IV-Les faiblesses et contre-performances des
établissements bancaires et financiers
Après la présentation de l'organisation et du
fonctionnement des banques commerciales ainsi que l'analyse des conditions
d'accès au crédit, apparaissent quelques faiblesses et
contre-performances défavorables à la capacité du
système bancaire classique à créer des emplois aptes
à réduire la pauvreté.
1-Faiblesses du système bancaire classique
liées à leur politique d'implantation
Les banques commerciales orientées de façon
automatique vers le seul but de la rentabilité développent une
politique d'implantation au mépris d'un éventuel concours aux
milieux pauvres des zones rurales et même urbaines.
Les banques commerciales sont fortement concentrées
dans les grandes villes (plus de 90% du réseau bancaire). Cette
concentration en milieu urbain élimine la majorité des
populations vivant en milieu rural
Présenté par YAVO Yavo Guy, élève
Ingénieur en Finances
soit 53% de la population ivoirienne. La politique
d'implantation des banques primaires commerciales dans son orientation
conceptuelle et dans son application sur le terrain comporte dès
l'origine les germes de l'inadaptation et de l'inaptitude à favoriser et
à soutenir le secteur informel dans ses activités
économiques. Elle ne peut servir de lance de fer à la
bancarisation du milieu rural et à la création d'emplois par le
biais de son concours financier aux populations pauvres ou fortement
démunies. Par exemple, au niveau de l'épargne ou la
sécurisation des petites économies, il est encore difficile
aujourd'hui d'ouvrir un simple compte dans une institution bancaire faute de
remplir toutes les conditions exigées (carte d'identité,
dépôt minimum qui est souvent un maximum pour les populations
pauvres. etc.). En plus d'être inaccessible, les services des acteurs du
système financier formel, notamment les banques sont incapables de
mobiliser l'épargne rurale, l'épargne des petits
commerçants, des artisans et des ménages à revenu
faible.
Cette sévère sélection au niveau des
bénéficiaires est la manifestation de l'éviction des
classes pauvres ou à revenus faibles du circuit bancaire classique.
2- Faiblesses et contre-performances liées au
formalisme des banques commerciales.
Les banques commerciales, dans un souci d'efficacité et
de contrôle sont fortement dominées par des procédures
rigoureuses et préétablies. Par contre le secteur informel a pour
caractéristiques ; l'inorganisation et l'absence d'une
réglementation. Aussi les agents économiques du secteur informel
se heurtent à plusieurs obstacles qu'ils ne peuvent franchir.
Le formalisme qu'on observe au niveau du système
bancaire classique constitue l'un des sérieux obstacles pour la
promotion de l'auto-emploi et de la réduction de la pauvreté. Ce
formalisme qui s'applique sans difficulté à tout demandeur,
révèle son inadaptation au secteur informel qui évolue
dans un contexte et une logique de comportement.
En résumé, on retiendra que le
formalisme du système bancaire classique constitue un frein pour la
création d'emploi (PME, PMI) permettant la réduction de la
pauvreté.
Présenté par YAVO Yavo Guy, élève
Ingénieur en Finances
A- Faiblesses liées à l'exigence d'une
rentabilité des banques commerciales
Les banques commerciales comme toutes les autres entreprises
sont soumises à une obligation de rentabilité. Pour atteindre cet
objectif, les banques primaires opèrent une sélection rigoureuse
tant au niveau de sa clientèle que de son secteur d'intervention.
Cette exigence de rentabilité impose aux clients la
fourniture d'informations sur documents. Le secteur informel ou de nombreuses
organisations professionnelles qui regroupent les planteurs du milieu rural
sont incapables de remplir cette condition liée à des
informations écrites.
En conclusion, on retiendra que la qualité des
opérations avec la clientèle influence fortement le
résultat des banques primaires. Au niveau du secteur, cette exigence est
un obstacle qui limite l'accès des populations pauvres au crédit
du système bancaire. Les banques embarquées dans la contrainte du
respect des règles prudentielles et de la recherche de la
rentabilité délèguent au second plan
l'intérêt d'une quelconque opération susceptible de
réduire la pauvreté.
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