Examen de l'attitude d'étudiants universitaires burundais à l'égard de la promotion féminine( Télécharger le fichier original )par Mbawa MWENYEBATU Université du Burundi - Licence en sciences de l'éducation 1978 |
2. Attitude, opinions et préjugésSelon THURSTONE29(*), « l'opinion symbolise une attitude ». Elle est donc l'expression verbale d'une attitude. Elle correspond à « une certaine attitude se manifestant par l'adhésion à des propositions ou à des formules déterminées », selon STOETZEL30(*) qui ajoute que « l'opinion est une formule nuancée qui, sur ne question déterminée reçoit l'adhésion sans réserve d'un sujet. C'est la position, sur une échelle objective, de la proposition à laquelle un sujet accorde son adhésion totale31(*) ». « C'est l'expression verbale particulière qui, dans sa forme stable, constitue un des modes d'expression de l'attitude ou d'habitudes de pensées communes à une société donnée32(*) » Les opinions et les attitudes nous aident à classer les objets de notre milieu : partant, nous prédisposent à agir et à affronter ces objets. Elles favorisent, permettent l'adaptation de l'individu à son groupe33(*). Elles ont une fonction d'extériorisation : l'individu aperçoit une analogie entre un évènement du milieu extérieur et un problème intérieur non résolu. Le sujet extériorise par ses opinions, ses attitudes. Il arrive qu'on se forme une opinion pour prouver à d'autres ou à soi-même son indépendance, pour manifester son hostilité en affichant des opinions peu orthodoxes ou pour satisfaire un besoin d'identification à un groupe. Le préjugé désigne, en psychologie sociale, les attitudes et les croyances qui considèrent leurs objets sous un jour favorables ou défavorables. Il est donc positif ou négatif. Son objet peut être la science, un groupe ethnique, une organisation religieuse... LAFON34(*) définit les préjugés comme « des opinions admises sans contrôle, entrainant une attitude défavorable envers une catégorie d'individus. C'est un phénomène social qui oppose, le plus souvent, les groupes entre eux ». Pour KLINEBERG35(*) « le préjugé est un jugement à priori, un sentiment ou une réaction envers des personnes ou des choses : jugement, sentiment ou réaction antérieure à toute expérience et non fondés sur elle ». PIERON36(*), définit le préjugé comme suit : « une attitude favorable ou défavorable à l'égard d'un objet quelconque « p.ex. Une personne) formée en l'absence d'une information suffisante (croyance) spécifique (stéréotype ou généralisation abusive) et résistant à l'information ». Il ressort de toutes ces définitions que le préjugé s'installe avant toute expérience directe, avant tout contact avec son objet. GIDDINGS37(*) prétend qu'il est renforcé par la « la Conscience d'espèce », le sentiment de solidarité envers ceux qui nous ressemblent, accompagné de l'aversion du dissemblable. EMBREE (1931) et REUTER (1918) rapprochent cette aversion du dissemblable à une sorte de narcissisme38(*). L'origine des préjugés39(*) La thèse de leur innéité (GIDDINGS et RUYCE) n'est plus soutenable au stade actuel de nos connaissances. Leurs causes seraient : L'avantage personnel ; le profit maté »riel qu'on en retire, la domination politique ; L'ignorance des autres groupes humains ; Le sentiment de supériorité L'ignorance des méfaits des préjugés ; par ex. aggravation des problèmes sociaux, méfaits d'ordre psychologique (étroitesse d'esprit et rigidité, crainte, angoissa, obstacle aux échanges intellectuels) ; Une déformation de la personnalité : le préjugé est considéré comme résultant d'une anomalie particulière dans le développement de la personnalité ; Les amis, les mass-médias, la famille, les professeurs... MANSKE40(*) dans une thèse non inédite, a démontré que les attitudes des professeurs se transmettaient à leurs élèves. Le préjugé peut avoir les origines profondes, lointaines ou immédiates. Pour le réduire, il faut avoir à l'esprit les remarques suivantes : S'il existe de nombreuses causes, il faut aborder sa réduction par différentes voies ; La technique de réduction doit être en rapport avec notre explication des causes ; Si les causes sont interdépendantes il nous faut utiliser simultanément diverses techniques. Ils peuvent être réduit par l'information (Mass-média), le contact direct, l'éducation (en famille ou à l'école). * 29 THURSTONE (L.L): « Attitudes can be measured» , Am. J. of social., 1928, 33, pp.529-534, cite par DEBATY (P), op.cit., p.15 * 30 STOETZEL (J) : cité par H. PIERON, op.cit. p. 304 * 31 STOETZEL (J) : « Théorie des opinions », Paris, PUF, 1943, cité par DEBATY, op.cit.,p.15 * 32 LAFON (R) : op.cit., pp.609-610 * 33 STOETZEL (J) : op.cit., pp. 168-170 * 34 LAFON (R) : op.cit., p.672 * 35 KLINEBERG (O) : op.cit., p. 575 * 36 PIERON (H) : op. cit, p.343 * 37 GIDDINGS (F.H): « The Principles of Sociology», 1896, cite par KLINEBERG: op.cit. p.575 * 38 EMBREE ( E.R) : « Brown America », 1931, cite par KLINEBERG: op.cit, P. 578 et REUTER ( E.B.): The Mulatto in the United States», cité par KLINEBERG: op.cit, P. 578 * 39 UNESCO : « Le racisme devant la Science » 2ème éd., Paris, Unesco-Gallimard, 1965, pp. 429-457 * 40MANSKE (A.J.) : Thèse non publiée (doctorat), Teacher College, Université Colombia, 1935, cité par KLINEBERG: op.cit, P.591 |
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