B- Faiblesses liées à la condition de
garanties du crédit
Le système bancaire classique subordonne
étroitement son concours aux bénéficiaires à
l'offre d'une garantie réelle ou personnelle selon le montant et la
durée du crédit. L'exigence de cette garantie accompagnée
d'un formalisme juridique complexe est un élément positif pour
les banques qui assurent le bon dénouement de leurs crédits. Mais
au regard de la population démunie et pauvre du secteur informel,
l'impératif de fournir une garantie est un facteur limitant
sérieusement leur accès au crédit.
A ce niveau, on note une incompatibilité entre
l'exigence d'une garantie et l'état de pauvreté des populations
qui ne disposent aucun bien et d'aucune ressource.
A cette contrainte de garantie s'attache le caractère
du microcrédit que sollicitent les populations pauvres. En effet, ces
microprojets que présentent généralement le secteur
informel s'adapte difficilement aux contraintes et objectifs du système
bancaire classique :
Présenté par YAVO Yavo Guy, élève
Ingénieur en Finances
- Contraintes de rentabilité ;
- Contraintes liées au respect des règles
prudentielles de gestion;
- Contraintes liées aux critères internes de
sélection des bénéficiaires de crédit.
c- Faiblesses et contre-performances liées au
respect des règles prudentielles imposées par la Banque Centrale
La Banque Centrale à travers ses activités
poursuit plusieurs missions principales :
- Garantir la sécurité des déposants
à travers la mise en place des normes de gestion au sein des banques
primaires ;
- Assurer la régularisation de la masse
monétaire au sein des pays membres de l'UEMOA ;
- Lutter contre l'inflation par une limitation de la
création monétaire par les banques primaires.
- Favoriser les diverses dispositions réglementaires
par la mobilisation de l'épargne à long et moyen terme.
C'est l'ensemble de ces contraintes qui ont poussé la
Banque Centrale à mettre en place des normes de prudence à
observer dans la gestion des banques primaires.
A l'analyse, on peut noter les éléments suivants
:
l Les règles imposées aux banques primaires ne
permettent pas la création d'emploi en vue d'améliorer le niveau
de revenus des populations pauvres ;
l Elles ont pour objectif l'accomplissement des missions
susmentionnées assignées par la Banque Centrale.
L'application de ces règles de gestions prudentielles
qui constituent l'ossature de la politique monétaire de la Banque
Centrale ne favorise pas de façon directe la création d'emploi
visant la réduction de la pauvreté. Alors l'on peut se poser la
question de savoir si de façon indirecte la politique monétaire
de la Banque Centrale a un impact sur la
Présenté par YAVO Yavo Guy, élève
Ingénieur en Finances
création d'emploi aptes à réduire la
pauvreté ? La réponse est mitigée ; elle n'est ni
affirmative, ni négative.
En effet, l'analyse du fonctionnement du système
bancaire classique, de l'application des normes de gestion imposées par
la Banque Centrale et des données chiffrées des banques primaires
nous impose un constat de difficultés réelles que celles-ci
éprouvent à assurer des concours financiers susceptibles de
contribuer à la réduction de la pauvreté par la
création d'emplois.
En résumé, nous retenons que
l'obligation faite aux banques de respecter strictement sous peine de sanctions
les règles prudentielles de gestion ; accentue leur rigueur dans la
sélection de la clientèle et du choix du secteur d'intervention.
Cette sélection rigoureuse à pour conséquence
l'éviction des populations démunies du bénéfice des
concours financiers du système bancaire classique.
Pendant plusieurs décennies, le système
bancaire a étalé ses limites en matière de fournitures de
services financiers de proximité. Il faut donc mettre en place un
nouveau système qui privilégie l'épargne du pauvre et le
financement du besoin du déshérité et qui pourra investir
dans les zones rurales. C'est ainsi qu'est né la microfinance.
Présenté par YAVO Yavo Guy, élève
Ingénieur en Finances
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