I- PROBLEMATIQUE
1.1- Constats
Le règne végétal est souvent
constitué d'un réservoir insoupçonnable d'espèces
utiles aux besoins quotidiens des Hommes. L'Homme dans ses pratiques de
prélèvement continu du matériel végétal,
fait généralement peu attention aux effets de destruction qu'il
provoque. A ce propos, PASINO cité par MALDAGUE (1974) écrit :
« A chaque instant, alors que s'accroît le nombre d'hommes,
disparaissaient à tout jamais, des tonnes de terres fertiles, s'abattent
des forêts, se brûle de l'humus, se détruisent des
espèces animales et végétales, s'appauvrissent des
écosystèmes, se dégradent des paysages...». Pendant
longtemps, dans les pays en voie de développement les problèmes
de survie laissent peu de place au souci de l'environnement.
La République du Bénin n'échappe pas
à cette pratique et l'on constate que parmi les ressources naturelles
disponibles, les formations végétales constituent sans doute la
composante la plus fragile dont la pérennité est menacée
à travers tout le pays par l'action conjuguée des facteurs
anthropiques et climatiques.
Les estimations faites sur la base des images LANDSAT
(CENATEL, 1998), donnent pour l'ensemble du Bénin, les résultats
suivants :
- Forêt semi- décidue
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120. 335 ha
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- Galerie forestière
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:
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272. 804 ha
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- Forêt claire et savane boisée
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:
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931. 968 ha
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- Savane arborée, arbustive,
saxicole, herbeuse
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:
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6. 482. 874 ha
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- Jachère et cultures
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:
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2. 385. 841 ha
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- Plantation
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:
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55. 984 ha
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- Formation marécageuse
(Raphiale, prairie, mangrove)
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:
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82. 799 ha
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DEA / FLASH - UAC : ETUDE ETHNOBOTANIQUE ET BIOLOGIQUE
DE DANIELLIA OLIVERI AU CENTRE DU BENIN
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La situation aujourd'hui est certainement moins bonne du fait
de la démographie croissante et de la pression anthropique sur ces
formations. S'il est vrai que certaines espèces dites de "valeur" sont
particulièrement suivies par la réglementation forestière,
force est de constater que d'autres font l'objet de peu d'attention.
Dans cette catégorie, l'espèce Daniellia
oliveri peut être citée. Cette essence qui est
peut-être le bel arbre, le plus commun des savanes boisées
(DELVINGT et al, 1989). Son existence serait menacée dans certaines
localités du pays où les divers usages ne contribuent pas
à conduire une régénération naturelle.
Or, les atouts économiques, thérapeutiques et
spirituels de cette espèce ainsi que sa grande capacité de
colonisation des espaces découverts sont intéressants à
plus d'un titre. (Enquêtes de terrain, 2005)
C'est pourquoi dans cette étude, les réflexions
sont focalisées sur le centre du Bénin afin de répondre
aux interrogations relatives aux rapports d'utilisation des organes de
Daniellia oliveri et afin d'apprécier la contribution des
actions de l'Homme à la survie de l'espèce. Autrement dit, la
question se pose de savoir si les actions anthropiques dans le centre du
Bénin, contribuent à garantir la survie de Daniellia oliveri
?
Pour clarifier cette interrogation, nous avons estimé
que seules des hypothèses bien posées, selon des objectifs
précis en rapport avec un cadre méthodologique adéquat,
permettent de justifier la pertinence du choix du thème.
DEA / FLASH - UAC : ETUDE ETHNOBOTANIQUE ET BIOLOGIQUE
DE DANIELLIA OLIVERI AU CENTRE DU BENIN
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