profité
au candidat n° 7 qui se disait « Mains propres N, « sans
tâches N.
La majorité de nos enquêtés
(tableau n° 9) savait déjà pour qui ils voteraient
même bien avant la campagne (35% de nos enquêtés), alors 28%
de nos enquêtés alors que 28% de nos enquêtés ont
pris l'option de voter pour tel candidat après avoir subit l'action de
la symbolique, ce qui nous fait dire que la symbolique électorale a
récupéré un pourcentage consistant
90 MUTINGA M., op. cit, p. 17.
98
d'électeurs indécis/ flottants. Cette
attitude trouve son explication une fois encore dans les traumatismes subis par
la population accompagnés d'un lourd travail de mobilisation politique
autour de la personne de Joseph KABILA puisant dans l'idéologie de son
père et feu président Laurent Désiré KABILA, la
plus appréciée dans la circonscription Goma ville estiment 82
enquêtés/ électeurs soit 42% de nos enquêtés
(tableau n° 13).
Ainsi dit, les élections s'étaient
déroulées en une période particulière où la
population sortait comme nous l'avons souligné, immédiatement des
troubles (rébellions RCD, mutinerie des homme de NKUNDA, viols et
massacre des civils à certains coins de la province...) la population
vivait encore sous des graves émotions liées à tous ces
événements macabres. Etant donné que la vie politique/le
champ politique s'organise autour d'un certain nombre des grands enjeux, la vie
politique s'était construite et évoluait autours des
enjeux.
Dans la circonscription Goma ville, l'enjeux le plus
important fut la création de l'emploi 26% et la sécurité
24% (tableau n°10). Cela s'explique par les grands nombres des jeunes
diplômés chômeurs, étudiants, que nous avons
interrogés sur cette question. Au plan sécuritaire, les
électeurs pensaient qu'il fallait élire celui supposer capable de
mettre fait aux bandes armées incontrôlés qui
opéraient en RDC et au Nord-Kivu en particulier.
La décision de voter pour tel candidat
était parvenu aux enquêtés (tableau n°11) à
l'issu des conférences de presses et de débats
Radiotélévisés (32%), étant donné que nos
enquêtés sont essentiellement lettrés
l'intérêt à la politique s'était manifesté,
tout le monde suivait avec attention les débats qui étaient
diffusé sur toute les chaînes pendant cette période
électorale. C'est à l'issu de ces débats que nos
enquêtés ont découvert les candidats pour lesquels ils
avaient votés en 2006.
Les candidats les mieux connus dans la ville de Goma
fut Joseph KABILA estiment 24% de nos enquêtés, Azarias RUBERWA
23%, Jean Pierre BEMBA 22%, étant donné que tous ces trois
candidats furent des acteurs importants de la transitions, ils étaient
déjà bien connu par la population,(tableau n°12) chacun
d'eux s'étaient déjà rendu célèbre
négativement ou positivement.
99
Par contre, de l'avis de nos enquêtés
(tableau n°14) 105 enquêtés/ électeurs soit 54% de nos
enquêtés sont complètement décis du choix qu'ils
avaient effectués en 2006, alors que 89 enquêtés soit 46%
de notre échantillon sont satisfait. Cette insatisfaction s'explique par
la non concrétisation des promesses des campagnes, pas d'emploi, la
province ne bénéficie toujours pas du développement
attendu, toute la province n'est pas toujours unie, l'insécurité
bat son plein dans la ville, des assassinats ciblés sont
enregistrés même pendant la journée à des lieux
sensés sécurisés, les enlèvement des activistes de
la société civile et de défense des droits de l'homme...
tout ceci entre en compte pour la prise des positions des électeurs pour
la désignations des futurs dirigeants.
100
CONCLUSION
L'analyse de la symbolique politique pendant les
élections de 2006, une étude appliquée à la
circonscription électorale ville de Goma, ce travail s'est voulu une
analyse épistémologique sans complesance de l'effectivité
de la symbolique politique et de son agissement sans imbroglio sur les
électeurs de la circonscription ville de Goma.
Cette matrice à susciter en nous d'importantes
interrogations qui s'articulent autour des questions suivantes :
· Quels sont les symboles qui ont le plus
marqués la population de la circonscription électorale ville de
Goma pendant les élections de 2006 en RDC ?
· Dans quelles mesures ces symboles ont-ils
influencés le comportement des électeurs ?
· En quoi ont-ils
influencés/marqués les électeurs ?
Au regard de la pertinence des préoccupations
soulevées au niveau de la problématique nous avons estimé
que :
· Les types des symboles qui ont le plus
marqué la population de la circonscription électorale ville de
Goma, seraient ceux reflétant la sécurisation et la
souveraineté de la RDC, ceux rendant hommage aux héros nationaux,
ceux traduisant un nationalisme prononcé (xénophobe) à
l'égard des Etats dits anciennement agresseurs du Congo.
· Ces symboles auraient influencés les
électeurs par la construction de discours politique qui puiserait leurs
origines dans la mémoire collective congolaise.
Pour réaliser à bon escient ce travail,
nous avons fait secours à la méthode praxéologique qui
nous a permis de comprendre la scène électorale ainsi que ses
corollaires. Nous l'avons appuyé par la théorie
herméneutique, la quelle théorie est adapté pour
l'interprétation des symboles.
Après avoir construit un model d'analyse
conceptuel et théorique ; nous avons tenté présenter
certains éléments d'analyse symbolique dans le deuxième
chapitre (Analyse savante de la Symbolique électorale dans la
ville
101
de Goma) dans ce même chapitre, nous avons
tenté de présenter certains symboles importants aux quels ont
recourir les actes politiques pendant cet moment Historique de la campagne, par
souci d'équilibre du travail nous avons consacré le
troisième chapitre à la maxeling électoral dans la
circonscription électorale ville de Goma, c'est ici que nous avons
abordés la manipulation des symboles et ses conséquences,
d'après les enquêtes que nous avons réalisées
auprès de 194 enquêtés/ électeurs, tous
lettrés, nous sommes arrivés aux conclusions.
Les quelles la symbolique politique à
effectivement existée et a fonctionné normalement sur les
électeurs de la ville de Goma, l'exemple concret c'est l'élection
de joseph KABILA, pour avoir puiser tous ces discours dans l'idéologie
de son feu Père Mzée KABILA, ce qui lui faisant
bénéficié d'un soutien incontestable dans la ville de Goma
(ont affirmés nos enquêtes)
Les raisons qui ont parmi à Joseph KABILA e
s'imposer par un score lourd sur son challengeur Jean Pierre BEMBA sont
multiple, nous ne pouvons cité que certaines : les ressources
matérielles énormes dont disposaient le candidat AMP. Les
électeurs ce sont moins ou ne se sont pas intéressé aux
programmes et ce sont plus orientés vers les allégeances
identitaires des personnalités. Le conséquence majeur de cela ce
que l'électorat de la ville de Goma est demeuré dans une
idéologie en faveur de Joseph BABILA, ce qui conduisit à
l'intolérance populaire vis-à-vis de la RDC et Ruberwa, du RENACO
et BEMBA au premier tour, et de l'union pour la nation à son candidat
aux deuxième tour.
Pour leur part, au premier et au deuxième tour,
la RDC, le RENACO devenu Union pour la Nation, ont eu des stratégies non
acceptées dans le milieu électoral de la ville de Goma et du
Nord-Kivu, ainsi par exemple en bondant la Nationalité congolaise de
Joseph KABILA, l'Héroïsme et l'idéologie de Laurent
désiré KABILA, ces formations politiques s'exposaient à
non dénigrement pris et simple d'une population dont le Kabilisme
était déjà intériorisé. Toute cette
architecture symbolique construite à travers ses partenaires n'a pas
permis à d'autres formations politiques de faire valoir leurs arguments
effectivement.
102
Notre souci et le souci de tout le peuple congolais
est que le président que nous avons voté en 2006, ne
s'érige pas en définitivement provisoire ou en provisionnement
définitif pour diriger le Congo, nous somme sûr que dans le futur
les symboles qui ont été efficace aux élections de 2006
seraient inefficaces aux prochaines élections si les acteurs qui s'en
ont servi pour accéder au pouvoir n'ont pas réalisés les
promesses de campagnes, ce qui pourra orienté la confiance des
électeurs ailleurs.
Il sied de noter que pendant les élections de
2006, la population avait fait montré da sa maturité et
l'employeur du travail de formation civique et électorale dont elle a
bénéficié, notamment dans les églises et diverses
ONG, elle ne s'était pas mêlée aux violences
déclanchées lors de la proclamation des résultas. Le
succès des électrons de 2006 est victoire plus encore que celle
de la CEI.
Ce faisant, cette praxéologies analytiques
autour de la symbolique politique défendue essentiellement et
pertinemment par phillipe Braud, et son application pendant la périodes
de deux propagandes pour les élections présidentielles en RDC et
singulièrement dans la circonscription électorale ville de Goma
ne peut pas être prise comme achevée, ou ayant atteint son point
culminant d'analyse politologique, loin de là, elle constitue
plutôt un déclencheur du débat qui reste
ouvert.
103
BIBLIOGRAPHIE
1. KAMBAJI WA KAMBAJI, G. et NDAY WA MANDE., Les grandes
théories sociologiques, édition la dialectique, Lubumbashi,
2005-2006.
2. DEBBASCH, C et PONTIER, J., Introduction à la
politique, 2e édition, Paris, Dalloz, 1986.
3. CHEVALIER, J., Eléments d'analyses politiques,
Paris, PUF, 1985.
4. ALMOND, et BINGHAN POWELL, G., Analyse compare des
systèmes politiques, Paris Tendances actuelles, 1972.
5. BEMBA. J-P ., Le choix de la liberté,
édition Venus, R.D.C, 2004.
6. BRAUD, P., Sociologie politique, 6e édition,
Paris, LGDG, 2002.
7. BRAUD, P., Sociologie politique, 8e édition,
Paris LGDG, 2007.
8. CHOME, J., L'ascension de MOBUTU, Paris, Mapero,
1979.
9. ANSART, P., Les sociologies contemporaines, Paris,
édition Seuil, 1990.
10. BONGRAND, M., Le marketing politique, coll. Que
sais-je ?, Paris, PUF, 1986.
11. DURAND, JP., et WEIL, R., Sociologie contemporaine,
Paris, Vigot,...
12. DURANT, G., L'imagination symbolique, Paris, PUF,
1993.
13. GOUROUX, P., Atlas du Zaïre, Paris, Hachette,
1978.
14. KAMERHE, V., Pourquoi j'ai choisi Kabila,
Février 2006.
15. LABURTHE-TOLRA, P., et WARNIER, J-P, Ethnologie,
Anthropologie, Paris, PUF, 2003.
16. MULUMBATI NGASHA., Sociologie politique,
édition Africa, Lubumbashi, 1988.
17. SCHWARTZNBERG, R-G., l'Etat spectacle, Paris,
Flamrion, 1997.
18. BAYART, J-F., L'Etat en Afrique : la politique du
ventre, Paris, Librerie Arthome, France, 1989.
19. GURVITCH, G., Traité de sociologie, Tome 2,
Paris, PUF, 1963.
20. ELA, J.-M., Quand l'Etat pénètre en
brousse... les ripostes paysannes à la crise, Paris, Karthala,
1990.
21. BIROU, A., Vocabulaire pratique des sciences
sociales, 2e édition, Paris Ouvrières, 1966.
104
22. BREACKMAN, C., L'enjeu Congolais, l'Afrique
centrale après MOBUTU, Paris, Fayard, 1999.
23. HERMAN, J., Les langages de la sociologie, Coll.
Que sais-je ?, Paris, PUF, 1983.
24. MICHAUD, N., Praxis de la science politique : Une
porte ouverte sur les méthodes, le champ et les approches de la
discipline, édition, les Presses de l'université Laval,
1997.
25. NDAYWELL E NZIEM, I., Histoire du Zaïre : de
l'héritage ancien à l'âge contemporain, Bruxelles, Duculot,
1998.
26. SFEZ, L., La politique symbolique, Paris, PUF,
1993.
27. SFEZ, L., La politique symbolique, 2e
édition, Paris, PUF, 1996.
28. FAIK NZUJI, M., Arts Africains, signes et
symboles, Paris- Bruxelles, De Boeck, 2000.
29. MALU MALU, A., et VERGEANCE, P., Cours de
sociologie électorale, G3 SPA, FSSAP, UCG, 2006.
30. Message des évêques de la
conférence épiscopale de Togo, Lomé, Juin
2006.
31. Lettre pastorale de la conférence
épiscopale de la Tanzanie, Dar es s'alam, Juin 2005.
32. MINANI BUHOZO, éducation civique et
électorale, Module de sensibilisation de formation électorale,
Kinshasa.
33. GRAWITZ, M., Traité des sciences
politiques, Tomes 3, PUF, Paris 1985.
34. ROCHER, G., Introduction à la sociologie
générale, action sociale, Paris, édition, HMN,
1968.
35. KABANGU TSHIMUMBA., De la transition à la
Démocratie : Perspective et difficultés, inédit, FSSAP,
UNIGOM, Mémoire, 2006.
36. NYAHUNGU, B., Analyse des débats
politiques de partis implantés à Bukavu pendant la transition,
inédit, FSSAP, CUB, Mémoire, 2004.
37. MUSUBAHO BIKUNGU., Le mode des choix des
candidats députés nationaux au sein des partis politiques
à Goma, TFC, inédit, FSSAP, UNIGOM, Goma, 2006.
105
38. METHA KUBOTA, P,. Des motivations des
électeurs dans le choix de gouvernant aux élections
législatives et présidentielles de 2006 à Goma, TFC,
inédit, FSSAP, UNIGOM, Goma, 2006.
39. MUGANGUZI, J., La symbolique politique en R.D.C,
inédit, FSSAP, CUB, Mémoire, 2002.
40. OTEMIKONGO MANDEFU., Méthodologie de la
science politique, cours, L1 SPA, FSSAP, UNIKIS, 2009.
41. MESTDAGH, M., Engagement social : Election,
l'Epiphanie, Limeté - Kinshasa, 1991.
42. Petit guide du citoyen, Kinshasa Presse, CEI,
R.D.C, 2006.
44. GRWITZ, M., Méthodes des sciences sociales
10e édition, Dalloz, Paris, 1996.
106
TABLE DES MATIERES
107
|
UNIVERSITE DE GOMA QUESTIONNAIRE
D'ENQUETE
|
|
Nous sommes étudiants finalistes en
deuxième Licence, science politiques et administratives, et sommes
entrain de mener une étude se rapportant à l'analyse de la
symbolique politique lors des élections de 2006 en R.D.C, une
étude que nous appliquons à la circonscription électorale
« ville de Goma » où vous étiez lors de deux campagnes
présidentielles.
En effet, nous sollicitons votre contribution en
répondant aux questions spécifiques proposées. Pour
répondre, veillez seulement cocher dans le carreau à coté
ou alors remplir la partie vide laissée pour cette fin.
Nous vous garantissons de garder votre anonymat, et
que les renseignement fournis ne seront utilisés que pour des fins
scientifiques.
IDENTIFICATION
Sexe : Masculin Féminin
Votre âge le jour du scrutin Ans
Fonction:.................................................................................
Quartier Habiter à Goma pendant les deux
campagnes Electorales.................../ Commune
de...............................
1. Avez-vous voté librement le candidat de votre
choix
Oui Non
2. Pour quelles raisons avez-vous voté pour tel
candidat et non tels autres ?
a) Son appartenance Ethnique
b) Influence matérielle familiale,
amicale
c) Par la bonne organisation de sa campagne
d) Appartenance à un même parti
politique
e) Pour son bon discours politique
f) Par son expérience prouvée dans la
bonne gouvernance
g) Autre raisons (A
cité...)...............................................................
3. Pourquoi d'autres candidats ne vous ont pas convaincus
lors de la campagne ?
a) L'inexpérience politique
b) La démagogie
c) Pour avoir participé aux
rebellions
d) Autres raisons (A
citer....)...................................................................
108
4. La décision de voter pour votre candidat
président étais parvenue :
a) Avant la campagne
b) Pendant la campagne
c) Le jour de vote
d) Autres réponses (A cité)
E
5. Les raisons importantes qui avaient militées
pour votre choix étaient :
a) Le développement du pays
b) Le projet unificateur
c) La sécurité
d) Autres réponses (A cité)
E
6. Vous aviez décidé de voter pour votre
candidat président, à l'issu :
a) D'une conférence de presse
b) D'un discours lors d'un meeting populaire
c) Un dialogue avec des amis
d) Des dépliants distribué
e) Autres réponses (A cité)
E
7. Le candidat qui était mieux connu par vous
et vos proches avant la campagne électorale.
a) Jean Pierre BEMBA
b) Azarias RUBERWA
c) Pierre Pay- Pay
d) Joseph KABILA
e) Nzanga MOBUTU
f) Autres candidat (A
cité...)........................
8. Pour vous le projet de société que
vous croyiez capable de développer pays celui qui s'inspirait de
l'idéologie de :
a) L.D KABILA
b) MOBUTU SESE SEKO
c) Joseph KASAVUBU
d) Colonisateurs Belges
e) Autres réponses (A cité)
E
9. Etes-vous satisfait du choix que vous aviez accomplis
lors de élections de 2006 ?
Oui Non
UNIVERSITE bE GOMA
0 UNIGOM
FACULTE bES SCIENCES SOCIALES AbMINISTRATIVES ET
POLITIQUES bEPARTEMENT bE SCIENCES POLITIQUES ET AbMINISTRATIVES
ANALYSE bE LA SYMBOLIQUE POLITIQUE PENbANT LES
ELECTIONS bE 2006 EN R.b.CONGO ~ Etude appliquée il la ville de G.
ma
Par : SADIKI MUDARHI Ephrem
Mémoire présenté et défendu
en vue de l'obtention du diplôme de Licence en Science Politique et
Administrative.
Option : Science Administrative Directeur : MPO NGO
BOKAKO
Professeur ordinaire
Encadreur : AHADI SENGE Phidias
Assistante.
Année Académique 2009-2010
|