3.2- Les écoles primaires et leur environnement
institutionnel
Le Togo, à l'instar des autres pays, a un
système scolaire structuré en divers degrés. Au Togo, le
système est subdivisé en quatre (4) degrés :
- Le premier degré
- Le deuxième degré
- Le troisième degré
- Le quatrième degré
Mais notre attention se focalisera sur le premier degré
puisque c'est lui qui a servi de cadre de recherche à cette
étude. Il est aussi important de souligner que le premier degré
comprend deux niveaux : les jardins d'enfants et l'école
primaire.
C'est précisément à ce deuxième
niveau que nous concentrerons l'essentiel de notre description.
L'école primaire au Togo accueille les enfants des deux
sexes âgés de cinq ans révolus. Comme objectif, elle assure
une éducation de base visant le développement de la
personnalité de l'enfant et son éveil sur le milieu,
l'acquisition de bonnes habitudes et de connaissances instrumentales permettant
d'aborder plus tard un enseignement général ou professionnel.
Rappelons que, quels qu'en soient les objectifs, ils doivent aboutir
(finalité) à la formation d'un citoyen sain,
équilibré et épanoui dans toutes les dimensions.
L'école « doit permettre la formation de l'esprit critique
[...]. Toutes les idéologies pourront s'y exprimer librement sans
recherche de prosélytisme. » (République
togolaise, 1975 : 9).
L'école primaire accueille les enfants pour une
période de 6 ans. Ainsi, dans sa structure, comporte-t-il trois paliers,
chaque palier comprenant deux (2) niveaux :
- Le cours préparatoire (CP), CP1+CP2
- Le cours élémentaire (CE), CE1+CE2
- Le cours moyen (CM), CM1+CM2
La fin du cycle primaire est sanctionnée par le
Certificat d'Etude du Premier Degré (CEPD).
Sur le plan administratif, l'école primaire est
dirigée par le Ministère de l'Enseignement Primaire, Secondaire
et de l'Alphabétisation (MEPSA) qui dispose d'un cabinet et de deux
services centraux notamment le secrétariat et les directions centrales.
Les directions centrales du MEPSA sont au nombre de onze (11) :
- DEPP : Direction des Enseignements Préscolaires
et Primaires
- DESG : Direction de l'Enseignement Secondaire
Général
- DAENF : Direction de l'Alphabétisation et de
l'Education Non Formelle
- DRH : Direction des Ressources Humaines
- DAF : Direction des Affaires Financières
- DPEE : Direction de la Planification de l'Education et
de l'Evaluation
- DEX-CC : Direction des Examens, Concours et
Certification
- DF : Direction des Formations
- DPIP : Direction des Programmes et Innovations
Pédagogiques
- CNIOSP : Centre National d'Information et d'Orientation
Scolaires et Professionnelles
- CNDP-TICE : Centre National de Documentation
Pédagogique et des Technologies de l'Information et de la Communication
pour l'Education.
Ensuite viennent les Directions Régionales de
l'Education qui entretiennent des relations fonctionnelles entre elles et avec
les directions centrales du ministère. On a six DRE au Togo. Celles-ci
ont autorité sur les Inspections de l'Enseignement du Premier
Degré (IEPP) qui sont dirigées par les chefs d'inspection
(inspecteur) et qui entretiennent des liens directs avec les
établissements primaires.
Nous ne manquerons pas de signaler qu'il y a trois
institutions rattachées directement au MEPSA dont :
- La LIMUSCO : Librairie des Mutuelles Scolaires
- Le CSEF : Conseil Supérieur de l'Education et de
la Formation
- L'IGE : Inspection Général de
l'Education
Voici en schéma l'organigramme de l'enseignement
primaire au Togo :
LIMUSCO
MINISTRE
(MEPSA)
CSEF
CABINET
IGE
SECRETARIAT GENERAL
DIRECTIONS CENTRALES
DRE
IEPP
ETABLISSEMENT D'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE
Concernant le volet de l'organisation juridique, le
système éducatif togolais est régi et structuré par
l'Ordonnance n°16 du 6 Mai 1975 portant Réforme de l'Enseignement.
Si nous partons de cette réforme de 1975, il est
consigné que les méthodes actives y sont
préconisées, et que le maître doit devenir un animateur.
Les pratiques punitives y sont réglementées. Et même avant
la réforme de 1975, il a été adopté, dès
1973 au colloque des inspecteurs du premier degré de l'éducation
nationale (1973 : 22) « la suppression pure et simple du
châtiment corporel ». Au cours du même colloque, le
terme « maître » fut refusé d'usage, surtout
dans les textes. Les inspecteurs ont préféré le terme
« enseignant ».
En clair, selon la législation scolaire au Togo,
certains types de punitions sont interdites alors que d'autres sont
autorisées. Les punitions autorisées sont :
« - La réprimande en privé ou devant
les élèves
- La retenue après la classe sous la surveillance du
maître
- Les mauvais points
- La privation partielle de récréation
- L'exclusion temporaire » (République
togolaise, 1983 : 31).
Les punitions prohibées sont constituées par les
châtiments corporels (fessées, coups dans la main, gifles, les
coups de poing sur la tête, etc.). Il est écrit :
« le châtiment corporel est interdit »
(id. : 22).
En 1980, un arrêté du Ministère de
l'éducation et de la recherche interdit les châtiments
corporels à l'école. Les inspecteurs et les conseillers
pédagogiques ont la charge de sensibiliser en permanence les enseignants
sur les conséquences néfastes de ces châtiments et ont le
pouvoir de les faire sanctionner le cas échéant.
Dans la même dynamique, en 2000, un arrêté
ministériel a interdit l'usage des punitions corporelles en milieu
scolaire au Togo.
Les conditions de l'usage des punitions sont aussi
réglementées depuis la réforme :
« Les punitions doivent êtres rares,
occasionnelles, modérées, infligées avec calme et
dignité, proportionnelles à l'âge et à la
sensibilité de l'enfant, à la gravité de la faute.
(...), la punition collective doit être
bannie » (ibid. : 32).
Les diagnostics opérés révèlent
que l'enseignement primaire au Togo souffre d'un déficit notoire de
qualité. Ce déficit provient de l'état des
infrastructures, des effectifs trop élevés dans les classes du
manque de formation professionnelle des enseignants, de l'insuffisance de
manuels scolaires et de matériels didactiques.
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