3.2 Analyse de la décomposition du PIB des pays
participants au PCI-Afrique
En prélude aux simulations proprement dites pour
apprécier l'influence des dépenses du produit intérieur
brut sur les parités de pouvoir d'achat, nous procèderons dans un
premier temps, dans la sous-section (3.2.1), à l'analyse en composantes
principales. Dans un
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PPA : Une approche par les simulations 35
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Norbert
deuxième temps, nous essaierons, dans la sous-section
(3.2.2), d'établir une liaison entre les résultats de l'ACP et la
politique en vigueur au sein de l'UEMOA et de la CEMAC dans le domaine du
commerce extérieur. Cette liaison assurera la compatibilitéentre
nos hypothèses de simulation et les réalités
économiques en vogue au sein de ces deux blocs régionaux ainsi
que dans les pays d'étude. Aussi retiendrons-nous pour la suite dans
chaque bloc régional, au vu des analyses réalisées un pays
ayant une puissance économique remarquable; ces pays serviront
d'étude de cas pour simuler la sensibilitédes PPA de leurs
homologues suite à une modification de la structure de leur PIB.
L'objectif étant de contourner une difficultémajeure: celle qui
ne permet pas, à l'heure actuelle d'aborder
économétriquement le phénomène d'impact. Rappelons
que le choix de ces deux institutions est arbitraire et que d'autres structures
régionales pourraient être choisies à leur place pourvu
qu'on tienne compte de leur poids économique.
3.2.1 Analyse en Composantes Principales des données
du PCI-Afrique
A partir des données recueillies sur la
décomposition du PIB en vue de l'opérationnalisa-tion du
PCI-Afrique, nous envisageons réaliser dans cette sous-rubrique une
Analyse en Composantes Principales (ACP) visant à nous informer d'une
part sur les ressemblances au niveau de certaines positions
élémentaires du PIB et, d'autre part à ressortir les
caractéristiques économiques des différents Etats ayant
pris part au PCI-Afrique; toutes choses dont il va falloir en tenir compte dans
le choix des pays de base8 et la formulation des hypothèses
de simulation. Aussi essaierons-nous, de déceler l'existence
d'éventuels groupes de pays homogènes du point de vue des
différentes variables.
3.2.1.1 Analyse descriptive de la base de
données
Nous disposons pour les besoins de la cause de 50 variables
quantitatives couvrant cinq grands domaines que sont :
- Les dépenses de consommation individuelle9
des ménages;
- La formation du capital;
- Les dépenses de consommation individuelle à la
charge des ISBLSM;
8Pays dont la structure du PIB
servira à appréhender les variations des PPA des autres au sein
des deux institutions régionales.
9Consommations alimentaires et non alimentaires
Thème : L'impact de la structure du PIB sur les
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Kochikpa Norbert
- Les dépenses de consommation collective à la
charge des administrations publiques;
- Le solde des exportations et des importations.
En prélude à l'ACP, il est important de se
familiariser avec la base de données à travers une analyse
descriptive de celle-ci. Les logiciels utilisés dans cette partie sont
SPSS 12.0 et Spad 5.5; les données sont exprimées en millions de
dollars des Etats-Unis.
Les tableaux (4.4, page vi) et (4.5, page vi) en Annexe A
présentent les statistiques descriptives générales des
variables soumises à l'analyse en compsantes principales. Il ressort de
ces deux tableaux une grande
hétérogénéitédes données comme le
témoignent les différences énormes d'ordre de grandeur
pour les moyennes, les écarts types, les minima et les maxima. Compte
tenu de la multitude des variables, nous nous contentons de présenter
dans le tableau (3.1) ci-après les grandes tendances descriptives des
variables caractérisant les dépenses alimentaires, celles
relatives aux services sociaux de base et enfin celles synthétisant le
commerce extérieur net entre les différents pays ainsi que le
reste du monde : il s'agit de la balance commerciale des biens et services.
TAB. 3.1 - Statistiques descriptives des dépenses
sociales et alimentaires
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Minimum
|
Maximum
|
Produits alimentaires
|
4864,30
|
9026,89
|
90,00
|
45169,69
|
Boissons alcoolisées
|
241,96
|
455,66
|
2,87
|
2156,00
|
Boissons non alcoolisées
|
236,82
|
830,31
|
0,09
|
5489,54
|
Eau
|
143,04
|
278,96
|
0,68
|
1565,50
|
Electricité-gaz-combustible
|
512,82
|
1069,98
|
5,39
|
5882,81
|
Education
|
327,71
|
827,89
|
2,24
|
4741,47
|
Santé108,03
|
|
440,73
|
0,13
|
2900,46
|
Source : Calculs de l'auteur
L'hétérogénéitédes
données révélée en partie par le tableau (3.1)
ci-dessus et complétée par les deux tableaux (4.4) et (4.5) en
Annexe A persiste même au niveau des statistiques descriptives par blocs
régionaux; toutes choses qui ne permettent pas de faire une
interprétation détaillée des données. Cependant,
les conclusions10 suivantes peuvent être
tirées :
10Les commentaires qui
suivent ne sont pas forcément liés au tableau (3.1)
ci-dessus.
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Norbert
- Le Bénin possède un niveau de consommation de
l'ordre de 90,00$ en produits alimentaires le plus faible contre 4524,83 $ pour
la Namibie dont le niveau est le plus élevé; par contre tous les
pays ont un niveau de consommation alimentaire inférieur à la
moyenne évaluée à 4864,30$;
- En matière de consommation de boissons
alcoolisées, l'Ethiopie vient en tête avec un niveau de
consommation de l'ordre de 356,03$ contre 0,28$ pour son homologue du Burkina
Faso dont le niveau est le plus bas; environ 67% des individus possèdent
un niveau de consommation en boissons alcoolisées supérieur
à la moyenne;
- Dans le domaine de l'approvisionnement en eau, le niveau de
consommation le plus élevéest attribuéau Gabon (238,75$)
alors que le Burkina connaît le niveau le plus bas de l'ordre de 0,67$;
38% seulement des pays de l'Afrique possèdent un niveau de
dépense en approvisionnement en eau supérieur à la
moyenne;
- Pendant que le Cameroun occupe la dernière place en
matière de dépense d'éducation avec un niveau de 2,24$,
son voisin immédiat qu'est le Nigeria bât le reccord pour un
niveau de 412,60$; environ 40% des pays africains ont un niveau de
dépense d'éducation au dessus de la moyenne africaine
estimée à 327,71%;
- S'agissant de la santé, le niveau de dépense
de la Tunisie (0,074$) est le plus bas de la sous-région tandis que les
Comores se retrouvent au premier rang avec 294,87$ de dépense sanitaire;
à peu près 40% des pays africains ont un niveau de
dépenses sanitaires en-deça de la moyenne africaine
estimée à301,90$;
Cette étape préliminaire de l'analyse
descriptive constitue un premier pas vers l'analyse en composantes principales
qui permettra de mieux décanter les situations des différents
pays.
|