3- Les difficultés du secteur des IMF
a- Les limites
C'est surtout au niveau du crédit que la
microfinance montre ses limites. En effet, tel qu'il est
pratiqué aujourd'hui, le microcrédit, comme tout crédit
d'ailleurs, doit être remboursé. Il nécessite donc au
niveau de l'emprunteur une bonne capacité de remboursement, aptitude qui
bien entendu s'amoindrit si la personne est très pauvre, sans revenu
fiable pour lui permettre de rembourser un prêt. Octroyer un prêt
à de tels individus risque plutôt d'aggraver leur situation
d'endettement et de pauvreté.
Souvent les gouvernements et les agences de
coopération souhaitent utiliser la microfinance comme un outil de
résolution de divers problèmes sociaux. Victimes
d'inondations ou d'autres catastrophes naturelles, réfugiés
fuyant les conflits, nouveaux diplômés de la formation
professionnelle, chômeurs, autant de types d'individus se
trouvant dans une situation de précarité que les gouvernements
sont tentés de vouloir aider par le microcrédit depuis que
celui-ci a été « vendu » comme un excellent outil de
réduction de la pauvreté. Les programmes de microcrédit
conçus pour ce type de situation fonctionnent cependant rarement. Ils
enregistrent le plus souvent des taux d'impayés ou de non remboursement
très élevés.
L'utilisation dirigée de la microfinance pour
résoudre des défis de développement dans des situations
où la base de la subsistance des populations est détruite
à rarement été un succès.
Présenté par YAVO Yavo Guy, élève
Ingénieur en Finances
b- Les faiblesses et /ou contraintes
Quoique appelé à jouer un rôle croissant
dans la mobilisation des ressources internes et le financement de
proximité, ce secteur demeure cependant très fragile. Sa
croissance rapide met à nu les principales faiblesses suivantes :
l des difficultés d'organisation au niveau
administratif et comptable ;
l une insuffisance des systèmes d'information et de
contrôle interne ;
l des insuffisances dans les performances
opérationnelles (notamment mauvaise qualité du portefeuille :
taux d'impayé trop élevé) ;
l une insuffisance de professionnalisme des acteurs
(gestionnaires et élus) ;
l une capitalisation insuffisante des institutions ;
l une absence de guichets de refinancement au plan national
;
l une absence de passerelle entre le secteur de la
microfinance et le secteur bancaire ;
l une absence d'inter-coopération dans le secteur ;
l des problèmes de gouvernance (malversations,
relation conflictuelles entre élus et salariés, abus de pouvoir
de certains élus, gestion non conforme aux dispositions
réglementaires et statutaires, etc.) ;
l une faiblesse des moyens de contrôle et de
surveillance au niveau de la tutelle.
Par ailleurs, on observe un manque d'intérêt des
acteurs pour l'association interprofessionnelle qui reste insuffisamment
structurée et démunie. Aussi la sous-direction de la microfinance
répond avec quelques difficultés aux multiples
nécessités et sollicitations qu'impose le bon fonctionnement des
SFD.
Présenté par YAVO Yavo Guy, élève
Ingénieur en Finances
Les investigations faites auprès de la sous direction
des Institutions Mutualistes ou Coopératives d'Epargne et de
Crédit, nous ont permis de révéler différents
points qui pourraient contraindre l'effort pour la lutte de la pauvreté
:
l Méconnaissance de l'organisation dont ils sont membres
;
l Ignorance des règles de fonctionnement des organes
(Assemblée Générale, Conseil d'Administration,
comité de crédit, organe de contrôle et de surveillance)
;
l Méconnaissance ou connaissance très
approximative du contenu de leur fonction et rôle au sein de
l'institution ;
l Non respect des périodicités de tenue des
réunions d'octroi de crédit ;
l Absence de budget mis en place, ce qui implique une
navigation à vue ;
l Ignorance des limites de leurs droits et obligations.
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