1.6- La conceptualisation
Pour répondre aux exigences méthodologiques
prônées par Emile Durkheim (1937, 2007 : 34) qui stipulaient
que : « la première démarche du
sociologue doit donc être de définir les choses dont il traite,
afin que l'on sache et qu'il sache bien de quoi il est
question », nous allons procéder à la
définition des concepts de cette étude.
Par ailleurs, cette étape incontournable de la
démarche nous permettra de « délimiter
opérationnellement le champ de notre étude ».
1.6.1- Punition
Le mot punition vient du verbe punir qui, lui-même
vient du latin punire dérivé de poena (qui veut dire compensation
pour une faute). Punir, en clair, veut dire infliger un châtiment ou une
peine pour une faute.
Selon le dictionnaire Larousse (2009 : 835), le
verbe punir a trois sens, qui ne sont nullement pas contradictoires. Punir,
c'est :
« 1. Châtier pour un acte délictueux,
pour une faute [...]
2. Frapper d'une sanction ; réprimer un
délit, une faute, etc., condamner [...]
3. Etre la conséquence désagréable d'une
conduite. Une indigestion a puni sa gourmandise. » (Dictionnaire
Larousse, 2009 : 835)
La punition désigne à la
fois « l'action de punir (et) la peine
infligée » (id., 2009 : 835). C'est une
« sanction déplaisante à l'égard de
l'auteur d'un comportement inapproprié ou
désapprouvé. » (Dictionnaire
encyclopédique de pédagogie moderne, 1973 :
252). Elle consiste donc en une correction, une sanction, une pénitence,
une peine, un châtiment.
Pour Jacques J. Natanson (1973 :
26), « punir, c'est infliger une souffrance, une privation
ou une humiliation, chaque fois que se produit un comportement non conforme au
désir de l'éducateur, ou à ce qu'il considère comme
étant le comportement normal, correct ». De cette
définition, nous déduisons que la punition est inséparable
de l'idée de faute ou d'une transgression, de l'idée d'une norme
ou d'une valeur, de l'idée d'un interdit.
La punition est donc une action exercée par un
individu sur un autre afin de montrer à ce dernier qu'il a
transgressé un interdit ou qu'il a commis une faute et de l'amener
à ne plus commettre cette même faute. La punition est alors
à la fois un instrument oppressif et préventif.
Résumons-nous en disant avec Kodjo Messan (1992 :
38) que la punition est « le comportement ou l'acte
désagréable qu'un maître ou un parent impose à un
individu jeune dont il a la charge et qui a commis un acte interdit, une
faute. »
La punition peut être corporelle ou symbolique.
1.6.1.1- La punition corporelle
Par punition corporelle, nous entendons une action punitive
qui touche à l'intégrité physique de celui qui la subit.
C'est une peine physique d'où l'on pourrait encore l'appeler punition
physique. Comme exemple, nous pouvons citer les fessées, les gifles, les
coups dans les mains, les coups de poing sur la tête, pour nous limiter
à ceux là.
Selon Toulabor C.-M. (2010), on peut catégoriser les
punitions corporelles en deux grands groupes : les châtiments
corporels avec coups que l'on peut définir comme ceux où les
coups portent directement sur le corps dans le but de provoquer une douleur
immédiate et intense chez l'individu et les châtiments corporels
sans coups. Dans le premier registre, on peut citer des pratiques comme les
fessées, les gifles, les coups dans la paume de la main, au bout des
ongles ou sur le crâne, les coups de poing sur la tête, etc. Dans
le second registre, Toulabor nous décrit ici une punition que l'on
appelle « le supplice des bras en croix ou en balance ».
Cela consiste à étendre bien horizontalement les bras pour
recevoir une charge d'un certain poids dans chaque main. En
général, on utilise le quart d'un bloc de dix, soit environ deux
à trois kilos. L'élève est contraint de garder ses bras en
équilibre et, lorsque ce dernier est rompu, l'enseignant intervient pour
lui asséner des coups sous les coudes dans le but de rétablir
l'équilibre. La poursuite de la réalisation de cette fin peut
dégénérer en fessées pharaoniques. On note aussi le
piquet, le séchage au soleil, les mises à genou trop anodines
comparativement aux autres épreuves, selon Toulabor
C'est cette deuxième catégorie de punition que
Kodjo Messan qualifie de PSP (punitions semi physiques). Il est donc
évident que dans le cadre de ce travail, nous les intégrons dans
la liste des punitions corporelles.
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