1.5- L'hypothèse, les variables et
indicateurs
1.5.1- L'hypothèse
En vue de cerner les causes du non respect de la prohibition
des punitions corporelles à l'école, nous émettons
l'hypothèse suivante.
1.5.1.1- Hypothèse principale
La non application de l'interdiction des punitions corporelles
à l'école est due aux représentations que les enseignants
ont de la punition corporelle et aux méthodes pédagogiques que
ceux-ci utilisent.
1.5.1.2- Hypothèses secondaires
1- Pour les enseignants, les punitions corporelles
développent chez l'élève le goût de l'effort,
celui-ci ne voulant pas recevoir des coups ;
2- Pour les enseignants, les punitions corporelles
développent chez l'élève une bonne conduite ;
3- Pour les enseignants, l'élève a plus peur des
punitions corporelles et donc travaillent bien ;
4- Pour les enseignants, l'élève a plus peur des
punitions corporelles et donc se ressaisit vite ;
5- La méthode pédagogique utilisée par
les enseignants les amène à utiliser les punitions corporelles.
1.5.1.3- Explication des hypothèses
· Pour les enseignants, les punitions corporelles
développent chez l'élève le goût de l'effort,
celui-ci ne voulant pas recevoir des coups
Il s'agira de montrer que selon la perception et les croyances
des enseignants, selon la façon dont les enseignants se
représentent les punitions corporelles, ces dernières
amènent l'élève à faire plus d'effort. C'est ce que
voudra signifier Ségbo (2007) lorsqu'il disait que si
l'élève sait qu'il y a des coups humiliants et douloureux
à recevoir lorsqu'il manque de faire son travail, il s'y met à
fond.
· Pour les enseignants, les punitions corporelles
développent chez l'élève une bonne conduite
Selon les enseignants utilisant les punitions corporelles, ces
types de punition sont les seules qui pourront amener l'élève
à adopter un comportement exemplaire : obéissance au
maître, respect pour le maître, le respect du règlement
intérieur, etc.
· Pour les enseignants, l'élève a
plus peur des punitions corporelles et donc travaillent bien
Selon l'enseignant-punisseur, lorsqu'on inflige une peine
physique à l'enfant, il travaille plus. Puisque, la peur que
créent les punitions corporelles amène l'élève
à améliorer ses résultats scolaires. C'est cette
conception même que Tchaménon (1984) a eu à soutenir
lorsqu'il disait que la non utilisation du bâton derrière les
élèves est à l'origine de leurs échecs.
· Pour les enseignants, l'élève a
plus peur des punitions corporelles et donc se ressaisit vite
Pour l'enseignant-punisseur, pour amener l'élève
à prendre vite conscience du fait que ce qu'il fait n'est pas bon, pour
l'amener à cesser au plus vite le comportement fautif, il faut utiliser
les punitions corporelles. Ceci se recoupe avec la conception de ceux qui
disent que supprimer les punitions corporelles serait en même temps
supprimer la discipline en milieu scolaire.
· La méthode pédagogique
utilisée par les enseignants les amène à utiliser les
punitions corporelles à l'école
Il s'agit de montrer que la plupart des enseignants utilisent
la méthode pédagogique traditionnelle. Or les
caractéristiques immanentes à ces pédagogies exigent que
l'on utilise les punitions corporelles. Par exemple, l'enfant est
considéré comme une cire molle, une tabula rasa et l'enseignant
comme un dieu, comme le seul détenteur infaillible du savoir. Cette
pédagogie est surtout basée sur la reproduction des
connaissances, ce qui ne laisse aucune initiative à l'enfant. Dans ce
cas, celui qui ne suit pas le rythme est puni sévèrement et
corporellement.
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