WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La prohibition des punitions corporelles et ses difficultés d'application dans les écoles publiques au Togo. Cas des écoles primaires publiques de l'Inspection pédagogique de Lomé- ouest

( Télécharger le fichier original )
par Kokougan Mawoussé SODJAGO
Université de Lomé Togo - Maà®trise 2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

chapitre 5 les recommandations

Comment faire pour faire respecter cette réglementation qui est supposée lutter contre la violence, du moins physique, en milieu scolaire ? A-t-on bien fait de sortir seulement des circulaires prohibant les punitions corporelles sans étudier au préalable les causes profondes qui amènent les enseignants à user de ces pratiques ? Nos recommandations vont à l'endroit des autorités éducatives, des enseignants, des élèves et des parents d'élèves.

5.1- Recommandations à l'endroit des autorités éducatives

« La violence reste un problème courant caché de la vue du public et presque totalement absent de l'ordre du jour politique » nous alertaient les experts qui ont préparé le document pour la 15ème Réunion du Comité Africain d'Experts sur les Droits et le Bien- être de L'Enfant (CAEDBE) le 15-19 Mars 2010 à Addis Abéba (« La Violence contre les Enfants en Afrique Défis et Priorités d'Action », 15-19 Mars 2010). Mais la violence devait et doit constituer une priorité pour l'autorité éducative.

Les autorités éducatives doivent procéder d'abord à une recension des raisons qui poussent à pratiquer les PC pour savoir comment orienter leurs campagnes de sensibilisation. Puisqu'il ne s'agit pas de prohiber mais il va s'agir surtout de convaincre les acteurs sur les raisons qui motivent cette prohibition. Lors de nos enquêtes, un enseignant déclarait qu'il pratique les PC parce que « nous, Africains, avons été éduqués comme cela ».

Nous pensons, selon les propos que nous avons eu à recueillir, que les enseignants ne sont pas suffisamment informés des raisons qui motivent la suppression des PC en milieu scolaire. Un enseignant se lamentait en ces termes : « cette interdiction rend les élèves paresseux, ils n'apprennent plus, ils ne respectent plus les maîtres, plus de discipline, ils viennent (au cours) quand ça leur plaît ». Il revient donc aux autorités éducatives de s'impliquer plus dans l'explication de cette mesure aux enseignants.

Ensuite, le problème de la formation des enseignants se trouve une fois encore posé. Toute réforme scolaire doit impliquer les enseignants au premier chef puisqu'ils sont les premiers qui décideront si oui ou non la réforme aura lieu. Selon Amouzou-Glikpa (2009), les maîtres constituent :

« L'agent d'exécution et de réalisation des politiques scolaires. [...] La tâche confiée aux enseignants est celle de l'accomplissement ou de la réalisation de la mission de socialisation. Les résultats de leur action pédagogique devant correspondre aux objectifs poursuivis par l'Etat, le mode de formation à donner aux enseignants est de la même importance que celui des élèves» (Amouzou-Glikpa, 2009 :4)

En même temps qu'on prescrit dans la réforme l'usage des méthodes actives, on assiste au fait que les enseignants ne soient pas formés à cette méthode. Nous avions, dans nos recherches, découvert une certaine relation entre l'usage de la pédagogie traditionnelle et la pratique des PC. Cela voudra dire qu'on doit se soucier beaucoup plus de la formation des enseignants pour les amener à une meilleure compréhension de la législation scolaire. Dans nos investigations, 55% seulement des enseignants ont affirmé qu'ils ont reçu une formation professionnelle. Et cette formation se résume seulement à la formation initiale.

Enfin, le problème des effectifs pléthoriques n'est pas sans impact sur l'usage des punitions corporelles. Nous en voulons pour preuve des enseignants qui disaient que dans une classe où il ya plus de cent (100) élèves où cinquante (50) sont en train de bavarder, vingt (20) sont en train de dormir dans leur coin et seulement un dixième (1/10) suit le cours, comment ne pas utiliser le bâton. Il suffit de donner quelques coups à cinq (5) élèves pour que les autres se réveillent. Un enseignant lors de nos investigations nous confiait : « dans une classe où il y a du bruit, il suffit de frapper quelques élèves pour que les autres se taisent ». Et cette phrase s'inscrit dans l'impossibilité de l'enseignant à imposer le silence dans une classe de plus de 100 élèves. C'est dans cette optique que la réduction des effectifs par classe pourra contribuer à éviter à certains endroits l'usage des PC. Pour Sarr (2010), la surcharge des classes avec des effectifs pléthoriques amène souvent les enseignants à recourir aux châtiments corporels pour discipliner les élèves et à faire face à la violence entre élèves. Au Sénégal, précise-t-il, les enseignants avancent que c'est le seul moyen de maintenir la discipline dans des classes pléthoriques et que c'est un moyen qui a fait ses preuves. C'est ce qui ressort de l'enquête menée dans les écoles au Sénégal. C'est que pendant longtemps en Afrique, l'on a mis l'accent sur la dimension quantitative (nombre d'enfants inscrits) plutôt que sur la qualité.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry