CHAPITRE IV: ROLE DE L'ETAT
Les dysfonctionnements actuels de libéralisation
mettent l'accent sur la nécessité de redonner un rôle de
régulation à l'Etat. Ce rôle est déterminant dans le
domaine du financement des activités économiques ; contrôle
du secteur financier, appui aux institutions en émergence.
Par ailleurs, le rôle de l'Etat apparait
déterminant en amont des services financiers : Ceux-ci ne peuvent
être utilisés efficacement que dans un contexte économique
favorable. Or, le secteur informel et le monde rural sont, plus que jamais en
ces temps de libéralisation, des secteurs à haut risque, encore
faiblement mal organisés et mal régulés. Leur
modernisation, leur sécurisation sont donc des enjeux majeurs, base de
toute politique de financement.
Le fonds de Garantie des PME (FG.PME) et le Fonds de Garantie
des Coopératives Café-Cacao (FGCCC) qui viennent d'être
agrées (avril 2002), devraient être dotés de moyens
financiers conséquents pour leur permettre de réaliser la mission
qui leur est assignée.
Le capital des banques de la place est contrôlé
à environ 49% par des intérêts nationaux et 51% par des
investisseurs étrangers. De ce point de vue, toute la stratégie,
les orientations et les objectifs sont déterminés à
l'étranger. Il reste évident que cela se fait selon une logique
qui n'est pas toujours en phase avec les intérêts
économiques nationaux. Aussi les succursales et filiales de banques
étrangères contrôlent 52% des établissements de
crédit et détiennent 85% du marché. Ce contrôle
impacte également la gestion des établissements au plan local,
notamment en terme d'emplois, dans la mesure où profitant de la
dérogation prévue par la réglementation bancaire pour les
dirigeants étrangers, ces groupes font de plus en plus employer leurs
représentants à des niveaux de responsabilité (responsable
de succursale, responsable de comptabilité, responsable de
système d'information, secrétaire général, etc.)
qui n'exigent pas d'expertise particulière et pour lesquels les
nationaux ont les compétences requises. On retient donc qu'il n'existe
pas de banques nationales à capitaux privés majoritairement
ivoiriens. L'Etat de Côte d'Ivoire devra éprouver
Présenté par YAVO Yavo Guy, élève
Ingénieur en Finances
son génie par une volonté politique afin de
susciter la création de telles institutions.
Face à l'ensemble des performances des banques
commerciales classiques dont les effets sont certes limités, l'on peut
s'interroger sur d'éventuelles propositions visant à consolider
les acquis de ces points positifs. Celles-ci pourraient se résumer comme
suite :
· Aider sous diverses formes (avantages fiscaux, concours
financiers étatiques) les banques commerciales à se rapprocher du
milieu rural.
· Créer et renforcer les SFD pour pallier les
insuffisances constatées au niveau des banques primaires
Par ailleurs, l'Etat devra être à tout temps
l'arbitre de quelconque partenariat entre les banques, les IMF et les
entreprises quant à son rôle de régulateur de
l'économie nationale.
Présenté par YAVO Yavo Guy, élève
Ingénieur en Finances
Présenté par YAVO Yavo Guy, élève
Ingénieur en Finances
Présenté par YAVO Yavo Guy, élève
Ingénieur en Finances
La lutte contre la pauvreté, si l'on veut la mener
à bien, doit bénéficier de la participation de tous les
acteurs économiques et sociaux de la nation, particulièrement du
secteur financier dans son ensemble en raison des possibilités qu'il
peut offrir pour la création d'activités
génératrices de revenus et d'emplois pour les populations
pauvres. C'est pourquoi son action doit s'insérer dans un cadre global
de politique de développement économique et social.
Malheureusement, force est de reconnaître, à l'issue du passage en
revue des diagnostics contenus dans le présent mémoire que le
secteur financier dans son état actuel est inadapté pour jouer le
rôle attendu de lui sur le difficile chemin de la lutte contre la
pauvreté.
De nouvelles approches sont nécessaires pour permettre
au secteur financier de jouer le rôle que les populations et les
opérateurs économiques attendent de lui. L'élaboration
d'une politique sectorielle efficace permettant au système financier de
contribuer efficacement et durablement au processus de lutte contre la
pauvreté doit reposer sur une évidence: les couches
défavorisées, compte tenu de leurs conditions
socio-économiques assez précaires qui sont loin
d'intéresser le système financier formel. C'est pourquoi, il est
important que la stratégie soit inscrite dans un processus dynamique
inclusif qui ferait en sorte que, dans un premier temps, les pauvres soient
effectivement pris en compte dans les interventions des IMF. Par la suite, la
création de richesse avec la mise en oeuvre d'activités
génératrices de revenus et d'emplois pourra leur procurer une
situation économique assez attrayante. En cela, ils deviendront
progressivement les futurs clients du système bancaire qui lui dispose
de moyens plus aptes à financer les investissements à long
terme.
Dans cette perspective, il est impérieux que l'Etat
donne des orientations claires allant dans le sens de la consolidation des
institutions financières existantes et la mise en place d'un certain
nombre de structures spécialisées ayant pour vocation de prendre
en compte les besoins et attentes de la population défavorisée.
Il reste cependant entendu que la puissance publique ne se substituera pas aux
acteurs du secteur privé qui doivent également faire preuve
d'initiative et d'imagination.
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