CHAPITRE I : AU PLAN BANCAIRE ET ETABLISSEMENT
FINANCIER
Depuis les premières années des
indépendances, le système bancaire actuel a été
progressivement mise en place sur la base d'une réglementation solide
conçue et appliquée par la banque centrale. Les procédures
et règles de gestion du crédit ont été
également progressivement corrigées et adaptées aux
exigences de l'évolution de la politique monétaire et des
impératifs d'objectifs à caractère économique,
financier et juridique.
I- Améliorer le système bancaire
classique
Il s'agit d'instaurer un cadre institutionnel permettant aux
banques classiques de participer de façon plus efficace à la
création d'activités génératrices de revenus et
d'emplois (auto-emplois ou auto-promotion).
1- Il faut favoriser une participation plus grande des
banques primaires au financement des microprojets et des milieux pauvres par la
création au sein de chaque banque d'une cellule
spécialisée dans l'étude et le financement des
microprojets du secteur informel.
2- Accorder, par le truchement de la commission bancaire et
de la banque centrale, des assouplissements et des adaptations significatives
en faveur des opérations effectuées par ladite cellule. Il
s'agira donc d'établir des règles de gestion prudentielles
adaptées et différentes des autres opérations de la
banque.
Un tel réaménagement ne peut voir le jour sans
l'adhésion et la participation totale de la commission bancaire et de la
banque centrale.
3- Redynamiser le financement et le développement
agricole :
L'agriculture ivoirienne mobilise deux tiers (2/3) de la
population active. Ce faisant, le financement de l'agriculture conditionne le
décollage du développement économique et social des
couches défavorisées de ce secteur et demeure très
efficace à plusieurs niveaux :
- Promotion de l'auto- emploi en milieu rural et dans le secteur
informel (PMI, PMEA)
Présenté par YAVO Yavo Guy, élève
Ingénieur en Finances
- Financement des projets à grande échelle de
création d'emploi
susceptibles de faire reculer la pauvreté. Citons le cas
des sociétés telles que SAPH, CIDT...
- Bancarisation du milieu rural par la promotion des guichets
ouverts
dans la majorité des sous préfectures du pays et
l'adaptation des différents produits offert à la
clientèle.
Cependant, la liquidation de la Banque Nationale de
Développement Agricole (BNDA) en 1990 avait laissé un vide dans
le financement de l'agriculture dans la mesure où aucune banque
classique ne s'intéresse véritablement au secteur agricole. C'est
pourquoi, la création de la Banque pour le Financement de l'Agriculture
(BFA) vient à point normé.
A côté du BFA, se trouve le Fonds de Garantie des
Coopératives Café Cacao (FGCCC) qui est une institution
financière spécialisée dans la garantie des crédits
accordés aux paysans par les banques classiques. Des reformes pourraient
être engagées pour étendre les activités du FGCCC
à toutes les autres activités des filières agricoles. De
cette façon, un cadre de partenariat durable pourrait être mis en
place entre le BFA et le FGCCC pour un financement efficace des
activités du secteur agricole ivoirien.
En résumé, le système bancaire classique
contribue très faiblement à la création de richesse dans
les pays à faible taux d'industrialisation. Par voie de
conséquence, ce système classique n'est pas créateur
d'emplois de main d'oeuvres. C'est le financement de l'agriculture qui
condition le long et moyen terme un développement économique
durable et créateur d'emploi pour une main d'oeuvre abondante.
4- La création d'un fonds de garantie
PME/PMI : Comme évoqué plus haut, l'une des difficultés
d'accès des services bancaires demeure la garantie des risques
liées au financement des activités des populations à
faible revenu. Pour lever donc cette barrière, l'Etat, avec le soutien
des partenaires au développement, pourrait favoriser la création
d'un fonds de garantie n'incluant pas le secteur agricole (les recommandations
pour ce secteur ont déjà fait l'objet du paragramme
précédent). Les activités de ce fonds pourraient donc
être organisées par secteurs et domaines d'intervention.
Présenté par YAVO Yavo Guy, élève
Ingénieur en Finances
5- Soutien au système bancaire classique
pour une accélération de la bancarisation en milieu rural et du
secteur informel :
a- Notre analyse à travers l'étude sur
l'implantation des banques commerciales a montré que celles-ci
étaient à 90% concentrées dans les zones urbaines. Il faut
par des dispositions diverses, encourager les banques commerciales à
s'installer dans le milieu rural à proximité des populations
pauvres. En plus de cette sensibilisation, il faut à travers divers
mesures (avantages fiscaux, fonds de bonification, etc.), aider les banques
commerciales à financer :
- l'agriculture
- le secteur informel
- le milieu des démunis
- les projets à forte création d'emploi pouvant
contribuer à la lutte contre la pauvreté.
b- Le faible niveau de bancarisation du secteur informel qui
renferme les populations pauvres est l'obstacle le plus important qui limite la
contribution du système bancaire classique à la lutte pour un
recul de la pauvreté. Donc la mise en place d'organisations
professionnelles adaptées à ce secteur pourrait apporter un
soutien appréciable pour une accélération de la
bancarisation de ce milieu.
Cette bancarisation apparait comme une condition (non
incontournable) pour une meilleure intégration des opérateurs du
secteur informel au processus du développement économique.
En résumé, nous notons que la bancarisation du
secteur apparaitrait comme un prélude au succès de la lutte
contre la pauvreté.
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